Marley & Wayne ❝ i destroyed his face... litteraly. ❞

« J’ai dis que ton frangin était un méchant pas beau ? Je ne crois pas ! Je ne le connais pas, je ne me permettrais pas de le juger sans l’avoir eut face à moi au moins plusieurs fois. » Wayne haussa légèrement les épaules avant de ne laisser un petit rire peupler soudainement l’atmosphère sonore de la pièce : il imaginait d’ici l’enfer que risquait de faire vivre sa sœur jumelle au frère de Marley… dans le genre chieuse, Anna se posait là mais sûrement était-ce sa plus belle qualité car elle était fidèle à l’adage « qui aime bien châtie bien ». Elle adorait son frère déjà, pour commencer, et aucun doute qu’elle ferait probablement des ravages auprès de celui de la belle sicilienne… on ne détestait pas la miss, c’était impossible. On lui beuglait après quelques secondes avant de fondre littéralement devant ses prunelles d’un bleu puissant. Mais le fait qu’elle soit malade et souvent à l’hôpital à cause de sa leucémie rebutait également, hélas. Voilà surtout pourquoi Wayne faisait jouer les frangins supra protecteurs, il ne supporterait pas qu’on lui brise le cœur alors qu’elle lui donnait parfois d’être brisée tout court. « Ton frérot, il sera rebuté par le fait qu’elle soit souffrante ou il sera du genre à faire comme moi et à la kidnapper en mode discrétos pour lui faire voir l’extérieur ? Y’a pas trois jours, j’me suis fait à moitié taper par une infirmière parce qu’on est parti comme ça au petit matin parce que je n’avais pas d’opération avant trois bonnes heures, Anna dans un fauteuil roulant et moi rollers aux pieds. Ah on était beaux tiens… » Mais Wayne aimait ces moments. Il les adorait même. « Faudra que j’te kidnappe en mode commando aussi, tiens » soumit-il car cette idée lui plaisait d’avance. « Faudrait juste que tu t’accroches à mon dos et on est partis. » Mais plutôt que de poursuivre sa petite hilarité en solo, il manqua de s’étrangler avec sa propre salive : la filoute, elle reprenait sa propre tactique pour obtenir une déclaration en bonne et due forme ou quoi ? Elle ne l’aurait pas si facilement, sinon où était le charme ?! « Bien tenté padawan, mais si j’adore ton petit jeu de séductrice en papier bulle et qu’effectivement je t’emprisonnerais dans mes bras si tu ne le faisais pas, je vais ignorer la première phrase avec ma superbe habituelle ! » Mais pour apaiser le feu de ses paroles, Wayne ne manqua pas d’embrasser le bout de son nez. Il aurait rêvé ne pas avoir à dormir et rester dans cette position des heures durant mais en bon chirurgien qui se respecte, son emploi du temps ne lui appartenait pas, hélas… « Ca va être dur de te répondre alors que tu fais joujou avec une partie sensible de mon anatomie, cruelle miss ! Ouaip, je bosse tout à l’heure. Dans trois heures très exactement, puisque je suis de corvée de visites avec les internes… après j’enchaîne les passages au bloc. Mais j’ai ma soirée… si ça te dis de dîner avec moi. Rien de transcendant, un Mcdo ça te vas ? » Et en plus, il était fiérot ! « Je déconne… tu choisis l’adresse et je te rejoins, frappe pas ! »

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« Je ne respecte jamais le protocole quand il s’agit d’Anna : je lui ai déjà fait péter un cuistot perso parce qu’elle avait envie de cuisine russe… et comme notre mère était russe… » Wayne n’aimait pas les conventions quand il pouvait les éviter et puis… le chef de chirurgie ne lui en avait jamais tenu rigueur. C’était toujours fait dans la plus grande discrétion et cela oubliait d’être à répétition, il n’y avait donc aucun mal ! Anna allait mieux avec ce genre de petite attention, elle conservait le moral et le sourire, deux détails indispensables à la poursuite de sa guérison. « T’es en train de te faire un film pour qu’on les présente ou c’est moi ? » ajouta malicieusement l’américain tout en la rapprochant encore davantage de lui, sans que son sourire ne l’ait quitté une seconde. Diantre, c’était bien la première fois qu’il avait si peu envie de faire les visites en présence des internes, ou même d’aller bosser