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Do you remember me? -- Xander

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MessageSujet: Do you remember me? -- Xander Do you remember me? -- Xander EmptyVen 7 Oct - 20:16


La première chose qu’elle perçut fut les néons vifs et bourdonnants au dessus de sa tête, aveuglant ses pauvres yeux trop habitués à la noirceur de ses paupières closes. Puis, ce fut le brouhaha ambiant, comme si elle se trouvait dans une fourmilière remplie de petites abeilles bourdonnantes autour d’elle. Sa tête était douloureuse, un goût métallique envahissait sa bouche, comme si on lui avait fait avaler un sou noir de force. Autour d’elle, des moniteurs hurlaient, des chaussures grisaient sur le sol, des voix s’élevaient et se taisaient, comme un chant infernal. Lentement, elle se releva contre les oreillers, ignorant la douleur fulgurante qui lui vrilla le crâne et lui donna la nausée. Après quelques minutes de flottement, elle finit enfin par mettre un nom à l’endroit où elle se trouvait. Cet endroit qu’elle détestait tant, qui lui rappelait tellement de mauvais souvenirs; un hôpital. L’odeur aseptisée lui brûla les narines. Se laissant retomber contre le matelas inconfortable, elle se remémora ce qui l’avait emmené là. Les escaliers trempés, les rues bondées, le taxi qu’elle n’avait pas vu venir dans sa course contre le temps, la main la rattrapant par le bras, la chute sur le bitume détrempée, sa tête heurtant avec force le trottoir, puis le noir absolu. Pendant quelques secondes, elle chercha une horloge, quelque chose la reliant au présent. Les questions se bousculaient avec une suite tout sauf logique dans son esprit embrumé. Quelle heure était-il? Avait-elle raté le procès? Dwayne avait-il fait en sorte qu’il soit reporté en voyant que sa patronne n’était pas là? Avait-il laissé des messages sur son portable? D’ailleurs, où il était, le portable? Son regard accrocha le petit mobile argenté reposant sur la table de chevet usée. Avec un soupire soulagée, elle attrapa le petit objet et actionna les touches. La lueur bleutée éclaira l’écran un instant avant de faire place à la boite de réception. Aucun signal. Il fallait s’y attendre. Une femme en blanc s’approcha d’elle, un sourire factice aux lèvres. Elle ne répondit pas à ses questions, se contentant de marmonner que le médecin passera bientôt. Sourde aux protestations de Maybel, l’infirmière continua son inspection, posant certaines questions idiotes auxquelles la jeune femme ne daigna pas répondre. L’infirmière disparut s’occuper d’un autre patient, sans doute plus coopératif qu’elle.

Cela ne faisait que deux semaines qu’elle était revenue à New York, après dix ans loin de la grosse pomme. Elle ne se sentait pas à sa place ici. Elle avait fui pour certaines raisons et était revenue parce qu’un emploi de rêve s’offrait à elle. Elle se doutait qu’IL n’était plus là, dans son esprit, il n’avait pas passé sa vie dans cette ville. Néanmoins, se retrouver dans la ville qui avait vu grandir cette « histoire d’amour » inaboutie lui était douloureux. Plein de questionnement lui venait à l’esprit. Sans doute avait-il refait sa vie avec quelqu’un d’autre, comme elle-même l’avait fait avec Kyle bien que jamais, il n’avait quitté son esprit, son cœur, son âme. Il avait toujours été comme une marque à l’encre indélébile sur sa personne, marquant au fer rouge sa personne, marquant sa personnalité, sa façon d’être avec les gens. Il lui était parfois douloureux d’avouer que Xander l’avait autant marqué, plus que quiconque. Avec un soupire attristé, Maybel ne peut s’empêcher de penser à sa façon d’agir depuis qu’elle est là. Elle avait évité tous les lieux qu’ils avaient fréquentés enfants, elle s’était tenue loin de son ancien quartier, elle ne s’était pas approchée de Centre Park, là où ils avaient l’habitude de jouer. Elle se souvenait de ce malaise lorsqu’elle avait vu ce petit garçon embrasser la joue de sa copine à l’aéroport. Leur lien avait été si particulier… elle avait tout gâché pour vivre cette vie terrible qui ne lui avait apporté rien d’autre que de la tristesse et de la rage. Elle passa une main dans ses boucles brunes essayant de contenir son calme. Elle n’aimait pas être inactive, ça faisait toujours remonter de mauvais souvenir, ou de trop bon, qui comparé avec sa vie d’aujourd’hui, faisait particulièrement mal. Elle attrapa son mobile, ayant pour but d’essayer de téléphoner, simplement pour tromper l’ennui, quand une silhouette apparut près du lit.

