It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE

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MessageSujet: ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE EmptyMer 12 Sep - 16:29

Jan & Grace

❝ If you’re going through hell, keep going ❞


Courir. Toujours plus vite, toujours plus loin. Se dépenser et se défoncer. Avoir un objectif et ne pas le lâcher, rester seulement focaliser là-dessus. Voilà une heure et demie que Grace courait dans les rues de New York. L’armée lui avait permis d’acquérir des capacités physiques qu’elle n’avait pas auparavant. Force et endurance principalement. Elle courait ou elle fuyait, à ce stade-là elle savait plus tellement. Courir l’empêchait de penser, ça la maintenait au-dessus de l’eau. Il le fallait. Alors tous les jours, elle enfilait son jogging, ses tennis, et elle parcourait les rues de New York. Plus d’une fois elle s’était retrouvée essoufflée à en avoir des difficultés pour respirer. Mais rien à faire, elle poussait toujours plus.
C’était une fois de plus à bout de souffle que Grace poussa la porte de son appartement. Quelques cartons reposaient encore dans un coin de son salon. Elle avait la flemme de les ouvrir. Ou elle ne le voulait pas. Des affaires, des souvenirs, de quand elle habitait encore avec son père à Manhattan. Son appartement était joliment décoré, bien accordé, mais il n’y avait rien de réellement personnel accroché ou affiché. Cet appartement aurait pu appartenir à n’importe quelle autre jeune femme new yorkaise. Elle en avait fait l’acquisition juste avant de s’engager dans l’armée. Alors le décorer, ça lui était un peu sorti de la tête… Et maintenant, elle n’en voyait plus vraiment l’intérêt. Seule une photo de sa mère trônait sur l’une des étagères de sa bibliothèque. Si on ne tenait pas compte de l’usure de la photo, du léger jaunissement ou même des vêtements que sa mère portait, on aurait pu facilement croire qu’il s’agissait de Grace tant elles se ressemblaient. A la vue de cette photographie elle ne put s’empêcher de sourire, avant qu’une légèrement lumière rouge n’attire son regard. Son répondeur. C’est les sourcils froncés qu’elle alla écouter le message. « Grace, c’est ta sœur, Juliet. J’aurais voulu qu’on se voit. Tu sais… Pour parler. Je me fais du souci, je n’aimerais pas que tu restes seule chez toi à… » Grace effaça le message avant d’en entendre la fin. La voix stridente de sa sœur ainée lui tapait sur le système. Tout comme sa manie de toujours lui demander comment elle allait, comment elle occupait ses journées ou même si elle se nourrissait. Elle détestait ce trop-plein d’attention.

Une fois sa douche prise, Grace claqua une fois de plus la porte de son appartement. A croire qu’elle n’y restait que rarement. Direction le Bronx. Un chemin qu’elle connaissait peut-être un peu trop bien maintenant. Seulement elle ne pouvait s’en empêcher. Elle devait le voir, elle avait besoin de le voir. Lui il savait ce qu’elle ressentait, il savait par quoi elle était passée. Lui il ne lui demandait pas toutes les dix minutes comment elle allait ou si elle allait sauter d’un pont les minutes suivantes. Et puis… Il y avait ce truc avec Jan qui la rendait dingue. Depuis le début, ce truc qu’elle n’arrivait pas tellement à expliquer mais qui lui faisait étrangement de bien.
Après plusieurs minutes de taxi Grace était enfin arrivée devant chez Jan. Ni une, ni deux, elle frappa à sa porte. Qui aurait pu croire qu’un corps aussi frêle pouvait faire autant de bruit ? Aucune réponse. Elle frappa plus fort encore attendant qu’il ne daigne ouvrir.
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MessageSujet: Re: ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE EmptyJeu 13 Sep - 14:33

