It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV]

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MessageSujet: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptySam 6 Fév - 12:40

C’était dans un état de panique total que Meredith avait fait le chemin qui séparait la galerie d’art de l’hôpital. Elle avait manqué de piquer une crise de nerfs les deux fois que la circulation s’était ralentie, son cœur battait à une vitesse folle et sa respiration saccadée ne semblait plus pouvoir redevenir normale. Dans la tête de la jeune femme défilait une multitude de possibilité allant de la plus banale à la plus tragiques. L’interlocutrice qu’elle avait eu au téléphone ne lui avait pas indiqué le niveau de gravité dans lequel se trouvait Mark. Cette dernière lui avait simplement indiqué d’une voix posée qu’elle devait venir le plus tôt possible. A la panique normalement provoquée par une situation de ce type venait s’ajouter une douloureuse et effrayante sensation de déjà vu pour Meredith. Il y avait 5 ans elle avait foncé vers ce même hôpital pour se rendre auprès de sa mère. Elle avait reçu le même appel que pour Mark. Elle devait se rendre à l’hôpital sa mère ayant eu un accident de la circulation. Il n’y avait eu, cette fois là également, aucun détails supplémentaires. Ce n’était qu’une fois sur place qu’on lui avait annoncé l’état plus que critique de sa mère qui était morte quelques jours plus tard. De ce fait Meredith ne pouvait s’empêcher de craindre le pire plutôt que le meilleur et cela la terrifiait. Elle sentait que sa vie pouvait être sur le point de basculer à nouveau. Le décès de sa mère l’avait grandement bouleversée et ce même si elles n’entretenaient pas des relations chaleureuses alors si Mark venait à disparaitre elle ne savait pas comment elle pourrais gérer la situation. Toute sa vie en serait affectée…On lui reprendrait Alyssa pour la confier à sa mère et elle perdrait définitivement tout se qui faisait son bonheur depuis quelques années.

Une fois dans le hall de l’hôpital la jeune femme se précipita au bureau d’accueil, retenant à grande peine ses larmes, afin de faire savoir qu’on l’avait appelé pour lui demander de venir de toute urgence. Au bout de quelques secondes qui parurent durer des heures à la jeune femme on l’envoya dans le service de réanimation. Les jambes tremblantes Meredith se dirigea vers l’ascenseur afin d’accéder au 5ème étage. Lorsque les portes s’ouvrirent, elle eu de nouveau la sensation de faire un bond dans le passé. Elle avait tant prier pour ne plus mettre les pieds ici…et pourtant elle s’y trouvait bel et bien. Meredith alpaga une infirmière qui passait devant elle pour plus d’information concernant son frère. L’infirmière, une petite femme rondelette avait un visage doux la dirigea vers une salle d’attente en lui promettant que le docteur allait bientôt venir lui parler et l’informer clairement de la situation. Bien évidemment cela ne suffisait pas à Meredith qui voulait savoir immédiatement si son frère était encore en vie.

- Vous êtes en réanimation, répondit d’une voix douce l’infirmière qui ne prenait pas ombrage du ton colérique de la demoiselle étant habitué à ce genre de réaction chez les familles des patients. Pas à la morgue. Calmez vous un peu et respirer lentement vous allez avoir un malaise sinon. Je vais chercher le docteur.

Sur ce elle laissa Meredith dans la salle qui n’eu d’autre choix que de se laisser tomber sur une chaise blanche comme un linge. Elle avait la désagréable impression de n’être qu’une spectatrice de sa vie. Il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour changer les choses et cela la rendait dingue elle qui aimait tant avoir le contrôle des choses. Au bout de 5 minutes l’infirmière revint vers elle avec un docteur. Le visage de ce dernier n’était pas des plus optimistes et cela ne fit que renforcer le sentiment d’insécurité de la jeune femme qui se leva d’un bond comme si une guêpe l’avait piqué soudainement.

- Melle Ruthenford je présume ?

La gorge serrée par l’émotion Meredith ne pu répondre de vive voix et se contenta d’hocher la tête, les yeux écarquillés par l’angoisse.

- Je suis le docteur Zveltman. J’ai pris votre frère en charge à son arriver. Il a été renversé par une camionnette dont le chauffeur a perdu le contrôle. Le chauffeur était vraisemblablement sous stupéfiant et alcool. Votre frère a été transporté directement dans notre hôpital. Je ne vous cache pas qu’il est dans un état…assez sérieux.

Voyant que la jeune femme était sur le point de s’écrouler le docteur la pris doucement par le bras et la fit se rasseoir avant de prendre place à coté d’elle. Sous le choc Meredith avait le regard dans le vide, tentant de comprendre ce qu’il lui arrivait.

- Écoutez je sais que ce que je vous annonce est dur à entendre mais il faut que vous soyez forte. Il a de multiples fractures qui demanderont du temps pour se ressouder ainsi que de la rééducation intensive. Il a aussi une commotion cérébrale sérieuse que nous avons tenté de résorber, malheureusement nous ne savons pas encore à quel point son cerveau à été endommagé. A son arrivé il avait également une hémorragie interne mais nous avons réussi à la stopper. Nous avons fait tout ce qui était possible de faire et nous devons attendre que votre frère reprenne des forces avant de l’opérer de nouveau si nécessaire. Pour le moment il est dans un coma assez profonds et…nous ne savons pas quant il se réveillera ou même si il se réveillera
.

Meredith fondit en larmes ne pouvant plus les retenir. Elle avait peur que son frère ne se réveille plus jamais et de se retrouver une fois de plus seule au monde. Bien sur il y avait toujours son père en Corse et sa belle-mère mais Mark c’était différent. Il était ce frère providentiel que la vie lui avait apporté. Depuis qu’ils se connaissaient c’était enfin comme si elle appartenait à un clan, un vrai. Il avait été là dans les moments délicats qui avait suivis la mort de sa mère, là pour la faire rire, la faire penser à autre chose, lui faire découvrir le monde sous toutes ses coutures et lui donner un fort sentiment de sécurité et d‘affection qui lui avait cruellement manqué pendant sa jeunesse.
Elle mit quelques minutes à reprendre son calme avant de balbutier entre deux inspirations qu’elle voulait le voir. Le docteur hocha la tête lui indiquant qu’il avait été placé dans une chambre et qu’elle devait savoir qu’il était sous respirateur artificiel ce qui pouvait causer un choc supplémentaire lorsqu’elle le verrait. Meredith confirma qu’elle voulait absolument le voir et le docteur la conduisit jusqu’à la chambre.

Dans le couloir, devant la chambre de Mark, une jeune femme brune d’une vingtaine d’années à l'allure distinguée ne cessait de faire les cents pas l’air totalement effondrée. Lorsqu’elle aperçu Meredith elle se dirigea vers elle à grand pas en se mettant à pleurer.

- Meredith…je suis désolée, je…je n’ai pas fait attention et Mark…c’est lui qui m’a poussé…il m’a sauvé la vie Meredith…si il ne l’avait pas fait c’était moi que la camionnette touchait mais...mais il n’a pas eu le temps de l’éviter lui-même…Oh mon Dieu, je suis vraiment désolée tout ça c’est à cause de moi…

Les deux jeunes femmes se tombèrent dans les bras en pleurant et Meredith tenta de convaincre la jeune femme que ce n’était pas de sa faute puisque apparemment le chauffeur n’était pas dans son état normal. Meredith ne savait pas ce qui était arrivé audit chauffeur mais elle espérait pour lui qu’il était mort dans l’accident sans quoi elle se ferait un plaisir de faire de sa misérable vie un enfer sur terre qui le pousserait au suicide. Après avoir demandé à la jeune femme d’aller leur chercher des boissons à la cafétéria Meredith entra dans la chambre de Mark.

