Il faisait noir, sans doute un peu trop noir pour être prudent et le vent commençait à se lever dangereusement, mais tant pis. Elle n’était pas du genre à reculer devant un défi comme celui-là, pas quand elle était certaine de gagner ! Elle faisait confiance à son bébé, Merida, sa jument de sang arabe aussi noir qu’ébène ne l’avait jamais laissé tomber. Elle était aussi – sinon plus – fière qu’elle et jamais elle ne voudrait perdre une course, surtout pas contre les étalons de ses frères. N’empêche, elles courraient depuis longtemps et Rosalie pouvait la sentir se fatiguer sous elle. Elle se pencha à l’avant, évitant de justesse une branche, et lui murmura des mots d’encouragement à l’oreille. Juste encore un peu et sa serais bon. Elle ne voyait déjà plus Sirius derrière elle donc…. La blonde se retourna, regardant le plus longtemps possible par-dessus son épaule. Elle ne voyait vraiment plus son frère derrière elle. Elle ne voyait plus grand-chose en fait. Elle tira un grand coup sur les reines et le cheval arrêta brusquement. « Sirius ? » Sa voix fit immédiatement apporter par le vent. Elle n’entendait rien d’autre que le vent. « SIRIUS ? » Elle essayait de crier plus fort, pas certaine que ça fonctionne… Elle ne voyait plus grand-chose devant elle, que de la neige. Les flocons se collaient sur sa peau et dans ses cils l’empêchant de voir convenablement et rendant la chose tout à fait inconfortable. Elle devait rentrer, mais elle ne pouvait pas rentrer sans son frère… À moins qu’il se soit fait la même réflexion et soit rentré aussi… Est-ce que Sirius serait rentrée sans elle ? Enfin, peut-être, s’il était certain qu’elle suivait, mais… « SIRIUS ? » Elle s’époumonait pour rien et l’air froid lui donnait un poids insupportable sur les poumons. Elle tira de nouveau sur les rênes et essaya de faire rebrousser chemin à Merida, mais la pauvre ne voulait pas plus avancer qu’elle. L’Anglaise sauta à côté de sa monture et lui posa une main dans le cou pour la guider plus gentiment. Elle allait revenir sur ses pas, elle finirait par rejoindre son frère… Elle avait beau être dans les bois, ils y avaient grandi… Ni lui ni elle ne pouvaient s’y perde…Enfin, pas vraiment quoi…

L'air s'était clairement rafraîchi depuis qu'ils avaient décidé de faire la course. On y voyait de moins en moins loin et il devait faire de plus en plus attention à ne pas rentrer dans un arbre. Mais pour le moment, son cheval évitait les obstacles sans réelles difficultés. Il n'allait pas refuser le défi juste sous prétexte qu'il y avait un peu de brouillard, et qu'il commençait à neiger. Sa petite sœur en aurait aussitôt profité pour se moquer de lui et il ne lui aurait sûrement pas laissé une occasion pareille. Il n'apercevait même plus Rosalie d'ailleurs. Il savait qu'il n'aurait aucun mal à la distancer. Il trouva même ça trop facile et décida de ralentir. De toute manière, il commençait à ne plus voir grand chose. On aurait dit que le ciel leur était littéralement tombé sur la tête. Il passa à un petit trot, s'attendant à voir débouler sa sœur à tout moment. Mais ce ne fut pas le cas. Il commença alors à s'inquiéter. Peut-être qu'elle s'était perdue avec tout ce brouillard. Ou bien était-ce lui qui s'était trop éloigné ? Il n'était pas sûr de reconnaître quoique ce soit autour de lui. C'était juste blanc... Ce n'était plus un temps à faire des courses mais à rentrer chez soi pour se mettre au chaud le plus vite possible. Il ne préférait pas s'imaginer que sa sœur avait eu un problème. Elle avait sûrement décidé de faire demie-tour. Mais il ne repartirait pas sans elle. Il ralentit sa monture puis plissa les yeux tout autour de lui pour tenter de distinguer quelque chose. Il appela son prénom plusieurs fois mais ses cris restèrent sans réponse. Il décida de faire demi-tour en espérant tomber sur elle quand il lui sembla soudain entendre quelque chose. Une voix. C'était peut-être seulement le vent mais comme il n'avait aucune autre piste il décida de se diriger vers le bruit. Pour garder le plus possible la chaleur, il se tenait prêt de son étalon, lui caressant le cou pour l'encourager à avancer. Quand il aperçut soudain une forme, il descendit de sa monture et l'entraîna par les rennes pour aller plus vite. « Rosalie ? » Il sentit un poids s'enlever de sa poitrine et il fut aussitôt soulagé quand il vit que c'était bel et bien elle. Il s'approcha et la serra un instant dans ses bras. « Est ce que ça va ? Tu n'as rien ? Demanda-t-il en la regardant avec inquiétude. Tu n'as pas trop froid ? Tu veux une de mes vestes ? » Maintenant qu'il l'avait retrouvé ils devaient rentrer le plus vite possible avant de se retrouver coincés dans toute cette neige. « Je ne sais pas toi mais je n'ai aucune idée de la direction qu'il faut prendre pour retrouver la maison. On devrait peut-être rejoindre la route. »