Tout ça me tourmente, tout ça te tourmente, tout ça le tourment… Tout ça, oui. Assis dans ce qu’il lui servait de canapé, tout du moins le jour, il scruta un long instant son téléphone portable. Il regarda l’écran sans ciller, les yeux rivaient sur ce message. Ce petit, ce court, ce bref, ce minuscule message que l’on pouvait alors lire. Je voudrais te revoir, disait le texto. La suite de la phrase était accompagnée de son prénom, Jan, et de trois points. Trois petits points, comme cela là… Revoir, le revoir. Qu’est-ce que cela voulait-il dire. En soi, cela ne respirait que l’innocence pure non. Revoir quelqu’un, cela n’avait jamais eu rien de grave, ni de tourmentant. Jan relit le message, encore et encore. Il le relit une seconde fois, puis une troisième et ainsi de suite. Elle l’avait recontacté. Elle voulait le revoir. Elle voulait revoir Jan… Elle, Kaliska. Lui aussi aimerait bien, mais si seulement cela était aussi simple que ça. Ce serait bien trop beau si ça avait été simple. Ce n’est beau que dans les films ou dans vos séries stupides, de toute façon. Jan jeta son cellulaire sur la petite table basse qui se trouvait en face de lui. Instinctivement, il se leva et partit fouiller dans ce qui lui servait de réfrigérateur. Il était vide, ce frigo. Il en sortit néanmoins une canette de bière. Puis il revint à sa place initiale. Non, en fait, il n’y revint pas aussitôt. Entre temps, il alla à hauteur de sa télévision. Il la mit en route, et aussitôt, il se saisit de la télécommande. Zappant à la vitesse de la lumière la multitude de chaines d’information. Après tout, ils ne disaient rien de nouveau dans ses chaines, ils ne faisaient que de rabâcher les mêmes informations depuis des années… Irak, Afghanistan, Syrie, missions qui tournaient males, militaires morts, rapatriés… il ne voulait pas se remémorer tout ce qu’il avait connu et vécu là-bas. Un simple mot et tous ses maux réapparurent comme par enchantement. Il ne voulait pas cela, non. Alors, il tomba sur une chaîne musicale. Diffusant non-stop des clips, il ne savait pas trop s’il aimerait la musique qui allait passer, mais au moins, elle aurait le bénéfice de meubler le silence. C’était une bonne chose, cela…

Canette à la main, les yeux rivés sur l’écran de son téléviseur, Jan essayait de faire le vide dans son esprit troublé. Le vide, le grand vide. Le nettoyage, le balayage, le ménage dans ses pensées, enfin appelez cela comme vous le vouliez. Il eut un petit rictus, repensant à son entretien avec monsieur McDaniels, ce matin même. Ce brave gars pensait que c’était grâce à lui et surtout grâce à ses conseils ingénieux, ou plutôt farfelus, que Jan réussissait à aller mieux, un peu mieux. Il était bien naïf ce gars là. Jan n’écoutait plus vraiment la musique. Ou seulement d’une oreille. A la mélodie du hit de la semaine se mêlait un tintamarre incessant. Il ne réagit pas une première fois, songeant que cela devait sûrement faire partie de la musique. Ce qu’il était idiot sur ce coup quand même. Entendant une nouvelle fois, les coups peu mélodieux, il décida alors de se lever.
Froncement de sourcil devant la porte qu’il ouvrit finalement. Son visage s’illumina légèrement lorsqu’il découvrit l’auteur de tout ce boucan. Lorsqu’il la découvrit. « Grace… » souffla-t-il. Grace, c’était elle. Un sourire en coin s’afficha sur les lèvres de Jan. « Entre, je t’en prie. ». Pure politesse. Il se douterait bien qu’elle ne resterait pas là planter sur le seuil de sa porte. Sans lui répondre, elle entra. La porte se referma, les enfermant dans le petit habitat du texan. Le regard du soldat Zetterman se posa sur le doux visage de la jeune fille qui se trouvait en face de lui. Il attendait sûrement un geste, une parole, une réaction de sa part, pouvant expliquer les raisons inconnues de sa venue.
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MessageSujet: Re: ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE EmptyVen 14 Sep - 21:16


