« Ethaaaaaan, je vais à mon entretien en plein centre de Manhattan ok ? Je serais de retour dans une petite heure ou deux. Ça sera pas long, promis » Vêtue de mon nouveau slim en jeans et d'une tunique blanche, je faisais un signe de main à mon jumeau qui était affalé sur le canapé à l'autre bout de l'appartement. Comme à son habitude, Ethan se reposait après une longue semaine de cours à l'université. C'était sa première année en faculté de médecine et cela le changeait totalement de l'année de littérature qu'il avait fait à Londres. Attrapant les clefs de ma petite voiture, je descendis rapidement les quelques marches qui me séparaient du sous-sol et des garages. J'avais le permis depuis une petite semaine et j'étais assez stressée au volant. Les deux mains sur le volant, j'étais prudente, n'écoutais pas de musique pour ne pas être distraite. J'allais même jusqu'à éteindre mon portable pour être sure qu'il ne vibre pas ou ne sonne pas. M'installant dans ma voiture, je sortis prudemment du garage et conduis jusqu'au centre de la ville et me parqua devant le starbucks coffee où j'avais un entretien dans peu de temps. Une amie, Norah, avait parlé de moi à son patron et il avait gentiment accepté de me trouver une place si je le méritais. Ce n'était pas tout d'être l'amie d'une serveuse, il fallait aussi que je fasse mes preuves, que je sache préparer toutes les boissons et me servir de la caisse enregistreuse. Autant dire que ce n'était pas facile tous les jours. Entrant dans le café – qui était plein à craquer – je me présenta au comptoir et le jeune homme présent me fit passer derrière. Une petite demi heure d'entretien et j'étais embauchée, enfin presque. Je devais travailler deux petites heures afin de montrer mes capacités. Enfilant un tablier, j'attacha mes cheveux en un chignon haut – très haut – et me dirigea, petite machine enregistreuse de commande en mains, vers la foule qui attendait d'être servie. Une commande, deux commandes. Au bout de deux heures, mes pieds me faisaient mal. Heureusement que j'avais toujours une paire de ballerines dans mon sac à mains parce que je ne pouvais plus supporter les talons que j'avais enfilé. Certes, il ne faisait que cinq ou six centimètres mais c'était l'enfer pour mes petits pieds qui n'étaient pas habitués. Voyant le chef se diriger vers moi, j'arborais un large sourire en prenant les commandes. Tout était dans le sourire et je le savais bien. J'étais embauchée et je pouvais partir pour revenir dès lundi pour commencer ma semaine de travail. Large sourire aux lèvres, j'ôtais mon tablier et commanda un frapuccino sans caféine au caramel. Composant le numéro de mon frère, je lui expliqua tout ce qui venait de se passer et ce dernier fut heureux pour moi.« Je suis là dans une petite demi heure Ethan » Boisson à la main, tablier sous le bras, je quittais rapidement le café. M'installant au volant de ma voiture, je changea rapidement de chaussures et me dirigea vers la maison. À une intersection, je regarda à droite puis à gauche et passa doucement, après tout, on ne savait jamais ce qui pouvait se passer. Je n'eus pas le temps de dire ouf et de freiner correctement qu'une voiture arriva de ma droite – et grilla la priorité – et finit sa course dans ma voiture. Ma tête tournait, je me sentais mal et j'entendais des bruits autour de moi. Je ne pouvais pas clairement dire de quoi il s'agissait mais une chose était sûre, quelque chose de grave venait de se passer. Ma tête me faisait mal, je sentais mes yeux vouloir se fermer. Sentant une main prendre la mienne, je tenta de tourner la tête, en vain. Serrant doucement la main de la personne, je l'entendis hurler d'appeler les ambulances. Mais qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Tentant d'ouvrir les yeux, je voyais rouge et me sentais faible, de plus en plus faible. Portant ma main libre à mon visage, je sentis quelque chose de liquide et de chaud me couler le long du front. « Je suis blessée ? » Question rhétorique puisque je le savais bien que j'étais blessée. Doucement, je me sentais partir, je me sentais faible mais les sirènes des ambulanciers me maintenaient éveillées, tout comme la jeune brune qui était à mes côtés. Dieu merci, je n'étais ps seule. Mais une chose était sûre, Ethan allait me tuer si je ne périssais pas dans cet accident... Il ne voulait pas que je prenne la voiture et il avait eu raison.

