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Reality is a simple thing. [Andrea]

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MessageSujet: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyLun 14 Déc - 12:14

Reality is a simple thing. [Andrea] 000ar210 Reality is a simple thing. [Andrea] 00411
Callioppée & Andrea


    Callioppée était plantée devant la porte de son frigo, grande ouverte, les yeux fixés sur le vide qu'il contenait. Comment avait-elle pu oublier de faire les courses ? Elle referma le réfrigérateur avec agacement et se laissa glisser le long de la porte de la cuisine, la tête dans les mains. Elle avait une migraine affreuse depuis hier soir qui résistait à tout les médicaments qu'elle avait pris et elle commençait à être à bout de force. Des milliers de pensées virevoltaient dans sa tête, des souvenirs lointains, des éclats de rire résonnaient dans sa tête. C'en était trop, il fallait qu'elle sorte de ces quatres murs. Rapidement, elle se releva & se rua dans sa chambre. Elle ouvrit ses tiroirs, enfila un jean, une jaquette jaune sur son petit haut blanc et son blouson. Avant de sortir, elle enfila une paire de baskets, attrapa son appareil photo puis elle disparut dans la cage d'escaliers. L'air glacial qui fouetta ses cheveux la fit sourire, chose qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps. Cela lui faisait un bien fou, c'était libérateur. En un instant, tout s'envola, ses millions de pensées, son mal de crâne et l'espace de quelques instants, elle eut l'impression que son coeur se libérait de ses chaînes pour la première fois depuis très longtemps.

    « Callie ! Toi ? Dehors ?! Je peux pas le croire »


    C'était ma soeur et à peine avait-elle prononcer ces mots que je me retrouvais déjà coincée dans l'étreinte de ses bras. Elle s'inquiétait pour moi je le savais mais je ne pouvais pas toujours faire semblant. Au moins aujourd'hui elle semblait fière de moi. Je lui adressais un sourire timide et elle embrassa ma joue.

    « Ou vas-tu comme ça ? »

    « Je ne sais pas trop peut-être vers ChinaTown. J'avais faim & j'avais besoin de prendre l'air. »

    « Tu veux que je vienne avec toi ? J'ai déjà mangé mais cela ne m'embête pas du tout tu sais ... »

    « Non ! Enfin je veux dire, je préfèrerais être seule. »


    Elle soupira. C'était la réponse que je lui donnais depuis la mort de nos parents. La solitude était devenue ma seule amie & je le savais. Pourtant c'était comme une addiction, je n'arrivais pas à m'en détacher. Cependant Lizzie afficha un sourire radieux.

    « J'imagine que le fait que tu sois dehors est déjà un assez grand pas comme ça. Profites de ta soirée, je passerais te voir demain ! »


    Puis elle entra dans un des immeubles de la rue. Ma soeur était si différente que moi, elle aimait être le centre de l'attention et elle paraissait toujours joyeuse & en pleine forme. Ce n'était pas mon cas & cela ne le serait peut-être jamais. Je continuais à avancer, l'idée de me rendre dans le quartier chinois me semblait de plus en plus séduisante. Au coin de la rue, je hélais un taxi et montais à l'intérieur. Il y faisait chaud et il y avait un léger parfum de lilas, c'était agréable.

    « Vous connaissez un bon traiteur à Chinatown ? »


    Le chauffeur me répondit par un signe de tête affirmatif & il démarra la voiture. New-York le soir était vraiment impressionnante. Tout ici était si immense, si démesuré mais étrangement cela me plaisait. J'y trouvais quelque chose de réconfortant comme si je n'étais pas seule dans ce monde. Il y avait tant de lieux que j'avais à découvrir, tant d'âmes que je pouvais apprendre à connaître. Je me calais bien au fond du siège et regardais défiler les avenues éclairées, quelques fois je prenais des photos en sortant ma tête par la fenêtre. La vitesse mêlée à l'air frais avait quelque chose de grisant. Soudain, la voiture s'arrêta dans une rue bondée de monde, avec des enseignes lumineuses partout et des centaines de magasins aux signes chinois. Chinatown. Je payais le chauffeur qui me montra un petit restaurant du doigt.

    L'endroit n'était vraiment pas très grand, il y avait quelques clients assis et une petite file devant le comptoir attendait de pouvoir commander. Je me plaçais à sa suite avant de me souvenir que je n'avais pas pris mon portemonnaie. Je jurais dans ma tête en me traitant de tout les noms et commençait à fouiller les poches de mon blouson à la recherche d'argent. Alors que je comptais mes petites pièces, un nouveau client entra dans le restaurant. Trop concentrée, je ne le regardais pas, je le sentis juste me frôler en se plaçant derrière moi. Sans vraiment réfléchir, je me retournais d'un seul coup. Nos regards se croisèrent et je me mis à rougir. Cet homme avait quelque chose de spécial. Je me retournais à nouveau d'un seul coup, troublée. Arrivée au devant de la file, je commandais un canard laqué mais au moment de tendre ma petite monnaie, dont je n'étais déjà pas très fière, ma main trembla quand je remarquais que l'homme avait ses yeux posés sur moi & je laissais tomber mes nombreuses pièces par terre. Toute la file se mit alors à soupirer bruyamment. Rouge de honte, je me baissais pour ramasser quand je sentis le jeune homme s'accroupir en même temps que moi. Je n'osais pas le regarder & je devais avoir l'air vraiment idiote, entrain de fixer le sol.


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MessageSujet: Re: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyMer 16 Déc - 20:07


    - Quelles sont les chances pour que tu me laisses t'offrir une voiture pour Noël ?
    - Inexistantes.
    - Avec le froid qui viens de tomber tu vas passer l'hivers à rentrer chez toi à pied ?
    - Il y à toujours les transports en commun.
    - Ou est-tu en ce moment même ?
    - ... Dans un taxi.
    - [rire] J'éspère que tu vas l'aimer en noir.
    - A plus, Papa.

    Le fil d'air qui s'échappa de mes lèvres à demi ouvertes en soupirant formèrent un petit cercle de buée sur la vitre par laquelle j'observais les pietons en grande tenue d'hivers se dépêcher de traverser la rue jusqu'à ce que mon instinct, sans doute, me force à observer le rétroviseur du conducteur dans lequel je put l'apperçevoir me sourire sarcastiquement. Le regard que je du lui lancer suffit pour qu'il reporte son attention sur la route et le feu qui venait de passer au vert en se raclant la gorge. Il avait du entendre la conversation que j'avais eu avec mon père, lequel me téléphonait 2 fois par ans, la première pour mon anniversaire, la deuxième pour noël. Cette année il voulais m'offrir une voiture alors que je n'en voulais pas, la perspective de conduire dans cette ville ne me réjouissant que moyennement. Après avoir pesé le pour et le contre, j'avais trouvé une utilité à la future voiture, sachant pertinament que mon père n'allait pas changer d'idée de cadeau. Je la prendrais pour les weekends, quand il me viendrais à l'idée de changer un peu d'air, et d'aller dans les hamptons, par exemple. Le reste de la semaine je redescendait toujours à pied, ou bien en transport selon la motivation. Aujourd'hui était une exception. Je n'avait pas vu l'hivers tomber aussi vite et je ne portait qu'une veste de mi-saison courte et fabriquée de tweet gris, et une paire de jean. Je ne m'étais rendu au travail que pour apporter un dossier urgent, je n'avait donc pas eu à enfiler un costume. Une chance. Quoi qu'il en soit en ressortant de la célèbre banque, le froid me mordit sans la moindre mise en garde et j'entendis un des nombreux chauffeurs au service de la banque et ses employés m'interpeller avec ironie. "Monsieur Anderson vas t'il changer d'avis et se laisser reconduire chez lui en voiture ?" j'avais cèdé et nous roulions depuis assez longtemps dans la grosse berline noire pour que je puisse apperçevoir les premières enseignes en chinois mandarin derrière les vitres teintées.

    - Arrêtez vous ici !
    - Je ne vous reconduit pas jusqu'à Tribeca ?
    - Non je dois passer prendre quelque chose chez le traiteur, merci beaucoup.
    - Tout le plaisir est pour moi. Aurevoir monsieur.
    - Au revoir.

    La porte claqua, la voiture s'éloignait doucement et je regrettait déjà son chauffage. Heureusement, le restaurant chinois où je souhaitait me rendre n'était qu'à deux blocs de là. Le bloc ou quelques semaines en arrière, je vivais encore avant de me faire jeter. Il paraît que je n'avais pas perdu au change, puisque je quittait un modeste trois pièces qui sentais le sushi en permanence pour un triplex de beaucoup trop (1150) de mètres carré un quartier plus loin. Je n'étais toujours pas convaincu.

    Je poussait la porte du petit traiteur et comme toujours, la musique, les couleurs et les senteurs me remontaient automatiquement le moral. C'était un des nombreux secrets bien gardé de New-York. Sur toute la longueur de la rue ou les restaurants chinois se rivalisaient de luxe pour attirer le client riche à la recherche d'exotisme à peine plus authentique qu'un sachet de ramen du supermarché, celui-ci ne payait certes pas de mine, mais c'était le meilleur dans toute la ville, si ce n'est de l'état.