En prenant la direction du Bronx, Grace n’avait pas forcément pensé à prévenir Jan ou même à s’inquiéter s’il était chez lui ou tout bonnement occupé. En fait, ça lui était simplement sorti de la tête. La seule chose à laquelle avait pensé était ce besoin de le voir, d’avoir une véritable bouffée d’oxygène au milieu de cette ville où l’air était irrespirable. Alors elle avait tambouriné à sa porte jusqu’à ce qu’il ne vienne ouvrir. « Grace… » Pas forcément des plus joyeuses en se levant ce matin, elle retrouva un semblant de sourire en le voyant dans lui ouvrir. Un sourire en coin se dessina sur les lèvres du militaire, elle sourit de plus bel. « Entre, je t’en prie. » dit-il en se poussant pour la laisser rentrer. A peine fut-elle entrée dans le petit appartement du texan qu’une vague de souvenirs la frappa plein de fouet. Pas ses souvenirs douloureux d’Afghanistan où elle n’y voyait que des soldats tombés sous une pluie de balles, non il s’agissait d’un souvenir plus doux, plus chaleureux. La première fois qu’elle avait passé cette porte en fait. Elle se souvenait de tout, comme si c’était hier. La façon dont elle avait glissé ses mains autour de son cou, la facilité avec laquelle elle avait trouvé ses lèvres, l’aisance avec laquelle il l’avait soulevé, la passion avec laquelle elle l’avait embrassé. Passion qu’elle avait cru définitivement perdu au cours des mois précédents, par un miracle encore inconnu, lui, Jan, avait réussi à la faire renaitre. Remarquant qu’il la fixait, Grace reprit doucement ses esprits, rougissant par la même occasion, avant de sourire légèrement. « J’espère que je ne te dérange pas. » dit-elle en prenant conscience de la musique qui semblait émaner de sa télévision. « Hum… J’avais envie, besoin… de passer. » lacha-t-elle subitement pour justifier sa venue. Elle savait qu’elle n’avait pas réellement besoin de lui expliquer à quel point elle pouvait suffoquer dans cette ville. Enfin même si elle était à peu près certaine que la sensation serait la même partout ailleurs. Il connaissait ce sentiment aussi bien qu’elle. Elle n’avait pas besoin de lui avouer qu’elle avait l’impression de devenir complètement dingue, ou même que respirer, le simple fait d’inspirer et expirer semblait lui demander une force surhumaine. Et dans ces cas-là, dans ces moments où même respirer devenait une épreuve, un seul nom, une seule personne lui venait à l’esprit, et il s’agissait de Jan. Clairement pas de son psychologue avec qui elle n’avait aucune réellement amélioration. Elle se demandait même pourquoi il ne lui disait pas clairement d’arrêter ses séances. C’était une réelle perte de temps pour eux deux.
Peut-être bien que si elle avait eu Jan comme psy elle s’en serait mieux sortie. Peut-être qu’au bout du compte toutes ces séances auraient abouti à quelque chose de concret, à une réelle et nette amélioration. « Mais si t’avais quelque chose de prévu, je peux passer plus tard ! » lacha-t-elle rapidement en se demandant si elle n’aurait pas mieux fait de prévenir au lieu de se pointer à l’improviste. C’était bizarre, là, elle passait presque pour une jeune femme totalement saine d’esprit, sans le moindre traumatisme, ayant passé ses dernières années à continuer ses études dans cette grosse ville qu’était New York. « Et peut-être que ta tête me manquait un peu aussi… » ajouta-t-elle en haussant innocemment les épaules.
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MessageSujet: Re: ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE EmptySam 15 Sep - 18:33


Elle était là. Là, en face de lui. Là, chez-lui. Elle était Grace. La jolie Grace. Celle avec qui il avait presque tout vécu. Presque tout… Ils avaient tous deux passé par de multiples états d’âme et toujours, ils étaient là pour s’aider, pour se soutenir, pour se serrer la main dans les moments les plus dures. Ensemble, ils se sont forgés de beaux souvenirs, mais surtout de douloureux souvenirs, surtout là-bas. Là-bas, dans ce pays au nom interdit. Ils voulaient se sevrer de cette expérience. De leurs expériences. Mais tout ce qu’ils ont vécu, ensemble, ça forge une certaine complicité. Ca forge une histoire. Ensemble, ils se sont forgé une histoire. Leur histoire… celle dont ils étaient les seuls à connaitre les lignes. Le regard de Jan se posa sur ce visage qui semblait si innocent. Mais tous ces souvenirs dont je tentais de vous évoquer étaient à présent loin derrière eux… La voix de Grace retentit alors, enfin. Elle espérait qu’elle ne le dérangeait pas. Un sourire se dessina sur les lèvres de Jan, presque attendri par les paroles de Grace. Peut-être était-il touché par la naïveté de sa phrase ou la sensibilité de sa voix, ou un méli-mélo des deux à la fois. «Hum… J’avais envie, besoin… de passer. ». Le léger sourire qui s’était épris de ses lèvres ne s’effaça pas aussi vite qu’il ne le voulait. Il n’avait même pas besoin de lui demander pourquoi. Pourquoi elle désirait passer chez-lui. Cela aurait été tellement stupide de sa part de lui demander une chose pareille. Eux qui avaient vécu tant de chose ensemble. Il savait ce que ça faisait de se retrouver ici. Ici, à New-York. Il le savait si bien… Il avait passé bien avant elle par toutes les cases dont elle avait passé. Interrogatoires bourratifs de ses proches, espionnages indiscrets d’eux, au cas où qu’ils tenteraient de se foutre en l’air, sans en oublier les rendez-vous cachés chez leur précieux psychologue, puis ces cons qui répètent à tue-tête « allez, vas-y parle ! ». Parle. Mais parle, toi, connard. Jan comprenait Grace, et elle le comprenait. Ensemble, ils avaient vécu la même chose… et ce truc là, ça rapproche.

