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wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞

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MessageSujet: wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ EmptyMer 26 Déc - 20:39

Wayne & Lindsay

❝ don't listen a word they say ❞

    Première soirée en solitaire depuis… ah, il ne se souvenait même plus tant cela remontait. Les rares fois où Wayne n’était pas d’astreinte à l’hôpital, il tâchait d’être disponible à deux cent pour cent pour sa jumelle. Anna avait le moral en berne depuis quelques semaines, et il était très bien placé pour savoir que cela ne risquait pas d’accélérer sa guérison. A sa décharge… tant de souffrance depuis tant d’années qu’à sa place, il aurait sûrement cherché à sauter du haut d’un pont ou se mettre une balle dans la tête. Au lieu de cela, il suivait le désir de sa sœur pour la soirée : celle-ci avait tellement insisté pour qu’il rentre se reposer qu’il n’avait pas eu le cœur de la contredire. Petit problème on ne peut plus épineux : Wayne finissait par haïr son bel appartement au parquet lustré impeccable, cette déco d’un goût exquis… bref, tous ces signes pouvait attester d’un bonheur artificiel qu’il était loin de ressentir. Il s’adonna donc, dans un premier temps, à son détour préféré avant même que de poser un pied chez lui : deux heures durant, il se défoula sur le green, club de golf à la main, répondant aux œillades insistantes des quelques minettes présentes par un sourire faible mais présent, sans pour autant donner suite à ce genre d’échange : il n’était pas d’humeur. D’ailleurs, il finit par écourter son passage au club afin de mieux faire un second détour au pub irlandais tenu par un ancien patient, dont il avait guérit la tumeur au cerveau et qui, depuis, ne jurait que par lui. Wayne restait un homme de parole, et depuis le temps qu’il lui avait promis de passer partager un verre d’un excellent whisky gardé pour les grandes occasions… c’était le moment où jamais. Finalement, ce détour-ci lui prit un bon moment puisqu’il ne foula le hall de son immeuble qu’aux alentours de vingt-deux heures, pas fatigué pour trois sous. Il s’imaginait déjà en train de s’user les yeux dans le noir, un film débile sur lequel il aurait bloqué par flemme de changer de chaîne, et ce alors qu’il était juste entré dans l’ascenseur. Mais tout ceci, toutes ces suppositions étranges et stupides furent bientôt secouées par la présence inattendue d’une jeune femme, semblant faire le pied de grue devant la porte de son appartement depuis un bon moment. « Lindsay ? »

    Clef de sa Porsche dans une main, de son appartement dans l’autre, il fut surprit de trouver la jeune femme là alors qu’il ne l’avait nullement prévenue de sa soirée de congé… à croire que Lindsay était équipée d’un radar dès qu’il s’agissait de venir le trouver : elle ne le dérangeait jamais. Franchement, c’était aussi surprenant qu’attendrissant, au bout du compte. « Quelque chose cloche ? » se permit-il de demander. Après tout, il avait suffisamment regardé son téléphone tout au long de la soirée pour savoir qu’il n’avait manqué aucun appel. Il avait également checké son biper à longueur de temps, mais pour ça, son acolyte n’était pas concernée. Il s’avança donc avant de constater non sans un grognement significatif qu’elle était à moitié trempée. Wayne ouvrit donc la porte sans attendre, l’invitant à entrer d’un signe de tête avant d’aller chercher une serviette pour qu’elle n’évite d’attraper une crève monstre par-dessus le marché. « Tu vas me dire ce que tu veux boire, on va s’asseoir et tu vas me raconter. » Dieu sait qu’il n’était pas loquace dès qu’il s’agissait de jouer les grandes épaules conciliatrices… mais il savait faire des exceptions pour des personnes proches. Après tout, ce n’est pas comme s’il n’avait pas le meuble à alcool le plus blindé de tout l’immeuble, le bougre !
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MessageSujet: Re: wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ EmptyVen 28 Déc - 18:53

