It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.

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MessageSujet: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptySam 29 Déc - 17:48

Le roi des cons se retrouve à l'endroit même de son propre meurtre. Encore recouvert de sang, cela doit faire une semaine que je n'ai plus remis un pied ici. Oui, une semaine que mon mari m'a foutu à la porte. En plus de porter le deuil de notre histoire, j'ai sur les épaules la souffrance du manque. J'ai pas trouvé un seul dealer acceptant de me passer une dose et j'suis tout bonnement incapable de casser la gueule à qui que ce soit. Mon corps, en plus du sida se chope toutes les infections du monde. D'ailleurs, c'est à peine si j'peux marcher correctement sans m'exploser la gueule contre l'asphalte. Devant cette porte que je pousse du bout des doigts mon corps tremble de douleur. Si j'ai fait demi tour c'est certainement pour tenter de recoller les morceaux et récupérer, au passage un peu d'héroïne à m'enfoncer dans les veines. Je suis tellement maigre que je passe mon temps à retenir mon pantalon pour l'empêcher de tomber jusqu'à mes genoux. Pitoyable clochard. Bouffé par le stress, j'inspire longuement avant de pénétrer dans la pièce d'un pas nonchalant. Mon attitude n'est plus celle du parfait connard sûr de lui. Non, elle inspire le désespoir et la pitié. Tout s'est envolé. « Je suis- » Ma voix se brise soudainement lorsque sous mes yeux se dessine le corps de ma mari en présence d'un autre. La jalousie me comprime un peu plus en voyant son sexe tendu dans la bouche de ce parfait inconnu. Je manque de défaillir mais me retiens fébrilement à la porte d'entrée. L'idée de repartir me traverse l'esprit mais la vérité c'est que je suis tellement crevé que j'serai incapable de descendre les escaliers. Je me retrouve vidé de toutes mes forces face à cette scène qui me brise totalement. J'aimerais tellement devenir sourd et muet pour ne pas avoir à faire face à … ça. « Je viens juste ... » J'ai déjà oublié le début de ma phrase alors, pour faire simple je lâche le mot le plus important sur ton blasé. « Drogue. » Mes mains tremblent mais s'aventurent tout de même a fouiller les placards énergétiquement. Le besoin devient si grand qu'une force que je ne soupçonnais plus s'imprime sur mes muscles fondus. En un rien de temps, les armoires se retrouvent vidées, à la recherche du fameux paradis. Je laisse même s'échouer au sol une lampe qui s'écrase dans un fracas d'agonie totale. Je ferme les yeux pour oublier qu'à côté de moi se trouve mon mari en train de prendre du plaisir avec une autre personne que moi. C'est trop tard, il a déjà tourné la page. Il ne t'a pas attendu Jack. Mais au fond, je croyais quoi ? Etre indispensable à sa vie ? Oui, je le pensais, ou du moins, je l'espérais. Nan, je le voulais. Et merde, tout se mélange douloureusement dans ma tête . Shakespeare a pris possession de mon âme. C'est à partir de ce moment là, je crois, que mes actes se retrouvent dictés par un désespoir profond. Mes doigts se resserrent nerveusement sur une barre de fer que j'avais emporté avec moi, au cas où. Je suis en train de déconner, une nouvelle fois. Putain, je vais en faire baver à Jéricho et au monde entier. C'est d'un geste vif que je donne un premier coup à l'inconnu qui ne trouve aucune difficulté à me maîtriser. Je me retrouve en un rien de temps étalé au sol à me recevoir des coups de féraille dans les côtes. C'est tellement douloureux que je ne parviens pas à gémir. Ma respiration se retrouve coupée alors que ce connard prend plaisir à me calmer. Une fois sa vengeance faite et mon corps recouvert de bleus, je parviens à récupérer de l'oxygène dans mes poumons.

« T'as que ça dans le bide ? » Ta gueule Jack, arrête de le provoquer, il est jeune et peut te défoncer la gueule comme il le veut. Pris d'une quinte de toux, un filet de sang s'échappe de mes lèvres alors que je rampe jusqu'à ce type. Son amant. Mes mains entourent sa cheville pendant qu'il se fout ouvertement de ma gueule. Un rire hystérique se mélange au sien tandis que je n'hésite pas une seule seconde à sectionner son tendon d'Achille. Ce connard tombe presque immédiatement à côté de moi. C'est toujours aussi fébrilement que je ramène mon corps au dessus du sien en arborant un putain de sourire carnassier. Je suis un requin. Un homme profondément blessé prêt à tout pour tuer l'essence même de sa douleur. « Tu ne sais pas de quoi je suis capable. » La minuscule lame s'enfonce à plusieurs reprises dans son torse. Mes gestes sont secs, guidés par la souffrance. Je deviens fous putain. Je suis fou. « TU SAIS PAS DE QUOI JE SUIS CAPABLE. » Non personne ne sait, même pas toi, même pas Jéricho. Même pas moi. Je suis un putain de chef d'oeuvre que l'on a jamais terminé. Je cherche encore ma finalité mais la réalité est là, il n'y en a pas. Le peintre l'a oublié, lassé. Une fois l'adversaire mis au tapis, je rampe jusqu'au lit et me relève difficilement pour attraper le sexe de Jéricho et le sucer passionnément. Mon regard se plonge dans le sien alors que je stoppe mes vas et viens. « Pourquoi tu m'as fait ça ? Je t'aime moi, tu sais. Comme je n'ai jamais aimé personne. » A ces mots j'attrape son sexe et le laisse claquer contre ma bouche alors que je tire la langue. A nouveau, ma bouche encercle sa queue et continuer des allers retours de plus en plus profond pour lui prouver que je suis à lui et à quel point il peut me posséder. Pendant ce temps, ma main tenant encore la lame se pose sur le bas de son ventre et y forme une légère entaille pour ouvrir les festivités. Lui donner un simple aperçu de ce qui l'attend. Dans un ultime bruit de succion, je laisse son sexe quitter ma bouche que j'attrape du bout des doigts. Le couteau, glacé et déjà recouvert de sang se pose sur la bite de mon mari avant de descendre jusqu'à ses fesses ou je menace de le pénétrer avec celui-ci. « Dis moi que tu m'aimes. Que tu peux pas vivre sans moi. » Ma voix se brise alors que je lèche son anus pour préparer la pénétration douloureuse que je lui prépare. « DIS LE MOI. » J'suis comme un gamin capricieux qui veut entendre ce qu'il a envie en se foutant royalement de la sincérité.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptySam 29 Déc - 22:04

Énième soupir. La lassitude gagne du terrain quand je regarde ce mec. Sa langue agile parcours mon sexe longuement pendant que je regarde le petit radio-réveil sur la table de nuit. Bordel, depuis combien de temps il me taille une pipe celui-là? J'ai l'impression que ça fait des heures. Mes yeux se perdent sur le plafond. Puis sur le jeune homme. Je ne me souviens même plus de son prénom. Enfaîte je ne le lui ai pas demandé. Il était là hier soir aussi, je crois. Ah ouais, ça me revient. C'est celui que j'ai engagé pour s'occuper de Jasper parce que je suis incapable de toucher le fils de mon mari. A voir sa belle gueule et son corps musclé, je n'avais pas dû l'engager pour ses qualités de nourrice. Dans tous les cas, il pouvait être beau et bien foutu, il manquait vraiment d'expérience. Je me retiens de lui dire de passer aux vagins. Je bande mais pourtant, entre sa salive et ma queue il n'y'a que du vide. Ce n'est qui liquide chaud qui va me donner un orgasme, ou qui devrait. Je ne ressens rien. Pas la moindre sensation de plaisir éphémère, aucune excitation, et encore moins de l'envie. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça. « Attends... » Ma voix est plus froide que je ne l'aurais voulu, mais il redresse la tête tout de même en posant un regard interrogateur sur moi. « Je suis- »  Et merde. Mon cœur s'accélère, la froideur qui possédait mon âme voit une souffle chaud venir s'échouer soudainement sur elle. « Non, recommence. T'occupe pas, c'est rien du tout. Absolument rien. » Par pudeur, ou surtout, pour énerver un peu plus mon mari et arborer un sourire du mec qui n'en avait rien à foutre, je rabat les couvertures sur mon corps et le visage de mon amant et lui enfonce mon sexe de nouveau de sa bouche. Ma main se pose sur la nuque du jeune homme pendant que je me cambre de plaisir feint. « Aah... » Merde. Il avait dit qu'il ne reviendrai plus. Plus jamais. Qu'il partait. Qu'il m'aimait plus. Qu'il éprouvait que le dégoût pour moi. Qu'est-ce qu'il fou là putain ?! Sous le coup de la colère je donne un mouvement de rein profond dans la bouche de mon amant. Peut-être un peu trop profond en sentant son cœur se soulever.  « Drogue. » Bien sûr. La drogue. Qu'est-ce que j'ai pu m'imaginer. Qu'il venait tenter de me récupérer. Comme si un connard pouvait lui manquer. A cet idée, mon cœur se comprime sous ma cage thoracique. Il a tourné la page, et toi aussi JJ. Il ne t'aime plus. Il ne t'aime plus. Il te déteste. Il te hait. TA GUEULE PUTAIN. J'ai envie de tuer cette voix dans ma tête. De la faire taire pour que plus jamais elle ne rappelle des souvenirs trop douloureux pour être supportés. Je tente de toute mes forces d'ignorer totalement mon mari et sa présence magnétique dans cette pièce. J'étais un morceau de métal et lui l'aimant. Je n'y arrive plus. Je ne peux pas. Quand ma main descend sous les couettes pour dégager le mec de là, j'aperçois ce qu'il a ramené avec lui. Il brandit l'arme. « NON, ARR- » C'était trop tard, le premier coup était porté. C'est quand je me redresse que je remarque dans quel état est réellement mon mari. Son prénom s'échoue faiblement sur mes lèvres tandis que je l'observe trop choqué pour réagir. Il était maigre. Épuisé. A bout de force. Il n'a jamais mieux porté ses tatouages que ce soir là. Un cadavre en décomposition, voilà ce qu'il était. «  Le touche pas putain, LAISSE-LE. » Ma voix est grave mais s'étrangle sur la fin. Je panique complètement à l'idée de retrouver l'homme que j'aime étendu sur le tapis, inerte et recouvert de son sang. Mais je suis incapable de bouger. Je ne peux pas esquisser du moindre mouvement tellement je tremble. J'ai des sueurs froides. Relève-toi. Bouge-toi. Il va crever devant tes yeux et tu t'en voudras toute ta vie de ne pas t'être levé. Mais cette fois-ci, j'en étais incapable. J'étais vidé de toutes mes forces. Incapable de me relever. Pas cette fois.

Le reste se passe trop vite pour que mon état seconde ne comprenne ce qui venait de se passer. A quel point Jack pouvait en une fraction de seconde pouvait se transformer en une rage de violence et une soif de sang inassouvi. Le sang maculé ses vêtements trop grands pour lui, ses yeux n'exprimait que le seul sentiment qui pouvait l'habiter : La folie. J'en viens même à avoir peur de mon propre mari. De l'homme avec qui j'avais passé des années à ses côtés, pour le meilleur et pour le pire. J'avais peur de lui et de ce qu'il pouvait faire. Certes, j'avais su pour la fusillade, je l'avais déjà vu tuer, je savais qu'il n'avait pas les mains propres, loin de là. Je l'aimais aussi pour ça. Mais jamais, ô grand jamais je n'aurais cru qu'il pouvait me faire autant de mal. Qu'il irait jusqu'au bout. Ce soir, je le croyais capable de tout pour faire taire son agonie. Dans cette scène chaotique, ses lèvres ensanglantées parviennent jusqu'à mon sexe et aussitôt, tout s’évanouit dans une brume épaisse. Je ne vois plus rien. Le brouillard m'aveugle et m'empêche d'agir. Mon corps entier réagit à cette dose qu'il attendait depuis trop longtemps. Je gémis sans devoir me forcer. Le plaisir est présent dans chaque parcelle de mon âme au point d'en être douloureux.  « Pourquoi tu m'as fait ça ? Je t'aime moi, tu sais. Comme je n'ai jamais aimé personne. »  Je ne l'écoute et le comprends uniquement parce qu'il s'arrête. Mon cœur lancé à pleine vitesse freine au milieu de l’autoroute et me prendre une longue inspiration pour ne pas suffoquer. Je reprends mes esprits, veut lui répondre ma sa bouche revient à la charge et me perds dans une autre dimension. Je serre les draps, mords dedans à pleine dents tandis que sa bouche va encore plus loin. Je suis le désir et le plaisir. Uniquement ça. Rien d'autre. Je ne suis plus Jéricho. Un long cri remonte dans ma gorge et s'échappe avec violence de mes lèvres. Je donne un coup de bassin pour l'inciter à continuer. Je suis au bord d'un orgasme qui me prends déjà au tripe et commence à m'ensevelir vivant. Il promettait d'être une dose de bonheur pure. Bien au delà de ce que la drogue peut procurer. Bien au dessus de tout. Sauf quand la lame froide et encore humide rencontre désagréablement ma queue. Mon corps frissonne mais n'ose même pas trembler. Il est totalement raide, autant que mon sexe. Et merde. Le couteau continu sa course plus bas alors que j'ose enfin poser mes yeux sur lui. Une fine entaille s'est inscrite sur mon torse, juste au dessus. Je n'ai strictement rien senti. Pas la moindre douleur. Juste du plaisir. « Dis moi que tu m'aimes. Que tu peux pas vivre sans moi. » Je t'aime comme un fou. Je ne peux pas vivre sans toi, je n'y arrive pas. Et je le pense Jack. Sincèrement. Tu n'as pas la moindre idée de ce que je peux ressentir. J'aimerais pouvoir te rassurer. J'te jure que j'ai essayé.  DIS LE MOI. » L'effet de sa langue provoque des sentiments contradictoires, ils s'entrechoquent. Fusionnent. J'ai l'impression d'être une carcasse de viande prête à être découpée et broyée. Une carcasse vivante et consciente.

