Vendredi soir. Nous étions enfin vendredi soir et même si ce jour voulait dire que je devais me séparer de Savannah pour près de quarante huit heures, cela voulait aussi – et surtout – dire que j'allais sortir faire la fête, pouvoir danser et boire jusqu'au bout de la nuit. Cette semaine était particulière puisqu'Elisa reprenait du poil de la bête en retournant au travail mais Ivy-Blue commençait enfin à passer des nuits plus ou moins tranquille. Bien entendu, ce n'était pas le paradis sur terre mais les heures entre deux pleurs étaient de plus en plus espacés ce qui était plus qu'agréable. Nos nuits étaient plus longues et mon visage retrouvait sa force et sa fermeté d’antan. Adieu les petites cernes, le teint palot et bienvenue à l'Emma que beaucoup d'hommes appréciaient – et pas qu'un peu à vrai dire. Regardant mon reflet dans le miroir, j'étais fière de moi. Mon corps était totalement mis en valeur par la petite robe turquoise que j'avais acheté la semaine dernière. Mes cheveux bruns étaient sur mes épaules et j'avais un regard de vainqueur. J'allais enfin retrouver mes compères les fêtards pour profiter un peu. J'avais pensé à inviter Elisa, lui dire de faire garder la petite mais je me doutais que sa réponse était négative. Son ancienne vie était derrière elle pour le moment et je ne voulais pas aller contre cela. Il était vingt trois heures lorsque je quitta ma chambre au fond du couloir et me dirigea vers le salon. Ivy-Blue prenait un biberon et Elisa comatait à moitié, bébé dans les bras. Souriant je dis, « Si je rentre accompagnée, promis je ne fais pas de bruit histoire de ne pas la réveiller » Réveiller Elisa, je m'en fichais, je l'avais fait assez souvent et elle aussi dans le passé mais là, c'était différent. Allant poser un baiser sur la joue de ces deux demoiselles, j'attrapai mes clés de voiture non loin de là et me dirigea vers le lieu dans lequel j'allais passer une longue partie de ma soirée, pour ne pas dire toute ma soirée !

Il était près de trois heures du matin et, comme à mon habitude, j'étais déjà accompagnée d'un jeune homme. Un beau brun qui ne m'était pas inconnu puisqu'il s'agissait de William, un homme dont j'avais croisé le chemin quelques fois. Nous nous entendions très bien au lit alors pourquoi ne pas recommencer ? L'alcool ne me réussissait guère et j'éclatais de rire à chacune de ses phrases, pitoyable. « Si tu veux, on peut toujours aller chez moi... J'habite à deux pas d'ici » C'était presque cela et le jeune homme le savait bien, il connaissait le chemin jusqu'à mon lit même si cela faisait plus d'un mois et demi que nous avions plus remis les couverts, plus chez moi du moins. Il ne mit pas bien longtemps à accepter mon offre et j'avais un large sourire sur mon visage. Come on baby, on va avoir une nuit de folie, et ça, c'est peu dire. Sortant de l'appartement où se déroulait notre soirée, je vis plusieurs demoiselles que je connaissais plus ou moins bien. Dans ces soirées, tout le monde commençait à se faire connaître à un moment ou à un autre, on ne restait jamais inconnue bien longtemps. La chair fraiche était toujours courtisée et j'étais l'une des premières à le faire, usant de plusieurs dizaines de subterfuges pour avoir ce que je voulais. J'étais persévérante et alors, qui pouvait m'en blâmer ? Hélant un taxi, nous n'attendions guère longtemps avant de trouver place dans un taxi jaune. « Park avenue, le 26 s'il vous plait » lançais-je avant de me tourner sur mon rencard de la soirée. L'embrassant comme si ma vie en dépendait, je mis quelques secondes à me détacher de ces lèvres que je connaissais totalement mais que j'appréciais toujours autant. Il y avait du bon à renouveler ses plans qui auraient du n'être que d'un soir. Laissant glisser mes longs doigts fins sur son corps, je dis « Il faudra juste se faire discret au maximum parce que ma coloc est là et j'ai pas envie de la réveiller... » surtout si c'est en faisant trembler les murs ! Je lui fis un léger sourire de côté avant de comprendre que le taxi venait de s'arrêter. Payant, je m'avança vers l'entrée de l'immeuble, agrippant William par là main. Monter les escaliers dans cet état et sur des talons de dix centimètres était une épreuve que je releva, sans trop d'efforts. J'avais l'habitude mais ce n'était pas facile tous les jours. Je cherchais mes clés dans mon sac à main, prête à le retourner parce que tout n'allait pas assez vite à mon goût. Ouvrant la porte, je me tourna vers le jeune homme avant de lui sourire. Je m'agrippa à son cou et en moins de deux, mes jambes étaient accrochés autour de sa taille. Porte fermée, nous étions en direction de ma chambre, s'embrassant comme deux personnes n'ayant pas couché depuis un bon bout de temps. Tout dans la délicatesse et en même temps féroce, c'était cela que j'appréciais chez le jeune homme. Nuit de folie, here we go.