Il ne fallait pas qu'elle perde ses moyens. Aileas devait être encore plus stressée que la blessée l'était. En même temps elle était dans un état assez second, elle devait être assez sonnée pour le moment. La brune n'avais pour le moment jamais été confrontée à ce genres de situations, elle avait vaguement suivit des reportages sur le secourisme, mais elle zappait dès qu'elle voyait du sang. Il ne fallait donc surtout pas qu'elle perde ses moyens pour si peu, enfin. Pour le moment elle n'avait pas vu de sang mais elle se doutait bien qu'elle serait bientôt amenée à en voir. Elle jeta un coup d'oeil à la seconde voiture où la personne la conduisant -un homme pas vraiment d'une beauté remarquable- sortait, se frayant un passage dans la foule avec son gros ventre. Il râlait, mais il était capable de marcher et n'avait que de petites égratignures sur le visage. Malgré tout, celles ci firent légèrement déglutir la tanzanienne qui se concentra sur sa blessée. Les ambulance allaient lentement et semblaient prises dans les "bouchons" causés par l'accident, mais peu importe, elle savait qu'elle réussirait peut-être mieux à rassurer sa blonde que ces personnes en uniformes à ne dire que des choses plus consternantes les unes que les autres. Pour le moment Aileas n'avait pas pu voir le visage de la personne à qui elle tenait la main mais elle n'était pas prête de la lâcher. A en juger par "l'anatomie" de la jeune femme elle devait avoir une vingtaine d'années, mais c'est tout. peut-être qu'elle était laide comme un poux. Mais de toute manière lorsque l'on vient d'avoir un accident on est jamais à notre avantage.

« Je suis blessée ? », dit la petite voix. La brune fit presque un sourire désolé pour lui dire en quelques sortes... Oui. D'ailleurs les premières paroles de la blonde étaient presque ironique, car elle devait bien se douter qu'elle l'était. Le stress commença alors à envahir Aileas lorsque la jeune fille tourna -avec certainement toute la force dont elle était capable- la tête, laissant apparaître une grosse coulure de sang au niveau de son front. Ce n'était pas joli à voir. Un grand frisson lui parcourut l'échine. Elle lâcha d'un coup la main de la blessée mais la reprit aussitôt. Elle se souvint des paroles du reportage; "le blessé doit toujours sentir une présence". Enfin, approximativement. Elle détourna le regard de la plaie, qui lui disait en quelques sortes "regarde moi", du moins c'est ce qu'elle percevait. Elle souffla un bon coup avant de plonger son regard dans les yeux de la jeune fille et de s'approcher plus d'elle, ignorrant tant bien que mal le sang qui coulait de la plaie. Il fallait qu'elle stoppe au mieux l'hémorragie . « Oui, vous êtes blessée. Je vais tenter de stopper au mieux l'hémorragie mais j'ai la phobie du sang. », avoua-t-elle. Les personnes derrière elle ne semblaient pas décidées à venir l'aider. Soit, elle retira rapidement sa veste et déchira sa chemise -ça serait dommage de ruiner des vêtements tous neufs. Elle fit une petite boule avec, et s'approcha doucement avec le tissus déchiré, vers la tête de la blonde et fit comme elle le pouvait et pressa doucement pour le moment contre la zone blessée. Rapidement le bandage improvisé se teinta de rouge. Pendant ce temps, pour oublier sa phobie, Aileas parla pour rassurer la victime de l'accident. « Voilà, j'ai fait comme je pouvais. Vous pouvez me dire votre prénom, enfin si vous vous en souvenez... » Après tout le choc avait pu faire avoir une perte de mémoir à la blonde... On est jamais à l'abri de tout.

