It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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N°14- Est-ce réellement terminé?

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MessageSujet: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyVen 23 Avr - 21:00

N°14- Est-ce réellement terminé? 549555830qm4
Il était trois heures du matin. Cela faisait de longues minutes que Kate était assise dans son lit, immobile, les yeux mi-clos. Elle avait sommeil mais ne voulait pas se rendormir. En effet, elle venait de faire un rêve détestable. Ce rêve, c’était la troisième fois qu’elle le faisait.
Il commençait sous une pluie torrentielle, dans une forêt tropicale. Kate courrait comme si sa vie en dépendait. Avec agilité, elle évitait chaque arbre, chaque racine, chaque branche qui lui barraient le chemin. Étrangement, elle ne savait pas pourquoi elle courrait ainsi. Elle ressentait simplement que ce qui l’attendait à l’autre bout de cette jungle était d’une importance capitale. Imbibés d’eau, ses vêtements étaient lourds. A cause de la pluie, la terre s’était transformée en une boue épaisse dont la jeune femme était tâchée jusque sur son tee-shirt. Peu importe, elle avait un but et les éléments avaient beau se déchaîner, cela ne l’arrêtait pas. La végétation était si dense que jusque là, Kate pensait que la nuit était en train de tomber mais brusquement, la forêt cessa et elle vit enfin la lumière du jour qui filtrait à travers les nuages à l’origine de cette mousson. La brune marqua un arrêt. Elle n’était plus sur un sol boueux mais sur du sable. La plage était déserte et l’océan s’étendait à perte de vue. Le souffle court, elle cherchait quelque chose du regard, quelqu’un. Soudain, alors qu’elle planta son regard droit devant elle, elle vit un homme de dos, sorti de nulle part. La pluie et la distance ne l’empêchèrent pas de reconnaître cette silhouette.

- Mark!

Elle reprit sa course tandis que lui se retournait. Elle se jeta dans ses bras et le serra contre elle comme si cela faisait des heures, des jours, des mois entiers qu’elle était à sa recherche. Mark était dans le même état qu’elle, sa chemise lui collait à la peau. Mais de toute évidence, lui n’était aucunement soulagé qu’elle l’ait retrouvé puisqu’il resta droit comme un i. Kate ne le remarqua pas et lorsqu’elle se détacha de lui, elle fit glisser ses doigts sur le visage ruisselant de l’homme qu’elle aimait. Elle avait du mal à croire qu’il était là, qu’elle pouvait le voir et le toucher. Mais c’était bien lui, son regard et son visage qui, malgré toutes les fois où Mark s’était voulu froid et insensible, n’avaient jamais perdu leur douceur.
Kate souriait, riait presque tant elle était aux anges de l’avoir retrouvé. Il était la seule chose qu’elle avait sur cette île déserte qui ressemblait étrangement à l’île sur laquelle ils s’étaient rencontrés. Elle ne possédait rien d’autre que les vêtements qu’elle avait sur elle mais elle ne pouvait pas être plus heureuse maintenant qu’elle avait trouvé la seule personne essentielle à son bonheur.
Mark, jusque là passif, prit Kate par les poignets et exerça une pression suffisante pour que la jeune femme ne puisse pas se dégager de son emprise. Ce n’est qu’à ce moment là que la brune comprit que sa joie n’était pas réciproque et qu’il était en colère. Cependant, elle ne comprenait pas pourquoi. Elle était complètement perdue. La réplique de Mark ne l’aida pas plus:

- Dis moi pourquoi! Pourquoi tu m’as fait ça?

Même dans les bras de Morphée, Kate savait de quoi elle était coupable et comme elle l’avait déjà fait dans le monde réel lorsqu’elle était bloquée dans l’ascenseur avec Mark, elle entreprit de lui dire que pour ne pas risquer de gâcher sa vie avec lui, elle avait renoncé à celle qu’elle voulait à ses cotés mais lorsqu’elle ouvrit la bouche pour parler, aucun son ne sortit. Elle était muette. Mark la lâcha et lui lança un regard noir.

- Laisse tomber, ça n’a plus d’importance.

Kate ne pouvait toujours pas dire le moindre mot et pourtant, voyant que Mark était sur le point de s’en aller, elle essayait de crier mais elle n’arrivait qu’à expirer de l’air.

- Et… Ne t’approche plus de moi, Kate.

Après cette dernière réplique, l’homme prit la direction de la forêt. La jeune femme se retourna et lorsqu’elle voulut le rattraper, elle se retrouva figée sur place, comme paralysée. L’instant suivant, une vague beaucoup plus impressionnante que les autres déferla sur plusieurs dizaines de mètres. Kate avait maintenant de l’eau jusqu’aux mollets. La mer montait à une vitesse ahurissante. Au moment où Mark atteignait l’orée de la forêt, Kate se résignait à ne pas pouvoir bouger. A présent, elle devait relever la tête pour prendre ses dernières bouffées d’air. Avant de disparaître, Mark s’était retourné pour l’observer. Il avait les mains dans les poches et son regard n’avait pas changé. Kate n’arrivait pas à l’appeler à l’aide et prise de panique, sa respiration se faisait haletante. L’eau était maintenant trop haute pour qu’elle puisse respirer. A chaque inspiration, elle avait un peu plus d’eau salée; jusqu’à ce qu’elle soit complètement submergée.
C’est au moment où elle commençait à se noyer que la jeune femme se réveillait. Comme les deux fois précédentes, elle ne se réveilla pas en sursaut. Elle était allongée sur le dos, les bras le long du corps et ouvrit brusquement les yeux. Elle prit quelques profondes bouffées d’air comme si elle venait de sortir la tête de l’eau et passa ses mains sur son visage. A moitié sortie de son sommeil seulement, elle se redressa et ne bougea pas pendant plusieurs minutes. Le besoin de dormir ne manquait pas mais l’envie n’y était pas. Elle alluma donc l’écran plat qu’elle avait fait installer sur le mur en face de son lit, la veille, pour regarder des clips musicaux. Un peu avant cinq heures, la fatigue eut raison d’elle. A sept heures, elle fit taire son réveil pour ne se lever qu’une heure et demie plus tard. L’emploi du temps de ce matin était plutôt léger, elle pouvait donc se permettre d’arriver aux alentours de dix heures. Elle alla prendre une douche, comme elle le faisait matin et soir. Sa consommation d’eau s’en voyait doublé, ce qui n’était pas écolo, alors elle évitait d’y rester trop longtemps. Pendant que ses cheveux séchaient naturellement, elle déjeuna tranquillement sur la table de la cuisine en lisant quelques pages du roman qu’elle lisait en ce moment. Georges s’agitait à coté d’elle, il s’impatientait. Kate savait qu’il attendait sa promenade. Elle but d’une traite le reste de sa tasse de chocolat et alla s’habiller. Elle sortit de sa penderie un jean serré, un pull-tunique bleu clair au décolleté plongeant sous lequel elle devait mettre un débardeur. Celui qu’elle choisit était couleur écrue, en soie. Une fois habillée et chaussée d’une paire de chaussures de ville blanches, elle observa son reflet dans le miroir de l’entrée. Elle songea que l’amie avec qui elle avait acheté ce pull avait raison, il mettait ses yeux en valeur. Avec ses cheveux laissés libres de boucler et les discrètes, voire imperceptibles taches de rousseurs qu’elle avait sur le nez, elle avait des airs enfantins. A neuf heures et demi, elle sortait du parking de son bâtiment, au volant de sa Lexus ls 600h, imposante mais hybride.

New York était terne en hiver. C’était le triste constat que la jeune Evans avait fait tous les matins en partant travailler pendant ces derniers mois. Le ciel était gris, les nuages denses et bas flirtaient avec les sommets des buildings qui, privés des jeux de lumières que leur offrait d’habitude le soleil, n’étaient plus qu’un tas insipide de constructions, tantôt de béton pour les plus anciennes, tantôt de verre pour les plus récentes. Le temps était maussade et l’ambiance aussi. Mais avril avait été le mois annonciateur des beaux jours printaniers qui ne tarderaient pas à venir.

Kate, quant à elle, ne s’en plaignait pas. Elle vivait sa petite routine d’architecte célibataire et tant que cela pouvait continuer ainsi, tant que personne ne lui enlevait ses œillères qui la maintenaient constante, ne lui laissant espérer en se réveillant qu’une journée aussi banale et sans surprises que la veille, elle s’estimait satisfaite de son quotidien. Dans l’ensemble, elle était heureuse. Bien qu’elle ne puisse pas dire qu’elle était parfaitement épanouie, elle se considérait chanceuse d’avoir une vie paisible et confortable. Quoi que, ces derniers mois, elle avait eu son lot de surprises, d’abord avec l’arrivée de Mark dans la grosse pomme, puis lors de leurs diverses rencontres, fortuites ou non, enfin quand il avait eu son grave accident de voiture, six semaines plus tôt. Au début du mois, Meredith lui avait envoyé un sms pour la prévenir qu’il s’était réveillé mais malgré le grand soulagement de l’architecte, elle n’avait pas répondu.

Aujourd’hui, Kate passa une journée de travail normale, intéressante mais banale. N’ayant pas spécialement hâte de rentrer chez elle, elle était encore au bureau alors que tous les employés étaient partis, sauf la secrétaire qui était dans la petite pièce faisant office de cuisine et était en train de se faire couler un café avant de partir. Cette dernière, professionnellement consciencieuse, retourna à son poste pour appuyer sur le petit bouton servant à déverrouiller la porte d’entrée du bâtiment lorsqu’une personne sonna. Elle aurait très bien pu l’ignorer mais cela aurait obligé sa patronne à sortir de son bureau pour le faire. Kate avait déjà investi dans un local spacieux et cossu, elle n’avait pas encore de quoi faire faire des installations superflues comme celle d’un bouton d’ouverture de la porte d’entrée dans son propre bureau. D’ailleurs, elle ne le ferait sûrement jamais, se jugeant encore capable de faire dix mètres jusqu’à celui déjà posé. Deux minutes plus tard, la secrétaire toqua à sa porte et l’entrouvrit pour lui affirmer que son père était là. Sur le coup, Kate crut mal entendre. Quelque soit la personne qui était là, elle ne pouvait pas être Gregory Evans. Et pourtant, après qu’elle ait donné son accord à sa secrétaire pour faire entrer cette personne dans son bureau, elle vit arriver un homme d’une soixantaine d’années, qui en paraissait dix de moins, grand, élancé et dont le costume sur mesure hors de prix laissait deviner une musculature encore très respectable pour son âge. Ses cheveux grisonnants ne lui donnaient que plus de charisme et ses yeux d’un sombre gris bleu étaient un de ses principaux atouts. Il s’agissait bien de monsieur Evans.
Machinalement, sa fille se redressa dans son fauteuil, préférant ne pas prendre la parole en premier. Et puis ce n’était pas comme si elle avait quelque chose à dire. Elle ne savait vraiment pas pourquoi son père était là. Ce dernier ne laissait rien transparaître de ce qui l’amenait. Comme à son habitude, sa posture, son visage et ses mouvements étaient le reflet de son caractère calme. Il se laissa glisser dans un fauteuil prévu pour les clients et commença un discours de toute évidence bien huilé:

- Je te demande pardon pour ma colère et les mois de silence qui ont suivi ton annonce quant à ta démission et ta brusque décision de te débarrasser de la quasi-totalité de ton compte en banque... Quand tu m’as dit que tu quittais le travail que je t’avais offert et que tu te séparais de tout l’argent que j’avais commencé à placer sur ton compte dès ta naissance, j’ai eu l’impression que tu reniais tout ce que je t’avais apporté et...

- Parce que tu considères qu’un job et douze millions de dollars c’est tout ce que tu m’as apporté?

- Laisse-moi terminer. ...et je ne me suis pas rendu compte qu’en tant que père, mon rôle ne consistait pas simplement à te mettre à l’abri du besoin. J’aurais du être plus présent. Pourtant j’aimais beaucoup passer du temps avec toi. A chaque fois tu m’étonnais par ta bonté, ta joie de vivre et ton intelligence. J’avais l’impression de revoir ta mère à travers toi.


Kate était sans voix, elle avait du mal à croire que son père faisait bien preuve de cette sensibilité que ne la surprenait que parce qu’elle venait de lui. Il était tout de même Gregory Evans, le grand Gregory Evans, fondateur et patron de la plus puissante entreprise de Seattle après Microsoft, l’entreprise qui créait du matériel à la pointe de la technologie et qui était l’un des principaux fournisseurs de l’armée américaine et de la NASA. C’était un homme dont la seule fierté semblait être son entreprise. Il était l’un des hommes d’affaires les plus intègres du pays mais néanmoins l’un des plus fins stratèges.
C’était comme cela que la plupart des gens le voyait et Kate avait fini par penser que c’était ce rôle là qu’il préférait au rôle qu’elle lui avait offert en venant au monde: celui de père.

- Tu lui ressembles tellement... C’était douloureux et je crois que ça m’a incité à prendre mes distances. Quand elle est morte...

Gregory fit une pause et inspira profondément pour garder toute la maîtrise qui ne l’avait pas quitté une seule seconde depuis qu’il était entré dans la pièce. Bien évidemment, il ne laissait pas la moindre larme couler, phénomène que sa fille n’avait jamais observé chez lui. Elles ne vit même pas ses yeux devenir humides mais sentit que de son coté, elle risquait de ne pas avoir assez de force pour se retenir de pleurer. Le fait qu’il n’emploie pas le prénom de sa défunte femme ne lui échappa pas non plus. D’après ce que lui avait dit sa tante, depuis l’enterrement de la femme qu’il aimait, il ne l’avait plus jamais prononcé.

- ... quand elle est morte, le seul remède au chagrin que j’ai trouvé, ça a été le travail. Elle a été la seule femme que j’ai aimée et ça ne changera jamais...

Cette phrase fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase et Kate ne put empêcher deux timides larmes de couler sur ses joues. Elle se leva, fit le tour de son bureau pour rejoindre son père et le prendre dans ses bras. Ce dernier se leva lui aussi afin de l’accueillir et la serra contre lui comme il l’avait trop rarement fait. Kate était émue par l’effort qu’il avait fait et mettait en veilleuse la petite pensée qui disait qu’elle n’avait pas été assez bien pour susciter assez d’intérêt et d’amour pour que son père veuille rester plus souvent auprès d’elle. Cela faisait déjà bien des années qu’elle avait compris que la mort de sa mère avait été l’élément déclencheur et que dans le fond, elle n’était pas responsable de l’éloignement de son père mais le fait que ce soit aussi de sa faute restait une pensée difficile à abattre. Et maintenant que son père admettait la situation, elle avait encore plus l’impression qu’elle n’avait pas fait assez pour être une enfant digne d’affection.

- Et je m’en veux de t’avoir envoyé sur cette île, encore une fois j’ai fait passé les affaires avant toi.

La voix du businessman était posée mais trahissait tout de même son émotion. Les yeux de Kate étaient embués de larmes. Son père lui avait souvent dit, à tort, que pleurer était une preuve de faiblesse et c’était pour cela qu’elle le faisait si rarement. En fait, depuis qu’elle connaissait Mark et avec toutes les émotions ressenties, parfois subies, la tâche était devenue plus ardue.

- Tu n’as pas à me demander pardon. Même si tu n’as pas été assez présent, tu as toujours su me rendre heureuse. J’ai eu une enfance et une adolescence géniales, tu m’as fait voyagé, tu m’as ouvert les yeux sur le monde, tu m’as inculqué des principes et tu as fait tellement d’autres choses pour lesquelles je ne pourrai jamais assez te remercier. Quant à l’île, j’y ai passé des moments merveilleux et j’y ai fait des rencontres... inattendues et inespérées.

Ce n’est que maintenant que Kate se détacha de l’étreinte de son père. Elle baissa la tête et essuya ses larmes, comme si elle pouvait cacher le fait qu’elle venait de pleurer. Ce fut une étrange réplique de son père qui lui dit relever la tête:

- Quand tu parles de rencontres inattendues et inespérées tu penses surtout à Mark, je me trompe?

- Quoi?!

- Maggy est venue me voir la semaine dernière. Elle m’a convaincu que j’avais tort de t’en vouloir pour les récents évènements et que je n’étais pas un aussi bon père que je le pensais. Elle m’a aussi dit que tu lui avais raconté ton histoire depuis ton départ de la maison et elle m’a parlé de cet homme. Ne t’en fais pas, elle ne s’est pas attardé sur les détails, elle m’a juste résumé les faits.


