Elia attendait en ligne depuis un moment déjà. Il y'avait un DJ invité à l'Opal ce soir et la file faisait pratiquement le tour du pâté de maisons. Et comme Aspen n'était pas encore arrivée, la blonde n'avait rien d'autre à faire que de taper du pied et faire des petits sauts sur place pour s'empêcher de finir aussi congeler qu'un canard.

Elle avait rencontré Apsen dans un des seuls cafés potables de New York. La jeune femme travaillait comme serveuse et sans pour autant être sociable, elle avait paru sympathique à Elia et vice-versa. Avec le temps, elles avaient pris l'habitude de prends leurs 'pauses' ensemble. 'Pause' parce qu'Elia n'avait pas vraiment d'horaire et retournais travailler que rarement après avoir décroché et qu'Aspen n'avait techniquement pas le droit de s'arrêter quinze minutes pour parler aux clients, mais soit, elle trouvait toujours des excuses.
Elle avait fini par s'attacher à Aspen, malgré tout, et toutes les deux avaient commencé à se voir en dehors du café pour sortir de temps en temps. Comme ce soir, rien de trop extravagant ou bien complètement débaucher (de toute façon, Elia n'en avait pas les moyens), mais, comme ce soir, quelque chose de relaxe, juste pour se changer les idées et casser le quotidien.

Aspen finit par arrivée, juste au moment où Elia soupçonnait ses orteils de tournée au bleu. Elle serra le bras de son amie légèrement en guise de bonjour. « Je suis complètement gelée, et je n’ai aucune idée comment les deux filles de devant peuvent survivre avec des jupes aussi courtes et leurs sandales. À partir de ce moment là, la ligne sembla bouger plus rapidement et au bout d'une dizaine de minutes, elles étaient à l'intérieur, avaient passé aux vestiaires et étaient prêtes à commencer la soirée.

Elia avait encore des frisons à cause de la température, elle prit Aspen par le bout des doigts et l'entraina vers le bar. « Désolé, mais j'ai besoin d'aide pour me décongeler de l'intérieur avant de faire quoi que se soit. Avec l'aide de nombreux coup de coude, elles finirent par se trouver une place au bar, Elia se commanda un cocktail framboise/vodka, un drink pour Aspen et puis c'était parti...

Depuis la soirée de Noel auquel ses frères l’avaient trainée, Aspen n’était pas vraiment ressortie. Disons qu’il y avait eu des examens et qu’elle avait travaillé encore plus au café, donc elle n’avait plus vraiment eu de temps pour elle, ni assez d’énergie pour faire autre chose que dormir la nuit. Puis cette dernière soirée – et première expérience en passant – avait été pour le moins mouvementée : elle s’était juste retrouvée les quatre fers en l’air après s’être pris une baie vitrée trop bien nettoyée de plein en fouet. Elle avait eu une bosse pendant quelques jours après ça, ainsi qu’un mal de crâne horrible en prime. Cependant, elle avait fait la promesse à Phoenix d’être plus normale et plus accessible. C’était en quelque sorte sa bonne résolution pour 2012 et pour une fois elle comptait bien la tenir. Le changement avait aussi du bon, et elle en avait quelque peu marre d’être toujours toute seule, le nez dans ses bouquins. Pas qu’elle ne voulait pas réussir et être la meilleure, au contraire, c’était plus que jamais son souhait, mais elle avait compris que pour réussir à survivre aux conditions drastiques de travail qu’elle s’était imposée, il lui fallait sortir et s’aérer la tête de temps en temps.

Suite à sa bonne résolution, durant le mois de janvier, elle avait fait la connaissance d’une jeune femme de son âge, blonde comme elle. C’était une cliente régulière du café où elle travaillait, et elle ne se souvenait ni comment ni pourquoi, mais elles avaient très vite commencé à sympathiser et à parler. Très vite, Aspen faisait des pauses de plus en plus longues pour qu’elles puissent se raconter leur journée, et Elia était rapidement devenue une bonne amie, l’une des rares personnes à connaitre la nouvelle Aspen. En plus de ça, elles avaient le même âge. Aspen ne s’était jamais autant confiée à une autre personne que Denver. Passer du temps avec Elia lui avait été bénéfique et elle avait découvert que les gens n’étaient pas si horribles qu’elle avait pu le croire. Enfin une partie en tout cas.

