Andy revenait d’une journée épuisante comme toujours, ce beau brun venait de passer quatorze heures d’affilés, debout à crier devant des tableaux lumineux pour faire grossir le porte-monnaie de ses clients et le sien par la même occasion. Une fois sa journée terminée, il badgea pour sortir du building avant de prendre la route vers le métro. Les sous-terrains abritaient une autre ville, celle des transports en communs les plus prisés par les New Yorkais. En les empruntant chaque jour, il gagnait une bonne heure, les bouchons en ville interdisait l’accès aux voitures. A 19h tapante, il rentra chez lui, déposant son attacher case sur la table basse avant de déboutonner sa veste pour respirer un peu. Le stress de sa vie active l’empêcherait de trouver un sommeil réparateur s’il n’avait quelques activités physiques pour le détendre. Parmi elles, la couse à pieds prenait une grande place. Tous les matins à 5h, il donnait rendez-vous à sa meilleure amie Calliope pour courir dans les allées de Central Park une petite heure. Le soir, Andy recommençait comme si le sport état une drogue dont il ne pouvait pas se passer. Tous les sports lui convenaient particulièrement la course et la musculation. Son corps restait un atout de taille pour amadouer les clients et favoriser ses rencontres le soir. Une hygiène de vie comme la sienne lui permettrait d’éviter les crises cardiaques à 50 ans et vivre énergiquement jusqu’à pas d’âge mais bon, il n’était pas encore là.

Ses yeux observèrent la pendule installé sur l’un des murs de son salon avant de souffler. D’un pas rapide, il se dirigea vers sa chambre, dénouant au passage la cravate qu’il portait pour se libérer de ses contraintes. En un rien de temps, il enfila un short et un tee-shirt assez ample près à courir une heure de plus avant de s’autoriser à manger. L’air concentré, Andy sortit de son appartement, commençant quelque échauffement en descendant les marches. Une fois arrivées en bas de son immeuble, ses pas l’amenèrent à traverser la route pour continuer tout droit sur 500 mètres. Sa destination finale était aussi près, comme quoi, il ne payait pas un prix démentiel pour rien. Le rythme dans la peau, il commença son footing profitant de sa course pour observer les passants qu’il croisait. C’était tellement instructif de les voir réagir tendis que certains se tenaient la main comme s’ils s’aimaient pour la première fois, d’autres se jetaient des pierres ou encore gardaient une distance de sécurité. Les New Yorkais avait une palpitante. Son petit sourire sur le coin des lèvres s’estompa lorsqu’il croisa un autre joggeur. Il avait l’air concentré sur la musique qu’il entendait s’extirpant du reste du monde pour vivre dans une illusion. Andy en déduit facilement que cet homme avait besoin de prendre des distances avec le reste de sa journée ; Avant de s’en rendre compte, ses pas allèrent à la même vitesse que celui ci, prenant son rythme comme acquis. Son visage ne lui semblait pas inconnu, comme s’ils s’étaient déjà croisés et tout à coup se fut l’illumination.

« Tu fais de la muscu nan ? »

Il prit un ton sournois, appuyant ses mots pour qu’il l’entende malgré la force de la musique inondant son tympan. Pour s’amuser Andy observa un instant les passant avant de changer le sens de sa course pour pouvoir le regarder droit dans les yeux et le narguer. Entre deux hommes costauds et bien bâtit, la compétition commençait.

« Je suis certain de vous avoir déjà croisé quelque part. Une petite course ca vous dit ? »

Le temps était à son comble pour un petit footing de fin de journée. Le soleil ne tapait pas de trop, le parc restait libre d’accès – en période de pointe marchait devenait difficile alors courir n’en parlons même pas. Les jeunes se montraient leur affection publique, ah la la ces jeunes n’ont plus aucunes pudeurs. Toujours au même rythme, Andy courait sans se poser de question, un bon moyen de se défouler tout en oubliant le brouhaha de la vie quotidienne, ses ennuis et le stress de son travail. Il ne faut pas croire qu’à Wall Street il suffit simplement de lever la main pour faire envoler les actions. Etre trader – ou golden boy- c’était tout un art qu’il tentait de dompter mais nul n’était à l’abri d’un fiasco. Tout ce stress méritait bien une pause et comme à son habitude, le meilleur moyen était de dépenser son surplus d’énergie en courant plus que de nécessaire. Sa condition physique n’en serait que meilleure. Dans ce monde où les fast food régnaient en maître, il pensait à entretenir son corps pour éviter de mourir à 50n ans d’une crise cardiaque pour excès de cholestérol.