L’homme dans sa blouse blanche était titanesque, massif, les épaules carrées, une stature haute, puissante. Des cheveux bruns coiffés avec soin, une mèche rebelle lui barrant le front, les traits tirés par la fatigue. Bondissant sur ses pieds, elle ressentir une douleur vive à la tête, le sol tangua violement. Maybel dû se rattraper au mur pour ne pas s’écroulé au sol. Elle n’avait pas prise en compte le choc à la tête avant d’entamer son mouvement brusque. Elle ouvrit la bouche, prête a réclamé un congé pour retourner au boulot, se battre contre des avocats idiots et aller dormir chez elle. Elle s’arrêta net, la bouche entre ouvert, alors que ses prunelles émeraude plongèrent dans le bleu glace de l’homme face à elle. Des yeux qu’elle n’avait vus qu’une fois dans toute sa vie, des prunelles d’un bleu si limpide qu’il n’y avait pas de comparaison. Des yeux qu’elle imaginait plus jeune, dans un visage plus rond, plus juvénile. Son cœur s’arrêta, manquant un battement avant de repartir à battre de façon anarchique. C’était simplement impossible. Ça ne pouvait pas être lui. Elle se faisait des idées. Elle se rassoit sur le lit drapé de draps blancs et rêches. Ses yeux flottent sur l’uniforme de l’homme, capte la plaque dorée avec son nom gravé. Cette fois-ci son esprit bouillonne. Elle tend la main, attrape la chaînette ornée d’une clé qui repose sur la table de nuit et l’attache à son cou, s’empressant de la camouflé sous ses vêtements. Bijou qu’IL lui avait offert. Et qu’elle avait gardé pendant tout ce temps sur elle. « Je…huh…Je peux retourner bosser, Docteur Price? »

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MessageSujet: Re: Do you remember me? -- Xander Do you remember me? -- Xander EmptyMer 12 Oct - 3:48

    Le soleil se levait à peine en cette belle journée sur la grande ville de New York que déjà il sentait déjà la bonne humeur du fais qu’il était un samedi matin se ressentir dans son petit appartement. Il avait toujours les yeux bien fermés quand il sentit un point faible sur son lit, puis finalement quelque chose ou plutôt quelqu’un se mit à bondir en riant doucement sur son matelas. Ayant l’habitude d’être réveillé de la sorte par son fils, Xander resta dans la même position et sourit tout simplement alors qu’il avait les yeux toujours fermés. Damien sautillait toujours. Il fallait croire qu’il avait mit au monde un fils qui débordait d’une énergie lumineuse sans borne. Après plusieurs minutes, Xander s’élança et attrapa son fils qui cria surpris de voir son père réagir, puis rigola de bon cœur. Il avait toujours aimé entendre son rire, surtout le matin alors qu’il savait que son fils serait absent jusqu’à lundi soir. Si son ex-femme ne voyait plus leur fils, Xander avait tout de même permis à ces parents et Ève d’être ne contacte constant avec Damien. Il s’était toujours très bien entendu avec eux et son divorce avec Hélène avait été terrible pour les parents de celle-ci. Il avait souvent bien plus l’impression de faire parti de la famille qu’elle. Il tira l’enfant dans ces bras et se mit à la chatouiller activement sachant que c’était son plus grand point faible.