« Mon amour... » Ma voix sort de mes cordes vocales faibles et délicate, de la porcelaine qui se brise doucement dans un murmure. « Viens. » Je suis moi-même étonné de la douceur et du calme malgré la situation. Malgré qu'il est prêt à me castrer. Je me détends parce que je ne pense plus à moi là de suite. Je m'efface totalement pour me déconcentrer uniquement sur lui et ce qu'il peut ressentir. Combien de fois je l'avais fait ? Aucune à mes souvenirs. Je lui crache à la gueule qu'il est égoïste, mais c'est l'hôpital qui se fou de la charité et le corps de mon amant d'un soir en témoigne. Ma main se pose sur son poignet, là où il tient le couteau. J’entends mon cœur résonner dans mon crâne. Il semble étrangement détendu. « S'il te plaît, lâche ça. » Je regarde le couteau, puis lui. Dans l'état où il est, il me suffit de lui envoyer envoyer mon pied dans sa mâchoire pour qu'il lâche prise. Mais il est suffisamment affaiblis comme ça. «  Ça va aller, je te le jure. » En même temps que mes mots écorchés mais sincère, je le remonte vers moi. Ou contre moi. Je laisse sa tête se poser contre mon torse nu où il peut attendre mon rythme cardiaque régulier. Mes mains viennent encercler son corps frêle et lentement, comme si je voulais éterniser cet instant, je le serre avec douceur contre mon poitrine. « Mais le vent peut souffler, lui et moi nous sommes, comme une flamme indestructible. » Je caresse sa mâchoire, sa joue et le berce comme une mère l'aurait fait alors que son enfant se réveillait d'un cauchemar. « Viens je t'emmène, sur mon tricycle jaune... » Ma voix se perd quelque part, ailleurs tandis que je redresse son menton pour toucher ses lèvres des miennes. Un simple contact aussi fragile et aussi doux que de la soie. Je ferme les yeux et relaisse tomber ma tête sur l'oreiller. Le moment est tellement irréel que j'ai l'impression que tout ça n'est qu'un rêve. Le fruit de mon imagination qui se manifeste sous le manque cruel de mon mari. « Je t'aime Jack. Je n'ai jamais cessé pendant une seule seconde de t'aimer. Jamais. »
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptyDim 30 Déc - 2:59

La lame entre les mains, je regrette déjà chacun de mes gestes. Pourquoi je suis revenu ici ? J'aurais mieux fait de rester sur les trottoirs et finalement mourir de froid. Cela aurait peut-être rendu service à l'humanité. Sauf qu'encore une fois, j'en ai été incapable. Accroc, désespéré. Jéricho me manquait trop pour affronter une nouvelle journée sans lui. J'avais besoin de sa présence pour retrouver un semblant de stabilité. Depuis mes dix sept ans je ne vis que pour lui. Incapable de m'attacher à qui que ce soit, mon âme tout entière s'était immédiatement liée à la sienne. Et depuis, je n'ai jamais cessé de l'aimer. Parce qu'en plus de ressentir des sentiments hors norme, ce type n'est autre que mon oxygène. Ça paraît foutument niais dit comme ça. Mais c'est vrai, suffit qu'il se barre pour que je perde tout repère. Pour que la schizophrénie me bouffe à un point où plus rien n'en devient contrôlable. Ouais, c'est ça, sans lui, je ne suis que l'ombre de moi même. Un spectre qui déambule dans les rues à la recherche d'un bonheur qu'on lui a arraché. La seule source de paradis se trouve sur ce visage aux traits que je connais par cœur. Sur ce corps que j'ai parcouru un nombre incalculable de fois. Toutes les drogues du monde dans mon sang ne suffirait pas à atteindre un centième de mon addiction pour cet homme. Pourtant, atteint d'une connerie si grande, je ferai l'erreur de choisir l'héroïne à Jéricho. Peut-être par fierté ou juste par peur. Parce qu'elle ne me laissera jamais seul. Un simple billet pourrait la faire revenir dans mes veines. C'est très certainement pour toutes ces choses que j'en suis résignée à obliger mon mari de m'aimer. Pour me prouver que le toxico schizophrène n'a pas raté toute sa vie. Ma plus belle réussite se trouve devant moi, le lien qui m'unit depuis si longtemps à lui. Et je frissonne, par peur de sentir à nouveau le poids de la vérité écraser mes organes et les broyer sans aucuns remords. Je ne sais pas si cette fois, je m'en remettrai. Lorsque je croise à nouveau le regard de ma victime je peux y lire de la peur. A ce simple sentiment venant de sa part, je recule la lame de sa peau. Putain mais Jack à quoi tu joues ? Tu crois pouvoir débarquer ici et lui faire des menaces en pensant qu'il peut tout supporter ? T'es à coté de la plaque, comme toujours. C'est pas comme ça que tu auras toujours tout ce que tu veux. Ton mari a peur de toi, c'est tellement pitoyable. Pour la première fois depuis des semaines, je retombe sur terre. L'atterrissage est si douloureux qu'il dépasse le manque de drogue, mes poignets lacérés et infectés. Il engloutit tout pour faire de moi un tas de chair décomposée incapable de se reconstruire seul. La bulle qui jusqu'ici m'entourait vient de s'éclater. Comme un nouveau né, la première bouffée d'oxygène me brûle les poumons. Il est perdu, ne sait pas ce qui l'attend. Je suis comme lui, j'ai peur et le futur ne daigne pas se dessiner sous mes yeux. Même le passé semble avoir disparu. Je suis bloqué dans ce présent qui n'inspire que le chaos et la pitié. Allez, lâche ce couteau.

« Mon amour... » La lame rencontre le sol. Je n'entends même pas le bruit qu'elle peut faire à son contact, perdu dans les yeux de Jéricho. « J'suis désolé. » Désolé de toutes ces choses que tu dois supporter par ma faute. Je voulais pas te faire du mal, te pousser à bout. Mais c'est trop tard pour s'excuser, le mal est là. Je peux sentir les larmes remonter de mon cœur sans pour autant jamais quitter mes yeux. Je dois être tellement déshydrater que rien ne semble pouvoir couler de mon corps si ce n'est du sang. « Viens. » Ses paroles parviennent à me faire avoir un mouvement de recul. J'ai pas envie de le blesser par une pulsion que je ne contrôlerai pas. C'est terminé ce genre de conneries à deux balles. Mais c'est aussi tellement prenant que je ne sais les voir venir et les maîtriser. Le contact de ses doigts sur mon poignet semble brûler à vif mon avant bras. Comme de l'acide qu'on aurait jeté sur mes plaies. « S'il te plaît, lâche ça. »  Mon cœur se comprime à la vue du couteau encore calé entre mes doigts. J'étais pourtant persuadé de l'avoir vu tomber au sol. Mais non, il est encore là, à me narguer et me rappeler que tout va mal. D'un geste las je jette enfin l'arme à quelques mètres de nous pour effacer toute envie de le reprendre. «  Ça va aller, je te le jure. » Comment ça peut aller après tout ce que j'ai fait hein ? Mon corps se fout à trembler lorsqu'il rencontre celui de Jéricho. Je mérite pas toute cette douceur, pas après ce que j'ai fait. Encore effrayé et perdu, l'odeur de mon mari a le don de calmer les battements hystériques de mon cœur à l'agonie. Ma main, tremblante et recouverte de sang sec caresse son torse alors que mes yeux daignent enfin se fermer pour retrouver un semblant de paix. « Mais le vent peut souffler, lui et moi nous sommes, comme une flamme indestructible. » Un sourire, aussi discret soit-il se dessine sur mes lèvres. Ça doit faire des semaines que j'ai plus eu l'occasion de ressentir un tel sentiment de bien être. D'ailleurs mon corps en pleine décadence marque un parfait contraste entre l'expression de mon visage et celui-ci. « Viens je t'emmène, sur mon tricycle jaune... » Sans réellement m'en rendre compte, ma voix se mélange à celle de mon mari pour murmurer avec lui le refrain de cette chanson que tous les deux nous connaissons par coeur. Le toucher de ses lèvres contre les miennes me donnent la sensation de revivre. Ce simple contact suffirait à vouloir me faire arrêter la drogue et les conneries. Le genre de promesses dont je suis incapable de tenir et qui pourtant, en cet instant me tiennent à cœur. J'donnerai tellement pour des moments de bonheur aussi pur et délicat avec mon mari. Ils sont si rares que je peux me souvenir de chacun. Ce sont tous ces souvenirs qui refont surface à l'instar des paroles de Jéricho. « Je t'aime Jack. Je n'ai jamais cessé pendant une seule seconde de t'aimer. Jamais. » La seule chose dont je suis capable de lui répondre n'est qu'un autre « désolé » désespéré. J'veux qu'il sache que j'ai jamais voulu lui faire du mal. Que j'l'aime trop pour me permettre de le perdre. Sauf, qu'encore une fois, ce sont toutes ces choses essentielles qui ne parviennent pas à franchir le cap de mes lèvres desséchées par son amour. C'est très certainement pour ça que je relève difficilement la tête pour l'embrasser avec plus d'intensité, pour faire passer à travers ce baiser tout ce que je n'ai jamais su exprimer jusque la. Si tu savais comme je t'aime.

« Je ... » Ce que je m'apprête à dire est l'une des choses les plus difficiles que j'ai eu à faire depuis que je le connais. Et pourtant, aujourd'hui, je me sens enfin capable de passer le cap. Oui, j'ai envie de prouver à Jéricho que je peux m'investir dans notre relation. Même fébrile je parviens à relever légèrement mon torse et poser mon corps sur le sien pour finalement planter mon regard dans le sien. « J'ai envie d'un vrai mariage Jéricho. Pas d'un simple coup de tête comme ça pour au final se retrouver dans la merde. Non, je veux qu'on le prépare réellement je veux dire … vraiment. Avec une église, un pape … fin non, un curé, tu sais, toutes ces choses auxquelles je ne connais absolument rien. » Un rire nerveux traverse la barrière de mes lèvres. « C'est peut-être pas le moment de te demander ça. C'est ridicule. J'te parle de coup de tête et je me ramène avec mon mariage en église. » A ces mots, je lâche son regard et retire mon corps du sien pour fixer un point invisible sur le plafond alors que la sensation d'avoir tout gâché une nouvelle fois me prend aux tripes. T'es con Jack.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptyDim 30 Déc - 21:47

« désolé » Comme si les excuses pouvaient effacer d'un coup de baguette magique tous ces sentiments négatifs et les tensions accumulaient ces derniers mois. C'était simplement une suture sur une plaie béante et mortelle. On ne pouvait rien faire si ce n'était mourir et embellir le cadavre avec du maquillage avant que celui-ci ne se décompose et laisse une odeur de putréfaction nauséabonde derrière lui. Un soupir discret, intérieur, s'échappe de mes lèvres. Je garde tout ça pour moi, je ferme ma gueule parce que pour le moment, ce n'était pas le plus important. Un simple désolé ne suffirait pas à tout rattraper. Il fallait qu'il change. Qu'il grandisse et devienne plus responsable. A cette pensée, j'ai envie de me reculer et de me remettre à l'engueuler une nouvelle fois. Mon cœur se remet à battre. J'envisage même de tourner la tête lorsqu'il s'approche pour m'embrasser de nouveau. Au final, c'est mon cœur et les tensions qui s'apaisent lorsque sa bouche rencontre la mienne. Ma main se pose sur la joue de mon mari, et contre ses lèvres, je souris comme un crétin niais et amoureux pour la première fois. Ouais, Jack était le premier, le seul, et le dernier homme que j'ai aimé. Malgré ce qu'il peut être, ce qu'il a fait ou ses défauts je n'ai jamais douté un instant de passer le reste de ma vie à ses côtés. Pour le meilleur et pour le pire, JJ. C'est dans ces moments là que je trouve un semblant de paix avec lui, un moment de tendresse rare dans notre couple mais qui n'en est que plus intense. C'est un peu comme si on voyait le bout du tunnel, la lumière nous aveugle trop habitués au noir, mais elle a quelque chose de rassurant et attrayant. Bien qu'on sait tout les deux qu'elle finira par disparaître aussi vite qu'elle est apparue.

