L’américain venait d’atterrir sur le sol du pays où le père de son amie Kennedy, ou Ken comme il aimait l’appeler, surnom qu’elle détestait comme il le savait bien. Le Canada. Il n’avait jamais vu vraiment autre chose que New York et Londres, deux grandes villes avec certains points communs alors autant dire qu’en arrivant ici il avait été plutôt dépaysé. Cependant il n’avait pas réellement pris le temps d’admirer le paysage à part sur le trajet en taxi en l’aéroport et la maison de la brunette. Ce trajet n’avait pas été trop long, ou alors il était passé très vite pour le jeune homme et maintenant il faisait face à la porte de la maison des Kerrigan. Il devait frapper oui mais ce fameux trajet trop court ne lui avait pas permis de se préparer pour savoir ce qu’il allait dire ou faire en voyant les parents de la demoiselle. Ce n’était pas une présentation officielle du petit ami de la brunette à ses parents non c’était juste la présentation d’un ami mais Ellyot se mettait tout de même beaucoup de pression… il aimait tout simplement faire une bonne impression et ne pas décevoir, chose qu’il avait déjà bien assez faite en ne donnant pas de nouvelles lorsqu’il avait eu son accident et en loupant son voyage ici. Lorsqu’il se décida enfin à frapper, il eut cependant la bonne surprise de voir Kennedy venir lui ouvrir. Elle était là, elle allait être là pour la première rencontre et s’était un soulagement pour lui, même si le soulagement était minime il fallait bien l’avouer. « Je suis conscient de ça très chère car tu me dis cela à peu près toutes les fois que l’on se voit à croire que se voir tous les deux mois est notre rythme de croisière… Mais sinon tu es particulièrement ravissante aujourd’hui… » Particulièrement aujourd’hui oui mais elle était charmante tous les jours il ne pouvait pas le nier cependant il l’appréciait plus spécialement dans cette robe sombre avec ses cheveux tombant sur ses épaules. « Oui oui j’ai bien voyagé, c’est magnifique ici ça change de New York j’aime beaucoup ! » A peine avait il eut le temps de répondre à cette question que la brunette lui posait une autre question et qu’il voyait enfin apparaitre l’une des premières personnes qu’il redoutait, la maman de Kennedy… il commençait en douceur. Enfin la douceur serait pour plus tard puisque c’était finalement un début sur les chapeaux de roues qu’il faisait en passant pour le petit ami. Alors qu’il voyait les deux femmes débattre il se mit à rire légèrement et ce ne fut pas la réprimande de Kennedy qui l’arrêta. Lorsque le calme revint il tendit la main à la mère de la demoiselle et avec un nouveau sourire il se présenta à la femme qui lui faisait face. « Enchanté de faire votre connaissance Madame Kerrigan. Je suis bien Ellyot mais je vous confirme qu’il y a erreur sur la personne je ne suis pas le petit ami de votre fille ! » Il adressa alors un sourire à Kennedy espérant que ce qu’il venait de dire n’allait pas contrarier ses parents alors que lui-même pensait déjà à savoir si à cause de la confusion il n’allait pas devoir dormir avec son amie. Ce n’était pas un problème en soit, ils étaient des adultes et savaient se tenir lorsqu’ils étaient dans un même lit mais Ellyot avait beaucoup de mal à dormir lorsqu’il n’était pas seul, enfin il ferait avec, ce n’était pas non plus un prince et cela ne serait que pour une nuit, deux au plus le temps qu’il puisse reprendre un avion pour l’Amérique.

