DARYL & SELINA ❝ all eyes on us ❞

Aujourd'hui, c'était sortie au Zoo. Depuis que le mois de décembre était arrivé, il faisait de plus en plus frais, voire même froid et je limitais les sorties pour Nolan. Seulement aujourd'hui, la température avoisinaient les cinq voire dix degré au meilleur de la journée et je savais que si je voulais sortir, c'était maintenant ou jamais. Mon fiston adorait jouer avec ses animaux en plastique et en peluche alors je n'avais pas hésité une seule seconde sur le lieu de notre sortie d'aujourd'hui. L'attachant dans son siège auto à côté de moi, je me dirigea rapidement vers le Bronx et plus précisément le Zoo. J'espérais que le bambin allait apprécier cette journée mais qu'il allait aussi en profiter pour s'épanouïr et parler. Nolan avait plus d'un an et il ne marchait pas, il ne parlait pas, rien. Enfin, juste avec moi puisque dès qu'il était seul avec Maxime ou Anjel, monsieur racontait et racontait. Je ne savais pas ce qu'il avait avec moi mais selon le pédopsychiatre, c'était sa façon de me montrer que quelque chose manquait. Quoi ? Je n'en savais rien... J'avais une petite idée mais il était strictement hors de questions que je contacte Daryl aujourd'hui, demain ou même plus tard. Il n'avait pas voulu d'enfants, je n'allais pas lui imposer maintenant et Nolan n'avait pas son mot à dire. Ici, c'était moi le chef, qu'il le veuille ou non.

Une fois arrivée au lieu que je voulais atteindre, je rajusta son petit bonnet sur les oreilles de mon fils ainsi que son écharpe. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres et je pris rapidement une photo de l'enfant. On dirait un vrai petit esquimau, c'était vraiment mignon... Une fois dans la poussette, la visite des animaux commença rapidement. Je me demandais comment ces animaux faisaient pour ne pas mourir de froid mais je compris rapidement qu'une fois l'hiver arriver, la plus part d'entre eux étaient dans des emplacements protégés par le froid. Eh oui, sinon le lion il se gèle les crocs dehors... De même pour le loup. Tous ces animaux me faisait une peur des dieux mais Nolan adorait ça. Pour la première fois depuis un bon bout de temps, je l'entendais gazouiller – il faisait toujours la tête, monsieur était capable de parler un minimum – et imiter le bruit du lion. J'avais presque peur que ce dernier s'énerve et tente del'avaler tout cru mais ce n'était pas le cas. Moi qui pensait que ces animaux avaient peur des enfants parce que, justement, ils faisaient du bruit... Il semblait que je n'ai pas compris grand chose, pour ne pas dire rien, à tout ce que Daryl ou bien Roméo m'avait appris lors de mon arrivée sur le sol américain. Continuant la visite pendant une bonne heure, je rêvais de donner du pop-corn aux biquettes un peu plus loin et m'arrêta donc quelques secondes à un stand. Au loin, je pouvais entendre les lions de mer rire et frapper dans leurs nageoires. Cela m'étira un sourire et je me reconcentra rapidement sur le vendeur de pop-corn. Marchandise en mains, je glissa les yeux sur la poussette de Nolan et lui tendit le paquet mais personne n'attrapa. Ronchonnant légèrement, je me posa devant cette dernière et poussa un cri ! Il n'était plus là ! Mon bébé avait été kidnappé ! C'était la seule solution que je voyais puisqu'il ne savait pas marcher. Paniquant, je tentais de respirer calmement puisqu'avec ma déformation des poumons, j'allais rapidement tomber dans les pommes. « Mon fils. Nolan... » J'agrippa la poussette, toujours paniquée comme pas possible et cria à moitié « Il est habillé d'une veste rouge, un bonnet de la même couleur et une écharpe blanche ! » Les autres usagers étaient très calmes et me montrèrent un chemin du bout du doigt. J'en entendais même dire que j'étais une mauvaise mère de ne pas faire attention à mon fils mais je ne leur porta aucune attention. Courant vers le point donner, je vis ma petite tête blonde applaudir les otaries. « Nolan ! » hurlais-je comme une furie. Le petit se tourna, éclata de rire et regarda les animaux. Il dit « Maman » et se laissa tomber comme un déchet sur le sol. J'allais le tuer, l'étriper, lui faire la peau ! Il avait marché jusqu'ici, papoter avec ces animaux sans poils et se laissait tomber dès que je pointais mon nez. Soupirant, je le posa sur sa poussette et tenta de trouver un fautif à tout cela. Lorsque je croisa le regard de Daryl, je sursauta et fis un pas en arrière. Ce n'était pas possible, pas du tout possible... Je sentais que Nolan me tirait sur la robe mais j'étais incapable de bouger. Je n'avais rien dis à Daryl et voilà qu'il découvrait lui même qu'il avait un fils... De mieux en mieux.

Journée zoo aujourd’hui. Daryl avait son matériel et en voiture, il partit jusqu’au Bronx. Une fois sur place, il écouta les employés du zoo donner la liste des animaux à soigner en priorité. Le froid était là et certain avaient besoin de plus d’attention que d’autres. La journée commença donc par les animaux à plumes. Oiseaux en tout genre. Perroquet, flamant rose, hiboux et chouettes. Bref, pas mal de boulot. Puis, il passa aux animaux à poils. Les lions, les tigres, les loups. Le zoo faisait toujours en sorte de leur confectionner des abris sûrs et chauds. Ils les avaient toute l’année, mais ils en avaient surtout besoin quand le froid venait atteindre la ville. Les animaux étaient tous en bonne santé et les bébés qui étaient nés quelques mois auparavant semblaient se faire à cette vie avec plaisir. Vint finalement le tour des animaux marins. Daryl commença par les pingouins et il s’amusa de voir les gens le regarder et se demander ce qu’il était en train de faire. Pour aller dans l’eau, il avait une combinaison spéciale, mais il ne mettait que le bas. Oui, il avait froid en restant torse nu, mais ça ne le dérangeait pas. Il aimait bien le froid. Après les pingouins, il passa aux phoques et s’amusa de les voir frapper dans leurs pattes. Un seau de poisson avec lui, il vérifia leur corps. Ils n’étaient pas blessés, donc ça allait. C’est alors qu’il entendit un enfant rire et en se retournant, il vit un petit garçon. Ce dernier semblait apprécier les phoques. Du coup Daryl en profita et vit plus de personnes venir voir. Il lança un poisson en l’air et vit deux phoques venir pour le récupérer. C’était amusant de les voir chercher à manger. Puis, Daryl leva le bras et les phoques levèrent une patte. Levant le deuxième bras, ils levèrent leur seconde patte. Puis, il se laissa tomber dans l’eau et les phoques en firent autant. Il n’était pas dresseur, mais les animaux avaient confiance en lui. Sortant la tête de l’eau, il les vit tranquilles, allongé à le fixer. Tournant ensuite la tête vers les gens, ces derniers semblaient souriants et Daryl entendit une femme crier comme si leurs vies en dépendaient, mais il ne fit pas attention plus que ça. Surprit, il vit le petit garçon appeler sa mère et tomber. Fronçant les sourcils, il se demandait pourquoi le petit faisait ça, mais ce qui le choqua le plus fut de voir qui était la mère du petit. Selina. Ca faisait très longtemps qu’il ne l’avait pas vu, mais voir qu’elle avait un fils était plus que surprenant. Se recevant alors un coup de patte en pleine tête, il haussa un sourcil et vit les autres phoques frapper leurs pattes. Du coup Daryl tomba dans l’eau et il entendit les gens rire. Il remonta rapidement et vit le petit garçon de Selina qui rigolait avec ce qu’il venait de voir. Amusé Daryl se mit à sourire et finalement il laissa la quantité de poissons pour le repas de chaque phoque. Puis, sortant de l’eau, il apprécia l’employé du zoo qui lui donna une serviette. Se séchant, il alla vers les visiteurs et se rapprocha de Selina qui semblait assez crispé.