Rosalie commençait vraiment à avoir froid pour le coup. Elle avait des bottes d’équitations, elle n’était pas du tout équipée pour marcher dans la neige et ses orteils étaient carrément gelés. Toutes ses pensées se dirigeaient vers le bain à tourbillon qui l’attendait à son retour. Elle allait tuer son frère s’il était en train de glander quelque part ou pire déjà rentrer. Elle commençait vraiment à s’inquiéter quand même… Elle avait déjà vue des gens perde des orteils ou des bouts de doigt à cause du froid et elle ne voulait surtout pas que ça lui arrive. À cette pensée, elle récrovilla ses doigts dans sa paume. Elle était chirurgienne bon sang, elle préférait presque perde un bout de son nez. Enfin presque quoi … C’est Merida qui remarqua la présence de son frère et sa monture un peu plus loin. La jument émit un hennissement et claqua des sabots pour attirer l’attention de Rosalie. Un instant plus tard, elle se retrouvait dans les bras de son frère. Elle fut un peu déchirer entre faire la fière ou bien son bébé, mais son inquiétude gagna la partie et elle garda Sirius contre elle quelques secondes de plus. « Est ce que ça va ? Tu n'as rien ? Tu n'as pas trop froid ? Tu veux une de mes vestes ? » Elle hocha la tête de gauche à droite. « Garde ta veste, si tu attrapes un rhume maman va m’étouffer. » Elle imita même les gestes de sa mère en replaçant correctement son manteau et son collet pour ne pas qu’il prenne trop froid. « Et non, je n’ai rien… Enfin, j’ai pas chaud quoi… » Des vacances dans les hamptons en famille… Elle regrettait les plages de Buenos Aires maintenant. « Toi ça va ? Tu vas être ok ? » Elle hésita un moment puis rajouta. « Tu sais que ça compte quand même ein. J’ai gagné! » Enfin peut-être. Elle n’était plus du tout sure de l’endroit où elle était présentement. Elle voulait juste le titre qui allait avec. Apparemment, son frère avait plus de priorité qu’elle, car sa première idée fut de sortir de la forêt. « Je ne sais pas toi, mais je n'ai aucune idée de la direction qu'il faut prendre pour retrouver la maison. On devrait peut-être rejoindre la route. » Elle hocha la tête et gratta le menton de Merida. Elle n’était pas contre, elle n’était tout simplement pas certaine où se trouvait la route. C’était insensé et stupide, elle avait mémorisé une carte de l’endroit des années au paravent… Elle n’arrivait juste pas à se reconnaitre, enfin à peine. « On devrait … » Elle commença à marcher dans une direction imprécise, n’osant pas vraiment remonter sur son cheval. « Je pensais que t’étais rentré, sans moi tu sais. Je me préparais déjà à faire passer ton meurtre pour un accident. »