    « Ce n’est pas bien de réveillé un ours quand il dort petit ourson!! »

    « Ne me mange pas papa ours!!! »


    Xander se joignit au rire de son fils alors qu’il le chatouillait. Pendant plusieurs minutes, ils jouèrent ensemble comme ils le faisaient très souvent le matin durant les week-ends. Il y avait bon nombre de moments dans le genre entre le père et le fils tous les jours. Ils avaient toujours été complices et Xander remerciait chaque soir le ciel de lui avoir offert un fils non seulement en santé, mais aussi adorable que Damien l’était. Leur bataille matinale ce termina finalement quand le cadran se trouvant sur son bureau se mit à sonner. Il était 7 heures et il devait être au bureau dans moins de deux heures un samedi matin… aux urgences. Ça allait être terriblement joyeux. Il détestait bosser durant le week-end et ne pas pouvoir passer du temps avec Damien du même fait, mais le boulot était le boulot. Il ne pouvait pas vraiment faire autre chose.

    « Alors ourson, papa ours doit aller prendre sa douche, car il bosse aujourd’hui et toi tu vas aller voir grand-père pour aller pêcher toute la journée. »

    « Trop cooool! »


    Le garçon se jeta littéralement hors du lit manquant de tomber le visage directement au sol tellement il était emballé de voir son grand-père et encore plus d’aller pêcher avec celui-ci aujourd’hui. Une journée idéale pour le petit. Xander aurait rêvé d’avoir ce genre de moment avec son propre père. Bien qu’il avait eu la chance d’aller plusieurs fois pêcher avec le l’homme depuis la connaissance d’Ève. Henry lui avait toujours porté une certaine affection n’ayant jamais eu de garçon il avait fait un transfert sur Xander qui n’avait perdu son père très jeune pour sa part. Et malgré son divorce, Henry et Ariane étaient toujours heureux de l’accueillir. Il passait plus de temps chez eux avec Damien qu’Hélène y venait.

    Il repoussa finalement les couvertures de son grand lit. Il n’avait jamais pensé y dormir seul la plus part du temps il y a quelques années… mais après que son ex-femme est tentée de l’étouffé à quelques reprises… c’était logique de ne laisser personne d’autre que son petit gars y roupiller en sa présence. Tranquillement, il sortit du lit en s’étirant paresseusement. Il mit pied à terre puis fit son lit. Il avait changé complètement la décoration de sa chambre après son divorce. Elle ressemblait à celle d’un homme célibataire et non pas ‘un couple. Les couleurs étaient bleu sombre et bougonne foncée. Une ambiance très sombre, mais y il avait un mur entier en planche de bois vernis clairs qu’on retrouvait dans les meubles et plusieurs moulures dans la chambre. Une ambiance chaude et calme se dégageait donc de son antre. Il fit le tour de sa pièce ouvrant les rideaux pour laisser une douce lumière entrée. Une fois sa chambre rangée, il sortit ces vêtements pour la journée. Une chemise bleu clair avec un pantalon noir et finalement une cravate d’un bleu plus foncé avec de fins desseins noirs dessus. Durant les dix minutes qui suivirent, Xander fit son rituel quotidien avant d’aller bosser. Il s’assura que son fils allait bien. Celui-ci était captivé par un dessin animé quelconque. Il put donc prendre sa douche et s’habiller en peignant soigneusement ces cheveux en laissant une mèche rebelle sur le devant. Quand il entra dans la cuisine, Damien sauta sur un tabouret avec son sourire. Le père lui servit alors un bol de céréales alors qu’il s’en servait un. Jus d’orange pour l’enfant et café pour lui. Ils discutèrent pendant un moment avec que quelqu’un ne sonne à la porte. Comprenant que c’était son grand-père, Damien courut se changer dans sa chambre alors que son père allait ouvrir la porte. Henry se tenait bien droit avec sa cane dans une main devant lui. Les deux hommes se serrèrent la main comme ils le faisaient toujours alors que son fils revenait avec son sac à dos Spiderman. Xander vérifia que son fils avait tout avant de le laisser partir. Il les regarda partir avec un sourire avant de retourner rapidement finir son café pour prendre la route vers l’hôpital ou il bossait.