Salut.

Nolan qui était dans la poussette le fixait, puis regardait sa mère. Il devait sentir qu’il y avait quelque chose et l’anglais li ne savait pas vraiment quoi dire à la jeune femme. Du coup, il se mit accroupit face au petit garçon.

Je m’appelle Daryl. Je suis une connaissance de ta maman.

Il avait pensé dire ami, mais après tout ce qui s’était passé, il doutait de leur amitié. Le petit garçon resta le fixer et Daryl se mit à lui sourire.

Tu t’appelles comment ?

Me retrouver face à face avec Daryl ne me plaisait guère. Je me sentais mal à l'aise, perdue et surtout confuse. Je ne l'avais plus vu depuis le jour où je lui avais annoncé que j'étais enceinte et qu'il m'avait répondu ne pas vouloir d'enfant. Ce jour là, mon monde s'était écroulé et j'étais partie de chez lui aussi rapidement que possible, lui faisant vainement croire que j'avais avorté et qu'il avait gâché ma vie. Seulement, je n'avais pas avorté et Nolan en était la preuve vivante... Je me voyais déjà me confondre en excuse pour déguerpir de là mais mon fils – notre fils – était tellement heureux et concentré devant le petit spectacle des lions de mer que je n'osais pas bouger, de peur de l'entendre faire une crise de nerfs. Les larmes de crocodile, ça le connaissait plutôt pas mal et j'avais beau détester cela, ça éclatait plutôt le bambin. Perdue dans mes pensées, j'étais perturbée lorsque je vis Daryl à quelques mètres de moi, non centimètres. Le voyant s'abaisser au niveau de la poussette et donc de Nolan, je cramponna cette dernière, prête à partir dès que je le pourrais. Tentant de garder mes forces et ma dignité, je faillis fondre en larmes lorsque j'entendis Nolan répondre à la question de son père. « Nolan ! » Et voilà que mon fils parlait à un inconnu – du moins pour lui – alors qu'il ne décrochait pas un mot avec moi... Même pas maman ou son propre prénom d'ailleurs... J'avais enfanté une tête de mule qui choisissait allègrement à qui parler. Le voyant se débattre dans la poussette, je ne bougea pas. Il avait réussi à se détacher une fois et aurais bien la facilité de le faire une seconde fois. Mes yeux étaient toujours rivés sur l'anglais qui était toujours là, torse nu alors qu'il faisait cinq à six degré. Soupirant, je souleva Nolan et le remis assis correctement avant de le détacher de moi même. Daryl n'avait sûrement pas osé alors que ce n'était pas l'envie qui lui manquait comme je pouvais le voir dans ses yeux. Nolan se mit debout, tapa légèrement sur le genou de l'anglais et se colla aux vitres pour regarder les animaux nager devant lui. Daryl était toujours là, accroupi et, dans un souffle, je dis « Tu vas choper la mort comme ça Daryl, couvre toi » Etait-ce mon instinct maternel qui pointait le bout de son nez ? J'en doutais pas mal mais je n'avais jamais oublié l'anglais... Nous avions vécu tellement de choses ensemble, j'avais passé tellement de temps avec lui et surtout, je lui devais tellement que j'en étais toute bouleversée... Regardant Nolan, je dis « Chéri, tu restes là c'est clair » Le petit garçon se retourna et me fit 'oui' de la tête. Me laissant tomber sur les marches de l'escalier qui menait aux sièges, je souffla légèrement avant de me recroqueviller sur moi même. Je ne pouvais pas aller plus mal, c'était impossible. « Pourquoi est-ce qu'il me fait ça ? » lançais-je rapidement. De qui je parlais ? Je n'en savais trop rien moi même... Peut être bien de Daryl puisqu'il revenait quand je l'attendais le moins... Ou bien Nolan qui communiquait avec moi au moment même où il découvrait son père... C'était déboussolant comme jamais et je savais que ce n'était que le début des festivités...

A l’écoute du prénom du petit garçon, il hocha la tête positivement.

Enchanté Nolan.

Le petit se mit alors à bouger dans la poussette. Daryl l’aurait bien aidé, mais il préféra ne pas faire un mouvement. Mais Selina finit par aider son fils et le petit vint près de l’anglais pour regarder par la vitre les animaux qui s’amusaient et mangeait tranquillement. A l’écoute des propos de la jeune femme, il baissa les yeux sur son torse. Il n’avait en effet que la serviette autour de son cou. Se relevant, il vérifia que le petit était toujours à la vitre et il tourna la tête vers Selina qui semblait très mal. Il se disait que c’était à cause de lui, vu qu’ils se revoyaient pour la première fois depuis leur rupture. Nolan restait contre la vite et Daryl regarda la jeune femme s’asseoir. En entendant ce qu’elle disait, il pensait que c’était uniquement pour lui. Il ne savait pas que le petit garçon faisait des siennes depuis un moment.

Ca doit être moi ce "il" je suppose.

Se passant une main dans les cheveux, il ne savait pas vraiment quoi dire à la jeune femme. Du coup en regardant Nolan tout sourire devant les phoques, il décida de parler de lui.

Tu as refais ta vie, c’est une bonne chose.

Il avait un sourire crispé. En même temps, il se voyait mal lui dire qu’elle aurait dû l’attendre. C’est lui qui avait dit qu’il ne voulait pas d’enfant et c’était elle qui lui avait dit qu’il avait gâché sa jeunesse. Soupirant doucement, il ne voyait vraiment pas quoi lui dire, du coup, il se mit accroupit et regarda le petit garçon.

Tu aimes les crocodiles ?

A la grimace du petit, il comprit que ça n’était pas trop ça.

Et pour les tortues ?

Le petit garçon se mit alors à sourire.

Je dois aller m’occuper des crocodiles et des tortues. Tu veux venir voir ?

Le petit garçon hocha la tête rapidement, avant de se stopper et de regarder sa mère.

Cocodiles et totues maman !

Daryl leva la tête vers la jeune femme. Elle pouvait refuser et il comprendrait parfaitement, mais ça lui laisserait au moins le temps de réfléchir à quoi dire à la jeune femme. Il était content de la revoir et il fallait qu’il trouve un sujet de conversation. Mais pour cela, il avait besoin de temps et s’ils l’accompagnaient pour voir les animaux, il aurait le temps de réfléchir à un sujet de conversation.