Wayne & Lindsay




Encore une nouvelle dispute entre eux. Enfin, dispute..accrochage plutôt. Lindsay en était arrivée au point où elle n'essayait même plus d'obtenir gain de cause. Dès que cela dégénérait entre son père et elle, elle essayait de couper court à la conversation, espérant éviter la dispute. Ce n'était pas la joie entre eux. Cela ne l'avait jamais vraiment été d'ailleurs. Il n'avait jamais prit le temps de s'occuper de ses enfants, n'ayant de père que le nom. D'ailleurs, Lindsay le voyait plus comme son géniteur que comme son père. Il n'était pourtant pas méchant, mais il ne faisait aucun effort pour s'interesser à la jeune femme. Ils n'avaient aucun point commun, si ce n'est un fort caractère, d'où de nombreuses disputes. Et plus elle grandissait, plus Lindsay avait du mal à le supporter. Ce n'était plus les disputes mais presque tout ce qu'il pouvait faire ou dire. Tout l'exaspérait. Et elle enviait ainsi sa grande soeur d'être indépendante et de ne plus avoir à supporter tout cela. C'était d'ailleurs bien pire à supporter pour Lindsay depuis que Serena était partie. Encore, cela se passait plutôt bien lorsque sa mère était là... Elle servait de « tampon » entre les deux.. Mais lorsqu'elle n'était pas là, Lindsay savait pertinemment que, quoi qu'elle dise ou fasse, elle serait en tort. Elle passait donc le plus clair de son temps dans sa chambre, ou dehors, évitant ainsi tout contact avec son père.
Mais elle ne pouvait l'éviter éternellement et, bien évidemment, ce soir là, lorsqu'elle se retrouva avec lui, un nouveau conflit éclata. Rien d'important. Mais qui rendait le gouffre qui les séparait encore plus profond.
Elle préféra donc, avant que cela ne parte totalement en live, partir de chez elle. Ce n'était pas une fugue, juste une sortie. Il n'y prêta aucune attention, malgré l'heure plutôt tardive et la laissa ainsi sortir. Lindsay, ayant le moral dans les chaussettes, ne savait où aller. Loin de lui. C'était tout. Elle envisagea alors d'aller chez Wayne. Elle le connaissait désormais depuis de nombreuses années puisqu'il était interne à l’hôpital lorsqu'elle et certaines personnes de son entourage furent hospitalisées. Il avait d'ailleurs toujours été là pour elle et elle le voyait presque comme un second père. Bien qu'il ait quasiment l'âge de Serena, la soeur de Lindsay.
Elle alla donc chez lui, espérant qu'il ne travaillerait pas. Malheureusement pour elle, cela semblait être le cas puisqu'il n'y avait personne chez lui. Elle attendit donc patiemment quelques bonnes dizaines de minutes. Après tout, elle était déjà mieux ici que chez elle. Elle s'asseya donc sur le pallier, adossée à la porte. Elle hésita à l'appeler mais n'osa pas le faire, de peur de le déranger. « Lindsay ? » Elle releva alors la tête et afficha un grand sourire en le voyant. Il était finalement là ! Elle se releva alors, frottant rapidement le derrière de sa veste et de son pantalon. « J'te dérange pas ? » demanda-t-elle d'une petite voix hésitante. Après tout, cela n'était pas dans ses habitudes de débarquer chez les gens à une heure si tardive. « Quelque chose cloche ? » Elle baissa légèrement le regard en esquissant une petite moue. « Disons que j'ai pas vraiment le moral... » A cause de son père, mais pas seulement. Il y avait tellement de choses qui se bousculaient dans sa tête. A commencer par son célibat qui commencer à être long... Trop long. Surtout face au bonheur qu'elle voyait chez sa soeur et Vitaly... Bref, elle savait qu'elle pouvait se confier librement à Wayne et qu'il ne la jugerait pas. Il ouvrit alors la porte et entra, suivit de la jeune femme. Cette dernière était trempée puisqu'elle avait patienté de longues minutes sous la pluie. Il lui mena donc une serviette, qu'elle ne put refuser. « Tu vas me dire ce que tu veux boire, on va s’asseoir et tu vas me raconter. » Elle acquiesça tout en se séchant un maximum avec la serviette. « C'est gentil..Qu'est-ce que tu as à boire ? » demanda-t-elle. Elle n'était pas du genre à venir pleurer, chercher du réconfort pour un rien. Certes, elle était très sensible et susceptible, mais elle n'aimait pas jouer les grandes malheureuses, gardant généralement ses problèmes pour elle. Mais ce soir, elle avait besoin de parler et savait que Wayne était la personne idéale pour cela...
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MessageSujet: Re: wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ EmptyVen 28 Déc - 20:59