« Je ... » Mes mains se posent sur son torse pour sentir ses battement s'accélérer entre mes paumes. Mon regard s'ancre dans le sien, interrogateur. Et s'il me dit que c'est plus possible. Qu'il m'a donné son dernier baiser il y a quelques minutes. Que tout était terminé parce que je l'ai foutu à la porte, que je l'ai trompé encore une fois. Je lutte entre lui mettre un doigt sur les lèvres de peur d'entendre ce qu'il veut me dire ou de le laisser continuer parce qu'il fallait bien qu'un de nous deux l'avoue un jour. Je ferais pourtant tout pour le garder près de moi, même si je dois me mettre à genoux et le supplier. « J'ai envie d'un vrai mariage Jéricho.  » Hein ? Quoi ? Je le regarde comme si le ciel venait de me tomber dessus et m'écraser. Mes traits se déforment sous l'effet de surprise inattendu. Ma bouche n'est qu'un grand O choqué. J'ai du mal entendre. J'ai rêvé. « Pas d'un simple coup de tête comme ça pour au final se retrouver dans la merde. Non, je veux qu'on le prépare réellement je veux dire … vraiment. Avec une église, un pape … fin non, un curé, tu sais, toutes ces choses auxquelles je ne connais absolument rien. »  Si j'étais pas aussi déboussolé, j'aurais certainement rit à sa connerie mais ma tête sonne au point que je le remarque à peine. C'était comme si, le singe venait d'abattre ses cymbales de chaque extrémités de ma tête.  « C'est peut-être pas le moment de te demander ça. C'est ridicule. J'te parle de coup de tête et je me ramène avec mon mariage en église. »  Un mariage à l'église. Quelque chose dont j'avais toujours rêvé mais avec Jack, ce n'était qu'un rêve. Ou un délire. Rien que pour faire baptiser Cendre, ça avait été toute une histoire, j'avais eu le dernier mot mais ça, Jack n'avait pas besoin d'être au courant. Et voilà qu'il se ramène comme une fleur, me menace de me castrer pour ensuite me demander ça. Je suis en train de défaillir complètement. Je ne remarque même pas le silence que j'ai installé depuis quelques minutes où les questions s’entremêlent dans mon crâne.

« Euh ….» Ma gorge forme un nœud qui ne laisse pas passer la moindre parole cohérente. « T'es encore défoncé ? » C'est tout ce que je parviens à formuler pour expliquer son comportement incohérent. Jack qui voulait s'engager, c'était comme croire aux contes de fées. Finalement, la seule solution sur le moment était d'enfermer ses paroles ailleurs, à double tour que je pourrais ouvrir plus tard, une fois le contre-coup passé. « J'vais t'emmener prendre une douche, t'as fais grève trop longtemps. Et aussi t'as rien dans le bide, elle est où ta brioche ? Sur quoi je vais poser ma tête ce soir ? J'vais commander à manger sinon tu vas t'écrouler. Pizza c'est bon ? » Le débit auquel je lui sort tout ça me coupe le souffle au point où je dois reprendre une grande inspiration qui me donne l'air d'un asthmatique coincé. « Relève toi. » Je le pousse légèrement pour pouvoir me lever et l'entraîne dans le salle de bain, en contournant le corps sans vie comme si il n'existait même pas, restant près de lui sur le trajet au cas où il ne sache plus tenir sur ses jambes. Une fois dans la salle de bain, je laisse un filet d'eau tiède couler pendant que je m'approche de mon mari. « J'ai envie de toi même quand tu pues. » Un sourire moqueur étire mes lèvres pendant que je lui enlève lentement ses vêtements trop grands pour lui. Mes yeux balayent son corps à l'abandon depuis des jours, ses cotes sont apparentes, il est couvert de stigmates récents et d'autres ne sont qu'un souvenir de plus marqué sur son corps squelettique. Je remonte mon regard vers lui parce que je suis incapable de regarder ma connerie en face. Tout ça, c'était parce que je lui avais refilé le sida. « Je- » Contemple ton œuvre Jéricho. Des excuses. Encore des putains d'excuses. Ça ne le fera pas prendre du poids. Je me retourne et ferme le robinet en le faisant entrer dans l'eau. J'attrape alors un gant de toilette sans vraiment faire attention à ce que je fais. Je suis déconnecté. J'enlève la crasse sur son corps, et fait disparaître l'odeur qui lui colle à la peau en vidant le savon sur lui. « Je vais juste commander les pizzas et je reviens. Va pas te noyer pendant mon absence. » Je crois que je cours même sur le fin pour sortir de cette pièce. De tout ça. J'aurais voulu courir aussi loin que possible de cet appartement. Partir et ne jamais devoir affronter ça. Mais c'est trop tard Jéricho. Faut assumer maintenant. C'est fébrile que j'attrape le téléphone et exécute machinalement ce que je suis censé faire. Un long moment s'écoule avant que je ne me maîtrise et rejoint Jack. L'eau était coloré avec le sang, prenant une teinte légèrement rougeâtre. Je la vide alors que mon mari est encore dedans. Mes vêtements viennent rejoindre les siens et je m’assoies juste en face lui. « T'es certain de ce que tu as dit ? C'était pas juste sur le moment ? Tu vas le regretter et tu vas m'en vouloir. Jure moi de ne jamais me le reprocher. Jure. » L'eau claire vient remplir rapidement la baignoire. Mon corps nu vient se caler entre les jambes de mon mari, où je m'allonge sur lui, la tête posée sur son torse. «  Embrasse-moi Jack. » Mon regard se pose alors sur lui. Le jauge et le transperce, prêt à être déçu de sa réponse. Ça se passe toujours comme ça avec lui.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptyLun 31 Déc - 1:00

Je peine encore à y croire. Et si, mon corps affaiblit était en train de me jouer un mauvais tour ? Si Jéricho n'était pas là. Si je n'étais pas dans ses bras. J'ai l'impression que sous ma boîte crânienne mon cerveau menace d'exploser telle une bombe nucléaire. Je suis tellement perdu que tout cela me paraît si simple. Trop simple. En tant normal, il aurait gueulé, tellement gueulé que je ne serais plus ici à l'heure qu'il est. Mais à la place de ça, mon mari me serre contre lui. Je me concentre sur les battements de son cœur pour m'assurer que nous sommes bien vivants. Tout cela n'a pas l'air d'être un foutu rêve. La réalité serait-elle en train de m'ouvrir un petit bout de son paradis ? Et mon corps frissonne à cette idée. Si c'est le cas alors putain, pourquoi je me retrouve comme un con à tourner le dos à l'être que j'aime ? Certainement la honte, je n'sais pas. Au fond, c'est la première fois que je lui formule une telle demande. Je me sens tellement bête et fragile que je préfère fixer le plafond plutôt que lui. Vu l'état dans lequel je suis, j'ai pas envie que Jéricho me prenne pour un pauvre gamin incapable de tenir le choc. Alors je fais ce que j'ai toujours su faire pour le mieux : le fuir. Au moins, ce plafond n'exprime rien, en parfaite opposition à mon regard quant à lui noyé par les sentiments. C'est à peine si je m'autorise à respirer, un peu comme si je désirais subitement me fondre à ses draps et disparaître enfin de cette détestable pièce. Loin de ce nouveau cadavre, loin de mon mari et de la souffrance qu'il peut ressentir. Oui, c'est ça, à des années lumière de toutes ces conneries. « Euh ….» Ma gorge se noue. Mon cœur se tape un trip. Pourquoi j'ai pas fermé ma putain de gueule ? Mes yeux se ferment pour tenter de retarder l'échéance de sa réaction. « T'es encore défoncé ? » Un sourire témoigne de mon mal être. Je suis un adolescent ayant demandé à sa copine de l'accompagner au bal de fin d'année. Un tel refus suffirait à me dévaster totalement. Un « non » légèrement vexé et évident s'échappe de mes lèvres. Ce n'est pas tellement le mariage dans une église en lui même qui me tient à cœur mais plutôt la sincérité de ce moment. Jurer envers et contre tout que l'on sera à jamais présent pour l'autre. Brûler les pulsions égoïstes pour vivre uniquement de son amour et ses promesses. Oui, c'est ça, prouver à la personne que l'on aime la grandeur de ses sentiments. S'unir, une bonne fois pour toutes.

« J'vais t'emmener prendre une douche, t'as fais grève trop longtemps. Et aussi t'as rien dans le bide, elle est où ta brioche ? Sur quoi je vais poser ma tête ce soir ? J'vais commander à manger sinon tu vas t'écrouler. Pizza c'est bon ? » En temps normal, ce genre de répliques auraient eu le don de m’apaiser mais là, tout de suite, ils ne font que me rendre encore plus nerveux. Je ne sais absolument pas si je dois prendre ça pour un oui ou pour un non. Peut-être un 'je ne sais pas' ou un 'ferme ta gueule Stride'. Putain mais pourquoi il me fait ça ? J'suis au bord de l'explosion, mes nerfs se serrent, se tordent, s'entremêlent dans une douleur insupportable. Et cette foutue peau recouverte de sang écrasant toute ma crédibilité. « Relève toi. » Depuis mes dernières paroles, c'est la première fois que je trouve le courage de croiser à nouveau son regard. Force éphémère. La seconde d'après je suis en train de fixer pour les supplier de ne pas me lâcher en me relevant. Elles sont tremblantes comme jamais mais parviennent tout de même à porter mon squelette. C'est à peine à ce moment là, d'ailleurs, que je me rends compte de l'état critique de ma santé. Ça m'apprendra à remplacer le traitement contre la drogue. Dés mon premier pas, je m'accroche fermement à Jéricho pour ne pas m'écrouler comme une poupée de chiffon. Non, j'suis plus fort que ça, allez, plus que quelques mètres et nous y sommes, à cette foutue baignoire. Je peux remarquer, au passage, le corps inerte du jeune homme qui s'était risqué à toucher mon mari. Il faisait à présent parti de ces personnes qui avaient fait les frais de ma jalousie. Et ne serait très certainement pas le dernier. Parce que quand la possessivité pour hante, plus rien n'a de sens. Le monde entier semble vous vouloir du mal. Alors, blessé, vous vous défendez quel qu'en soit le prix. La mort ne devient qu'une futilité. « J'ai envie de toi même quand tu pues. » Encore déboussolé, je ne me suis même pas rendu compte que Jéricho était si proche de moi. Ce n'est qu'en voyant son sourire attaché aux lèvres que je capte la chaleur réconfortante de son être. Ma main ensanglantée se pose sur son épaule avant de descendre lentement le long de son bras et lier mes doigts aux siens. « T'es qu'un nymphomane. » Mes lèvres rejoignent une nouvelle fois les siennes. Je découvre chez lui une douceur que je n'aurai soupçonné. Une facette que je n'avais encore jamais eu l'occasion de connaître. Ces dernières années avaient été trop mouvementées pour laisser place à ce genre d'intensité dans notre couple.

