Perdre sa femme n’était déjà pas facile, perdre sa femme en la voyant mourir devant ses yeux sans rien pouvoir faire pour elle c’était encore plus dur, perdre sa femme et se retrouver seul pour élever deux petits bouts en bas âge tout seul c’était encore plus compliqué… Mais le plus dur du tout, ce qui couronnait le tout, c’était que lorsqu’on perdait sa femme, les autorités américaines imposaient un suivi familial. La première fois que Nate avait vu apparaitre dans l’encadrement de la porte de son appartement sans être prévenu un jeune homme qui s’était présenté comme être une assistante sociale au masculin et qu’il venait voir son hygiène de vie et la manière dont il se débrouillait avec ses enfants, l’ancien policier n’y avait pas cru. Perdre sa femme faisait il vraiment de lui un mauvais père ? Non surtout qu’il avait Winnie, la sœur de sa femme, continuellement là avec lui pour l’aider alors ils géraient plutôt bien à tous les deux… Depuis ce jour là où ce fameux bonhomme était venu voir son environnement il ne l’avait jamais revu et il pensait s’en être débarrassé jusqu’à aujourd’hui. Alors que le nouvel employé des hôtels Norwood travaillait tranquillement dans le salon sur son ordinateur, que Winnie était à son entreprise de création de textile et que les jumeaux étaient à la crèche pour commencer à s’habituer à quitter leur cocon et au contact des autres enfants, la sonnette avait retentit et en ouvrant Nate avait vu réapparaitre ce visage. Voilà maintenant plusieurs mois que Mary était décédée, plusieurs mois qu’il n’avait jamais emmené un petit à l’hôpital car tout allait bien et ce bonhomme revenait. Même s’il paraissait tout à fait sympathique, sa tête était restée dans la mémoire de Nate comme un souvenir ineffaçable et cela se comprenait. Le blondinet ne pensait pas le revoir et pourtant il était là. Bref en silence il le fit rentrer dans l’appartement où l’on pouvait bien voir qu’une femme vivait aussi puisque c’était tout à fait propre et bien rangé, ce qui n’était pas que grâce à Winnie car il l’aidait aussi beaucoup dans toutes les tâches de la vie courante maintenant qu’il avait son nouvel emploi. D’ailleurs, il espérait que ce nouvel emploi qui lui avait valu certaines interviews dans la presse n’allait pas le défavoriser pour la nouvelle appréciation du jeune homme. Le silence se faisant lourd, le blondinet y avait rapidement mit fin ne tendant pas son poignet meurtrie et plâtré mais saluant finalement l’homme. « Bonjour euh… Je peux vous aider ? Enfin je sais ce pourquoi vous êtes là, votre boulot quoi mais qu’est ce qui me vaut une nouvelle visite ? Surtout que je suis le seul à être présent ici… »
Sujet: Re: Encore vous ? | Azariel Jeu 7 Fév - 20:17
AZARIEL & NATE
❝ Encore vous ? ❞
Il y avait des jours comme cela, où je savais qu'un dossier était inutile. Ce dossier, c'était mon supérieur hiérarchique qui me l'avait confié, quelques mois auparavant. Je devais vérifier que tout se passait bien pour un père, qui venait alors de perdre sa femme. Était-il apte à s'en occuper ? Je devais bien avouer que ce n'était pas mon domaine de prédilection, puisque je m'occupais essentiellement d'abus sur des enfants, ou le placement d'enfants dans des familles d'accueil. C'était ma spécialité et pourtant, mon patron avait insisté pour que je prenne cette affaire. Celui-ci était inquiet et ne savait pas s'il devait garder ses enfants. D'après lui, l'homme était, à la mort de sa femme, dans un état presque dépressif et mon patron voulait s'assurer que tout se passe bien, surtout que l'homme avait un port d'armes. En même temps, je comprenais mon employeur surtout au vu d'une affaire similaire dont il s'était occupé qui s'était mal terminée. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle celui-ci m'avait confié ce dossier et ne s'en était pas occupé lui-même. Même s'il ne l'avait pas avoué, tout le département savait que cette histoire avait profondément touché le directeur et qu'il devait se sentir responsable de la mort de ces enfants. Mais le problème était que j'avais eu beau lui dire que tout semblait normal chez les Lennox-Baxter, il ne voulait pas que je classe cette affaire. Et je savais bien que je ne pourrais pas le faire changer d'avis, sa décision étant émotionnelle et non rationnelle, cela lui prendrait beaucoup de temps - et de thérapies - avant d'accepter que tout se passait bien dans cette famille et qu'il n'y avait aucun risque. Bien sûr, vu que je venais d'être promu et d'être à charge d'une dizaine de personnes, j'aurais très bien pu refiler ce dossier à un de mes employés, mais je n'étais pas comme ça. Même si je trouvais ce dossier sans intérêt - et tant mieux d'ailleurs - j'étais obligé de m'en occuper. Après tout, c'était le moindre respect que je pourrais avoir envers cet homme. Surtout que je savais pertinemment ce que cela faisait de passer d'une assistante sociale à une autre et qu'il était hors de question que je fasse subir cela à quelqu'un. Nous étions donc coincés ensemble, que je le veuille ou non. Et il avait probablement de la chance d'être tombé sur moi d'ailleurs. Tout le monde savait que je faisais tout mon possible pour que les enfants restent avec un membre de leur famille, sauf cas de danger bien entendu. Je sonnai à la porte et entrai lorsqu'il m'y invita - probablement à contre cœur. « Bonjour euh… Je peux vous aider ? Enfin je sais ce pourquoi vous êtes là, votre boulot quoi mais qu’est ce qui me vaut une nouvelle visite ? Surtout que je suis le seul à être présent ici… » Je lui répondis avec un sourire que j'espérais rassurant « Bonjour. Je fais une visite de routine. J'espérais que nous pourrions faire un point sur ce qui s'est passé durant ces derniers mois. Ce qui s'est bien passé, ce qui s'est moins bien passé, ... »
Sujet: Re: Encore vous ? | Azariel Sam 16 Fév - 17:12
En ouvrant la porte et en voyant de nouveau l’assistante sociale, qui se révélait être un homme en fait, Nate s’était demandé ce qu’il avait fait de mal la dernière fois pour avoir une nouvelle visite. Il aurait simplement voulu lui fermer la porte au nez mais après tout il n’y était pour rien. En effet, il devait juste avoir des ordres, des obligations grâce à son métier alors il n’avait pas le choix que de venir embêter le jeune papa une nouvelle fois. En plus de cela, l’ancien policier savait qu’en refermant la porte au nez de cet homme, il aurait plus de problème que s’il passait du temps à lui répondre gentiment et le plus calmement possible même si cela le mettait hors de lui qu’on puisse douter de ses capacités à être père. Effectivement, même lorsque Mary était là, il s’était toujours beaucoup occupé des jumeaux et n’avait pas eu besoin de sa femme pour lui apprendre, l’instinct paternel… Cet instinct-là ne l’avait pas quitté avec la mort de sa femme et il doutait bien qu’un jour, il puisse mal s’occuper de ses enfants… Winnie ne le laisserait d’ailleurs pas faire cela et elle en aurait bien raison… Mais pour le moment il n’y avait pas d’inquiétude à avoir c’est pour cela que Nate s’écarta du passage pour laisser entrer l’assistante sociale bien décidé à faire que cet entretien soit le plus court possible. Une fois qu’il lui eut indiqué de s’assoir au bar et que Nate se fut mis en face, le jeune papa prit la liberté, non pas pour amadoué l’homme pour qu’il parte plus vite mais peut être pour lui montrer qu’il n’était pas méchant, juste vexé qu’on doute de lui, de lui proposer un café. « Je peux vous server un café ou quelque chose à boire? » Le jeune homme n’attendit pas la réponse et mit la cafetière en route, si l’autre n’en voulait pas, lui il en prendrait un tout de même et l’autre café se boirait bien à un moment ou un autre. « Alors dites moi… Qu’est ce que vous voulez savoir depuis la dernière fois? Rien n’a changé… Je vis toujours ici avec ma belle-sœur ce qui fait une présence féminine pour mes fils et ce qui est non négligeable… Elle reste très bien à sa place de tante et ne prend pas la place de leur mère… Et moi, j’ai changé d’emploi, j’ai plus de responsabilité puisque j’ai un emploi plus haut placé dans une branche totalement différente comme vous avez surement pu le voir dans les journaux, mais cela me permet d’être beaucoup plus souvent à la maison pour mes fils… Même si ils vont maintenant à la crèche quelques demi-journées par semaine pour les sociabiliser un peu ! » Nate avait fait un petit récapitulatif de sa vie actuelle avec les jumeaux mais il se doutait bien que l’homme en face de lui allait avoir d’autres questions à poser même si l’ancien policier ne voyait pas ce qu’il y avait à dire de plus sur sa petite famille.
Accueil 