Wayne & Lindsay

❝ don't listen a word they say ❞

    C’est drôle, mais la gent féminine trouvait facilement l’épaule de Wayne on ne peut plus réconfortante. Il n’était pourtant pas éloquent et pesait chacun de ses mots pour ne pas en dire un seul de trop. Non pas qu’il sache s’économiser, mais plutôt qu’il soit du genre à ne pas faire et à ne pas dire des choses n’ayant strictement aucun sens pour lui. Anna le lui reprochait suffisamment, bien qu’elle ait tout à fait conscience de la véritable bonté de son frère jumeau. Il ne serait pas devenu médecin dans le cas contraire, et ne veillerait pas sans relâche à son chevet tout en priant pour qu’elle ne finisse par se débarrasser de sa fichue leucémie, en oubliant de vivre sa propre existence au passage. Un étrange lien les liaient, à vrai dire. Inexplicablement, il était plus expansif, plus présent qu’avec n’importe qui… de même, il avait fini par céder et rentrer chez lui uniquement parce qu’elle avait moult insisté ; sans quoi, Lindsay n’aurait pas eu l’opportunité de se délecter de son oreille attentive, de ses bras disponibles et de ses grandes phrases on ne peut plus réconfortantes. Il la laissa donc s’installer, sans la quitter des yeux afin de s’assurer qu’elle n’allait pas de sentir mal, et laissa échapper un rire bref mais intense face à sa question : à chaque fois qu’elle avait l’audace de venir le trouver, son interrogation était la même. Comme à chaque fois, sa réponse serait probablement semblable à toutes celles qu’il avait bien pu lui formuler jusque là : « je ne bois pas de la gnôle de mauvaise qualité si telle est ta question ! » Il s’approcha cependant du bar qu’il avait trafiqué avec ses blanches mimines de neurochirurgien en vue de lui présenter la collection impressionnante d’alcools en tous genres se trouvant exposée à l’intérieur. « Whisky irlandais, scotch, bourbon, rhum, cachaça… je dois même avoir de la vodka frappée au frigo et de quoi faire un cocktail si c’est ce qui te branche. Dis-moi et je te sers ! » Il esquissa un sourire avant de s’emparer de SA bouteille de scotch quarante ans d’âge, un cru parmi les crus, coutant une petite fortune et dont il ne se régalait qu’une fois aux bords du suicide. En l’occurrence, ce n’était aucunement la présence de Lindsay qui lui procurait ce réflexe étrange, mais plutôt l’état de santé préoccupant de sa jumelle. Lui aussi avait besoin de se remettre.

    « Qu’est-ce qui fait que tu n’as pas le moral, dis-moi ? Un homme à qui il faut refaire le portrait à grands coups de scalpel ou simplement ton vieux qui fait encore des siennes ? » Inutile de la gratifier de son habituel sens de la formule, son père ne méritait aucune expression pompeuse. Il méritait plutôt des coups de latte dans la gueule, c’était une affaire plus qu’entendue. Il s’adossa donc à son bar, l’air pensif, attendant d’une part les instructions de Lindsay quant à son souhait de boisson mais également qu’elle ne s’ouvre un peu plus à lui quant à son manque cruel de moral… « S’il faut employer les grands moyens, j’ai une collection de bluettes absolument top. Héritage d’Anna… ma sœur. Je ne m’en vante pas car ce genre de film n’est pas ma tasse de thé, mais je peux faire cette exception pour toi ! »
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MessageSujet: Re: wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ EmptySam 29 Déc - 16:07