«Mais si t’avais quelque chose de prévu, je peux passer plus tard ! » reprit-elle alors. Jan secoua doucement la tête. Quelque chose de prévu ? C’était bien un truc de new-yorkais lambda bien dans sa peau, bien dans sa tête, ça. Prévoir quelque chose. D’un petit signe de la tête, signifiant un bref non, il entrouvrit alors la bouche. « Non, reste… » dit-il alors très succinctement possible. Après tout, il n’avait rien de prévu, il n’allait quand même pas la mettre à la porte. Non. Pas elle. Surtout pas elle… « Et peut-être que ta tête me manquait un peu aussi… ». S’il n’avait pas été fier, ni trop introverti, sûrement aurait-il émis un brin de gêne dans sa gestuelle ou sur son visage. Mais voilà, Jan n’était pas ce genre de garçon. Bien trop renfermé sur lui-même. Pourtant, ça lui faisait plaisir de la voir. Ca lui faisait si plaisir. « Je suis content que tu sois venue. » fit-il remarquer à Grace alors. Après quoi, il l’invita à siéger dans son canapé. Au passage, il en profita pour éteindre la télévision qui laissait échapper des sons parasites (à comprendre de la musique de mauvais goût).
Il s’éclipsa quelque seconde, apportant une canette de soda d’une marque mondialement connue à la jeune fille. Il aurait pu lui demander si elle désirait boire quelque chose ou non, il fallait croire que les grands principes échappaient à Jan. « Comment vas-tu ? Ils n’te gavent pas trop, ça va ? » lui demanda-t-il alors. Ils. Il parlait bien entendu de ses proches. Que ce soit dans le camp Zetterman ou Austen, leurs proches étaient devenus d’insignifiants parasites qui voulaient épier chacun de leurs faits et gestes. C’était cela leur nouvelle vie, à Grace à Jan. Vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre épié par des dizaines de paires d’yeux.
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MessageSujet: Re: ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE EmptyDim 16 Sep - 23:58


Débarquer à l’improviste, visiblement une spécialité de la jeune Anglaise puisque ce n’était pas la première fois qu’elle agissait ainsi avec le beau texan. Et bien souvent, elle se posait les questions après coup. « Non, reste… » Heureusement pour elle, Jan n’avait visiblement rien de prévu pour le moment. Au moins elle ne regrettait pas d’être venue. Le voir avait semblé comme un besoin irrépressible. « Je suis content que tu sois venue. » Elle lui sourit alors en guise de réponse avant qu’il ne l’invite à s’asseoir dans le salon. Il disparut quelques instants, le temps de lui ramener une boisson fraiche sans pour autant lui demander son avis ce dont elle ne lui tenait absolument pas rigueur. « Comment vas-tu ? Ils n’te gavent pas trop, ça va ? » Grace sourit naturellement. Le genre de sourire qu’il était plutôt rare de voir sur son visage depuis quelques temps, mais avec Jan, il apparaissait tout seul. « A ton avis ? » demanda-t-elle avec un sourire en coin. Grace se tourna un peu plus vers Jan et sourit une nouvelle fois. « Mon père m’a appelé. Mais avec lui ça va. Il prend des nouvelles comme si… enfin normalement quoi, même si je sais qu’il est inquiet. » Son père était dans une maison de repos depuis quelques années maintenant. Depuis sa dépression en fait, commencé doucement lors du décès de sa femme. A vrai dire, Grace n’a jamais réellement connu son père bien, en forme et joyeux, ou alors elle était trop jeune pour s’en souvenir. Ça lui faisait quelque peu bizarre désormais de préférer parler avec lui qu’avec sa fratrie. Le monde à l’envers. « Mais le pire c’est Juliet. Elle m’énerve… » lacha-t-elle las du comportement de son aîné. « C’est elle qui devrait aller voir un psy pour se calmer. » ajouta-t-elle en souriant. « Sérieusement, elle a un véritable soucis. » Juliet avait toujours été un véritable calvaire aux yeux de la jolie blonde. Une surprotection constante et agaçante. Ça avait toujours été ainsi. Dès son plus jeune âge, Grace avait été frêle, ajouté à cela une bouille angélique et Juliet s’était mise en tête que le moindre problème ou la moindre contrainte serait insurmontable pour sa jeune sœur. Alors qu’en fait, elle était sans aucun doute la plus forte de la famille. Ou du moins elle l’était devenue. Premièrement en côtoyant Nemesis, son autre sœur, pendant des années, mais surtout avec son expérience, bien que traumatisante, au combat. « Et j’crois que les autres ont plus ou moins compris qu’il valait mieux me lacher… » Finit-elle en haussant les épaules. Les autres, ses amis d’avant. Ou soi-disant amis. Ceux qu’on voit pour sortir quelques fois, ceux qu’on appelle amis s’en forcément s’en rendre compte mais qui n’en connaissent pas réellement la définition. Ceux-là, elles n’avaient plus de nouvelles, et elle n’en voulait plus. C’était mieux comme ça, pour tout le monde. Elle n’avait plus assez d’énergie ou même de patience pour supporter ce genre de personnes. « Mais pour ce qui est de ta première question… sincèrement j’en sais rien. » avoua-t-elle en soupirant avant de boire une gorgée du soda que lui avait apporté Jan. « Comment c’est possible de pas savoir comment je vais ? » Elle ne pouvait pas dire qu’elle allait bien. Ce n’était définitivement pas le cas. Hantée par des cauchemars des autres soldats tombant au sol quasiment toutes les nuits, courant à en crever pour fuir la réalité et se renfermer un peu plus chaque jour, Grace n’allait définitivement pas bien. Et ce n’était que la partie visible de l’iceberg. Cependant, elle était vivante non ? Aucune blessure physique qui l’empêchait de vivre normalement… elle était en pleine santé, physiquement parlant. Alors ça pouvait être pire ?
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MessageSujet: Re: ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE EmptyMar 18 Sep - 16:47