« Ca doit être moi ce "il" je suppose » Levant les yeux vers Daryl, je me retins de ne pas hurler que mon monde ne tournait pas autour de lui et qu'il n'était plus ma priorité. Seulement, je ne voulais pas faire de scène devant Nolan et encore moins alors qu'il était souriant et heureux. « Désolée de te décevoir mais 'il', c'est mon fils » Notre fils. J'aurai tellement voulu préciser cette petite chose mais je ne me sentais pas prête, loin de là même. Nolan pouvait très bien être le fils de quelqu'un d'autre. J'avais fais croire à l'anglais que j'avais avorté et j'aurais très bien pu retomber enceinte dans la foulée. Je tentais de me convaincre de cela tout en pensant que c'était mathématiquement impossible de tomber enceinte dans la foulée. « Tu as refais ta vie, c’est une bonne chose » Le regardant, je souffla fortement. Mon envie ? Qu'il entende plus que bien que j'étais exaspérée de tout cela. À quoi s'attendait-il ? À ce que je me laisse mourir puisqu'il avait décidé qu'il ne voulait pas d'enfant ? J'avais bien trop de caractère pour que cela soit possible. J'avais vu ma mère partir à la dérive des années durant et je ne comptais pas faire la même chose une nouvelle fois, c'était hors de question. Je voulais vivre ma vie et ne pas la laisser suivre son cours en tant que spectatrice. « Toi aussi » lançais-je, plutôt froidement. Je n'avais guère avant de passer mon après-midi à parler avec l'anglais alors que mon coeur se tortilla dans tous les sens lorsque je voyais Nolan rire et gambader le long du bassin... Il n'avait plus tenu debout depuis près de trois mois et voilà que là, il marchait comme si de rien était... Ce bambin tentait de me tester, de me pousser à bout et je n'aimais pas vraiment cela. Pouvais-je y faire quelque chose ? J'en doutais presque... Laissant Daryl s'approcher de son fils sans trop broncher, j'écoutais quand même ce qu'il disait au petit... Il avait du comprendre que ce bout de chou était son fils et j'espérais juste qu'il n'allait pas lui dire comme ça... Nolan ne comprendrait rien mais tout de même... Je n'avais guère envie qu'il comprenne trop vite ce que j'avais fais. De nombreuses fois, je me demandais comment j'allais réussir à expliquer à mon fils que son père n'avait pas voulu de lui pour x ou y raisons ? J'espérais fortement que Nolan ne me poserait pas trop de questions, pas trop vite, sinon j'allais rapidement devenir folle à lier et m'emmêler dans mes mensonges, très mauvaise menteuse que j'étais. Une voix me sortit de mes pensées. C'était Nolan qui s'adressait à moi. « Cocodiles et totues maman ! » Souriant largement au bambin, je me leva et fis comme si tout allait dans le meilleur des mondes. Il était strictement interdit de montrer mon malaise à mon fils. Il allait bien, il était enfin un petit garçon 'normal' et je ne voulais pas gâcher tout cela. L'attrapant et le posant dans poussette, je dis « On y va mais pas longtemps mon cœur ! J'ai acheté du manger pour les biquettes ! » Mais qu'est-ce qu'il en avait à faire de mon pop-corn et de mes chèvres quand il allait pouvoir approcher une tortue et pourquoi pas glisser ses petits doigts sur sa carapace mouillée ? J'avais vraiment l'air ridicule à côté de ce que Daryl pourrait lui proposer de faire... Soupirant légèrement, je sentais mon estomac et mon cœur se tordre dans tous les sens... Comment pouvait-il me faire ça ? Allait-on jouer à qui sera le meilleure parent ? Franchement, je ne l'espérais pas... Croisant le regard de Daryl, je dis « Il faut aussi que tu te balades torse nu pour aller soigner tes tortues ? » Pour une fois, ma question n'était pas si assassine que cela... « Parce que c'est pas tout mais on est tous emmitoufflé dans nos écharpes, mentaux et bonnets et toi tu t'exhibes » Etais-je jalouse du fait que les trois quart des femmes dans le coin se retournait pour regard l'anglais ? Peut être un peu mais il ne fallait pas compter sur moi pour l'avouer. J'étais toujours attachée à Daryl et me retrouver dans cette position me rendait toute étrange... Mais aussi distante.

Un hochement de tête à la réponse de la jeune femme et il baissa les yeux. Il s’était planté en beauté dit donc. Du coup, il ne dit rien avant de regarder le petit garçon. Il indiqua à la jeune femme que c’était bien qu’elle ait refait sa vie, même s’il pensait le contraire.

Pas vraiment.

C’est vrai que lui n’avait pas vraiment refait sa vie. Il restait le même. Il n’avait personne côté cœur et pas d’enfant. Donc bon, sa vie était restée la même, au détail prêt qu’il avait perdu la femme qu’il aimait. Allant voir Nolan, il lui proposa d’aller voir les crocodiles. Mauvaise pioche, du coup, il opta pour les tortues qui furent plus acceptées. Souriant, le petit demanda à sa mère d’aller voir ces animaux là. Selina accepta la chose. Se redressant Daryl resta près d’eux, indiquant le chemin, tout en écoutant la jeune femme parler. Baissant les yeux à nouveau sur lui, il n’avait pas froid donc il en avait complètement oublié qu’il était torse nu.

Je m’exhibe ?

Il ne s’était pas attendu à un tel mot.

C’est juste que je vais dans l’eau et je préfère être torse nu plutôt que de porter une combinaison de plongée.

C’est vrai qu’il n’y avait normalement que ses jambes qui allaient dans l’eau. Mais l’attention du jeune homme fut amené à regarder Nolan qui grimaçait en voyant les crocodiles pas loin. Amusé, il regarda Selina, mais cette dernière ne souriait pas du tout. Du coup, il arrêta de sourire et il se racla la gorge, leur indiquant le meilleur endroit pour qu’ils voient tout. De son côté, il partit voir un employé qui lui donna la nourriture pour crocodile, à mettre près de la porte. Ensuite Daryl se protégea mieux. Il fallait cette fois-ci autre chose qu’un torse nu surtout si le crocodile venait à le croquer. Une fois près, il vit Nolan resté dans sa poussette, pas près à en descendre ici. Entrant près des crocodiles, il commença par les bébés qui étaient dans un coin tranquilles, avant de voir les adultes. Les petits, ça allait et il en amena près de la vitre. Nolan semblait réceptif aux bébés. Daryl lui donna quelques indications sur les bébés et il alla les remettre à leurs places. Puis, vint le tour des adultes. Se mettant derrière un, il savait que ce dernier l’avait repéré depuis un moment. Du coup, il attrapa dans sa poche un petit lien. S’asseyant sur le crocodile, de dernier chercha à ouvrir la bouche, mais rapidement Daryl ‘immobilisa et mit le lien autour de sa bouche pour qu’il ne puisse plus l’ouvrir. Cherchant des problèmes éventuels, il passa aux deux autres adultes présents. Un avait une blessure à la patte. Indiquant cela à l’employé, ce dernier expliqua qu’il allait chercher de quoi s’occuper du crocodile. Restant sur l’animal, il ne bougea pas d’un poil, fixant son regard sur la bouche au cas où le lien casse. L’employé fut de retour avec deux autres collègues et ils mirent l’animal dans une boîte pour pouvoir aller le soigner. Daryl expliqua qu’il allait voir les tortues et ensuite il s’occuperait du crocodile. Sortant de là, il enleva ses protections, les remettant à leurs places et il alla vers Nolan qui était de retour dans sa poussette.

Totues !

Souriant, le vétérinaire regarda Selina qui ne semblait toujours pas contente qu’il soit là.

Je devrais aller m’occuper du crocodile d’abord. De toute façon, ta maman préfère aller voir les biquettes, donc vous devriez faire ça.

Levant les yeux vers la jeune femme, il ne savait pas quoi lui dire. Alors, il improvisa.