« Oui, vous êtes blessée. Je vais tenter de stopper au mieux l'hémorragie mais j'ai la phobie du sang. » Je tenta d'esquisser un léger sourire mais c'était bien trop dure, cela me demandait trop d'énergie. Je n'avais qu'une entaille sur le front et j'avais l'impression de permettre des litres et des litres de sang. C'était peut être le cas en fait, je n'en savais rien. Je ne supportais pas cette situation mais je n'avais guère le choix, je ne savais plus du tout ce que je faisais, ce que je disais presque. Je ne pouvais même pas dire à quoi ressemblait la jeune femme qui était à mon chevet. Sentant sa main lâcher la mienne, un large frisson parcourut mon échine. Elle ne pouvait pas m'abandonner, non, pas maintenant. « Pars pas » Je n'avais même pas le courage – ni la force – de la vouvoyez, de lui faire une phrase complète. Je n'étais pourtant pas une feignante en temps normal mais là, c'était tout autre chose. De ma main libre, je chercha mon portable. Il fallait qu'elle appelle Ethan, il fallait qu'elle le prévienne, qu'elle lui dise que j'allais être transporté vers l'hôpital le plus proche. L'attrapant, je fis un effort surhumain pour le ramener vers moi alors que je sentais quelque chose appuyer sur mon front. Elle essayait de contrôler l'hémorragie et je ne pouvais que l'en remercier... soulevant légèrement ma main, je laissa glisser mon portable le long de mes jambes. Je ferma les yeux et pris une grande bouffée d'air. Je m'appelais Sarabi Anamarya Michele. Je me souvenais de mon nom complet, de mon âge, mon adresse, de tout. Je n'étais pas encore complètement inconsciente. J'étais de plus en plus faible mais pas encore prête à être choquée. « Sarabi... » J'ouvris les yeux quelques secondes et lui fis un léger sourire. Si je devais venir à mourir maintenant, je ne voulais pas y passer en faisant la tête. Déjà que j'étais pleine de sang, autant que mon visage soit un minimum heureux et souriant. Soufflant doucement, je dis « J'ai froid... » Bougeant ma main libre, je ne la sentais presque plus. Quelque chose avait du toucher mon bras, ce n'était pas possible autrement. Peut être un bout de verre que j'avais déplacé en attrapant mon téléphone. Fermant les yeux, je dis « Appel Ethan. Dites lui pour l'hôpital s'il te plait » Une petite requête qu'elle ne pouvait pas refuser. Rouvrant les yeux, je vis son regard dégouté lorsqu'elle posa les yeux sur mon visage, à la recherche de mon portable. Laissant échapper un petit rire, je dis « Je tiens le tissu et vous, téléphone. Au moins, pas malaise » Etrangement, à ne plus bouger, j'avais l'impression de reprendre des petites forces même si ce n'était pas joli-joli. J'entendais des coups de klaxon, des sirènes de pompiers mais toujours rien, absolument rien, chose qui m'énervait au plus haut point. Je me demandais ce qu'il faisait pendant que j'essayais de tenir ce bout d'habits sur mon front. La jeune femme, quant à elle, semblait être au téléphone et son visage se décomposait à chaque fois qu'elle prononçait un mot. Ethan devait être insupportable au téléphone, à hurler, à paniquer et même pleurer. Je connaissais assez bien mon jumeau pour savoir qu'il serait totalement hystérique à l'annonce de l'accident. Voyant la jeune femme revenir vers moi, je dis « Excuse le. Il est hystéro quand il s'y met » Léger sourire sur les lèvres qui s'agrandit lorsque je vis un homme en uniforme se diriger vers nous. Regardant la brune, je conclus « Autre conducteur n'a rien ? »

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