    Je m'installait à l'arrière de la file d'attente alors fermée par une jeune femme dont je ne voyais pas le visage. Pourquoi est-ce que j'avais le regard baissé sur elle au moment où elle se retourna vers moi ? Je n'en ai aucune idée, mais nos regard se croisèrent et sans raisons j'en restait bloqué jusqu'à ce qu'une personne arrivée derrière moi me demande plus ou moins poliment d'avancer. Elle, s'était retournée depuis longtemps, surement ennuyée qu'un inconnu la dévisage comme je l'avais fait, et comme je continuait à le faire puisque je me rendit alors compte du rose qui colorait ses joues alors qu'elle essayait de payer pour une commande à laquelle je n'avais fait attention que par curiosité d'entendre sa voix.

    Un bon nombre de pièces glissèrent alors de ses mains pour s'échapper par terre et alors que la moitié du restaurant se moquait ou s'impatientait, j'eu pour réflexe de m'accroupir pour l'aider à récupérer son argent. Je levait la tête vers l'homme derrière moi, celui là même qui m'avait demander de "bouger" un peu plus tôt, alors qu'il y allait de son petit commentaire en suggérant que la prochaine fois, elle tente de payer par carte de crédit ou avec un billet. Ce manque de respect me mit hors de moi pendant un seconde mais je préférait l'aider elle plutôt que de donner un peu de mon temps à ce moins que rien. Je baissait alors le regard et je rencontrait encore son visage, alors qu'elle s'était aussi baisser pour ramasser l'argent, ce qu'elle faisait avec un empressement embarrassé et attendrissant. Au moment ou elle terminait de rassembler les pièces je n'avait pas fait grand chose. Il ne restait qu'un quarter à coté de mon pied et je devinait qu'elle n'oserait pas venir le chercher elle même. J'en récupérait alors la pièce et la tendit à son intention tout en me relevant. Sans un mot, ni même un sourire, conscient que je devait passer pour un malade.


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MessageSujet: Re: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyDim 20 Déc - 23:21

    Pourquoi fallait-il toujours que je me mette dans des situations compliquées ? Je semblais avoir un don pour ce genre de choses à défaut d'en avoir un pour quelque chose de vraiment utile. De plus, j'avais les mains qui tremblaient. Pourquoi me mettais-je dans cet état pour un regard ? J'étais ridicule, je me faisais sincèrement pitié. J'avais déjà ramassé toutes les pièces quand je me rendis compte que l'une d'elles était tombée à côté de son pied. Avant que mon cerveau ait pu faire circuler l'information dans le reste de mon corps, l'inconnu la prit entre ses doigts & me la tendit avant de se relever rapidement. Il ne souriait pas et semblait plutôt mal à l'aise lui aussi, il devait surement avoir pitié pour moi. Je devais passer pour une malade avec le comportement que j'avais eu. Je résistais à l'irrésistible envie de me frapper la tête & me relevais à mon tour, plus rouge & gênée que jamais, et donnait enfin ma monnaie au vendeur qui semblait plus ou moins soulagé de pouvoir faire avancer la file a nouveau. L'inconnu derrière moi, commanda avec une assurance qui frôlait l'indécence, sa voix était calme & posée. Elle était agréable à écouter. Je me perdais dans mes souvenirs en passant à la voix de ma mère, chantante & mélodieuse, une voix dont j'avais hérité moi aussi. Nous aurions du être chanteuses disait mon père, mais nous n'aimions jouer que pour nos oreilles seulement. C'était une des rares choses que je partageais avec ma mère, pour le reste, c'était ma soeur qui lui ressemblait plus que ce soit pour la couleur de ses cheveux ou pour sa façon de raisonner et de réagir. Je ne ressemblais également que très peu à mon père, j'avais un ou deux traits de caractère mais la ressemblance s'arrêtait la. Pourtant je ne m'étais jamais sentie à part, ils avaient toujours fais en sorte que je me sente bien. Et maintenant ils n'étaient plus la. Je ne pouvais presque plus me rappeler du sourire de ma mère. La vie est une chose si absurde, pensais-je. Ou peut-être l'avais-je murmurer car l'inconnu tourna sa tête vers moi, une expression intriguée sur le visage. Je lui accordais un léger sourire gêné sentant mon visage virer au rouge à nouveau. C'est ce moment que choisis le chinois pour me donner mon menu, je le gratifiais d'un sourire & soulagée, sortit de la boutique sans un regard en arrière.

    L'air frais m'aida à me remettre de mes émotions & je respirais à plein poumons. Le sachet plastique avait une chaleur rassurante & l'odeur qui s'en dégageait était appétissante. A la lueur des réverbères j'essayais d'apercevoir l'heure qu'il était quand soudain je me rendis compte que je n'avais pas dis merci. Je n'avais pas remercié l'inconnu pour m'avoir aidé. Je n'osais même pas penser à l'image de moi qu'il devait avoir, c'était affligeant. Il fallait que je m'éloigne au plus vite afin de ne pas le croiser quand il sortirait. A peine avais-je fait un pas que le sachet se déchira & que son contenu tomba sur le sol. Fourchette & couteau en plastique, sauce, etc. étaient éparpillés devant moi au moment ou l'inconnu ouvrait la porte pour sortir du traiteur. En me voyant me baissé pour ramasser mon repas, je le vis marquer un temps d'arrêt & l'expression sur son visage était un rien moqueuse, c'était en tout cas ce que je voyais. La situation devait surement être comique, il fallait qu'elle soit comique sinon je n'oserais plus jamais sortir de chez moi. Embarrassée, je lui tournais le dos en me rassurant sur le fait qu'il aurait bien vite oublié mon existence.

    De toutes les choses qui auraient pu arriver à ce moment, celle que je n'aurais jamais imaginé fut qu'il vienne à mon secours. Et pourtant il était la, accroupi en face de moi, la petite boite de sauce dans les mains. Au fur & à mesure qu'il me tendait les différentes choses tombées du sachet, je sentais que le rouge de mes joues disparaissaient. J'étais étonnée par sa gentillesse et sa considération. Une fois la boite du canard laqué ramassée, nous nous relevâmes en même temps. Le face à face était étrange, je ne savais pas quoi dire et comme souvent dans ces moments-là, je passais ma main dans mes cheveux.

    - Merci pour m'avoir aider dans la ..., je montrais le traiteur d'un geste de la main soudain incapable de trouver le mot. Et merci pour maintenant, c'est vraiment gentil.

    Pathétique. Je relevais les yeux vers lui en me demandant s'il allait partir sans rien dire en me laissant la avec ma solitude ou s'il allait dire quelque chose. Pour le moment, il semblait réfléchir, ses yeux posés sur moi.
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MessageSujet: Re: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyMar 22 Déc - 0:20

    Le contact, si on peux encore qualifier ce moment gênant comme tel, pris fin aussitôt qu'elle se retourna pour tendre le restant de sa monnaie au vendeur. Je ne semblais pourtant pas décidé à la laisser "partir" ou du moins, quitter mon champ de vision et il fallut qu'elle fasse un mouvement ample pour que mon regard se détourne, de peur qu'elle se rende compte que j'étais encore en train de l'observer et qu'elle commence à prendre peur ou quelque chose proche du malaise que provoque un inconnu qui insiste un peu trop. Je tournais brusquement la tête, donc, et faisais mine de regarder la sélection de plats à travers la vitre du comptoir en attendant qu'elle s'éloigne même si irraisonnablement je ne le voulais pas mais je tentais tout de même de me convaincre que ça allait "passer". Ca ne serait pas la première, ni dernière fois, qu'il m'arriverait de croiser quelqu'un dans un lieu public et d'être déchiré entre l'envie d'amorcer la conversation et la réserve, c'était intense le temps que ça durait et puis finalement, comme ni l'un ni l'autre ne ferait le premier pas, ça allait s'éloigner tout comme c'était entré de manière fracassante, ne laissant plus qu'un vague souvenir au goût amère.

    Voilà, s'en était déjà terminé puisqu'elle venait de récupérer sa commande et il me fallut un autre commentaire de la part de l'homme pressé derrière moi pour que je me rende compte que c'était à mon tour de passer. "Arrête donc de t'admirer dans la vitre et avance playboy", m'avait il dit. Ignorant cet homme décidément très peu sympathique j'avancais en me raclant la gorge et gratifiais le vendeur que je commençais à bien connaître d'un sourire assuré en échangeant les quelques salutations en chinois que j'avais assimilés en vivant dans le quartier. Je demandais ensuite la même chose que je prenais d'habitude et sachant que le plat prendrait quelques minutes à être préparé je me mettais sur le coté en sortant mon iPod de la poche de ma veste pour écouter un peu de musique et essayer de me détendre en mettant quelque chose de concret sur les sentiments peu réalistes qui m'avaient frappés sans vraiment prévenir.