tout court. Marley lui faisait quitter le droit chemin, cela devenait grave ! Mais plus les minutes passaient et plus il y prenait goût, malheureusement… viendrait un moment où il serait définitivement accro et où il n’y aurait plus aucun retour en arrière. Mais là encore, pour un peu, il avait presque hâte d’y être. « Alors celle là c’est la meilleure ! Je te propose du romantisme et tu râles ! D’accord, on dira chez ce bon vieux Ronald s’il n’y a que ça pour te faire plaisir… tu sais que je vais finir par t’appeler ma chieuse ? » Surtout que Marley eut tôt fait de se tourner pour s’allonger, l’obligeant presque à faire de même comme si elle s’inquiétait de sa productivité au boulot dans les trois heures qui arrivaient. Mais le problème, c’est que Wayne n’était pas fatigué pour trois sous et risquait de passer lesdites trois prochaines heures à fixer le plafond d’un air pensif, comme il le faisait à chaque insomnie. « Tu es au courant que les trois quart du temps je passe des jours sans dormir ? J’ai l’habitude ! Tu veux être maman poule ou je t’ai déjà gonflée ? Pour un peu je suis tenté de dire que j’ai établi un record si c’est le cas. » Et pour la peine, il lui rendit son cou de coude sans violence, juste histoire de dire qu’elle ne serait pas celle à avoir le dernier mot… pas à moins qu’elle ne lui laisse le point final. « J’ai même pas l’droit à un p’tit bisou de bonne nuit ? » Wayne se mit à battre des cils façon chat potté, se demandant combien de temps elle allait résister avant d’abdiquer…

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Soudainement, face à la question de Marley, Wayne adopta un air soudainement sérieux comme s’il sentait une certaine dose de jalousie dans le fond de sa voix. Probablement aurait-il la même réaction face à la complicité de la sicilienne avec son frère, mais il n’avait pas de démonstration à se mettre sous la dent pour l’instant… difficile de jalouser leur relationnel dans de telles conditions ! « Va pas te porter la chquoumoune hein ! J’ai bien l’intention de te garder en pleine santé ma belle… mais si tu devais être à l’hosto, compte sur moi pour te faire te sentir comme une princesse. Tu as du bol, j’ai toutes les entrées possibles et imaginables, surtout si tu es au Lennox Hill ! Pourquoi je rêve ou tu es un brin jalouse ma blonde ? » Wayne arqua un sourcil, soudainement flatté par cet intérêt délectable qu’elle lui offrait et qu’il ne manquerait pas de lui rendre dès qu’il en aurait l’occasion. Cela passait déjà, dans un premier temps, par le fait de lui donner toute sa soirée et sa nuit, quitte à ne se rendre qu’au McDo : les connaissant tous les deux, ils étaient tout à fait capables de faire de ce moment quelque chose de proprement unique et inoubliable ! « Déconne pas je sais très bien dessiner des têtes de minous en maquillage, je l’ai déjà fait pour des gosses à l’hosto ! Mais tu te fais maquiller, pas moi, standing à respecter et vieillesse oblige… compte sur moi pour immortaliser la chose par contre, ça va valoir son pesant de cacahuètes en plomb ! » Hélas, l’adjudant chef Marley avait déjà qu’il devait dormir, et quelque chose lui disait et s’il ne souhaitait pas finir définitivement émasculé, il ferait mieux de courber un instant l’échine et d’obéir. Diable, il n’allait pas être à la noce si elle modifiait son rythme de vie lorsqu’ils seraient ensemble… mais à cœur vaillant rien d’impossible, s’il avait survécu à son internat aux horaires impossibles, Wayne serait sûrement en mesure de vaincre cette nouvelle épreuve digne des douze travaux d’Hercule ! « Alors j’vais me la jouer casse couille : tu dors contre moi ou je dors pas, na ! Tu vas voir si je suis vieux, petite jeune va !! Quant à ma résistance, elle est proprement exceptionnelle, même si je dois avouer que tu es très désirable je pense que c’est toi qui réclamera la chose avant moi… question de fierté masculine merde ! » Façon plutôt… Waynesque de ne surtout pas avouer qu’elle pouvait prendre son temps et qu’il ne la brusquerait sûrement pas. Mais il l’avait dit, c’était toujours ça !