Wayne & Lindsay




Lindsay avait bien plus l'habitude d'écouter les problèmes des autres et de les réconforter plutôt que de parler de ses propres problèmes. Elle n'aimait pas parler d'elle, se confier. Et en général, lorsqu'elle le faisait, c'était auprès de sa soeur. Mais il y avait tout de même des choses qu'elle ne pouvait pas évoquer avec Serena. Comme par exemple son attirance pour Vitaly, son mari. Mais depuis quelques temps, ce n'était plus à Serena qu'elle se confiait mais à Wayne. Il était, en quelques sortes, le père qu'elle n'avait jamais eu. Et elle savait qu'elle pouvait tout lui dire sans redouter quoi que ce soit. Puis, elle se confiait mais demandait aussi des conseils, etc.. Elle avait avec lui bien plus de complicité qu'elle n'avait pu en avoir avec son père. Et évidemment, à chaque fois qu'elle n'allait pas très bien, elle allait le voir car il arrivait toujours à lui redonner le moral. Tandis qu'elle s'installait en lui demandant ce qu'il avait à lui offrir, elle laissa un léger rire s'échapper en entendant la réponse du chirurgien. « je ne bois pas de la gnôle de mauvaise qualité si telle est ta question ! » Elle leva les yeux au ciel en esquissant un léger sourire. « Je n'ai jamais dit cela... » Alors qu'il sortait des bouteilles et alcools en tout genre, elle s'approcha du bar afin de voir ce qu'il lui proposait. . « Whisky irlandais, scotch, bourbon, rhum, cachaça… je dois même avoir de la vodka frappée au frigo et de quoi faire un cocktail si c’est ce qui te branche. Dis-moi et je te sers ! » Elle grimaça légèrement avant de poser à nouveau son regard sur lui. « Je bois quasiment jamais d'alcool, tu sais.. Donc si t'as quelque chose de pas très fort, je veux bien... » Le quotidien de beaucoup de jeunes de 17 ans était fait de fêtes et excès en tout genre. Pas celui de Lindsay. Certes, il y avait d'un côté ses parents qui veillaient à ce qu'elle ne fasse pas n'importe quoi. Mais ceux-ci lui laissaient quand même une certaine liberté et elle pourrait, de toute évidence, sortir et faire plus souvent la fête si elle le voulait. Sauf que Lindsay n'avait jamais été comme les jeunes gens de son âge. Elle était bien plus raisonnable et n'aimait pas spécialement faire la fête. Non, définitivement, Lindsay ne vivait pas dans le même monde que les gens de son âge. Et pour cause, elle était beaucoup plus mature qu'eux. Quoi qu'il en soit, elle n'avait touché qu'à de rares occasions à l'alcool, cela ne la tentait pas vraiment. Et elle estimait qu'il n'y avait pas besoin d'être totalement bourré pour être heureux. Mais, vu les circonstances, elle n'était pas contre un petit verre. En évitant tout de même les alcools trop forts. « Qu’est-ce qui fait que tu n’as pas le moral, dis-moi ? Un homme à qui il faut refaire le portrait à grands coups de scalpel ou simplement ton vieux qui fait encore des siennes ? » Elle laissa apparaître un léger sourire en entendant la première partie de la phrase. Même si cela lui rappela qu'elle n'avait toujours aucun homme dans sa vie. Mais le problème actuel n'était pas tant cela, mais plutôt sa relation avec son père, comme l'avait si bien deviné Wayne. « J'le supporte vraiment plus... Ma mère est partie pour son boulot y a une semaine depuis, on est que tous les deux et ça part en live pour un rien... Comme toujours, quoi.  Plus le temps passe, plus j'ai hâte de me barrer...» confessa-t-elle. Le père de Lindsay avait toujours préféré Serena, sa première fille. De même, tout ce que pouvait dire ou faire la mère de Lindsay était bien. A l'inverse, tout ce que faisait Lindsay était mal. Il suffisait qu'elle demande quelque chose pour qu'il le refuse, alors qu'il l'aurait sans doute accepté si cela venait de Serena ou de leur mère. Et évidemment, dès qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas dans la maison c'était Lindsay qu'il accusait. Et la jeune femme n'ayant pas toujours un très bon caractère s'emportait facilement face à cette injustice. Le pire dans tout cela, c'est qu'ils n'avaient quasiment rien à se dire. Il ne faisait aucun effort pour s'intéresser à elle, à ses études ou encore à ce qui lui plaisait. Cela avait toujours été ainsi et elle avait apprit à s'en contenter, mais cela n'était pas toujours simple...« S’il faut employer les grands moyens, j’ai une collection de bluettes absolument top. Héritage d’Anna… ma sœur. Je ne m’en vante pas car ce genre de film n’est pas ma tasse de thé, mais je peux faire cette exception pour toi ! » Elle sourit légèrement. « Non, ça devrait aller quand même.. D'ailleurs, comment va-t-elle ? » Wayne avait déjà évoqué sa soeur et Lindsay savait dans quel état elle se trouvait. Alors forcément, elle prenait des nouvelles dès qu'elle le pouvait, espérant qu'elles seraient bonnes.
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MessageSujet: Re: wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ wayne&lindsay ❝ don't listen a word they say ❞ EmptyDim 30 Déc - 23:29