En voyant dans quel état il se trouvait, la jeune Ruthenford fondit une nouvelle fois en larmes. Le spectacle de Mark, le visage contusionné, un énorme tuyaux enfoncé dans la gorge, la jambe droite plâtrée ainsi que les deux bras et un énorme bandage sur la tête était quasi insoutenable. Meredith s’approcha de son frère et pris sa main dans la sienne avec délicatesse. Elle s’assit doucement sur le siège à coté du lit sans lui lâcher la main et tenta de reprendre son calme tout en lui murmurant qu’elle était là maintenant et qu’elle allait veiller sur lui. Ces paroles destinées à son frère était en réalité une façon pour elle de se rassurer elle-même. Elle n’était pas certaine que Mark puisse l’entendre mais si il y avait une chance pour qu’il reconnaisse sa voix et que cela l’incite à se battre pour reprendre conscience elle ne voulait donc pas hésiter.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptySam 6 Fév - 21:26

Mark et Kate. Deux êtres qui s’étaient aimés et qui malgré leur rupture semblaient inévitablement et irrévocablement liés. Leurs vies étaient comme soumises à une force inconnue bien plus intense que leur volonté et se croisaient sans que l’un ou l’autre ne le veuille réellement.
Liés jusqu’à ce que la mort vous sépare... Ce sont quelques mots prononcés à la naissance d’une union entre deux âmes qui n’envisageaient plus leurs existences l’une sans l’autre. Quelques mots qui n’étaient malheureusement exhaussés que trop peu de fois dans ce monde. Quelques mots qu’aucun prêtre n’avait jamais prononcés devant Mark et Kate et qui, pourtant, les sépareraient peut-être à tout jamais.

New York. Plus de huit millions d’habitants. La vie y était trépidante, tout allait très vite et avec plus de dix mille new-yorkais au mètre carré, difficile de se sentir seul. Mais depuis une heure, quatre minutes et vingt secondes très exactement, depuis que Kate avait entendu ce qu’un médecin du Lenox Hill Hospital avait dit à Meredith au sujet de Mark, elle se sentait seule au monde.

Adossée à un mur de la salle d’attente du service de réanimation, Kate était vide. En dépit de toutes les épreuves qu’elle avait endurées, c’était pour la première fois de sa vie qu’elle était incapable de penser. Aucune information ne semblait vouloir circuler dans son cerveau qui avait à peine pu analyser ce que le médecin avait dit. Le choc était atrocement dur et les pensées se heurtaient tant et si bien dans son esprit qu’au final, elles ne pouvaient pas être hiérarchisées, aucune ne prenait le dessus et la jeune femme restait figée, telle une statue de cire. Allait-il vivre? Se réveillerait-il un jour? Allait-il garder des séquelles? Comment était-ce arrivé? Où était Alyssa? Les parents, Ethan, Teddy et les autres amis avaient-ils déjà été mis au courant? Devait-elle entrer dans la chambre? Devait-elle restée dans la salle d’attente? Devait-elle rentrer chez elle? C’était une véritable déferlante d’émotions.

Une heure plus tôt:
Il était neuf heures trente. Ce matin d’hiver new-yorkais ne faisant pas exception, le thermomètre peinait à afficher des températures positives. La neige qui subsistait dans les rues de New York était noircie par les fumées que vomissaient les pots d’échappement et la morsure du froid sur le visage était désagréable. Il faisait -7 degrés et de gros flocons s’abattaient sur la ville. Même à Seattle, le temps n’était pas aussi rude.
Aujourd’hui était un vendredi supposé être tout à fait banal. La jeune architecte avait prévu de se rendre dans la galerie d’art qu’un de ses amis venait d’ouvrir et elle n’avait de rendez-vous qu’à partir de quinze heures.
Après avoir, comme prévu, expliqué à son ami le fonctionnement de deux logiciels qui devaient l’aider à mieux organiser la gestion de sa toute nouvelle galerie d’art qui n’en était pas moins une entreprise, Kate eu le droit à une visite du lieu qui aboutirait, qui sait, à l’achat d’une ou deux toiles. Mais ce fut une grande brune qu’elle connaissait bien qu’elle trouva dans une des allées de la galerie. Il s’agissait de Meredith. Elle semblait fascinée par l’œuvre qu’elle avait sous les yeux. Pour ne rien changer à leur ancienne relation, Kate engagea le dialogue:

- Tiens, je pensais que les sorcières ne sortaient que la nuit!

Ce sur quoi elle se tourna vers le peintre qui, d'après ses yeux écarquillés, ne comprenait pas du tout pourquoi son amie s'en prenait à un des tous premiers visiteurs de la journée. Puis elle enchaîna directement:

- Ah, je confonds avec les vampires.

Comme toujours, Meredith montra un dédain démesuré à son ex belle sœur et répondit:

- Je suis moi aussi ravie de te voir Kate. J’ignorais qu’une femme telle que toi avait le temps de visiter des galeries d’art.

- En fait j'ai voulu faire un saut ici avant d'aller travailler, on m'a dit que c'était une belle expo mais je suis déçue, t'as vu toutes ces croûtes?!


D'un air de dégoût, la jeune femme posa son regard sur les tableaux accrochés au mur vers lequel Meredith était tournée avant d'être interrompue. C'est ce moment que l'artiste choisit pour faire une timide suggestion à son amie:

- Euh Kate... Je ne crois pas que t'en prendre aux visiteurs et à mes toiles soit une méthode appropriée pour me faire de la bonne publicité.

Avant que l’une des deux jeunes femmes n'aient eu le temps de répondre quoi que ce soit, le téléphone de Meredith se mit à sonner. Elle prit l’appel et n’attendant rien de cette rencontre imprévue, Kate poursuivit sa visite. Cherchant une explication à ce qui venait de se passer, le peintre lui demanda:

- Tu la connais?

- Pas du tout. Elle ne m’en a jamais laissé l’occasion.

Et c’était la pure vérité. Meredith avait détesté Kate avant même de la connaître et avait une opinion toute faite depuis le jour où Mark lui avait parlé d’elle. Jamais la jeune Ruthenford n’avait essayé un tant soi peu de découvrir qui elle était vraiment.
Kate était au bout de l’allée, prête à s’engager dans une autre mais un espèce de pressentiment, quelque chose qu’elle ne pouvait expliquer, peut-être le silence de Meredith, éveilla chez elle un mélange de curiosité et d’inquiétude. Elle se retourna et en voyant son visage marqué par l’effroi, elle se stoppa net. Là, Meredith, déjà les yeux brillants, exigea de parler à Mark mais elle dut essuyer un refus puisqu’elle demanda ensuite dans quel hôpital il était et déclara qu’elle arrivait immédiatement. Puis elle raccrocha, courut jusqu’à la sortie, bouscula les piétons sur le trottoir et Kate la vit héler un taxi. L’architecte sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine. Elle savait qu’il était arrivé quelque chose à Mark et le peu d’éléments qu’elle avait lui donnait l’intime conviction que c’était grave.
Elle voulait suivre Meredith mais sa raison l’en empêcha. Elle n’avait aucune raison de le faire. Mark ne faisait plus partie de sa vie et quoi qu’il lui soit arrivé, cela ne la regardait pas. Après tout, si elle ne s’était pas retrouvée avec la sœur lorsque celle-ci avait reçu l’appel, elle n’aurait jamais été prévenue de ce qu’il s’était passé. Pourtant, le sentiment de devoir aller à son chevet était plus fort que le bon sens qui aurait du la garder sagement là où elle était.

- Je dois y aller.