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« Ouaaaais t’enfermer c’est une idée ! » répliqua Wayne, Marley lui ayant pour ainsi dire tendu le bâton pour se faire battre. Un sourire taquin étira subitement ses lèvres alors qu’il était particulièrement fier de sa rétorque, appréciant leur joute verbale pour ce qu’elle était : simple, dépourvue de toute méchanceté gratuite, pince sans rire. Oh il savait que viendrait un moment où les défauts de l’un ou de l’autre les pousseraient à se déchirer –quelque chose lui disait même qu’ils frôleraient alors la troisième guerre mondiale– mais pour l’heure, alors qu’elle venait se blottir contre lui en vue de dormir trois heures, l’américain se sentait bien. Apaisé, à sa place. Il n’avait pas imaginé une seule seconde que sa soirée se finirait de cette manière avec le commencement qu’elle avait eue, mais il n’en n’était que plus satisfait encore à ce constat. « Bah au pire, y’a la mano et la poupée gonflable… je suis sûr que tu finiras pas en taule parce que tu l’auras dézinguée celle-là ! Tu vas la jalouser elle aussi, remarque ? » Wayne éclata de rire en imaginant Marley, flingue en main, en train de détruire littéralement une poupée gonflable… elle n’avait aucun souci à se faire, s’il y avait bien UN mec sur cette bonne planète que ce genre de truc n’avait jamais émoustillé, c’était bien le neurochirurgien. Il avait des envies, des besoins et autres choseries du genre, comme n’importe quel autre homme normalement constitué, mais se disait que d’un autre côté… il n’en désirerait que davantage Marley avec un peu d’attente, à la condition qu’elle ne le fasse pas poireauter juste pour la beauté de la chose. Wayne détesterait se rendre compte qu’elle le prenait ni plus ni moins pour un con… « Je ne ronfle pas, tu peux demander à certaines infirmières de l’hosto ! Je suis certain que tu sais déjà lesquelles. » Il ne s’en cachait pas, il lui était arrivé de pallier à sa solitude en s’abandonnant dans les bras de certaines infirmières. « J’ai le droit de t’étouffer si tu fais du bruit toi aussi ? »

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Et Wayne se marrait, bien évidemment. Après tout, la possessivité de Marley serait sûrement toujours pire que la sienne –bien qu’hélas il ne puisse en jurer– et d’un autre côté, l’américain ne pouvait pas ne pas être entouré de femmes, la profession d’infirmière ou de sage femme étant par exemple massivement féminine. Wayne avait souvent besoin de l’aide de ces autres professions médicales on ne peut plus respectables et ça, il allait falloir que Marley s’y fasse… à moins qu’elle ne veuille que le neurochirurgien ne s’éloigne, petit à petit, juste pour avoir la paix quelques minutes. « Je suppose que je vais déjà prêcher une paroisse convertie mais tu sais sans doute que la majeure partie de mes internes sont des femmes ? Je dois quand même enseigner, ça fait partie du job. » Mais il s’en amusait par avance car il savait que rien n’arrêterait la sicilienne, pas même cette information… ou surtout pas cette information à vrai dire. A croire qu’Anna Swarovski en personne vienne de trouver pire chieuse et possessive qu’elle, alors qu’elle était la brillante tenante du titre depuis des années. Une grande première qu’il valait mieux marquer d’une croix rouge ! « Allez approche toi et on dort, tu verras comme ça à quel point je suis silencieux telle une mouche ! » Wayne lui ouvrit les bras, l’incitant à venir se réfugier dans ceux-ci après le sempiternel bisou de bonne nuit, avant de sombrer dans un sommeil des plus profonds. L’américain avait cette formidable