    Il arriva finalement au boulot avec sa mallette en main et en sifflant légèrement montrant à tous qu’il était de bonne humeur. Il était bien rare de le voir de mauvaise humeur même quand il se trouvait en instant de divorce. Il salua bon nombre du personnel qu’il croisait tous les jours alors qu’il se dirigeait vers on bureau. Xander ouvrit la porte et y déposa ces choses. Alors qu’il enfilait sa blouse blanche avec son nom dessus, une infirmière tapa à sa porte rapidement. Il savait que c’était son premier cas de la journée juste au son.

    « Oui? »

    « Une femme impliquée dans une collision à basse vitesse avec une voiture va arriver dans moins de deux minutes docteur. »

    « Bien, merci Carla. »


    Il accourut donc alors que l’ambulance amenait la blessée. Il se concentra sur l’occultation de la patiente alors qu’un des deux ambulanciers lui donnait les informations sur elle.

    « Femme dans la trentaine. Elle a été frappée par une voiture à faible vitesse et a perdu connaissance dès l’impact sans la reprendre par la suite. Aucun saignement important n’a été aperçu, mais possible d’une commotion cérébrale du à l’impacte et une fracture d’une épaule. »

    « Merci les gars, on prend la relève. Stella, trouve-moi le nom de la patiente. Clara, je veux qu’on me trouve une place au scan pour voir si elle n’a aucune fracture tout de suite. On se bouge tout le monde!»


    En peu de temps, tout le monde s’était activé. Xander avait occulté la femme et fut bien heureux de voir qu’elle n’avait aucune blessure grave. Très vite, elle fut envoyée au scan alors que sa vie n’était plus en danger. Il dut laisser les infirmières finirent avec elle, car on lui amenait deux blessés par balle sans même savoir que la femme qui venait de passé sous ces soins était celle qu’il avait aimée et aimait toujours depuis des années. Sans avoir son nom et avec les années qui avaient passé... Xander ne l’avait pas reconnu. Il s’occupa des deux hommes blessés. Heureusement, seulement un des deux hommes était plutôt gravement blessé. Il du recoudre le bras d’un et extraire une balle dans la jambe de l’autre. Une journée assez normale pour le médecin en somme. Enfin, c’est ce qu’il croyait. Alors que les deux hommes étaient amenés dans des chambres alors que Clara venait vers lui avec un dossier.

    « Nous avons mis la femme frappée par la voiture dans la chambre 412. Voici son dossier, Docteur Price. »

    « Merci Clara. »


    Il lui offrit un sourire alors qu’il partait en direction de la chambre le dossier en main. Il ne l’ouvrit qu’une fois passé la porte.

    « Bonjour! Je suis le Docteur Price et c’est moi qui prendrais soins de vous, mademoiselle… Luthrich... »

    Il se figea un instant en regardant le prénom associé à ce nom de famille. Maybel Luthrich… Il n’avait pas lu, vu et encore moins entendu parler de ce nom depuis des années maintenant. Il n’en revenait tout simplement pas qu’elle soit la patiente qu’il avait soignée quelques heures plutôt sans même la reconnaître. Elle avait tellement changé depuis la dernière fois qu’il s’était vu, lui aussi d’ailleurs. C’est ces yeux qui lui confirment le tout. Ces yeux d’un vert unique qui se plonge littéralement dans les siens. Xander avala difficilement un instant serrant les doigts sur le dossier qui se trouvait dans ces mains. Il réussit tout de même à garder un visage totalement impassible, professionnel.

    « Je…huh…Je peux retourner bosser, Docteur Price? »

    Xander toussa légèrement alors qu’il regardait avec attention les notes au dossier. Il ne la vit donc pas reprendre le collier sur la table.