Son ami la regarda s’élancer vers le bureau et en ressortir avec son sac dans une main et son manteau dans l’autre. Puis, il la vit foncer droit vers la sortie, tandis que Meredith montait dans un taxi. Par chance, Kate en attrapa un quelques secondes plus tard et ordonna au chauffeur:

- Suivez ce taxi!

Le chauffeur se retourna vers elle. Son regard et son petit sourire en coin laissait clairement deviner la question qu’il exprimait ainsi, à savoir si elle se croyait dans un film. N’ayant pas de temps à perdre, Kate sortit les deux billets de cent dollars qu’elle avait dans son portefeuille et cette somme suffit à convaincre le chauffeur qui se mit en route et dont la bonne fois était motivée par l’importante somme d’argent puisqu’il adopta une conduite rapide et nerveuse. Il n’eut aucun mal à rattraper les quelques mètres qui le séparait du taxi dans lequel Meredith était montée.

Lenox Hill Hospital:
Kate suivait Meredith et sans vraiment en avoir conscience, elle restait à une distance suffisante pour ne pas être repérée. Elle avait entendu la secrétaire à l’accueil dire que Mark se trouvait au service de réanimation, au cinquième étage et s’était ainsi retrouvée entre la porte de la salle d’attente et un grand ficus, appuyée contre le mur derrière lequel le médecin parlait à Meredith. Cette dernière était tellement bouleversée qu’en sortant de la salle pour aller auprès de Mark, elle passa devant l’architecte sans la voir.

Kate était complètement paumée. Si d’apparence, seule la pâleur de son visage trahissait son angoisse, dans son esprit c’était le chaos total. Elle ne remarquait pas les regards des infirmières derrière leur bureau qui étaient assez habituées à ce genre de situation pour avoir la discrétion de la laisser gérer elle-même ses émotions. Par expérience, toutes savaient qu’il s’agissait d’une proche d’un patient. Et à la voir dans son petit pull bleu marine, sa jupe de tailleur haute qui descendait jusqu’aux genoux et ses escarpins noirs, elle avait tout de la new-yorkaise dont la journée de travail avait été chamboulée par l’accident d’un être cher.
Les infirmières savaient même que son maquillage discret lui permettrait de ne pas avoir de longues traînées noires de mascara sous les yeux lorsqu’elle fonderait en larmes car c’est ce qui allait arriver, tôt ou tard. Ses longs cheveux bruns bien disciplinés et dont seuls les bouts ondulaient légèrement allaient reprendre leur vraie nature pendant les jours à venir car la jeune femme ne prendrait plus le temps de dompter ses boucles naturelles. Elle ne prendrait plus le temps de se maquiller non plus et les cernes qui allaient naître enlèveraient leur charme à ses beaux yeux verts aux reflets chocolat.

Il fallait qu'elle sorte d'ici, qu'elle aille prendre une grande bouffée d'air glacé. Ensuite, elle aviserait. Pour le moment, elle était incapable de prendre la moindre décision quant à ce qu'elle allait faire au sujet de Mark. Elle avait seulement une vague idée des personnes qu'elle avait envie de voir pour l'instant. Étrangement, elle ne voulait pas voir Mark, pas maintenant, ce serait insoutenable. Ni Alyssa. Elle se sentait trop mal pour être capable de ne pas lui faire ressentir son profond mal être. Ethan et Teddy étaient les deux seules personnes que Kate aurait aimé avoir auprès d'elle en ce moment. Même si ses contacts avec Théodore se limitaient à un échange d'emails qui n'excédait jamais une fréquence de deux par mois et qu'ils étaient encore plus rares avec Ethan, elle sentait que les deux meilleurs amis de Mark étaient les seuls sur qui elle pourrait s'appuyer dans ce moment difficile. Mais ils étaient à des milliers de kilomètres de là.

Kate inspira profondément, comme si son esprit était resté en apnée depuis qu'elle s'était installée dans son coin. Puis elle se redressa, prête à regagner la sortie d'un pas décidé mais dès le troisième, elle percuta une jeune femme. Son sac, ouvert depuis qu'elle avait payé le taxi, tomba au sol et déversa la moitié de son contenu. Visiblement toute aussi perturbée, l'inconnue bafouilla des excuses et Kate en fit de même. Elles se baissèrent toutes les deux pour ramasser le téléphone, le Ipod, les clés, le portefeuille et le carnet rouge de la jeune Evans. Une fois cela fait, elles se relevèrent et s'adressèrent enfin un regard, l'une gardant dans sa main le billet de cinq dollars avec lequel elle prendrait deux cafés à la cafétéria, l'autre gardant contre sa poitrine son carnet rouge qu'elle pensait avoir définitivement terminé avant de se retrouver ici.


Dernière édition par Kate Evans le Mer 2 Juin - 15:13, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyDim 7 Fév - 13:18

Elisabeth Walton releva la tête et regarda pour la première fois la jeune femme en face d’elle. Celle qu’on surnommait communément Beth depuis sa plus tendre enfance était quelque peu gênée d’avoir foncé de la sorte dans une inconnue mais il fallait préciser à sa décharge qu’elle était encore hautement secouée par ce qui c’était produit le matin même. Alors que cette journée s’annonçait radieuse lorsqu’elle s’était levée ce matin les choses étaient totalement différente à présent. Vêtue d’un pantalon noir et d’un pull bleu rappelant la couleur de ses yeux, elle semblait prête à aller travailler mais son visage traversé par l’émotion et ses cheveux légèrement décoiffés laissait comprendre qu’elle n’était pas là par hasard et qu’elle n’irait pas rejoindre les bureaux de Wal-Mart aujourd’hui. Elisabeth pouvait se permettre de prendre des libertés concernant son travail puisqu’elle appartenait à la famille qui avait fondé cette grande chaine de distribution qui générais prés de 250 milliard de dollars par an et qui employait des milliers de personnes à travers les États-Unis.

- Excusez moi…je suis vraiment désolée. Répéta elle à l’adresse de Kate.

Le doux visage de Beth exprimait une réelle gêne. Elle n’était pas habituée à tant de maladresse et aujourd’hui cela atteignait des sommets. D’une elle avait manqué de se faire renverser par une camionnette qui était montée sur le trottoir, ensuite c’était l’homme avait qui elle entretenait une relation depuis quelques semaines et dont elle était déjà éperdument amoureuse qui avait été touché en tentant de la protéger, elle avait eu toute les peines du monde à composer le numéro des urgences ses mains tremblant tellement qu’elle pouvait à peine tenir le téléphone et à présent elle fonçait sur des personnes sans même faire attention. Les larmes envahirent rapidement les yeux bleu saphirs de la jeune femme âgé de 26 ans qui avait la sensation de se trouver en plein cauchemar… Elle serrait dans sa main le billet de 5 dollars comme si le lâcher pouvait provoquer une catastrophe de plus.

- Rien ne va aujourd’hui…souffla-t-elle en faisant des efforts pour retenir ses larmes. Elle réussie à adresser un léger sourire d’excuse à Kate. Encore pardon, j’espère que je ne vous ai pas fait mal.

Après s’être excusée sincèrement, Beth pris la direction de la cafétéria pour rapporter les deux cafés. Elle ignorait totalement que la jeune femme qu’elle avait renversé était l’ex petite amie de Mark. Ce dernier ne lui avait jamais parlé d’elle et si Meredith avait vaguement évoqué son nom Beth était de toute manière incapable de la reconnaitre. Elle ne savait que très peu de chose sur elle et ce n’était pas son sujet de conversation privilégié même en compagnie de Meredith avec qui elle s’entendait parfaitement.