faculté de pouvoir s’endormir en quelques secondes à peine, à la manière des grands navigateurs ou des plus grands chirurgiens, pour qui la moindre minute s’avérait vitale. En l’occurrence, lorsque l’on a que trente minutes à peine pour fermer un œil, et encore si l’on n’est pas dérangé par un interne entre temps, il faut mieux savoir tout de suite ouvrir les bras à Morphée et le laisser vous serrer dans ses bras le temps de récupérer au moins un tout petit peu. Mais l’horloge biologique de Wayne semblait toute aussi extraordinaire puisqu’il s’éveilla très exactement une minute avant l’alarme programmée sur son Smartphone. Il se redressa brusquement cependant, fidèle à ses réveils toujours aussi mouvementés. Il était même presque étonnant qu’il n’ait pas eu de terreurs nocturnes, Wayne était particulièrement sujet à ce genre de chose depuis l’âge de quinze ans. Ou alors, s’il en avait eu, Marley n’avait pas vraiment cherché à le réveiller… « Tu as bien dormi pendant ces trois heures ? » osa-t-il demander, son cerveau étant déjà opérationnel. Le propre d’avoir l’habitude de ne jamais dormir… « Je vais devoir m’attendre à une enquête en bonne et due forme ou tu vas aussi un peu t’occuper de ma boule de poils ? » Ne jamais oublier Loki, jamais. Le chirurgien y tenait comme à la prunelle de ses yeux.

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On ne pouvait pas dire que Wayne pétait le feu mais il se sentait capable d’enchaîner tout de même les deux interventions qui étaient programmées aujourd’hui. Il ne restait plus qu’à espérer que celles-ci ne se finiraient pas en bain de sang et connaîtraient leur happy end. « Pas du matin, hum ? » demanda-t-il bien que la réponse sonnait actuellement comme une évidence. Marley n’avait pas besoin de lui fournir la plus petite rétorque car de toute façon, il lui faudrait être parti dans vingt minutes… il n’avait hélas pas le temps de s’attarder. « Je vais aller prendre une douche rikiki et après je pense que je partirai » énonça-t-il avant de lui ébouriffer légèrement les cheveux à son tour, filant raide comme la justice dans la salle de bain où il se fit aussi discret que possible : sait-on jamais que quelqu’un d’autre soit dans la maison, dorme ou soit justement aux abois… cela lui permit d’être sorti en deux temps trois mouvements, frais comme un gardon, prêt à subir les visites avec les internes, ou LE moment qu’il détestait le plus lorsqu’il commençait aussi tôt. Mais avant même que de faire un pas vers la porte, il s’arrêta un moment pour observer Marley, la remerciant du regard pour le fait de lui avoir offert une meilleure fin de soirée. Elle lui avait permis une sorte d’exutoire… même si elle l’avait tout de même vu en train de suturer une banane ! « Tu as toute la journée pour promener Loki… personnellement ne t’attend pas à ce que je puisse être à côté de mon téléphone, je vais passer la majeure partie de mon temps au bloc. Je t’appelle quand j’ai fini pour que l’on se retrouve au Mcdo, ça te vas ? » Wayne ne lui laissa pas le temps de répondre qu’il avait déjà déposé un baiser léger contre ses lèvres et s’était faufilé à l’extérieur de la maison lui apparaissant comme un véritable château hanté. Mais autant dire que la suite de la journée lui parut à la fois interminable et résolument rapide. Ses deux interventions eurent leur happy end effectif et c’est le cœur léger qu’il se retrouva sur le parking, à se diriger vers sa Porsche préférée, son portable à la main. « Marley ? Je viens de finir… tu es où ? » Si elle lui répondait qu’elle se trouvait derrière lui… pas sûr qu’il soit étonné !