Ellyot avait réussi de convaincre la mère de la brunette qu’il n’était pas son petit ami… Enfin à moitié car elle venait tout de même de lui dire que la chambre d’ami était prête pour tous les deux et que c’était une idée de sa part. Le brun se doutait donc bien que si elle avait voulu faire préparer la chambre pour eux deux, elle ne pouvait pas être convaincu si facilement qu’il disait vrai… Cependant le jeune homme n’insista pas. Il ne voulait pas embêter les personnes qui le recevaient et dormirait avec Kennedy sans problème. Après tous ils étaient grands, ils étaient amis, ils pouvaient très bien dormir sans rien faire dans un seul et même lit ! Kennedy tenta de faire entendre raison à sa mère et tenta aussi de la mettre un peu dans sa poche pour qu’elle l’aide à convaincre son père et Ellyot la regarda faire. Il avait un sourire aux lèvres car il comprenait bien en analysant la jeune mère que c’était peine perdue. Et puis, le père de la brunette entra dans la pièce et là, il comprit encore plus ce à quoi il allait devoir faire face. Il n’aimait pas mentir mais visiblement il était impossible de faire entendre à cet adorable couple qu’il n’était pas ensemble. Ellyot qui se disait bien que si il y avait erreur sur la personne s’était bien parce que Kennedy avait laissé planer le doute à un certain moment décida de se prendre au jeu et d’embarquer aussi la demoiselle dans son jeu. Il savait qu’en faisant cela il allait s’attirer les foudres de la petite demoiselle mais ce n’était pas grave, il n’en avait pas peur. Il s’avança donc vers le père de la demoiselle lui tendant la main sans le reprendre cette fois ci comme il avait pu le faire avec la maitresse des lieux. « Monsieur Kerrigan, je suis enchanté de faire enfin votre connaissance ! A croire que Kennedy ne voulait pas faire se rencontrer les deux hommes de sa vie… » En disant cela, Ellyot avait failli éclater de rire mais il avait réussi à se contenir en voyant les yeux noirs que la jeune femme lui lançait même si cela rendait la situation encore plus drôle. « Entre nous tout va bien rassurez vous ! Même si c’est assez difficile d’apprivoiser votre fille avec le caractère qu’elle s’est forgée avec votre aide ! » Si Kennedy n’écourtait pas rapidement la conversation s’était un miracle mais connaissant la brunette, elle n’allait pas tarder à l’embarquer pour lui dire d’arrêter de raconter des conneries toutes plus grosses que lui.

Plus Ellyot en disait et plus il sentait le regard de Kennedy sur lui. Elle allait le tuer il le savait. Si elle avait eu des mitraillettes à la place des yeux actuellement, il serait d’ailleurs déjà mort. Mais c’était assez drôle et il s’amusait bien dans ce petit rôle de petit ami que les parents de la grenouille lui avaient collé. Il ne se moquait pas d’eux en leur laissant croire cela hein, il avait bien tenté de rétablir la vérité, il avait bien trop de respect pour les parents de la brunette et il espérait que lorsqu’ils comprendraient que rien n’était vrai, ils ne seraient pas trop en colère… Cependant, malgré toutes les insultes qu’elle devait surement lui adresser et qui venait du fin fond du cœur, elle se lança elle aussi dans le jeu. Il devait bien le dire, elle l’avait pris à son propre jeu et il ne put s’empêcher de la féliciter par un petit clin d’œil discret qui voulait dire bien joué. Mais il n’avait pas dit son dernier mot et il ne se laissa pas déstabiliser ni par les propos de Kennedy, ni par la réaction assez direct du père de la demoiselle. « Je comptais vous laissez me connaitre un peu plus avant de vous demander la main de votre fille Monsieur Kerrigan mais votre fille avait l’air d’être impatiente de vous l’annoncer alors je vous la demande maintenant… » Et op un point en plus dans son camp, cependant il ne s’arrêta pas là. « Cela peut paraitre tôt, Kennedy est peut être jeune mais si on s’aime pourquoi attendre non ? » Ellyot devrait peut être pensé à une reconversion dans le cinéma si jamais il n’y arrivait pas dans la médecine… Ou alors il pouvait déjà se creuser sa tombe car Kennedy n’allait pas tarder de le tuer. « Enfin c’est bien beau d’avoir dit que je t’ai demandé en mariage chéri mais il faut aussi dire que tu as bien sûr accepté… » Oui il n’était pas le seul fou dans l’histoire, pour se marier il fallait une demande et une acceptation… Si elle voulait le faire passer pour l’amoureux fou il n’allait pas s’embêter pour la faire aussi passer pour la folle amoureuse. La situation faisait beaucoup rire Ellyot qui cherchait déjà comment il allait pouvoir se sortir de là.

