It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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A fool's paradise is a wise man's hell •• Nemesis

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MessageSujet: A fool's paradise is a wise man's hell •• Nemesis  A fool's paradise is a wise man's hell •• Nemesis EmptyMar 10 Mai - 13:43

 A fool's paradise is a wise man's hell •• Nemesis Tumblr_lklbqwU2kF1qbevbmo1_500
JACKMESIS « I never teach my pupils; I only attempt to provide the conditions in which they can learn. In youth we learn; in age we understand. Sometimes there are no words, no clever quotes to sum up what's happened that day. Sometimes, the day just... ends.»


Etudier à New York était supposé être un grand changement, une grande révélation, un nouveau départ pour moi. Au bout de 9 mois d’études, le verdict s’imposait à moi, aussi clair qu’agaçant : il n’y avait pas de retour à zéro. Je ne pouvais pas débarquer comme ça, faire ma vie et espérer que tout le monde en fasse de même sans se préoccuper de moi. Pourtant ce n’était pas faute de ne pas tout faire pour me fondre dans la masse. J’avais des copains, à défaut de les considérer comme des amis, je sortais, j’étudiais sérieusement, j’aurais pu passer pour mademoiselle tout le monde. Oui, j’aurais pu. Mais pour cela, il aurait fallu que je n’aie pas été une star éphémère de télé-réalité. Disons que ça n’aide pas. J’admettais volontiers regretter l’époque où la seule chose que je prévoyais était de savoir dans quelles auberges de jeunesse mes amis et moi allions dormir en faisant notre road-trip – car étant habituée à un certain confort, il était hors de question que je campe ailleurs que dans un matelas moelleux – et où on ne me dévisageait pas à tout bout de champ. Je sais, dit comme ça, j’ai l’air d’être risible, parce que peu de gens se plaindraient qu’on les dévisage ; mais si j’étais comme tout le monde je ne serais pas aussi marrante.

Certains jours, tout se passait sans trop de problèmes, quelques regards, quelques murmures, mais personne n’osait venir me parler et ça m’allait très bien comme cela. Ils devaient sûrement s’imaginer qu’ils m’avaient confondue avec quelqu’un d’autre et honnêtement je priais pour qu’ils y croient à fond. Et puis il y avait les autres jours, des jours comme aujourd’hui où tout allait de travers et où je réalisais que j’avais été stupide de penser que je pourrais un jour me fondre dans la masse. Ca avait commencé par une remarque acerbe de mon professeur d’histoire – élément essentiel de mon cursus de sciences politiques – qui m’avait rendu un devoir sur lequel j’avais passé toute la nuit, en constatant, pour reprendre ses mots, qu’on ne pouvait pas prétendre à des études supérieures lorsqu’on avait fait de la télé-réalité, le tout dit d’un ton mielleux, tandis que mes yeux avaient été accrochés par le somptueux 7 écrit au marqueur rouge et entouré à deux reprises. And don’t forget to have a good day Jack. Bien sûr tout le monde s’était mis à rire, bande de crétins. Probablement qu’ils devaient avoir passé même pas le tiers du temps que j’y avais consacré sur leur devoir, mais ici, comme parfait, c’était la loi de la jungle, si t’es pas contente, tu te casses. Mon avantage indéniable, c’était que je ne me laissais pas abattre. Alors je suis sortie triomphalement de mon cours, me faisant la promesse de décrocher le double de ma note au prochain devoir, même si je devais passer des nuits blanches entières dessus. Je pensais que mes malheurs s’arrêteraient là, humiliée une fois passe encore. Le coup de grâce, ça avait été dans l’un des nombreux couloirs de l'université, que j’avais emprunté pour me rendre à mon cours suivant. Une bande de mecs, que je ne connaissais pas, même pas de vue, qui à mon approche avaient éclaté d’un rire gras. J’avais décidé de ne pas y prêter attention, reste digne ma fille, mais ça c’était jusqu’à ce qu’ils m’appellent. Je ne retranscrirai pas les paroles mais pour résumer, de façon un peu plus élégante, ils m’avaient rappelée à quel point j’étais désirable à leurs yeux, et que oui, si c’était possible, passer une nuit en leur compagnie me comblerait de joie. Ce à quoi j’avais tout aussi élégamment répondu d’aller se faire foutre, bande de crétins, merci bien, avant de m’éloigner en gardant la tête aussi droite que possible. Au bout de neuf mois passés à me prendre ce genre de remarques à la figure, on aurait pu croire que je m’y étais habituée, mais non, on ne s’habitue jamais à la connerie des gens.

J’étais sur les nerfs. Deux humiliations en l’espace d’une heure et demi, c’était deux humiliations de trop. J’avais cours, mais j’avais aussi une profonde envie de tout envoyer valser. Alors j’envoyai tout valser, en allant me réfugier dans mon coin préféré. Central Park est un coin qui gagne à être connu, je ne le dirai jamais assez. Tout y est calme, paisible, verdoyant et il suffit que je trempe un pied dans l’eau tiède du lac pour que je décide qu’il ne valait pas la peine que je me préoccupe des autres. C’était une habitude qui remontait à loin, très loin en réalité. C’était ça d’avoir vécu toute sa vie à San Francisco, on en connaissait les meilleurs coins par cœur. Et en général, j’avais l’avantage sur les autres, qui eux n’avaient pas la même chance que moi d’avoir passé 18 ans là-bas, et je n’y trouvais personne susceptible de venir de m’agacer plus encore. Arrivée sur la rive, je fis ce que j’avais toujours l’habitude de faire, enlever mes chaussures – des Miu-Miu, cadeau de mon père pour mes 20 ans, somptueuses chaussures que je ne me privais jamais de porter, juste pour l’anecdote – les tremper dans l’eau, tiède donc, écouter mon ipod, et lancer des cailloux pour qu’ils fassent des ricochets sur le lac. Mais contrairement à d’habitude, mon agacement ne passait pas. A vrai dire, je m’énervai encore plus de ne pas réussir à faire un seul ricochet digne de ce nom, et puis je pensais à une chose, puis à une autre, et je me retrouvai dans le même état qu’à mon arrivée, ce qui était tout sauf le but initial. Je continuait à lancer des cailloux, lorsque tout d'un coup – avec la grande force que j'ai, notez la pointe d'ironie- l'un de mes lancer alla éclabousser une jeune demoiselle.

Les gens qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas m’exaspèrent. Est-ce qu’on me voit, moi, aller parler à la première fille en train de pleurer parce que son petit ami l’a trompée ? Non, et pourtant ce n’est pas par manque de curiosité, car j’adore les ragots – vestige de la télé-réalité, j’imagine. - Mais non, je ne me soucie pas d’eux, je fais comme s’ils n’existaient pas, mais pourtant, cette jeune femme me faisait de la peine, elle était trempée – pas tant que ça, mais bon - et il fallait bien que je lui fasse des excuses, ou au moins lui parler. Parce que oui, je n'aime pas faire des excuses, que ce soit au président de la république ou à l'homme le plus pauvre du monde, je ne ferait jamais d'excuses! Je m'avança vers elle, et lui dit « Es ce que ça va? » tout en espérant qu'elle ne le prenne pas mal et puis de toute façon, je m'en fichait, si elle n'était pas contente. Je n'était pas venue dans ce parc pour me faire des amies, mais pour me détendre tout de même!

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