Dans la chambre de Mark, Meredith était toujours assise à son chevet sa main tenant la sienne. Les larmes coulaient lentement sur son visage tandis qu’elle regardait son frère allongé sans aucune réaction. Seule dans la chambre elle commença à réfléchir sur ce qu’elle devait faire. Il fallait avant tout qu’elle prévienne leur parent Raphaël et Rosaria. Ils voudraient certainement être près de leur fils dans cette pénible épreuve. Elle devrait aussi prévenir les meilleurs amis de Mark, même si ces derniers avaient des vies bien remplies ils viendraient peut être…
Elle pensa également à Alyssa. Comment allait elle annoncer la chose à la petite fille de 5 ans ? Elle ne voulait pas l’affoler ou l’inquiéter mais avait elle réellement le choix ? En ne voyant pas son père rentrer à la maison la petite fille poserait des questions et Meredith ne voyait pas quelles excuses elle pourrait inventer pour cacher la situation dramatique à la petite fille. Elle allait devoir expliquer les choses à la petite fille tout en minimisant la gravité de la situation. La jeune femme espérait qu’elle parviendrait à donner le change devant sa nièce étant elle même rongée par l’angoisse.
Meredith se leva, essuya ses larmes et se pencha vers Mark pour déposer un léger baiser sur son front.

- Je reviens immédiatement. Accroche toi grand frère, on à tous besoin de toi ici
. Murmura-t-elle à son oreille.

Elle lâcha doucement sa main et sortit de la chambre en prenant son sac à main afin de téléphoner à leur père. En sortant elle s’appuya contre la porte de la chambre qu’elle avait refermé derrière elle. Elle ferma les yeux et respira lentement pour reprendre contenance. Elle avait la nausée et se sentait franchement mal. Elle savait qu’il n’y avait rien à faire pour aider son frère hormis lui parler dans l’espoir qu’il l’entende et se raccroche à sa voix. Elle passa ses mains sur son visage puis se décida à réagir. Elle se dirigea vers la salle d’attente et encore une fois ne fit pas attention à Kate ne s’attendant pas à la voir ici. Appeler son père et tout lui expliquer allait prendre un peu de temps surtout qu’elle comptait prévenir Ethan et Théodore après eux.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyDim 7 Fév - 16:31

Si elle n’était pas si bouleversée et autant à coté de la plaque, Kate aurait probablement attardé son regard sur la jeune inconnue. Elle aurait remarqué ses grands yeux bleus embués de larmes. Peut-être même qu’elle aurait deviné à sa manucure impeccable, à ses vêtements de marques et à sa façon de se tenir qu’elle venait de la même classe sociale qu’elle. Quoi que, le chiffre d’affaires de son paternel affichait deux chiffres de plus que celui de Gregory Evans et à coté d’elle, Kate appartenait à ce qu’on appelle les petites fortunes. En fait, depuis qu’elle avait renoncé aux quelques millions qu’elle avait sur son compte en banque et qu’elle n’avait plus aucun contact avec son père, elle était totalement noyée dans la masse et n’était plus qu’une Kate Evans comme il existait des dizaines.
Quoi qu’il en soit, aucune des deux jeunes femmes ne pouvait agir face à l’état de Mark. Elles étaient aussi impuissantes l’une que l’autre et ni leurs noms, ni leur argent, ni même leur amour ne pouvaient faire quoi que ce soit pour arranger la situation.
Même si l’argent déterminait les grandes lignes de la vie d’un être humain dès sa naissance, il n’était d’aucune utilité face à la mort. A présent, la vie de Mark n’était plus qu’une probabilité déterminée par des statistiques. Elle se mesurait en pulsations cardiaques par minute grâce à son monitoring et en hertz grâce à l’électro-encéphalographie qu’il avait passée. C’était une équation à plusieurs inconnus que seul le temps saurait résoudre.
Alors on pourrait bien dire à Kate que Mark allait vivre, que c’était un battant et qu’il allait vite se réveiller, elle n’en serait pas rassurée pour autant. Elle était réaliste, voire même pessimiste, et ne s’appuyait que sur les chiffres, sur le taux de personnes qui avaient survécu à ce genre d’accident. Difficile d’avoir de l’espoir en ayant un esprit si cartésien. Pourtant, l’espoir était le seul sentiment dont les proches pouvaient s’armer face à ce drame, la seule façon de ne pas se laisser totalement envahir par l’angoisse.

La jeune femme aux yeux bleus se confondait encore en excuses qui furent prononcées en échos par l’architecte. Ce n’est que lorsqu'elle avoua que rien n’allait aujourd’hui que Kate considéra l’état dans lequel elle était elle aussi. C’était comme si la bulle dans laquelle elle s’était enfermée depuis plusieurs minutes avait subi une fissure par laquelle s’était immiscé le ressenti de l’inconnue. N’étant pas apte pour autant à un quelconque dialogue, elle hocha négativement de la tête pour dire que non, elle ne lui avait pas fait mal. Puis, les deux femmes prirent chacune une direction différente.

Une fois sous le porche de l’entrée principale, Kate ferma les yeux et passa ses mains dans ses cheveux. Elle resta ainsi quelques secondes, tentant de reprendre ses esprits. Aucune larme n’avait encore coulé, comme si la jeune femme se retrouvait subitement incapable de pleurer, ce qui aurait été la réaction attendue étant donné les circonstances. En fait, hormis la colère qui était absente cette fois-ci, elle réagissait comme lorsque sa filleule s'était retrouvée à l'hôpital. Ce jour là, elle n'avait éclaté en sanglots que bien des heures après être arrivée et elle avait longuement hésité avant d'entrer dans la chambre d'Alyssa.
Pourtant aujourd'hui, elle sentait qu'elle devait se faire violence pour prendre sur elle et aller au chevet de Mark. Il fallait donc qu'elle rentre, qu'elle s'asseye dans la salle d'attente quelques instants pour se préparer à affronter Meredith et surtout à voir l'homme qu'elle aimait branché à de multiples machines, entre la vie et la mort.

Mais la jeune Ruthenford était revenue dans la salle d'attente, son téléphone dans les mains, prête à passer un appel. Derrière elle, Kate resta figée quelques secondes, incapable de prévoir la réaction de Meredith. Habituée à la haine ressentie pour elle, elle s'attendait tout de même à une agression verbale en bonne et due forme. Qu'importe, les mots ne pourraient pas provoquer plus de chagrin qu'elle n'en ressentait déjà.

- Meredith...
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyDim 7 Fév - 17:37

Au moment où elle composait le numéro de son père Meredith entendit une voix féminine l’appeler. Sa première pensée fut que ce devait être Beth qui revenait avec les cafés, aussi fut elle surprise de découvrir qu’il s’agissait en réalité de Kate. Son étonnement se lu sur ses traits et elle mis quelques secondes avant de réagir. Elle ne comprenait pas ce que Kate faisait ici mais à voir sa tête il y avait tout à parier qu’elle n’était pas en visite touristique. Rapidement Meredith comprit que Kate avait du la suivre lorsqu'elle était sortit de la galerie. Il était peu probable qu'elle soit là par hasard et vu que Meredith n'avait pas évoqué le nom de l'hôpital à voix haute Kate n'aurait pas pu trouver l'hôpital seule. Meredith poussa un soupir de lassitude et secoua lentement la tête. A chaque fois qu'elle se croyait débarrasser de l'architecte cette dernière réapparaissait. En l'occurrence Kate était la dernière personne que Meredith avait envie de voir.

- Mais qu’es ce que tu fais ici toi ?