Kate ne pouvait pas en vouloir à sa tante puisque c’était grâce à elle que le père et la fille étaient réunis aujourd’hui. La jeune architecte connaissait assez bien la sœur de son père pour savoir qu’elle était bavarde mais qu’elle était parfaitement capable de ne pas dire plus que ce que les gens avaient besoin de savoir. Mais même si elle lui faisait entièrement confiance, elle était plus qu'étonnée qu'elle ait jugé utile d'en dire autant à son père. Kate n'avait jamais parlé de sa vie privée à son père et son histoire avec Mark était de loin ce qu'elle avait connu de plus compliqué. Elle ne pensait donc pas que son père pourrait comprendre son attitude. Pourtant, il n'avait pas l'air de porter le moindre jugement. Kate s'assit sur l'un des deux sièges et son père reprit celui sur lequel il s'était assis en arrivant.

- Effectivement, je pensais à lui.

- Je suis content que tu le voies comme une belle rencontre plutôt que comme une histoire d'amour qui finit mal.

- De toute façon ça n'a aucune importance, c'est du passé.


Le père n'eut rien à rajouter et bien qu'il ait envie de dire à sa fille qu'il comprenait sa réaction et qu'elle trouverait un autre homme avec qui elle coulerait une vie tranquille, il préféra se taire. Kate avait beau prendre un air détaché, il savait qu'il y a encore deux semaines, elle était à l'hôpital et qu'elle ne vivait plus que pour l'heure à laquelle Mark sortirait du coma.

- J'allais rentrer chez moi. Tu veux qu'on passe la soirée ensemble?

- J'ai un dîner-client à vingt et une heures, donc je ne resterai pas longtemps.


En effet il était déjà dix-neuf heures et comme Gregory n'allait jamais à un dîner d'affaires sans être impeccable, il devait retourner à son hôtel pour prendre une douche et se changer.
Dans le parking sous terrain, il indiqua à son chauffeur qu'il montait en voiture avec sa fille et qu'il devait les suivre. Kate attarda son regard sur la Lincoln Town Car Sedan, cette fameuse limousine courte, noire et austère, symbole de réussite professionnelle et sociale. Celle-ci était louée mais les Evans avaient le même modèle à Seattle. A ses seize ans, Kate avait été ravie de recevoir sa première voiture qui lui avait enfin permis de n'avoir à monter dans la Lincoln que pour de rares occasions, lorsqu'elle allait en ville avec son père.

Une fois au duplex, sa propriétaire fit faire une visite des lieux à son invité. Puis elle lui servit un verre d'eau gazeuse dans lequel elle plongea une rondelle de citron, comme il l'aimait et se prépara la même chose. Ils bavardèrent près d'une demi-heure sur le canapé de choses diverses et variées mais jamais de Mark. Kate relata la façon dont elle avait monté sa nouvelle entreprise, les difficultés qu'elle avait rencontrées et les récentes et encourageantes améliorations qui avaient été observées. Il faudrait encore beaucoup de temps et d'énergie pour que son cabinet d'architecture devienne une entreprise établie et reconnue à New York mais elle était optimiste. Après avoir fait le tour du sujet et recueilli quelques précieux conseils de son père, ce dernier lui demanda si elle pouvait lui jouer quelque chose au piano, comme lorsqu'elle était enfant et qu'il vérifiait que ses cours au conservatoire portaient leurs fruits.
La jeune femme alla s'installer devant l'instrument et commença à jouer Make This Go On Forever de Snow Patrol, accompagné de sa voix. Cette chanson était lourde de sens pour elle, mais c'était plus fort qu'elle, elle avait envie de la jouer.

- Please don't let this turn into something it's not
I can only give you everything I've got
I can't be as sorry as you think I should
But I still love you more than anyone else could

All that I keep thinking throughout this whole flight
Is it could take my whole damn life to make this right
This splintered mast I'm holding on won't save me long
Because I know fine well that what I did was wrong

The last girl and...


Kate s'arrêta brutalement lorsque son père, assez loin de l'instrument pour entendre la sonnette, l'avertit que quelqu'un était à sa porte. Pourtant, la propriétaire des lieux n'attendait personne. Justement, son père lui posa cette question et elle lui répondit que non. Elle se leva et se dirigea jusqu'à la porte d'entrée, ne s'attendant à rien de plus surprenant qu'un de ses voisins venu lui remettre son courrier que le facteur avait glissé dans la mauvaise boîte aux lettres.


Dernière édition par Kate Evans le Dim 16 Mai - 19:33, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyVen 23 Avr - 23:36

Un mois et demi s’était écoulé depuis l’accident de Mark. L’avocat était resté dans le coma près de deux semaines et demi. A son réveil il avait trouvé sa sœur près de lui. Est il utile de préciser quelle joie fut celle de la jeune femme en voyant son frère reprendre enfin conscience. Les médecins avaient alors défilés dans sa chambre lui expliquant combien il était chanceux de s’en être sortit sans trop de dommage. Dès son réveil l’homme avait voulu rentrer le plus tôt possible chez lui. Il avait toujours détesté les hôpitaux et ne voulait pas rester davantage dans cet endroit. Bien qu’encore troublé par ce qu’il avait « vécu » durant son coma, Mark se refusa tout net à en discuter avec qui que ce soit et ce malgré l’insistance de ces médecins pour qui un suivi psychologique était impératif. Après tout il s’était tout de même fait percuter par une camionnette et avait bien manqué d’y rester. Les médecins ne pouvaient pas négliger les dommages psychologiques qu’entrainaient ce genre d’accident sur le long terme et même si Mark clamait qu’il se sentait parfaitement bien la procédure était la procédure.

Pendant les deux semaines qui suivirent son réveil Mark fut contraint de rester à l’hôpital. Ses blessures n’étaient pas encore guéries, même si en voie de rémission, et bien qu’on pu lui enlever les plâtres de ses bras celui de sa jambe ne pouvait être enlevé immédiatement. Heureusement trois jours après son réveil il avait pu rejoindre une chambre normale et quitter le service de réanimation. Du coup il avait pu avoir le bonheur de voir sa fille Alyssa. Après 3 semaines sans voir son père la petite fille était folle de joie de retrouver les bras de son paternel ou tout du moins l’un de ses bras puisque son bras gauche était encore en écharpe. Meredith amena chaque jour la petite fille à l’hôpital après sa journée d’école. Elles ne restait que deux ou trois heures car, comme le faisait remarquer Meredith, Alyssa devait garder un rythme de vie normale afin de pouvoir poursuivre correctement sa scolarité et la jeune femme refusait qu’elles soient de retour à la maison passé 19 heures. Pour Mark la sensation de manque était différente de celle de sa fille. Pendant tout son coma il avait été avec elle d’une certaine manière. Il l’avait vu, l’avait serré dans ses bras, lui avait parlé…Mais il avait été étonné de la trouver si petite alors qu’il l’avait vu beaucoup plus grande dans ce qu’il ne savait qualifier de rêve ou de délire comateux.

Durant son séjour à l’hôpital il avait aussi pu passer pas mal de temps avec Elisabeth qui était présente quasiment tout les jours. Parfois la jeune héritière ne passait qu’en coup de vent entre deux rendez-vous mais elle mettait un point d’honneur à venir tout les jours déposer de doux baisers sur les lèvres de son amant. Mark ne savait comment la remercier de ces petites attentions qui prouvaient ses sentiments mais qui en même temps le mettait légèrement mal à l’aise. Pendant son coma il n’avait cessé de penser à Kate, de la voir, de la toucher, la sentir…il avait vécu une « vie » à part entière avec elle et s‘était rendu compte qu‘il avait encore des sentiments pour elle. En retrouvant Elisabeth si tendre et si dévouée il avait la sensation étrange de l’avoir en quelque sorte trompé. C’était une sensation stupide il en avait conscience mais il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir malhonnête vis-à-vis d’elle. Il tentait tant bien que mal de faire taire ce sentiment qu’il savait ridicule, il était temps de tourner la page et de penser au futur mais son esprit ne lui laissait que peu de répit. Si Elisabeth sentait que quelque chose clochait elle le cachait bien ou alors devait mettre cela sur le fait du traumatisme causé par l’accident. Dans tout les cas elle ne cachait plus ses projets les concernant et exposait clairement ses envies quant à leur possible futur en commun.

Après une flopée de test en tout genre et sous conditions d’un suivis médicale très strict, Mark eu enfin l’autorisation de sortir. La fracture de sa jambe s’était bien résorbée même si il devait toujours marcher avec une canne afin de ne pas trop solliciter ses muscles. Son bras gauche était toujours en écharpe et quelques bleus ornais encore son corps ici et là mais l’avocat se sentait parfaitement capable de faire face au monde civilisé, de plus il avait hâte de retrouver son chez soi. Il avait été étonné et très fier de sa sœur en voyant qu’elle avait su prendre les choses en main pendant son « absence ». Alyssa avait été épargnée autant qu’il était possible de l’être et avait continuer à mener une vie normale. Meredith avait bien évidemment prévenue leur parents qui était venus aussi vite que possible et cela avait fait un soutien de plus pour Alyssa ravie de passer du temps avec ses grands-parents qui la gâtait. Ethan, lui aussi, avait fait le voyage voulant être auprès de son meilleur ami dans ce moment pénible. Mark avait été très touché de les voir tous auprès de lui à son réveil, à ses yeux c’était un véritable témoignage d’amour pour lui, eux qui dès qu’ils avaient appris la terrible nouvelle avait lâchés ce qu’ils étaient en train de faire pour venir près de lui .

Les jours qui suivirent son retour à la maison furent comme ces journées en suspension dans le temps. Une sensation de flottement entourait l’homme de loi qui se rétablissait doucement. Si tout le monde pensait que c’était le contre coup de l’accident Mark était lui moins catégorique. Certes il avait fait quelques cauchemars qui l’avait laissé en sueur et angoissé au milieu de son lit mais en pareille circonstance il trouvait cela plutôt logique. Non, ce qui lui était le plus perturbant était ce qu’il avait vécu durant son coma, cette vie qu’il avait pu vivre avec Kate et leurs enfants avait provoqué une légère amertume face au réveil et à la réalité bien plus sombre. Rapidement, il ne pu s’empêcher de penser à ce petit garçon qu’il avait tenu dans ses bras, qu‘il avait bercer, avec qui il avait jouer et qui ressemblait énormément à sa mère dans sa façon de regarder. Jamais Mark n’aurait pensé désirer avoir un enfant un jour mais depuis sa sortie il ne cessait de le rechercher inconsciemment dans le visage de chaque enfant qu‘il voyait. Il était pourtant conscient que cet enfant n’existait pas et n’avait jamais exister mais ce fait était en lui-même trop douloureux pour être correctement analyser par son psychisme. Il ne pouvait parler à personne de cela et n’avait même pas osé en toucher un mot à Ethan qui pourtant était resté quelques jours à New-York. Il redoutait la réaction de son interlocuteur face à ce récit qu’il trouvait lui-même irréel. Que pourrait on lui répondre ? Il savait lui-même ce que cela voulait dire mais n’avait hélas aucune raison de prendre en compte ces rêves fantasmagoriques. Les plus raisonnés lui diraient que ce n’était que des rêves et qu’ils ne devaient pas s’y attarder. Tandis que les plus ouverts d’esprit lui répondraient qu’il s’agissait certainement de projection de son inconscient qui cherchait à lui faire passer un message. Dans l’une comme dans l’autre Mark ne trouvait rien de réconfortant à ces explications et restait avec une sensation d’échec qui lui serrait les tripes.

Une semaine après sa sortie, Meredith fut la première à tenter de percer le mystère. Elle voyait bien que quelque chose clochait chez Mark et sans dire pourquoi n’était pas certaine que l’accident en était entièrement responsable. Elle commença donc à questionner Mark lorsqu’ils étaient seuls lui demandant avec beaucoup de tact qu’il lui parle de ce qu’il avait pu ressentir pendant son coma. Elle avait amené de la musique, lui avait lu tout les matins son journal préféré, avait parlé d‘Alyssa et des diverses choses qu‘elle faisait…Elle avait tout tenté pour le stimuler et l’inciter à se réveiller. Il était normal qu’elle veuille savoir si il avait été réceptif à ses messages maintenant qu’il était sortit d’affaire. Mais Mark restait évasif répondant qu’il ne se souvenait pas et changeant rapidement de sujet. Bien sur c’était sans compter sur la détermination de Meredith qui ne lâcha pas le morceau pour autant et revint à la charge dès le lendemain matin. Rosa et Raphaël était partit faire un tour à Central Park après avoir déposé leur petite fille à l’école. Il fallait voir avec quel bonheur les deux Corse accompagnait fièrement leur unique petite fille jusqu’à son école. Pendant ce temps, Mark et sa sœur se retrouvèrent seuls pour le petit déjeuner. Comme lorsqu’ils n’étaient qu’ensemble ils s’installèrent dans la cuisine où une bonne odeur de pain au lait régnait. Depuis que Rosa était ici toute la famille avait le droit à des viennoiseries chaudes tout les matin ce qui faisait quatre heureux dans la maison. Rosa avait pris en charge tout les repas de la famille et leur concoctait des petits plats renversant. Les parents de Mark avaient décidés de rester à New-York jusqu’à ce que Rosa estime que son fils était à présent assez fort pour s‘occuper de tout sans aide. Cette déclaration avait fait grimacer Mark qui n’avait pu s’empêcher de murmurer à Meredith qu’ils étaient mal partis vu que sa mère le voyait encore et toujours comme un petit garçon sans défense malgré les nombreuses années passées depuis. De son coté, Elisabeth qui n’avait pas perdu de temps pour se présenter à ses parents avait été ravie de la nouvelle car elle espérait ainsi faire plus ample connaissance avec eux.
Devant leur café le frère et la sœur parlèrent de tout et de rien jusqu’à ce que Meredith lui demande de lui parler véritablement de ce qu’il s’était passé pendant son coma. Mark resta quelques instants sans répondre, trouvant visiblement la couleur de son café très intéressante . Il ne savait si il devait lui dire la vérité ou la dissimuler et hésitait sur les mots à prononcer. Il commença par dire qu’il avait rêvé sans ajouter d’autre détail. Au fils des minutes et des questions il finit par avouer qu’il avait vu Kate mais ne parla pas du petit garçon ni de ce qu’elle avait pu lui dire. Après cette déclaration ce fut au tour de Meredith de rester silencieuse quelques instants. La jeune femme repensait à sa dernière conversation avec l’architecte et surtout à l’aveux de cette dernière concernant ses sentiments envers Mark. Dès que son frère s’était réveillé Meredith avait tenu sa parole et avait envoyé un texto à l’architecte lui indiquant qu’il était hors de danger et enfin conscient. Il n’y avait ni fioriture, ni chichi dans ce texto et la jeune femme savait que son ex belle sœur ne s’attendait pas à en voir. Elle n’avait reçue aucune réponse et avait alors pensé que cette fois ci l’architecte était peut être définitivement sortit de leur vie. Pourtant elle ne ressentit aucun soulagement, juste un léger mal aise qu’elle tenta de dissiper le plus vite possible.

Lorsqu’elle repris la parole se fut pour avouer à son frère que Kate était passé le voir le jour de l’accident, elle n’ajouta rien sur leur conversation en face de l’hôpital jugeant inutile de donner de tels détails alors que la rupture avait été difficile à gérer pour Mark. La stupéfaction se lut sur le visage de l’homme et disparu rapidement laissant place à un léger sourire alors qu’il tentait de fuir le regard de sa sœur. Il ne voulait pas qu’elle remarque à quel point cela lui faisait plaisir, car il était inutile de le nier, savoir que Kate s’était inquiéter pour lui au point de venir à l’hôpital lui procurait un sentiment de joie. Il tenta de répondre d’un air détaché que cela était gentil de la part de l’architecte afin que sa sœur ne puisse réellement soupçonner le degrés de sentiments qu’il avait encore pour elle.