William s’amusait énormément. Il passait une excellente soirée. Il était venu non accompagner, juste avec une bande de pote, mais il était pratiquement certain de ne pas repartir seul. Il y avait une bonne ambiance dans la boite et le jeune Slayers n’avait pas mis longtemps à se faire accoster. « Bonsoir beau gosse. » « Bonsoir jolie créature » lui répondit-il avec un sourire intéressé. « Je t’offre un verre ? » « Volontiers ». La jolie blonde partit au bar leurs chercher de quoi boire et William alla s’assoir à une table avec ses amis. A peine cinq minute plus tard, ils étaient rejoins par quatre filles qui vint se joindre à eux pour jouer à un 421, un jeu de boisson. L’alcool coulait à flots, l’ambiance était bonne et William faisait sensation. Il avait déjà embrassé trois filles sur quatre quand il aperçut Emma Birdy-Smith en train de discuter avec un garçon au bar. Il avait déjà couché avec la demoiselle par le passé et sa règle d’or était de ne jamais coucher deux fois avec la même fille, mais Emma semblait prendre le sexe comme un certain divertissement. Ça lui convenait parfaitement. Un sourire malicieux sur les lèvres, William se pencha vers Mika – un de ses amis - et lui demanda de lui garder les filles aux chauds, avant de se lever et de se dirigeait vers Emma. Il se pencha sur elle et déposa un baiser sur ses lèvres, laissant le garçon qui était en train de la draguer interdit. « Bonjour mon cœur » dit-il ensuite ce qui eut pour effet de le faire partir. William afficha un large sourire satisfait. « Tu n’a rien raté. Ce garçon n’a pas ma classe. Je t’offre un verre pour me faire pardonner ? » . Ce fût plus d’un verre qu’ils burent en discutant. Ils s’amusaient bien et il était évident qu’ils voulaient l’un comme l’autre poursuivre la soirée de façon intime. Ce fût finalement Emma qui lança l’idée à haute voix, lui proposant d’aller chez elle. « Puisque tu le propose, ça serait très impolie de ma part de refuser » lui répondit-il avec un air charmeur. De loin William salua Mika de la main pour lui faire comprendre qu’il n’était plus la peine de l’attendre avant de suivre Emma vers la sortie. Elle appela un taxi et pendant ce temps là plusieurs filles le regardèrent. Comme pour marquer son territoire Emma l’embrassa alors avec passion, laissant les autres filles folles de jalousie. Ils ne tardèrent pas à arriver à l’appartement d’Emma et les choses s’enchainèrent, la passion et le désir prenant le dessus… Les ébats de William et Emma furent comme par le passé épique, la jeune fille savait rendre ce moment mémorables. Quand ce fût fini le jeune Slayers serra sa conquête encore nu couverte par le drap, contre lui et s’endormit ainsi. Il se réveilla avec une grande envie de pissé, Emma dormait à point fermé. Il prit soin de ne pas la réveillé et se leva sans prendre soin de s’habiller. A l’heure qu’il était la coloc d’Emma dormais surement encore. Il voulu se diriger vers la cuisine mais il marcha sans faire exprès sur une peluche qui se mit bruyamment à parler. On entendit alors un bébé pleuré… William resta interdit, se demandait si l’alcool qui avait bu n’était pas en train de lui monter à la tête. Il était déjà venu ici par le passé et jamais il n’avait entendu de bébé. Personne ne semblait réagir aux cris alors sans réfléchir il se dirigea vers la provenance du bruit. Il se retrouva dans une chambre d’enfant avec un berceau. Il s’approcha et vit une petite fille gigotait, qui pleurait à plein poumon…

Elisa récupéra sa fille alors que William était en train de s’amuser avec elle. Pour l’heure il préférait largement la compagnie d’Ivy-Blue à celles des deux jeunes filles qui se prenaient la tête. Son avis sur tout ça ? Que l’une comme l’autre étaient bien trop jeunes et irresponsable pour être mère ! La preuve Emma sortait se bourrait la gueule pendant que sa fille était il ne savait où et ramenait un homme dans une maison où un bébé dormait. Elisa avait de réel raison d’être en colère et s’il avait eut à donner son avis il aurait sûrement était de son côté. Mais on ne lui demandait rien. On se contentait de le traiter de crétin, de limite faire retomber sur lui la faute, alors qu’elles se débrouillent sans lui ! Il avait déjà eut son cotât de querelle féminines avec ses sœurs !