    La liste des artistes défilait à toute vitesse sur l'écran tactile et je m'arrêtais à Erik Satie pour écouter un de mes morceaux de piano favoris, "Gnossiennes 5". Les mains dans les poches et les jambes croisés à attendre je regardais avec soulagement partir ce type qui était derrière moi dans la file avant de me questionner sur la mélancolie qui me gagnait peu à peu au fil des minutes. Je me sentais aussi mal que si ont m'avait enlevé quelque chose de vital et ce sentiment je ne le connaissais que trop bien pour l'avoir vécut durant l'intégralité de mes petites 24 années seulement en général cela n'arrivait pas sans raisons, il fallait que j'y pense pour me souvenir qu'il me manquait quelque chose et je doutais encore que le repas qu'une serveuse me tendait maintenant avec le sourire en soit la clé. Lui rendant son sourire j'attrapais le paquet qu'elle me tendait et saluais les employés avant de me diriger vers la sortie ou je marquais un temps d'arrêt pour poser mon repas sur une table libre et ajuster le col de ma veste en prévision du froid qui m'attendait dehors.

    J'avais eu raison et je ne pouvais que constater pendant quelques très courtes secondes que la température avait encore baissé pendant que nous étions à l'intérieur du restaurant et qu'en plus de cela, le vent s'était levé. "Nous" ?. Oui, elle était là juste devant moi alors que je quittais le petit chinois. Je me félicitais alors d'avoir fait un aussi bon travail sur moi même en me rendant compte que j'avais assez bien occulté cette rencontre pour qu'elle ne me revienne en tête qu'au moment ou je la vit lever les yeux sur moi et essayer de se dépêcher de ramasser ses affaires qui étaient tombées par terre. J'étais alors conscient d'avoir un sourire aux lèvres sans vraiment savoir pourquoi, peut être la surprise de la revoir si vite alors que je l'avais déjà imaginé perdue dans l'immensité de la ville, en tout cas j'étais loin de me moquer de sa maladresse, si jamais maladresse était la cause de sa situation présente, car au fond mon coeur se serrait de la même façon un peu idiote que lorsque qu'un enfant fait tomber sa boule de glace devant vos yeux et vous regarde avec les larmes au bord des siens, une innocence à vous frapper en plein dans le mille.

    Je ne réalisais pas que j'hésitais, comprenant parfaitement que si j'allais à sa rencontre une deuxième fois il ne me serais plus aussi facile de m'échapper, et voila que j'avais déjà enlevé les écouteur de mon iPod et que j'étais déjà en face d'elle et à sa hauteur pour l'aider à ramasser ses affaires. Tant que nous avions encore des choses à ramasser le silence n'était pas aussi gênant que lorsque nous nous étions relevés en même temps pour nous faire pleine face et je me maudissais intérieurement d'être faussement trop fasciné par les volutes d'air condensé qui sortaient de mes lèvres entres ouvertes pour trouver quelque chose à dire. Fort heureusement c'est elle qui prit la parole en premier et le vent glacé qui battait mon visage m'aida a réagir pour lui fournir une réponse.

    - Je vous en prie.

    C'était à peu prêt tout ce qu'il y avait à dire, il était temps de repartir chacun de notre coté avec nos plats à emporter et pourtant je ne bougeait pas, incapable le pire, de détourner mon regard du sien pour au moins ne pas l'embarrasser d'avantage. J'attendais sans doute qu'elle prenne les devant une fois de plus et me salue avant de s'éloigner mais elle semblait attendre elle aussi que je dise quelque chose de plus. C'est à ce moment qu'elle disparut complètement de ma vision alors que j'avais fermé les yeux, agressé par une nouvelle vague de vent qui cette fois apportait son lot de flocons de neige. Super. Il allait certainement falloir que je reconsidère sérieusement et surtout positivement l'offre de mon sénateur de père à m'offrir une voiture pour noël, peut être même une de ses grosses SUV indécemment grosse et luxueuses rien que pour être sur de pouvoir sortir de mon appartement, vu ce qu'il promettait de tomber...

    Seulement ce n'était pas vraiment l'endroit ni le moment de réfléchir à la proposition surtout que j'étais à pied, incapable de proposer de l'aide à la jeune femme qui était dans la même situation que moi et que j'avais par réflexe approché bien plus près que la distance de sécurité recommandée pour la protéger du vent avec ma veste autant qu'il était possible de le faire. Nous étions assez près de la route pour que je puisse voir un taxi ralentir en s'approchant de nous des fois que nous ayons besoin d'aide. Nous, pas vraiment mais elle, oui. Je la quittais alors quelques secondes pour m'approcher de la voiture et parler au conducteur qui avait baissé la vitre coté passager par lequel je lui donnait déjà un billet de 100 dollars pour la reconduire là où elle voulait. La transaction faite je pivotait sur le coté afin d'attraper la porte à l'arrière et l'ouvrir tout en faisant un grand signe à la demoiselle pour qu'elle vienne se mettre à l'abri, et pour qu'elle puisse rentrer chez elle tranquillement pendant que moi je serais en train de me détester en marchant vers Tribeca.


Dernière édition par Andrea Anderson le Lun 4 Jan - 16:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyMar 29 Déc - 0:39

    Le face à face était singulier, dépourvu de mots. Nous semblions tout les deux plongés dans d'intenses réflexions, et je n'arrivais pas à me défaire de son regard, d'un bleu-gris incroyable. Il ne laissait rien transparaitre de particulier mais il avait une profondeur telle que j'avais l'impression de m'y noyer. L'instant était plutôt gênant, aucun de nous deux ne savaient quoi ajouter et j'hésitais à me retourner et partir en courant. Cela me semblait une mauvaise idée du point de vue de la politesse mais au moins cela dissiperait peut-être la gêne qui commençait à me monter jusque dans la gorge.

    Autour de nous, je percevais les sons de la ville, bruyants. Les conversations des passants pressés, inquiets de la tournure du temps - il commençait à neiger à gros flocons, les voitures qui klaxonnaient et leurs moteurs vrombissant, les clochettes qui tintaient à chaque fois qu'un client entrait dans un restaurant. J'avais l'impression d'être déconnectée de l'instant comme si j'étais une simple spectatrice et non l'actrice de cette scène. Je n'avais aucune idée de mon texte, je restais à regarder et à attendre bêtement que quelque chose arrive. Je fus surprise de le voir fermer les yeux soudainement, il venait de rompre le contact qui s'était installé et je clignais plusieurs fois des yeux à mon tour, comme on le fait quand on se réveille d'un mauvais rêve. Je compris vite la raison de cette rupture, c'était le vent qui soufflait en rafale qui l'avait forcé à fermer les yeux. Pour ma part je lui faisais dos mais je pouvais sentir son souffle puissant s'infiltrer dans mon blouson et transpercer ma peau jusqu'à m'en faire frissonner. Il n'y avait que moi pour me vêtir d'un simple blouson un soir de décembre.

    Avant que j'ai eu le temps de le fermer afin d'empêcher un maximum d'air de passer, je vis l'inconnu se placer près de moi, me protégeant du vent de son manteau, ce qui bloqua mon geste. Je le dévisageais avec étonnement, je n'avais pas l'habitude que l'on se comporte de cette manière avec moi. Pour la plupart des autres garçons, j'étais la bonne copine, la fille cool, simple et sans chichis avec qui on aime bien trainer & même si je les intéressais, cela faisait bien longtemps que je n'avais plus eu droit à un geste de galanterie. Lorsque je me rendis compte que mon regard était beaucoup trop inssistant, je baissais la tête en priant qu'il n'ait rien remarqué. Cette rencontre était suffisamment humiliante pour moi sans qu'il me prenne encore pour une malade mentale ou quelque chose dans le genre.

    Du coin de l'oeil, je vis alors un taxi s'arrêter à côté de nous et soudain, le vent s'infiltra à nouveau dans tout mon corps. L'homme s'était éloigné pour se rapprocher de la voiture. Un sentiment d'humiliation fort s'empara alors de moi, il me laissait là, sans un regard en arrière, dans le froid pour monter dans la chaleur de l'habitacle du taxi ? C'était prévisible, j'aurais du m'y attendre. Pourquoi serait-il resté près de moi ou m'aurait-il même raccompagner chez moi ? Je ne signifiais rien pour lui, je n'étais qu'une pauvre inconnue maladroite. Alors que je m'apprêtais à m'enfuir en courant, comme l'envie m'en avait prise quelques minutes auparavant, je le vis ouvrir la portière en me faisant un signe d'entrer à l'intérieur. Le rouge me monta aux joues, décidément c'était une chance qu'il ne puisse pas lire dans mes pensées. Je passais la main dans mes cheveux, gênée et incertaine. Si je montais à l'intérieur en apprendrais-je plus sur lui ? Cet homme m'intriguait, il semblait plein de surprises. Je mordis ma lèvre inférieure et avançais de quelques pas, lui jetant un léger sourire au passage. Je montais alors dans le taxi et sentit que tout mon coeur se dégelait mais je ne me laissais pas le temps d'apprécier la chaleur ambiante et me déplaçais déjà sur le siège derrière le chauffeur afin de laisser le siège de droite à l'homme. Alors qu'il semblait esquisser un mouvement pour fermer la porte, il s'arrêta net. Oh. Je serrais mon poing. Il n'avait jamais eu l'intention de monter dans cette voiture avec moi, il s'était juste assuré que je puisse rentrer chez moi tranquillement. Quel gentleman. Cependant, l'envie d'en savoir plus sur lui brulait le bout de mes lèvres et je ne pus m'empêcher de lancer d'un ton mal assuré :

    - Vous ne voulez pas monter aussi ?