A la fin de la journée, alors que le soleil se couchait sur la ville, Mark sortit d’un taxi newyorkais et se trouva en bas de l’immeuble de Kate. Il ne savait pas très bien pourquoi il venait et ce qu'il allait lui dire mais le besoin de la voir avait été plus fort que tout. Cela faisait plus de deux mois qu’il ne s’était pas vus et il ne savait pas comment elle allait le recevoir cependant il s’était dit que puisqu’elle était venue à l’hôpital il pouvait tout de même la remercier. Il avait parfaitement conscience que son excuse était puérile et davantage destinée à le convaincre lui que quiconque d’autre mais c’était la seule raison qui pouvait justifier lucidement sa présence ici. Vêtu d’un simple jean, d’une chemise noir et d’une veste qu’il avait juste poser sur ses épaules à cause de son bras gauche, l’homme s’avança en s’appuyant sur sa canne qui ne le quittait plus depuis sa sortie. Les médecins l’avaient encouragés à marcher mais il ne devait pas trop forcer. En arrivant devant la porte de l’appartement de Kate, le cœur de Mark se mit à battre un peu plus fort. L’impatience et la crainte se mélangeaient dans l’être de l’homme de loi lorsqu’il sonna. Il ne savait pas à quoi il devait s’attendre de la part de son ex petite amie, peut être lui fermerait elle la porte au nez après lui avoir dit qu’elle était contente qu’il s’en soit sortit, allez savoir ! Quoi qu’il en était il n’avait à présent plus le choix. En arrivant il lui avait semblé entendre des notes de piano ainsi qu’une voix féminine et à présent c’était le silence. Il fut légèrement pris de panique, se demandant ce qu’il était venu faire ici mais vu son état il n’était pas envisageable de partir en courant par les escaliers et du bruit se faisait déjà entendre derrière la porte indiquant qu’on était sur le point de l’ouvrir. Il repris contenance à temps avant que la porte ne s’ouvre sur Kate.

Lorsque son regard se posa sur elle, il sentit son cœur exploser dans une symphonie de sentiments. Il avait encore en mémoire tout les souvenirs de son rêve mais savait qu’une barrière invisible entre eux était dressée. Il ne pu s’empêcher d’esquisser un léger sourire avant de prendre la parole.

- Bonsoir Kate.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 24 Avr - 1:40

Si Kate s’était intéressée à la psychologie concernant les ruptures, elle aurait pu lire tout un tas de choses qui s’avéraient fausses dans son cas. Elle avait eu beau partir à des milliers de kilomètres de Mark, ne plus lui téléphoner, ne plus avoir aucun contact avec lui, cela n’avait pas suffi à ce qu’elle l’oublie. Le hasard en avait fait autrement et elle lui était inévitablement retournée comme un boomerang, tant mentalement que physiquement. Même au paroxysme de son déni quand à ses sentiments pour lui, elle n’avait jamais véritablement cessé de l’aimer et ils avaient du faire avec le fait d’être réunis par plusieurs éléments, d’abord par Alyssa et son fameux coup de téléphone en douce, ensuite un ascenseur en panne, une réception, des rendez-vous professionnels, une crise d’appendicite et enfin, un accident de la circulation.

La jeune femme en avait plus que marre de devoir se battre pour aller de l’avant. Elle avait l’impression que chaque tentative était un coup d’épée dans l’eau. Les deux premiers essais avaient été avec des hommes qu’on pouvait plus ou moins qualifiés de petits amis, puis la dévotion corps et âme à son travail n’avait pas été plus concluante. Etaient ensuite venues les multiples soirées entre amis et bien que ces sorties soient très agréables, elles n’étaient pas toujours pas le remède au trou béant que la brune ressentait dans sa vie. Elle en était arrivée à un point où elle était à deux doigts de vendre son affaire florissante et de repartir vivre à Seattle où Mark ne risquait pas d’emménager maintenant qu’il avait construit sa vie à New York. Mais de son coté, Kate était aussi très bien là où elle était. Ici elle avait des amis, notamment trois de sa ville natale et elle s’était trop investie dans son entreprise pour la vendre. Du coup, elle envisageait plutôt de prendre des cours de pilotage automobile pour se changer les idées. Même se retrouver seule chez elle un samedi soir à prendre une bonne cuite à la vodka pure, écœurante mais assommante, pourrait être une option pour arrêter de penser à Mark, à ce qu’elle ressentait, à ce qu’elle voudrait ressentir et ne pas ressentir, bref, arrêter de penser tout court.

Pour l’instant, son verre d’eau gazeuse lui allait. Du moins ce fut le cas jusqu’à ce qu’elle regarde par le judas de la porte d’entrée et qu’elle y voie Mark. Que faisait-il là? Sentant son cœur tambouriner dans sa poitrine, elle s’adossa à la porte quelques instants. S’étonnant de ne pas entendre de bruit, Gregory arriva dans l’entrée, l’air interrogateur. Il fit un petit signe de tête à sa fille, laquelle comprit qu’il lui demandait ainsi ce qu’il se passait. Elle annonça de but en blanc, en chuchotant afin que l’homme derrière la porte n’entende rien:

- C’est Mark.

- Tu ne vas quand même pas lui ouvrir?!

- Je ne sais pas.

- Tu veux que je m’en charge.

- Non, je vais gérer ça.

- Comme tu voudras.


L’homme d’affaire retourna dans le salon, laissant la jeune femme qui tentait d’échafauder tout un plan sur ce qu’elle allait bien pouvoir dire et sur quel attitude adopter, ce qui était d’autant plus difficile qu’elle ne savait pas pourquoi Mark était là. Il y avait deux solutions. Soit il venait pour une question ou une indication qui concernait le travail, soit il était là parce qu’il savait qu’elle était venue le voir à l’hôpital. Si la première hypothèse était un peu tirer par les cheveux, la deuxième était carrément farfelue. Meredith n’aurait jamais parlé à son frère de sa visite. Il fallut presque une minute à la jeune Evans pour se décider pour une stratégie. Elle allait faire comme si elle n’était absolument pas au courant de l’accident et comme si la dernière fois qu’elle avait vu son ex petit ami remontait à sa courte visite avant de prendre l’avion pour son séjour sur l’île, c'est-à-dire début Décembre.

Après s’être décidée à tourner le verrou de la porte, il lui fallut encore une lente inspiration et quelques secondes pour l’ouvrir. En fait, elle la laissa entrouverte, gardant une main sur la poignée et une autre tenant la tranche de la porte, comme prête à la claquer au moindre mot plus haut que l’autre. Elle commença simplement par répondre en écho:

- Bonsoir Mark.

Avant qu’elle n’ait eu le temps de trouver quelque chose à ajouter, elle entendit des pas derrière elle. Son père remettait sa veste de costume tout en s’avança vers la porte qu’il saisit pour l’ouvrir un peu plus grand. Il dit à sa fille qu’il devait y aller, ce qui n’avait pas l’air d’un mensonge. Pourtant, Kate comprenait bien que, vu l’heure à laquelle il prévoyait de partir avant qu’il apprenne la présence de Mark, cela signifiait qu’il avait la délicatesse de partir un peu plus tôt pour ne pas être de trop. L’architecte répondit par un «d’accord» et le laissa déposer un baiser sur son front. Avant de passer le pas de la porte, Gregory Evans mit ses bonnes manières de coté et jaugea Mark de la tête aux pieds, sans cherche à le faire discrètement. Puis sans lui adresser un mot, il le regarda droit dans les yeux avec ce regard si sévèrement intense. Rares étaient les personnes qui osaient le soutenir, le défier. Kate faisait partie de ses personnes et pourtant, jusqu’à ce qu’elle quitte la demeure familiale et qu’elle devienne vraiment indépendante, il lui était arrivé plusieurs fois de baisser les yeux.

L’homme d’affaire prit les escaliers et lorsqu’il fut à bonne distance, Kate reporta son attention sur Mark. Malgré elle, elle lui avait rendu un timide sourire mais à présent, son visage était neutre. Elle fit un signe de tête en direction de la canne de Mark et faisant comme si elle n’avait pas déjà la réponse, elle lui demanda:

- Qu’est ce qui t’est arrivé?

C’était une réplique assez judicieuse dont la jeune femme se sentait presque fière. Il lui semblait qu’elle arrivait assez bien à se maîtriser pour ne pas montrer que ses jambes étaient toutes flageolantes et sa voix ne tremblait pas. Elle se faisait violence pour ne pas faire entrer Mark et lui proposer de s’asseoir, lui demander comment il se sentait, s’il n’avait pas trop mal ou s’il voulait de l’aspirine. Si elle le faisait, il risquait de se douter qu’elle savait.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 24 Avr - 2:11

Mark ne s’attendait absolument pas à ce que la jeune femme réagisse de cette manière. Jamais elle ne lui avait ouvert la porte de cette façon, d’ailleurs ouvrir était un bien grand mot…elle entrouvrit sa porte laissant clairement entendre qu’elle n’avait pas l’intention de le faire entrer chez elle. Il en conclu rapidement que la jeune femme n’était pas seule ou qu’elle ne souhaitait carrément pas sa présence. Des deux propositions il ne savait pas quelle était la pire. La réalité à laquelle il avait échappée pendant près de trois semaine lui revenait en pleine face et cela faisait mal. Il se sentait idiot face à elle et songeait combien il aurait mieux fait de rester chez lui. Peut être que finalement les docteurs avaient raison et qu’il avait besoin d’un suivis psychologique particulier. Il ne comprenait pas comment il avait fait pour penser une seconde que les choses seraient peut être différentes. Comment aurait elles pu l’être vu qu’il avait été le seul à voir ce « monde » où ils étaient ensemble. Dans la réalité lui et Kate ne s’aimaient plus et n’avaient aucun avenir ensemble.

Avant qu’il n’eu le temps d’ajouter quoique ce soit il vit la porte s’ouvrir davantage sur un homme qu’il reconnu quasi immédiatement. Il n’avait jamais rencontrer le père de Kate mais avait pu apercevoir une photo de lui et de sa fille lorsqu’il était encore en couple avec elle. Il était tombé sur la photo au hasard en cherchant un objet dont il ne se rappelait plus dans la chambre de la jeune femme. La photo s'était échappé d’un livre qu’il avait fait tomber et il n’en avait jamais parler à Kate. Gregory Evans était tel que sur la photo : grand, imposant et charismatique. Lorsque leur regard se croisèrent Mark le salua poliment faisant fi du regard que celui-ci promena impunément sur sa personne. Il sentait bien que le père de Kate le jaugeait et il le comprenait parfaitement. Il ne savait pas si Gregory Evans était au courant de leur relation chaotique mais comprenait qu’en tant que père il se méfie des fréquentations masculines de sa fille unique. Bien que cela ne fut pas une chose aisé Mark soutint le regard de l’homme en face de lui avec aplombs. Il était hors de question de baisser le regard. Il n’avait rien à se reprocher, c’était sa fille et non lui qui était partit en abandonnant tout derrière. Pour une première fois, Mark aurait préféré que les choses soient autres...Il n'était pas franchement à son avantage avec sa cane, son bras en écharpe et sa barbe de quelques jours. Il doutait fortement que le père de Kate soit impressionné par sa personne d'une quelconque manière. Cela n'était pas grave en soit puisqu'il n'y aurait plus rien de possible entre elle et lui mais cela l'emmerdait tout de même un peu.

Une fois Monsieur Evans partit, Mark reporta son attention sur Kate qui à présent le regardait d’un air parfaitement neutre, ne laissant aucunement deviner ce qu’elle pouvait penser. Le fait qu’elle agisse comme si elle n’était au courant de rien le troubla quelque peu et son visage se ferma soudainement. Il ne comprit pas pourquoi elle feignait de savoir alors qu’elle était venue jusqu’à l’hôpital. Ne sachant pas comment il devait interpréter cette attitude il se risqua alors à confronter la jeune femme aux déclarations de Meredith.

- Tu l‘ignorais ? pourtant…j’avais cru comprendre…ma sœur m’a dit que tu était passé me voir le jour de l’accident.

Le regard interrogateur Mark observait la jeune femme avec attention. Il cherchait le moindre signe qui puisse lui indiquer qu’elle était son état d’esprit le concernant. Il était certain que sa soeur n'était pas la menteuse, Meredith n’aurait pu lui mentir sur ce sujet, elle n’avait aucune raison de le faire. Il était donc obligé de reconnaitre que Kate lui mentait ouvertement…une fois de plus. Cela ne faisait que quelques secondes qu'il était là mais de toute évidence il avait fait une erreur. Rien ne se passait comme il avait pu l'espérer secrètement. Si la joie de voir Kate s'était emparé de lui lorsqu'elle avait ouvert la porte, elle était retombé aussi sec face à l'indifférence affiché de son interlocutrice et il était à deux doigts de partir sans demander son reste aussi vite que ces jambes le lui permettraient.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 24 Avr - 9:58

Les photos que Kate avait de son père et elle n’avaient pas été encadrées lorsqu’elle était sur l’île, d’abord parce qu’en emménageant elle était trop en colère après son père pour vouloir les afficher, ensuite parce que cela aurait été trop dur de les voir tous les jours alors qu’elle était coincée sur une île dans l’impossibilité d’être près de son père. Mais quand elle avait su que le procès qui l’y avait amené touchait à sa fin et qu’il tournait en sa faveur, elle s’était autorisée de glisser une photographie dans un livre en guise de marque page. Sur cette photo, elle était âgée de dix huit ans et son père souriait à ses cotés. Ils étaient tous les deux assis sur une banquette blanche et la mer en arrière plan laissait deviner qu’il était sur un bateau. C’était le grand voilier de Gregory.
Lorsque la jeune femme avait pris son livre lors de sa pause déjeuner, le lendemain que Mark y ait touché, elle avait remarqué que la photo n’était pas à la bonne page mais n’avait pas cherché d’explication. Ce livre trainait depuis une semaine sur la commode de sa chambre et elle l’avait trimballé toute la matinée dans son sac. Elle était donc loin de penser que Mark pouvait y être pour quelque chose.

Dans le duplex, il n'y avait pas non plus de photographies de Gregory à la vue de tous. Elles étaient soigneusement classées dans les albums photos mais maintenant que la relation père fille reprenait, Kate allait pouvoir en sortir trois ou quatre pour les encadrer et les mettre dans le salon ou dans sa chambre. Et comme quelques semaines auparavant, l'architecte s'était enfin décidée à enlever celles d'Alyssa qui n’avaient le droit qu’à cette dernière pièce, à l’abri des regards indiscrets, il y avait à présent de la place pour d'autres cadres sur les étagères. Quand Mark avait du se rendre chez elle le jour de sa crise d'appendicite, elle n’avait pas prévu qu’il doive se rendre dans la chambre. Kate ne savait pas s’il avait remarqué les photos de sa fille. Elle espérait que non.
Kate avait laissé la porte d’entrée aussi grande ouverte que son père l’avait laissé en partant. Elle avait d’ailleurs été un peu mal à l’aise à cause du regard qu’il avait adressé à Mark même si elle sentait que ce dernier avait tout de suite compris qui il avait en face de lui. Pendant le court instant qu’avait duré cette silencieuse confrontation, elle avait souhaité que Mark ne tente aucun mouvement, aucune parole, comme si son père était un prédateur et Mark une proie de choix qui ferait mieux de rester parfaitement immobile si elle ne voulait pas réveiller l’instinct de chasseur de Gregory Evans. Peut-être qu’un jour l’avocat aurait à réaliser que Gregory était le genre d’homme qu’il valait mieux avoir avec soi que contre soi.
Pourtant, l’homme d’affaire savait que dans l’histoire entre sa fille et Mark, c’était Kate qui avait fait les plus grosses erreurs. Mais il restait son père et voyait Mark comme la personne responsable de la déception amoureuse de son enfant. Bien qu’il ait été sincère en lui disant qu’il était soulagé qu’elle voie les évènements comme une belle rencontre, il voyait d’un très mauvais œil l’arrivée de celui sur lequel la jeune femme semblait enfin tirer un trait. Sa fille avait assez souffert comme ça. Il était conscient qu’il avait sa part de responsabilité dans la peur que Kate avait de s’engager, de laisser quelqu’un entrer dans sa vie et il refusait qu’une autre personne la blesse plus qu’il ne l’avait déjà fait.

La réponse de Mark étonna grandement Kate qui ne put le cacher. Quelle mouche avait piqué Meredith pour qu’elle dise à son frère qu’elle était venue à l’hôpital? Elle n’avait aucun intérêt à le lui dire, c’était même plutôt le contraire. Elle avait toujours fait son possible pour éloigner Mark de Kate et avouer que la jeune femme était venue à son chevet revenait à dire qu’elle avait des sentiments qu’elle n’était plus supposée avoir. C’était un risque inconsidéré d’en informer l’avocat. La jeune Evans n’avait pas jugé utile de dire à son ex belle-sœur de ne rien dire de sa visite pour la simple et bonne raison qu’elle était convaincue que Meredith ne le ferait jamais.
En prétendant ne pas savoir pourquoi l’homme avait une canne et un bras en écharpe, elle était certaine de faire le bon choix. Elle se voyait mal lui demander comment il allait depuis l’accident alors qu’elle n’était pas censée être au courant. Son mensonge était alors justifié. Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il tombe à l’eau et surtout aussi vite.