Elia lui avait proposé de sortir dans une boite de Turtle Bay, l’Opal. Naturellement la jeune femme ne connaissait pas, et elle avait eu du mal à trouver. Elle s’était presque perdue dans le métro, et ensuite dans les rues, à pieds. Elle aurait peut-être eu meilleur compte à prendre un taxi qui l’aurait menée immédiatement jusqu’à l’établissement, mais le métro était beaucoup plus abordable pour elle. Quand elle trouva enfin, elle vit une file longue comme un bras (un bras de géant) partir de la porte d’entrée. Ouah. Elle repéra Elia entrain de geler au milieu de la queue et se précipita vers elle en courant. «Pardon pour le retard ! » dit-elle en poussant deux trois personnes pour s’incruster dans la file. Elle jeta ensuite un coup d’œil aux filles de devant auxquelles elle faisait allusion et frissonna. Elle était bien heureuse d’avoir mis son manteau ainsi que des collants.

Quand elles arrivèrent à l’intérieur, Aspen se stoppa dans l’entrée scruta la pièce du regard. Il y avait vraiment beaucoup de monde et elle ne se sentait pas spécialement à l’aise. Seulement en posant un regard sur son amie, elle se détendit et se mit à sourire. Ca ne pouvait quand même pas la tuer de passer une soirée à faire la fête, ni de gouter à l’alcool… La jeune femme suivit la blonde jusqu’au bar et pris place à ses côtés. Là, elle commanda quand vint le tour d’Aspen, elle lui lança un regard un peu perdu. Le fait était qu’elle ne buvait jamais et donc ne savait pas quoi prendre. « Euh je vais prendre la même chose qu’elle. » demanda t-elle pas très assurée au barman. Après quoi elle se cala au fond de son siège et attendit.

Elia n’était pas une grande buveuse. Elle avait souvent vu son père boire alors qu’elle était qu’une gamine et pas une fois elle n’en gardait un bon souvenir. En juvy l’alcool était – évidemment – interdit, et même si quelques-unes des filles arrivaient à en passer en douce de temps en temps, elle n’avait jamais osé tenter sa chance. Elle se souvenait, lors d’un raid dans les chambres, Theresa c’était fait prendre avec une flasque sous son matelas, elle avait été placée en isolement pendant une semaine. Elle avait été qu’en isolement une seule fois, après s’être battue avec une de ses cadettes qui l’accusaient d’avoir volé quelques produits de maquillage bon marché. Une chambre minuscule, aucune sortie, aucun contact humain pendant deux semaines. Elle en faisait encore des cauchemars. Par la suite, elle c’était toujours tenu très droite et avait mit un point d’honneur à respecter tous les règlements du centre, se répétant sans cesse qu’elle n’avait qu’à serrer les dents et dans trois ans tout sera fini.
Une fois sortie, et atterri en maison de transition, elle c’était retrouver avec un bracelet autour de la cheville pendant un an, qui encore une fois, l’empêchait de boire quoi qu’est, d’un tant soit peu alcoolisé.
C’était vraiment depuis qu’elle était arrivée à New York qu’elle goutait aux différentes drink et vidait son portefeuille sur différents cocktails dans les soirées. Elle n’était pas la plus grande naf, mais elle aimait bien se sentir un peu plus légère sur le plancher de danse.

Elle savoura donc sa boisson, profitant du moment de répit pour se réchauffer un peu. Elle était pleinement consciente que le mec à sa droite était dans sa bulle d’espace personnelle, mais elle n’avait même pas le cœur à en faire un plat. Elle avait envie de passer une bonne soirée et elle avait envie qu’Aspen passe une bonne soirée, même si la pauvre n’avait pas l’aire des plus à l’aise depuis leurs arrivées. Son amie avait l’air autant à sa place assise au bar, qu’un élevant au sommet du Kilimandjaro. Elia prit donc du temps pour finir son verre, laissant Aspen s’habituer aux gens autour d’elles, à l’éclairage impossible et aux chansons de Nicki Minaj qui déchiraient les tympans à des kilomètres à la ronde. Au bout d’une quinzaine de minutes, elle finit son verre et se tourna vers la blonde. « Ça va aller darling? Ready to dance? » .

