Cela faisait deux jours qu'il travaillait sans relâche sur une Yamaha FZ1 Fazer, son propriétaire s'était retrouvé un matin sans pouvoir la démarrer et des instances supérieures fortement bienveillante avaient fait en sort que cela soit Toma qui se retrouve avec la dure responsabilité qu'elle puisse rouler de nouveau. Le japonais était fier de pouvoir faire un travail qui le passionne autant sans pour autant devoir aller couper des doigts ou des bras, depuis son adolescence, il en avait vu des choses pas nettes mais c'était l'environnement dans lequel il était né et n'avait jamais vraiment eu le choix. Toma n'allait pas commencer à se plaindre car même si il préférait largement la vie qu'il menait depuis son arrivée à New York, il ne pouvait pas nier que ses petits boulots pour le clan lui avait posé un quelconque problème moral.

Il adorait glisser ses mains sur ses courbes magnifiques, bien sur, elle était plus froide que le corps chaud et tendre d'une femme mais il éprouvait tout de même une certaine sorte de plaisir. La chaleur des moteurs qui tournait dans le petit garage faisait perler des gouttes de transpiration sur son front, il finit donc par passer sa main afin d'éviter que cela lui coule dans les yeux quand il entendit de petit ricanement provenant du fond de la pièce.

Qu'est ce t'as à rire comme ca ?

Il était peu courant qu'un employé parle de cette manière à son patron mais Toma avait toutes les bonnes grâces de ce dernier et surtout se devait d'avoir celle du jeune homme si il ne voulait pas perdre son garage. Mr Chang avait connu une grosse période de crise, il y avait de cela trois ans et avait du supplié l'aide des yakuzas qui possédait dans un sens le quartier pour l'aider à remonter la pente. C'était donc pour cela que Toma avait pu obtenir ce job aussi facilement et qu'il pouvait se permettre un peu ce qu'il voulait. Le patron n'avait pas à se plaindre, c'était un très bon employé.

Le patron pointa son front pour lui montrer que le sujet qui l'avait fait rire se situait à ce niveau, Toma s'examina dans un rétroviseur pour s'apercevoir qu'il s'était étalé du cambouis.

Ah ah ah, c'est très drôle le vieux.

Ce n'était nullement méchant vu qu'il sourit. Puis cela tombait bien car il venait de finir sa journée de travail. Il profita de pouvoir prendre une douche dans la salle réservée aux employés avant de dire au revoir à la sublime déesse Yamaha. Une journée de travail aurait du l'éreinter mais il n'en était rien, on se demandait d'où prévenait tous ces excédents d'énergie. Toma fut tout de même contraint de rentrer chez lui afin de peaufiner sa séance de douche, manger un pauvre et vieux hamburger qui trainait par là avant de se scotcher devant sa télé. Le plus dur restait à combler le temps avant de pouvoir ressortir et se rendre là où les gens ont envie de faire la fête et de danser jusqu'au bout de la nuit.

Une vieille émission des plus ennuyantes le força à commencer à se mettre dans l'ambiance, il se promit de ne pas dépasser ses deux verres de sake avant de partir. Chose qu'il se tins de faire en se rajoutant une petite bière. Il n'avait pas parlé de bière, ses limites se fixaient sur le sake, n'est ce pas ? Toma ne compta même pas le nombre de cigarettes qu'il fuma avant son départ, mais cela n'avait rien d'étonnant, il savait qu'il était un fumeur excessif. Un passage obligatoire dans la salle de bain dut se faire avant qu'il puisse enfin quitter son appartement.

Pour une fois qu'il n'avait pas une tête à faire peur, tout le monde pouvait se réjouir de ne pas avoir l'impression d'avoir la malchance qu'il leur saute dessus sans raison. Il fallait dire que depuis qu'il s'était teint les cheveux en châtains clairs à tendance blond, cela le rendait plus ... sociable, enfin en apparence. De plus, il avait stoppé ce look sobre et dépressif et avait choisit pour devenir le rois des dance floor de Chinatown, une tenue aux couleurs claires, seul sa veste de cuit de motard tranchée avec l'ensemble. Le jeune homme arriva rapidement jusqu'au club qu'il avait décidé de choisir pour passer sa soirée, il y été relativement connu et cela promettait des boissons gratuites. Sa côte se voyait dès le passage face au vigile qui s'inclinait face à lui.

Mr Arima, je vous prie. Passez une excellente soirée.

C'était l'une des choses qu'il prévoyait de faire, il n'était pas venu pour s'ennuyer. Premier arrêt, le bar où il s'assit et vit rapidement une jolie serveuse s'apprêter à prendre à se commande.

Une vodka caramel, mon ange.

La jeune femme se régala de sentir la main de Toma se glisser dans ses cheveux et se retourna afin de combler la soif du beau yakuza.