- Je ne pensais pas qu’elle te le dirait et ne je comprends pas pourquoi elle l’a fait. Ca aurait été plus simple que tu ne le saches pas.

Maintenant qu’il était clair que Mark savait qu’elle était venue le voir à l’hôpital, Kate se doutait que sa visite était forcément liée. Elle se disait qu’il y avait de fortes chances pour que son ex lui demande de garder ses distances avec lui et de lui demander de sortir définitivement de son existence mais vu qu’il avait l’air plus enclin à parler calmement plutôt qu’à hurler, elle jugea bon de le laisser entrer pour le faire asseoir.

- Entre… Installe-toi sur le canapé.

Elle l’accompagna au cas où le fait de s’asseoir soit difficile et douloureux pour lui et alla lui chercher un verre d’eau gazeuse dans la cuisine. Puis de retour dans le salon, elle lui tendit le verre et s’assit sur la table basse. Bien que dans le fond elle soit heureuse de voir Mark bien vivant, une certaine pudeur l’obligeait à ne pas être trop proche de lui et le bon mètre qui séparait le canapé de la table basse semblait être une bonne distance.

- Alors… Qu’est ce qui t’amène?


Dernière édition par Kate Evans le Dim 16 Mai - 19:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 24 Avr - 13:45

Devant les dires de Mark, Kate ne chercha pas davantage à mentir. De toute manière cela aurait été inutile, Mark n’avait aucune raison de douter de sa sœur. Il savait fort bien que Meredith n’aurait jamais mentit sur ce sujet qu’elle savait sensible. Toute la journée il s’était demandé pourquoi elle lui avait révélé que Kate était venue le voir. Tout comme l’architecte il avait été étonné d’entendre sa sœur lui parler de la jeune femme alors qu’elle avait toujours tout tenter pour les séparer. En se questionnant sur cette visite Mark avait pensé que peut être Kate avait encore des sentiments pour lui malgré tout ce qui avait pu se passé entre eux. Cette hypothèse semblait pour le moins délirante mais une petite partie de lui avait envie d’y croire surtout après ce qu’il avait vécu durant son coma. Les paroles de Kate, bien que reconnaissant la vérité, ne soulagèrent pas pour autant l’homme de loi. L’architecte indiqua ne pas comprendre pourquoi Meredith avait jugé utile d’avertir Mark sur sa présence et qu‘il aurait été plus simple qu‘il ne le sache jamais. Ce fut un nouveau coup dur pour l’homme qui réalisait peu à peu qu’il n’avait effectivement rien à faire ici. Il était clair que Kate avait tourné la page sur leur histoire et ne voyait pas ce qu’il venait faire chez elle, à l’improviste alors que leur relation était terminée.

Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit la jeune femme l’invita à entrer. Il avait la légère impression qu’elle ne le faisait que par politesse et s’en serais volontiers passé. Encore un peu perplexe face à sa réaction il se laissa entrainer vers le canapé où il pu prendre place. La jeune femme le quitta quelques secondes avant de revenir dans le salon un verre d’eau gazeuse à la main. Elle-même pris place en face de lui avant de lui demander quelle était la raison de sa présence. Avant de venir Mark avait préparé un petit discours argumentant et expliquant le pourquoi de sa présence ce soir. La chose la plus naturelle aurait été de lui avouer qu’il n’avais cessé de penser à elle pendant son coma et il aurait voulu partager cette expérience avec elle. Lui dire ce qu’il avait vu, ressentit…mais à présent les choses semblaient bien moins évidentes et il doutait que parler de ses rêves de vies avec elle soit une bonne idée. Kate qui le connaissait bien malgré tout, du sentir ce léger flottement qui était le sien en cet instant. Il pris finalement la parole jugeant qu’il était plus pertinent de s’en tenir au coté « remerciement » plutôt qu’au coté sentimental des choses.

- Eh bien…puisque tu es venue jusqu’à l’hôpital il me semblait juste de venir te remercier de cette visite en personne également.

L’excuse semblait un peu légère il en pris réellement conscience au moment où il la formula de vive voix mais ce qui était dit, était dit. Alors que quelques secondes auparavant il semblant hésitant il affichait à présent ce même visage empreint de confiance et de sérénité qu’il adoptait lors de ses plaidoiries et poursuivi sans lui laisser le temps de répondre.

- Et puis pour ne rien cacher, cela me donne une bonne occasion de sortir un peu de la maison et de prendre l’air.

Ce n’était pas tellement faux. Depuis sa sortie, sa mère, sa sœur et Elisabeth ne faisait que le couver et l’homme indépendant qu’il était commençait à en avoir un peu ras le bol. Il comprenait l’inquiétude de ces femmes à son égard mais trouvait que les choses commençaient à prendre des proportions exagérées. Il était vivant, sur ses deux jambes, n’avait grâce au ciel aucun dommage irréversible alors il était parfaitement capable de se débrouiller tout seul. L’attention constante autour de lui commençait à lui taper sur les nerfs et le fait de sortir seul lui permettait de respirer un peu.

- Je suis désolé de débarquer à l’improviste comme un cheveux sur la soupe. J’espère que ton père n’est pas partit à cause de moi…

Il savait combien les relations entre Kate et son père étaient compliquées. Les rares fois où la jeune femme avait évoqué son paternel c’était pour lui expliquer pourquoi elle était sur l’île et les tenants et aboutissant de son métier qui l’avait privé, en quelque sorte, d’un père présent et attentif durant son enfance. Jamais Mark n’avait émis la moindre critique concernant Gregory Evans bien qu’il trouvait son comportement des plus illogiques. Il savait qu’il ne savait pas tout justement et n’ayant jamais rencontré l’homme d’affaire s’abstenait de tout jugement à l’emporte pièce qui pourrait faire de la peine à l’architecte. Il espérait que sa présence n’est pas dérangée le père et la fille dans un moment particulier de complicité sachant que cela n’arrivait que rarement entre eux.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 24 Avr - 15:45

Bien que la visite de Mark soit une très surprenante, elle n’en était pas moins agréable. Quoi qu’il ait dire, Kate était heureuse de le voir. Même s’il risquait de se montrer tôt ou tard désagréable, sa présence donnait à Kate l’envie de sourire, envie qu’elle ne devait pas montrer au risque d’éveiller les soupçons de Mark sur ses sentiments qu’elle avait un peu plus de mal à éteindre à chaque fois qu’elle le voyait. Si elle l’avait sans arrêt en face de lui, allait avoir beaucoup de mal à ne pas penser à lui. C’était comme répéter à quelqu’un "Ne pense pas à un éléphant.". Forcément, elle allait y penser.

Mark était étrange aujourd’hui, il avait l’air mal à l’aise et par-dessus tout: enclin à l’amabilité. Du coup, au lieu de rassurer la jeune femme, cela l’incitait à rester sur ses gardes. "Il faut se méfier de l’eau qui dort" était un proverbe assez juste pour être mis en application dans cette situation. Tant que Kate ne savait pas exactement ce que l’homme lui voulait, elle préférait rester vigilante en n’était ni trop sèche ni trop doucereuse. Sa question laissa Mark silencieux pendant quelques secondes. La jeune femme, habituée à sa répartie et à son aisance d’expression, haussa les sourcils et lui lança un regard interrogateur accompagné d’un tout petit sourire, comme si elle encourageait un enfant qui avait peur de se lancer dans sa récitation. Ce n’était pas dans les habitudes de l’homme de loi d’avoir l’air hésitant c’est pourquoi Kate ne crut pas une seule seconde à son excuse. S’il voulait la remercier, il l’aurait fait au mieux par un coup de téléphone et n’aurait pas laissé autant de secondes s’écouler avant de répondre. Visiblement, il n’était pas plus convaincu que la brune par sa propre explication. Néanmoins, la jeune femme fit mine d’y croire et hocha vaguement de la tête, sans rien trouver à répondre. Déjà plus sûr de lui, Mark enchaîna en prétendant vouloir prendre l’air.
Le voir de nouveau aussi confiant qu’elle l’avait toujours connu permis à Kate de faire baisser sa nervosité d’un cran. A présent, elle avait carrément envie de rire, amusée que Mark n’ait rien trouvé de mieux que cela pour la voir. Car peu à peu, sans pour autant qu’elle comprenne pourquoi et ce que cela signifiait, elle réalisait qu’au fond, s’il était là, c’était forcément qu’il avait envie de la voir. Cette idée plaisante participait à son envie de rire mais elle était en grande partie due au fait qu’elle était nerveuse. Elle prit un air étonné subtilement faux en haussant les sourcils de plus belle et sa bouche laissait deviner un "oh…" qu’elle ne prononça pas à vive voix, le tout assez discret pour ne pas avoir l’air de se moquer.

Il ne fallait pas être devin pour deviner que depuis son réveil, Mark devait être beaucoup entouré, notamment par ses parents et sa sœur et l’architecte comprenait qu’il avait besoin de se retrouver un peu seul, ou au moins à l’extérieur des quatre murs de sa belle maison de l’Upper East Side où Kate imaginait très bien Rosaria maternant Mark à grands coups de "Ne bouge pas.", "Tu as pris tes médicaments?", "Ne monte pas les escaliers si vite bon sang!" "Mais le médecin a dit que…"
Il était tout à fait normal que Mark veuille un peu de solitude mais ce qui échappait totalement à la jeune femme était le fait qu’il soit chez elle alors qu’il lui aurait suffi d’aller chez sa petite amie qui avait l’air très amoureuse et qui serait certainement ravie d’avoir l’avocat sous son toit. Puis, elle se dit qu’à présent, le toit de Mark était aussi celui d’Elisabeth. Après tout, la jeune Walton avait l’air impatiente à l’idée de faire sa vie avec lui. Cette hypothèse rendait Kate amère.

Mark changea de sujet en parlant du père de Kate. Sur ce point, cette dernière le rassura:

- Ca faisait huit mois qu’il ne voulait plus m'adresser la parole, il peut bien attendre un jour ou deux avant de passer du temps avec moi. Et de toute façon il devait partir.

Mark ayant surpris la conversation entre son boss et Kate, il savait pourquoi Gregory lui en avait tant voulu et Kate jugeait que son ex petit ami en savait déjà trop sur cette affaire. Cela ne regardait qu’elle. Alors ne voulant pas s’attarder sur le sujet, elle préféra reporter la conversation sur Mark. Elle se pencha un peu en avant et lui demanda:

- Mark, c’est pas que je m’en plaigne, je suis contente que tu sois là mais… si tu avais envie de sortir, pourquoi tu ne l’as pas fait avec Elisabeth? Et d’ailleurs, elle sait que tu es ici?


Dernière édition par Kate Evans le Dim 16 Mai - 19:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 24 Avr - 16:28

Ces explications n’avait à priori pas convaincue la jeune femme qui le regardait d’un air qu’il considéra d’étrange. Il sentait qu’elle était sur ses gardes et ne pouvais pas lui en vouloir. Sa visite inopinée après des mois de guerre stérile était des plus surprenantes. Il n’y avait que lui pour comprendre pourquoi il était venu jusqu’ici et il ne pouvait décemment pas l’expliquer à Kate. Après les trois semaines « passés » avec elle à profiter de sa tendresse, de son affection et de leur complicité le retour à la normale était l’équivalent d’une bonne douche froide. Il remarqua avec quelle facilité la jeune femme écarta le sujet de son père montrant ostensiblement qu’elle n’avait aucune envie de s’étaler sur le sujet avec lui. N’étant plus un couple ni même des amis il jugeait cette attitude logique et n’en pris pas ombrage. Ce qu’il se passait entre Kate et son père ne le regardait aucunement et si la jeune femme préférait garder pour elle ses pensées vis-à-vis de ce sujet il se voyait mal insister.

Ce fut lorsqu’elle lui demanda pourquoi il était ici et non pas avec Élisabeth que Mark laissa clairement afficher sa surprise. Bien que Meredith lui est dit que Kate était venue le voir, elle n’avait jamais mentionné une quelconque conversation qui aurait pu lui apprendre qu’il était en couple avec Élisabeth. Rapidement les sourcils de l’homme se froncèrent. Il n’était pas en colère mais se demandait simplement comment elle était au courant. Certes lui et Beth ne se cachait pas sortant régulièrement ensemble et puis à présent que ses parents étaient au courant et la connaissait leur relation était on ne peux plus officielle mais dans l’un comme dans l’autre il ne comprenait pas comment cela était remonté aux oreilles de Kate. Il ne fallait pas se méprendre, Mark n’avait pas honte de sortir avec l’héritière. C’était une femme douce mais déterminée, intelligente mais avec un petit grain de folie, passionnée dans ce qu‘elle faisait et incroyablement attentionnée envers ceux qu‘elle aimait. Bon nombres d’hommes auraient aimés avoir une femme comme elle à leur coté et Mark savait qu’elle serait parfaite aussi bien dans le rôle d’épouse que dans celui de mère. Afin de ne pas répondre immédiatement à la question posée à savoir pourquoi il n’était pas avec Beth et si elle était au courant qu’il se trouvait chez son ex, Mark préféra éclaircir le mystère qui consistait à savoir comment Kate avait appris sa relation avec Beth.

- Comment sait tu que je sors avec Élisabeth ?

Rien de sa voix n’indiquait de la gêne, juste une grande curiosité face à un fait qu’il ne s’expliquait pas. L’hypothèse que Meredith ait révélé toute l’histoire à Kate n’était pas exclue même si l’homme ne voyait pas pourquoi dans pareille circonstance elle en aurait parlé. Meredith lui avait confiée qu’elle avait laissé la jeune femme entrer dans sa chambre quelques minutes et qu’ensuite elle était partie aussi simplement qu’elle était venue. Mark en avait donc conclu qu’elles ne s’étaient quasiment pas parler et que Beth pour une raison X ou Y n’était pas dans les parages à ce moment là. Il doutait fortement Élisabeth est acceptée que l’ex de son petit ami vienne s’épancher sur son lit d’hôpital alors qu’il était suspendu à la vie. D’ailleurs il était presque certain que si Beth l’avait rencontrée elle lui en aurait parlé depuis son réveil. Les seules choses que Mark avait su dire à Élisabeth concernant Kate était qu’elle n’était juste qu’une ex petite amie parmi tant d’autre. Les choses n’avaient pas marchés entre eux fin de l’histoire. Il n’avait donné aucun détail, aucune anecdote concernant leur relation passée n’y trouvant pas d’intérêt capital pour leur propre relation. De son coté la jeune femme ne l’avais pas plus questionner ce qu’il avait grandement apprécié. Pour couronner le tout il n'y avait aucune photo de Kate chez lui. Meredith et lui avait pris soin de ne pas mettre de photo de l'architecte afin qu'Alyssa ne puisse pas tomber dessus et la réclamer. Beth n'avait donc aucune chance de découvrir le visage de Kate.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 24 Avr - 17:17

Sachant seulement que Meredith avait parlé à Mark de la visite de son ex petite amie, celle-ci avait naïvement pensé qu’elle lui avait aussi raconté qu’elle avait croisé Elisabeth tout en précisant que Kate avait eu la délicatesse de ne pas se présenter à celle qui avait pris sa place. L’évènement ne semblait pas d’une importance capitale et ne méritait pas d’être caché. Alors la question de Mark sur la façon dont elle était au courant qu’il sortait avec Elisabeth lui fit comprendre qu’elle venait de faire une gaffe. Il lui semblait donc juste de donner une réponse claire et concise:

- Elle est entrée dans la chambre quand j’y étais. Quand elle a sorti les violons sur ce qu’elle ressentait pour toi, j’ai compris que c’était ta copine alors que je ne lui ai pas dit qui j’étais et je suis partie.

La sortie des violons était une expression qui manquait de tact mais elle avait au moins le mérite de faire comprendre à Mark qu’il comptait beaucoup pour l’héritière Walton. Kate saisit son propre verre posé à sa droite et le porta à ses lèvres. Avant de boire une gorgée elle ajouta:

- La prochaine fois que tu tomberas dans le coma il faudra que Meredith et moi on s’accorde sur ce qu’on pourra te dire ou non.

Kate ne savait pas exactement ce que Meredith avait dit à Mark et ne savait donc pas ce qu’elle pouvait lui dire à son tour sans faire une nouvelle gaffe. Si elle avait trouvé improbable le fait que la jeune Ruthenford parle de sa venue, elle était catégoriquement certaine que son ex belle sœur n’aurait jamais parlé de leur conversation, même sous la torture.