Quand Elia voulut se lever de son tabouret, elle sentit le monde tourner autour d’elle. Elle du se rattraper de justesse sur le bar, et prendre quelques secondes pour se réorienter. Wow. Ce n’était pas la première fois qu’elle prenait ce mélange, mais elle ne se rappelait pas de s’être sentie de la sorte aussi vite avant. Peut-être qu’elle était simplement plus fatiguée qu’à l’accoutumée. Tant pis. Elle prit la main d’Aspen et se dirigea vers la piste de danse. Ses membres semblaient s’engourdir, surement à cause du froid. Rien qu’une vingtaine de minutes à danser entourée d’inconnue en sueur ne pouvait régler. Elle tituba un peu le long du chemin et finit par se trouver un coin et commença à se laisser aller avec la musique…

Aspen essaya de se détendre. Elle souffla donc un bon coup, et se redressa sur son siège. En attendant sa boisson, elle fit demi-tour et jeta un regard circulaire devant elle. La boite était noire de monde, certains dansaient, d’autres draguaient – et se prenaient de beaux râteaux – et d’autres encore buvaient. Elle en aperçut même quelques rares qui avaient l’air de ne pas savoir ce qu’ils faisaient là – comme elle. Enfin, un autre était déjà ivre mort, et somnolait sur un siège. Quelques personnes s’étaient apparemment amusées à lui dessiner sur le visage. Cette image la fit rire, et elle se retourna en entendant que son verre était arrivé. Elle but une première gorgée, et déjà se sentait plus détendue. En plus de ça, ce qu’Elia avait pris, et par conséquent ce qu’Aspen avait elle aussi prit, était vraiment bon. Ce petit gout sucré, elle aimait ça. Le liquide lui brûla quelque peu la gorge et l’œsophage. C’était surement dû à son manque d’expérience en la matière, et elle ne s’en soucia pas plus que ça.

La musique était forte. Elle arrivait à peine à entendre ce que son amie lui disait, et bizarrement, cela ne l’agaçait pas tellement non plus. Elle avait vraiment décidé d’être une autre ce soir, et de combattre ses mauvaises habitudes de personne associable. La personne à côté d’elle, un homme, avait beau être très près – il la touchait presque et en temps normal elle ne supportait pas ça – elle n’y prêtait pas vraiment attention. Si Denver la voyait, il ne la reconnaitrait pas et se demanderait quel être avait pris possession de sa personne. Ce qui était en train de se passer relevait presque du miracle. Aspen se surprit même à bouger doucement, au rythme de la musique. Bon, elle n’avait jamais rien eu contre le fait de danser. Au contraire, elle aimait plutôt faire ça, même si en général elle le faisait seule et pas au milieu d’une foule de gens qui se mouvaient n’importe comment. Puis pour en revenir à Denver, elle avait même commencé à lui donner des cours de danse, à sa demande, ce qui en soit, était très drôle. Elle échappa un rire à la pensée de son frère entrain de danser. Ridicule. Après quoi, elle but une nouvelle gorgée de sa boisson.

Elia se tourna vers elle, et lui demanda si elle était prête à honorer les autres danseurs de sa présence. Tout en finissant son vers elle aussi, Aspen hocha vivement la tête. Qui aurait pu croire qu’un jour la jeune femme serait enthousiaste à l’idée d’aller se plonger dans une telle marée humaine ? La jeune femme attendit que son amie se lève avant de se lever à son tour. Celle-ci manqua de s’écrouler par terre et dut se rattraper au bar. Aspen eut un sursaut de frayeur et se pencha vers son main, posa une main sur son épaule. « Wow, est ce que ça va ? » Peut-être avait-elle bu avant de venir et qu’elle avait déjà quelques problèmes. Elia lui prit la main pour toute réponse et la jeune femme fut forcée de se lever et de la suivre. L’inquiétude ne la quittait cependant pas mais elle se laissa tout de même entrainer. Sa tête tourna légèrement. Elle vit quelques étoiles puis cligna des yeux, ce qui les fit momentanément disparaitre. Après ça, elle commença à avoir chaud et sentit ses jambes s’engourdir. Elle avait la sensation qu’elle pouvait s’effondrer à tout moment – bien que vu le nombre de personne présente, ce ne serait certainement pas possible. Son cœur s’emballa, et elle suivit Elia tant bien que mal. Elle n’avait pas l’air franchement bien non plus. Arrivée à la hauteur de celle-ci, elle articula tant bien que mal ces quelques mots : « Je ne me sens… Il faut que j’aille… aux toilettes… » Et elle se dirigea vers eux. Là-bas, elle ouvrit le robinet, passa ses mains trempées d’eau froide sur son visage et enfin posa ses mains sur le rebord du lavabo tout en penchant la tête au-dessus. Elle était VRAIMENT mal.