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Vraiment, il aurait dû parier que Marley serait juste derrière lui. Un sourire aussi insolent que ravi peupla aussitôt ses lèvres tandis qu’il appuyait sur la touche « raccrocher » du clavier tactile de son Smartphone. Décidément, quand la sicilienne avait décidé de marquer son territoire, elle ne faisait réellement pas semblant. Mais qu’importe, il déposa un simple baiser sur son front, l’incitant à grimper dans sa Porsche avant de démarrer sans attendre : s’ils restaient tous deux sur le parking, Wayne risquait d’être interpellé par un patient, un infirmier, n’importe qui ayant une question à lui poser et étant donc susceptible de lui tenir la jambe pendant des plombes. « Journée normale… mais je pense que ce n’est pas forcément utile que je t’en fasse l’inventaire, je me trompe ? Et la tienne ma biche ? » Direction McDo dans tous les cas. Allez savoir pourquoi mais cet endroit, bien que peu romantique à souhait, avait fait naître chez l’américain des idées on ne peut plus farfelues… à moins que la nuit rikiki qu’ils aient passée ensemble soit à l’origine desdites idées. Wayne n’avait hélas pas eu le temps de s’étendre sur la question en compagnie de sa sœur, puisqu’il n’avait guère eu une seule minute à lui. Diable, il aurait tué pour avoir un précieux conseil de sa part, elle qui ne manquait pas d’avoir réponse à tout… un peu comme Marley, en fait. « Alors c’est parti pour l’échange de banalités avant de passer aux choses sérieuses : Loki n’a pas été trop dur avec toi ? Et ma venue de cette nuit n’a pas été trop remarquée ? » Pourtant, dieu sait qu’il avait tenté d’être discret mais sa voiture ne l’était pas et le bruit du moteur avait potentiellement éveillé quelques soupçons. Ceci étant dit, la sicilienne avait sûrement plus de défense que lui du haut de ses vingt-quatre ans et il n’était pas réellement inquiet pour sa vie, mais lui attirer des ennuis n’était pas en soi quelque chose qu’il souhaitait pour l’avenir de leur relationnel… « Mon appart’ te plait ? » demanda-t-il, l’air de rien. Wayne avait précisé qu’il poserait quelques questions liées à des banalités… mais la suite risquait d’être passionnante en revanche.

« Ah ouais, pas de sable dans mon appart’ ! » râla Wayne mais plus pour la forme qu’autre chose à vrai dire. On sentait tout de suite le chirurgien maniaque s’exprimer. Si son appartement n’était pas aussi clean et aseptisé qu’une salle d’opération –Anna ayant mis sa petite touche personnelle dans la décoration puisqu’elle y avait longtemps vécu juste avant que son jumeau ne l’achète, l’américain aimait particulièrement les choses rangées et un appartement qui respirait le havre de paix à plein nez. Il avait bien trop besoin de calme dans son existence pour s’en priver à vrai dire. Son boulot lui imposait un tel stress qu’une fois chez lui, il souhaitait se sentir comme dans un petit cocon protecteur, où nul autre que son patapouf de chien n’était le bienvenue… en théorie. C’était avant que sa relation avec Marley ne prenne une tournure somme toute bien différente ! Désormais, il se sentait l’envie de l’inviter davantage, voire même plus encore, mais ce n’était que pure folie dans son esprit. Depuis quand sautait-il les étapes de cette manière ? Wayne n’aimait pas la banalité et la routine, certes, mais à ce point là… c’était quasiment suicidaire ! « Loki c’est un patapouf. Il t’écrase quand il te fait un câlin et il donne putain de chaud quand il pionce à côté de toi mais par contre il reste au pied quand tu te promènes avec lui et il est ultra fidèle. Dire qu’avant il était