    J'espérais de toutes mes forces que je n'essuierait pas un refus. Je devais au moins connaitre son nom ou sinon j'avais l'impression que cette histoire allait me hanter pour le reste de mes jours.
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MessageSujet: Re: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyVen 1 Jan - 22:04

    Le vent continuait de souffler ses cristaux de glace sur moi et je faisais face à mon propre reflet dans la vitrine d'un commerce, tenant la porte de la voiture dans laquelle elle venait de monter, et j'étais tétanisé par un sentiment d'incertitude qui m'emplissait peu à peu, plus que par le froid bien concret qui envahissait Manhattan. J'avais pourtant conscience qu'il fallait que je bouge mais je me refusais à esquiver le mouvement par lequel la porte de ce fichu taxi allait se refermer, donnant par la même occasion le signal de départ au chauffeur. Incapable pourtant de figer la scène il me fallait trouver, et rapidement, un moyen de cristalliser ma nouvelle obsession dans mon avenir proche: la revoir. Pour n'importe quel autre homme le problème posé avait une solution simple, une alternative "oui" ou "non", encore fallait il que comme la plupart des audacieux je me soit senti capable de lui demander si elle voulait bien me laisser quelque chose, au moins son nom, me permettant de la retrouver plus tard. J'étais sans doute un peu timide, je m'étais surtout promis de pas me laisser entrainer...

    J'arrêtais la porte qui se refermait et je me retournais alors avec courage afin de me pencher vers elle, sans savoir si j'allais lui demander son prénom ou lui souhaiter une bonne soirée avant de m'éloigner mais une fois de plus, c'est elle qui prit les devants et je plissais alors les sourcils et mon visage se figeait dans cette expression énigmatique que tant de gens m'avaient déjà reproché de ne pas comprendre parce qu'elle leur donnait l'impression que j'avais mal. consciemment ou pas, elle avait décidée de me tirer vers le fond et il fallut que le chauffeur du taxi me demande si j'avais bientôt terminé pour que je me décide à répondre à sa question qui à mes oreilles, n'en étais pas une. Mes yeux accrochés à son regard innocemment intérogateur j'avais aussitôt compris que si j'avais jamais eu envie de me défiler face à cette offre suggérée, j'étais vaincu d'avance tant sa voix avait sur moi l'effet d'un électrochoc, me parcourant de plenitude. Ce n'étais même pas une demande, mais un ordre auquel l'espace d'une seconde ma présence sur cette planète avait pour unique but de lui obeir. J'avais peur, et la porte claqua.

    J'avais glissé sur le cuir de la plage arrière et le taxi avait quitté son emplacement avant même que ma ceinture soit bouclée. J'étais à présent très mal, conscient que si mon attitude me troublais moi même elle devait être proche de l'incompréhensible pour la jeune femme à coté de moi. Je n'osais d'ailleurs plus la regarder et alors que mon regard glissait comme à son habitude sur le décors de la ville qui défilait à toute vitesse derrière la vitre, le chauffeur pris sur lui de combler le silence embarrassant en élevant le volume de la radio qui passait un titre du nouvel album d'un de mes groupes favoris.

    Souffrant d'un trouble plutôt sérieux de l'inhibition latente j'entendais absolument tout, tout le temps, et mes mains se mirent à jouer en rythme sur la musique que la partie de mon cerveau définitivement incapable de faire abstraction de la moindre information se présentant à mes sens aiguisés analysait sans relâche. Je n'avais jamais été aussi convaincu de la raison pour laquelle j'étais dans ce taxi à ce moment même. De façon assez ironique même si mon esprit était toujours occupé par un million de choses en même temps, je me sentais généralement presque toujours "vide" sauf depuis que j'étais près d'elle, autant dire que c'était exclusif et récent. Sa présence prenait tellement de place, je lui accordait tellement plus d'attention que j'en avais jamais donné à quoi que ce soit d'autre depuis certainement toujours, que malgré ma tendance à fuir le sexe opposé comme le diable, je ne comptais pas me priver aussitôt d'une présence aussi agréable pour ne pas dire devenue indispensable.

    Comment allais-je expliquer à une inconnue que je n'avais sérieusement pas envie de la quitter aussi vite sans passer pour un malade mental, ou un pervers de première ? Je n'allais pas lui expliquer, tout simplement. Je tournais la tête vers elle et me mit à sourire sans véritable autre raison que d'essayer de lui paraître un peu plus sympathique et commencer par la politesse me parût une option sans prise de risques inconsidérés, sachant que j'allais tôt ou tard finir par en prendre, pliant sous le poids de mon subconscient sur lequel j'avais volontairement perdu tout contrôle quand je m'étais baissé pour l'aider dans la rue un peu plus tôt.

    - Andrea Anderson. Enchanté

    C'était court, mais ça servait son but, d'autant plus que mon sourire s'était élargit plus sincèrement au fur et à mesure que je surmontais mon appréhension pour plonger dans son regard. Cette fille avait quelque chose qui me donnait l'impression de ne parler qu'à moi, la partie rationnelle de mon cerveau me renseignant sur allure générale plutôt discrète, la partie irrationnelle me prévenant d'ors et déjà qu'il serait très dur voir impossible de retrouver quelqu'un capable de lui soutenir la comparaison. La panique me rattrapa alors très très vite à cette constatation et je brisais notre contact visuel pour me réfugier dans le décors à l'extérieur du taxi. Je levais la tête et me rendait compte que le taxi était stoppé à un feu de signalisation pile en face de l'immeuble dans lequel je louais mon appartement actuel. J'entendis alors la voix de la raison tenter de me hurler quelque chose du fin fond de là où j'étais en train de l'isoler. Mais je savais déjà...

    - Je descend ici.

    Obéissant à ma voix redevenue froide mais polie, le chauffeur se rangea sur le coté et je quittais ma ceinture de sécurité pour ouvrir la porte et poser un pied dehors. Je me retrouvais a nouveau dans la situation dans laquelle je voyais mon reflet dans la vitre du bâtiment, tenant la porte ouverte, comme si des avertissements ne cessaient de m'être envoyés ou du moins, je les voyais comme tel. Mon intention était bien plus dangereuse que de vulgairement vouloir ramener une fille chez moi. Je voulais inviter un fille dans mon espace personnel parce que j'étais convaincu qu'elle y avait sa place. C'était une telle certitude que je me jetais un regard déterminé avant de me repencher à la porte de la voiture.

    - Vous ne voulez pas monter aussi ?

    J'éspérais que le ton humoristique sur lequel j'avais réemployer la question qu'elle m'avais posé plus tôt allais m'éviter de passer pour un fou mais il y avait de forts risques pour que je me prenne un vent bien plus fort que celui qui soufflait dehors. Je levais alors la main qui tenait mon sac de nourriture à emporter à son intention et un sourire en coin et gêné au lèvre je tentais de lui expliquer que mes intentions n'étaient pas mauvaises ou que je ne tentais pas de l'attirer dans mes filets dans le but de me la taper ce soir comme un gros tocard de première, ce qui était d'autant plus difficile que je tentais de dissimuler mon incroyable attirance pour elle.




Dernière édition par Andrea Anderson le Dim 7 Fév - 22:19, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyDim 3 Jan - 8:44

    C'était étrange. Je me rendais soudain compte que du moment ou l'homme m'avait aidé à ramasser mes affaires devant le magasin chinois donc du moment ou un réel contact s'était établi, je n'avais plus une seule fois pensé à mes parents. Et pourtant, en temps normal, sauf lorsque je me retrouvais en présence de personnes comme Simone, je pensais constamment à eux. Cette constatation me laissa pensive pendant plusieurs longues secondes. C'était pour le moins ... intéressant et je me rendis compte d'à quel point cet homme me fascinait, je n'arrêtais pas de me demander ce que cachais ses yeux insondables et ce qu'il pouvait bien penser. Il devenait en plus d'un inconnu - une énigme et c'était comme si soudain, le seul but de ma vie était de résoudre cette énigme, de trouver la solution. Je sentais que cela risquait de devenir une obsession et je manquais de sursauter quand l'homme prit place à côté de moi, sans que je n'aie eu le temps de comprendre quoique ce soit, me sortant ainsi brutalement de mes pensées. Son odeur emplit alors tout l'habitacle du taxi qui démarra immédiatement et j'eus du mal à me concentrer sur la suite des évènements. Sans me jeter un seul regard, il tourna immédiatement son regard vers la vitre et un silence lourd et pesant s'installa. Le chauffeur eut alors l'obligeance de monter le son de la radio mais cela ne changea en rien le calme qui régnait dans la voiture, un silence de mort. Je ne savais pas quoi dire, j'avais peur de l'importuner ou qu'il ne me réponde tout simplement pas et je ne pouvais bien sur par lui expliquer qu'il me fascinait et que sa présence avait le don de m'apaiser et de me ... transporter. De toute façon que pouvais-je bien lui dire ? Me présenter ? Il n'en avait surement rien à faire. Lui demander son nom ? Cela risquait d'être trop indiscret. Tandis que je torturais mon cerveau avec des questions sans réponses qui encombraient par centaines mon esprit, je sentis le regard de l'inconnu se poser sur moi et je levais donc la tête par réflexe et curiosité. Je m'attendais surement à tout sauf à trouver un visage souriant. Mon cœur loupa alors quelques battements et j'eus l'impression que l'on opprimait mes poumons avec de l'acier. Son sourire avait quelque chose d'incertain comme si ce n'était pas quelque chose qu'il faisait souvent ou comme s'il n'était pas vraiment sur d'avoir voulu me sourire. C'est alors que sa voix retentit, me troublant encore un peu plus. Et il se présentait. Andrea Anderson. Le nom résonnait dans ma tête telle une mélodie dont l'on ne peut se défaire. J'étais tellement troublée que je n'eus même pas la présence d'esprit de faire pareil. C'était pourtant la moindre des choses ... Pourquoi donc ces mots ne sortait pas de ma gorge qui ne m'avait jamais paru aussi sèche ?