La dernière fois qu’Elia s’était sentie de la sorte, remontaient à la première fois qu’elle avait mise les pieds dans un club. Elle venait tout juste d’arrivée dans New York, elle c’était installer dans la petite Italie, ne connaissait pas grand monde et ne savait pas trop où allée, comment y aller et avec qui y aller. Une des familles dans son bloc d’appartement l’avait pris en pitié, une mère et ses cinq filles, donc la plus jeune avait son age. Dans les premières semaines qui avaient suivi, son aménagement, Guilia, l’avait trainé un peu partout et un des points les plus importants avait été une visite chez l’un de ses ‘cousin’ qui lui avaient fourni de fausses pièces d’identité. Tout de suite, les portes de la nuit s’étaient ouvertes pour elle et les soirées avaient commencé à prendre place tranquillement, mais surement.
La première fois qu’elle avait gouté au drink… Guilia et ses sœurs ne l’avaient pas laissé s’arrêter à un, ni à trois, ni à cinq…. Elle s’était sentie comme elle se sentait maintenant, à la fois engourdie et légère, endormie dans de la ouate, comme le centre de l’univers et le monde tournaient autour d’elle. Puis ça avait été le trou noir, elle s’était promis de ne jamais boire autant de sa vie et elle avait réussi.

Pourtant ce soir… Ce soir, elle n’avait pris qu’un verre, mais on aurait juré qu’elle venait d’en caller une dizaine. Sur la piste de danse, elle avait beau avoir les yeux fermés, elle pouvait sentir la pièce tourner, les murs se balancer. Elle ouvrit les yeux à temps pour voir Aspen lui dire quelque chose, qui lui était impossible d’entendre, et de disparaitre devant elle. Une voix dans sa tête lui disait qu’elle ferait mieux de suivre la blonde, qu’elle n’avait pas l’air bien, mais ses jambes refusèrent de bouger. Elle avait envie de danser, elle avait de crier, elle avait envie de dormir …
Elle sentit des mains sur sa taille, sur ses bras, sur sa poitrine, et c’est là qu’elle prit conscience qu’elle devait dégager.
Elle réussit à marcher, tant bien que mal, perdant l’équilibre à tout les deux pas, jusqu’aux toilettes où elle trouva Aspen devant les lavabos. « Sei sicuro che stai bene?****» Sa bouche était en coton, elle avait de la difficulté à articuler, elle du s’appuyer les épaules au mur pour s’empêcher de flancher à nouveau. « Je veux dire, ça va..? T’as l’air un peu pâle. »
Elle avait chaud, tellement chaud… C’était impossible qu’un drink ait pu la mettre dans cet état, jamais ça lui était arrivé avant et elle manger juste avant de venir. Elle leva les yeux vers Aspen et vu qu’elle non plus n’avait pas l’air dans son assiette. Elia avait tout juste la présence d’esprit nécessaire pour se sentir mal, c’était de sa faute si elle était venue ici, c’était elle qui l’avait poussée, si elle fallait qu’elle soit malade en plus.
Elle tituba de nouveau jusque dans une cabine ou elle prit plusieurs morceaux de papiers, les passa sous l’eau froide et déposa le tout, le plus doucement possible étant donné ses capacités motrices du moment, sur le cou d’Aspen. « Ça va passer, ça arrive… » Elle enleva les cheveux de la blonde de devant son visage. « Tu veux aller prendre l’air un peu? »