minuscule quand je l’ai eu… il a bien changé ! » Parler de son chien lui permit de rassembler ses esprits l’espace d’une seconde tandis qu’ils s’engageaient dans l’une des grandes artères de New York, direction le premier McDonalds qu’ils trouveraient. Wayne avait une faim de loup –bien que son ventre ne soit pas encore en train de gargouiller, l’habitude de ne pas avoir le temps de manger pendant huit heures d’opération, et s’il savait se tenir en temps normal, il aurait beaucoup de mal à ne pas se ruer comme un mort de faim sur la nourriture. « J’aime bien ta chambre, surtout quand tu fermes à double tour » ajouta-t-il avec malice tandis qu’il embrassait la tempe de Marley, sa voiture étant à l’arrêt à un feu rouge. « Mais je pensais qu’on pourrait faire chacun son tour… et passer ce qui ressemble à une vraie nuit puisque je me suis démerdé pour ne surtout pas croiser mon frère aujourd’hui. Donc je ne lui ai pas dézingué le nez donc, si tu es partante, je serais ravi de t’accueillir chez moi. Si tu es partante et disponible… » Ah, qu’il était mignon quand il s’y mettait ce Waynou…

« Des photos de Loki en mode chiot qui a toujours l’air prêt à faire une connerie ? Tu penses bien que je l’ai mitraillé dans tous les sens ce petit couillon ! » Marley n’avait pas idée du sentimentalisme de Wayne quand il s’y mettait. Elle n’avait vu son appartement que sous un seul angle : son salon. Elle n’avait évidemment pas exploré sa chambre et surtout pas les placards remplis de bibelots ramenés de voyages, de caisses contenant des centaines et des centaines de photos… qu’il s’agisse de Loki, d’Anna ou même de lui étant plus jeune. L’américain n’avait jamais le cœur à jeter les choses, ni même le temps pour s’adonner à ce que le commun des mortels appelait le classement vertical. Après tout, il avait un appartement gigantesque, non ? Alors qui disait grand appart, disait beaucoup de place pour classer son bordel. Puisqu’il s’agissait bien de cela, un bordel organisé à des lieues de ce côté maniaque qu’il traînait tel un boulet à sa cheville depuis son internat. Mais ça aussi, Marley n’était pas obligée de le savoir. Quoique, il l’imaginait tout à fait capable de farfouiller dans ses placards sans rien vouloir trouver de précis, uniquement pour avoir la chance de le connaître mieux qu’il ne la connaissait. De toute évidence, la sicilienne aurait toujours dix longueurs d’avance sur lui, ce n’était donc pas réellement la peine de se donner autant de mal… « Mouais, disons que j’ai soigneusement évité de le croiser ce qui n’a pas été plus mal pour mes nerfs. Mais je rêve ou tu cherches à changer brusquement de sujet ? Bah, en même temps tu as accepté mon offre, alors ça ne me gêne pas ! » Wayne haussa les épaules, cabotin, s’apercevant rapidement que Marley rougissait de façon inhabituelle comme si elle allait littéralement exploser. La donne le fit rire, bien qu’il n’y fasse aucunement référence : il n’était pas du genre lourdingue à gêner une demoiselle, ni même à chercher à lui forcer la main de quelque façon que ce soit. Après tout, contrairement à elle, il s’était suffisamment éclaté pour se permettre d’attendre qu’elle ne soit prête, pas vrai ? « T’es au courant que d’un point de vue grand méchant loup, tu es mille fois pire que moi ? » souffla-t-il pour la détendre, mais aussi en vue de lui faire comprendre tacitement qu’il ne tenterait rien à moins qu’elle ne l’y invite. Ce fut sans doute afin de le lui prouver définitivement qu’il prit sa main pour la porter à ses lèvres, la maintenant un instant serrée dans la sienne comme pour calmer ce qui lui semblait être une petite crise de panique latente. « Si j’te promets de te montrer des photos compromettantes de moi gamin, ça calmera tes petits nerfs que j’adore ? »