Soumis aux gestes de mon mari, je laisse mon corps pénétrer dans l'eau chaude. Une grimace se dessine sur mon visage à la piqûre du liquide sur mes plaies. Mes yeux se posent sur la main de Jéricho alors que je tente d'attraper une première fois le gant. « Je peux le faire. » Je suis pas un légume au point de devoir me faire laver par mon mari. Ma fierté, ma putain de fierté hurle de désaccord alors qu'il continue ses gestes machinalement. J'doute seulement que mes paroles soient arrivées jusqu'à lui. Impuissant, je fixe mon corps et retrouve un semblant de sa nature. La crasse se mélange à l'eau pour laisser place à une peau recouverte d'encre mais aussi de blessures aussi dégueulasses les unes que les autres. Je me rends compte de ma maigreur lamentable et éprouve un certain dégoût envers moi même. Comment j'ai pu laissé faire ça ? Un soupir s'échappe de ma bouche. « Je vais juste commander les pizzas et je reviens. Va pas te noyer pendant mon absence. » Je n'ai pas le temps de réagir que déjà, Jéricho a disparu de la pièce. D'un mouvement encore nerveux, j'attrape le bout de tissu pour essuyer énergétiquement cette saleté collée à mon épiderme. Comme si, soudainement, l'importance de ma vie se trouvait sur la propreté de mon corps. Si j'enlève la crasse alors mes péchés s'en iront, en même temps que cette eau. Ils finiront dans les égoûts et je serai lavé de toutes ces choses qui me rendent coupable. Plus fort, Jack. Heureusement, les pas de mon mari font vibrer mes tympans et m'arrachent à l'impulsivité de mon obsession. Mon regard mouillé s'attache à son corps nu et caresse ses courbes. « T'es certain de ce que tu as dit ? C'était pas juste sur le moment ? Tu vas le regretter et tu vas m'en vouloir. Jure moi de ne jamais me le reprocher. Jure. » La nervosité que j'avais perdu jusqu'ici me possède à nouveau. Au fond, je suis soulagé qu'il vienne à me reparler de tout ça. J'avais pas envie qu'il prenne mes paroles à la légère. Pourtant, je reste silencieux et me contente de l'admirer. Son corps rejoint le mien, dissimule les blessures. Mes bras l'encerclent pour le sentir un peu plus contre moi. Cette fois, c'est à moi de lui promettre que tout va bien se passer. A moi de prendre les choses en main et le rassurer.

«  Embrasse-moi Jack. » Sans opposer aucune résistance, mes lèvres se posent sur les siennes pendant que mes yeux se ferment pour capter au mieux la passion de ce moment. Ma main se pose sur son torse alors que je m'oblige à lâcher ses lèvres. « Me fais pas une crise cardiaque. » J'le sens tellement nerveux, là, couché contre moi que j'ai envie d'effacer tous ses doutes. « Ecoute Jéricho. » Je suis de nouveau aussi stressé que tout à l'heure. Mes doigts remontent jusqu'à sa joue sans que je ne décroche une seule seconde de ses yeux si sombres. Je me fous à planer dans cette foutue baignoire. Soudain, tout devient bien plus facile, les mots arrivent à mes lèvres, comme s'ils avaient été enfouit en moi et destiné à Jéricho depuis toujours. « J'ai envie de passer tout le reste de ma vie avec toi. Tu te sens capable de m'aimer jusqu'à la fin de nos vies, toi ? Parce que moi, j'peux, y a pas de doutes là dessus. Je sais que ça sera pas tous les jours faciles mais regarde, on est toujours là. Depuis que j'ai dix sept ans je t'aime mon amour. C'est pas la drogue qui parviendra a effacer les sentiments que j'ai pour toi. Parce que même dans le plus grand de mes trips je cesse jamais de penser à toi. C'est un putain de truc irrationnel. Je sais que t'es l'homme de ma vie tout comme je sais que j'ai envie de ce mariage. Je n'ai aimé que toi. Et c'est pas prêt de s'arrêter. Oh non. T'es le seul à me faire ressentir toutes ces choses impossible à décrire. » J'ai dit ça. Putain ouais, je l'ai dit. Là, tout de suite, j'en ai parfaitement rien à foutre qu'il me dise non du moment que ma main reste posée contre sa joue brûlante. D'ailleurs, je relève légèrement le torse pour l'embrasser avec fougue. Je m'enflamme. « S'il te plaît, Jéricho, épouse moi. » Et surtout, ne me le fais pas répéter. Le cœur ne parle qu'une fois.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptyLun 31 Déc - 2:47

« T'es qu'un nymphomane. » Ouais et un nympho en manque de son mari. Sauf que cette fois-ci, et malgré la frustration qui me tenaille, je devais mettre mes pulsions sur le côté de peur de briser mon mari en deux pendant nos ébats. J'ose à peine l'effleurer du bout des doigts et qu'ils ne lui casse un os. C'est la première fois que je le vois dans un tel état, même quand il était au bord de l'overdose ou dans les crises où il redoublait ses prises de drogue. Jamais il ne s'était autant négliger. Pendant des années, je n'avais jamais vu un poil sur son épiderme, pas même une repousse depuis qu'il avait ses tatouages. Il avait une barbe longue de quelques centimètres et des cheveux. Ouais, il avait des cheveux. Quand j'y regarde de plus près, certains avaient même perdus de leur couleur pour devenir gris blanc. Les années s'écoulaient tellement vite, pris dans le tourbillon de la vie je n'avais pas vu le sablier s'écouler. Trop rapidement. C'est en le regardant que je vois les signes du temps, m'indiquant qu'il avait passé à une vitesse insoupçonnable. J'ai l'impression de voir adolescent et l'adulte, le physique changé sans l'être totalement. Au fond, c'est un miracle d'avoir survécu aussi longtemps entre la drogue et la maladie. Mais a quel prix. Le prix d'une course contre la vie. Contre la mort. Contre la montre. Nous ne sommes pas immortels et dépenser des sommes astronomiques dans du botox ne me fera pas gagner cette course. Au contraire. J'ai toujours eu l'impression que mon mari ne subissait pas les dommages collatéraux du temps contrairement à moi. La moindre ridule sur le coin de mes yeux et c'était une peur panique qui me prenait aux tripes. Peut-être parce que je pensais qu'il allait m'abandonner, en trouvant quelqu'un de plus jeune, qui pouvait tenir la distance. Que je ne serais pas à sa hauteur si je me laissais aller. Mais tout ça, c'était le cycle de la vie. Lui comme moi, on allait finir dans une maison de retraite, ou dans un asile plutôt. Tôt ou tard, on pissera dans nos draps pour faire chier les infirmières. On baiserait pendant le loto. On s'échangera nos dentiers. Et je pousserai Jack dans son fauteuil roulant droit sur l'autoroute s'il me ferai chier. Cette pensée me décroche un sourire moqueur. Ouais, nous allons vieillir. Puis mourir. C'était dans l'ordre naturel des choses. Aujourd'hui, et pour la première fois, j'envisage l'avenir jusqu'au bout avec Jack et non plus au jour le jour, suivant nos humeurs. Cette zone de floue était à présent nette, comme écrite dans une roche à l’abri des intempéries.

Le baiser qu'il m'offre vient de se graver dans ma mémoire. Tout comme ce moment, aussi éphémère soit-il. A jamais.

« Me fais pas une crise cardiaque. » Je secoue légèrement la tête pour lui dire que tout va bien. Le choc venait de passer et l'adrénaline s'était dissoute. Ou presque du moins. J'allais bien. Même plus que bien. J'étais heureux.  « Ecoute Jéricho. »  Je crois que après cette demande, je pouvais tout encaisser. « J'ai envie de passer tout le reste de ma vie avec toi. Tu te sens capable de m'aimer jusqu'à la fin de nos vies, toi ? Parce que moi, j'peux, y a pas de doutes là dessus. Je sais que ça sera pas tous les jours faciles mais regarde, on est toujours là. Depuis que j'ai dix sept ans je t'aime mon amour. C'est pas la drogue qui parviendra a effacer les sentiments que j'ai pour toi. Parce que même dans le plus grand de mes trips je cesse jamais de penser à toi. C'est un putain de truc irrationnel. Je sais que t'es l'homme de ma vie tout comme je sais que j'ai envie de ce mariage. Je n'ai aimé que toi. Et c'est pas prêt de s'arrêter. Oh non. T'es le seul à me faire ressentir toutes ces choses impossible à décrire. » Peut-être pas en fin de compte. Mon cœur martèle ma poitrine à coup de poing violent qui me coupe le souffle, le réduise en un sifflement d'agonie. Je suffoque. J'ai chaud et j'ai froid. Trop tard pour la crise cardiaque. Toutes les tensions me rendent nerveux, mes nerfs n'en peuvent plus. Je ne reconnais plus l'homme que j'ai épousé. Combien de temps j'avais passé à ses côtés ? Des années. Une bonne dizaine d'années. Jamais ô grand jamais, je ne l'avais vu sous ce jour. Je savais qu'il m'aimait, sinon il aurait pas supporté tout ça, mais à quel point un homme comme lui pouvait aimer ? J'avais ma réponse dans ses mots, dans sa voix, dans son regard. A présent, je savais qu'il n'avait pas de limite à son amour. Il m'embrasse. Je m'embrase. Ma langue recherche la sienne fiévreusement avec l'envie de parcourir son corps dans toute sa nudité. J'ai le bas ventre qui brûle. Du calme. Je freine mes pulsions et je reperds pieds. Un ascenseur à émotion. « S'il te plaît, Jéricho, épouse moi. » Je repense à tout ce qu'il m'a dit plus haut. L'ascenseur remonte. «  Je suis prêt à passer le reste de ma vie avec toi. » Dans le stress, faut que j'ajoute une blague de mauvais goût. « Au moins, je te supporterai pas longtemps » Et merde. Immédiatement je me rends compte de l'énorme connerie que je venais de dire. Dans ma tête ça sonnait pas aussi faux que ça. Je pose ma main sur ma bouche pour me faire taire comme si je venais de sortir la pire connerie du monde. Bordel, qu'est-ce que je venais de dire ? J'avais envie de m'arracher les cordes vocales. Qu'il soit sourd. Pourquoi il l'étais pas ? Ou alors trouver une machine à remonter le temps et que ces mots ne sortent jamais de mes lèvres Je suis trop con. Trop con. Les larmes me brûlent les yeux. J'ai les nerfs qui viennent me lâcher quand celles-ci se versent abondamment sur mes joues. Elle roulent dans un torrent qui ne cesse pas de s'épuiser. Le câble venait de céder et les émotions me ramènent dans le vide avec la cabine d'ascenseur. «  Je... » Un sanglot m'étouffe la gorge. «  Pardon. Pardon. Pardon. » Je chiale de plus belle. Complètement paumé et incapable de retenir mes sentiments. Tout se transforme en une culpabilité immense. « Je voulais pas. » Énième spasme. « Dire ça. Je veux dire que » Je lui saute dans les bras et m'accroche à son cou désespérément pour ne pas couler. «  Oui ! Oui ! Désolé. Oui. Je le veux. Oh merde. Pardon. Me laisse pas s'il te plaît.»