****Google translation pour 'are you sure you are ok?' mais j'ai aucune idée si c'est bon ou pas ein ->

C’était surement de la fièvre. Pour avoir si chaud et se sentir si mal, la fièvre ne pouvait en être que l’unique cause. Aspen se sentait si mal qu’elle avait la sensation qu’elle pouvait s’écrouler à tout moment. Ses jambes semblaient refuser de vouloir la tenir debout, et ses bras étaient semblables à du coton, elle dérapa d’ailleurs plusieurs fois du bord du lavabo et manqua de se cogner la tête dans le miroir à plusieurs reprises. La jeune femme avait beau ne pas être habituée à boire de l’alcool, elle n’était pas si naïve que ça. Un simple verre n’aurait pas pu la mettre dans cet état, même si c’était sa première fois. Peut-être que les effets des substances alcoolisées étaient plus impressionnants au début, mais surement pas à ce point. Puis Elia avait l’air dans le même état qu’elle. A la question de son amie, -elle ne remarqua même pas qu’elle lui avait parlé en italien - qui venait de la rejoindre, elle hocha difficilement la tête. Il était clair qu’elle n’allait pas bien, mais elle ne voulait pas s’en convaincre. Comme si elle aurait ressenti ça comme la pire des faiblesses que de finir malade comme un chien lors de sa première soirée. Comme si Elia pouvait lui en vouloir alors qu’elle était visiblement dans le même état qu’elle. Elle réussit à se redresser et à lui faire face. « T’es pâle aussi, tu sais… » dit-elle d’une voix faible.
Aspen se laissa faire quand son amie lui passa du papier mouillé sur le cou. Cela la soulagea un peu, mais elle se sentait coupable quelque part, puisque sa bienfaitrice semblait en avoir besoin elle aussi. Elle l’avait d’ailleurs observée se rendre difficilement dans une cabine sans toutefois réussir à trouver la force nécessaire pour aller l’aider. Elia lui proposa ensuite d’aller prendre un peu l’air, ce qu’elle approuvait. Après tout, il n’y aurait qu’avec l’air frais et presque pur du dehors qu’elles se sentiraient mieux. « Oui, allons dehors. » Sur ces mots, elle prit son amie par la main et l’entraina du mieux qu’elle le put dehors. Avant d’arriver en terre promise, à l’extérieur, elles durent traverser la piste de danse, noir de monde. Elles y arrivèrent avec pas mal de difficultés au départ. Aspen avait cependant senti quelques mains se poser sur son corps, qui les aidèrent malgré elles, avec le rythme de la danse et tout ça, à les emmener à bon port. Elles n’avaient rien eu d’autre à faire que de se laisser entrainer par la foule.
Une fois à l’extérieur, Aspen s’adossa au premier mur qu’elle trouva, puis se pencha en avant, prête à vomir. Certes, elle aurait pu le faire à l’intérieur, dans les toilettes par exemple, c’était même le lieu idéal pour faire ce genre de choses. Quelle que soit la chose qui était en elle et qui la mettait si mal en point, il fallait qu’elle sorte de son organisme le plus vite possible, et elle ne connaissait aucun moyen plus rapide. Il fallait qu’elle agisse vite pour ne pas risquer de tomber dans les pommes. Il y avait plus sympa comme endroit que la rue pour faire une sieste… Après plusieurs tentatives – elle refusait de mettre les doigts, c’était assez dégoutant comme ça – elle abandonna cette idée et laisser tomber sa tête contre le mur de pierre froid. Elle jeta un œil à Elia. « Est-ce que ça va ? … Que s’est-il passé ? Je ne pensais pas qu’une simple boisson pouvait nous rendre malade à ce point… De quoi dégouter de l’alcool… » C’était sûr qu’après cette expérience, la jeune femme ne retoucherait pas à l’alcool de sitôt.

Elia avait suivi Aspen à l’extérieur, sans vraiment avoir conscience de ce qu’elle faisait. Elle se laissait mener comme un pantin se sentant perde conscience de plus en plus. Les murs et le plafond bougeaient tout autour d’elle, les lumières dansaient devant ses yeux, elle voulait vomir… Elle avait besoin que tout ce chaos s’arrête, elle avait besoin de se coucher, de dormir, elle voulait juste dormir….
Elle sentit un courant d’air extrême et tomba sur ses genoux, une fois sur le trottoir. Sa respiration se faisait lourde, elle avait l’impression que ses tripes allaient lui sortir du corps. Non, ce n’était définitivement pas l’effet d’un seul verre. Quelqu’un avait du mettre quelque chose dans son verre… Quelqu’un… oh seigneur. Elle allait mourir sur le trottoir, on allait retrouver son corps dans des sacs-poubelle près du quai, déchiré en tout petit morceau, sa tête dans un bloc de béton au fond de la mer. Non. Elle ne devait pas se laissé faire, elle devait retourner chez elle, dormir, elle devait se rendre chez elle avant de perde la tête plus que maintenant, elle devait s’assurer de ne pas être suivie…