A vrai dire, Jan n’avait pas un réel besoin de connaitre la réponse, puisqu’il s’en doutait déjà. Surtout cherchait-il à avoir un brin de conversation, comme n’importe quel type de son âge l’aurait fait à sa place. N’importe qui aurait pu dire cela, n’est-ce pas ? Mais sûrement que Grace n’aurait pas pris la question de la même façon que si ça n’avait pas été Jan. Sûrement n’aurait-elle pas souri à ce new-yorkais lambda. « A ton avis ? ». Un sourire se dessina alors sur les lèvres de Jan. Il n’avait même pas à le donner, son avis. Ils savaient tous les deux comment cela se passait ave eux. Avec leur entourage. Des êtres bien trop maternels qui veulent chérir leurs petits bambins partis bien trop tôt sur le front. Ils sont tous les deux partis enfants et innocents, ils y sont revenus adultes et blessés. Se faire materner, voire même harceler, par ceux qui se disent être leurs proches, leurs amis, leurs… alliés. Comme si dans cette foutue vie sociale, il y avait les bons et les mauvais, les alliés et les ennemis, ceux qui se battent et ceux qui se font battre, les soumis et les insoumis, les dominateurs et les dominants. Le regard se posa sur Grace. Jan écouta alors les mésaventures de la jeune fille avec sa famille. Bien qu’ils soient passés par les mêmes choses, les mêmes événements, le clan Austen et Zetterman restaient malgré tout différents. Un père ? Jan avait bien connu un, jusqu’à ses seize ans, avant que la saloperie de maladie l’emporte. Si Jan était soldat, c’est à cause de lui… ou grâce à lui, à son père. Des sœurs ? Jan n’en avait point. Des frères, oui. «Mais le pire c’est Juliet. Elle m’énerve… C’est elle qui devrait aller voir un psy pour se calmer. Sérieusement, elle a un véritable souci. ». Jan émit un petit rire sourd. Non, il ne se moquait pas d’elle, ni de sa situation… cela serait totalement abstrait d’ailleurs. Il avait tout simplement juste l’impression de s’écouter parler. Il fit alors un petit signe de la main à Grace. Il arbora un sourire qui se voulait peut-être amusé, mais c’était incertain cela. On ne savait jamais quelle émotion Jan voulait vraisemblablement passer à travers ses faits et gestes. « Ils sont tous pareils… » commença-t-il par souffler. « Attends… Qui te dis qu’un de mes frères ne va pas débarquer à l’improviste juste histoire de vérifier si je n’me suis pas refoutu en l’air… » finit-il alors par dire. Se refoutre en l’air. Se foutre en l’air, c’était d’ailleurs ce qui avait valu le séjour dans un hôpital dit psychiatrique (dit comme cela, on l’impression que ce n’est qu’un cinglé.) de quelques jours. Se mal être constant qu’il vit, il l’avait exprimé à sa façon… peu de temps après son retour à New-York. A présent, il faisait la tombe lorsqu’on lui demandait de parler. Ils faisaient tous cela de toute façon. C’était la meilleure solution pour échapper à ses proches biens trop maternels avec eux.