    Je bouillonnais intérieurement tandis que mon coeur n'avait toujours pas retrouvé son rythme normal et je savais qu'il ne le ferait pas tant que je serais en présence d'Andrea. L'inconnu avait maintenant une identité et il me semblait qu'il m'apparaissait maintenant différemment. Peut-être était-il soudain plus réel ? Sans aucune raison valable, je plongeais mon regard dans le sien à cet pensée avant de tourner fébrilement mes yeux vers la fenêtre, son sourire c'était élargi et je sentais que mon coeur ne tiendrait pas le choc longtemps. Soudain, sa voix résonna à nouveau dans l'habitacle, me rappelant que je n'avais toujours pas décliné mon identité ce qui avait soudainement peu d'importance après ce qu'il venait d'annoncer d'un ton poli mais froid : "Je descends ici.". Alors voila, c'était là que tout s'arrêtait ? Sans que je n'aie eu le temps de dire quoique ce soit ? Je n'étais pas prête à laisser mon nouveau but s'en aller de cette façon et je commençais à chercher activement un moyen de le retenir. Il fallait absolument que je découvre l'énigme. Mais avant que mon esprit, particulièrement lent ce soir, ne trouve une solution. J'entendis à nouveau sa voix qui avait cette fois, une petite touche d'humour qui me déstabilisa mais surement pas autant que la question qu'il me posait.

    Cet homme, que je venais de rencontrer dans des circonstances pour les moins particulières et humiliantes et qui était devenu sans que je ne le comprenne pourquoi une obsession et un certain besoin pour moi, venait-il sérieusement de m'inviter à descendre avec lui et même, à manger avec lui ? Je nageais en plein délire, ou plutôt en plein rêve. C'était inimaginable et alors qu'il était déjà dehors du taxi, penché vers la porte et attendant une réponse, je ne pus m'empêcher de lui adresser un sourire radieux. L'un de ses sourires que l'on ne contrôle pas et qui vienne du coeur. Sans plus réfléchir, je sortais à mon tour du taxi. Je n'avais jamais vécu une expérience aussi bizarre et cela ne me déplaisait pas, cela me donnait l'impression de vivre et une envie irrésistible de rire. Que m'arrivait-il ? Alors que le taxi partait déjà en sens inverse, nous étions à nouveau planté l'un en face de l'autre, lui me surplombant d'au moins deux têtes. Et je fis soudain la chose la plus censée que j'ai faite depuis le début de notre rencontre.

    - Callioppée Lenworth, lançais-je un peu brutalement en lui tendant une main incertaine.

    Certes ce n'était pas très adroit mais c'était déjà ça. A nouveau il m'offrit un magnifique sourire et j'eus la soudaine et étrange impression, que j'aurais été prête à le suivre n'importe ou. Nous étions d'ailleurs devant un immeuble de grand standing, immense. Etait-ce la qu'il m'emmenait ? Chez lui ? Je déglutis d'excitation. Le moment était unique et sous toute la pression accumulée je ne pus retenir un rire. La plupart des gens adoraient mon rire car il était doux et mélodieux mais cela avait fini par me donner des complexes moi qui aimait si peu que l'on me porte de l'attention ou que l'on me regarde. J'avais fini par arrêter de rire, c'était la première fois depuis longtemps que cela m'arrivait. Ne lui laissant pas le temps de réagir et soudain plus décontractée, ma question fusa.

    - Ou m'emmenez-vous ?

    Ca avait été dit sur un ton doux, un brin plaisantin ou du moins j'avais voulu le dire de cette façon. Après tout, si un étranger m'invitait à descendre d'un taxi avec lui, m'invitant à demi-mots à partager un repas avec lui, j'avais le droit de savoir ou il comptait m'emmener.
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MessageSujet: Re: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyLun 4 Jan - 14:36

    Je m'attendais à toutes les réponses de sa part, surtout négatives soit encore moins le magnifique sourire qui, si effectivement il y avait bien du vent dehors, me fit oublier l'espace d'un instant que le froid s'insinuait à travers les mailles de mon pull fin jusqu'à m'en donner la chaire de poule encore que je n'étais pas tout à fait convaincu que ce dernier point ai été provoqué par la température non plus. je du en paraître étonné, en fait agréablement surpris, et il me fallut quelques secondes pour reprendre pleinement possession de mes moyens lorsqu'après un court face à face qui devenait habituel chez nous, elle se présenta enfin à son tour en me tendant par la même occasion sa main de façon mal assurée. Mon regard perdu dans le sien un sourire en coin s'étira sur mes lèvres. Je ne voulais pas lui paraître mal poli, ni lui manquer de respect, mais mes mains à moi restèrent à leur place soit une dans la poche de ma veste, l'autre tendu vers la porte du taxi que je lançait assez fort pour qu'elle se referme en claquant. Je n'avait pas d'excuse valable, ou du moins aucune de rationnelle. Pour faire court j'étais tellement dépassé par mon attitude avec elle que je n'étais pas sûr de vouloir expérimenter les effets d'un contact physique prématuré, aussi platonique soit il aux yeux des autres.

    Callioppée. Un magnifique prénom qui évoquait chez moi les trésors de la Grèce Antique dont les récits dans leur langue originelle meublaient ma bibliothèque, mon favoris de toujours s'intitulant l'Iliade et L'Odyssée. Homer sont auteur avait justement pour Muse Calliopé dont le prénom signifiait "belle voix" et dont la signature vocale était tellement enchanteur qu'on lui attribuait la maternité des légendaires Sirènes dont le chant hypnotisait inexorablement les marins. Je n'allais pas tarder à me rendre compte que ma compagnie portait son prénom à merveille.

    Pour pousser un peu les limites de mon manque soudain de savoir vivre je lui tournais alors le dos et me dirigeais alors vers l'entrée de la Franklin Tower ou le portier nous ouvrit la porte en me saluant silencieusement d'un signe de la tête que je lui rendit immédiatement. Callioppée, toujours sur mes talons, partie alors d'un rire inattendu et discrètement, ou pas, je poussais un petit soupir hors de mes lèvres à demi closes et souriantes tout en baissant la tête pour y passer une main dans mes cheveux éternellement en bataille. J'étais de plus en plus convaincu qu'à terme cette fille allait m'achever, persuadé que j'avais frôlé un arrêt cardiaque provoqué par la mélodie surréelle de son rire amplifié par l'immensité du hall d'entrée de mon immeuble vide d'habitants ou de visiteurs à cette heure du soir. Tout en continuant de marcher j'avais tenté de reprendre un peu d'assurance et me tournais alors vers elle un air amusé sur le visage et il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que si je trouvais mon attirance fulgurante pour une inconnue délicieusement irraisonnable, elle ne semblait pas en penser moins de sa propre insouciance. Elle me demandait d'ailleurs sur le ton de la légèreté où je comptais l'emmener exactement et je m'étonnais qu'elle n'ai pas déjà compris que nous allions chez moi. Arrivés au bout du hall immense j'appelais un des quatre ascenseurs et restais silencieux le temps que l'un deux redescende et s'ouvre accompagné d'un tintement de clochette distinctivement charmant et discret.

    - Chez moi.

    Pas très fin comme réponse, mais terre à terre. Un autre jour de l'année, à une autre heure, je lui aurais peut être proposé d'aller s'assoir sur un des bancs d'un parc tout proche mais les choses s'étaient présentés, imposés, à moi de telle façon que je n'avais pas eu beaucoup de marge pour prendre ma décision. Je ne pouvais que me réjouir qu'elle accepte de me suivre alors qu'elle ne connaissait rien de moi et je lui fit donc signe de passer en premier pour entrer dans l'ascenseur avant que je lui emboite le pas en appuyant sur le bouton du dernier étage où se trouvait mon appartement. Pour ma part et sans surprise la montée se fit silencieusement mais douloureusement. D'un coté je tentais toujours de ne pas passer pour un félin à deux doigts de lui sauter dessus sans prévenir et de l'autre, toujours soucieux de faire bonne impression, j'étais rongé par l'appréhension à l'idée qu'elle découvre un appartement qui ne me correspondait que très peu surtout que je n'avais pas l'intention de l'endormir, ou l'effrayer, avec les raisons pour lesquelles je me retrouvait là.