    « Je suis désolée de vous dire que vous allez devoir prendre quelques jours de congé afin de vous remettre de votre commotion bien qu’elle soit légère. Je dois vous dire que vous risquez d’avoir des maux de tête, des étourdissements ou encore des nausées si vous ne prenez pas au sérieux le conseil de vous reposent. Je suis sûre que vous n’apprécierez pas devoir revenir faire un tour aux urgences de si tôt, Mademoiselle Luthrich. »

    IL avait parlé en la regardant à peine alors que son cœur hurlait rageusement sa douleur. Il avait totalement oublié à quel point Maybel lui avait fait du mal et il n’avait jamais imaginé qu’un jour ils se croiseraient de nouveau. Encore plus que cette rencontre lui ferait autant de mal après autant d’années.
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MessageSujet: Re: Do you remember me? -- Xander Do you remember me? -- Xander EmptyVen 14 Oct - 7:15


Sa voix est une musique chaude à ses oreilles. Une sorte de symphonie tendre malgré les accents antiseptiques, qu’elle entend. L’atmosphère est à couper au couteau dans la petite chambre, tendue, lourde. À coup sûr, il sait qui elle est. Elle, démone qui lui a brisé le cœur sans même un regard en arrière, celle qui a ri de son désespoir dans les ténèbres de l’abandon. C’est comme ça qu’il la voit. Elle peut le sentir dans la façon dont il s’adresse à elle, de la façon dont il hésite en prononçant son nom. D’une façon détachée aux tonalités glaciales, qui lui fait mal. Malgré le fait qu’il gardait un visage détaché, médical, ceux que gardent les professionnels devant leurs patients quand on leur annonce leur mort imminente. Ce visage impassible qu’elle adopte elle-même dans la plus part des moments de sa vie, pour se protéger des orages qui peuvent la toucher. Malgré la lame acérée qui s’était enfoncée dans son cœur lorsqu’elle l’avait vu, elle ne pouvait le quitter des yeux, à la façon d’un chevreuil pris dans les fars d’une voiture. Pendant une fraction de seconde, elle est Hécate, déesses menant les âmes emportées par la tempête dans le monde des morts et elle est également cette âme emportée par l’orage qui éclate dans les yeux du médecin.

Si elle est le croque-mitaine pour lui, terrible bestiole hantant ses rêves les plus sadiques avec des rires sinistres résonants dans l’enfer rougeoyant de cette douleur intarissable, il était, à ses yeux à elle, que synonyme de douleurs, de regrets et d’amertume. Le goût d’hémoglobine sur sa langue s’intensifia lorsqu’elle se mordit la lèvre avec une rage mal dissimulée. Elle, maître des mensonges et du contrôle, elle qui n’avait jamais flanché devant qui que ce soit en dix ans, la voilà qui semblait avoir du mal à garder le contrôle de ses émotions devant lui. Elle ressentait ce mélange virulent de colère, cette amie si particulière qui la suivait depuis si longtemps et de tristesse, cette reine des larmes qui ne la quittait jamais vraiment. Le doux-amer de son monde semble éclaté. Cet équilibre pourtant parfait depuis près de dix ans, voguant entre les eaux amères des ressentiments et des pertes et la douceur des souvenirs et des rêves d’enfants qui n’ont toujours pas éclaté. Son regard va et vient sur le corps du médecin, avec une réserve qui ne lui ressemble pas. Il a changé. Elle n’en était pas étonnée. Cela faisait dix ans. Dix longues années de regrets et de chutes. Elle avait du mal à s’y faire. Le revoir après tant de temps était comme si elle venait de recevoir un coup de poignard en plein cœur, que ses plaies qu’elle croyait cicatriser s’ouvraient de nouveau, béant et suintant. Maybel aurait imaginé cette rencontre autrement qu’elle dans un lit d’hôpital après une collision idiote avec un taxi. Autrement qu’elle, dans une robe d’hôpital empestant l’antiseptique, relié à une tonne de machines bipant et hurlant, sans parler de la perfusion dont l’aiguille s’encrait dans ses chairs en intruse. Son regard vert s’encre à cette aiguille avec une moue enfantine. Elle n’aimait pas les aiguilles, non qu’elle en ait peur, mais elle n’aimait pas savoir qu’un corps étranger dans sa chair. L’observer, c’est éviter ces yeux bleus qui ne semblent pas vraiment vouloir la voir.