Grace reprit alors la parole. Evoquant ces autres qui semblaient avoir compris qu’il valait mieux arrêter de la bassiner avec tout cela. Ces autres, pas ces mêmes autres, qui avaient d’ailleurs décidé d’abandonner Jan. Sûrement était-ce mieux ainsi. Perdre ces personnes qui se disaient être vos amis, cela veut-il certainement dire qu’ils ne sont pas de vrais amis… Et le regard de Jan se reposa sur le doux visage de la jolie blonde, presqu’attendri par ses paroles. Il n’y avait pourtant rien de tendre derrière tous ces mots qui cachaient leurs maux. «Mais pour ce qui est de ta première question… sincèrement j’en sais rien. Comment c’est possible de pas savoir comment je vais ? » lui demanda-t-elle alors. Jan hocha la tête. A vrai dire, lui aussi était dans l’incapacité de dire s’il allait bien ou non. Certes, il marchait sur ses deux jambes, n’avait aucune séquelle physique, mais malgré tout cela ne voulait pas signifier qu’il allait bien, qu’il allait très bien même. « Des fois… il y a des pensés, des maux, des états d’âme qui nous envahissaient l’esprit. Parfois des trucs noirs, ces saloperies qu’on voudrait faire fuir de nos esprits, qu’on voudrait chasser en un clignement d’œil, mais la magie n’existe pas… ces pensées restent là et nous bouffe. Nous bouffe intérieurement, je suppose… C’est sûrement pour cela qu’on est incapable de savoir si on va vraiment bien ou pas, Grace… ». Il déposa alors son regard dans celui de la jeune fille, peut-être pour captiver son attention. Des idées, des pensées qu’il voulait chasser, Jan en avait plein, il en avait perpétuellement plein, et jamais il n’y arrivera… jamais seul, en tout cas.
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MessageSujet: Re: ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE EmptyJeu 20 Sep - 0:07


Il y avait ceux qui l’indisposaient de par leurs regards, puis il y avait Jan. Il y avait ceux qui l’exaspéraient à chaque mot prononcé et il y avait Jan. Il y avait les autres et il y avait Jan. Eux contre le reste du monde. C’est ce qu’elle pensait depuis leur mission. C’est ce qu’elle avait pensé dès leur rencontre. Il n’avait rien de comparable aux autres. Le beau Jan. L’adorable et protecteur Jan. Il avait veillé sur elle. En fait ils avaient veillé l’un sur l’autre. Is s’étaient aidés et soutenus. Moralement comme physiquement. Dans une guerre comme celle dans laquelle ils étaient engagés, il ne fallait mettre aucun des deux de côtés.