Ellyot savait que le père de Kennedy n’était pas un homme avec qui on pouvait rire et pourtant, il était en train de se jouer de lui. Ce n’était pas tant pour l’embêter lui mais plus pour taquiner Kennedy qui, il en était sûr, n’avait pas été très claire sur certains points à un moment ou à un autre pour qu’ils en arrivent à penser qu’il était son petit ami. Après il laissait le doute planer sur cette histoire, laissant la possibilité que ses parents tirent des conclusions trop hâtives, mais bon, les conclusions hâtives se perdaient en général si on ne les entretenait pas… C’était ce qu’Ellyot avait dans la tête et il était surement un peu trop sûr de lui sur ce point, c’était pourquoi il ne faisait qu’entrer dans le jeu de la jeune femme qui était elle-même entrée dans le sien. De plus, il était sûr que même si son père pouvait impressionner, faire peur, il n’était pas si méchant que cela, il devait juste savoir lui parler, le caresser dans le bon sens du poil et pour le moment tout avait l’air de bien se passer entre eux. En même temps, le beau brun était un gentil garçon et ce papa n’avait pas à s’en faire pour sa fille, enfin si il avait finalement à s’en faire pour sa fille car elle n’était pas avec lui mais dans le cas contraire il n’aurait pas eu à s’inquiéter. Enfin, pour le moment ils étaient dans un beau merdier et Ellyot ne cessait de les y enfoncer encore plus gardant bien sur le sourire sur les lèvres comme il le faisait toujours. Ce sourire fut accompagner d’un léger gloussement qu’il retenu lorsqu’il entendit le fameux petit surnom que son père donnait à la brunette. Malheureusement pour Ellyot, cette petite scène se termina plus vite que prévue lorsque Kennedy décida d’y mettre un terme en l’entrainant avec elle dans la chambre d’amis. Ca allait être sa fête oui ! Et ce ne fut pas manquer dès qu’ils furent arrivés dans la chambre. Cependant l’étudiant en médecine continua de se jouer de la situation même si il savait qu’il jouait avec les nerfs de Kennedy. « Ne me crie pas trop fort dessus où ton père va monter me conseiller de partir en courant tant qu’il est encore temps ! » Un père conseiller à son beau fils, enfin futur beau fils de partir devant le caractère de sa fille ? Il en avait déjà vu mais cela ne fit pas rire la brunette. Il décida alors de passer un peu aux aveux pour tenter de la faire taire avec ses remontrances. « Avant qu’on se marie tu dois savoir qu’il n’y a quand même plus de blonde dans ma vie, il n’y a plus que toi mon amour, et que j’ai eu un petit garçon que je me retrouver à élever d’une précédente union ! Maintenant que tu sais tout cela mon amour je pense qu’on peut aller directement à l’hôtel ! » Il lui expliquait en clair pourquoi il faisait cela, il n’avait rien à perdre dans cette situation qui l’amusait beaucoup même si Kennedy n’était pas celle qu’il aimait car il n’aimait personne en ce moment, enfin il n’aimait personne pour plus d’une nuit dans son lit. Mais non tout de même pas, il n’allait tout de même pas faire cela dans la grande maison familiale de la brunette ce n’était pas son genre, d’ailleurs c’était aussi peut être un moyen de la faire taire puisque rien ne marchait. « Continue de me remonter les bretelles Kennedy Kerrigan et la seule manière qu’il me restera pour te faire taire sera de t’embrasser… » Il était très sérieux, embrasser une fille de plus ou de moins ne le dérangeait pas, surtout si c’était pour avoir la paix après car même s’il adorait son amie, là elle était fatigante !

Si il trouvait cela drôle ? Oui il rigolait beaucoup surtout à la voir s’énerver de la sorte mais la demoiselle, elle, n’avait pas l’air de trouver un seul brin d’humour dans cette situation. Il pouvait le comprendre parce qu’elle pouvait le prendre dans le sens où il se moquait de son père mais ce n’était pas du tout le cas. Les deux jeunes gens étaient donc maintenant seuls dans la chambre d’amis et Kennedy lui criait dessus, enfin elle défoulait surtout ses nerfs car elle évitait les cris pour ne pas ameuter toute la maison si elle voulait paraitre un minimum crédible dans ce qu’elle avait dit précédemment : le mariage. Ellyot laissa parler la brunette, puis il tenta de placer un ou deux mots au milieu de ses cris. « Je suis un sombre crétin je l’ai bien compris mais tu n’es pas plus intelligente si tu veux qu’on joue à ça ! Si tu avais été claire avec tes parents nous n’en serions pas là ! » L’étudiant en médecine était très gentil mais il ne fallait pas non plus pousser, il n’allait pas la laisser tout dire sur lui, il n’allait pas la laisser l’incendier, lui couper la tête sur la place publique, non il avait une certaine fierté pour ne pas la laisser faire ça. Sauf que tout changea lorsque la jeune femme s’emballa encore plus et fini avec la voix plein de sanglots. Le jeune homme resta alors un moment sans trop savoir quoi faire avant de s’approcher de