Si la phrase n’était pas des plus chaleureuse, le ton qu’employa Meredith prouvait que la jeune femme n’avait nullement l’intention de disputer avec son ex « belle-sœur » au vu des circonstances. Elle n’avait pas non plus envie de faire un scandale et espérait qu’elles pourraient en finir avec cette histoire rapidement. Meredith fit les quelques pas qui les séparaient afin de pouvoir parler plus doucement. Les autres gens présent n’avaient pas besoin d’entendre leur conversation et ce n’était d’ailleurs pas vraiment un lieu de discussion de ce genre. Chacun était tourné vers sa peine, chacun avait un proche quelque part dans le service et attendait de meilleures nouvelles. Elle ne laissa pas le temps à Kate de répondre et enchaina directement :

- Écoute Kate…je ne sais pas ce que tu cherche réellement concernant Mark mais tu n’as rien à faire ici. Vous deux c’est terminé. Passe à autre chose et laisse nous tranquille.


Abandonnant le dédain qui était le sien face à Kate d’ordinaire, Meredith semblait adopter une position moins méprisante. Le son de sa voix démontrait la sincérité qui était la sienne en cet instant. La situation était déjà assez catastrophique pour qu’elle puisse en plus gérer l’ex de son frère. Pour le moment elle devait se focaliser sur Mark et comment elle allait devoir organiser son emploi du temps pour être le plus souvent auprès de lui tout en élevant Alyssa du mieux qu’elle le pourrais. Elle craignait que la mère de cette dernière ne profite de l’occasion pour réclamer la garde de la petite fille et était prête à tout pour que cela n’arrive pas. La tête pleine d’inquiétude Meredith ne voulait pas devoir en rajouter avec Kate et elle espérait, peut être naïvement, que l’architecte pourrait le comprendre et qu’elle partirait pour ne plus revenir.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyDim 7 Fév - 18:04

Bien que Kate en ait beaucoup voulu à Meredith pour l'attitude qu'elle avait eu lorsqu'elles vivaient sous le même toit et qu'encore aujourd'hui elles ne s'appréciaient nullement, la jeune Evans lui était reconnaissante pour une chose. Meredith lui avait ouvert les yeux. A force de lui montrer qu'elle ne faisait pas partie de la famille Ruthenford et qu'elle n'en ferait jamais partie, elle avait fini par lui faire comprendre qu'elle ne pourrait pas rendre Mark et Alyssa heureux comme ils le méritaient. Elle qui n'avait jamais eu de vraie famille, unie et aimante, n'avait à l'évidence aucune carte en main pour en construire une. Cela semblait d'une logique imparable. Alors en fin de compte, Meredith avait peut-être évité à Kate la plus grosse erreur de sa vie en l'empêchant de faire sa vie avec Mark qui avait été prêt à la suivre jusqu'à New York.

La jeune architecte s'était imaginé trop de fois la scène d'une violente dispute entre elle et Mark qui aboutirait à une rupture pour risquer que cela se produise. L'image de l'homme de loi qui, après avoir fait plusieurs milliers de kilomètres avec sa fille, se rendait compte de l'absurde erreur qu'il avait faite était si plausible qu'elle en était terrifiante.

Contre toute attente, Meredith laissa de coté son habituel tempérament de vipère face à la brune et ce fut avec moins d'animosité que prévu qu'elle lui demanda ce qu'elle faisait ici. Puisque même Kate ne savait pas pourquoi elle était encore là, elle fut prise au dépourvu et ne trouva aucune réponse pour justifier sa présence.
Puis son interlocutrice s'avança vers elle et sa première phrase aurait elle aussi pu avoir un "je ne sais pas" en guise de réponse. Elle ne savait pas ce qu'elle cherchait concernant Mark, aucune marque d'affection même s'il était conscient, ça c'était sûr. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle aurait donné tout ce qu'elle avait pour être à sa place en ce moment. Elle, elle n'avait rien à perdre. Elle n'avait pour ainsi dire plus de parents, elle n'avait pas d'enfants, ni frère, ni sœur, ni conjoint. Il n'y aurait que ses amis, ses grands parents maternels, sa tante, son cousin et sa cousine pour la pleurer. Alors que Mark avait Alyssa, Meredith, ses parents et toute une famille que Kate n'avait jamais rencontrée qui tenaient tous énormément à lui. Sans parler de tous ses amis dont les plus fidèles viendraient sans doute à son chevet.

Toujours aussi perdue et indécise, Kate quitta Meredith du regard et se laissa lentement tomber sur un fauteuil. Sur celui à sa droite, elle posa son manteau et son sac. Il était encore ouvert et la couverture d'un rouge intense du carnet attirait le regard. Sans avoir réellement conscience de son geste, la jeune femme ferma le sac. Puis, après un long soupir, elle daigna enfin leva la tête vers Meredith:

- Je sais pas pourquoi j'suis là... Mais ne me demande pas de partir, c'est impossible, j'peux pas...
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyDim 7 Fév - 20:18

Meredith compris rapidement que Kate n’allait pas lui faciliter les choses. En voyant l’architecte s’asseoir il lui paru évident qu’il allait falloir parlementer pour obtenir le départ de la jeune femme. Cette dernière le lui confirma d’ailleurs en lui déclarant qu’elle ne pouvait pas partir. L’étudiante soupira tout en fermant les yeux. Elle n’avait jamais apprécié Kate et ce même bien avant de la rencontrer. Lorsque Mark avait pris la décision de se remettre avec elle Meredith avait tout tenté pour provoquer une rupture définitive entre eux. Jamais elle n’avait fait confiance à Kate, jamais elle n’avait eu de l’estime pour elle et elle n’avait jamais eu l’envie d’apprendre à la connaitre. Aujourd’hui bien qu’elle ne l’aimait pas davantage elle comprenait un peu que la jeune femme ne veuille pas partir.

Même en pareille circonstance il était hors de question pour Meredith de laisser une occasion à Kate pour réapparaitre dans leur vie. D’autant plus qu’à présent la place de petite amie de Mark n’était plus vacante. Meredith pris place à coté de Kate tentant de rester calme. S’énerver n’apporterais rien sinon un peu plus de stress. Elle réfléchis quelques instant puis fit une proposition à Kate.

- 2 minutes. C’est tout ce que j’ai à t’offrir. Tu peux le voir 2 minutes ensuite tu t’en vas et je ne veux plus te revoir ici. C’est non négociable.

Meredith regarda Kate attendant sa réponse. C’était tout ce qu’elle pouvait faire pour que l’architecte s’en aille. Après tout si elle était venu jusqu’ici c’était bien pour voir Mark. Beth ne tarderait pas à revenir alors elles disposaient de peu de temps.

Bien loin de toute l’agitation qui avait suivit son accident Mark n’entendait ni les voix, ni les sons qui se diffusaient autour de lui. Les choses se passait désormais sur un autre plan. Un plan qu’il ne connaissait pas et dont il avait douté jusqu’alors de l’existence. La dernière chose dont il se souvenait était la camionnette qui fonçait droit sur Beth et lui la poussant. Il avait su dans le quart de seconde suivant qu’il ne pourrait pas l’éviter lui-même mais contrairement à ce que racontait certaines personnes il n’avait pas vu sa vie défiler en un résumé des faits marquant. A la place il n’y avait eu qu’un grand noir. Il n’avait pas eu mal, il n’avait pas eu froid mais avait éprouvé une sensation étrange qu’il n’avait jamais ressenti auparavant. La même sensation avait été présente lorsqu’il avait ouvert les yeux et qu’il s’était découvert couché dans un lit, dans une chambre qu’il ne connaissait pas.