Malgré leur attention mutuelle, ils étaient loin d’en être rentrés indemnes. Des blessures invisibles. Le genre de blessures qui ne pourraient jamais réellement guérir, même avec le temps. Il fallait juste réapprendre à vivre, et faire avec. « Ils sont tous pareils… » souffla-t-il. « Attends… Qui te dis qu’un de mes frères ne va pas débarquer à l’improviste juste histoire de vérifier si je n’me suis pas refoutu en l’air… » Grace ne put s’empêcher de sourire. Ils étaient tous les mêmes. D’horribles parasites s’incrustant dans leur vie à défaut de pouvoir s’immiscer dans leur tête. Les pauvres petits, enfants partis trop tôt à l’abattoir, revenus presque indemnes par on-ne-savait quel miracle, désormais adultes, désillusionnés et brisés. Ils pensaient avoir pour devoir de les surveiller, de les protéger. Que leur culpabilité les laisse tranquille, ils ne leur devaient rien, si ce n’est du repos et de l’espace. Qu’ils soient Austen ou Zetterman, ça ne changeait rien, dans le fond, ils se ressemblaient. Ils avaient tous deux une fratrie qui ne comprendrait jamais rien, une fratrie qui les étoufferait jusqu’au bout. « Je dois avouer que j’imagine tout aussi bien Juliet se pointer chez moi puis dans tous les autres endroits que j’avais pour habitude de fréquenter en voyant mon appartement vide. » lacha-t-elle presque amusée en imaginant l’expression paniquée de son ainée en remarquant l’absence de la petite dernière.
Elle savait ce par quoi était passé Jan à son retour dans ce que tout le monde appelait the Big Apple. Il avait pété les plombs, il avait craqué. A juste titre. Personne ne pouvait endurer ce qu’ils avaient enduré sans vouloir en finir plus ou moins rapidement à un moment donné. Grace y était passée aussi. Des réflexions, des idées qui lui traversaient la tête, des expériences douteuses. Un saut en parachute pour retrouver des sensations, un saut à l’élastique où la seule chose qu’elle se soit dit était ‘au moins s’il lâche, ça se finit pour de bon’ ou des cocktails de médicaments à assommer un éléphant. « Des fois… il y a des pensés, des maux, des états d’âme qui nous envahissaient l’esprit. Parfois des trucs noirs, ces saloperies qu’on voudrait faire fuir de nos esprits, qu’on voudrait chasser en un clignement d’œil, mais la magie n’existe pas… ces pensées restent là et nous bouffe. Nous bouffe intérieurement, je suppose… C’est sûrement pour cela qu’on est incapable de savoir si on va vraiment bien ou pas, Grace… » La magie. Grace avait toujours voulu que la magie existe. Seulement ce n’était pas le cas. Et leurs maux ne partiraient pas comme par enchantement. Le regard de Jan dans le sien, elle fut comme parcouru d’un frisson. Il la touchait. Plus que n’importe qui. Sa souffrance la touchait sans doute même plus que la sienne. Elle se rapprochait un peu plus de lit et glissa délicatement l’une de ses mains sur le visage de Jan. « Un jour ça ira mieux. » lacha-t-elle à demi-mots. Elle ne disait pas que ça irait bien, juste mieux. Parce que jamais ça n’irait bien. « Un jour tu pourras dire que ça va mieux. Parce que je serai là. Et que je t'aiderai. Ca prendrait peut-être des années, mais je serai encore là. » Elle était là, à lui promettre qu’elle continuerait, comme lorsqu’ils étaient là-bas, qu’elle veillerait sur lui, alors qu’elle-même était au plus bas. La douce et innocente Grace avait presque refait surface, à aider les autres plutôt qu’elle-même.

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MessageSujet: Re: ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE EmptySam 6 Oct - 11:21


Jan ne savait plus trop pourquoi il venait de dire tout cela. Peut-être pour la rassurer, pour le rassurer lui aussi… peut-être bien oui. Mais Jan était bien trop fier pour l’avouer, pour avouer qu’il avait besoin d’aide lui aussi, que lui aussi avait besoin d’être épaulé dans cette aventure solitaire. Solitaire, seul contre tous. Seul contre la tribu Zetterman. Il soupira discrètement, avant de s’adosser bien confortablement dans son petit canapé. Il y posa alors confortablement sa nuque, observant avec une certaine crédulité le plafond vierge. Un silence quasi-cinglant s’installa dés lors dans la pièce principale de ce qui servait de studio à Jan. Une minute, deux, peut-être trois minutes… de longs silences qui pouvaient laisser place à la réflexion, aux pensées… aux pensées qu’il voulait souvent fuir. Des bruits, des sons, des images, des odeurs lui revinrent en tête. Il voulait les fuir, ces pensées. Il le voulait. Il sentit sa mâchoire se contracter durement. Aussitôt, il se redressa, secouant doucement la tête pour chasser tout cela certainement. Et de nouveau, il lâcha un soupir. Sûrement trop las de tout, de cette situation. Jan frémit légèrement lorsqu’il sentit la délicate main de Grace se déposait si gracieusement sur sa joue mal rasée. Il tourna le regard vers elle, échangeant un long et silencieux regard.

« Un jour ça ira mieux. ». Un jour, ça ira mieux, lui dit-elle alors. Un jour… mais ce jour ne sera pas demain, c’est un fait. Il le savait qu’un jour, ça ira mieux. Un jour. Peut-être dans trois jours, dans sept jours, dans une cinquantaine de jours, dans sept cent cinquante-cinq jours, dans une éternité, peut-être. Jan fit un signe de la tête et un léger rictus vint lui pincer les lèvres. Sûrement avait-elle raison… ça ira mieux… un jour. « Un jour tu pourras dire que ça va mieux. Parce que je serai là. Et que je t'aiderai. Ca prendrait peut-être des années, mais je serai encore là. » continua alors Grace. Et aussitôt, il sentit un pincement au niveau de son cœur. C’était stupide comme sensation, si naïve et si agréable à la fois. Souvent, lui répétait-on ce genre de discours. Ah, je s’rai là pour toi mon vieux… des conneries, des foutaises avec un grand f. Personne n’était là pour lui, les gens disaient sûrement cela pour faire bonne impression. Oui, mais voilà, avec Grace, c’était différent. Il savait que tout cela n’était pas des paroles en l’air. Comme si lui, le monstre sans cœur qu’il était devenu pouvait déceler un soupçon de sincérité chez quelqu’un d’autre. Il posa une énième fois son regard sur le doux visage de la jeune fille. Comme si ce banal geste le calmait, l’attendrissait, l’apaisait tout simplement. Jan se saisit alors l’une des mains de la jeune femme et la serra tout doucement à l’aide d’une légère pression. « Je t’aiderai aussi, Grace… reprit-il dans un murmure. C’est juste… un nouveau combat auquel on devra faire face… ensemble ?! ».