Content de t’avoir vu.

Il esquissa un sourire et haussa les épaules.

A une prochaine fois sans doute.

Alors qu’il faisait demi tour, il entendit Nolan chouiner et demander à aller voir les tortues, mais l’anglais préféra continuer de marcher, ne voulant pas se retourner. Selina était la mère de ce petit garçon, donc c’était elle qui dirigeait les choses, lui n’avait rien à dire.

Aussi dure que cela pouvait être, je tentais de ne pas hurler sur Daryl de faire comme si de rien n'était, de jouer à moitié avec Nolan. À ce moment même, il me rendait coupable, plus que cela même pour tout dire. J'étais mal. Mon estomac se retournait à chacune de ses phrases mais je tentais de ne rien laisser paraître. Il n'avait pas voulu d'enfants il y a deux ans de cela et voilà que maintenant il tentait d'avoir l'amour de son fils. Il ne le faisait sûrement pas exprès mais c'était comme ça que je le voyais... Daryl amadouait Nolan avec ses animaux et je n'aimais pas vraiment cela. J'avais l'air de quoi moi à côté ? Je voulais allez voir les chèvres alors que l'européen pouvait offrir les tortues et les crocodiles. Bon, au sujet des crocodiles je n'étais ni rassurée pour mon fils – bien qu'il soit en sécurité – ni pour Daryl qui était à deux doigts de se faire avaler tout cru en moins de temps qu'il en faut pour dire ouf. Il n'était pas rare d'entendre qu'un vétérinaire s'était fait déchiqueter le bras par un lion alors un crocodile, c'était le même tarif. Nolan était passionné par ce qu'il voyait et moi, je tournais la tête dès que tout cela devenait un peu trop dangereux. Je tenais encore énormément à Daryl quoi que je puisse dire ou même faire... Il était mon premier et unique amour et ça, je ne pourrais jamais le changer. Entendant mon fils gigoter, je me baissa à son niveau et l'écouta ; monsieur voulait aller voir les tortues. Bien évidément, maintenant qu'on lui avait mis cette idée en tête, il allait s'en souvenir jusqu'à ce qu'il voit les tortues de ses propres yeux ! J'en voulais à Daryl à ce moment même. J'en voulais à mon ex petit ami de m'avoir fais ce coup de vache, même s'il ne devait sûrement pas le voir ainsi. « Content de t’avoir vu. A une prochaine fois sans doute. » Je leva la tête vers l'européen et lui souris légèrement. Je ne savais même pas quoi dire. Avais-je envie de le revoir ? Sûrement. Mais pas avec Nolan, c'était clair et net. Je n'eus pas le temps de dire ouf que le bambin se mit à taper des pieds, à chouiner et à crier « Totues » à tue tête. Les larmes commençaient à couler le long des joues de mon fils et je décida donc de le sortir de sa poussette et de le prendre dans mes bras. Seulement cela ne changea rien et c'était maintenant mon ventre qui prenait les coups de pieds. Le regardant dans les yeux, je dis « Calme toi tout de suite ou on ne va pas voir les tortues ! » Et comme par enchantement, Nolan se calme en pointant du doigt son père. Déglutinant difficilement, je me dépêcha de le rattraper. « Daryl ! » lançais-je, plutôt fort pour qu'il m'entende. L'anglais se stoppa net et un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Avançant jusqu'à sa hauteur, je posa une main sur son épaule, comme pour lui dire que j'étais là, et glissa Nolan dans sa poussette. « Ca te dérange qu'on reste un peu avec toi ? Il semblerait que tu ais le même effet sur lui que tu avais sur moi » Je laissa un léger rire s'échapper de mes lèvres. Léger sourire sur les lèvres, je le suivis jusqu'à l'endroit où il devait soigner le crocodile. Pendant ce temps, nous regardions les animaux aux alentours...

Une vingtaine de minutes plus tard, Daryl sortit de la pièce où il était enfermé avec son crocodile et Nolan bondit de sa poussette. Le bambin courut vers l'anglais et se jeta dans ses jambes. Je souffla légèrement. Je ne savais pas si je devais être heureuse ou dépitée de ce que j'étais entrain de voir. Me rapprochant des deux hommes, je dis à Daryl « A croire qu'il sait qui tu es.. » C'était douloureux pour moi, énormément. Daryl n'avait jamais voulu d'enfant et à la première vue, Nolan lui accordait toute sa confiance et était un petit garçon totalement normal alors qu'avec moi, il jouait au bébé cadum...

Au vu du moment Daryl préférait s’effacer. Pourtant c’était dur. Il aurait aimé avoir du temps pour discuter avec la jeune femme. Savoir ce qu’elle était devenue. Elle était mère, chose qui semblait la mettre dans tous ses états. Enfin le petit garçon semblait avoir cet effet. Autrement, elle n’avait pas vraiment changé. Elle avait mûrie, ça c’était certain. Mais il aurait vraiment aimé pouvoir passer du temps avec elle seul à seul pour parler. Apr7s son retour de la guerre, il avait tenté de faire en sorte d’avoir une vie normale. Seulement, il savait qu’il ne le pouvait pas. Il avait un choc post-traumatique. Il avait perdu son meilleur ami là-bas. Il n’avait pas pû l’aider et il gardait cela en lui. Personne n’était au courant et il préférait faire son travail de vétérinaire que d’y penser. Seulement avec Selina, il avait eu la possibilité de tout oublier pendant un temps. Un très long moment. Toute sa relation avec lui, lui a fait comprendre qu’il pouvait être un homme bien, sans problème de colère. Seulement quand elle lui avait dit qu’elle était enceinte, il lui avait bêtement répondu qu’il ne voulait pas d’enfant. Il l’avait fait fuir et elle avait eut raison de lui dire qu’il avait ruiné sa jeunesse. Ca avait sans doute été le cas. Alors, il faisait à nouveau demi-tour pour aller s’occuper du crocodile blessé. Seulement la jeune femme finit par l’appeler. Il se stoppa net et il finit par sentir sa main sur son épaule. Il ferma les yeux quelques secondes avant de tourner la tête pour la regarder.

Ca ne me dérange pas du tout.

A vrai dire, il était même très content qu’ils restent là. Son sourire pouvait le dire sans que personne ne s’y trompe. Seulement, il ne parla de ce qu’elle avait dit sur l’effet qu’il avait sur elle. Il se contenta d’un signe de tête, avançant avec Selina et le petit garçon qui semblait déjà beaucoup plus calme. Allant donc s’occuper du crocodile, il fut attentif et vérifia la blessure, faisant en sorte qu’elle soit bien soignée pour qu’elle cicatrise. Donnant des consignes à l’employé qui s’occupait en temps normal de la bête, il donna également quelques médicaments avant de sortir de là, passant un tee-shirt cette fois-ci, faisant en sorte qu’il ne touche pas le bas de sa tenue qui était encore un peu mouillée. Puis, il chercha Selina du regard et il vit le petit garçon filer à toute vitesse pour se cogner à ses jambes. Amusé, l’anglais sourit et il fronça les sourcils en regardant la jeune femme.

Savoir qui je suis ?

C’est alors que son cerveau tilta. Il baissa les yeux vers le petit garçon qui ne l’avait pas lâché. Le prenant dans ses bras, il le regarda sérieusement.

Tu as quel âge ?