L’homme se redressa d’un coup regardant autour de lui avec une profonde décontenance. Il ne comprenait plus rien. Que faisait il ici ? Où était Beth ? Que s’était il passé ? Des bruits divers se faisaient entendre dans les autres pièces de la maison et ceux-ci laissait deviner une présence humaine. Vêtu d’un simple tee-shirt noir et d’un bas de pyjama gris, Mark se leva et se dirigea vers la porte de la chambre qui était entrouverte. Une odeur familière vint lui chatouiller les narines mais il avait du mal à se souvenir où il l’avait déjà sentit. Il se retrouva sur un palier offrant plusieurs pièces et immédiatement il pu reconnaitre le bruit d’une télé qui diffusait un dessin animé ainsi que des bruits de vaisselle à l’étage au dessous. En jetant un coup d’œil par l’une des fenêtres il pu constater qu’il se trouvait dans l’Upper East Side. Ne comprenant toujours rien à ce qui était en train de se passer Mark pris l’escalier pour se rendre au rez de chaussé. La maison semblait du style victorien un peu comme celle de Meredith mais il savait qu’il n’était pas chez elle. La décoration n’était pas la même et les pièces elles-mêmes n’étaient pas disposées ainsi chez sa sœur. Il se trouvait donc dans une autre maison du quartier.

En descendant les escaliers l’attention de l’avocat fut attiré par de nombreuses photos accrochées au mur sur toute la longueur. Il y reconnu Alyssa dans diverses occasion et à divers âge ce qui ne fit qu‘augmenter les questionnements. La situation déjà étrange le devint un peu plus lorsqu’il aperçu une photo d’Alyssa tenant dans ses bras un bébé de quelques jours enveloppé dans une couverture bleu d’où ne dépassait que sa tête. La petite fille souriait de toute ses dents et semblait très fière. Ce n’est qu’à ce moment là que Mark réalisa que beaucoup d’autre photo représentait cet enfant qu’il ne connaissait pas à plusieurs âge. Le petit garçon devait être âgé au maximum de trois ans tandis qu’Alyssa devait avoir pris le même nombre d’années en plus. Mark s’arrêta dans l’escalier et il regarda avec un air ahuri les photographies. Il se vit lui-même sur quelques photos avec les deux enfants mais ne comprenait pas pourquoi. Il n’avait aucun souvenir de ces photos, il ne connaissait pas le petit garçon qui était présent avec lui.

Soudain il entendit la voix d’Alyssa qui provenait de ce qui devait être un salon, le son de la télévision provenant du même endroit. Mark ne réfléchis pas plus et s’élança vers la voix de sa fille. Lorsqu’il avait vu la camionnette et comprit que cette dernière allait le percuter il avait pensé à elle en se disant qu’il ne reverrait plus jamais sa petite frimousse et que cela était injuste. Il était tellement bon d’entendre sa voix à nouveau. Il ouvrit les portes coulissante du salon et découvrit sa fille ainsi que le petit garçon qu’il avait vu sur les photos. Alyssa la mine boudeuse marcha vers son père. Ses cheveux étaient plus long et les traits de son visage davantage affirmés. Elle n’avait plus rien de la petite fille de 5 ans mais était désormais une fille de 8 ans dans le look et dans les gestes.

- Papa ! Alexandre ne veux pas me rendre mes cartes à jouer Polly Pocket ! Je lui est dit qu’il était trop petit mais il ne veux rien écouter !

Alyssa se tourna vers le petit garçon et plaça ses mains sur ses hanches tout en lui lançant un regard noir.

- Maman à déjà dit que tu ne devais pas me les prendre ! Tu les mets dans ta bouche ce qui est dégoûtant et en plus tu me les abime
!

Mark regarda sa fille totalement décontenancé. Il ne savait même pas de qui elle parlait lorsqu‘elle disait « maman ». Son regard se posa alors sur le petit garçon. Une petite bouille ronde et un petit air innocent sur le visage le petit regardait Mark avec un regard que l’avocat avait l’impression de connaitre. Cette couleur…ce chocolat avec ces petites paillettes vertes…et l’intensité du regard… Au moment où le nom de Kate émergeait dans son esprit Mark remarqua une grande photo au dessus de la cheminée et il manqua de tomber à la renverse. L’image sur papier le représentait enlaçant d’un bras Kate et de l’autre tenant Alyssa debout devant lui. Le petit Alexandre, âgé à vue d’œil de deux ans, était calé sur la hanche de Kate et tenait délicatement une des mèches de cheveux de sa mère dans sa petite main. C’était une photo de famille comme des millions à travers le monde mais elle choqua Mark qui ne s’attendait pas à voir cela un jour. L’homme qui posait de plus en plus de question sur la réalité de ce qui se passait ne pu s’empêcher de l’exprimer à voix haute sans même s’en rendre compte.

- Mais qu’es ce que c’est que ce bordel…?


Immédiatement une voix s’éleva.

- Mark on ne jure pas, c’est la règle pour tout le monde.


En entendant la voix il reconnu immédiatement celle de Kate. Il se retourna vers elle et la regarda. La jeune femme ne semblait pas avoir pris un an. Certes ses cheveux était eux aussi plus long, il tombait en cascade jusque dans le milieu de son dos en formant de belles boucles, mais hormis cela elle n’avait pas vraiment changé. Mark la trouvait toujours aussi belle. Elle lui lança alors un regard réprobateur tout en esquissant un petit sourire complice. L’avocat ne bougea pas d’un pouce et ne la quitta pas des yeux tandis qu’elle gérais rapidement la chamailleries des enfants. Puis elle se dirigea vers lui un sourire aux lèvres avant de caresser doucement son visage d‘une main. Le cœur battant Mark continuait de la regarder. Il n’osait même pas la toucher tant la situation était irréelle. Kate se mit sur la pointe des pieds et lui déposa un petit baiser sur la bouche. Le contact de ses lèvres sur les siennes fut tellement réel pour Mark que ce dernier commença à douter de l’irréalité de ce qu’il voyait. Kate, elle, le regarda soudainement avec inquiétude comme si elle ne comprenait pas son manque de réaction face à elle.

- Ca va ?

Le cœur battant Mark leva une main pour la déposer sur le visage de la jeune femme. Il pouvait la toucher, il sentait la douceur de sa peau sous ses doigts et cela ne fit qu‘augmenter son rythme cardiaque. Son regard plongea dans celui de Kate qui le regardait toujours avec étonnement. Elle lui redemanda si il se sentait bien lui faisant remarquer qu’il était un peu pâle. Pour toute réponse Mark passa son bras autour de sa taille pour la serrer contre lui et il l’embrassa comme il ne l’avait plus fait depuis longtemps.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyLun 8 Fév - 11:53

Avant que Meredith ne réduise à néant les espoirs que Kate avait concernant son avenir avec Mark, elle envisageait une vie toute à fait paisible avec lui et Alyssa. Elle avait même vaguement imaginé ce que pourrait donner la famille Ruthenford-Evans agrandie d’un nouveau membre mais ayant toujours connu Mark comme un homme qui ne voulait pas de famille, elle avait vite bannie cette idée dans un coin de sa tête avec l’intention de la faire définitivement taire. Elle était consciente de l’énorme chance qu’elle avait d’être auprès de lui et sa seule présence suffisait à la combler, surtout qu’ayant eu la garde exclusive d’Alyssa, il lui offrait en quelque sorte une vraie famille. Lorsque la jeune architecte, encore étudiante à l’époque, avait connu Mark, elle l’avait catalogué dans la case "Don Juan dont on ne peut rien tirer de bon" mais Brooke l’avait réellement changé et le fait qu’il soit heureux dans les bras d’une seule femme était déjà une belle et conséquente évolution.