tout ce temps pour au final... une m*rde. je tenterai de me rattraper au prochain post. 56
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MessageSujet: Re: ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE ❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE EmptyMer 10 Oct - 23:16


Un jour ça ira mieux… Voilà qu’elle se mettait à débiter les mêmes conneries qu’on lui répétait à longueur de journée. Et pourtant, elle le pensait réellement. Lorsque ça sortait de la bouche de sa sœur, de son frère, de certains de ses amis ou de son psy, ça l’exaspérait parce qu’elle ne le croyait pas. Elle ne les croyait pas parce qu’ils ne savaient tout simplement pas ce que c’était qu’aller mieux dans leur situation. Ils pensaient surement qu’il lui suffirait de se réveiller un beau matin, et que tout, comme par miracle, se serait évanoui, que tous ses souvenirs ne seraient qu’un horrible cauchemar brumeux et flou. Ils pensaient aussi sans doute que quelques jours au soleil lui ferait le plus grand. Mais c’était se tromper. Le soleil et la chaleur ne faisait que lui rappeler la sécheresse et la chaleur étouffante de l’Afghanistan. Le sable qui lui brulerait les pieds lui rappellerait les nuages de fumée provoqués par les rues ensablées de ce pays. Quant à seulement se contenter d’oublier, c’était peine perdu. Se forcer à ne plus y penser, c’était y penser quand même. C’était y penser à en devenir dingue plus encore. Seulement lorsqu’elle avait prononcé ces quelques mots, elle les avait sincèrement pensés. Ce n’était pas des paroles en l’air ou seulement faites pour rassurer. Elle était dans la même situation que Jan. Elle ne rêvait pas d’être pleine de vie, souriante, guillerette à rigoler constamment, elle voulait seulement aller mieux. Ne plus ressentir cette douleur aussi vive dans sa poitrine, ne plus faire cauchemars sur cauchemars chaque nuit, ne plus errer comme un fantôme dans cette ville qui avait pourtant été sienne. Voilà ce qu’elle voulait. Ce n’était pas grand-chose. En temps normal. Seulement pour elle, pour eux, ça semblait insurmontable. Comme s’ils étaient dans un tunnel dont ils ne verraient jamais la sortie.
Grace n’était cependant pas capable de lui dire quand ça arriverait. Dans quelques heures ou dans quelques mois, voire quelques années, elle n’aurait su le dire. Bien qu’au fond, elle penchait nettement plus pour la deuxième option. Ça aurait pourtant été si simple, que demain, en se réveillant, tout cela ne soit qu’un mauvais rêve derrière eux. Le regard de Grace s’était alors posé dans celui de Jan. Dans le monde extérieur, ils avaient l’air de deux corps vides, inanimés, au sens littéral du terme. Mais là, dans le salon du texan, une certaine naïveté et une douceur perdue semblait refaire surface. Elle sentit la main de jan se poser sur la sienne, avant qu’il n’y exerce une légère pression, comme pour accompagner ses mots. « Je t’aiderai aussi, Grace… » dit-il dans un murmure avant de reprendre. « C’est juste… un nouveau combat auquel on devra faire face… ensemble ?! » La jeune femme baissa la tête, avec un léger sourire sur les lèvres. Un sourire sincère que peu de gens savaient encore lui donner. Grace se rapprochera alors un peu jusqu’à déposer doucement ses lèvres sur la joue de Jan et de l’y embrasser. « Ensemble. On y fera face. J’te le promets. » lacha-t-elle dans un murmure sa tête légèrement appuyée contre la tempe du militaire. C’était le type de promesse qu’elle ne prenait pas à la légère. Elle avait été là pour lui lorsqu’ils étaient au front, et elle serait encore là pour lui dans cette jungle urbaine qu’ils venaient de réintégrer.

J'suis désolée, c'est nul pale
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❝ If you’re going through hell, keep going ❞ - JAN&GRACE

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