Paniqué je ressers encore mon étreinte sur son cou. Je me rends même pas compte dans la folie du moment que je l'étouffe. Je dois même renifler gracieusement sur lui pendant que je m'excuse encore et encore. Les larmes ne veulent pas cesser. J'ignorais même que le corps humain pouvait contenir autant d'eau salée. A cette allure là, je vais me déshydraté. Ce qui met fin à mon agonie profonde, ça doit être la sonnette qui retentit. Les larmes cessent lentement, laissent place à des sanglots, puis des spasmes. Je me calme enfin. Mes yeux sont gonflés, rouges vifs et humides mais au moins j’oublie mon chagrin pour me ressaisir et reprendre où j'en étais. « Les pizzas... » Encore accroché à Jack, je dois me faire violence pour quitter son corps et sortir de baignoire. J'enfile mes fringues sans même m'essuyer. «  Tu pars pas, hein ? » Ma voix trahi mon angoisse qu'il s'en aille suite à cet épisode. Il irait où JJ ? Sauter du balcon ? T'es vraiment paranoïaque. C'est pas vraiment rassuré que je le quitte tout de même et réceptionne les pizzas. Je donne quelques billets au hasard sans me soucier de la tête du mec qui se décompose. Le type se barre en vitesse et je claque la porte. Les cartons de nourriture sont posés sur la table basse, je pioche quelques vêtements propre dans le placard et rejoint la salle de bain. Un soupir de soulagement profond se libère de ma gorge lorsque j'aperçois que mon mari est toujours là. « J'avais que ce polo rose mais … Il t'ira bien. Tu seras sexy. Je t'attends dans le salon. » Toujours aussi nerveux, je dépose les vêtements, pars dans le salon et me laisse tomber dans le fauteuil. Je crois que je chiale encore le temps qu'il arrive. Lorsque j'entends ses pas, je cesse presque immédiatement de sangloter comme un idiot. On aurait dit un adolescent en proie à un chagrin d'amour profond. Mes yeux se posent dans le vide alors que j'entends mon mari approcher un peu plus. « Me remets plus dans des états comme ça. La prochaine fois je m'en remets pas. » Ma main attrape la sienne lorsqu'il est suffisamment proche de moi. Délicatement, je l’entraîne sur le sofa, contre moi de nouveau. « C'est juste que ça fait longtemps qu'on a pas ... » Je cherche mes mots avec soin cette fois-ci. « Tu sais. Qu'on a pas fait l'amour tous les deux. Tout ça, ça me rends émotif. » Chassez le naturel et il revient au galop.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptyLun 31 Déc - 14:29

L'adrénaline monte, les battements de mon cœur s'accélèrent, mon corps crame et se fait tous les films possibles et inimaginables. Après tout ce qu'on a pu vivre, Jéricho pourrait refuser. A ce moment là, les certitudes n'ont plus leur place dans ma tête. Ce n'est qu'un vide interminable qui se dessine sous ma boîte crânienne et descend jusqu'à ma poitrine qui se soulève nerveusement, portée par une respiration saccadée et incertaine. «  Je suis prêt à passer le reste de ma vie avec toi. » Il y a longtemps, je n'aurai jamais pensé qu'une simple phrase puisse changer le cours des choses à un tel point. Avoir un tel impact non pas seulement sur mes sentiments mais bien sur ma vie toute entière. Sur le futur, qui, lentement se dessine sous mes yeux brillants. C'est un peu comme si une chance de tout recommencer s'offrait à nous avec l'opportunité de trouver une complicité encore plus grande et fusionnelle. Fin non, ça, c'est juste impossible, je crois que nous avons atteint le sommet de la fusion tous les deux. « Au moins, je te supporterai pas longtemps » J'ai même pas le temps de répondre à sa vanne que je peux voir immédiatement son visage se décomposer. «  Je... » Putain, non. L'impensable se passe sous mes yeux. Jéricho Adams pleure. D'abord sous le choc, mon regard fixe les larmes qui coulent sur ses joues alors que sous ma cage thoracique mon cœur bat la chamade. Merde, JJ, tu me fais quoi là ? Et j'me fous à trembler comme un chien à qui on a jeté un sot d'eau glacé. J'ai envie de me réveiller, putain. Mais non, lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, mon mari est toujours là, déboussolé. Forcément, la panique s'insinue dans mes veines. J'me remémore la scène à la recherche d'une faille. Non, non, il se fout pas dans un tel état pour sa foutue blague ? J'ai du faire quelque chose de travers. J'lui ai peut-être fait mal. Ou alors j'ai dit quelque chose qu'il fallait pas. Ma mâchoire se serre nerveusement face à la vision que j'ai de lui. Je me sens si con et désarmé que je ne trouve pas l'intelligence de le prendre dans mes bras. A la place de ça, et comme pour m'enfoncer, mes bras descendent le long de son corps pour plonger dans l'eau. La vérité c'est qu'ils ont perdu toute énergie, bouffés par l'incompréhension. «  Pardon. Pardon. Pardon. » Merde Jack, c'est le moment ou jamais de réagir si tu veux pas voir ton mari se noyer dans ses larmes. Mes mains, hésitantes, caressent son corps alors que je finis par l'enlacer. « Arrête Jéricho, c'est rien. C'est pas grave. » Oui, arrête de chialer parce que la crise cardiaque, c'est moi qui vais finir par la faire. Jéricho continue, de plus belle, incapable de se calmer, tel un torrent, j'encaisse l'eau salée qui coule de ses yeux.  « Je voulais pas. » Je resserre un peu plus mon étreinte, comme pour lui faire comprendre que c'est déjà oublié, que j'm'en balance de sa blague. Puis qu'au pire, ce n'est que le reflet de la réalité. « Dire ça. Je veux dire que » Et je panique encore plus lorsque mon mari s'accroche à mon cou comme si j'étais une bouée de sauvetage. Nerveux, je peux sentir un goût de fer dans ma bouche, du sang. Ça m'apprendra à me mordre la lèvre aussi fermement dans ce genre de moment. Je suis tellement crispé que c'est à peine si je parviens à bouger.

«  Oui ! Oui ! Désolé. Oui. Je le veux. Oh merde. Pardon. Me laisse pas s'il te plaît.»  J'arbore un air tellement choqué à ce moment là que je dois avoir l'air d'un autiste. Comment Jéricho peut-il penser une seule seconde que je vais le laisser après ce que je viens de lui dire ? Comme quoi, rien n'est acquis. Ce ne sont pas des paroles qui auront le don de lui faire oublier toutes les douleurs. J'ai soudainement l'impression que se trouve entre mes bras un être fragile comme le cristal. Ma gorge, aussi nouée soit-elle parvient tout de même à briser le silence pour tenter une énième fois de le réconforter. « Arrête. J'vais pas te laisser, je t'aime. Pense pas des conneries pareil. Tu vas finir par te déshydrater en plus. » J'me doute bien que dans l'état où est Jéricho il ne doit même pas entendre mes paroles mais au moins j'aurai essayé. Mes yeux se ferment tandis que mes lèvres se perdent dans le cou de mon mari pour y déposer des baisers qui se veulent rassurants. Au fond, j'ai juste envie que cesse ce moment pour retrouver la force de mon mari. J'ai beau paraître calme, au fond de moi c'est juste le bordel total. Une voix n'a cesse de me dire que c'est de ma faute en même temps que mes entrailles se compriment douloureusement. C'est un véritable tsunami qui se passe sous ma peau. Un truc tellement grand et impressionnant que j'ai l'impression d'étouffer sous l'étreinte de Jéricho. Faut dire qu'il aide pas vraiment à ce que je respire rien, il me serre tellement fort contre lui que c'est à peine si je peux trouver de l'air pour mes poumons. Mais je m'en balance, du moment qu'il est contre moi. J'peux crever en paix. Fin non, pas en paix. « Les pizzas... » Je me surprends à enfoncer mes ongles dans sa peau pour l'empêcher de s'effacer sous mes mains. Nan, reste encore un peu. Mais Jéricho n'entend pas mes supplications. Son corps quitte brusquement le mien sans que je ne puisse le retenir. En même temps, c'est pas un simple bain qui va me faire reprendre toutes mes forces. «  Tu pars pas, hein ? » Un sourire se dessine sur mes lèvres cette phrase. Comme si j'allais partir Jéricho, comme si. Pauvre fou.

« J'avais que ce polo rose mais … Il t'ira bien. Tu seras sexy. Je t'attends dans le salon. »  Si je n'étais pas aussi maigre et dégueulasse j'aurai très certainement dit à mon mari qu'il pouvait se foutre son polo ou je pense. Sauf que cette fois, je me déteste tellement que je serai capable de me promener dans la rue avec un sac poubelle pour oublier l'état de mon corps. J'préfère largement passer pour un gay que pour un gars en phase terminale. Question de fierté. D'ailleurs, lorsque mon regard croise mon reflet dans le miroir j'ai juste envie de rester dans cette salle de bains et ne jamais en sortir. Putain, comment j'ai fait pour me présenter comme ça devant Jéricho ? J'suis tellement dégueulasse. Comment il fait pour pas me dégueuler dessus. Lamentable, je suis lamentable. En temps normal, je n'aurai jamais laissé un seul poil pousser sur mon épiderme et là, voilà que je me retrouve avec une foutue barbe. C'est tellement hideux. Pourtant, malgré le dégoût, je prends sur moi et quitte cette minuscule pièce pour rejoindre mon mari dans le salon. Ses yeux, encore mouillés et enflés par les larmes se posent dans les miens alors que mon cœur frêne sa course. « Me remets plus dans des états comme ça. La prochaine fois je m'en remets pas. » Ma main s'attache à la sienne pour retrouver le contact de sa peau. Sans aucune opposition, je laisse mon corps se caler contre le sien. « C'est juste que ça fait longtemps qu'on a pas ... » Mes sourcils se froncent, à l'écoute. « Tu sais. Qu'on a pas fait l'amour tous les deux. Tout ça, ça me rends émotif. »  Quand on y pense, ça fait une éternité que j'ai plus eu l'occasion de le retrouver réellement, entièrement. Mes lèvres, déjà en manque des siennes s'attachent aux siennes comme si ma vie en dépendait alors que du bout des doigts je parcours son être. Je frotte nerveusement mon bassin au sien sans jamais cesser le baiser. Tout se passe bien jusqu'au moment où les paroles de me reviennent en tête. Non, Jack, c'est pas le moment de penser à toutes ces merdes. C'est du passé. « Je n'ai jamais aimé Jack. » Bam, dans ma gueule. Et ce cadavre qui n'a cesse de me rappeler que je suis pas indispensable. Comme si de rien n'était, je recule mon corps et me dirige vers les pizzas. « T'en veux ? » Je lui laisse pas le temps de répondre que déjà je suis en train d'engloutir une part, comme si cela faisait des années que je n'avais plus mangé. Suite à ça, j'attrape un drap pour mettre le corps inerte et le mettre dans un coin de la pièce. « Je m'occupe de lui demain. » Soupir alors que j'attrape Jasper en pleurs et me dirige vers le lit dans lequel je me couche avec mon fils dans les bras. De ma main libre je tapote doucement le matelas pour inviter Jéricho à nous rejoindre.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptyMar 1 Jan - 17:55

Des mois. Les jours s'étaient écoulés lentement pendant que Skeleton avait pris possession de l'âme de Jack. Puis il avait disparu pendant une longue semaine. Pendant tout ce temps, je n'avais pas eu le moindre contact physique avec lui. Pas le moindre depuis des mois. A chacun ses vices, pour lui c'était la drogue et pour moi le sexe. Ouais, j'étais accroc, c'est plus fort que moi. Ma dose de bonheur artificielle était l'orgasme. Mon mari était bien entendu la drogue la plus jouissif, celle où je pourrais me crever pour l'avoir, mais comme tout drogué qui se respect, si je voulais pas avoir celle-là, je prenais une autre pour combler le manque. Juste de quoi patienter et ne pas crever parce que je n'ai pas ma dose. C'est certainement pour ça que j'ai encore été voir ailleurs pendant son absence. Où que je suis parti quand on l'a enfermé en prison. Lorsque son bassin se colle au mien en même temps que ses lèvres, j'ai déjà l'impression de planer. Tout est parfait. Je me souviens de sa bouche contre mon sexe tout à l'heure, et cette pensée me fait frémir de désir. J'ai l'impression d'être jeté vivant dans une marmite brûlante, mais étrangement, cette sensation est loin d'être désagréable. Sans même que je réalise, mes ongles s'enfoncent sous son t-shirt pour lui faire une énième plaie. Son sang vient se loger sous mes ongles pendant que ma langue se lie à la sienne. Ouais, tout était parfait jusqu'au moment où sans raison, il se recule. Dans un ultime geste désespéré, j'enfonce mes ongles un peu plus dans sa chair. Il m'échappe pour ne laisser d'une trace ronge sanguinolente sur son épiderme. « T'en veux ? » Je délire où il se fou à bouffer de la pizza comme si de rien était ? Comme si il venait pas de me planter. Encore. Mais putain. Le con. Il venait de me donner une infime dose. Un simple contact. Et avant même que j'ai pu sentir celle-ci, il me la retire. Je baisse mes yeux entre ses jambes. Et me nargue avec. « Non, j'ai plus faim. » Sur les nerfs et frustré, je me dis simplement qu'il est peut-être pas assez en forme. Pas étonnant vu son état. Mais qu'il ose pas pas l'avouer. Demain ça lui passera. Néanmoins, je peux pas m'empêcher d'être énervé contre lui au point de l'ignorer totalement. Comme si c'était pas suffisant, voilà qu'il prend son fils et l'allonge dans mon lit. Je darde un regard noir sur lui, plus que je ne l'aurais voulu. Mais voilà, le voir avec son gamin comme ça, alors qu'il n'aurait jamais fait ça avec les nôtres me fou dans un état pas possible. « Prends le lit, je vais dormir sur le canapé. » Je n'attends même pas sa réponse que déjà, j'attrape un drap, un oreiller et je me fais un lit de fortune.