    Mon ancien appartement, celui que j'avais à Chinatown il y a encore quelques semaines en arrière étais beaucoup plus modeste mais il respirait d'avantage mon goût pour l'Art que ce maudit Triplex décoré à profusion mais qui manquait cruellement de personnalité ou plus exactement de MA personnalité. Je détestais cet endroit mais j'apprenais à ne pas me plaindre de sa taille indécente histoire de ne pas passer pour un ingrat. J'élaborais alors un "plan". Ironiquement j'allais me voir dans l'obligation de la conduire directement au troisième et dernier étage qui constituait à lui seul l'endroit de l'appartement ou je vivais réellement en dehors de la cuisine, et qui était pleinement ouvert sur ma chambre. Au moins il y avait la haut ma bibliothèque et mon piano, et je me persuadais que si ce n'étais pas la preuve de goût absolu que d'emmener une fille chez soit pour la première fois directement dans sa chambre, la pièce serait plus chaleureuse et moins impressionnante que le salon multimédia du deuxième et son écran LCD de 108 pouces que je n'avait allumé qu'une fois pour profiter du son du home cinéma en glissant une simple copie audio du Requiem de Mozart dans le lecteur DVD.

    La porte de l'ascenseur s'ouvrit alors à nouveau et je prenais cette fois les devants pour aller ouvrir la porte qui si elle était plutôt sobre, cachait bien l'empleur de ce qui se trouvait derrière bien que la serrure en dise à elle seule assez long sur le genre d'habitation qui était malheureusement la mienne. Rien que le fait que je n'avais pas de voisins de palier alors que l'immeuble s'étendait en largeur sur des mètres à la limite de la perte de vue donnait a lui seul la puce à l'oreille de quelqu'un d'un temps soit peu observateur surtout si ce quelqu'un était une femme que je devinait curieuse d'en apprendre plus sur quelqu'un d'aussi peu démonstratif et bavard que moi. Je tapais le code de sécurité à six chiffres avant de faire glisser ma carte magnétique dans le lecteur. Reportant mon attention sur Calliopée un sourire embarrassé aux lèvres je désignais la porte d'un signe de la main et tentais de trouver une faible excuse pour justifier ce qu'elle était sur le point de découvrir mais je me ravisais à mi-chemin. Les images parlent d'elles même.

    - Alors...Bienvenue chez moi.

    J'abaissais la paume de ma main de façon déterminé sur la pognée pour ouvrir la porte et par la magie de la technologie la lumière s'alluma automatiquement sur l'appartement dévoilant le hall d'entrée dans lequel je m'empressais d'enlever mon manteau avant de m'occuper de celui de Callioppée pour déposer nos affaires dans le petit dressing à deux pas de là malgré mon envie de prendre un peu de temps pour sonder sa réaction. Désireux de ne pas trainer aux deux premiers étages je lui expliquais que nous allions monter et en tant que guide je passais devant dans un escalier dont l'escalade allait être tristement longue mais qui en valait la peine, le dernier étage ayant le mérite d'être plus accueillant que les autres puisqu'il ouvrait directement sur ma bibliothèque et mon piano a queue sur le fond naturel d'une vue imprenable sur New York et ses gratte ciel si distinctifs.

    Spoiler:

    En posant notre repas sur la petite table basse je me rendais alors compte que je n'avais plus d'excuses pour rester silencieux où alors j'allais transformer cette merveilleuse rencontre en un ennui mortel. Parler de la pluie et du beaux temps me semblait pourtant totalement exclu en raison des circonstances de notre rencontre. Je l'invitais donc à s'assoir sur l'un des canapé pour faire de même dans celui d'en face. Dépourvu de toute logique ou volonté propre, je restais immobile à la regarder dans les yeux dans le but de m'y perdre et j'agonisais en silence. La furie dont elle avait fait naître le foyer brulant dans ma poitrine attisé à chacune de mes respirations et me consumant sur place.

    En raison de mon triste passé de petit ami incapable de m'occuper d'une femme comme elle le mériterait malgré mes efforts, je m'étais promis de ne pas me laisser aller à une telle folie physique ou sentimentale histoire d'épargner le bûcher à un âme malchanceuse d'être tombé sur moi tout autant que ma pauvre personne qui souffrait aussi beaucoup au passage. Mais c'était compter sans Callioppée dont la personne défiait violemment les lois qui régissait mon univers dans lequel ma raison n'était de toute évidence plus autorisé à donner son avis. Je me retrouvais alors désemparé et pire, je consentait à ma propre perdition. J'en rigolais doucement et mes yeux quittèrent les siens à contre coeur pour se poser sur un sac de nourriture à emporter que j'entrepris de défaire habilement de mes doigts de pianiste pour en sortir la première boite et des baguettes prises dans un emballage de papier décoré de signes chinois qui se déchira lentement sous mes doigts a mesure que je formulais mentalement et avec soins les futurs propos que j'allais employer pour briser mon silence.

    Notre situation était invraisemblable, trop belle pour être vraie. J'avais reçut un coup de foudre et attrapé cet éclair sur lequel je glissait avec délice malgré les turbulences qui me ballottaient dans tout les sens et l'objet d'un désir pour lequel j'étais près à me brûler ne semblait même pas vouloir prendre la fuite, ce qui m'intriguais et stimulait mon imagination qui divaguait vers un hypothétique futur proche dans lequel je pourrais la toucher et faire passer un message auquel les mots ne rendraient jamais justice. Je tentais alors, en vain, de me calmer pour ne pas l'alarmer avec le rouge vif qui devait me monter aux joues. J'aurais voulu lire dans ses pensées, comprendre pour quelle raison elle m'avait suivi sans donner le moindre signe d'alarme. Etait elle simplement insouciante, téméraire. Avait-elle inscrit mon prénom sur sa liste des belles aventures dont l'espérance de vie ne dépassait pas le crépuscule parce que je lui plaisais un peu ou bien était elle également victime de la force de l'attraction qui semblait vouloir me destiner à rester près d'elle puisque, où que j'aille tout souffrait d'absence sans sa présence. Dans ce dernier cas je devais rester prudent et peser, mesurer, chacun de mes gestes et chacune de mes paroles. Je me connaissais trop bien, j'étais aiguisé à la perfection et j'allais m'en vouloir désespérément de la blesser un peu rapidement ou beaucoup à long terme. Car dans des circonstances aussi absurdes et enivrantes, perdre le contrôle était bien trop simple. Pour ne pas dire tentant...

    - Depuis tout à l'heure c'est un peu no limit. Puisqu'on à grillé en un temps records toutes les règles de la vie en société tu me permet de te tutoyer ? Est-ce que tu aimes la musique Callie ?!

    En voilà un sujet qui devait mettre tout le monde d'accord. Le petit surnom que je vennais de lui donner en revanche et même si je me doutais que j'étais loin d'être le premier à le lui donner, un peu moins et j'avais peur de la voir rougir en face de moi. embarrasser mon invitée étant la dernière de mes intentions. Mais si comme je l'avais prévu elle adhérait à l'appel universel de la musique, je pourrais toujours tenter de me rattraper plus tard en lui jouant quelque chose au piano. L'avantage de vivre sur trois étages aussi immenses, c'est de pouvoir y faire ce qu'on veux y compris jouer de la musique sans déranger les autres locataires de l'immeuble.
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MessageSujet: Re: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyDim 24 Jan - 1:28

    Je ne réalisais pas totalement à quel point la situation était ... abstraite. Etrange. Incroyable ou même irréelle. Imaginez un seul instant : vous vous promenez dans la rue, échangez quelques regards avec un inconnu & soudain décidez de vous rendre chez lui. C'était insensé mais je me sentais poussée par une force inconnue, violente & douce à la fois qui m'obligeais par un quelconque enchantement à suivre cet homme, à m'en rapprocher toujours plus. Ma soeur, d'un romantique affligeant me parlerait de Destin. Je n'y croyais pas, je ne croyais pas que nous étions destinés à faire telle ou telle chose, à rencontrer telle personne dans un lieu prédéfini. Cela sonnait bien trop juste pour être possible et envisageable. Je croyais uniquement à l'instant présent, à ce moment magique ou j'avais l'impression soudaine de ne plus être seule dans ce monde.

    Depuis ma plus tendre enfance, les gens me l'avaient répétés je n'étais pas une fille comme les autres. Je n'agissais pas comme les autres personnes agissaient, je faisais toujours les choses différemment de ce que l'on attendait de moi, sans le faire exprès bien sur. Et plus que tout, je n'agissais pas toujours comme une fille, ce qui ne me dérangeait pas moi mais qui m'avait valu de nombreuses remarques lors de ma scolarité. Je préférais d'ailleurs être en la présence d'hommes car je me sentais plus à l'aise avec eux, il y avait moins de problèmes, de jalousies et de discussions inutiles. Aujourd'hui encore il suffisait de jeter un coup d'oeil à mon cercle d'amis pour voir à quel point les filles étaient peu nombreuses. Et avec le temps, j'avais appris à accepter le fait que la plupart des garçons ne me regardent que comme une bonne copine, une fille amusante qui les comprend et avec qui tout est plus simple. Je n'en avais pas vraiment souffert car je tombais rarement amoureuse, cela avait du m'arriver véritablement deux fois dans ma vie, mais parfois, cela devenait pesant surtout que plus je grandissais, plus j'affirmais ma féminité.