Quelle idée d'aller faire une course par ce temps. Certes ils n'auraient pas pu prévoir que ça allait tant dégénérer. Quel enfer. Sirius était cependant soulagé d'avoir retrouvé sa petite sœur, il avait cru pendant un moment qu'il n'y parviendrait pas. « Garde ta veste, si tu attrapes un rhume maman va m’étouffer. Et non, je n’ai rien… Enfin, j’ai pas chaud quoi… » En même temps il était difficile de trouver un temps pareil agréable. Il jeta quand même un regard inquiet à sa petite sœur. Ils devaient retrouver le chemin vite s'ils ne voulaient pas finir en glaçon. « Toi ça va ? Tu vas être ok ? » Il lui sourit pour la rassurer. « Oui ne t'inquiètes pas pour moi. » Ils pourraient se plaindre du froid mais c'était assez évident comme ça, inutile d'en rajouter une couche. « Tu sais que ça compte quand même ein. J’ai gagné! » Il échappa un rire, c'était bien sa sœur ça. Il hocha aussitôt la tête négativement. « Tu rigoles j'espère ? Je t'avais mis une de ces avances ! » Aucun des deux n'avaient en réalité la possibilité de savoir qui avait dépassé l'autre mais si se taquiner pouvaient les empêcher de penser au froid, il ne s'en priverait pas. « Tu sais très bien que je t'ai battu. N'ai pas honte de l'admettre, j’essaierais de pas trop me vanter. » Lol comme s'il allait rater une occasion de le faire.
Le jeune homme suggéra rapidement qu'ils essayent de rejoindre la route. God knows where it is. Mais ils ne pouvaient pas rester là en espérant que le soleil apparaisse. Pour tout ce qu'il savait pour le moment, la tempête n'avait pas l'air de vouloir s'arrêter, bien au contraire. « On devrait … » Sirius attrapa la bride de son étalon pour l'entraîner avec lui et suivre sa sœur. « On finira bien par tomber dessus. » Dans le pire des cas ils se perdraient et mourraient de froid. Sauf que leurs parents ne laisseraient probablement jamais ça arriver et enverraient sûrement les secours avant que la nuit tombe. Il les imaginaient bien envoyer les hélicoptères et tout ça. Sauf qu'avec ce temps c'était impossible. Ils n'avaient qu'à espérer de retrouver leur chemin. « Je pensais que t’étais rentré, sans moi tu sais. Je me préparais déjà à faire passer ton meurtre pour un accident. » Il se tourna vers sa petite sœur, sourcils relevés. « Tu crois vraiment que je serais rentré et que j'aurais affronté papa en lui disant que je t'avais laissé toute seule dans cette tempête ? » Sa mère aussi l'aurait tué, et il ne se le pardonnerait même pas lui-même. Il ajouta cependant, sur le ton de la plaisanterie. « Je ne dis pas que l'idée ne m'a pas traversé l'esprit mais bon je me suis dit que tes plaintes allaient me manquer. » Un sourire malicieux s'afficha sur son visage. Non jamais il n'aurait pu abandonner sa petite sœur là dedans.

Rosalie avait décidé qu’elle ne passerait plus jamais l’hiver dans cet hémisphère. Dorénavant, elle s’arrangerait pour aller chez ses grands parents et revenir en même temps que le printemps. Si les oiseaux de New York le faisaient, elle le pouvait tout autant. Elle détestait la neige et les morsures du froid. Elle voulait rentrer et était déjà épuisée de se battre contre le vent. Elle aurait presque eu envie de pleurer ou crier si Sirius n’avait pas réussi à la retrouver. Elle ne se souvenait pas d’avoir été aussi contente de voir son frère auparavant. Maintenant qu’ils étaient ensemble, ils pourraient commencer à rentrer. Enfin, s’arranger pour ne pas congeler surtout. « Oui ne t'inquiète pas pour moi. » Elle hocha la tête. S’il lui disait qu’il était okay, elle voulait bien le croire, ou bien faire a semblant de le croire. Elle se doutait qu’il n’était pas non plus confortable. Parce qu’elle était la parfaite petite sœur, elle essaya de changer l’atmosphère et le nargua en lui disant qu’elle avait inévitablement gagné cette course. « Tu rigoles j'espère ? Je t'avais mis une de ces avances ! » Elle ouvrit la bouche offusquée et le poussa légèrement. Elle lui aurait bien lancé une balle de neige, mais elle était certaine que dans cette poudrerie, ça ne ferait aucune différence. « Tu sais très bien que je t'ai battu. N'ai pas honte de l'admettre, j’essaierais de pas trop me vanter. » L’Anglaise éclata de rire, l’exagérant jusqu’à ce tenir les côtes. « C’est vrai. Tu es tellement l’homme le plus humble qu’il m’est arrivé de croiser. » Plutôt le contraire tient. Elle était certaine que si on le laissait faire, dans ses lancées, il pourrait encore se vanter des dessins que leurs parents avaient collés aux frigos quand ils avaient six ans.