« Difficile de trouver des preuves contre toi, tu es trop douée pour cacher ton jeu ! Mais ceci dit… tu ne savais pas que « parfait » était mon deuxième prénom ? Tout comme modeste ! » Wayne afficha un nouveau sourire insolent avant de ne se garer juste devant le McDo, dans le parking prévu pour la clientèle. Il lui tardait également de voir Marley découvrir les secrets de la malbouffe, se délecter avec un bon vieux big mac de derrière les fagots et en devenir accro, comme tout individu normal. Après tout, il n’avait jamais connu la sicilienne comme étant une grande fan de ces conneries que sont les régimes, et en soit, Wayne n’était pas peu fier d’elle. Il se voyait déjà perdre patiente en lui expliquant que les régimes sont souvent bien plus néfastes pour la santé qu’une nourriture normale sans privation. Mais après tout… n’était-il pas quelqu’un adorant manger à toute heure du jour comme de la nuit ? Il valait mieux, sans quoi il aurait tôt fait de tomber en hypoglycémie. « Assied-toi confortablement, je vais chercher de quoi remplir nos estomacs… va falloir que tu me fasses confiance sur ce coup là car je suis bien plus habitué que toi ! » Pour un peu, l’américain se serait surprit à fanfaronner face à cette vérité car il initiait Marley à quelque chose. C’était passionnant comme expérience, aussi n’hésita-t-il pas une seconde à prendre deux menus maxi best of Big Mac avec frites et coca –un grand classique en somme–, une salade Ceasar au cas où elle n’aimerait pas le menu choisi et deux wraps pour couronner le tout, sans oublier le traditionnel McFlurry avec Daim et sauce chocolat. De quoi se faire littéralement péter l’estomac pour au moins une semaine… mais Wayne avait passé plus de dix heures d’à filée au bloc, il avait donc pleinement droit à la part du lion. « Voilà, tu picores ce que tu veux, j’ai pris un menu classique en mode grand format ou une salade si tu préfères… sait-on jamais. Si jamais tu manges sagement en rentrant tu pourras fouiner dans mes photos mais attention à toi si tu te moques : ma vengeance sera terriiiiible ! » Wayne afficha un air faussement cruel avant de déposer un frêle baiser contre le bout de son nez pour mieux lever son gobelet de coca. « A la tienne ma belle, à ton premier repas malbouffe… le premier d’une longue série ! »

« Alors coupons la poire en deux : nous sommes aussi parfaits, modestes, beaux… en fait il n’y a pas de termes suffisamment top pour nous définir ! » Wayne haussa les épaules avec un air faussement nonchalant tout en scrutant Marley du coin de l’œil, presque impatient de voir sur quoi elle allait se jeter en premier. Il aimait particulièrement le fait qu’elle soit bonne vivante et ne rechigne surtout pas à profiter de la vie au moins de cette manière. Si elle savait le nombre de patients et de patientes qu’il croisait à l’hôpital, qui n’étaient pas forcément gérés par lui mais dont il lisait parfois les dossiers par pure curiosité et qui se déglinguaient la santé à force de faire des régimes à la noix ou de ne pas se nourrir… ça le rendait littéralement dingue. Autant dire qu’il n’était pas fâché que la sicilienne ne lui donne pas de soucis de ce côté-là ! Quelque chose lui disait qu’elle risquait de lui en donner bien d’autres mais ce niveau là en moins, c’était toujours ça de pris ! « Tu es au courant que tu manges en face d’un toubib qui a fait quatre ans de fac, quatre ans d’internat et six ans de spécialisation ? Tu n’as rien à craindre