Le petit leva sa main et répondit sa réponse avec ses doigts. Daryl en eut le souffle coupé. Il tourna la tête vers la brunette et il fronça à nouveau les sourcils.

Tu l’as gardé.

Ce petit bonhomme était donc son fils. Il regarda Nolan qui lui souriait, comme si tout était normal. Ca devait être le cas pour lui, seulement l’anglais ne savait pas si le petit était au courant et ce qu’il devait dire ou faire. Du coup, il le reposa au sol et ne trouva qu’une chose à dire.

Tu veux toujours aller voir les tortues ?

Céder aux caprices de Nolan n'avait jamais été ma façon de faire. Je ne supportais pas de le voir taper des pieds pour un rien et, en temps normal, je l'aurais sûrement mis dans son lit et enfermé jusqu'à ce qu'il se calme. Je n'étais pas une mère indigne, loin de là, mais je savais ce qui fonctionnait avec mon fils. Une fessée, un lit et le tour était joué. Il finissait toujours par se calmer tout seul mais lorsque je voyais le regard des gens se poser sur moi, mon estomac se retournait. J'avais l'air d'une mauvaise mère. Il m'avait filé entre les doigts et voilà que maintenant il faisait la colère du mois. C'était dans ces moments que je voulais m'effacer derrière un mur de honte parce que oui, j'avais honte. Honte d'être une mère totalement dépassée dans des moments qui se devaient être calmes et beaux. Demander de 'l'aide' à Daryl était si difficile pour moi mais je n'avais pas le choix. Le regard d'autrui avait toujours été la pire chose pour moi – sauf lorsque j'étais strip teaseuse – et ce n'était pas prêt de disparaître comme ça. « Ca ne me dérange pas du tout » Je lui fis un léger sourire en guise de remerciement et le suivis sans rien dire. Nolan était à nouveau calme, il ne bronchait plus un mot et cela ne me rassurait guère... avait-il compris qui était Daryl pour lui ? Je n'en savais rien, il était trop petit et la seule figure masculine qu'il avait dans sa vie était Anjel, mon meilleur ami... Introduire son père dans sa vie était-ce une bonne chose ? Comment cela allait se passer ? Et si Nolan préférait le vétérinaire à moi ? C'était sûrement ça, la pire des questions et appréhensions. J'avais fais tellement de cauchemars là dessus... Je voyais Nolan avec son père, jouant et riant, me mettant de côté parce que j'avais été l'enquiquineuse de première pendant toute son enfance et son adolescente... il ne fallait pas que je pense à tout cela, il ne fallait pas que je pense au pire. Les valeurs que je tentais d'éduquer à mon fils étaient les bonnes et je le savais. Du moins, je tentais de m'en persuader. Ce gosse était un bon gamin, il n'était pas capricieux pour deux sous – sauf depuis quelques semaines – et ne faisait que très peu de bêtises. J'avais un fils parfait voyons. C'est d'ailleurs en pensant à tout cela que je fus prise de court lorsque le bambin se jeta dans les bras de Daryl. En temps normal, il aurait chouiné en se frottant le crâne mais là, non, aucune comédie, rien à part un sourire. Frustrant ? C'était bien pire que cela. Je regardais les deux hommes et déglutina difficilement lorsque j'entendis l'affirmation de Daryl. « Tu l’as gardé » Il ne l'avait donc pas compris plus tôt... Et voilà que e gaffais toute seule, comme une idiote. On m'avait souvent dis de me retenir de parler quand je n'étais pas sure et je comprenais bien pourquoi... Toujours un peu secouée, je ne répondis rien avant de recevoir un coup de doudou sur la tête. « 'Man totues ! » Je lui fis un léger sourire avant de voir Daryl se diriger vers les tortues, Nolan dans les bras. J'étais déboussolée à un point qu'une météorite aurait pu s'écraser sur le zoo et je n'aurais rien vu. Soufflant légèrement, je rattrapa rapidement mon fils – et son père – et dis « Chéri va dans la poussette ça sera mieux pour voir les tortues » Ou pas et ça, Nolan le savait bien. Monsieur voulait toucher les tortues et j'avais beau lui expliquer que ce n'était pas possible, il ne démordait pas de son idée. Après tout, il était dans les bras du super héros du zoo alors franchement, ce que maman lui dit, on s'en fout. Regardant Daryl, je dis « Il peut venir avec toi ou non ? C'est méchant une tortue ? Enfin, si pour sa sécurité il ne doit pas y aller, je le garde avec moi » Avec la chance que j'avais, j'allais perdre toute ma crédibilité de 'c'est maman qui décide' et cela me chiffonnait un peu. Me rapprochant des deux hommes pour attraper Nolan s'il le fallait, je frôla l'européen. Frissonnant légèrement, je ferma les yeux quelques secondes et les rouvris aussi vite que possible. À voix basse, je dis « Oui je l'ai gardé... Je pouvais pas, pas avec tout ce que j'ai pu vivre comme avortement au Mexique » Et ça, il le savait bien... J'avais du avorté cinq ou six fois au Mexique dont deux fois de manière plutôt... médiévale et j'en étais malade rien que d'y penser. Une larme coula le long de ma joue et je ne sais pas quel miracle, Nolan se tourna et s'agrippa à mon cou. À croire que ce môme était un canalisateur d'énergie.

Spoiler:

Nolan était son fils. Daryl n’en revenait pas. Il n’avait pas imaginé une seule seconde que la jeune femme n’avait pas avorté. Elle lui avait dit qu’elle l’avait fait, il l’avait donc cru. Il n’avait pas remit sa parole en doute. Il savait qu’elle était directe, ce qui lui plaisait parfois. Alors sur ce sujet là, il ne voyait pas pourquoi elle aurait mentie. Mais elle avait gardé ce bébé qu’elle avait attendu. Leur enfant. Il était perdu, alors il préféra se concentrer sur son travail, comme à chaque fois. C’était plus facile et au moins, il aurait l’esprit libre pendant quelques minutes. Gardant le petit contre lui, ce dernier semblait content de pouvoir aller voir les tortues. Avançant, Daryl écouta les propos de Selina. Elle préférait que son fils, leur fils, aille dans la poussette. Il fut surprit par toutes les questions qu’elle posait. Les tortues n’étaient pas méchantes si on ne les embêtait pas. Là, il allait le faire un peu, pour pouvoir les approcher, mais elles n’iraient pas jusqu’à lui faire du mal. Entendant les propos de la brunette, Daryl fronça les sourcils. Il fut attentif, mais ça lui fit mal. Qu’elle lui ait mentie, mais aussi de l’entendre parler de son passé douloureux. Nolan décida alors de faire un câlin à sa mère. Le laissant faire, il resta sur le côté avant d’entendre un employé du zoo lui demander s’il venait.

Nolan ?

Le petit tourna la tête vers lui et Daryl esquissa un sourire.

Tu vas rester là avec ta maman. Je vais m’occuper des tortues et après j’aurai une surprise. D’accord ?

Le petit sembla réfléchir et finit par hocher la tête. L’anglais regarda Selina, mais s’éloigna. Enlevant son tee-shirt, il alla vérifier l’état de santé des tortues. Au passage, il demanda à l’employé du zoo s’il pouvait lui trouver des vêtements pour rentrer dans l’eau pour une adulte et un enfant. L’employé fut surprit, mais alla chercher. Daryl lui fit son travail. Toutes les tortues allaient bien et les nouveaux nés également. Sortant de là, il prit les vêtements amenés par l’employé du zoo et il lui demanda de préparer le repas des tortues pour qu’il puisse le donner. Allant vers Selina et Nolan, il esquissa un sourire.