Les choses revinrent sérieuses quand Sirius lui rappela qu’ils devraient probablement trouver la route. Ce qui était plus facile à dire qu’à faire selon elle. « On finira bien par tomber dessus. » « Oui, ou sur le lac ein… » Elle eut un frisson que d’y penser. S’ils se trompaient de côté et marchaient par mégarde sur le lac, plus ou moins glacé…. Elle chassa l’idée de sa tête. Ils seraient évidemment capables de distinguer le lac… Enfin, surement quoi. Ils n’étaient pas idiots non plus et ils finiraient par reconnaitre l’endroit où ils étaient. « Tu crois vraiment que je serais rentrée et que j'aurais affronté papa en lui disant que je t'avais laissée toute seule dans cette tempête ? » Non. « M’oui. » Elle prit son air de princesse blessé et se mit à bouder, se tourna la tête vers Merida. « Je ne dis pas que l'idée ne m'a pas traversé l'esprit mais bon je me suis dit que tes plaintes allaient me manquer. » Connard ! « C’EST FAUX ÇA JE ME PLAIN JAMAIS ! » Enfin presque jamais quoi. Juste quand il lui donnait des raisons de le faire, et il lui donnait toujours* des raisons de le faire. « Tu sais quoi, quand on rentre, je vais dire à papa que tu avais fait demi-tour et avait fait exprès de me semer pour me laisser seule et que j’ai du te rattraper par mes propres moyens ! » Son père la croyait! Il le faisait toujours ! Et ça serait très drôle.

« C’est vrai. Tu es tellement l’homme le plus humble qu’il m’est arrivé de croiser. » Ah là, ils étaient d'accord. Certes il avait décidé d'ignorer le sarcasme dans sa voix et son éclat de rire parfaitement exagéré, il ne se retint donc pas donc d'arborer un grand sourire fier. « Je crois que c'est un trait qu'on a tous en grande quantité chez les De La Vega. » Ils étaient tellement humble, c'était connu. Tout en se disputant gentiment pour décider qui avait été le plus rapide – Sirius bien sûr – ils avançaient un peu au hasard, en espérant tomber sur une route. « Oui, ou sur le lac ein… » Sirius en frissonna rien que d'y penser. Un petit bain d'eau glacée ne le tentait pas vraiment. Il décida de faire encore plus attention à la où il mettait les pieds. Bon en fait avec la neige tout ce qu'il sentait c'était ses bottes s'enfoncer de plus en plus dans la poudreuse. Ils pourraient déjà être sur le lac qu'ils ne s'en rendraient sûrement pas compte...
Rosalie avait par la suite avoué qu'elle pensait qu'il était rentré sans elle. Pour la taquiner, il répliqua que ses plaintes ne lui auraient effectivement pas manquées. « C’EST FAUX ÇA JE ME PLAIN JAMAIS ! » Il lui jeta un regard condescendant, l'air de dire « la preuve justement ». Il hocha ensuite la tête et tapota le dos de son cheval. « Bien sûr. Se contenta-t-il de répondre, avec un sourire moqueur. » « Tu sais quoi, quand on rentre, je vais dire à papa que tu avais fait demi-tour et avait fait exprès de me semer pour me laisser seule et que j’ai du te rattraper par mes propres moyens ! » « Tss. Si tu continues je vais finir par vraiment t'abandonner dans la tempête, et tu pourras te plaindre à personne vu qu'on te retrouvera jamais. » Il ne ferait jamais une chose pareille bien sûr, il était bien trop protecteur envers tous les gens de sa famille. Alors qu'ils se chamaillaient, ils ne s'étaient même pas rendus compte qu'ils avaient finis par atteindre la route. En même temps, cela ne changeait pas beaucoup du paysage d'avant. Il n'y avait pas d'arbre juste mais comme on y voyait toujours pas à moins d'un mètre, difficile de voir la différence. « Je suis sûr qu'on ne remarquerait même pas ton abs... commença-t-il à dire en avançant toujours, regardant en arrière pour parler à sa sœur. » Il n'eut malheureusement pas le temps de finir sa phrase. Il se retrouva soudain projeter en avant, un bruit de pneu qui glissait sur le sol glacé lui parvint vaguement aux oreilles mais pour le reste il n'eut aucune idée de ce qu'il lui arriva. La seconde d'après il était par terre avec une vive douleur dans le bras et dans tout le corps en fait.