Aspen … Elle devait prendre soins d’Aspen, de toute évidence son amie était dans un état aussi critique que le sien, elle ne devait pas a laissée seule sur le trottoir, elle s’en voudrait pour le restant de ses jours. Elle tourna la tête, essayant de se relever tant bien que mal. La blonde était adossée au mur et avait l’air encore plus malade qu’à l’intérieur.
« Est-ce que ça va ? … Que s’est-il passé ? Je ne pensais pas qu’une simple boisson pouvait nous rendre malade à ce point… De quoi dégouter de l’alcool… » Elia hocha la tête plusieurs fois. « Non, ce n’est pas l’alcool. Quelqu’un à dut …. On doit rentrer… » Elle s’approcha d’Aspen, essaya de la relever tant bien que mal, l’appuyant sur ses épaules, se retenant sur le mur pour ne pas tomber à son tour. « Tu ne vas pas vomir, ça va? »

L’Italienne s’avança un peu et héla un taxi qui passait. Depuis le temps, elle maîtrisait l’art d’attirer l’attention des chauffeurs, mais ce soir, plusieurs passèrent devant eux sans s’arrêter. Avec leurs têtes, ils avaient sûrement peur de salir leur banquette arrière. Au bout d’une quinzaine de minutes, une voiture jaune s’arrêta enfin, chauffée par un vieil homme bedonnant à l’air idiot. Elia aida Aspen à se glisser dans la voiture et prit tous les efforts du monde pour s’y engouffrer. Ses membres étaient engourdies et elle n’avait plus aucune faculté motrice, ne sentant plus rien du tout. Elle se calla dans le banc et mit la tête d’Aspen sur ses genoux, murmura son adresse, à peu près, au chauffé et ferma les yeux, juste pour quelques secondes….

Quelqu’un avait mis quelque chose dans leurs verres. Elia avait raison, ceci ne pouvait être que la seule explication… C’était peut-être sa première fois à l’alcool, mais ce n’était pas par manque d’habitude qu’elle se retrouvait dans cet état, et encore moins avec un seul verre. Un vent de panique s’empara d’elle. Elle était encore plus paralysée que précédemment, tout allait à une vitesse folle dans son esprit. Le ou les types qui avaient fait ça – surement les vu qu’il y avait deux victimes pour le moment – allaient surement les rattraper sans tarder… Même une tortue, même un escargot pouvait fuir plus vite qu’elles deux. Elle se voyait déjà attachée à un radiateur miteux, dans un appartement miteux du fin fond du pire quartier de New York. Elle se voyait déjà se faire violer ou pire sur un vieux matelas, entourée de cafards et de rats. Un truc bien sordide quoi. Il y avait plus idéal pour perdre sa virginité. Face à tout ça, elle eut envie de pleurer. Elle était trop jeune pour mourir, elle n’était pas prête à connaitre un tel traumatisme. Sur qu’après cette soirée, elle y réfléchirait à deux fois avant de boire, ou au moins, elle ne quitterait jamais son verre des yeux. Ja-mais. Elle secoua la tête de gauche à droit, pour signifier qu'elle n'allait pas vomir... Ou du moins qu'elle allait essayer de ne pas le faire.