Si ta maman est d’accord, je peux t’amener voir les tortues de près, pour que tu leur donne à manger si tu veux.

Il tourna la tête vers la jeune femme, sachant qu’elle pourrait dire non.

Il y a de quoi le protéger et je serai là. Mais toi également.

Il montra les vêtements qui feraient qu’ils ne seraient pas mouillés.

Il faut juste les nourrir et elles ne feront rien de mal.

Il comprenait parfaitement que la mère de famille puisse refuser d’y aller, tout comme son fils. Mais il espérait qu’elle accepterait de venir. Il serait là au moindre problème et il ferait en sorte que tout se passe bien. Entendant l’employé dire que le repas des tortues était près, il regarda Selina.

Alors ?

Plus les minutes passaient et plus je m'en voulais comme pas possible d'avoir écouté Nolan ce matin. Certes il avait dit ses premiers mots depuis bien longtemps mais maintenant, j'étais face à face avec Daryl et cela ne me mettait pas franchement à l'aise... Je ne l'avais pas revu depuis lui jour où j'étais partie, il y a bientôt deux ans. Il n'avait pas voulu d'enfant et j'avais donc pris la poudre d'escampette, gardant le bébé dont il ne voulait pas. Il y avait une chance sur deux qu'il prenne mal le fait que j'avais gardé l'enfant, son enfant, mais j'étais prête à affronter ses foudres... Du moins, je l'espérais pour la simple et bonne raison qu'il n'avait pas le droit de dire son mot. Après tout, il n'en avait pas voulu de ce bambin et même si je n'avais jamais cherché à savoir pourquoi, je ne lui en voulais pas, ou du moins beaucoup moins qu'avant. Certes, les premiers mois avaient été difficiles mais je m'y étais fait. Mère célibataire, ce n'est pas si dramatique que cela après tout. Sans compter que j'avais de l'aide, aussi bien que ma colocataire Maxime que d'Anjel, mon meilleur ami. Doucement, je me faisais à l'idée que j'allais devoir faire entrer Daryl dans ma vie et dans celle de Nolan si l'anglais le voulait. S'il ne le désirait pas, je pourrais continuer ainsi. Après tout, cela faisait douze mois que je le faisais alors un peu plus un peu moins... Voyant Daryl partir s'occuper des tortues, je me tournais des tas de choses en tête. Pourquoi étais-je venue ici ce matin ? Pourquoi Nolan avait décidé d'aller voir les lions de mer et de sortir de sa poussette plutôt que d'attendre sagement ? Pourquoi ? Personne ne pourrait répondre à mes questions de si tôt. Seul un psychologue pourrait et encore... Comme m'avait dis le pédopsychiatre de Nolan, mon fils était une tête de mule et ne sachant pas encore parler correctement, il montrait ses émotions à sa façon et n'écoutait que sa petite tête. C'était une tête brûlée, comme sa mère et son père. Vu nos caractères respectifs, j'avais du soucis à me faire quant au caractère du bambin. Voyant Daryl revenir, je pris une bonne bouffée d'oxygène et serra Nolan près de moi. Je n'avais guère envie de voir le bambin sauter dans les bras de son père une fois encore... La proposition de l'anglais me surprit plutôt beaucoup mais Nolan était tout souriant. Voulais-je allez dans l'eau pour donner de la laitue à es tortues d'eau douce ? Non pas vraiment... Mais voir père et fils entrain de rire ne me plaisait pas plus, cela me plaisait encore moins pour tout dire... Grimaçant légèrement, je dis « J'le fais pour lui mais ça ne me tente pas plus que ça... Les sensations fortes c'est pas franchement mon dada... On n'attrapera pas froid là dedans ? Promis ? » Demander de promettre était peut être un peu enfantin mais ce n'était pas grave... J'avais vraiment peur de chopper un rhume mais surtout que Nolan tombe malade. Mouche bébé et tout ce qui allait avec n'était pas vraiment ce que je préférais dans le fait de soigner un enfant. Rétissante comme jamais, je suivis l'anglais plutôt docilement. Poussant la poussette d'une main, je manqua de trébucher et grommela légèrement. Nolan en tenue ainsi que moi, je sortis de la cabine et regarda mon reflet dans la vitre du bassin. J'avais l'air d'un saucisse emballé dans du latex, rien de plus sexy. Nolan, quant à lui, était plutôt mignon. Sentant le regard de Daryl sur moi, je me retourna et dis « Tu peux nous prendre en photo, histoire d'avoir un souvenir » Je souleva l'enfant et souris à l'objectif. « C'est pas agréable ces trucs, j'ai l'impression d'être un gros saucisson emballé, c'est pas très agréable... » Ce tissu était fait pour ne pas avoir froid et pour protéger de l'eau, certes, mais chacune de mes formes étaient plus que marqué et je n'aimais pas cela. J'avais l'impression d'être nue comme un vers. « Allons nous mettre dans l'eau que je me sente plus à l'aise. J'ai l'impression de me faire regarder c'est pas agréable ! » lançais-je – pour la seconde phrase – à mon fiston. Je parlais plus pour Daryl qu'autre chose mais bon, je n'allais pas faire d'esclandre... Après tout, il ne m'avait pas mis le couteau sous la gorge pour venir ici...

C’est promis.

Il fut amusé par les propos de la jeune femme, mais il tenta de cacher son sourire du mieux qu’il pouvait. Les dirigeant ensuite dans un endroit où ils pourraient se changer, il les laissa faire, avant de voir que Nolan semblait totalement à l’aise dans la tenue, alors que Selina beaucoup moins. Cependant, il resta la regarder. Il trouvait que ça lui allait et il sortit de ses pensées en l’entendant parler.

Oui, bien sûr.

Attrapant l’appareil photo, Daryl fit quelques pas en arrière pour pouvoir bien prendre la photo et il écouta en même temps ce qu’elle disait. Faisant d’abord la photo, il finit par revenir vers la jeune femme et leur fils.

Allons-y.

Avançant vers l’enclos des tortues, le vétérinaire y entra d’abord. Puis, il demanda à Selina s’il pouvait prendre Nolan contre lui pour qu’elle puisse ensuite rentrer. Elle sembla d’accord, mais pas aussi facilement qu’il ne l’aurait pensé. Il prit quand même le petit dans ses bras et aida Selina à rentrer. Fermant la porte derrière elle, il lui rendit le petit garçon, voyant bien qu’elle préférait l’avoir auprès d’elle. Avançant, il remercia l’employé du zoo qui venait de lui donner la nourriture.

Tu sais, la combinaison te va très bien. Tu n’as pas à te sentir mal à l’aise, au contraire.

Il esquissa un sourire en la regardant, avant d’attraper un peu de nourriture pour les tortues et d’en donner à une qui venait d’arriver près d’eux.

Vous voulez essayer ?

Nolan regarda sa mère, comme s’il attendait son approbation et quand cela fut fait, Daryl donna la nourriture au petit garçon.

Tends la main et elle viendra chercher elle-même.

Une tortue vit Nolan et avança tranquillement vers lui pour venir manger dans sa main. Le vétérinaire, en donna à Selina, la laissant faire. Se retournant vers l’employé du zoo, il lui fit comprendre de prendre des photos. Puis, il se reconcentra sur son travail et regarda les tortues à nouveau, avant de continuer à les nourrir.