Elisa était repartit dans sa chambre. La blonde partit Emma se reconcentra sur lui comme si d’un coup il était redevenu intéressant. William détestait être ignoré et encore plus qu’on se moque lui. Hors avec le comportement d’Emma il avait comme l’impression de n’être pour elle qu’un vulgaire jouet sexuel avec lequel on fait mumuse mais à qui on n’accorde pas beaucoup de considération. Il avait beau être un coureur de jupon il s’arrangeait toujours pour traiter les filles avec respect, quoiqu’elles puissent en dire. En retour il s’entendait à avoir un minimum de considération. « Je suis désolée pour tout ça et ce que j'ai pu dire... » Il la regarda peu convaincu. C’était déjà un bon début mais c’était un peu trop facile. La dernière chose qu’il avait eut en tête pour la soirée était d’assister à une querelle de filles. Le seul truc dont il avait envie là tout de suite, était de partir. Emma se justifia ensuite sur la raison de sa dispute avec Elisa. « J’viendrais t’apporter des oranges » dit-il en réponse à son « je vais la tuer » pour qu’elle se détende. « Je sais, coucher avec une mère célibataire ça ne le fait pas trop et c'est super flippant mais je ne voyais pas vraiment comment te dire que j'avais une petite fille de trois ans et demi... » Alors elle n’avait même pas essayé ! Elle lui avait menti, c’est tout ce qu’il voyait. « Ne t'inquiète pas, je ne lui cherche pas de père, loin de là même donc on peut toujours continuer comme on avait commencé.. » Oui sauf qu’il n’avait plus du tout envie ! Emma avait beau ne pas chercher de père pour sa fille, elle était mère. Il était le fils de quelqu’un et il ne voudrait pas apprendre que lorsqu’il n’était qu’un bébé sa mère couchait à gauche et à droite. Il était peut-être vieux jeu mais pour lui ce n’était pas le rôle d’une mère. Une femme était libre de faire ce qu’elle voulait, jusqu’à ce qu’elle ait des enfants. « Ça te dit de retourner dans ma chambre et de reprendre là où on s'était arrêté ? » Honnêtement il n’en avait aucune envie ! Il voulait prendre ses fringues et rentrait chez lui. Tout ce que pourrait dire Emma ne le ferait pas changer d’avis. William était quelqu’un de très têtue et buter - un trait de famille - et lorsqu’il avait une idée en tête il était quasiment impossible de le faire changer d’avis. Foie de Slayers, il ne resterait pas avec Emma pour lui faire l’amour ! La jeune demoiselle ouvrit alors son peignoir, lui offrant une jolie vue sur sa poitrine. Il déglutit alors avec difficulté. Bon peut-être… « Pas vraiment non » répondit-il malgré tout. « Je suis pas un gigolo Emma. C’est parce pas parce qu’on s’éclate tout les deux que ça te donne tout les droits. Tu devrais être avec ta fille en ce moment. Pas avec moi ! » Il se pencha vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres et ramassa ses fringues qui trainait dans la chambre, commençant ensuite à les enfiler.