    L'homme en face de moi n'était cependant pas en reste au niveau de l'étrangeté et de l'inattendu. Il semblait être entrain d'affronter un véritable déchirement intérieur. A un moment il m'invitait chez lui & à l'autre, il me tournait le dos sans même serrer la main que je lui tendait. Je rougis, gênée. Ce n'était peut-être pas très approprié. Incertaine je le suivit jusqu'à l'intérieur de l'immeuble et bien que mes pensées étaient accaparés par bien d'autres choses je ne pus omettre de remarquer à quel point l'intérieur tout comme l'extérieur était d'un très grand standing. Andrea - je frissonnais à la résonance de son nom dans ma tête, devait avoir des moyens. Cela n'avait absolument aucune importance pour moi mais cela faisait toujours plus d'informations récoltées sur son mystère.

    Malgré mon excitation et cette envie d'en savoir plus sur lui, je redoutais le moment ou nous allions nous retrouver tout deux enfermés dans l'ascenseur. J'espérais qu'il n'habitait pas trop haut ainsi la montée ne serait pas trop longue. Il me fit signe de passer devant et j'eus un très léger sourire. Ici encore, il montrait sa contradiction. Étais-je encore tombée sur un paradoxe comme je savais si bien les trouver ? Je gardais mon soupir pour moi en le voyant appuyé sur le numéro du dernier étage et me concentrait sur le magnifique habillage de l'ascenseur afin de ne pas me mettre à fixer son visage. C'était comme si j'étais constituée de fer & lui d'aimant, j'étais inexorablement attirée par lui & je devais lutter pour me tenir à une distance correcte ce qui devenait de plus en plus difficiles au fil des minutes qui s'écoulait. Juste avant qu'un son ne nous indique que nous étions arrivés, je jetais un coup d'œil rapide à son visage. Il semblait soucieux comme s'il redoutait quelque chose. Intriguée, je ne le quittais pas du regard quand bien même il m'avait tourné le dos pour se précipiter sur sa porte en bois. Sobre. Ce ne fut qu'au moment ou il l'ouvrit et ou il se retourna, me forçant ainsi à regarder ailleurs pour ne pas qu'il intercepte le fait que j'avais passé les dernières secondes à le fixer, que je remarquais qu'il n'avait pas de voisins. L'immeuble était pourtant immense et l'idée qui commençait à germer dans ma tête se confirma alors que mon regard tomba sur l'entrée du lieu, ouverte à ma vision à présent. A ma plus grande surprise, je réussis à ne pas afficher un quelconque étonnement une fois que la lumière se fut allumée, je ne marquais aucun temps d'arrêt, aucun son ne sortit de ma bouche, rien. Je fis comme si j'avais l'habitude alors que dans mon fort intérieur, j'étais ébahie. Jamais de ma vie je n'avais vu un appartement pareil. Je ne savais pas très bien si je l'enviais d'habiter dans ce lieu & en même temps, j'étais quelque peu déçue. Je ne m'imaginais pas ça, je n'imaginais pas un lieu comme celui-ci pour un homme comme lui.

    Je tressaillis alors qu'il m'aida à enlever mon manteau. Il n'y eut aucun contact physique mais rien que de penser que cela aurait pu avoir lieu, une pointe d'adrénaline avait envahi ma poitrine. Sans m'attarder, je le suivis dans les escaliers. Il y avait trois étages, je n'en revenais pas. Parvenus en haut, mon souffle se coupa. La vision qui s'offrait à moi ne me déçu pas cette fois, elle était à la hauteur de l'homme et de la rencontre, magnifique et effrayante à la fois. Je passais la main dans mes cheveux bruns. Tout cela commençait à me dépasser, j'avais l'impression d'être à deux doigts de la noyade, perdue dans les émotions fortes qui me tiraillait. C'était un sentiment violent mais agréable à la fois. J'avais l'impression de me retrouver dans une autre dimension, une dimension ou il n'y avait que lui, moi et son incroyable appartement. Une dimension ou nos actes irraisonnés auraient retrouvé la raison, une dimension qui expliquerait le fait qu'à chaque moment qui passait j'avais une envie maladive d'en apprendre plus sur cet énigme qu'il constituait à mes yeux & accessoirement, de me jeter sur lui. Je devais me rendre à l'évidence, parmi le tourbillon de pensées qui m'accablaient, une était plus forte que les autres : j'avais envie de lui plaire.

    Sa voix me sortit alors de ma torpeur, m'invitant à m'asseoir sur ses canapés blancs. Plus très sure de ce que je faisais, ni de pouvoir faire la part entre rêves et réalités, je m'exécutais. Il sembla alors vouloir m'achever en plongeant son regard doux et profond dans le mien. Je n'eus même pas la force, ni l'envie de baisser le regard, de ciller. Je me perdais dans leur éclat bleuté sublimé de gris qui m'emmenait dans un autre univers, renforçant mon idée que tout ceci faisait parti d'une autre dimension dans laquelle il ne cessait de m'attirer jusqu'à ce que je ne sois plus jamais capable d'en ressortir. Les battements de mon cœur semblaient s'accélérer toujours un peu plus et je me demandais dans un état de demi-conscience, s'il n'exploserait pas bientôt, libérant ainsi un artifices d'émotions complexes.

    A nouveau, ce fut lui qui rompu le contact et je baissais moi aussi le regard, dans un état que je ne pouvais décemment plus qualifier de "troublée", ça allait bien plus loin que ça. J'entendis le bruit du plastique que l'on déchire et je commençais à sentir le stress monter. Nous ne pouvions pas passer la soirée à nous observer - je ne tiendrais pas le coup, le dialogue allait devoir se faire, naturellement ou pas et je priais pour qu'il ait déjà une idée de ce dont nous pourrions parler car j'étais pour ma part si tétanisée que je ne pouvais penser à rien de concret.

    Je me demandais alors, pour la toute première fois depuis sa proposition, pourquoi avait-il eu l'idée de m'inviter ? D'une façon d'être ou j'avais pris l'habitude avec le temps de toujours minimiser mon importance et celle que j'avais dans la vie des gens ainsi que l'influence que j'avais sur ceux-ci, je ne pouvais pas croire que je l'intéressais réellement. Il y avait-il quelque chose en moi qui l'avait intrigué ? Ou voulait-il tout simplement me mettre dans son lit car je lui plaisais un peu ? Toutes ces choses étaient si loin de moi que j'arrivais difficilement à les formuler dans mon esprit. Pourtant il y avait bien une raison qui l'avait rendu à m'inviter chez lui, tout comme cette force, cette attraction terrestre, qui me poussait moi à avoir accepté. Je commençais à avoir de plus en plus chaud et remontais les manches de ma jaquette en me demandant si je serais toujours vivante à la fin de la soirée ou si il allait me vider du peu de raison qu'il me restait. Je déglutis avec difficultés, toujours empêtrée dans mon raisonnement sans fin qui me donnait plus l'impression d'être une torture pour mon esprit, lorsque sa voix s'éleva et qu'à nouveau je fus happer. L'espace de quelques secondes, la seule chose que j'étais capable de faire était d'écouter sa voix comme si cela avait été le but ultime de ma vie. Il n'y avait soudain plus rien d'autre, plus aucune pensée, ni envie, juste le timbre de sa voix qui résonnait avec délice à mes oreilles.

    Je ne compris pas tout de suite ce qu'il me disait comme si les mots à défaut de sa voix, n'était pas entrés dans mon cerveau. Il avait parlé vite comme si lui aussi, quelque part, il était gêné mais ce n'était pas ça qui gênait ma compréhension c'était plutôt le reste des événements, tout ce qui c'était passé avant ces quelques phrases. Je me concentrais immédiatement sur ses paroles et mes joues se couvrirent de rouge quand je réalisais par quel petit nom il m'avait appelée. Il avait du le faire sans réfléchir, mais tout de suite je sentis la pression s'envoler de mes épaules, il venait d'instaurer une sorte d'intimité réconfortante et rassurante. Je me sentais libérée des lourdes chaînes de la convenance et levais la tête vers lui avec un immense sourire. Lorsque j'allais mal, j'avais tendance à tout garder pour moi mais quand je me sentais bien, je n'arrivais que très rarement à réfréner mes élans. Cependant je ne pris pas la peine de regretter ce que je venais de faire et me concentrais sur la réponse. Était-ce le hasard qu'il me parle de musique ? Un moyen de me tester ? Je me contrais à essayer de réfléchir le moins possible pour que ma réponse sonne le plus naturellement possible.

    - Lorsque j'entends le mot "musique", je ne peux m'empêcher de penser aux rues de Londres, ma ville natale, et à mes parents. Alors oui, je pense que l'on peut dire que j'aime ça, lançais-je d'une seule traite quelque peu mal articulée.