« Je suis désolée de vous dire que vous allez devoir prendre quelques jours de congé afin de vous remettre de votre commotion bien qu’elle soit légère. Je dois vous dire que vous risquez d’avoir des maux de tête, des étourdissements ou encore des nausées si vous ne prenez pas au sérieux le conseil de vous reposent. Je suis sûre que vous n’apprécierez pas devoir revenir faire un tour aux urgences de si tôt, Mademoiselle Luthrich. »

Elle sursaute brutalement au son de sa voix. Un son auquel elle n’est plus vraiment habituée. Il n’avait plus la voix de petit garçon dont elle se souvenait, la voix de Xander avait été modifiée dans ses souvenirs se superposant à celle de son père ou de son frère. Elle lève les yeux vers lui, deux émeraudes brillantes de questionnement et de souffrances qui s’encrent dans des mers bleues aux mêmes lueurs lui semblait-il. Doucement, ses paroles se firent un chemin jusqu’à son cerveau embué et douloureux. Brides de paroles incohérentes dans son esprit sonné. Repos, maux de tête, Mademoiselle. D’instinct en entendant ce mot, Maybel chercha une lueur dorée à son doigt. Elle n’en trouva aucune. Ça ne voulait rien dire, bien sûr. Il était médecin, il ne devait pas porter de bijou pendant son quart de travail. Doucement, comme pour ne pas réveiller le dragon nommé douleur qui sommeillait dans son crâne, elle secoua légèrement la tête de gauche à droite.

« C’est impossible, Docteur »

Son ton était celui, trop travaillé, d’une femme qui n’en a rien à faire des conseils des autres, butée et marginale, dont les épreuves de la vie lui avait appris à ne se fier à personne d’autre qu’à elle-même. Mais elle savait qu’il n’était pas « les autres ». Il avait toujours été plus que ça. Il avait toujours été cet homme dont elle rêvait enfant dans son lit le soir quand elle imaginait le prince charmant sur son cheval blanc. Mais Maybel n’est pas de ceux qui peuvent se permettre de se la couler douce sur une plage pour observer le coucher de soleil. Elle avait une affaire important en cours, des trucs à régler, un marché à faire avec ce psychopathe qui avait tué huit adolescentes. Un tueur en série, comme les appelait les psychologues, ce qu’elle croyait qu’à demi, puisqu’elle-même était qualifiée de psychorigide par ces mêmes professionnels de la penser humain. La jeune femme passa une main dans ses boucles brunes et grimaça de douleur lorsque sa main entra en contact avec l’endroit où sa tête était entrée en contact avec la voiture. Là, au niveau du front, où sa peau virait déjà au violet.

« Je… Que s’est-il passé, exactement? »

Ses souvenirs étaient vagues, sans précision, seulement des flashes intenses de moments disparates. Son regard s’encra dans celui du médecin. Avec une lenteur démesurée, elle se redresse dans le lit, sans pour autant oser trop bouger. Sa tête lui faisait un mal de chien, les nausées étaient présentes bien que légère, elle était épuisée, mais ça passait toujours, ses doigts étaient glacés et elle était certaine que si elle se mettait debout, elle se ramasserait sur le sol avant même de comprendre qu’elle tombait.

« Je suis heureuse de te voir, Xander. Je sais que je… que je n’ai pas agit comme il le faillait… je sais que tu dois m’en vouloir… »

Elle ne put terminer sa phrase, elle ne savait pas quoi lui dire en fait. Elle eut un léger soupire, ne sachant quoi faire, quoi dire, comment agir. Elle finit par lever son bras perforé d’une aiguille vers lui, avec un sourire mal à l’aise, timide, artificiel.

« Vous pouvez me débarrasser de ça, docteur? »

Oui, elle repassait au vouvoiement, aux titres polis. Façon pour elle de se protéger contre la douleur sourde qui hurlait dans ses oreilles comme une promesse de souffrances encore plus atroces dans les heures qui suivront.