Un peu de piment pendant son jogging ne serait pas de refus voilà pourquoi il tentait d’attirer l’attention d’un autre joggeur, qui visiblement semblait de mauvaise fois. Mauvaise journée peut être ? Il s’en fichait éperdument, tout ce qui comptait pour lui c’était une petite compétition en bonne et due forme. L’homme avait l’air en bonne santé et plutôt habitué à courir dans Central Park, un défi de taille qu’il souhaiterait relever. Sans adversaire, pas de course. Qu’est ce qu’ils sont coincés ces New Yorkais, vivant dans leur petit monde sans même voir plus loin que le bout de leur nez. S’il pensait simplement s’en tirer en accélérant le pas, c’était raté. Andy reprit la course dans le bon sens, sautillant sur place avant d’accélérer le pas pour détendre ses jambes. Après plus d’un quart d’heure de courses, elles étaient échauffées. Andy n’allait pas l’ennuyer davantage, s’il avait si peur de se planter, alors ce n’était qu’une poule mouillée. Le jeune homme accéléra sa course, le doublant par la même occasion avant d’ajouter d’un ton incisif.

« Lâche ».

Et il reprit sa course normalement en marchant sur les petits graviers blancs, s’écartant de temps à autres alors que les passants profitaient du beau temps pour prendre l’air. Il ne manquait plus qu’un compagnon de route pour faire quelques kilomètres et se soutenir lors des séances sportives.

Andy vivait dans son monde et lorsqu’il courrait, ses pensées s’effaçaient pour laisser place à un homme qui laissait courir ses instincts les plus primitifs, ne réfléchissants pas aux conséquences, après tout il était en paix avec lui-même, sa façon de vivre et d’être. Son footing quotidien lui permettait de relâcher la pression mais parfois un énergumène sortit de nul part, lui donner des « ailes ». Son orgueil reprenait le dessus devenant le macho qui ne peut pas perdre face aux autres, toujours sur de lui, prêt à démontrer ses qualités de coureurs à qui bons se croyaient meilleurs que lui. Le pire qui pourrait lui arriver c’était de passer inaperçu comme tout être vivant normal qui se respecte. Andy continuait à courir par foulées régulières, le souffle léger, le visage droit, se concentrant sur ses pas pour que cette séance sportive accélère son rythme. Par moment, un petit sprint permettait d’augmenter les foulées et donc détendre ses muscles. Son cœur pompait l’oxygène plus rapidement, lui donnant l’impression qu’il était libre de ses mouvements, comme s’il glissait sur le sol sans contraintes. Ce fut donc sans mal que le jeune homme dépassa celui qui se pensait malin. Puisqu’il n’aimait pas jouer, alors tant pis mais dans son esprit, Andy l’associé à un lâche, un homme qui avait peur de se battre à la loyale certainement parce qu’il savait d’avance qu’il n’avait absolument aucune chance de le battre. Comment pourrait il fasse à un homme qui courrait tous les matins et tous les soirs depuis de nombreuses années, un sportif tel que lui ne voyait jamais le mot échec s’affichait en face de lui. Andy état l’archétype du Winner, s’il n’obtenait pas ce qu’il voulait, il ne continuait d’y travailler jusqu’à ce que cela lui appartienne. Son esprit combatif n’acceptera jamais l’échec. Pourtant, il devait bien admettre que cet adversaire qui se défilé, avait l’air plutôt sportif. A mieux regarder sa manière de courir, il était habitué aux courses d’endurance. Beaucoup d’américains s’entraînaient chaque jour pour obtenir un corps « parfait ». Le physique comptait plus que tout le reste alors que les médias montraient sans cesse des femmes et des hommes parfaits, complètement refaits de la tête au pied mais représentant sublimement la mentalité d’aujourd’hui.

Alors q’Andy dépassa Dominic comprenant que celui ci n’accepterait jamais son défi, il continua sa foulée un peu plus loin, lui démontrant par cette même action, qu’il venait de perdre par forfait. Bizarrement, son adversaire réapparut à ses côtés assez près pour lui dire quelques mots.

Dominic – Tocard

Un petit sourire narquois se dessina sur les lèvres d’Andy, un sourire qui se voulait carnassier. Oui, Andy obtenait toujours ce qu’il voulait et encore une fois cela avait marché non pour lui déplaire. Dominic accéléra pour creuser une distance entre eux mais c’était sans compter sur la détermination d’Andy à lui faire mordre la poussière comme il se doit. Alors, il accéléra à son tour prenant son geste comme la réponse qu’il souhaitait entendre lors de son défi. Un véritable Oui dicté. Au bout de quelques secondes il se plaça au côté de l’autre coureur.

Andy – Alors le raté tu sais parler ?

Une atmosphère combative les entourée. Le jeu pouvait commencer …