Quand j'ouvre les yeux, la pénombre enveloppe encore le salon. Plongé dans le noir, les ombres se dessinent lentement .Je cligne des yeux pour habituer mes yeux qui bientôt, dessinent des contours. A peine je me redresse qu'une grimace de douleur se peint sur mon visage témoignant de la qualité du canapé. Bordel, je crois que je l'ai même pas acheté neuf. Les ressorts s’enfonçaient dans mon dos en laissant une trace rouge. Je me relève et allume une cigarette. Il devait être cinq heures, peut-être quatre. Jack devait dormir encore. La clope s'écrase dans le cendrier alors que je me dirige vers la chambre. En effet, il dort, accompagné de ce foutu gamin. Bientôt, il va prendre ma place dans le lit. Ah mais attends, c'est déjà fait. Au moins, Jack devait déjà aller mieux et … Je souris à l'optique qui s'ouvre à moi et dans le silence je me glisse la tête sous les draps. Mes doigts s'échouent sur l'épiderme de mon mari, remontent le long de ses cuisses jusqu'à son sexe. Aussi rapidement et délicatement possible, je lui retire le bout de tissu qui enferme sa queue. C'est avec douceur que mes lèvres se posent sur son anatomie et l'embrasse. Ma langue vient alors le caresser de long en large avant de le mettre en bouche. Ma main quand à elle, accompagne mes vas et viens avec ardeur. Aller Jack, c'est le moment de se réveiller.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptyMer 2 Jan - 0:14

Ma main caresse le matelas vide, par instinct, peut-être. Ou dans le faible espoir que pendant mes courtes heures de sommeil, Jéricho se soit décidé à me rejoindre. Mais il n'y a rien, uniquement le contact des draps froids contre mes doigts perdus. Le réveil affiche deux heures du matin lorsque mon regard se perd sur la pièce à présent plongée dans une totale obscurité. Ma respiration, calme, se mélange à celle de mon fils. Si la chaleur de son corps ne réchaufferait pas le mien, on pourrait le croire mort, tout comme moi, d'ailleurs. Ouais, à cette heure tardive, tout semble avoir perdu son énergie : l'obscurité a tout engloutit. L'idée d'aller chercher mon mari me traverse l'esprit mais se retrouve vite anéantie par les pleurs de Jasper réclamant son biberon. C'est à peine si je trouve la force de me relever. En tant normal, je l'aurai laissé pleurer, jusqu'au petit matin s'il le fallait. Si je me lève cette nuit, ce n'est certainement pas pour lui mais juste pour moi. Le simple fait de me concentrer sur les dosettes de lait me fait oublier le manque de drogue. Pourtant, je sais qu'une fois recouché dans ce lit je ne vais cesser de compter le nombre de jours sans elle. De minutes aussi, pour me faire encore plus mal. Le simple fait de penser au combat qui m'attend me donne déjà envie de baisser les bras. Cela risque d'être tellement douloureux et difficile que je vais me retrouver enfermé dans un asile. Attaché à un lit et shooté de cachets, l'envie de consommer de l'héro me passera peut-être. Foutue addiction. C'est tellement facile de commencer et tellement impossible de s'en sortir. Le tunnel est si grand que même courir ne nous aidera pas à aller plus vite. Les drogués ont chacun des fils invisibles attachés à leurs pieds. Ces putains se ficelles qui les lient directement à la drogue. Personne ne peut les voir, même pas eux. La sonnette du micro onde m'arrache à mes pensées. Biberon en main, je me dirige à nouveau vers le lit. En chemin, j'autorise mon regard à fixer Jéricho endormi dans le canapé. J'ai envie de le réveiller à coups de coussin dans la gueule pour, au final, finir la nuit en faisant l'amour. Ses pensées se retrouvent effacées lorsque s'insinue sous ma boîte crânienne ce qu'il a pu vivre avec Skeleton. Comme quoi, la jalousie peut vous détruire un homme. C'est dans un long soupir et attrape le môme entre mes bras. Les cris cessent immédiatement au contact de la tétine dans sa bouche. Crevé au plus haut point, j'peine à ne pas m'endormir pendant qu'il ne fasse son rot. La vie de père me va si mal.

Et Morphée me tend à nouveau ses bras … lorsque soudain un contact brûlant m'arrache une nouvelle fois à mon sommeil. Ma lèvre inférieure se retrouve nerveusement mordue par ma mâchoire. C'est un peu comme si on venait de cramer mon sexe à la flamme d'un briquet. Tout, absolument tout est là pour me procurer un plaisir hors normes et pourtant, rien ne se passe. Toute envie de continuer s'arrache à mon âme dans l'ultime agonie d'une vague de souvenirs. Et merde, Jack. Si tu passais dessus ? Mais non, c'est plus que moi. La jalousie me tuera. Quoi que non, elle a déjà commencé à me grignoter depuis des années déjà. Il ne lui manque plus qu'à me mettre le coup fatal pour que tout se termine en battement de cils. Mes mains, en accord avec mon cerveau se pose sur la tête de mon mari pour l'obliger à se reculer. « Non, arrête. » Dans un ultime geste, je l'oblige à sortir sa tête de sous la couverture pour lui faire face. « On va pas faire ça avec le gamin dans le lit. » Si c'était uniquement ça le problème. Si c'était uniquement ça. Soupir. « Il aura tout le temps pour nous entendre baiser plus tard, j't'assure. » Un sourire qui se veut rassurant se dessine sur mes lèvres alors que je relève le torse pour embrasser délicatement mon mari. Comment lui dire qu'une simple pipe parvient à faire remonter toute la rancœur ? « Mais finis la nuit avec moi, s'il te plait. » Pendant que mes doigts sont posés sur sa nuque, mon autre main descend le long de sa colonne vertébrale pour l'inciter à rester dans ce lit. Avec moi. Tous les deux, à nouveau.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptySam 5 Jan - 0:52

«  Le seul moyen de se délivrer de la tentation, est d'y céder. »

On ne contrôle pas ses addictions, ce sont elles qui nous contrôlent. Elles nous dictent nos choix dans un faible murmure à peine audible , mais résonnant à l'intérieur de votre tête avec une force insoupçonnable. Elle s'insinue jusqu'à votre âme pour y rependre son poison. Il ne sert à rien de vous battre contre elle. La voix ne se fera que plus forte, incoercible. Irrépressible. Sans s'arrêter, elle se fait plus présente, ne laissant qu'elle pour unique pensée. Vous secoue, à en devenir atrocement douloureuse jusqu'à ce que vous n'ayez d'autre choix que d'assouvir ses pulsions. Comme vous avez besoin de manger. De boire. De respirer. On ne peut lutter contre ces choses là. J'avais un besoin vital de sentir mon mari en moi, de ne faire qu'un avec lui. Son corps était omniprésent dans mes pensées. J'étais un putain d'accroc. Il pouvait bien avoir des couches de vêtements sur lui, mes yeux le voyaient sans cesse dans sa nudité parfaite. Je me damnerai pour retrouver son corps. La situation me rend fou, de ne plus sentir cette vague de passion nous submerger au moindre contact. De sentir un courant d'électricité se glisser sous notre peau, éveillant des envies qu'on aurait pas soupçonné avant. Il ne reste plus rien si ce n'est une atmosphère glaciale et des mensonges pour ne pas voir la vérité en face. Se voiler la face pour mieux accepter la situation. Et je suis spectateur. Incapable de changer quoi que ce soit alors que sous mes yeux, la flamme perd de son intensité chaque secondes.

Son sexe faisant intrusion dans ma bouche et mon état de stress me donne l'impression de retourner des années en arrière. Je fais un bond dans le passé jusqu'à me retrouver à la première pipe que je lui ai faite. La toute première. Avec la peur de ne pas être à la hauteur. De faire quelque chose de mal. De ne pas savoir s'y prendre. Ou celle de faire une erreur. Qu'au final, il ne se passe strictement rien. Ce jour là, je m'étais tellement concentré sur ma tâche que j'en avais oublié de respirer. Et aujourd'hui, je me retrouvais dans le même état second. Retenant ma respiration avant d'entendre son premier soupir et aussitôt, me laisser aller. Mais ce soir, aucun soupir juste un « Non, arrête. » et je me retrouve hors des couettes. Encore une fois, il me repousse. Mais merde, je le comprends pas. Je peux pas m'empêcher de penser que je l'attire plus. Ou bien simplement, qu'il est en train de tourner une page. Celle de notre histoire. « On va pas faire ça avec le gamin dans le lit. » J'en avais oublié qu'il était là celui-là. Et même qu'il existait. Qu'il pouvait être servir d'excuse à mon mari. Comme si, ce gosse aurait été capable de s'en souvenir. Et même si c'était le cas, la présence des enfants ne nous avait dérangé pour baiser. On s'en était jamais soucié. « Il aura tout le temps pour nous entendre baiser plus tard, j't'assure. » Mon regard n'exprime absolument rien. C'est a peine si je réalise ce qui peut se passer. Ouais, je suis pas encore capable de réaliser que mon mari n'a plus aucune libido. Plus aucun désir. Le contact de ses lèvres sur les miennes est si froid et lointain, qu'il me décroche un frisson désagréable. Mon regard se pose sur l'enfant endormi, et l'envie de l'éjecter du lit me prend soudainement. Peut-être même que par chance, il s'éclatera la tête sur le parquet. Je me fais violence pour détacher mes yeux de Jasper et les poser ailleurs. Dans le vide de préférence, incapable de soutenir le regarde de Jack. « Mais finis la nuit avec moi, s'il te plait. » Un rire nerveux s'échappe de mes cordes vocales et suinte toute l'amertume et la déception du moment. Je me dégage du contact de ses mains brusquement, comme si des griffes venaient de lui passer et qu'il allait me lacérer la chair. « C'est quoi le problème ? » Le ton est aussi froid qu'il est désespéré. Je ne sais plus quoi faire. Complètement paumé face à son refus soudain. « C'est génial. J'ai épousé une femme frigide. Great. » Je sais pertinemment que m'énerver ou lui lancer ce genre de pique ne fera qu'empirer la situation, mais l'énervement est bien plus présent que la raison. Je m'assois sur le bord du lit, dos à lui et me masse les tempes pour mieux réfléchir. « Ça arrive souvent dans les couples au bout de quelques années. Ouais, quand ils s'aiment plus assez. Quand ils se lassent. Tu me fais quoi putain Jack ? Tu me demande de t'épouser, tu me fais un merveilleux discours mais... Mais rien. Y'a rien. C'est nous, merde. Je pensais pas que ce genre de chose pouvait nous arriver. Tout, mais pas ça. » Mes mains commencent déjà à trembler et ma voix menace de se briser en un fracas de haine et d’incompréhension, si bien que, je préfère me lever et mettre fin à la discussion. « Laisse tomber. Je vais pas attendre éternellement. Je peux pas et tu le sais. Ça fait déjà des mois. Je fais une overdose de ma main. J'en peux plus. Tu te soigne ou je te jure que je vais finir par te violer. » Et je parlais littéralement. Le dernier point n'était pas une plaisanterie mais une menace. « Je vais me recoucher. » Sans prendre en compte sa demande de passer le reste de la nuit avec lui, je quitte la pièce et retrouve refuge dans le canapé. Me retrouver si proche de lui aller me rendre dingue. Un animal en cage.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptySam 5 Jan - 4:28