Plus tard, quand la jeune Evans s’était installée seule à New York et qu’elle avait réalisé qu’une page de sa vie venait de se tourner, son idée de maternité avait de nouveau germé avec beaucoup de timidité et de réserve. Après tout, si Mark s’était rendu compte de la chance qu’il avait d’avoir un enfant et de l’épanouissement que cela lui apportait, il n’y avait pas de raison que Kate reste campée sur ses positions et qu’elle se dise qu’être mère était invariablement exclu pour elle. D’autant plus que Mark avait tout de suite été un excellent père alors que lui non plus pensait ne pas pouvoir assumer la charge d’un petit être.
Mais encore une fois, l'idée avait été enterrée, plus profondément encore que la précédente et ce quand l'avocat avait dit à Kate, même s'il ne le pensait pas, qu'au fond il ne l'avait pas aimé. A ce moment là, la jeune femme avait été choquée et blessée. Elle qui, naïvement, n'avait jamais douté de la sincérité de Mark lorsqu'ils étaient ensemble, s'était sentie vraiment mal. Elle n'avait plus eu qu'une envie: sortir de l'ascenseur en panne et de se tenir le plus loin possible de l'homme de loi.

Si elle avait pu voir ce que Mark voyait en cet instant même, si elle avait eu ne serait-ce qu'une ébauche de la chimère qui suivait son cours dans son inconscient, elle n'aurait pas pu s'empêcher de se dire qu'au fond de lui, c'était la vie qu'encore aujourd'hui il aimerait avoir. Et si Kate avait elle aussi été dans le coma, elle n'aurait pas vu autre chose. Seulement, elle était tout à fait consciente et sa relation avec Mark dans la vie réelle ne lui permettait pas de s'imaginer autre chose que la colère qu'il montrait à son égard.

La réaction de Meredith eut pour effet de secouer un peu l'architecte. Il fallait qu'elle se ressaisisse, qu'elle sorte de cet état mi-léthargique et qu'elle prenne enfin une décision. C'était comme si, en plus de Meredith, une petite voix lui disait de faire quelque chose, peu importe quoi, simplement quelque chose et que l'option qui lui était présentée était bonne à prendre.
Kate resta muette quelques secondes, ne se sentant toujours pas prête à voir Mark dans cet état, d'autant plus que s'il n'était pas plongé dans le coma, il ne voudrait sans doute pas que la jeune femme vienne le voir. Mais la part d'elle qui avait envie d'aller à son chevet prenait peu à peu de l'ampleur et celle qui la tétanisait s'essoufflait doucement.
Sans dire un mot, elle se leva, laissant ses affaires dans la salle d'attente et attendit que Meredith prenne le chemin de la chambre pour lui emboîter le pas.
Lorsque l'étudiante eut la main sur la poignée de la porte, l'architecte y posa aussi la sienne.

- Attends.

Ne bougeant pas sa main, Kate tourna la tête vers la sortie, hésitant une dernière seconde à s'en aller sans que la porte ne s'ouvre. Cette fois, il était plus évident que jamais que ce serait la dernière fois qu'elle verrait l'homme qu'elle avait aimé et qu'elle aimerait sans doute encore pour de nombreuses années et elle n'était pas certaine de vouloir avoir comme dernier souvenir l'image de lui maintenu en vie grâce à des machines.
Mais un sentiment plus fort qu'elle ne pouvait identifier la guida vers la proposition qui s'était offerte à elle.

- Vas-y.

Meredith ouvrit la porte, laissant ainsi Kate constater les dégâts par elle même. Mark était presque méconnaissable. Il fallut quelques instants à la jeune femme, sous le choc, pour pouvoir faire un pas. Puis, sentant ses jambes sur le point de céder, elle s'avança jusqu'au fauteuil près du lit et s'y laissa glisser.
Son regard était rivé sur Mark et elle était aussi figée que lui.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyLun 8 Fév - 19:24

La journée était terminé et le soleil déclinait rapidement dans le ciel New Yorkais. Le temps ne semblait pas avoir les mêmes règles ici. Derrière la maison une petite cour faisait office de jardin. Elle n’était pas bien grande mais les nombreux jouets qui jonchais son sol prouvait que les enfants aimaient particulièrement jouer dans cet endroit. Assis sur les quelques marches qui menait à la cour Mark observait le ciel orangé un album photo ouvert sur les genoux. Après l’après midi qu’il avait vécu il se savait toujours pas quoi penser de ce qui lui arrivait. Il ne comprenait pas pourquoi il était là. « Aujourd’hui » il avait découvert une autre vie. Une vie où Kate et lui ne s’étaient jamais séparés, où ils avaient eu un enfant, où ils étaient heureux, où ses rêves s’étaient réalisés…le regard de Mark se posa sur les photos devant lui… une vie où il s’était marié avec la femme qu‘il aimait. Pour comprendre tout cela il lui avait suffit de regarder autour de lui et de plonger le nez dans la pile d’album que Kate avait faite. Il y avait une dizaine d’albums rangés sur les étagères du salon comportant tous une centaine de photos. Mark avait ainsi pu découvrir les photos d’une Kate enceinte et radieuse sur les plages Corse, les anniversaires d’Alyssa, les premières secondes de vie de son fils Alexandre ce petit garçon qu’il n’avait cessé d’observer reconnaissant chez lui, avec un plaisir non feint, les subtils traits de Kate mélangé au sien.
L’album photo de leur mariage était sur ses genoux. Il ne se lassait pas de voir et revoir les images de cette journée dont il n’aurait osé rêver. Pourtant les photos étaient là…Ils n’avaient pas encore eu leur fils à ce moment là puisque seule Alyssa était présente sur la photo dite de famille. De plus, la fine taille de Kate prouvait qu’elle n’était pas enceinte à ce moment là. En observant le décor on pouvait deviner qu’il se trouvait sur une île et Mark reconnu l’île sur laquelle ils s’étaient rencontrés. Cela expliquait sans doute pourquoi beaucoup de leur amis de là-bas apparaissaient sur les photos. Dans cette vie Meredith et Kate s’entendait parfaitement bien au point de poser ensemble sur beaucoup de photos comme deux sœurs l’auraient fait.

Mark entendit la porte derrière lui s’ouvrir et il sentit l’effluve du parfum de Kate lui chatouiller le nez. Quelques secondes après la jeune femme, qui avait revêtue un grand châle blanc, vint s’asseoir sur les marches à ses cotés. Elle jeta un coup d’œil à l’album qu’il regardait et esquissa un petit sourire.

- Nostalgique ?

Mark répondit à son sourire tout en la contemplant puis il pris doucement sa main et entrelaça ses doigts aux siens. Ce simple petit geste lui avait manqué plus qu’il n’aurait pu l’imaginer et il ne pouvait s’empêcher de toucher la jeune femme d’une manière ou d’une autre. C’était aussi une façon de vérifier qu’elle était bel et bien là.

- Toujours lorsqu’il s’agit de nous…répondit il doucement.
- Pourquoi ? n'a t-on pas la vie dont on rêvais ?

Mark baissa la tête et le regard. Oui c'était la vie dont il avait rêver mais ce n'était pas logique, pas normal...Pourquoi ne se souvenait il de rien si tout cela était la réalité ? Pourquoi avait il d'autres souvenirs ? Toute la journée il était resté muet sur son comportement que Kate lui avait trouvé étrange. A chaque fois il avait secoué la tête et répondu que tout allait bien. C'était faux mais il craignait de briser le rêve si il reconnaissait que quelque chose n'allait pas. Il avait donc profiter de cet état qu'il ne comprenait pas sans poser de question. Il regarda de nouveau la jeune femme avant de lui répondre.

- C'est tellement ce que j'ai voulu que...j'ai l'impression que c'est irréel.


Kate lui adressa alors un sourire.

- Il ne tiens qu'à toi et moi de transformer l'irréel en réel...



En voyant Kate se lever Meredith fit de même. Elle n’avait pas doutée une seconde que l’architecte sauterais sur l’occasion. Elle conduisit donc Kate jusqu’à la porte de la chambre et au moment d’ouvrir la porte cette dernière sembla faire marche arrière. Meredith regarda l’ex petite amie de son frère avec une légère surprise. Elle sentait bien que la jeune femme comparait le pour et le contre. Il n’était certes pas facile de devoir faire face à une pareille situation. Elle-même avait été choquée de voir son frère dans cet état. Il n’y avait pas de raison pour que Kate ne le soit pas. Si Mark venait à mourir la dernière image qu’elles auraient de lui serait celle d’un corps inerte relier à des machines.