Soudain, Kate se demanda comment allait tourner la situation. Si elle devait continuer à faire semblant de croire que Mark n’était là que pour la remercier et prendre l’air elle, elle devait aussi considérer que c’était choses faites et qu’il n’avait plus rien à faire ici mais comme elle n’avait pas envie qu’il s’en aille si vite, il fallait qu’elle trouve quelque chose à faire ou à dire pour le retenir sans en avoir l’air. Il était déjà vingt heures et Kate n’avait pas encore mangé, l’excuse était toute trouvée.

- Si tu veux tu peux rester manger, enfin seulement si… Elisabeth n’y voit pas d’inconvénient.

C’était un sarcasme qui n’en était pas vraiment un. Si elle était à la place d’Elisabeth, elle verrait d’un très mauvais œil que son petit ami aille passe une soirée entière chez son ex petite amie et qu’ils restent seuls en tête à tête. De plus, cette réplique invitait à Mark à répondre à sa précédente question, à savoir si la nouvelle femme de sa vie était au courant de sa présence au duplex.

En ce moment, Kate ne faisait plus la cuisine comme elle avait l’habitude de le faire par manque de temps mais surtout par manque d’envie. La veille, elle avait tout de même fait les courses et avait acheté de quoi s’y remettre. Ce soir elle pouvait bien faire un effort pour Mark. Le fait de cuisiner pour lui comme elle aimait le faire lorsqu'ils étaient ensemble, même après une longue et fatigante journée de travail, serait certainement étrange mais la relation entre Mark et Kate n'avait jamais été réellement conventionnelle.


Dernière édition par Kate Evans le Sam 15 Mai - 22:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 24 Avr - 19:11

La surprise fut à son comble lorsqu’il appris que Beth et Kate s’était rencontrées dans sa chambre. Le ton et les termes qu’employèrent Kate lui firent comprendre que Beth effondrée s’était certainement laissé à quelques commentaires digne des romans à l’eau de rose dont certaines femmes raffolaient. Un sourire amusé naquit sur le visage de l’homme de loi en imaginant la scène. Depuis le début de sa relation avec Elisabeth Mark avait tout de suite compris que la jeune femme espérait beaucoup plus qu’une vulgaire histoire de fesses de quelques semaines. Si dans les premiers temps elle arrivait sans peine à freiner ses envies les concernant, elle avait rapidement fait de petite allusions par ci par là espérant que Mark comprendrait le message. Avec les jours il avait décidé de baisser sa garde et d’accepter que Beth rencontre sa fille unique Alyssa, ce qui signifiait qu‘il acceptait une histoire sérieuse. Les choses ne s’étaient pas vraiment passées comme il l’aurait voulu puisqu’à cause de l’accident Beth avait rencontré Alyssa et ses parents dans la foulée. Comme il l’avait imaginé les rencontres s’étaient très bien passées malgré les circonstances et sa famille aimait déjà l’héritière qui savait se montrer charmante et chaleureuse. Dans le fonds il aurait dû être un homme heureux : il avait retrouvé quelqu’un avec qui il pourrait faire sa vie, sa famille était autour de lui et son avenir professionnel ne souffrirait pas de son absence forcée. Son patron lui avait assuré qu’à son retour son poste l’attendrait toujours et qu’il ne devait donc pas se faire du soucis pour cela. Pourtant il avait la sensation que quelque chose lui manquait pour être réellement heureux...

Quoi qu’il en était le fait d’apprendre que son ex et son actuelle petite amie c’était retrouvée l’une en face de l’autre avait de quoi interpeller. Il trouvait étrange que Beth n’est pas mentionnée avoir trouvé une jeune femme auprès de lui en entrant dans sa chambre, de plus pourquoi Meredith n’avait pas jugé utile de le lui dire ? Kate ajouta que la prochaine fois Meredith et elle devrait se mettre d’accord sur ce qu’elles lui diraient ou non. Cette phrase ne plu pas particulièrement à l’homme pour qui il semblait évident que « cacher » des choses même par omissions n’étaient pas la solution.

- Ce n’est pas au programme mais je suggère, qu’au cas où, vous vous mettiez d’accord pour dire la vérité entièrement toute les deux plutôt que de mentir ou de le faire par omission.

Ayant la flagrante impression que sa présence n’était pas la bienvenue vu l’attitude défensive de Kate, Mark songeait à prendre congé prématurément afin d’aller marcher un peu avant de rentrer chez lui. C’est alors que la jeune femme lui proposa de rester manger. Mark n’y comprenait plus rien…il y avait encore quelques minutes il était certain que la dernière chose qu’elle voulait c’était de sa présence chez elle et à présent elle l’invitait à dîner. Elle ne pu s’empêcher de terminer sa phrase par ce que Mark pris clairement pour un sarcasme en évoquant Élisabeth. Si il n’était pas quasi certain que Kate n’avait plus des sentiments pour lui il aurait pu penser qu’elle était en réalité jalouse et que c’était ce qui l’incitait à prendre ces tournures de phrases. Il regarda la jeune femme dans les yeux sans aucune gêne pour lui répondre.

- Elle n’est pas au courant de ma présence ici. Répondit il simplement sans s’étaler sur le sujet. Je ne veux pas te déranger outre mesure Kate, ne te lance pas dans la cuisine pour moi. Je ne me suis déjà que trop imposé, sans prévenir en plus…

L’homme de loi se leva lentement en s’aidant de sa canne avant de se redresser sur toute sa hauteur. Une partie de lui n’avait pas envie de la quitter mais une autre partie lui soufflait de s’en aller avant de dire ou de faire quelque chose qu’il pourrait regretter. Comme le lui rappelait si bien Kate il y avait une autre femme dans sa vie et il savait qu’il n’était pas judicieux de se rendre chez celle qu’il avait aimé plus que tout et qui lui avait brisé le cœur.

- J’étais juste passé pour te dire que…j’avais été touché que tu sois passé à l’hôpital. Tu n’était pas obligée de le faire…

Il eu un petit rire nerveux démontrant qu’il n’était pas des plus à l’aise où qu’il n’arrivait pas à dire les chose comme il l’aurait voulu mais il termina sa phrase sans qu’elle n’est eu le temps de l’interrompre.

- Je ne sais même pas pourquoi tu l’a fait d’ailleurs…mais quoi qu’il en soit c’était…bref merci.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 24 Avr - 20:00

Elle savait qu’elle n’aurait pas du mais Kate avait fait quelques recherches internet sur Elisabeth Walton. Elle en avait appris un peu plus sur son rôle dans l’entreprise Wal-Mart, sur les diverses donations qu’elle avait pu faire à différentes œuvres de charité, son engagement contre la fourrure et pour l’ouverture d’une école en Mauritanie. Elle avait même pu lire qu’elle aimait se rendre à la messe et sur toutes les photos, elle était impeccablement vêtue de la tête aux pieds, ses cheveux étaient particulièrement soyeux et ses mains toujours manucurées. Ces chemises n’avaient aucun faux pli et c’était à se demander si elles n’étaient pas traitées à l’amidon. Son sourire était aussi doux que son regard, comme si c’était l’expression permanente de son visage. Bref, tout ce que Kate n’avait jamais été. En fait, elle n’avait jamais vraiment essayé. Si pendant ses études elle avait été une élève modèle et qu’elle suivait le même schéma professionnellement, coté présentation physique, ses efforts n’avaient jamais été poussés au point de ressembler à une poupée de porcelaine. Il lui arrivait de se faire coiffée, maquillée et habillée pour des occasions mais cela représentait tellement de temps qu’il était tout à fait exclu de s’infliger cela tous les jours, quitte à ne pas avoir constamment une apparence parfaite.

Après la maison dans l’Upper East Side, l’école privée prestigieuse pour Alyssa, le poste d’avocat dans un grand cabinet de New York, l’épouse belle, intelligente et richissime était le seul élément manquant de ce parfait tableau et Elisabeth était parfaite pour ce rôle. Kate se disait donc qu’en cet instant, la place de Mark était plus auprès de l’héritière à lui passer la bague au doigt que chez son ex petite amie à la remercier d’être passée le voir lorsqu’il était dans le coma. Elle voyait bien que la situation était absurde, Mark n’avait rien à faire ici si l’on devait se fier aux raisons qu’il invoquait pour justifier sa présence. Il avait envie d’être là où il était.

La première réplique de Mark laissa entendre à Kate qu’il prenait mal le fait qu’elle et sa sœur lui aient menti en essayant de lui cacher l’une comme l’autre une partie de ce qui s’était passé à l’hôpital. Elle avait l'impression que dorénavant, le moindre petit mensonge le faisait démarrer au quart de tour pourtant cette fois, elle n'avait pas eu d'autre choix. Elle ne pouvait pas deviner que Meredith avait jugé bon d'ouvrir sa bouche sur cet épisode. L'architecte pensait réellement bien faire et respecter le choix de Meredith en n'intervenant plus dans leur vie, du moins en voulant cacher à Mark qu'elle l'avait fait, une fois de plus.

Après avoir admis sans état d’âme que sa petite amie n’était pas au courant de sa présence dans l’appartement de son ex, il déclina l’invitation à dîner et sembla soudainement regretter d’être venu à l’improviste. Kate le regarda se lever et sentit son cœur se pincer au début de sa seconde réplique, de peur que ce soit quelque chose de trop dur à entendre mais finalement il se rétracta, c'était évident. Son rire nerveux et son autre hésitation la laissèrent perplexe. Mais à quoi il jouait ce soir? Elle ne l’avait jamais vu aussi confu, avec aussi peu de maîtrise de ses mots. D’abord, elle resta silencieuse, assise sur la table basse, le regardant se diriger vers la porte d’entrée. Puis elle grommela entre ses dents:

- Fait chier…

Elle se leva à son tour et avança d’un pas rapide vers l’entrée. Au moment où Mark ouvrait la porte, elle passa son bras par-dessus son épaule et la claqua violemment.

- Si tu passes cette porte avant de me dire pourquoi tu es venu, je te brise l’autre jambe.

Elle restait immobile, la main toujours contre la porte, le regard rivé droit devant elle, en l’occurrence sur la porte, la mâchoire serrée. Elle en avait plus qu’assez de cette relation qui lui pourrissait la vie depuis un an. Soit il l’envoyait chier une bonne fois pour toute, soit il lui disait ce qu’il avait sur le cœur.

- Je veux la vraie raison.

Kate prenait soin d’articuler chaque mot, se voulant plus persuasive encore. Une chose était sûre, elle n’en avait pas fini avec Mark. Il n’allait pas s’en sortir comme ça. Il fallait qu’ils fassent avancer les choses, dans un sens ou dans un autre.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyLun 26 Avr - 13:08

Si l’on se référait à la norme il était vrai qu’il ne manquait à Mark qu’une épouse à ses cotés. Seulement lorsqu’on le connaissait davantage on savait aussi qu’il n’avait jusqu’alors jamais été particulièrement pressé de convoler en juste noces même si l’heure s’y prêtait aisément. Mark avait rapidement compris Élisabeth était une femme avec qui il serait agréable de traverser les différentes époques de la vie et qu’il devait peut être saisir sa chance. Elle semblait réellement sincère et il lui semblait qu’elle ne ferait jamais rien intentionnellement qui puisse le faire souffrir. Depuis le départ de Kate et avant Élisabeth il n’avait pas re-songé à se poser avec une autre femme parce qu’il ne trouvait en elles aucunes qualités suffisantes pouvant justifier un début de relation amoureuse. Il vivait des aventures ici et là ne s‘attardant jamais plus d‘une nuit. Ce n’était qu’après avoir terminé de travailler avec Kate qu’il avait commencer à fréquenter régulièrement Élisabeth. Sa douceur et sa spontanéité lui avait fait du bien et il s’était rendu compte qu’il était à présent las des histoires qui ne menaient à rien. Pourtant Mark semblait vouloir reculer le moment où il devrait sérieusement envisager à faire Élisabeth une honnête femme.

Estimant que le moment de partir était largement dépassé, l’homme se dirigea vers la porte d’entrée. Il s’apprêtait à dire au revoir au moment où il ouvrait la porte mais il n’en eu pas le temps car Kate la referma avec une certaine violence démontrant qu’elle était énervée ou tout de moins agacée. Ce qu’elle lui dit confirma rapidement l’état d’énervement d‘ailleurs. Mark regarda par-dessus son épaule et haussa un sourcil ne comprenant pas vraiment pourquoi elle prenait soudainement la mouche. La jeune femme ajouta alors qu’elle voulait savoir la vraie raison qui l’avait poussé jusqu’ici. Mark secoua doucement la tête ne laissait pas deviner quel sentiment était le sien. Il n’avait plus la moindre envie de lui avouer les véritables raisons qui l’avait amené jusque là sachant parfaitement que cela ne rimait à rien.

- Qu’entends tu par « vraie » raison ? Il n’y a pas de « fausse » raison et je t’ai déjà dit pourquoi j’étais venu.

Il se tourna complètement vers elle la regardant d’un air neutre et très calme. Il semblait n’avoir rien à se reprocher mais en réalité son esprit était en ébullition totale. Pas besoin d’avoir un don de télépathie pour comprendre que visiblement il n’avait pas été très convaincant en lui disant qu’il était passé pour la remercier d’être venue le voir. La seule solution qu’il voyait présent était de camper sur ses positions et de ne rien lâcher. La douce folie qui l’avait poussée jusqu’ici s’était à présent transformée en logique qui ne lui permettait pas de confier à son ex petite amie ce qu’il avait sur le cœur. Après tout ce qu’il s’était passé entre eux durant ces dernières années il était obligé de voir la réalité en face et même si il avait eu une légère faiblesse en venant jusqu’à l’appartement de Kate, il n’en était pas moins déterminé maintenant à ne pas changer de cap conformément à ses premières décisions lorsqu’il l’avait revue à New-York et qu'il lui avait fait vertement comprendre que plus rien ne serait jamais possible entre eux.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyLun 26 Avr - 19:04

Quand elle était en couple avec Mark, Kate n’avait pas songé une seule fois au mariage, hormis la fois où elle était au mariage de son amie et qu’elle s’était surprise à s’imaginer à sa place et trouver cette image plaisante. Remarquer qu’une partie de son inconscient aimait, malgré elle, l’idée du mariage lui avait fait peur. Elle avait toujours fait de son indépendance un de ses principaux traits de caractère et cela n’était absolument pas compatible avec l’engagement. A bien y réfléchir, ça ne l’était pas non plus avec une vie de famille, qu’il y ait mariage ou non. Aujourd’hui, la jeune architecte n’avait pas changé d’avis et elle savait pertinemment que si Mark lui avait fait une demande en mariage avant qu’elle ne parte, elle aurait dit non. Cependant, aujourd’hui elle se rendait compte qu’elle aurait fait une erreur en ne disant pas oui, au même titre qu’elle avait fait une erreur en partant. Mark et Alyssa étaient bien plus précieux que son indépendance.

Au fil du temps, elle avait réussi à se faire une raison même si au fond, elle savait que Mark était l’homme de sa vie et qu’elle avait bêtement tout fait foiré. Elle avait déjà connu des personnes dont une peine de cœur avait duré un an, comme c’était le cas pour elle mais elle avait tout de même l’impression d’être un cas à part. Son amour était resté inchangé pendant quatre longues années durant lesquels Mark n’avait pas donné signe de vie et même après une autre année durant laquelle Mark n’avait eut de cesse de lui montrer qu’il la détestait, ce n’était qu’en surface qu’elle avait réussi à se défaire de l’amour qu’elle avait pour lui. C’était à se demander si elle n’était pas folle, si elle n’aimait pas souffrir.

La présence de Mark ce soir là lui donnait la très vague sensation qu’il ressentait la même chose qu’elle et plus il hésitait, plus il était mal-à-l’aise, plus cette idée germait dans l’esprit de la jeune femme. Dans son attitude, il y avait une grande part de bluff. Elle se montrait juste sûre d’elle pour que le brun croie qu’il n’avait plus aucune autre issue possible que la vérité mais elle n’était pas du toute certaine que la vérité était qu’il était là parce qu’il avait envie de la voir, tout simplement. D’un autre coté, bien qu’elle ne veuille pas se faire de faux espoirs, elle ne voyait pas pourquoi il serait là s’il ne ressentait pas pour elle un petit quelque chose de ce qu’il avait pu ressentir pour elle dans le passé.

Mark se retourna, faisant dorénavant face à Kate. Cette dernière s’approcha un peu plus de lui, sans le faire consciemment et l’écouta lui demander ce qu’elle entendait par « vraie » raison. Rien à faire, elle avait toujours cette petite voix dans sa tête qui lui disait de se fier à son instinct et de continuer à croire qu’il lui cachait ses réelles intentions. Elle reprit son calme comme elle put et répondit d’une voix plus douce que celle qu’elle venait d’employer.

