Une nouvelle journée débutait et comme toujours j'arrivais chez Vogue en avance. Vêtue de Calvin Klein, j'arpentais le prestigieux hall du magazine. Saluant quelques confrères, je prenais l'ascenseur pour monter à l'étage des chroniqueurs. Aujourd'hui, je travaillais seulement le matin ce qui me permettrait de passer un peu de temps avec ma meilleure amie : Victoria L. Preston. Très souvent on se réunissait sur la Cinquième Avenue, on trainait ensemble ... Notre complicité était devenue au fil des années extraordinaire, on pouvait se comprendre par un simple regard. Lorsqu'il fut 12:00 pile, j'ai quitté mon bureau pour descendre au hall et quitter Vogue. Nous nous étions donné rendez-vous au Starbucks. J'arrivais le premier, je m'installais sur une table à l'intérieur, les températures étant très hivernales ces temps-ci.

Darling comment tu vas ? Il fait super froid dehors ! Déclara ma meilleure amie qui venait d'entrer dans l'enceinte du café. Chaque fois que je voyais les traits de son visage, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire. Elle avait ce pouvoir étonnant de me faire rire par un simple regard et si je n'allais pas bien, je savais vers qui me tournait. Victoria m'acceptait totalement, elle savait que j'étais superficielle, sarcastique, cynique et agacent. Et malgré ces nombreux défauts, ma meilleure amie était toujours présente. Victoria était la seule personne à avoir vu le meilleur comme le pire de ce dont j'étais capable. Comme toujours le Starbucks était envahi par les New Yorkais, situé en plein coeur de la Cinquième Avenue, le type de personnes semblait appartenir à une classe sociale élevée. Je vais bien, et toi amour ? Carrément, maintenant c'est l'hiver. Dieu merci, j'ai à bloc de fringues à inaugurer pour la saison ...

«En parlant de ça bébé, j'ai prévu de me faire une journée shopping pour renouveler mes habits d'hiver dans la semaine, partant? ». Elle savait très bien qu'il ne refuserait pas, qui refuserait une super journée shopping dans les rues indomptables de New York? Aussi, c'était la seule personne qui serait capable de l'accompagner et de supporter son caractère de garce toute la journée. Critiquer la population? Après l'achat c'était sûrement leur passe-temps préféré! Il n'y avait rien de méchant derrière tout ça, seulement un peu de mauvaise foi et de cynisme. Puis, il fallait avouer que se balader avec Jayden était quelque chose qui faisait naître la fierté. Le garçon était tout ce qu'il y avait de plus beau en matière masculine, et elle adorait voir les nénettes baver devant lui et pouvoir leur rétorquer d'un coup d'oeil "Eh non, il est à moi. Et même si il ne l'était pas, ça ne pourrait marcher. Sorry."
« Il faut que je te raconte, j'ai aidé à la préparation d'un défilé hier dans central park. Le truc énorme quoi, et je crois que je t'en avais déjà parlé. Bref, une amie a du s'occuper de mannequins tous plus beau les uns que les autres, un vrai régal pour les yeux. Un beau brun au corps de rêve m'a donné son numéro, mais pas pour moi, pour toi! » C'est vrai que souvent, elle jouait l'entremetteuse pour son meilleur ami. C'était un loisir comme un autre, et elle savait que parfois ça n'était pas forcément d'une grande délicatesse.

« En parlant de ça bébé, j'ai prévu de me faire une journée shopping pour renouveler mes habits d'hiver dans la semaine, partant? » Elle posait la question, pourtant je savais qu'elle connaissait la réponse. Je lui souris de plus belle. Faire les magasins avec ma meilleure amie est une de mes activités favorites, nous sommes diaboliquement méchant, critiquant toutes les classes New-yorkaises. Parfois il nous arrive de nous asseoir à Central Park et de porter des jugements sarcastiques sur les différents passants. Par ailleurs, je peux me faire passer pour son petit copain dans certaines situations embarrassantes et vice versa, c'est ça l'amitié avec un gay.

Je continue de regarder ma meilleure amie tandis qu'elle enchaine : « Il faut que je te raconte, j'ai aidé à la préparation d'un défilé hier dans central park. Le truc énorme quoi, et je crois que je t'en avais déjà parlé. Bref, une amie a du s'occuper de mannequins tous plus beau les uns que les autres, un vrai régal pour les yeux. Un beau brun au corps de rêve m'a donné son numéro, mais pas pour moi, pour toi! » Je laisse échapper un petit rire avant de répondre à mon tour. « Tu as récupéré le numéro d'un mannequin ! Ah, comme je t'aiime. J'ai moi aussi pleins de choses à te raconter. J'ai quitté Lucas, par boite vocale, cet idiot ne répondait pas à son téléphone et je n'allais pas attendre ... J'ai aussi quitté Brandan, Brandy, Brenn ... Bref j'ai jamais su son prénom. Et hier j'ai couché avec un étudiant en médecine. Bref, la routine comme tu vois. Sinon, Nigel mon collègue à Vogue m'a confié une sorte de stagiaire, un jeune que je dois former ... Terminai-je avec le sourire.

De sûr, Victoria n'avait aucun soucis à se faire quant à la vie amoureuse de Jayden! Le garçon avait un succès fou auprès de la gente masculine et ne manquait pas de faire tomber des coeurs. Une fois de plus elle l'écoutait compter ses histoires pas très romantiques en souriant, décidément, quel tombeur celui là ! Il y avait quelque chose de bien qui fonctionnait dans leur amitié : ils avaient les mêmes goûts en matière d'homme, facile pour chacun de repérer une proie et de la réserver selon son orientation sexuelle. C'est ce que Vicky venait de faire en prenant le numéro de ce mannequin, aucun doutes qu'il allait plaire au jeune brun.
« Attends deux secondes, je croyais que Brenn était la même personne que Lucas moi! » elle rigola, « Quant au stagiaire de Vogue, je sais très bien que tu sauras le dévergonder comme il faut. » Pas besoin d'utiliser un vocabulaire très soutenu avec lui, surtout avec lui. Victoria était même souvent crue quand ils se mettaient à parler de leurs ébats! Elle sortit un petit bout de papier et le posa sur la table. «Bien que tu sois déjà largement occupé, voici le numéro de Tuck. Si un jour tu t'ennuies, bien foutu, 1m86, châtain clair, yeux verts et pour le reste, je te laisserais me redire.» Un petit clin d'oeil pour terminer la phrase et tout était dit. Elle s'empressa de continuer sans lui laisser le temps de répondre : « Et si tu trouves le même mais en hétéro sexuel, je t'en prie appelle moi. Je suis légèrement seule en ce moment. »