    Quelle idiote. Pourquoi m'étais-je sentie obligée de donner ce genre de détails ? Au moins, il pouvait s'apercevoir que je ne donnais pas le genre de réponse que l'on pouvait s'attendre à recevoir mais je ne voulais pas qu'il regrette son choix de m'avoir fait venir chez lui. Je ne voulais pas l'ennuyer et je redoutais ce qu'il pouvait penser de moi. Je me raclais la gorge après cette tirade, mon regard posé sur la table basse. Il fallait que je dise quelque chose, je ne pouvais pas en rester là. Et puis dans le fond, je voulais le découvrir lui alors surement que pour cela, je devais m'ouvrir à lui. Car moi, les petits détails de sa vie même insignifiants, je mourrais d'envie de les connaitre.

    - Je joue de plusieurs instruments comme la guitare ou le piano & je chante aussi. Et vous ? Je veux dire, et toi ? Quel est ton rapport à la musique ?

    Je me sentais pathétique et j'avais peur d'avoir déjà amorcer les dernière paroles de cette conversation. Nerveusement je tripotais les bagues que j'avais aux doigts, espérant de tout mon cœur que je ne venais pas de briser ce lien si spécial qui était entrain de s'installer entre nous.
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MessageSujet: Re: Reality is a simple thing. [Andrea] Reality is a simple thing. [Andrea] EmptyDim 7 Fév - 22:18

Spoiler:

    Je baissais alors les yeux sur mon repas en tripotant la nourriture du bout de mes baguettes chinoises, un faible sourire se dessinait alors sur mes lèvres et le temps que je trouve l'approche idéale pour lui expliquer ce que la musique représentait pour moi, je lui avait certainement laissé le temps de se rendre compte que malgré l'apparente banalité du sujet, avec moi rien ne semblait prendre une tournure anodine. En effet, mis à part quelques rares exceptions la plupart des gens écoutent de la musique aussi souvent qu'ils le peuvent en 24 heures et ce, consciemment ou non, pour combler un manque affectif plus ou moins profond en mettant tout simplement des paroles ou plus concrètement des sons sur leur sentiments bien abstraits. Pour moi c'était la même chose mais mon attirance pour la musique était belle et bien scientifiquement physique. De rapport avec la musique, tel qu'elle me le demandait, je n'en avait aucuns. Un "rapport" sous entend une relation entre deux choses distinctes, hors, je ne me dissociais pas de la musique tout simplement. La musique était une extension de moi, ou vice versa, ce dernier point n'étant pas encore tout à fait déterminé. Comment le lui expliquer sans fausse modestie ou trop d'arrogance, alors que ce détail certes loin d'être classé secret défense était un trait de ma personne que beaucoup ignorent encore, jusqu'à mes propres parents. J'allais devoir me lancer dans une sorte de monologue inédit, tout comme mon actuel désir de laisser entrer une personne dans l'intimité la plus proche de mon coeur et bien plus effrayante qu'une proximité physique qu'une partie en veille de mon cerveau semblait arrêter de considérer comme obsessionnelle, mais que je n'oubliait pas complètement.

    J'ai ce qu'on appelle l'oreille absolue c'est hm...un phénomène avec lequel tu n'es peut être pas familière et je ne veux pas entrer dans des détails techniques pas très excitants, disons simplement pour prendre un exemple, que lorsque tu me parles je pourrais prendre une feuille de musique et retranscrire le son de ta voix et ses variation tout au long d'une phrase en notes de musique sur une portée avec une exactitude parfaite. Tout les sons ont une fréquence associable à une note de musique et ma perception de ces fréquence est plus développée que les autres. C'est un avantage de taille mais ca ne m'épargne pas le travail technique pour maîtriser un instrument, bien que la encore j'ai quelques...facilités. Quoi qu'il en soit ta voix est très...

    Je m'aretais pour chercher le mot de vocabulaire exact qui pourrait rendre justice à la voix de Callioppée qui, comme je l'avais découvert plus tôt, portait son nom à merveille, mais je me rendais une fois de plus rapidement compte que chaque combinaison de superlatif, adjectif qui me venais à l'esprit sonnait comme un piano désaccordé. Ca ne serait jamais assez parfait, surtout pour décrire quelque chose d'aussi abstrait que des sons et alors que mon esprit s'accomodait faute de mieux d'à "couper le souffle", je terminais ma phrase par quelque chose d'un peu plus modéré, toujours aussi soucieux de ne pas passer pour quelqu'un d'un peu trop enthousiaste en sa compagnie.

    Particulièrement mélodieuse.

    je alors cru bon de porter un bout de nourriture à ma bouche, mauvaise idée puisque je savais dors et déjà que j'allais devoir lutter pour l'avaler. Tout en essayant de ne pas avoir l'air d'être sur le point de m'étouffer je m'intérogeais sur le fait de l'avoir emmener ici. J'avais sut dès le début qu'il y avait chez cette fille tout ce que j'essayais de fuir et pourtant j'avais consciemment foncé dedans et plus je me débattais avec quelque chose contre lequel je ne pouvais pas lutter plus je me rendais compte que ce n'étais pas une question d'avoir sous estimer l'impact qu'elle pourrait avoir pour moi mais bel et bien que je ne décidais plus de rien, un concept avec lequel je n'étais à la fois pas d'accord mais auquel je n'aurait néanmoins pas trop de mal a succomber, puisque par la force des choses je ne désirais que ça. J'allais devoir d'une façon où d'une autre embrasser pleinement cette contradiction douce amère sur laquelle je continuait de voguer sans le moindre contrôle sur le sens du vent.

    Appréhendant donc un futur dans lequel je refusais de l'y voir absente je commençais alors a me sentir très mal. Mon corp, mon âme, et même ma raison qui brillait à l'instant par son absence, me poussaient vers elle, mais il me restais assez de volonté pour refuser de succomber aux appels de la sirène. Froideur, et distance, les seuls mots d'ordres pouvant me sortir momentanément d'une situation dont je ne voulais pas, une situation ou je ne voulais qu'elle.

    Incapable de m'éloigner d'elle mais refusant l'évidence a laquelle j'essayais pitoyablement et sans aucune chance de succès de me soustraire, je m'étais relevé de mon siège bien décidé à abandonner un repas auquel je ne serais de toute façon jamais arrivé à bout. Mon silence soudain, et le mouvement tout aussi brusque par lequel je m'étais levé, j'en avais conscience, ne devait pas jouer en ma faveur dans l'esprit de Calliopée et pourtant je devais m'éloigner concrètement, physiquement d'elle le plus vite possible sous peine de ne plus être tout à faire capable de répondre de mes actes. Je n'allais cependant ni la mettre à la porte, ni la laisser seule dans la pièce. Comme une bouffée d'oxygène l'évidence s'imposa à moi sans trop de peine et je me dirigeais alors vers le grand piano. Mon piano, qui ironiquement, alors que j'allais jouer devant elle, n'étais pas parfaitement accordé. Mais je savais que j'étais un des rares à le savoir avec certitude.

    Je ne savais d'habitude jamais à l'avance ce que j'allais jouer mais j'avais dors et déjà choisit de ne pas faire dans le mélodramatique gommeux correspondant de façon bien affligeante à mon humeur ou son inverse portant à croire que j'étais en train de tenter de charmer la demoiselle en exposant mes talents de pianiste de façon grandiloquente. J'étais en train de me renfermer dans une bulle expansible ou je me sentais assez en sécurité pour l'inviter à me rejoindre, plus confortable qu'une conversation à laquelle je me montrais bien maladroit.



    La pièce que j'avais commencé à jouer machinalement apportait certes une touche de vague à l'âme mais n'était pas pour le moins positive et étais par conséquent la plus qualifiée de mon répertoire habituel pour plaire à quelqu'un d'autre que moi. Malgré cette attention, en laissant mes doigts éffleurer les touches d'ivoires j'étais en fait loin de jouer pour elle particulièrement, trop effrayé par ma capacité à ressentir la musique dans ses moindres variations et donc de l'extra lucidité avec laquelle je pourrais rendre compte de la réalité de ce que je ressentais pour elle à travers l'instrument.

    C'est donc volontairement, en suivant ma nouvelle ligne de conduire et par conséquent avec la froideur propre à l'étudiant mal assuré que les notes emplissaient la pièce où nous nous trouvions. Et, si jamais elle était assez sensible à la musique pour remarquer la médiocrité de mon jeu, à ce stade d'incohérence je préférais encore qu'elle me définisse comme un piètre musicien plutôt que de révéler avec splendeur l'intensité avec laquelle j'étais troublé ce soir là.

    Le morceau prit fin bien plus rapidement que ce j'aurais voulut et si d'ordinaire je pouvais passer des heures à jouer sans pour autant m'en rendre compte, la froideur que je m'appliquais à mettre dans mon jeu m'empêchait d'apprécier ce moment que j'avais espéré libérateur. C'était donc pire que ce que je pensais, il n'y avait donc rien capable d'égaler la présence de Callie, même pas la musique. Je me levais et refroidit comme j'avais cherché à le faire, me dirigeait vers la commande du chauffage de l'appartement pour monter un peu la température, des fois que la chaleur artificielle ai un quelconque impact positif sur mon comportement. Quand je revenais à Callioppée je m'essayais à un vague sourire se voulant rassurant et...encourageant ?

    Tu veux l'essayer ? Le piano ?
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Reality is a simple thing. [Andrea]

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