- Tu sais ce qu’il y a de bien quand on est une bonne menteuse? C’est qu’on reconnait aisément une personne honnête qui essaye de mentir. Tu n’es pas venu me remercier, tu es là pour quelque chose que ton bon sens te conseille de ne pas me dire mais que ton instinct te hurle de m’avouer.

Le cœur de Kate battait à une vitesse folle mais vu le débit posé de sa réplique, elle sentait que rien ne trahissait son angoisse grandissante. Seul son regard qui ne lâchait plus celui de Mark était un indice du masque qu’elle s’efforçait de porter depuis qu’elle l’avait vu sur son palier.

- Alors fais le.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyMar 27 Avr - 0:21

Mark tentait de rester d’un air impassible. Il était conscient que Kate avait deviné qu’il n’était pas là pour s’excuser mais il ignorait ce qu’elle pensait exactement quant à la raison de sa venue. A ses paroles il comprit qu’elle le connaissait encore bien puisqu’elle déclara sans détour qu’il était en train de lui mentir sous l’influence de son bon sens. Mais malgré ses encouragements il n’était toujours pas décidé à lui dire ce qui l’avait réellement poussé jusque là. La proximité qu’avait mis entre eux Kate n’aidait pas vraiment l’homme. Il lui aurait été tellement facile de passer son bras autour d’elle et de l’enlacer tendrement contre lui. De pencher un peu la tête en avant pour venir frôler ses lèvres dans un doux prémices de baiser.

Tout comme Kate Mark avait longtemps été réticent vis-à-vis du mariage. Cet évènement censé représenter un serment d’amour à vie entre deux personne n’était pour lui qu’une vaste fumisterie il y avait encore peu de temps. Il était avocat et les histoires d’amours qui débutaient par un beau mariage et se terminaient dans un divorce obscène il connaissait. Ses clients avaient pour la plupart débutés par un somptueux mariage. Traiteur, fleuriste, couturier, rien n’était laissé au hasard pour célébrer ce grand jour où ils promettaient amour, fidélité et assistance tout au long de leur vie à celui ou celle qui était l’élu(e) de leur cœur. Peu d’années plus tard et parfois même seulement quelques mois après ces deux personne, qui avaient clamés à la face du monde qu’ils s’aimaient, était alors prêts aux pires fourberies pour se séparer « dans la dignité ». Mark en avait vu de toute les couleurs, des comptes cachés aux photos compromettantes tout était bon pour faire de l’ancien amour devenu ennemi, une loque dont plus personne ne voudrait. Il y avait aisément de quoi dégoûter totalement un homme peu enclin à l’engagement et Mark en faisait partie.

Il n’y avait pas encore si longtemps que cela, à peine 7 ans plus tôt pour être précis, il était encore fortement réticent à l’idée de se marier un jour. Son envie de liberté était profondément marquée et guidait alors ses choix et décisions. Brooke Parker avait subtilement amorcé un changement chez lui. La jeune femme lui avait fait se poser des questions sur lui-même et se qu’il désirait vraiment. Elle était sans nul doute la première femme dont il était réellement tomber amoureux. Si il n’avait jamais pensé à se marier, il avait ressentit l’envie d’être sans cesse avec elle, ce qui ne lui étais jamais arriver auparavant. Ce n’était qu’avec Kate que l’idée lui avait réellement effleurer l’esprit. Elle était venue si naturellement qu’il ne s’en était même pas vraiment rendu compte au départ. Une fois devant l’évidence il n’en avais curieusement pas eu peur. Il y trouvait plutôt là une logique naturelle. En vivant avec elle et Alyssa il avait la sensation qu’ils étaient une famille à part entière. Juridiquement, Kate n’avait aucun statut la liant à eux. En se mariant elle deviendrait officiellement la belle mère d’Alyssa ce qui réglerais les choses. Derrière cet aspect de bon sens enfantin Mark n’ignorait pas que c’était surtout et également parce qu’il avait envie au fonds de lui qu’elle devienne sa femme. Il n’avait jamais fait la moindre allusion sur ses pensées à l’architecte mais avait pensé qu’avec la nouvelle vie qu’ils entameraient tous ensemble à New-York l’occasion d’envisager plus sérieusement la question serait possible.

Bien évidemment la suite ne s’était pas passée comme il l’avait prévu. Kate était partit seule et il s’était retrouvé avec un message vocal et une amère déception. Elisabeth, elle, venait de lui faire comprendre que la possibilité était de nouveau là et même attendue en ce qui la concernait. Après son accident et son coma Mark se trouvait face à une décision qu’il n’avait pas prévu. Jusque là il avait plutôt bien réussis à poursuivre sa vie sans Kate. Il avait refoulé ses sentiments envers elle en se lançant dans son histoire avec Beth. Il aimait passer du temps avec elle aussi bien dans un lit que dans le monde civilisé et avait un tas de chose en commun avec elle comme son goût prononcé pour le jazz. Ce qu'il s'était passé durant son coma avait réveillé un sentiment pour Kate qu’il avait tenté d’effacer jusqu’alors. La vérité que malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux il l’aimait encore et toujours. C’était plus fort que lui, plus fort que sa volonté et sa raison qui lui intimaient de ne plus y penser.

Il poussa finalement un petit soupir fatigué, baissant la tête et dérobant ainsi son regard quelques secondes. Il ne savait pas vraiment comment se sortir de là sans trop en dire. Un bon gros mensonge ne servirait à rien il le savait bien. Mais il était toujours déterminé à ne pas confier ses véritables sentiments à Kate. Il redressa la tête et regarda de nouveau la jeune femme.

- J’avais besoin de vérifier que j’étais bien dans la réalité. C’est chose faite…


Il mis doucement sa main sur la poignée de la porte et l’entrouvrit légèrement. Kate étant en face de lui il ne pouvait ouvrir cette dernière entièrement si elle ne se déplaçait pas. Son regard enchainer à celui de la jeune femme il tenait de ne pas faiblir. Sa voix avait été calme et posée, rien n’indiquant qu’une partie de lui souffrait silencieusement de ne pouvoir la toucher alors qu’elle était si proche ainsi que de la réalité brutale de leur histoire.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyMar 27 Avr - 18:10

La réponse de Mark n’était pas satisfaisante. Elle était plutôt déroutante. La première question qui arriva à l’esprit de Kate concernait ce qu’il opposait à la réalité et elle pensa rapidement à son coma, ce qui laissait planer un doute sur ce que Mark avait pu y voir. Pourtant, elle avait toujours été trop cartésienne pour se dire que cela pouvait être un état peuplé de rêves. Une seconde question indissociable de l’autre arriva: Qu’avait-il vu? Apparemment, elle était concernée. Bizarrement, elle n’était pas sûre de vouloir savoir ce que Mark avait vécu dans ce monde irréel et de toute façon, il était clair que Mark ne le lui dirait jamais. Elle resta donc silencieuse et retira sa main de la porte.

Le regard de la jeune femme lâcha quelques secondes celui de Mark lorsque le bruit de la poignée de la porte qu’on abaissait brisa le silence. Kate avait à présent la gorge nouée, comprenant que l’homme qu’elle aimait était bel et bien décidé à prendre la poudre d’escampette. Et elle ne pouvait rien y faire, elle n’allait pas lui sauter dessus et le bâillonner jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle voulait de lui. D’ailleurs, elle ne savait pas exactement ce qu’elle voulait qu’il fasse ou qu’il lui dise. Bien sûr, elle aurait aimé qu’il franchisse les quelques centimètres qui les séparaient et qu’il la serre contre lui, qu’il l’embrasse mais elle n’avait aucune idée de la façon dont elle aurait du réagir si cela avait été le cas. De son coté, elle ne pouvait pas se permettre d’être plus proche, d’une part parce qu’elle n’avait pas le droit de semer le trouble dans l’esprit de Mark plus qu’elle ne l’avait déjà fait, d’autre part car ce ne serait pas bon pour elle non plus. Pourtant, elle en brûlait d’envie.

- Quoi que tu aies vu pendant que tu étais dans le coma, j’espère que c’était agréable à vivre parce que… tout ça, ça ne l’est pas.

Par "tout ça", elle entendait "la réalité". Elle détestait avoir à subir leur histoire qui tournait au cauchemar, d’où son envie de partir à l’autre bout du pays. Si son amour pour son travail n'était pas aussi grand, elle aurait même été prête à revivre dans la demeure familiale et passer quelques mois sans travailler, à jouer de la musique, à en écouter, à lire et à se reposer avec plus de personnel qu’il n’en fallait, tous aux petits soins avec elle. Non, elle n'était pas encore prête à céder à la tentation de se la couler douce.

Pendant encore quelques secondes, l’architecte resta immobile à regarder Mark, comme savourant la dernière fois qu’elle voyait son visage. Il fallait qu’elle le laisse partir, qu’elle le laisse être heureux dans la vie qui l’attendait à l’extérieur, loin d’elle, avec Elisabeth. Elle se plaça sur le coté et, les bras croisés contre elle, elle appuya son épaule contre le mur attenant à la porte. Elle fixait son paillasson, n’ayant pas la force de regarder Mark dans les yeux lorsqu’il s’en irait.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyMar 27 Avr - 19:48

Le silence de Kate le laissa dans un horrible doute. Il ne savait pas comment il devait l’interpréter d’autant plus que la connaissait un tant soi peu il avait l’impression qu’elle était soudainement indécise. A ses paroles son cœur battit un peu plus fort. Es ce que cela avait été agréable ? Sur l’instant évidemment que oui; pouvoir passer du temps avec elle, vivre une vie de couple marié avec leurs enfants était un rêve qu’il n’avait jamais osé faire et qu’il avait pu vivre d’une manière surprenante. Mais à présent que tout était terminé son expérience avait un goût amer. Retrouver cette tension et leur passé était une torture et il lui arrivait même, dans des secondes d’égarement, de se demander pourquoi il s’était réveiller sans rien oublier.

- Avec le recul…pas tant que cela. Dit il doucement.

Il regrettait d’avoir fait cette expérience. Le retour à la réalité n’en était que plus difficile. Revenir à une situation où ils n’étaient plus rien l’un pour l’autre et où ils avaient été plus que violent verbalement n’était pas une chose aisée après la douceur qu’il avait trouvé dans son rêve. La jeune femme se déplaça lui laissant le champ libre pour quitter l’appartement. Mark s’avança vers la sortie. Il savait qu’il devait partir. Il ne pouvait rester plus longtemps auprès d’elle maintenant. Comme elle le lui avait elle-même fait remarquer il était à présent avec Élisabeth. Sa relation avec l’héritière lui imposait une certaine tenue dans son comportement il en était conscient et cela incluait de rompre définitivement le peu de liens qui le retenait encore à Kate.

En passant devant elle, son cœur était serré. Ce n’était pas la première fois qu’ils étaient sur le point de se dire adieux. Il y avait eu pas mal d’autre fois dans leur histoire où poussés par les circonstances, ils avaient dû en passer par là. Le fait étrange était qu’à chaque fois il ressentait le même déchirement intérieur. Qu’il soit masqué par de la colère, de l’indifférence ou de la froideur, Mark avait toujours éprouvé cette sensation de vide vertigineux qui vous donne des hauts de cœur devant un instant redouté. Il venait de franchir le seuil de la porte et se retrouvait à présent sur le palier. Pris dans une tempête de sentiments confus il ralentit le pas avant de s’arrêter et de se retourner aussitôt vers la jeune femme.

Son regard brillant, presque fiévreux, se posa sur elle laissant entrevoir le profonds écartèlement de son âme tiraillé par le désir physique et sa logique de raisonnement. Pendant quelques secondes il regarda intensément Kate. Il ignorait si elle était capable de voir quel combat se déroulait en lui en cet instant mais avait l’impression que pour elle aussi la situation était aussi tendue. Puis tout fut très rapide. Sans un mot il fit le pas qui le séparait d’elle, posant sa main sur son cou tandis que ses lèvres se posait sur les siennes, il l’attira à lui avec fougue. Son baiser empreint de passion laissait clairement comprendre la nature de ses sentiments pour elle. Mark ne cherchait pas à cacher quoi que ce soit. Il avait juste cédé à sa pulsion se disant que dans le fonds qui pourrais savoir…Cet épisode n’arriverait jamais aux oreilles d'Élisabeth il n’avait donc pas à craindre les foudres de la jeune femme. En embrassant Kate il ne savait pas comment cette dernière allait réagir mais il s’était dit que cela valait tout de même le coup. Dans le pire des cas elle lui collerait une gifle la surprise passé. Dans le meilleur il aurait au moins pu l’embrasser avant de tenter de reprendre sa vie.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyJeu 29 Avr - 19:01

Bien que n’ayant réellement pas eu conscience des sentiments que Mark avait pour elle au moment où il se séparait de Brooke, Kate s’en était toujours voulu de ne pas avoir saisi sa chance quand il la lui offrait, avant qu’il ne disparaisse pour quatre ans. Ce n’est qu’une fois son départ constaté qu’elle avait commencé à comprendre qu’elle l’aimait. Plus tard, le choc passé, elle s’était beaucoup questionnée sur la façon dont ses sentiments étaient arrivés.
Au départ, leur rencontre au bowling et l soirée qu’ils avaient passée avaient donné de mauvaises bases à leur relation. Puis, ils s’étaient recroisés quelques semaines plus tard au centre commercial le jour de la tempête et Brooke s’y trouvait aussi. Mark étant parti à la recherche d’une cabine téléphonique, Kate avait été la première à trouver son amie qui, apprenant que sa meilleur amie et son petit ami se connaissaient déjà, elle avait été surprise et ravie. Eux réussirent à enfin s’entendre sur un point: en un regard, ils s’étaient accordés à ne rien révéler à Brooke. Le flirt qu’il y avait eu entre l’avocat et la jeune Evans, même s’il s’était terminé aussi vite qu’il avait commencé et en froid de surcroît, son récit n’aurait rien apporté hormis une mauvaise réaction de Brooke. Cette dernière était donc la raison pour laquelle ils avaient été forcés de se voir, à des fêtes, sr la plage, chez elle… Elle voyait bien qu’ils ne s’appréciaient pas mais elle se disait juste qu’ils n’avaient pas de caractères compatibles. Tant qu’ils restaient civilisés l’un envers l’autre, qu’ils ne s’insultaient pas et qu’ils n’essayaient pas de la manipuler pour la faire choisir entre l’un des deux, elle était indifférente à la situation.
De leur coté, Mark et Kate s‘évitaient comme ils le pouvaient. Par exemple, en sortant de la faculté, si la jeune femme attendait avec Brooke que l’avocat vienne la chercher, elle retournait à sa voiture dès qu’elle voyait celle de Mark arriver sur le parking. Lui prétendait avoir trop de travail si sa petite amie lui demandait de la rejoindre à la plage alors qu’elle était avec Kate, juste entre elles. Pour les plus grandes sorties comme les soirées au restaurant, les repas chez Brooke ou les fêtes, aucun des deux n’essayait de se défiler. Ils ne se parlaient que très peu et s’ignoraient la plupart du temps. Mais en un an, ils n’avaient pas pu faire constamment comme s'ils étaient invisibles l’un pour l’autre. Au fil des mois, leurs échanges s’étaient multipliés même s’ils n’excédaient jamais plus de deux ou trois phrases en une soirée. Et sans même qu’elle s’en rende compte, Kate avait fini par apprécier Mark. Elle n’avait pas eu besoin de lui faire la conversation, de rire avec lui. C’était venu tout doucement, naturellement, par sa simple présence dans son entourage. Encore aujourd’hui elle était incapable de dire à quel moment elle avait basculée vers de vrais sentiments, quel jour elle était tombée amoureuse. Elle n’avait jamais osé en parler à Mark mais elle s’était souvent demandée si lui savait quand il avait commencé à l’aimer. Après tout, ce qui avait vraiment compté pour elle lorsqu’ils étaient ensemble, c’était qu’il l’aimait pendant l’instant présent.