Alors, comment trouves-tu ces sensations fortes ?

Souriant, il fixa la jeune femme. Elle en avait parlé avec ces mots là, du coup il les reprenait, pour voir ce qu’elle allait en dire.

Elles ne sont pas méchantes, surtout que là c’est à manger que tu leur donne, donc forcément elles vont t’apprécier.

Fixant la jeune femme et son fils, ils semblaient à l’aise. En tout cas Nolan, lui, l’était.

Il fallait l'avouer, j'étais réticente à l'idée de me baigner avec des tortues. Elles semblaient inoffensive mais je n'étais pas rassurée parce que n'importe quoi pouvait arriver à n'importe quel moment. Nolan pouvait se débattre – comme il savait si bien le faire – et tomber dans l'eau avant que je puisse le rattraper. Chassant ces idées de ma tête, je tenta de sourire pour la photo de famille. À chaque sortie, une photo souvenir et celle là risquait de ne plus jamais se reproduire. Après tout, la piscine était un lieu où nous nous rendions souvent avec Nolan puisqu'il était inscrit aux bébés nageurs mais nourrir des tortues était une expérience unique ! Tant bien que mal, je laissa Nolan dans les bras de son père avant d'entrer dans l'enclos et de reprendre mon fils. Je n'étais pas à l'aise mais alors pas du tout... Cela devait être une expérience fort agréable mais je n'arrivais pas à me faire à l'idée d'être avec Daryl, dans une petite pièce, proche l'un de l'autre parce que j'avais peur de me noyer sur place. Nolan, lui, était gai comme un pinson ! Il riait à chaque fois que ses petites mains ou ses petits pieds claquaient contre l'eau et éclaboussaient tout le monde. Il lui en faut peu pour être heureux à ce gosse... « Tu sais, la combinaison te va très bien. Tu n’as pas à te sentir mal à l’aise, au contraire » Fronçant les sourcils, je me retins de lui dire qu'il ne devait pas me regarder parce qu'il m'avait mise de côté une fois et qu'il n'avait plus le droit à rien, maintenant... Les mots me brûlaient les lèvres mais je préférais écouter ce qu'il avait à dire pour ma sécurité et celle de mon fils. Je priais les dieux pour que rien ne lui arrive... « Tends la main et elle viendra chercher elle-même » Agrippant le bambin, je le laissa légèrement se pencher en avant et rire en voyant la tortue avançait vers lui. Un sourire se dessina sur mes lèvres à ce moment précis. Il était si heureux que n'importe quoi – ou presque – pourrait arriver et ne pas m'atteindre. Du moins c'était ce que je croyais puisque lorsque je sentis la main de Daryl m'effleurer pour me donner de la nourriture pour tortue, mon coeur rata un battement. Clignant légèrement des yeux, je tendis la main mais attendis Nolan chouiner. Rapprochant ma main de lui, je le laissa glisser la main sous la feuille de salade – visqueuse – et donner la nourriture lui même. « Alors, comment trouves-tu ces sensations fortes ? » Pinçant légèrement les lèvres, je quitta Nolan du regard et me tourna légèrement vers Daryl. « Je suis pas à l'aise mais alors pas du tout... C'est sympa, je dis pas, mais j'ai trop peur qu'il lui arrive quelque chose... T'es sûre qu'elles vont pas le mordre ? » Après tout, les doigts de mon fiston ressemblaient à des petites saucisses alors bon.. Certes, elles semblaient tout ce qu'il y a de plus herbivores mais on ne savait jamais... Bougeant légèrement, histoire que Nolan soit face à Daryl et donc, entre nous deux, je l'écouta et souris légèrement. « Oui enfin, si elles sont comme lui quand il a faim, elles risquent de nous avaler tout cru hein... » Nolan le morfalou était bien quelque chose de connu ! Alors que Nolan jouait à nourrir les tortues, je me racla légèrement la gorge et dis « Je pensais que le jour où tu l'apprendrais, tu m'en voudrais comme pas possible mais au lieu de ça, tu restes avec nous... » Tous les hommes auraient préféré prendre la poudre d'escampette mais ce n'était pas le cas de l'anglais. Nolan riait encore et encore, sans jamais s'arrêter. Souriant légèrement, je dis « Si jamais il veut une tortue en animal de compagnie, je crois que je te tue Daryl » Mon fils était déjà assez étrange comme ça et les petits garçons ça voulaient des chiens, des chats, surement pas une tortue !

Daryl voyait clairement que Selina n’était pas à l’aise, contrairement à Nolan. D’ailleurs, ce dernier semblait avoir envie de continuer à nourrir les tortues pendant très longtemps. L’anglais se mit alors à parler avec la mère du petit. Ca faisait étrange de la voir et surtout de savoir que le petit garçon qu’elle tenait dans ses bras était leur fils à eux. Elle lui avait dit qu’elle avait avorté, il n’avait donc jamais cherché à en savoir plus. Il se retrouvait désormais avec un fils et il devait avouer qu’il ne savait pas comment gérer la situation. Alors, il préféra parler avec la jeune femme. Il fut attentif à ce qu’elle lui disait et il hocha la tête.

Même si lui mange beaucoup, elles ne mangeront pas de viande. Elles s’en tiennent au fait qu’elles sont herbivores.

Il sourit amusé. Il comprenait parfaitement que la jeune femme ait peur pour son fils, mais il n’aurait pas proposé de les amener là, si ça n’avait pas été sûr. Il aurait pû le faire avec les crocodiles, mais il savait qu’avec un autre être humain que l’employé du zoo et lui, n’étaient pas le bienvenue. Donc, avec les tortues, il avait beaucoup moins à craindre, pour ne pas dire, rien à craindre du tout. Seulement la conversation dévia sur un sujet plus délicat. Cependant, il ne s’était pas attendu à de tels propos et il ne savait pas vraiment comment lui répondre. Mais elle revint sur les tortues et il se mit à rire.

Mais non, tu ne me tueras pas. C’est mignon une tortue quand c’est petit et puis si tu n’as pas de bassin où elle pourra grandir, ça ne sers à rien d’avoir une tortue. Mais saches qu’il ne pourra pas non plus avoir de biquette.

Gardant son sourire, il s’amusait du fait qu’elle aurait préféré aller les voir, plutôt que d’être ici. Du coin de l’œil, il vit une tortue entrer dans l’eau et il mit ses mains sous l’eau, se rapprochant de Nolan qui semblait avoir comprit ce qui se passait. Du coup, il leva les mains et la tortue alla donner un coup de nez sous les pieds du petit garçon, avant d’en donner un dans les fesses de la jeune femme. Riant avec Nolan, ils avaient vus la tête de Selina et ça valait vraiment la peine de rire. La tortue, elle, attendait sa récompense et Daryl lui donna un morceau de salade. Elle alla manger plus loin et en tournant la tête vers Selina et Nolan, il vit la tête de la jeune femme.

C’était juste pour rire.

Elle semblait surprise et le prendre pour un abruti de première pour avoir fait ça. Mais ça l’amusait beaucoup et il se mit face à elle, Nolan toujours entre eux.

Je ne t’en veux pas. Ca fait juste étrange de savoir que je suis père. Mais je sais aussi que je n’ai pas été tendre avec toi dans le passé et je comprendrai que tu ne veuilles pas que je passe de temps avec Nolan.