Wayne & Lindsay

❝ don't listen a word they say ❞

    C’est non sans esquisser un petit sourire malicieux que Wayne se rendit dans sa cuisine, ouvrit son frigo et ne revint dans le salon qu’une fois sa trouvaille en main. « En fait… j’ai une invention pas trop mal qui s’appelle Coca-Cola : ça ne saoule pas et c’est parfait pour calmer les esprits. » En vérité, si le Coca était préconisé en cas d’important mal de tête ou de gastro récalcitrante, ça ne l’était pas nécessairement en vue de « calmer » un tempérament déjà sur les nerfs. Mais tant pis, comme tout ce qui comportait du sucre, cela ne pouvait pas faire de mal. Il attrapa donc un verre dans son immense vaisselier et servit généreusement son invitée tandis qu’elle se confiait, petitement mais sûrement, à son oreille désormais on ne peut plus attentive. Bien évidemment, Wayne fronça légèrement les sourcils à l’entente de ses dires : ainsi, il s’agissait bien de son père, une fois encore. Inutile de préciser qu’il leva les yeux au ciel d’exaspération, non pas à cause de la réaction de Lindsay, qu’il trouvait tout à fait logique de son point de vue, mais plutôt de celle de son géniteur… n’avait-il donc de père que le nom ? Très étrangement, le neurochirurgien avait l’impression de se retrouver en face du sien, peu après la mort de sa femme. Celui-ci s’était complètement désintéressé de ses deux enfants, laissant à Wayne la primeur de venir en aide à sa jumelle malade. Il était impossible pour lui de décrire toute la rancœur que lui évoquait le simple souvenir de son visage insupportablement souriant. Il ne fallait surtout pas demander au jeune homme la raison pour laquelle il avait rapidement décidé de reprendre le nom de famille de sa mère après sa mort… l’évidence ne pouvait qu’être plus véridique. Hélas, il n’y aurait pas que Lindsay à devoir passer par la case « confidence » ce soir, surtout face à la question que son invitée venait de lui poser sur sa sœur… il était adorable de s’inquiéter de l’état de santé de celle-ci, mais ce genre d’interrogation lui provoquait toujours la même sensation bizarre ; comme si un poignard s’enfonçant très, très lentement dans son cœur déjà plus que meurtrit. « Je voudrais pouvoir te dire qu’elle pète le feu et pourra rentrer bientôt… mais malheureusement, ses derniers examens n’étaient pas bons du tout. Son doc refuse de la laisser sortir, et elle pète une durite, tu la connais, c’est une fêtarde déraisonnable avant tout… à plusieurs reprises j’ai essayé de mettre un coup de fouet à son moral en l’emmenant un jour à la campagne avec la Porsche, en l’invitant à m’accompagner à une soirée de gala… celle-ci était chiante comme la pluie, mais au moins, elle a vu du monde. Je suis un peu à court d’arguments et de solutions… on va donc parler d’autre chose. » Ce n’était pas une suggestion, pas alors que son visage s’était soudainement assombrit.

    Wayne se rapprocha de Lindsay et, une fois qu’il lui eut tendu son verre, remua légèrement le sien avant de se délecter d’une longue gorgée pour mieux s’asseoir sur un fauteuil juste en face de son invitée. « Ton père est un abruti de première… c’était pour quoi votre dispute cette fois ? Et Serena, elle n’a pas moyen de faire un peu tampon entre vous deux le temps que tu ne puisses partir de chez toi ? » Wayne aurait bien proposé de lui rendre visite afin d’arrondir les angles, mais il n’était pas certain que cela serve à grand-chose. Pourtant, il était plutôt doué lorsqu’il s’agissait de faire de longs discours inspirés… « Tu peux rester quelques jours ici si tu le souhaites. Je ne suis pas souvent là, tu ne m’auras donc pas sur le dos, et j’avertirai ton père moi-même. Cela pourrait… t’oxygéner un peu l’esprit. Je connais ce genre de situation, ce n’est pas pour rien que j’ai pris le nom de famille de ma mère ! Russe, c'est plus exotique. » Mais cette histoire, il ne lui en avait jamais parlé. Il ne valait mieux pas, sans doute.
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