la demoiselle. Il n’en avait rien à faire qu’elle lui ait dit de partir, tellement rien à faire qu’il la força à s’approcher de lui lorsqu’il la prit dans ses bras pour qu’elle se calme. « Calme toi, ne dis pas n’importe quoi Ken… Kenny… » Oui ce n’était pas le moment de l’énerver encore plus en l’appelant par ce surnom qu’elle détestait même si pour lui Kenny n’avait rien de très mignon, de très féminin surtout puisque cela restait un prénom d’homme. « Je ne savais pas que tu pleurais cette rupture, tu ne m’as pas fait comprendre ça la dernière fois! Et puis tu sais parfois faire n’importe quoi ça change les idées ! » Il parlait là du baiser, après tout c’était parfois bien de faire un peu les choses sans réfléchir. Le jeune homme garda un sourire sur les lèvres lorsqu’il reprit la parole ne sachant pas si ses paroles seraient bien prises ou non, elle était tellement imprévisible. « Je ne suis pas un bad boy qui s’intéresse aux blondes superficielles, les blondes superficielles c’est pour la nuit par pour la vie… Après je ne peux pas te dire que les deux femmes que j’ai eu dans ma vie ne sont pas blondes parce que c’est faux mais elles étaient loin d’être superficielles, je n’aurais surement pas eu un enfant avec l’une d’elles autrement… » Il n’avait pas su qu’il était père tout de suite mais quand même cela montrait bien que les deux jeunes femmes avaient tenu pour lui. « Pour ton attirance, je ne savais pas, j’ai toujours imaginé ça comme un petit jeu entre nous… C’est bête surement mais voilà, je n’ai jamais pu imaginer qu’il y avait plus de ton côté… Puis si je t’ai dit que j’allais t’embrasser si tu ne te taisais pas, c’est bien aussi que je t’ai regardé un peu pour te trouver jolie… Je n’embrasse pas n’importe quoi moi tu sais… » Ellyot l’aurait bien embrassé pour la rassurer, pour lui montrer qu’elle pouvait plaire mais maintenant qu’il savait qu’elle l’appréciait plus qu’en simple ami, il était légèrement bloqué sur ce point là, il ne voulait pas lui faire de fausse joie.

J’avais été très mal à l’aise, je m’étais senti coupable de l’avoir poussé à bout lorsque Kennedy s’était mise à pleurer et s’était énervée. J’adorais ce petit bout de femme même si elle était agaçante à souhait parfois avec ses attitudes de petite fille pourrie gâtée. Je ne supportais pas cela et pourtant j’étais moi aussi fils unique et j’avais aussi des attitudes d’enfant roi à tous les coups mais s’était comme ça… Mon malaise s’était bien sur rapidement envolé et je l’avais prise dans mes bras. Si j’avais choisi de la taquiner, de l’embêter ce soir en la poussant à bout, ce n’était pas pour la faire craquer mais bien pour rire un peu… Je n’avais pas voulu la pousser à bout même si je devais bien le dire, la voir péter les plombs, comme tout le monde le faisait, était une chose nouvelle qui ne me déplaisait pas car c’était la première fois qu’elle s’ouvrait à moi ! Bien sur, une fois que je l’avais réconforté, que je lui avais répondu avec autant de franchise qu’elle avait pu en avoir avec moi sur le coup de la colère, elle avait repris son sal caractère de fille unique avec une fierté immense. Elle m’avait avoué tout de même que oui elle était triste de ne plus être avec son petit ami même si lorsqu’elle était avec elle s’en fichait un peu, enfin elle ne se rendait pas compte de ses sentiments… Mais elle était revenue sur le fait que je lui plaise. Mon égo de mâle n’en prenait pas un coup non au contraire, j’étais persuadé que je pouvais lui montrer le contraire. Même si elle m’interdisait de l’embrasser, si je le faisais j’étais persuadée qu’elle n’allait pas me repousser… Sauf que si je faisais cela et que tout dérapait, la demoiselle se ferait surement des idées, et même si elle ne s’en faisait pas, cela serait une erreur qui allait jouer sur notre amitié. « Ce n’est pas bête non on ne se rend pas souvent compte de ce qu’on a au moment où on l’a plus ! Et pour ce que tu as dit ce n’est pas grave… Par contre… Tu n’es pas obligée d’avoir envie de devenir Mme Daniels pour être autorisée à ce que je te plaise… Je suis presque vexé…» J’haussais les épaules et prenais un air ironique mais qui voulait tout dire : je lui lançais un petit défi, le défi de faire un truc fou fou peut être… Nous allions peut être tous les deux le regretter et cela mettrait du piment dans notre histoire d’amitié mais après tout elle n’avait jamais été très calme et simple alors cela ne nous changerait pas vraiment… « Je pensais que tu allais enfin profiter du fait que ton père veuille bien qu’on se marie et que ta mère nous mette dans le même lit pour réaliser une petite envie… Que dis-je ? Un fantasme : profiter de moi ! » Je rigolais à la fin même de ma phrase mais le défi était bel et bien là. Avec une autre femme, j’aurais pris le risque de me lancer mais avec la miss Kerrigan, je ne voulais pas le prendre, je n’étais pas suicidaire non plus !