Aujourd’hui son baiser semblait dire que c’était encore le cas. Le moins que l'on puisse dire, c'était que Kate ne s’y attendait pas du tout.
Les yeux toujours baissés, elle écoutait le bruit des pas de Mark s’amenuiser à mesure qu’il s’éloignait. En l’entendant revenir, elle releva la tête, intriguée. Puis, en le voyant mettre sa canne dans sa main gauche, elle comprit qu’il n’allait pas dire quelque chose mais faire quelque chose. Elle se redressa et elle accueillit son baiser, d’abord en restant figée. Pendant un laps de temps qu’elle aurait plus tard su estimer à une demi-douzaine de secondes si son esprit n’était pas totalement chamboulé en cet instant, elle ne réagit pas. Une décharge d’adrénaline venait de lui parcourir le corps et son cœur avait fait un bond dans sa poitrine. Puis elle céda à son envie et glissa lentement ses bras autour du cou de Mark. Elle avait l’impression d’être dans un autre monde. Peu importe ce que ce baiser voulait dire, il était bon. La brune finit par s’en détacher, laissant ses lèvres à quelques millimètres de celles de l’homme qu’elle aimait et murmura:

- Voilà ce que j’entendais par "vraie raison".

N’attendant pas de réponse, elle prolongea le baiser. Elle ne pensait pas aux conséquences pour elle, au fait qu’elle allait souffrir s’il ne menait nulle part et au fait que ce qu’ils faisaient était mal vis-à-vis d’Elisabeth.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyMer 5 Mai - 16:21

Mark ne savait pas exactement quant il avait commencé à avoir des sentiments réels pour Kate. Les choses s’étaient faites naturellement et ce n’était que bien tard qu’il s’était rendu compte que ses sentiments n’étaient pas ceux qu’ils pensait. C’était sans doute la chose qui l’avait poussé à croire que Kate était la femme de sa vie. Dans ses conquêtes passées le hasard n’avait pas tellement fait partie du jeu. Même avec Brooke, pour qui il avait eu des sentiments forts, les choses avaient banalement débutées par une vulgaire histoire de fesse puisque à peine quelques heures après leur rencontre il la prenait sur une table de la boite de nuit où elle travaillait à l’époque. Leur alchimie sexuelle avait fait le reste et les sentiments étaient apparus au fil du temps. Avec Kate les choses avaient été radicalement différentes. Alors qu’ils flirtaient outrageusement la jeune femme avait stoppée tout ses espoirs en lui faisant clairement comprendre qu’il serait plus difficile de la mettre dans son lit que les femmes qu’il fréquentait d’ordinaire. Il n’avait pas jugé utile de perdre son temps avec elle et leur rencontre en était resté là. Les jours étaient passés et ils s’étaient de nouveau revus puisque peu de temps après il apprit que Kate et Brooke étaient amies. Ce n’était que bien plus tard, après leur entrevue au spa urbain qui venait d’ouvrir, qu’il avait commencé à se poser de sérieuses questions quant à ce qu’il ressentait pour elle.

Aujourd’hui il était clair que Mark ne savait pas ce qu’il voulait ni même où il en était dans ses sentiments. Après tout ce qui s’était passé entre eux, le bon comme le mauvais, il ne pouvait pas dire avec exactitude ce qu’il ressentait encore pour l’architecte. Son baiser empreint de passion semblait confirmer que ses sentiments, bien qu’enfouis, étaient toujours là prêt à ressurgir à tout instant. Il fallut quelques secondes à la jeune femme pour lui rendre son baiser qui n’en fut que plus intense. Lorsqu’elle se détacha pour lui dire que c’était ça qu’elle attendait Mark ne su quoi penser. Voulait elle dire qu’elle l’aimait toujours et que quelque chose était encore possible entre eux ? Elle repris ses lèvres dans un deuxième baiser auquel il répondit aussitôt sans aucune pudeur.

Son téléphone portable se mis alors à sonner. Mark détacha soudainement ses lèvres de Kate et recula légèrement comme pris en faute sur le fait. Un air coupable sur le visage il saisit son téléphone où le nom d’Elisabeth s’affichait. L’homme de loi se sentit tout à coup très mal à l’aise. Qu’était il en train de faire alors qu’il avait déjà une relation sérieuse de son coté. Son comportement était abject vis-à-vis d’Elisabeth qui l’avait soutenue avec tant d’amour et de tendresse depuis son accident et qui espérait rapidement officialiser les choses entre eux. Il ne répondit pas et se contenta de mettre son téléphone sur silencieux. Il rappellerait la jeune femme dès qu’il sortirait de l’immeuble de Kate puisqu’il ne pouvait décemment pas décrocher maintenant. Il regarda la jeune femme en face de lui ne sachant comment il allait se sortir de cette situation sans passer pour un salaud aux yeux de l’architecte.

- Kate…écoute je suis désolé…je ne sais pas ce qui m’as pris, je n’aurais jamais du faire ça.

Il trouvait ses excuses pitoyables et bien en dessous du sentiment d’infamie qu’il ressentait présentement mais que pouvait il dire d’autre ? Il ne savait pas comment Kate avait pris ce baiser et ne savait pas non plus comment prendre son répondant. Son rêve pendant son coma l’avait énormément chamboulé et c’était peut être ce qu’il devait dire à la jeune femme pour qu’elle comprenne un peu mieux son comportement. Mais Mark ne pouvait pas lui parler de ça, il ne voyait pas comment lui expliquer ce que lui-même n’arrivait pas à définir.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyDim 9 Mai - 18:05

Le baiser, bien qu’emprunt de toute la tendresse qui avait manqué à Mark et Kate depuis leur rupture, eut rapidement un goût d’interdit quand le téléphone de l’avocat sonna. Les deux ex se reculèrent en même temps et sans vraiment se rendre compte que c’était indiscret, la jeune femme jeta un bref regard sur le téléphone portable et vit le prénom d’Elisabeth sur l’écran. Ce n’est qu’à ce moment là qu’elle eut pleinement conscience de la signification de son geste. Jamais elle n’aurait du prolonger ce baiser. Il lui avait révélé une bonne fois pour toute que de son coté, ses sentiments étaient inchangés. Elle était toujours amoureuse, autant que le jour de sa fuite. Mais les gestes et les mots que Mark avait eu pour elle depuis qu’ils étaient tous les deux à New York étaient encore trop vifs et trop douloureux pour que Kate comprenne que ses sentiments étaient réciproques. Elle se disait qu’au mieux, il avait été déboussolé par son accident et que pour une raison inconnue, il avait douté pendant quelques minutes qui avaient suffit pour le décider à rendre visite à son ex petite amie et à l’embrasser une dernière fois. Si elle avait de plus en plus de mal à croire que Mark ne ressentait absolument plus rien pour elle, elle n’en était pas moins persuadée qu’il agissait sur le coup du choc de l’accident et que ses doutes se dissiperaient aussi vite qu’ils étaient venus. Il allait bien vite se rendre compte que ce qu’il avait pris pour un reste d’amour n’était en fait que son inconscient qui lui jouait des tours.
Tout ce raisonnement s’était fait en quelques secondes pour Kate, juste le temps que Mark mette son mobile en silencieux. L’équation était rapidement faite mais elle était tellement évidente que l’architecte ne voyait aucune autre explication possible. Ayant elle aussi l’impression d’avoir été prise en flagrant délit, elle se sentit terriblement mal-à-l’aise. Elle posa ses mains sur son front puis les passa dans les cheveux et promena son regard dans le hall pour s’assurer que personne ne les avait vus. Il n’y avait pas de raison qu’elle se cache des sept autres habitants de son bâtiment vu qu’aucun d’eux n’étaient supposés connaître Elisabeth, de près ou de loin, mais elle préférait que cette scène reste exclusivement entre Mark et elle.

Mark semblait tout aussi confus qu’elle. Il remit son portable dans sa poche et s’excusa, ajoutant même qu’il n’aurait pas du faire ça. La brune, qui prenait toujours grand soin de ne pas croiser son regard, lui répondit:

- Probablement pas, non…

Elle ne savait pas ce qui se passait exactement dans la tête de Mark et n’était même pas sûre de vouloir le savoir. Quoi qu’il s’y passe, il était totalement exclu qu’elle lui avoue qu’elle l’aimait. La seule fois où elle avait osé le faire, Mark en avait fait l’un des moments les plus douloureux de sa vie en lui faisant amèrement regretter d’avoir prononcé ces quelques mots. La situation ne se prêtait pas du tout à cet aveu puisque trois mois plus tôt, il avait découvert qu’il avait une fille et que Kate était sortie avec lui en le lui cachant. Il était donc furieux et n’était pas du tout disposé à entendre ça.
Aujourd’hui n’était pas non plus un moment approprié. Mark pourrait tout à fait le lui reprocher si elle lui disait qu’elle l’aimait. Elle l’avait de nouveau trahi, cette fois en l’abandonnant, et maintenant qu’il se sentait près à refaire sa vie, elle n’avait pas le droit de le tirer vers le bas en lui avouant ses sentiments. Ce serait égoïste. Elle lui avait fait trop de mal, elle ne pouvait pas prendre le risque de dire ou de faire quelque chose qui le ferait encore plus souffrir. Leur baiser était déjà une erreur, inutile d’en rajouter. Le mieux qu’elle avait à faire était de rentrer chez elle et de le laisser rejoindre celle qui occupait la place qu’elle n’aurait jamais du quitter.
Kate fit un pas en arrière et saisit la poignée de la porte qu’elle était sur le point de refermer. Mais avant, elle posa enfin son regard sur Mark et lui demanda:

- Est-ce que tu l’aimes?

Elle connaissait déjà la réponse mais l’entendre de la bouche de Mark l’aiderait à se sentir mieux. Même si cela signifiait que l’homme de sa vie aimait une autre femme, cela lui montrerait aussi qu’il était heureux et c’était tout ce qui devait compter.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyJeu 13 Mai - 21:43

Mark comprit rapidement que Kate était aussi mal à l’aise que lui à la manière dont elle fuyait son regard. Elle répondit simplement qu’effectivement il n’aurait probablement pas du l’embrasser. L’homme ne savait quoi ajouter. Quelques années auparavant il n’aurait ressentit aucun remord à tromper une petite amie même si elle l’avait appris. La raison était sans doute qu’il n’aimait pas vraiment ces femmes à l’époque. Il les trouvaient belle, attirante, sexy mais rien de plus. La donne était différente à présent. Il éprouvait de réels sentiments pour la femme qu’il fréquentait. Mark ignorait si son ressenti était vraiment de l’amour ou juste l’une de ses nombreuses illusions mais il savait qu’il était bien avec Élisabeth et cela n’était plus arriver depuis que Kate l’avait quitté précipitamment.

Si les raisons qui l’avait poussé à embrasser Kate ne lui était pas inconnues, celles que la jeune femme avait pour avoir répondu à son baiser et en avoir provoquer un deuxième lui était en revanche totalement floues. Sa curiosité aurait voulue être apaisée et savoir exactement ce qu’il en était mais il n’osait rien dire. La situation était déjà assez pesante comme ça sans en rajouter. Il vit que Kate mettait la main sur la poignée et en conclu qu’il était plus que temps de partir sans demander son reste. Il était d’ailleurs étonné par la réaction de l’architecte qui ne posait aucune question. Avait elle compris qu’il s’agissait d’une pulsion qu’il n’avait pas pu contrôler ou sentait elle qu’il y avait plus que cela derrière le geste de Mark.

Trop heureux de n’avoir pas à se justifier davantage Mark entrepris de regagner l’ascenseur pour quitter les lieux. Il n’avait pas fait deux pas qu’il entendit la voix de Kate lui demander si il aimait Élisabeth. La question le laissa sans voix quelques instants. C’était sans doute la dernière chose qu’il s’attendait à entendre de la bouche de Kate. Néanmoins la question appelait à une réponse et il se devait dans donner une rapidement. Le problème était qu’il ne savait pas quoi répondre. Dire non aurait été un mensonge. Il appréciait grandement Élisabeth pour un certain nombre de point. Mais répondre un oui franc et net lui paraissait tout aussi mensonger. Il était évident pour Mark que la force de ses sentiments n’étaient pas la même que celle qu’il avait pu éprouver pour son ex. Il aimait cette douceur et cette stabilité qu’Elisabeth mettait dans leur vie mais il manquait cette folle passion qui l’avait possédé jour après jour lors de son histoire avec Kate.
Il se retourna vers elle son introspection ne lui ayant pris qu’une poignée de dixième de secondes. Il ne savait pas quelle réponse elle attendait ou tout du moins espérait, ce qui ne faisait que renforcer un sentiment désagréable qui lui semblait comparable avec le fait d’être en équilibre au bord d’un précipice.

- Je crois que d’une certaine manière…oui.

C’était la réponse qui lui paraissait la plus appropriée. Leur relation était encore trop jeune pour qu’il puisse l’aimer autant qu’il avait aimé Kate. D’ailleurs de toute évidence ses sentiments pour l’architecte n’était pas tout à fait éteint. Il savait - ou espérais - qu’en donnant du temps à leur histoire il en viendrait un jour à aimer de nouveau avec la même intensité.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyVen 14 Mai - 12:43

C’était peut-être parce qu’elle avait une trop petite estime d’elle-même, ou bien parce que Mark était le premier et le seul homme dont elle était réellement tombée amoureuse, ou peut-être même pour un peu de ces deux raisons, quoi qu’il en soit Kate n’avait jamais réalisé à quel point la relation que Mark avait elle était différente de toutes celles qu’il avait connu auparavant. Elle avait confiance en lui, ne doutait pas de sa fidélité et du fait qu’il avait des sentiments pour elle cependant, elle n’avait jamais vraiment compris pourquoi il éprouvait ses sentiments pour elle. Elle n’était pas le style de femme dont il avait l’habitude, ils avaient un passé compliqué et elle ne s’était jamais montrée à la hauteur. Plus le temps passait, lus elle avait l’impression que si Mark avait voulu d’elle dans sa vie, c’était parce qu’ayant découvert sa paternité, il avait jugé que l’architecte était la mieux placée pour combler le trou qu’il y avait dans sa famille. Après tout, elle connaissait Alyssa depuis ses toutes premières minutes de vie, elle savait ce qu’elle aimait, ce dont elle avait peur, son dossier médical, le tout presque aussi bien que sa mère. Sans jamais avoir eu la prétention de croire qu’elle était une deuxième maman pour la petite fille, Brooke et elle avaient conscience qu’il en aurait fallu peu pour que la limite soit franchie. La marraine avait été omniprésente dans la vie de la fillette, elles se voyaient en moyenne trois jours par semaine et Brooke était trop soulagée du soutien que lui apportait sa meilleure amie pour y voir le moindre inconvénient. D’ailleurs, si cela ne tenait qu’à elle, elle aurait même emménagé avec Kate mais cette dernière n’avait pas voulu. Si elle avait proposé à plusieurs reprises à la jeune Parker, alors enceinte, de passer une ou deux nuits chez elle, elle avait tenu à ce que la jeune maman soit indépendante, qu’elle vive sa propre vie. Elle n’avait pas besoin de sa meilleure amie pour construire un foyer stable avec sa fille. Finalement, cela avait été une bonne décision puisque Matthew avait rapidement fait partie de la petite famille Parker. L’homme voyait d’u bon œil l’amitié quasi fusionnelle des deux jeunes femmes puisqu’étant pilote de ligne, il ne pouvait pas être aussi présent qu’il l’aurait voulu.
Bref, Mark avait vite compris le rôle essentiel que Kate avait eu dans la vie d’Alyssa et il s’était sans doute dit que sa présence aiderait. Du moins c’était l’avis que se faisait la jeune architecte. Bien qu’elle sache qu’il tenait à elle, elle n’était pas du tout certaine qu’il aurait voulu faire sa vie avec elle si la petite fille n’avait pas été là.

Le fait qu’il décide de laisser Elisabeth entrer dans sa vie alors qu’il avait déjà tout pour rendre sa fille heureuse laissait penser qu’il ne voulait pas de l’héritière pour en faire une simple mère de substitution mais parce qu’il l’aimait sincèrement. Mark le confirma en répondant par un oui qui, bien que n’étant pas aussi catégorique que celui qu’attendait la jeune Evans, enterrait un peu plus profondément sa propre histoire avec l’avocat.

- Alors pourquoi tu m’aimais? On est tellement… différentes!

Ces mots étaient sortis tous seuls et Kate les regretta instantanément. Elle avait voulu s’en tenir à sa précédente question mais celle-ci avait été plus forte que sa volonté. Pourtant, elle était totalement déplacée. L’amour qu’il portait à Elisabeth ne la regardait pas et n’avait pas à être comparé à celui qu’il avait eu pour elle. Avant que Mark ait eu le temps de répondre, Kate reprit la parole:

- Laisse tomber, ça n’a plus d’importance, j’aurais du te poser la question quand tes sentiments étaient encore d’actualité. Je sais qu’au fond, tu me détestes pour tout ce que je t’ai fait et si tu me laisses espérer le contraire, j’arriverai pas à t’oublier. Quant à toi, tu as souffert à chaque fois que tu m’as laissée entrer dans ta vie. Alors ne t’approches plus de moi, c’est ce qu’il y a de mieux pour toi.