Il avait envie de connaître ce petit garçon plein de vie, mais il comprendrait si sa mère ne le voulait pas. Il avait été odieux dans ses propos, alors, il pouvait la comprendre si elle préférait qu’ils ne se voient plus. Entendant l’employé l’appeler, il soupira doucement.

Il faut sortir. On peut aller voir les biquettes si tu veux de près. Sauf si tu préfères aller voir ton animal préféré de près.

Souriant, il fixa la jeune femme. Il savait qu’elle aimait les animaux et si elle voulait aller voir son animal préféré, il pouvait le faire sans souci. Sortant de là, il aida Nolan et Selina à en faire autant. Il donna Nolan à l’employé du zoo, le temps d’aider la jeune femme, seulement, il n’avait pas vu que c’était mouillé par terre et il tomba sur le dos, entrainant la jeune femme dans sa chute. Grognant sous la douleur, il ouvrit les yeux et vit la jeune femme au-dessus de lui. Ca faisait des années qu’ils ne s’étaient pas retrouvés dans une telle position. Seulement, il devait se reprendre, surtout en entendant Nolan demander à sa maman si elle allait bien. Il semblait inquiet, même s’il ne formulait qu’un ou deux mots. Alors, Daryl se redressa, se retrouvant avec la jeune femme sur les genoux. Pas bon du tout non plus s’il devait rester maître de lui-même. Il se leva, gardant la jeune femme dans ses bras, contre lui. Quand ils furent debout, il la fixa et ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. L’employé du zoo lui était clairement amusé par la situation. Il indiqua qu’il fallait qu’ils se changent avant d’attraper froid et Daryl tourna alors la tête.

Oui, il ne faut pas que vous soyez malades.

Nolan réclama les bras de sa mère et il les laissa se changer. En voyant le sourire de l’employé du zoo, il fronça les sourcils et alla se changer à son tour. Il devait se calmer et ne surtout pas revenir sur cet incident. Seulement, il avait eut envie de l’embrasser, alors, il ferma les yeux et soupira. Il fallait qu’il se reprenne. Une fois sec et habillé, il sortit de l’endroit où il était et regarda Nolan et Selina qui étaient prêts.

Vous voulez peut-être continuer sans moi ? Ca devait être une journée mère/fils je suppose, donc ça n’est pas vraiment ma place.

Il ne voulait pas être de trop, surtout si la jeune femme acceptait un jour qu’il fasse partit de la vie du petit garçon et pourquoi pas à nouveau de la sienne également.

« Je ne t’en veux pas. Ça fait juste étrange de savoir que je suis père. Mais je sais aussi que je n’ai pas été tendre avec toi dans le passé et je comprendrai que tu ne veuilles pas que je passe de temps avec Nolan. » posant mes yeux sur l'anglais, je grimaça légèrement. J'étais heureuse qu'il ne m'en veuille pas de lui avoir caché cela mais, en même temps, je ne savais pas si j'étais prête à le laisser entrer à nouveau dans ma vie. Il n'y avait pas à dire, j'étais perdue, et pas qu'un peu. Notre couple n'existait plus depuis un an et demi et je n'avais jamais eu de petits amis depuis cette date. Aucun homme n'avait mis un pied dans ma vie en dix huit mois et cela voulait dire bien des choses pour moi. Je n'avais rien fait, avec personne et cela ne me manquait pas... Bien entendu, mon passé me bloquait pas mal avec les hommes et la seule histoire d'amour que j'avais eu c'était soldé par un enfant non voulu. Quand j'y pensais, Daryl était le premier homme avec qui j'avais fait l'amour de façon consentie et le seul avec qui je m'étais sentie bien. Cette vérité me faisait froid dans le dos et je frissonna légèrement. Je ne devais pas faiblir maintenant, ni jamais. Il avait décidé de mettre fin à notre relation – indirectement du moins – et n'était jamais revenu sur ces paroles, ce n'était pas le moment de le faire. « Il faut sortir. On peut aller voir les biquettes si tu veux de près. Sauf si tu préfères aller voir ton animal préféré de près. » Souriant légèrement, je me déplaça légèrement vers la sortie et dis « Non les biquettes ça me va parfaitement figure toi » Je lui fis un clin d'oeil avant de le laisser prendre Nolan pour le sortir de l'enclos aux tortues. Elles étaient innoffensives, j'en avais la preuve, mais je n'étais pas trois fois sûre d'être totalement en confiance avec ces petites bêtes. Leur petite tête était vraiment mignonne, mais le coup de tortue que j'avais pris – même si cela ne faisait pas mal – m'avait largement refroidi ! Les animaux faisaient vraiment n'importe quoi et cela était très étrange... Ils étaient comme des robots, qu'on laisse ces pauvres bêtes tranquilles un peu... Perdue dans mes pensées, je dérapa sur le dos – ainsi que Daryl – et, comme dans un film, j'atterris sur lui. Instinctivement, j'arrêta de respirer quelques longues secondes. Dans cette position, j'étais encore plus sous tension qu'auparavant. J'avais l'impression que le monde s'était arrêté et alors que je croisais le regard de mon ex petit ami, je sentis mes joues passer de leur couleur palote à une rose foncé, tirant sur le rouge. J'étais mal à l'aise et énormément attiré par lui. Je n'avais qu'une envie, poser mes lèvres sur les siennes mais je me contrôlais. Si je flanchais, c'était fi-ni. Me relevant doucement, je pris Nolan qui me réclamait et répondis à l'anglais. « Euh oui... Je ne veux pas qu'il attrape un rhume sinon c'est un vrai casse bonbon » Et il valait mieux que je quitte cette pièce avant de devenir folle à lier ! J'avais oublié cette sensation d'envie, de désir et le bien fou qu'elle procurait en un claquement de doigts. J'étais comme transportée dans un autre monde, une autre galaxie. Me dépêchant pour sécher Nolan – et moi par la même occasion – je repensais à tout ce qui venait de se passer. Nous ferions une belle petite famille mais je ne savais pas si j'étais prête. Nolan était tout ce que j'avais et je ne voulais pas le voir s'en aller avec Daryl. Il était son père, certes, mais il n'avait pas voulu de lui, il m'avait demandé d'avorter et de tuer ce petit bébé que j'aimais tellement. C'était difficile de le laisser entrer aussi facilement dans notre vie... « Vous voulez peut-être continuer sans moi ? Ca devait être une journée mère/fils je suppose, donc ça n’est pas vraiment ma place. » Le regardant, je lui fis un très léger sourire. Oui, c'était une journée mère/fils mais il était là, alors bon... Seulement, avec ce qui venait de se passer, j'étais perdue... Attrapant une feuille d'arbre et mon feutre magique – que j'avais toujours sur moi – je nota rapidement mon numéro dessus et lui tendis. « On va aller voir les signes et les biquettes et si tu as fini de travailler, tu pourras nous rejoindre... Enfin, si tu en as envie » C'était une proposition comme une autre après tout. Cela n'engageait rien, nous étions sur un terrain 'neutre'. Je lui fis un sourire, Nolan un grand signe de la main et nous partions vers le lieu où se trouvait tous les animaux à quatre pâtes qui avaient pour habitude de brouter l'herbe ou de manger du pop corn... Cette rencontre me perturbait, et pas qu'un peu. J'étais totalement perdue, le cul entre deux chaises et je n'aimais pas cela, oh que non...

FIN DU RP... TO BE CONTINUED