Dire que son frère détenait le titre de l’homme le plus humble au monde était presque un aussi gros mensonge que sa virginité. Mais si ça pouvait lui faire plaisir, tiens. Ça ne lui dérangeait pas à elle, parce qu’elle était parfaite comme ça. Elle était altruiste et agréable et aimante et toute et toute, et le bonheur de son frère passait avant le sien. « Je crois que c'est un trait qu'on a tous en grande quantité chez les De La Vega. » Ou peut-être pas finalement. « Je n’ai aucune raison d’être humble, j’ai le corps d’un mannequin, le portefeuille d’une reine et le cerveau d’un génie. » Et elle travaillait pour tout ça, donc bon, elle méritait beaucoup de compliments et d’admiration, c’était un fait et puis c’est tout. Elle attrapa le bras de son frère et se rapprocha de lui, à moitié pour lui faire un câlin et l’autre pour se réchauffer. « Je suis parfaite, ein kraken ? »

Elle continua de chercher son frère et faire sa gamine, pour garder sa tête loin de leurs situations. Si elle se m’était à trop réfléchir rien de bon ne pourrait arrivée. Elle préférait ignorer le froid, elle le sentait moins comme ça. « Tss. Si tu continues je vais finir par vraiment t'abandonner dans la tempête, et tu pourras te plaindre à personne vu qu'on te retrouvera jamais. » « Tu n’oserais pas… » Si ? Nan, c’était un gros nounours son frère. Tous ses frères étaient pareils. Ils avaient beau les ‘détester’ quand elles faisaient leurs gamines, quand elles faisaient la vie dure à leurs copines ou bien quand elles jouaient à la poupée en les maquillant et les coiffant, mais ils n’arrivaient jamais à rester faché bien longtemps. « En plus, ta copine serais très triste si tu me laissais mourir, parce que je compte beaucoup pour elle, elle me l’a dit, donc toc tient, je gagne. »

Le sol commençait à être plus glissant et Rosalie du lâcher-prise sur Sirius et se retenir à un arbre pour ne pas glisser sur le derrière. La route sans aucun doute. « Je suis sûr qu'on ne remarquerait même pas ton abs... » Le cris qui sortie de sa poitrine se fit enterrer sous le bruit du métal, des pneus, du corps de son frère qui tombait sur le sol et des cheveux qui pris peur et s’enfuirent au galop sans attendre leurs ‘maitres’. Elle vit la voiture faire quelque tonneau et s’immobiliser un peu plus loin. Le chauffard sortit de son automobile et se dirigea vers Sirius étendue par terre, mais Rosalie fut plus rapide. Elle se mit entre son frère et l’inconnue et poussa l’homme le plus loin qu’elle pouvait. Elle n’avait pas besoin de son aide, elle le détestait. Le cœur au bord des lèvres, elle n’arriva même pas à lui crier dessus comme il le méritait. Elle se contenta de lui tourner le dos et se pencher vers son cadet et crier sur lui à la place. « MAIS T’ES CON OU QUOI ? SIRIUS WHISKEY LUIS AKSHAN DE LE VEGA ON T’A JAMAIS APPRIS À REGARDER DES DEUX CÔTÉS AVANT DE TRAVERSER ? T'ES UN MONSTRE, UN MONSTRE ET JE TE DÉTESTE. » Ça y est, son heure de mort venait de sonner. Sa mère allait sans doute la tuer sur le champ. Elle aurait presque préféré se faire renverser elle-même. Elle essaya de vérifiée sur son frère si quelques choses étaient cassées, mais ses doigts étaient beaucoup trop gelée et engourdit pour quoi que se soit. « Ugh, mais tes impossibles vraiment. » Son regard se leva sur la route, elle devait le bouger de là avant qu’ils se fassent rouler dessus, mais elle n’arriverait jamais à le soulever, ce connard était beaucoup trop lourd. Stupid frère, stupide tempête, stupide vacance, stupide chauffard. Elle remarqua vaguement qu’elle s’était mise à pleurer en criant et renifla en passant sa main sur ses joues. « Sirius va falloir te lever, tu penses que tu vas être capable ? »