Kate n’avait pas vraiment conscience qu’elle venait d’avouer à demi mots à Mark qu’elle était prête à espérer qu’il l’aime encore mais en lui demandant de ne plus s’approcher d’elle, elle avait l’impression d’être juste envers lui, de lui demander de faire sa vie sans elle et d’être heureux. Ne voyant pas ce que l’homme pourrait dire à cela, elle garda la porte ouverte pour le regarder s’en aller.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyVen 14 Mai - 17:17

La jeune femme avait en effet une bien mauvaise opinion d’elle-même si elle pensait que Mark n’avait vu en elle qu’une mère de famille possible pour Alyssa. Si cette raison n’était pas totalement fausse elle n’en était pas pour autant la principale. Avant de découvrir sa paternité, lorsque Kate et lui avaient entamés une vrai relation, il avait déjà de réels sentiments pour elle et des envies de projets communs. Il n’aurait pu décrire avec précision pourquoi il aimait la femme qu’elle était. C’était cet ensemble de défauts et de qualités que possédait Kate, sans compter sa beauté physique, qui l’avait fait succomber. En se remettant avec elle il avait d’ailleurs pris le risque de se brouiller avec Meredith qui n’avait pas du tout accepter la situation. La rancune de sa sœur avait été tenace et ils s’étaient bon nombre de fois chamaillés à ce sujet. Il comprenait que Meredith voulais le protéger mais il lui avait demander de cesser son comportement déplacé devant Kate. Il l’aimait point, Meredith n’avait plus qu’à l’accepter. Si il avait en effet rapidement compris que Kate avait été très proche d’Alyssa depuis sa venue au monde cela n’avait fait que rajouter du poids dans sa décision de vivre avec elle mais n’avait en aucun cas été la raison qui avait motivé sa proposition. Dès qu’ils avaient entamés leur relation Mark avait eu envie que Kate vienne vivre avec lui. Après avoir passé près de cinq ans loin d’elle, il ne voulait plus perdre de temps. Si il n’en avait rien dit à l’architecte c’était parce qu’il devait prendre en compte Meredith et qu’il n’avait pas voulu brusquer l’architecte connaissant sa soif d’indépendance. C’était là toute la différence de leur relation par rapport aux autres : il avait envie de prendre son temps pour que chaque étape soit la plus parfaite possible. Si Alyssa n’avait pas existé, Mark aurait tout autant eu envie de faire sa vie avec Kate.

La réaction de Kate l’étonna franchement, d’autant plus qu’elle signifiait que l’architecte connaissait un tant soit peu Élisabeth pour jugée qu’elles étaient différentes. Mark ne savait plus quoi penser mais réalisait que Meredith avait du lui passer pas mal de choses sous silence. Il comptait bien avoir une discussion avec cette dernière en rentrant chez lui. La suite fut un grand choc dans l’esprit de l’homme de loi. Venait elle vraiment de lui dire qu’elle n’arrivait pas à l’oublier. Cette révélation était si surprenante qu’elle le laissa debout, stupéfait et sans aucune réaction. Seul son regard était animé par les diverses émotions qu’il ressentait. On pouvait y lire tout le trouble qui l’habitait en cet instant.

- Es ce que…es ce que tu te rends compte de ce que tu viens de me dire Kate ?


Sa voix était chargée d‘émotion, chose qui ne lui ressemblait guère et qui en disait long sur sa déstabilisation. Il avait envie de lui dire qu’il ne la détestait pas et que bien au contraire il réalisait qu’il ne pouvait s’empêcher de l’aimer mais il n’arrivait pas à croire que ce qu’il avait entendu était ce qu’elle pensait réellement. L’espoir qui l’avait amené jusqu’ici semblait reprendre souffle au tréfonds de son âme mais aussi étrange que ce soit il était loin d’être soulagé.
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyVen 14 Mai - 20:10

Avec une enfance passée dans trois pays différents, des dizaines de voyages, un père absent, une fortune colossale, une scolarité exemplaire et même la construction d’un aéroport à son actif, Kate avait de quoi dire qu’elle avait un parcours exceptionnelle et qu’elle sortait de la norme. Pourtant, elle n’en avait pas envie. Autant qu’elle le pouvait, elle aimait passer inaperçue dans la masse tout en gardant une personnalité qui, elle devait bien l’avouer, n’était pas commune. Parfois, elle avait l’impression d’être le stéréotype de l’homme qui ne veut pas s’engager sentimentalement mais en version féminine. Sauf que Mark l’avait fait changer. Il avait réduit à néant son besoin de ne pas s’attacher. Peu à peu, elle avait appris à se laisser aller à ses sentiments, à s’abandonner totalement au sentiment tout nouveau qu’était l’amour. Mais ce travail n’était pas terminé et il avait suffit d’un petit doute quant à sa capacité à être un élément positif dans la vie des Ruthenford pour la faire fuir. La jeune architecte avait la désagréable sensation que de n’importe quel point de vue qui n’était pas le sien, on pouvait penser qu’elle n’aimait pas vraiment Mark et qu’elle n’avait jamais vraiment en l’intention de faire. Elle avait déjà essayer d’expliquer ses réelles intentions quand elle avait décidé de partir mais les mots n’avaient pas suffit à apaiser la colère de l’homme de loi qui ne s’était sans doute pas rendu compte qu’il n’avait fait que prolonger la souffrance de son ex petite amie qui, elle, se détestait déjà assez comme ça pour avoir tout gâché entre eux. Quoi qu’il en soit, elle avait fini par abandonner l’idée qu’il pourrait un jour comprendre ce qui l’avait poussé à partir. A présent, elle s’était faite une raison, il la détestait et la détesterait toujours et il fallait qu’elle se serve de cela pour l’oublier.

Ses précédentes paroles étaient sincères mais étant donné qu’elle n’avait pas bien mesuré leur portée, elle ne s’attendait pas à tant d’étonnement de la part de Mark. Devant sa question, elle se redressa, tentant de reprendre contenance et de donner l’impression qu’elle gardait le contrôle de chacune de ses paroles.

- Fais pas ta tête d’ahuri, t’arrêtes pas de me bassiner avec la vérité, bah la voilà.

Tout à coup, la jeune femme avait l’air d’une adolescente insolente. Mais maintenant qu’elle avait commencé à confier ce qu’elle ressentait, elle voyait mal comment se dépêtrer de cette situation. Jugeant que Mark avait bien le droit à de plus amples explications, que cela ne le perturberait pas outre mesure et qu’il pourrait rentrer chez lui l’esprit tranquille tant qu’elle ne lui disait pas ouvertement qu’elle l’aimait, elle décida de lui faire part de son avis sur ce qu’elle s’efforçait de faire et se promit qu’après, elle rentrerait chez elle sans en dire plus et risquer de semer la confusion dans l’esprit de Mark.

- En partant, je comptais sur la distance pour ne plus penser à toi et ça n’a pas marché, encore moins quand tu es arrivé à New York. Alors j’ai essayé de te parler, en pensant naïvement que j’arriverais à tirer un trait sur toi si on mettait les choses au clair, mais tu n’as rien voulu entendre. Je n’espérais pas que tu me pardonnes, je voulais juste que tu comprennes pourquoi j’étais partie, c’est tout ce que je voulais… Maintenant, la seule chose qu’il me reste c’est le fait que tu me détestes. T’as pas le droit de m’enlever ça en venant chez moi et en m’embrassant, surtout pas avec Elisabeth qui t’attend à la maison. Je sais que je suis assez mal placée pour te faire la morale mais crois moi, j’ai retenu la leçon: Il faut savoir se battre pour la personne qu’on aime, et c’est pas ce que tu es en train de faire.

Au fur et à mesure de ses paroles, la brune s’était approchée de lui et ce n’est qu’après avoir fini de parler qu’elle fit volte face avec la ferme intention de rentrer chez elle et de ne pas semer un peu plus la zizanie dans son esprit comme dans celui de Mark.


Dernière édition par Kate Evans le Sam 15 Mai - 22:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptyVen 14 Mai - 23:50

Plus Kate parlait et plus Mark était perdu. Il prenait de plein fouet les déclarations de la jeune femme tentant d’analyser ses phrases mais son esprit était confus. Elle disait qu’elle ne l’avait jamais oublier mais leurs rencontres passés lui semblait avoir prouvées le contraire. Il fut quelque peu piqué au vif lorsqu’elle affirma qu’à présent il la détestait. Il avait la sensation qu’elle rejetait sur lui la faute de la tension actuelle dans leur relation ce qu’il trouvait particulièrement injuste. Pour lui les excuses de Kate quant à son départ avait toujours été incompréhensibles. Elle s’était occupée d’Alyssa depuis sa naissance, était une deuxième mère pour elle, il n’y avait donc aucune inquiétude à avoir concernant leur vie de famille future. Il lui avait aussi semblé qu’il avait tout fait pour lui montrer qu’il ne voulait pas d’une petite histoire et que ses sentiments étaient sincères. Dans ces conditions Mark ne pouvait pas comprendre la peur que prétendait avoir ressentit l’architecte et qui avait motivé son départ. Alors qu’elle retournait vers son appartement il pris la parole d’une voix percée par les prémices de la colère.

- Parce que c’est de ma faute si je suis obligé de te montrer que je te déteste ?! J’avais franchement un autre choix selon toi ?

Il n’attendit pas sa réaction pour enchainer. Il avait sans cesse la sensation qu’elle ne mesurait pas à quel point il s’était investi dans leur histoire et combien il avait pu souffrir de son départ. Aujourd’hui alors qu’il pouvait reconstruire sa vie avec une autre il hésitait encore et il hésitait uniquement à cause de son histoire avec Kate.

- Tu t’es battue pour nous toi ? Non tu t’es tirée ! Si on suis la logique de tes dires c’est que tu ne m’aimais donc pas. En même temps tu cherche à me faire comprendre que tu ne m’as pas totalement oublier donc dois je en conclure que finalement tu m’a vraiment aimé ?

Mark avait la sensation que sa tête allait littéralement explosée. Trop de choses se bousculaient en lui, les sentiments lui prenaient les tripes, il avait l’impression que ses poumons ne fonctionnaient plus correctement comme si ils n’étaient subitement plus au maximum de leur capacité. Il détacha son regard quelques secondes de Kate. Contrairement aux autres fois il laissait clairement voir la douleur qui était la sienne, n‘essayant pas de la refouler. Ce n’était pas une douleur physique malgré ses blessures encore sensibles mais une douleur plus profonde qui venait de l’intérieur et difficilement gérable. Ses yeux se posèrent de nouveau sur Kate, brillants de mille feux ils laissait clairement voir le désespoir que ressentait Mark.

- Dit moi alors pourquoi tu as tout foutu en l’air ?! Pourquoi tu es partie de cette façon ? Qu’es ce que je n’ai pas fait, qu’es ce qui t’a manqué à ce point pour que tu me quitte ? Je t’ai aimé de toute mes forces, j’ai tout fait pour te prouver que c’était toi que je voulais et pas une autre ! J’ai construit mes projets avec toi, chaque mot, chaque geste était pour te donner confiance en nous, pour te faire comprendre que je voulais vivre avec toi, me marier, avoir des enfants. Je t’ai tout offert bordel !

Il ferma les yeux et baissa doucement la tête en la secouant de droite à gauche. Les choses n’avaient donc pas changées. Il en était toujours là, au même point à se demander ce qu’il avait bien pu faire pour qu’elle le quitte. Les mois n’avaient rien changé à l’affaire et il se rendait compte qu’il souffrait toujours de leur séparation. Il savait qu’il n’aurait pas dû tout sortir de cette manière, conscient qu’il venait de lui avouer qu’il avait envisagé de se marier et d’avoir des enfants avec elle, mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Les mots étaient sortis sans même qu’il ne se rende compte qu’il les prononçait. Mais quelque soit les paroles il avait l'impression d'avoir déjà eu cette conversation et craignait qu'elle ne se termine comme toute les autres...

- Je veux aller de l'avant... Je veux vraiment essayer...mais tu es là. Tu es dans ma tête et je suis fatigué...
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MessageSujet: Re: N°14- Est-ce réellement terminé? N°14- Est-ce réellement terminé? EmptySam 15 Mai - 11:40

La voix de Mark fit stopper la jeune femme qui ne s’attendait pas à ce qu’il commence à s’énerver. Après sa deuxième réplique, elle se retourna légèrement mais en voyant son émotion, elle préféra rester dos à lui. L’entendre dire tout ce qui aurait suffit à la faire rester auprès de lui un an plus tôt lui déchirait le cœur. Il lui fallut un certain temps pour arriver à trouver des mots qui, même maladroits, illustreraient ce qu’elle ressentait. Tant pis pour la promesse qu’elle s’était faite, elle ne pouvait pas s’enfermer chez elle en laissant Mark croire qu’elle ne l’aimait pas.

- C’est justement parce que je n’ai pas su gérer ma peur et me battre pour vous garder qu’aujourd’hui je te dis de ne pas faire la même erreur que moi. Et ça ne remet absolument pas en question les sentiments que j’avais pour toi, je t’aimais… tellement… T’imagines pas ce que tu représentais pour moi. Je t’ai d’abord rejeté et après quatre longues années séparés, je t’ai menti et trahi par la même occasion et toi… Tu m’as pardonné et tu m’as laissé entrer dans ta vie. Je ne sais pas quand j’ai commencé à t’aimer mais je sais très exactement quand j’ai décidé te passer le reste de ma vie avec toi. C’était dans le hall de l’hôpital, le jour où Alyssa avait avalé les somnifères de Brooke. J’ai réalisé la chance que j’avais et que quoi qu’il puisse arriver, après toutes les épreuves qu’on avait vécues, je t’aimerais… inconditionnellement. Mais ensuite, j’ai commencé à me dire qu’à New York, tu te rendrais peut-être compte que tu avais fait une énorme erreur. On n’avait vécu que peu de temps ensemble et tout s’était décidé si vite… Je nous voyais déjà dans notre grande et belle maison de l’Upper East Side, à nous hurler dessus dans la cuisine, toi me reprochant de ne pas être à la hauteur, moi en pleurs n’ayant rien d’autre à te dire que j’étais désolée et que je n’aurais jamais du vous laisser prendre le risque de compter sur moi, et Alyssa ayant à subir ça… C’était horrible et terrifiant à imaginer. Alors j’ai compris que si je vous aimais vraiment, il fallait que je vous évite ça. La suite tu la connais.

Kate ne savait pas si elle devait commenter ce qu’il avait dit sur le fait qu’il aurait voulu se marier avec elle et avoir des enfants. Il ne le lui avait jamais dit auparavant et ne savait donc pas si cette révélation était vraie ou s’il essayait simplement de lui faire du mal en lui faisant regretter un peu plus de l’avoir quitté. Quoi qu’il en soit, cette phrase avait fait l’effet d’une bombe. Bien qu’elle se soit surprise à imaginer un mariage, comme elle l’avait expliqué à Meredith, elle n’avait jamais douté du fait que Mark était catégoriquement contre cette idée. L’hypothèse qu’il veuille l’épouser semblait tellement absurde…
Là, elle était beaucoup trop bouleversée pour savoir si elle aurait dit oui ou non. Quant au fait d’agrandir la famille, elle était tout aussi loin d’imaginer que Mark y avait songé. Au fond, elle l’avait aussi voulu mais sachant que lui n’avait jamais voulu être père, elle ne pensait pas qu’il voudrait un deuxième enfant et elle avait laissé cette envie de coté. La vie que Mark lui offrait était bien trop belle pour risquer de créer un conflit en demandant plus.

- Encore une fois, tu n’y es pour rien, tout est de ma faute. Et… je ne pensais pas que tu aurais voulu qu’on se marie et que… et qu’on ait…

Au bord des larmes, la jeune femme sentait que si elle terminait sa phrase, elle prenait le risque de pleurer. Déjà, elle se pinçait les lèvres comme pour l’éviter.

- Un bébé.

Toujours dos à Mark, elle essuya ses quelques larmes d’un revers de la main. Elle ne voulait pas qu’il la voie dans cet état et elle ne voulait pas non plus le voir bouleversé.


Dernière édition par Kate Evans le Dim 23 Mai - 22:39, édité 1 fois
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N°14- Est-ce réellement terminé?

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