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MessageSujet: Re: Do you remember me? -- Xander Do you remember me? -- Xander EmptyLun 24 Oct - 3:14

    Après toutes ses années, tout ce temps à penser uniquement à elle, il la retrouvait dans son service complètement par hasard. Il ne savait pas trop ce qui était le pire. Qu’elle soit revenue à New York sans avoir pensé à savoir si lui était toujours ici ou de là revoir tout simplement. Mais Xander savait qu’il ne devait pas laisser leur passé en commun affecter son travail en ce qui concernait les soins qu’il devait lui procurer. Il était dur pour lui de rester si neutre… mais la colère qu’il avait au fond de lui tentait de remonter à la surface. Le médecin avait appris à l’arrêter, à ne pas la laisser le contrôler avec le temps et aujourd’hui face à elle, ces années d’apprentissages payaient grandement. Laisser une pointe trop personnelle alors qu’il se trouvait au travail avec elle pourrait lui être fatal. Il ne voulait pas faire d’éclat ici et surtout, plus que tout en fais, il ne voulait pas faire ou dire toutes ces choses qu’il avait si profondément ancré en lui alors qu’ils se revoyaient pour la première fois. Xander doutait même qu’ils étaient possibles pour eux de se revoir après ce jour. Il gardait les yeux sur son dossier sans vraiment lire les lignes de celui-ci. Xander ne pouvait ou plutôt ne voulait pas poser les yeux sur elle. Il ne pourrait s’en détacher par la suite, il le savait. Ces yeux verts l’avaient tourmenté tout comme son rire ou son sourire. Revoir chaque élément allait rouvrir tellement de plaies en lui qu’il aurait du mal à s’en remettre. Il ne pouvait pas ce le permettre, pas avec son fils et puis il n’était plus un pauvre adolescent follement amoureux aujourd’hui. Il était un homme qui pouvait être grandement fier de ce qu’il avait accompli dans sa vie. Il avait une carrière, un enfant incroyable et un appartement de rêve… D’accord son mariage avait été désastreux, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie!

    Ces yeux parcouraient doucement le dossier de sa patiente un moment, il devait le faire pour tous les patients généralement et avoir quelqu’un qu’il avait connu comme elle comme sa patiente était aussi déroutant que malsain d’une certaine manière. Il devait tout de même savoir si elle n’avait pas eu d’antécédent de commotion cérébrale graves ou autres blessures à la tête qui pourrait avec un nouveau choc être aggravé. Ce qu’il y lut ne lui plut pas du tout. Il aurait sans doute dû regarder le nom du patient avant de venir. Quelle mauvaise habitude de sa part de toujours se précipiter pour soigner les gens en regardant le dossier à la dernière minute. Xander serra doucement les doigts contre la planche sur laquelle se trouvait en tentant d’être le plus discret possible. Deux fois… deux fois… Il n’osait pas penser à plus loin. Il referma les pages rapidement revenant à sa propre analyse et se sentant soulagé de lire son écriture. Xander savait qu’il n’avait pas à être aussi en colère, peut-être même jaloux à cause de ce qu’il venait de lire. Cependant, il ne pouvait s’empêcher d’avoir une boule d’amertume grandir dans le fond de sa gorge. Il se répétait intérieurement de ne pas y faire attention, de mettre de côté son cœur pour pouvoir bien faire son boulot. Il garda les yeux baissés même s’il ne lisait plus et n’avait plus à le faire. Il préférait éviter tout contact avec ces yeux qui aurait sans doute pour effet de le déstabiliser comme ils le faisaient autrefois. Il parla donc de sa voix la plus professionnelle possible et ne laissa rien paraître. Une jeune infirmière de son service passa près de lui en posant doucement sa main sur son épaule et se pencha pour lui murmurer à son oreille.

    « Votre beau-père a appelé. Il va passer vous voir avant de rentrer avec votre fils. »

    « Merci Sarah. »


    Il lui rendit légèrement son sourire avant de tourner la tête vers Maybel. La jeune femme repartit alors. Sarah était gentille et ils avaient commencé leur service à peu près en même temps. Ils étaient donc devenus amis sans plus et puis de toute manière elle allait se marier avec un homme qui l’aimait à ce qu’il avait pu voir lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois.