Rentrer… Cela semblait être la meilleure solution. Mais elles n’étaient pas vraiment en état de faire quoi que ce soit pour le moment. Sauf si… Un élan de courage, l’instinct de survie, ou bien la peur et l’adrénaline qui les faisaient avancer… Elia appuya Aspen sur son épaule, qui elle aida son amie du mieux qu’elle le pouvait. A deux, en combinant le peu de forces qu’il leur restait, elles pourraient surement faire un bout de chemin. Arrivées au bout du trottoir, elle ne savait pas comment elles faisaient pour tenir debout, Elia héla un taxi. Malin. Seulement la chance ne semblait pas être avec elles ce soir puisqu’aucune voiture jaune ne s’arrêta pour les prendre avant quinze bonnes minutes, en temps réel, mais qui avait paru deux heures pour l’américaine. Elle ferma les yeux deux minutes, et quand elle les rouvrit, elle était allongée dans sur une banquette arrière, la tête sur les genoux de son amie. La jeune femme essaya de se relever pas trop brusquement, pour ne pas tourner de l’œil à nouveau. Elle se redressa, et se laissa tomber contre le dossier. Elle n’avait pas la force de bouger plus, à peine de parler. Elle bougeait simplement les yeux. La première chose qu’elle vit, c’était le regard du chauffeur dans le rétroviseur. Il n’avait pas l’air méchant. Après, elle jeta un œil à Elia, qui était assoupie. Aspen lui était reconnaissante, parce que c’était principalement elle qui les avaient tirées de là. Enfin, de la boite, elles n’étaient pas encore tout à fait en sécurité. Qui savait ce que ce chauffeur à l’air un peu benêt certes, mais les apparences sont trompeuses ne l’oublions pas, pouvait leur faire ?

Apsen passa une main sur le bras de son amie. « Elia ? Elia, est ce que ça va ? Il nous emmène où le chauffeur là ? » Certainement dans un lieu sûr, mais ça ne lui avait pas paru évident sur le coup. Tout ce qu’elle voulait, c’était son lit. Son lit douillet, chaud, réconfortant, sécurisant. Rien qu'à cette pensée, elle se sentit un peu mieux. Elle était toujours autant dans les vapes et ne se sentait pas prête à se lever seule, mais elle n'avait plus la nausée, et avait déjà un peu moins chaud. C'était un bon point.

La fenetre de la voiture était froide contre sont front. Ça faisait du bien, elle avait l’impression de se remettre les idées en place. Sa tête était vaporeuse, un vrai bloc. Et elle avait chaud, tellement qu’elle irait volontiers se coucher et s’endormir dans un banc de neige. Elle était certaine d’allez mieux par la suite… Elle aimerais aussi que peut importe ce qui bougeait sous elle, arrête de bouger. Elle avait encore envie de vomir et le truc qui bougeait sous ses pied n’aidait pas du tout à sa cause. Elle sentie quelque chose sur son bras, et l’Italienne essaya de bouger pour le chaser. Sans succès. Elle n’était même plus certaine qu’elle sache encore comment bouger. Son cerveau ne semblait plus donner d’information à son corps. « Elia ? Elia, est ce que ça va ? Il nous emmène où le chauffeur là ? » Hmm ? La blonde mit quelques seconde à ouvrir les yeux. Elle paniqua un peu en ne reconaissant pas l’endroit imédiatement. Mais en voyant Aspen près d’elle, les quelques souvenir de la dernière heure lui revient. « Hmm.. ‘sais pas.. » Elle était engourdie. Elle réeussie tout de même a bouger un peu la tête pour regarder par la fenêtre, elle ne reconaissait pas les petites rues que le chauffeurs prenait et de sa place, elle pouvait voir que le compteur ne roulait plus. Tout ça n’était pas normale. « Vous inquitez pas mam’selle, vous aviez l’air en mauvais état, je vous ait laissé dormir, l’est pas question que vous rester seule comme ça ! On vas attendre que vous reprenez vos sens avant de vous ramener chez vous » Elia cligna des yeux, pas certaine de comprendre ce que le chauffeur, de l’autre côté de la vitre de plastique, venait de lui dire, pas certaine de comprendre ce qui se passait. Elle voulait dormir tout simplement dormir. Elle baissa la tête vers Aspen. « Tu vas mieux toi.. ? » Au moins, elles étaient loin du bar, moins du tarés qui avaient mit ce déchet dans leurs verres. Elia n’avait aucune idée de ce qu’elle devait faire maintenant, elle n’avait aucune idées si elles devaient se présenter à l’hopital – elle n’esperait pas quand même, elle n’avait aucune assurance – ou bien seulement se rentrer ce coucher. Oh god, juste pensée à son lit douiller lui donnait envie de pleurer. Elle voulait tellement rentrer, mais avec sa force, elle ne serait sans doute pas capable de monter les marches de son appartement.