pour tes petits reins, je vais veiller personnellement dessus fais-moi confiance. » Wayne lui fit un léger clin d’œil avant d’éclater de rire à la voir manger et boire de si bon appétit, tout persuadé qu’il était que le mal était déjà fait… elle semblait accro ! « On s’en cogne de ce qu’il y a dedans mais chérie… t’es déjà accro, mes sincères condoléances ! Ma foi, tant que tu es accro à moi aussi je ne risque pas d’accès de jalousie ! » Mais la question suivante prononcée par Marley lui fit légèrement froncer les sourcils. Qu’elle veuille savoir si c’était bon marché ou pas ne le choquait pas réellement en soi mais Wayne avait ce côté gentleman exacerbé et n’avouerait jamais, même sous la torture, ce qu’il avait bien pu payer. « Je t’invite alors le prix on s’en fout ! Sache juste que c’est bon marché. » Surtout qu’elle parlait comme si de rien n’était tout en collant l’une de ses cuisses aux siennes, lui arrachant immédiatement un petit sourire mutin tandis qu’il prit plaisir à contre attaquer à sa manière : il attendit patiemment qu’elle n’ait fini sa bouchée, sans la quitter du regard pour autant, avant de ne se pencher pour capturer ses lèvres en un fugace mais non moins fougueux baiser. Une façon agréable et surprenante de lui témoigner les sentiments qu’il ressentait pour elle… car oui, même s’il ne le disait pas à voix haute ou en ces termes, il l’aimait. « Quand tu manges McDo, tu as encore meilleur goût ! » reprit-il avant de boire une longue gorgée de coca.

Ah, la jalousie ! Marley n’avait simplement pas idée de combien il était jaloux. Il essayait de se dominer pour ne pas en montrer la moindre trace mais ça ne voulait pas dire que Wayne n’était rien qu’une pierre qui ne ressent rien. Il restait un homme, avec sa fierté et tout ce qui va avec, voilà tout. Il ne manqua donc pas de hausser les épaules d’un air faussement détaché, comme s’il ne l’écoutait pas, mais ne put décemment se retenir de lui répondre plus de cinq minutes d’à filée. « En fait, je suis la personne la plus jalouse que tu rencontreras mais disons que je m’améliore avec l’âge. J’essaye de me contrôler sinon je dézinguerais tout le monde avec mon bistouri ! Tu sais que connaître l’anatomie de quelqu’un est utile quand tu veux tuer quelqu’un ? Je déconne, je ne suis pas un serial killer ne me regarde pas comme ça ! En tout cas si quelqu’un te tourne autour possible qu’il ne te tourne pas longtemps autour… mais possible aussi que je fasse en sorte que tu n’en saches rien. Je ne suis pas du genre à me donner en spectacle. » Sur ce point précis, ils étaient aussi opposés que le jour et la nuit : si Marley avait l’habitude de dire haut et fort ce qu’elle pensait, l’américain restait plus en retrait, bien moins expansif que la plupart des gens. Sûrement était-il devenu ainsi à force de côtoyer le milieu médical, où la discrétion et le fait de ne surtout pas divulguer d’information restait de mise. « Et c’est moi qui profite ! Je suis un pauvre petit Wayne incompris » reprit-il d’un air faussement insolent avant qu’un petit sourire ne reprenne possession de ses lèvres. En vérité, il était ravi qu’elle se lâche à ce niveau là, car bien qu’ils soient dans un McDo, le chirurgien n’avait cure du fait d’être vu. A ses yeux, ils se trouvaient dans une sorte de cocon protecteur où rien ni personne ne pourrait les atteindre. « C’est ta soirée, je n’ai rien prévu. Et si tu menais la danse ma biche ? » énonça-t-il après avoir capturé un frêle baiser sur ses lèvres toujours aussi gouteuses. « Je suis sûr que tu as eu tout le temps du monde pour penser à ce que tu voudrais faire après ! »