    « C’est impossible, Docteur »

    Xander soupira. Il osa enfin faire quelques pas vers son lit n’appréciant pas de devoir argumenter avec elle. Il n’était cependant pas étonné de la voix avec laquelle elle lui avait répondu. Prenant un ton qu’il souhaitait plus sympathique sans trop espérer, Xander reprit la parole après avoir soupiré. Il avait levé les yeux, mais ne la regardait toujours pas.

    « Je suis désolé, mais vous risquez d’avoir du mal à travailler si vous ne prenez pas au moins une journée de repos. Si vous ne comptez pas le faire chez vous, je devrais vous garder jusqu’à demain. »

    Il la regardait en évitant le contact de ces yeux avec une précaution presque trop flagrante. Il se tenait à présent à environ un mètre d’elle. Xander tira un petit tabouret vers lui pour prendre place dessus. Il savait qu’il allait devoir passer plus que quelques minutes avec elle et dès sa phrase précédente, il avait aussi su qu’elle ne serait pas facile à garder tête reposée. Le médecin croisa les mains devant lui toujours avec son calme professionnel alors qu’elle parlait de nouveau.

    « Je… Que s’est-il passé, exactement? »

    Il baissa les yeux vers ces documents, puis les releva en recroisant les doigts afin de lui répondre calmement, platement même.

    « Vous avez été frappé par un taxi alors que vous traversiez une intersection. Comme je vous l’ai dit, vous n’avez rien de grave ce qui fait de vous une femme chanceuse. Il est rare de voir quelqu’un s’en sortir si bien après une collision avec un taxi à New York. »

    Il avait été quelque peu plus chaleureux sur la dernière remarque. Il avait apprit avec le temps que les patients préféraient parfois un médecin qui montrait plus un côté humain que professionnel. Xander avait du mal à montrer la première partie avec elle. Il la vit se redresser dans son lit en se disant que c’était une mauvaise idée de sa part. Il allait d’ailleurs lui dire quand leurs yeux se rencontrèrent finalement. Il avait baissé sa garde une seconde, qui lui avait été fatal. Une fois en contacte avec ces iris d’un vert éblouissant, Xander perdit ces mots tout simplement. Il la regarda un instant.

    « Je suis heureuse de te voir, Xander. Je sais que je… que je n’ai pas agit comme il le faillait… je sais que tu dois m’en vouloir… »

    Il sursauta violemment en entendant son nom ainsi que le tutoiement soudain venant d’elle. Xander détourna les yeux rapidement gênés de s’être fait finalement avoir par ces yeux qui avaient tellement hanté ces nuits comme ces jours. Des yeux qu’il retrouvait dès qu’il fermait les siens… enfin plus aujourd’hui… mais avant… il les voyait se moquer de lui et de sa douleur. Il lui arrivait encore d’avoir ces cauchemars après tout ce temps, mais bien moins fréquents et violents qu’avant. Xander haussa les épaules avec détachement.

    « Il y a longtemps que j’ai arrêté de vivre dans le passé. N’en parler ne me sert strictement à rien. »

    Sa voix est un peu mélancolique, mais pas le moins du monde méchant envers elle. Il entend son soupire alors qu’il regarde par-dessus son épaule des membres du personnels passés avec des patients dans le couloir. Ils sont seuls dans la petite salle depuis plusieurs minutes maintenant. Quand il ose la regarder de nouveau, elle a ce sourire timide, mal à l’aise, mais surtout artificiel.

    « Vous pouvez me débarrasser de ça, docteur? »

    Il se lève de son siège après quelques secondes de silence. Il sait qu’il doit maintenant l’examiner et l’idée d’entrer directement en contact avec elle l’effraie plus qu’il ne peut l’imaginer.

    « Je vais vous examiner et après on verra si on peut vous l’enlever, d’accord? »

    Il déroule le stéthoscope d’autour de son coup pour l’utilisé attendant sa réponse avant de faire quoi que se soit.
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