Un frisson traverse mon épiderme lorsque Jéricho me transperce de ses deux orbites brunes. Nan, arrête ça, de suite, c'est pas ce que je voulais. La culpabilité m'écrase à l'instar de ce mur qui s'installe à nouveau entre nous deux. Pourquoi je choisis toujours le mauvais moment pour ce genre de conneries ? Ma main, hésitante, se pose sur le dos de mon mari pour le caresser délicatement. J'suis persuadé qu'il a juste envie de m'en coller une, là, tout de suite mais c'est plus fort que moi. Au fond, j'ai tellement de choses à lui dire encore que je sais plus par où commencer. Puis aussi, je suis incapable de le faire. Par peur de le perdre, peut-être. Ou tout simplement parce que je suis persuadé que ça va passer. Ça sert à rien de l'inquiéter si prématurément. Quoi que, c'est exactement ce que je suis en train de faire. La seule chose qu'il me demande, j'arrive plus à lui offrir. Moi, qui, il y a peu ne vivait que pour nos ébats sexuels. Je respirais dans l'unique but de m'unir avec lui. Vous savez, être si proche de lui au point d'avoir l'impression de ne faire qu'un. Se retrouver totalement. Sans limite. Dans la folie et la démesure totale. L'aimer et le lui prouver, réellement. Pas uniquement par de foutus belles paroles. Seulement voilà, aujourd'hui, complètement paumé je n'y arrive pas. C'est tellement bizarre que je peux pas mettre des mots sur ce qui se passe dans ma tête. Je l'aime et le désire toujours autant mais mon esprit refuse. Il se remémore les erreurs de Jéricho et m'oblige à le rejeter. Putain. « color=olive][C'est quoi le problème ?[/color] » Non, non. Qu'il ne dise pas ça. On a pas le de problème, on en a jamais eu, du moins, pas de cet ordre là. C'est pas maintenant que ça va commencer. Mes ongles s'enfoncent instinctivement sur son épiderme, fou de rage contre moi même. Ses mains me repoussnts alors que, choqué et totalement désarmé je me laisse faire sans m'y opposer.  « C'est génial. J'ai épousé une femme frigide. Great. » Mon cœur se comprime alors qu'un goût acide remonte le long de ma gorge. Je déglutis lentement pour l'obliger à ne pas quitter ma bouche et me laisse retomber fébrilement sur le matelas. Je peux deviner à travers ses mouvements qu'il me tourne le dos mais aussi toute sa haine. L'impact de sa colère contre mon âme me décroche un nouveau frisson. A peine retrouvé, voilà que je le perds déjà. Tu m'étonnes qu'il préfère Skeleton à moi. Il bande sans même qu'on lui demande. Une poubelle l'exciterait, à vrai dire. D'un mouvement las de la main, j'attrape la couverture et me recroqueville sous elle. Comme un gosse, elle devient subitement le bouclier des paroles de Jéricho. Si seulement cela pouvait suffire à apaiser nos maux, si seulement. Et je me tais, comme un pauvre con que je suis, incapable de trouver quoi que ce soit pour ma défense. Je laisse mon mari extérioriser ce qu'il peut ressentir.

« Ça arrive souvent dans les couples au bout de quelques années. Ouais, quand ils s'aiment plus assez. Quand ils se lassent. » Cette fatalité me fout une claque dans la gueule. Nan, c'est juste impossible. Y a qu'à voir dans l'état que je me fous juste parce que j'arrive pas à passer le cap. « Tu me fais quoi putain Jack ? » J'crois bien qu'un « je sais pas » désespéré s'est échappé de mes lèvres mais j'en doute, totalement déconnecté. « Tu me demande de t'épouser, tu me fais un merveilleux discours mais... Mais rien. Y'a rien. C'est nous, merde. Je pensais pas que ce genre de chose pouvait nous arriver. Tout, mais pas ça. » Ouais … nous. Ça fait si longtemps que je l'ai plus entendu. Mon cœur se tord aux paroles de mon mari alors que de mes lèvres, aucun mot ne daigne sortir.  « Tu te soigne ou je te jure que je vais finir par te violer. » Ses mots résonnent à mes oreilles comme une menace qu'il ne mettra jamais à exécution. Jéricho préférera me tromper que me violer. Merde, j'me fous à trembler de rage à l'idée de le savoir avec un autre. D'ailleurs, c'est en sentant son poids s'effacer sur le matelas que je quitte mon bouclier pour fixer sa silhouette. De peur qu'il s'évapore peut-être. Ou trouve quelqu'un en chemin pour me foutre des cornes. L'idée de le savoir si loin est insoutenable. Tellement que j'attrape Jasper et le remet dans son lit pour me diriger vers le salon. « Viens dormir avec moi, s'il te plaît. » Planté devant le canapé, je fixe mon mari sans penser une seule seconde que je puisse le faire chier. J'm'en balance. J'ai envie qu'il soit avec moi dans ce putain de lit. « J'te jure que je peux attendre des heures. » La vérité, c'est que je suis en panique totale. Et s'il me trompe, une énième fois ? Si cette fois, je ne parviens pas à lui pardonner ? J'aurai plus qu'une balle à me tirer dans la gueule. Frisson. « J'ai pas envie qu'on termine la nuit comme on l'a commencé. » Je me mords la lèvre inférieure pour reprendre mes paroles. « Fin non, j'vais pas réussir à me rendormir alors que tu m'en veux à mort … Jé ... » Désabusé, je laisse mon corps s'échouer à côté du canapé pour me mettre à sa hauteur. « Je t'en supplie. Je veux pas finir la nuit sans toi. » Puis merde, je me relève et l'attrape fermement comme une princesse malgré l'état de fatigue avancé de mon corps. C'est d'un pas lent que je me dirige vers le lit et laisse s'échouer mon mari sur le matelas. J'sais très bien qu'il me déteste mais putain, il m'a tellement manqué que je parviens pas à lui foutre la paix. Allongé à côté de lui mes lèvres se plaquent sauvagement sur les siennes alors qu'un rire dénoue ma gorge. « Allez … RESTE AVEC MOI. » Et voilà que j'me retrouve dans la peau d'un gamin capricieux. « Sinon j'te jure que … j'te dévore, tout cru, j'm'en fous. » Finalement, le manque de drogue me rend encore plus con. D'un geste brusque, ma main attrape le menton de Jéricho tandis que ma langue lèche généreusement son visage pour finalement aller se perdre dans son cou de façon bien plus sensuelle, cette fois. « Juste pour quelques heures après t'auras tout le temps de me détester. » A ces mots, je ne retiens pas mes mains de caresser son épiderme pour l'inciter à rester sous ses draps.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptySam 5 Jan - 16:45

Comme si il voulait s'enfermer dans une bulle hermétique et ne plus rien entendre. Ne plus rien voir. Il se protège en s'enfermant sous quelques centimètres de tissu comme une tortue utiliserai sa carapace pour se protéger des prédateurs. Dans son mutisme, je ne trouve pas la moindre réponse et me heurte de plein fouet à un mur récent et solide. L'impacte fait tellement mal, que je préfère faire demi-tour pour ne plus affronter cette barrière qui me sépare encore de lui. Si je m'écoutais là maintenant, je foncerai tête baissée dans le béton jusqu'à ce que ce soit lui ou moi qui se brise sous les assauts. Rien n'est acquis. Les belles paroles et les promesses n'effaçaient pas le passé encore présent sous forme de barreaux en métal qui nous maintiennent isolés et désarmés. Totalement seuls. Désunis. Limer la cage prendrai tellement de temps, qu'à la simple vue de cette tâche, je préfère fuir aussi dans ma propre carapace. C'est elle que je retrouve dans le salon avec une profonde mélancolie et tristesse. Cette maison de substitution, construite d'un canapé et d'une couette sera la mienne pendant un bon bout de temps. Mon corps frustré se laisse tomber sur le sofa tandis que je me retourne et laisse le tissu recouvrir ma peau glacée. La vérité Jéricho, c'est que t'es plus capable de l’exciter comme avant. Ou alors qu'il se lasse des vagins. Ouais, c'est certainement ça, il a besoin d'une femelle. Combien de fois il te l'avais fait comprendre ? Cette histoire de gosse prouvait juste un mal être profond de son identité sexuelle. Tout comme le jour où t'as eu la bonne idée de te déguiser en femme. Ça avait eu le mérite de lui faire de l'effet au moins. Un soupir s'échappe de ma gorge, un soupir totalement désespéré. A force de penser aux scénarios possibles, ma tête était une véritable bombe qui venait d'imploser sous ma boîte crânienne. Des morceaux de cerveau et d'os partaient en lambeaux. Un fracas assourdissant qu'une bonne gueule de bois ne pouvait même pas lui envier. Les deux cachets d'aspirine que j'avais avalé n'y changeront rien.

« Viens dormir avec moi, s'il te plaît. » Sa voix semble être un gaz mortel qui compresse mon cœur et liquéfie mes poumons. Je peine à respirer comme si, soudainement, on plongeai ma tête sous l'eau à plusieurs reprise, ne me laissant que quelques secondes pour reprendre mon souffle. Pas suffisamment pour remplir mon sang d'assez d'oxygène. En proie a un début de crise de panique, je relève la tête des couettes.  J'te jure que je peux attendre des heures. » Mes yeux finissent part s'ancrer dans les siens, au point de ne plus les lâcher. Sa présence suffit à me calmer mais en même temps, en contradiction, elle me met dans un état indescriptible. Ma gorge se dénoue faiblement dans un sifflement d'impatience. « Tant mieux si t'as du temps à perdre. » Pour accentuer mes paroles, je détourne de nouveau mon regard et mon corps de lui. Littéralement, je lui tourne le dos. Encore une fois. « J'ai pas envie qu'on termine la nuit comme on l'a commencé. » J'étais persuadé qu'il allait se lasser de jouer à son petit jeu de gamin. Comme si ça pouvait lui faire quelque chose que je ne dors pas près de lui. Y'a toujours son rejeton pour lui tenir compagnie si jamais la solitude le pèse. Ou de toute façon, il est jamais seul dans sa tête. Je me retiens de faire cette réflexion tout haut. Le blesser ne m'apportera rien vu qu'il y semble si insensible. Sa fierté a du en prendre un coup en même temps que sa queue pour revenir ici après ce que j'ai pu lui dire. « Fin non, j'vais pas réussir à me rendormir alors que tu m'en veux à mort … Jé ... »  Une grimace d'incompréhension se peint sur mon visage alors que surpris de moi-même, je me vois en train de céder devant ses caprices. Et putain. J'ai l'impression que mon cœur est une guimauve que Jack est en train de fondre pour obtenir ce qu'il veut. Élan de tendresse qui m'aurait donné la gerbe en temps ordinaire. Ou du moins, c'est ce que je pensais. Faut dire que ce genre de moment est totalement rare, voir inexistant, que je me basais sur des simples suppositions quand à ma réaction de le voir dans un état aussi... Les mots ne viennent pas.  « Je t'en supplie. Je veux pas finir la nuit sans toi. » Juste pour le forme, je fais comme si ses supplications ne m'avaient pas le moins du monde atteintes alors que c'était tout le contraire. Un faible sourire discret se glisse sur mon visage pendant que ma tête se niche dans son cou. « Non je veux pas. Repose moi. » Mais mes mains s'enroulent autour de sa nuque. « Tu vas nous faire tomber. Arrête. » Le ton n'y était pas. J'en avais rien à foutre de tomber sur lui. Au contraire.