Non ils n'étaient pas du tout modestes. Ce mot ne devait même pas faire parti de leur vocabulaire. « Je n’ai aucune raison d’être humble, j’ai le corps d’un mannequin, le portefeuille d’une reine et le cerveau d’un génie. » Il éclata aussitôt de rire, il n'allait pas la contredire. Quand elle se rapprocha de lui il lui passa un bras derrière les épaules pour la serrer contre lui. « Je suis parfaite, ein kraken ? » « Oui... Même si c'est pas autant que moi. » Il lui tapota sur la tête avec un sourire fier sur le visage. Ils étaient tous parfaits dans la famille de toute manière. Et ils aimaient bien se taquiner. Surtout si ça pouvait leur éviter de penser qu'ils étaient en train de devenir des glaçons et qu'ils risquaient de perdre leurs doigts ou leurs orteils. Rosalie faisait le bébé alors Sirius dit pour plaisanter qu'il finirait par réellement l'abandonner dans la tempête. « Tu n’oserais pas… » Bien sûr que non. Mais il pouvait bien s'amuser à affirmer le contraire. « En plus, ta copine serais très triste si tu me laissais mourir, parce que je compte beaucoup pour elle, elle me l’a dit, donc toc tient, je gagne. »  Mmh. Non il n'allait pas être jaloux de la relation qu'avait sa sœur avec Coleen. « Oh je la consolerais vite, ne t'inquiètes pas. » Il fit un petit clin d'oeil pour surjouer. « Elle t'aura vite oublié. » A vrai dire il n'en savait rien. Mais il savait que ses parents ne l'oublieraient pas. Et lui non plus. Puis il aimait trop sa petite sœur pour faire une chose pareille de toute manière. Raconter n'importe quoi leur empêchaient juste à tout deux de penser à ce qui pourrait arriver s'ils ne trouvaient pas rapidement un abri.

Au moment où Sirius commença à se demander s'ils n'étaient pas arrivés sur la route, quelque chose le percuta soudain très fort et le projeta par terre. La neige amortie légèrement sa chute mais l'impact avait tout de même résonné dans l'ensemble de son corps. Il fut un instant dans les vapes et il lui sembla que sa sœur lui hurla aux oreilles. « ...T'ES UN MONSTRE, UN MONSTRE ET JE TE DÉTESTE. » C'est qu'elle devait aller bien. Une vive douleur au niveau du bras avait assailli le jeune homme. « Arg. » « Ugh, mais tes impossibles vraiment. » En même temps ce n'était pas comme s'il avait fait exprès. Il ne savait même pas ce qui lui était rentré dedans. Une voiture visiblement. Sonné par le coup il avait gardé les yeux fermés et il les rouvrit pour voir sa sœur, en train de pleurer. « Hey. Je suis pas mort, ça va aller. Tu n'as rien eu ? Demanda-t-il aussitôt. » Elle pouvait très bien s'être pris une partie de la voiture elle aussi, il n'en avait aucune idée. « Sirius va falloir te lever, tu penses que tu vas être capable ? » Il sentait encore ses jambes, donc c'est qu'ils pouvaient peut-être oui. « Je pense oui. » Il commença à prendre appui sur ses bras mais un cri lui échappa aussitôt. Il avait définitivement quelque chose de cassé dans son bras droit. « Je suis vraiment obligé de bouger ? » Il savait bien que la réponse était oui mais raviver la douleur ne l'enchantait pas vraiment. Il se mit sur le dos doucement et se mit en position assise. Il avait une douleur au niveau des côtes mais à côté de celle du bras, elle semblait moins grave. « Je vais avoir besoin d'aide là par contre. »

