Il y avait des jours comme ça, où Joan n'avait pas vraiment de travail et qu'il s'ennuyait. Il n'avait pas encore une grande place dans le cabinet, étant arrivé il y a peu. Donc dès qu'il y avait une affaire, ce n'était pas forcément à lui qu'on la fournissait en premier lieu. Mais ce n'était pas grave, il savait qu'un jour ils auraient pitié de lui ou seraient éblouis par ses capacités
. Bon en attendant, il n'avait plus rien à faire. Il lâcha un long soupir puis se concentra sur son ordinateur. C'était la seule manière de tuer le temps. Il pouvait toujours appeler une de ses sœurs pour venir à son secours, mais si il se faisait attraper à appeler quelqu'un pour le plaisir, il se ferait vite mal voir. Donc l'ordinateur était la seule solution. Il avait juste à faire une mine concentrée dès que quelqu'un rentrait dans la pièce et le tour était joué. Mais que faire sur l'ordinateur ? Il pourrait aller sur facebook, comme tout employé, mais il n'avait pas de compte ne trouvant pas ce réseau social très utile ou bien intéressant. En plus de ça, c'était encore un moyen pour que ses sœurs fouillent et le surveillent, donc non. Finalement, il tapa dans la barre de recherche quelques noms de jeux puis trouva son bonheur dans le Uno (big up nono →). Il prit bien évidemment le soin de baisser le volume pour ne pas se faire avoir puis commença sa partie. Autant vous dire que ce n'était pas très brillant puisqu'il perdait à chaque fois.
« J’ai toujours su que tu profitais de tes moments de tranquillité pour aller sur des sites pornos. » Oh damn, il n'avait pas fait attention que quelqu'un s'approchait. Mini crise cardiaque, il ferma à toute vitesse sa fenêtre oubliant bien vite son plan de faire style d'être concentré. Paye ton jeu d'acteur Joan. Mais ça allait, ce n'était que Lys, la petite stagiaire.
« Tu ne devrais pas faire ça ici. » Il se remit de ses émotions pour prendre un air sérieux.
« Espèce de fouineuse. Comment j'arrive à me faire encore avoir après avoir vécu avec trois sœurs ? » Il leva les yeux au ciel, comme si il s’exaspérait lui même. Bien entendu, il n'allait pas sur ce genre de site pendant ses heures de travail. Ça serait du suicide, genre pire que facebook. Puis, wtf les gens qui faisaient ça pendant qu'ils bossaient ? Il adressa un large sourire à la jeune femme, ravi de la voir débarquer pendant ses heures creuses. En guise de réponse, il eut le droit à un regard noir.
« Quoi ? » demanda t-il sur la défensive. Avait il fait quelque chose qui l'aurait froissé ? Il en doutait, ou alors il ne s'en souvenait pas. Non, non, elle devait juste être folle et regarder les gens de cette manière, il ne voyait que ça comme explication. Bon sinon, qu'est ce qu'elle fichait dans son bureau ? Avait elle une requête ? Ou bien alors un peu de boulot à lui fournir ? Ça serait bien ça, sauf si c'était un truc de stagiaire et qu'il fallait classer des dossiers par ordre alphabétique.
« Tu sais, je viens d’avoir une idée géniale ! » Oh il aimait bien ce genre de début de phrase.
« On devrait aller manger maintenant. Il n’y a personne et si je ne mange pas vite, je vais finir par manger quelqu’un. Ce serait dommage que ça tombe sur toi. » Il ne pensait jamais pensait ça, mais en effet, Lys avait eu une bonne idée. C'est vrai qu'il commençait à avoir son ventre qui le titillait, mais griller des heures de travail comme ça, ce n'était pas très correct. Il hocha la tête pour acquiescer.
« En effet, ça serait dommage. D'autant plus que j'ai bien observé la manière dont tu mangeais. Un vrai petit goret. Ça serait donc injuste pour moi de finir de cette manière. » Il n'avait jamais fait attention à sa façon de manger, mais il voulait juste la taquiner là dessus. « Dis oui. » Il joignit ses dix doigts ensemble comme si il analysait la requête.
« T'es sûre qu'il n'y a personne ? Car faudrait pas qu'on se fasse choper en sortant. » Dit il en lui faisant comprendre qu'il acceptait son idée géniale. Mais pour cela, ils allaient devoir être discrets pour éviter toutes questions, surtout lui qui n'avait pas de travail à faire pour le moment.
« Toi aussi tu t'emmerdes ? Ou bien t'as juste très faim ? Ou alors t'as des choses croustillantes à me raconter ? » demanda t-il curieux. Il aimait les déjeuners qu'il partageait avec elle car la plupart du temps ils prenaient un malin plaisir à se raconter les ragots du cabinet. Ça pouvait faire gay comme ça, mais Joan ne l'était pas. Il avait juste fini par partager les mêmes passions que ses sœurs.