Je me retrouve dans le lit,pressé de le retrouver contre moi. Je l'attrape pour son t-shirt et l'attire au dessus de mon corps désireux. Ses lèvres rencontrent les miennes qui se retrouvent totalement consumés à se toucher passionné. Ma langue réclame la sienne avec supplication. Avec encore plus de force tandis que ma peau ne se décolle de lui. « Allez … RESTE AVEC MOI. » Un sourire satisfait vient accompagner son rire. Mes mains se perdent sur son torse nu. Je me mords violemment la lèvre. « Sinon j'te jure que … j'te dévore, tout cru, j'm'en fous. » Merde, je suis qu'un putain de puceau. Faut que je me calme. A cette pensée, ma respiration se fait moins pressante. Mes envies sont repoussées un peu plus loin lorsqu'il me lèche généreusement le visage. Une mine faussement dégoûtée vient alors tirer légèrement mes traits. Puis, un rire léger vient l'effacer. totalement « Berk. T'es vraiment qu'un bébé. T'as gagné.» J'essuie généreusement ma joue d'un revers de la main pour effacer toute trace de salive. Mes pulsions reviennent au galops quand sa bouche descend plus bas, s'échoue dans mon cou avec sensualité. Je frémis sous ses baisers. « Jack... Doucement» -« Juste pour quelques heures après t'auras tout le temps de me détester. » Il ne m'écoute pas alors que ses caresses sont un tourbillon qui m'entraîne au fond de l'eau. Les instincts primaires refoulés depuis des mois. Cette frustration douloureuse. Tout ça m'éclate en pleine figure en même temps que je m'enfonce dans ce gouffre. Je coule sans pouvoir rien y faire. Je ne suis plus maître de mes actes que, soudainement, je me redresse et inverse les rôles. Jack est en position de faiblesse cette fois-ci. Son corps est tellement faible qu'il me suffit d'attraper ses poignets fermement alors que mes jambes se serrent sur ses hanches. Prisonnier. Un sourire carnassier caresse mes lèvres et disparaît avec une déferlement de tensions sexuelles sur les siennes. « Bouge pas et ça se passera bien. Je t'aime. » Ma voix n'est plus celle de Jéricho. Cet homme était tellement loin, qu'il n'existait plus. L'imbécile amoureux c'était fait la malle, étouffé par cette tentation irrésistible.hacun de nous se bat contre son propre démon intérieur, le mien grignotait du terrain. Poussé à bout, il retourne mon mari sur le ventre comme si il ne s'agissait qu'un d'une poupée de chiffon. Mais étrangement, les gestes du démon sont délicats. Loin de la sauvagerie que je peux faire preuve avec lui. Il pense même au lubrifiant dans le tiroir de la commode, chose qui ne m'aurait même pas traversé l'esprit avec Jack. Il dépose un peu de liquide sur ses doigts qui se retrouvent à caresser les fesses de mon mari avec une envie d'animal qui se contient encore. Juste un peu pour préparer une pénétration délicate tant attendue. Ses doigts le pénètrent alors, brièvement, puis ils recommencent à le violer avec la douceur d'un amant qui prend son temps pour faire grimper le plaisir. Il s'amuse. Joue avec lui dans un plaisir malsain. Son sexe vient entre ses cuisses, durci encore au contact de sa peau. Il palpite d'envie contre lui. Et délicatement, son poids s'échoue comme les vagues sur le sable. Il le pénètre lentement, juste un peu. Il repart et revient à la charge de plus en plus profond. Son souffle ardent caresse le cou de Jack, la respiration rauque et rapide, en rythme avec les coups de reins qu'il commence à donner. Arrête ça JJ. Tu foire tout. Arrête. Je me recule avec tellement de violence, que je manque de me casser la gueule sur le sol. Je suis à l'autre bout du lit, la respiration haletante . Sonné, je reprends mes esprits et me dirige de nouveau contre mon mari. « Pardon... Désolé... Je voulais pas » Pour me faire pardonner, j'attrape son visage entre mes mains et l'embrasse avec force, comme pour lui prouver que c'était bien moi. Et me le prouver aussi par la même occasion. « Je sais pas ce qui m'a prit. Excuse-moi. » Je me jette complément sur lui, dans ses bras pour mettre fin à cette tension animal qui régnait. Et faire place encore à l'homme amoureux qui tente encore de se faire pardonner de ses conneries.
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MessageSujet: Re: L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho. L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.  EmptyDim 6 Jan - 3:06

Je n'entends plus ses paroles. Je n'écoute plus rien, si ce n'est le son de sa respiration qui s'échoue sur ma joue. Je ne peux plus empêcher mes lèvres de caresser son épiderme qui m'a trop longtemps été arrachée. Mon cœur joue à nouveau au montagne russe sous ma cage thoracique. J'arrête même de sourire pour me concentrer sur sa peau qui n'a cesse d'appeler la mienne. Je ne peux pas lui offrir ce qu'il veut alors je trouve rien de mieux qu'essayer de lui offrir un minimum de plaisir. C'est rien, quedal mais j'm'en balance. J'espère naïvement qu'il m'en voudra moins si je continue dans la même optique. « Jack... Doucement» Non, non, pas déjà. J'peux même sentir son corps frémir au son de sa respiration. J'ai pas envie d'arrêter, pas maintenant, quitte à recouvrir son écorce de suçons dégueulasses. Par ses traces, je veux qu'il se souvienne qu'à nouveau je suis là. Et qu'encore une fois un bout de chemin nous attend. Certes douloureux mais aussi magnifique. Oui, c'est ça, je veux que Jéricho ne perde pas de vue que je suis à nouveau à ses côtés. Que Skeleton n'est plus. Je suis le mari prêt à sacrifier sa propre vie pour lui. Fin non, pas sacrifier, lui offrir. Préserver son bonheur au point de me tuer n'est pas une abnégation, elle est de loin la plus belle chose que je puisse lui procurer. La liaison de ses mains sous mon t shirt m'incite à continuer les caresses. Mon âme s'enflamme à nouveau. Pas la même passion qu'autrefois mais un espère d'amour sans limite encore dévoré par la colère. Lorsque je relève les yeux, je peux voir toutes ces personnes que Jéricho a eu dans sa vie. Elles nous regardent en souriant. Ella. Julian. Albane. Josh. Mais aussi ces types que je connais pas. Complètement paumé, mon estomac se tord comme jamais à cette vision. J'ai même envie de leur gueuler que je suis là. Que j'ai toujours été là et qu'ils n'avaient pas le droit de toucher le corps de mon mari. De cet homme pour qui je suis taillé. Chaque parcelle de mon corps correspond à une partie de mon attachement à Jéricho. Si grand que personne ne peut le deviner. Il est le guide que je n'ai jamais eu. Cet obstacle qui me dit de laisser la drogue malgré le besoin vital d'en ingérer. Jaloux de mes propres illusions, mes lèvres se posent délicatement sur celles de mon mari pour m'assurer que je ne me trompe pas. Il est bien là, après toutes ces années de souffrance et d'agonie, il ne m'a pas laissé seul avec ma came. Et les sentiments semblent toujours intacts si ce n'est plus fort. Au fond de moi, tout prend feu, se déchire. Il semblerait que malgré cet amour excessif macère en moi un sentiment de colère prêt à exploser. Non, à tout faire exploser par pure connerie. C'est tellement incompréhensible que je ne parviens même plus à affronter mes propres pensées. Calme en apparence, je ne suis qu'une bête enchaînée à des chaînes. Totalement détruite, je n'ai toujours pas achevé ma danse sensuelle avec la mort. La drogue attise mes pensées. J'ai toujours envie de descendre dans la rue pour buter des gens au hasard juste parce que leur cravate ou leurs chaussures ne me plaisent pas. Juste pour le plaisir d'enlever une vie pour y puiser ma puissance. Ce besoin d'autodestruction qui me coupe toute envie de baiser comme il se doit mon mari. Victime d'une tyrannie interne. Mon sang n'est plus qu'un acide fermenté. Pourtant, j'ai la vague impression d'être heureux. Étrangement perturbant.

Chaud, froid, chaud, froid. Mal partout, à l'intérieur, dans chacune de mes cellules empoisonnées. Mon corps se retourne violemment sans que je ne puisse essayer une seule seconde de m'y opposer. « Bouge pas et ça se passera bien. Je t'aime. » Frisson de chaleur incontrôlable. Tout cela n'annonce rien de bon. Même lorsque je tente de me retourner, le regard de mon mari me fait froid dans le dos. C'est un peu comme si, soudainement, on venait de me renverser dans une marmite d'huile brûlante. Des cloques semblent même se dessiner sur mon épiderme tatouée. Le contact froid du lubrifiant sur ma peau confirme les paroles de mon mari. Instinctivement, mes mains s'accrochent désespérément aux draps alors que ma mâchoire serrée tente de laisse s'échapper le moindre son. Mes mots, aussi fragiles que le reste de ma santé s'embourbent et se perdent sur mes lèvres asséchées. « Non, Jéricho … fais pas ça. » L'espoir qu'il entende mes supplices presque inaudibles sont vaines. Plongé dans un profond mutisme je le laisse me pénétrer en contenant en moi la douleur et le dégoût. La présence de son sexe me donne une gêne que je n'avais jamais connu auparavant, sauf peut-être lors de notre première fois. J'en sais rien mais je m'en fous, le résultat est là. Je me retrouve comme une putain de proie que le prédateur a pris plaisir à attraper entre ses griffes. Le toucher de ses doigts sur ma peau me donne l'impression de crever, je suffoque sous ses coups de bassin sans oser gueuler. Seule ma respiration saccadée se fait entendre, comme pour me prouver à moi-même que je n'ai pas cessé de respirer pendant cet acte bestial. Je prends même soin à ne pas me contracter pour accueillir mon mari et le laisser prendre son pied comme il le désire tant. Parce qu'au fond, l'entendre frapper le septième ciel ne sera que bénéfique pour lui. Je me tais, j'attends, j'écoute, j'encaisse. Voilà ce que t'es devenu à ses yeux Jack : un simple objet sexuel. J'me sens soudainement si mal, putain. Les secondes semblent interminables. Le monde est en suspend alors que moi je souffre comme je n'ai jamais souffert. Salis et descendu plus bas que terre je bouffe le sable et manque de m'étouffer avec le cadavre d'une taupe. Je voulais pas en arriver là, violé par mon propre mari et incapable de me débattre. Foutue santé en faillit. J'ai soudainement envie de lui gueuler d'arrêter mais j'y arrive pas, comme possédé par le mal au point de ne plus pouvoir lui faire face. Tout s'embrouille dans ma tête au fur et à mesure que le sexe de Jéricho rencontre mon âme. C'est un peu comme un mal éphémère et pourtant bien présent. Une période de gestation dégueulasse. On ne sait pas à quoi elle donnera naissance. C'est juste … insupportable, oui c'est ça, le mot. Insupportable.

Un goût encore acide dans la bouche, je manque de dégueuler mes tripes lorsque Jéricho s'arrache à mon corps. Même avec la liberté de mes mouvements retrouvés, il me faut quelques secondes pour bouger. D'un geste vif et affolé, j'attrape la couverture et la tire sur moi pour cacher mon corps, ne laissant à l'air libre uniquement mon visage décomposé. Mon regard brillant n'ose même pas croiser celui de mon mari. J'veux pas qu'il abuse plus de ma faiblesse, j'ai à présent juste envie qu'il retourne sur son putain de canapé et qu'il m'oublie. Quant à moi, j'aimerais m'endormir pour l'éternité et pouvoir retrouver un semblant de dignité. Les poumons brûlants, je peine à reprendre une bouffée d'oxygène convenable. Marre, j'en ai tellement marre de tout voir partir en vrille. Parce qu'à chaque connerie, c'est mon équilibre psychologique qui se brise avec le reste. Marre de cette enveloppe de chair qui m'empêche d'exprimer comme je le veux tout ce que je ressens. J'ai juste envie de tirer dessus pour parvenir à respirer correctement et laisser une vague de paroles s'échapper de mes lèvres. Mais il n'en est rien. Juste ce silence insoutenable qui me bouffe un peu plus suite à ce viol. Du moins, jusqu'à ce que la voix de Jéricho ne parvienne jusqu'à mes tympans usés. « Pardon... Désolé... Je voulais pas. » L'érosion de mon corps m'empêche de le rejeter lorsqu'il m'embrasse. Encore choqué et perdu, c'est à peine si je parviens à respirer sous le contact brûlant de ses lèvres. Je suis devenu si vulnérable que je ressens pas de suite la force de réagir. « Je sais pas ce qui m'a prit. Excuse-moi. » Je me surprends même à l'enlacer de mes bras pour sentir un peu plus sa présence contre moi. Au fond, j'sais même pas si je dois lui en vouloir. Se serait un peu comme me mettre un rail de coke sous les yeux, j'donnerai tout ce que je possède pour me le foutre dans le nez. Détestable addiction. « Je … j'vais me laver. » Distant et froid comme une véritable masse glacée je me relève et me dirige vers la salle de bains ou je laisse couler l'eau dans la baignoire. La porte fermée à double tour je pourrai très bien me lâcher et laisse se déverser toutes les larmes du monde au nom de ce que je viens de subir. Au nom du manque de drogue. Au nom des cornes invisibles que je porte. Au nom de toutes ces choses qui me rendent fou de rage. Mais non, rien ne coule de mes yeux. Mes joues restent aussi sèches que ma gorge. C'est d'un pas lent que je pénètre dans l'eau pour m'essuyer de toute cette crasse. Une fois fait, je prends même soin à raser cette barbe dégueulasse et enlever les cheveux sur mon crâne. Le reste attendra plus tard. Habillé, je passe dans le salon et fouille dans le pantalon de Jéricho pour attraper quelques billets. C'est sans rien lui dire que je quitte la pièce avant de m'étouffer. Ouais, j'ai juste besoin d'aller prendre l'air. Trouver quelques cachets, même périmés. Ensuite, tout ira mieux, ce sera oublié.
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L'homme est toujours une bête sauvage. - Jéricho.

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