« Oui... Même si c'est pas autant que moi. » Rosalie plissa du nez et fit une grimace. Étrangement, chacun de ses ainés lui donnait la même réponse dès qu’elle leur demandait de confirmer sa perfection. Pas qu’elle ait besoin de confirmation, mais bon, c’était toujours plaisant à entendre tout de même. Elle aimait recevoir des compliments de ses plus vieux, et ils les donnaient qu’au compte de goute, pft, ils étaient tous tellement préoccuper par leurs petits nombrils. Enfin, elle aussi quoi, mais son nombril en valait tellement plus la peine que les leurs. « Oh je la consolerais vite, ne t'inquiète pas. Elle t'aura vite oublié. » « EWWWWWWWW. » Son dégout fut tellement prononcé qu’elle fit envolée une chouette d’une de ses cachettes. Le pauvre animal venait sans doute de signer son arrêt de mort à se battre contre le vent et le froid de cette façon, tout ça à cause de la libido de son frère. Elle se plaqua les mains devant les yeux et hocha la tête. Elle pouvait revoir le fauteuil chez Coleen et avait envie de vomir. « Ew, ew, ew, ew, ew… » Elle n’avait même pas besoin de faire semblant et d’exagérer pour entrer pour son rôle. Vraiment, il n’y avait rien de plus dégueulasse que ses frères qui essayait de se reproduire. « On joue a un jeu, celui qui reste le plus longtemps en silence ? Tu commences. » Elle eut un autre frisson et elle se doutait que celui-là ne venait pas de la température toujours à la baisse.

Enfin, elle aurait tout de même préféré entendre toute sorte de conversation dégoutante que de voir son frère s’écraser sur le sol, le corps tordu de cette manière. Elle courut auprès de son frère pour faire ce que son instinct lui dictait le mieux : lui crier dessus. Comme elle ne pouvait pas le frapper elle, elle se contata de frapper sur le sol. Elle le détestait tellement en ce moment, elle avait l’impression que le cœur allait lui sortir de la poitrine tellement elle avait mal. « Hey. Je suis pas mort, ça va aller. Tu n'as rien eu ? » « Non ça va… Idiot. » Elle ne pouvait pas s’en empêcher, être en colère, l’empêchait de paniquer et lui permettait de se concentrer un peu. Elle sortit ses mains de ses gants pour toucher le cou de son frère et s’assurer qu’il pouvait bouger. Elle ne pouvait pas faire grand-chose pour le reste, pour le moment, pas en pleins milieux de la route. « Je suis vraiment obligé de bouger ? » Elle essaya de regarder et chercher les signes d’une voiture qui arrivait au loin, mais ne voyait rien de plus loin que son nez. Juste de la neige. « Oui. » Elle n’avait pas encore trouvé comment ils rentreraient, mais ils ne pouvaient pas rester là. Elle le regarda essayer de bouger et du serrer des dents pour refouler quelques sanglots. Le chauffard était chanceux qu’elle ait d’autres priorités en ce moment, car elle n’aurait pas donné cher pour sa vie. Sirius aussi avait été chanceux, en somme, mais elle ne préférait pas y penser. « Je vais avoir besoin d'aide là par contre. » Elle hocha la tête et l’aidé à se lever, lui servant de béquille un peu. Ils avancèrent difficillement jusqu’au bord de la route où ils étaient à peu près en sécurité. « Tu vas être okay ? Tu as mal où exactement ? » Il changeait de couleur, mais elle n’était pas certaine si c’était le mal ou le froid. L’homme qui avait conduit la voiture se rapprocha d’eux et Rosalie s’apprêtait à mordre quand son regard se posa sur l’engin. À la place, elle lui arracha les clefs des mains. « Je vais prendre ça. » Elle se tourna vers Sirius. « Je vais essayer de te conduire à la maison et on appellera les secours de là okay ? » Elle ne savait pas encore comment elle allait faire pour conduire exactement, mais elle n’avait pas beaucoup de choix apparemment.