Finalement Kate donna le feu vert et Meredith ouvrit la porte avant de se pousser pour la laisser passer.

- Tu as deux minutes pas une de plus. lui rappela t-elle.

Une fois que Kate se fut assise, Meredith referma la porte et retourna dans la salle d’attente. Aux yeux de Kate elle était une peste et se fichait de ce que cette dernière pensait d’elle mais pour une fois elle s’était effacée et lui avait laissé son moment avec Mark. Bien évidement elle espérait bien qu’après cela la jeune femme ne cherche plus à voir Mark comme elle le lui avait demandé.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyMar 9 Fév - 19:49

En voyant Mark allongé dans ce lit d'hôpital, le choc fut plus grand que celui auquel la jeune femme s'était préparée. En fait, elle n'avait disposé que des quelques secondes d'hésitation qu'elle avait eu avant d'accepter la proposition de Meredith pour s'imaginer ce qu'elle allait voir. Mais bien qu'elle ait à peu près su se faire une image proche de la réalité, l'impact que cela avait sur elle n'avait pas du tout été mesuré.
Voir ses deux bras et sa jambe droite dans d'épais plâtres, son bandage autour du crâne qui témoignait de l'évacuation d'un hématome sous-dural aigu par craniotomie, le tube qui le faisait respirer ainsi que les contusions qu'il avait au visage constituaient un spectacle insoutenable. Le seul répit de Kate était le vêtement que l'on avait passé à Mark et qui masquait le bandage qu'il avait sur le thorax depuis que les médecins avaient stoppé son hémorragie interne.
Ce n'était que maintenant qu'elle réalisait que Mark allait peut-être mourir. Jusque là, cette possibilité semblait si invraisemblable qu'elle en était impossible. Mark ne pouvait pas mourir. Il n'y avait aucune justification à cette affirmation, c'était juste impossible.
Meredith répéta à l'architecte qu'elle n'avait que deux minutes et s'en alla, sans même que l'intéressée ne le remarque. Maintenant qu'elle était assise auprès de l'homme dont elle risquait d'être définitivement séparée, plus rien d'autre que lui n'existait.
Kate n'osait pas le toucher, comme si chaque centimètre carré de son corps ne supporterait pas le moindre choc, même aussi doux qu'une caresse. Seule la main qu'elle avait sous les yeux semblait en bon état. Avec délicatesse, elle glissa sa main sous la sienne pour entrelacer leurs doigts. Elle se souvenait d'une phrase terrible qu'elle lui avait dite dans l'ascenseur. Ce n'était que la réciproque de ce que Mark lui avait lancé mais à présent, elle regrettait amèrement ses paroles.

- Tu te souviens quand je t'ai demandé ce que ça changerait à ma vie que tu sois mort puisque tu n'en fais plus partie? Je voulais que tu penses que ça m'était égal mais c'est faux! Bien sûr que c'est faux! Et si tu y as cru, c'est que tu n'es qu'un idiot!

Kate n'avait jamais cru qu'une personne dans le coma pouvait entendre ce qu'on lui disait. Pour elle, il fallait croire les scientifiques et les médecins quand ils disaient que plongée dans le coma, une personne était totalement déconnectée du monde réel. Pour ce qui était du monde dans lequel on pouvait être transporté, la jeune femme ne s'était posé la question qu'une seule fois et "nulle part, un coma c'est un coma" avait été une réponse si évidente que le questionnement s'était arrêté là.
Pourtant, malgré ce raisonnement terre à terre, c'était naturellement que la jeune femme se mettait à parler à Mark.

- Je sais que j'ai tendance à être pessimiste. Tu es bien placé pour le savoir étant donné que c'est à cause de mon peu de confiance en l'avenir que je suis venue à New York sans toi. Et ne crois pas que c'est parce que je ne t'aimais pas assez que je suis partie, c'est juste que j'ai manqué d'optimisme. Tu m'as pourtant montré que je pouvais être optimiste, il faut croire que la leçon n'était pas terminée... Mais pour une fois je vais l'être et me dire que tu vas te réveiller alors je t'en supplie, prouve moi que j'ai raison d'y croire.

Elle observa l'homme, toujours inanimé, et en guise de réponse elle n'eut que le bruit régulier de son respirateur et le bip tout aussi froid de son monitoring.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyMar 9 Fév - 23:02

Malheureusement pour Kate, Mark n’entendait pas ses paroles. Du moins n’entendait il pas les paroles que la Kate à son chevet prononçait. Pour lui Kate était nue dans ses bras, couchée dans leur lit. Il faisait nuit noire à présent et toute la maisonnée était endormie à l’exception de Mark. Les yeux grand ouvert il écoutait la respiration régulière et profonde de l’architecte. Pour le moment il n'avait pas envie de dormir. La crainte qu'en se réveillant tout est disparu l'empêchait de trouver le sommeil.
Il n’était toujours pas certain de ce qu’il lui arrivait et échafaudait plusieurs théories. La première d’entre elles était qu’il était tout simplement mort et se trouvait au paradis. La seconde qu’il devait avoir une maladie qui lui provoquait des hallucinations et des pertes de mémoire. Comme cette théorie lui apparaissait totalement farfelue il l’écarta rapidement. La troisième qui lui était la plus plausible était qu’il était dans un coma et qu’il rêvait. Seulement le rêve était différent de tous ceux qu’il avait pu faire au court de sa vie. Jamais auparavant il n’avait pu sentir à ce point les choses sous ses mains dans le monde de Nocte. Même en admettant cette hypothèse Mark ne savait pas ce qu’il devait faire. Il ignorait combien de temps il pourrait rester ici et comment faire pour revenir à la réalité. D’ailleurs avait il vraiment envie de retrouver la réalité ?
Kate se mit doucement à bouger dans son sommeil et se retourna pour se mettre dos contre lui. Mark qui ne l’avait pas lâcher resserra légèrement son étreinte autour d’elle et enfoui son visage dans ses cheveux. La question revint dans son esprit une fois de plus, avait il vraiment envie de partir ou ne pourrait il pas se contenter de rester ici, dans cette vie qu’il avait longtemps souhaité.


Lorsque Beth remonta au 5ème étage Meredith était en pleine conversation téléphonique avec son père. Elle tentait d’expliquer à ses parents ce qu’il venait de se passer ce qui n’était pas vraiment chose aisée pour elle. Elisabeth songea qu’il était préférable la laisser seule quelques instants. Elle ne voulait pas l’importuner alors qu’elle devait annoncer une nouvelle dramatique aux parents de Mark. La jeune femme préféra donc retourner dans la chambre pour être auprès de lui. Il fallait dire qu’elle se sentait coupable de ce qui lui était arrivé. Si elle s’était écartée à temps Mark n’aurait pas eu besoin de la pousser et il aurait pu se mettre à l’abri.
En entrant dans la chambre de son petit ami elle fut surprise de découvrir une femme à son chevet. Néanmoins elle savait que Mark connaissait beaucoup de monde aussi pensa-t-elle qu’il devait s’agir d’une de ses amies. Kate se trouvant de dos elle ne pu la reconnaitre. Elle adressa alors un petit bonjour avant d’aller déposer les deux cafés sur une table de chevet puis elle se tourna vers Mark le regard soucieux. La douleur de le voir ainsi se lisait sur son visage. Elle caressa tendrement du bout des doigts la joue de l’avocat. Elle espérait tellement qu’il se réveille, qu’il puisse sentir sa peau mais il ne bougeait pas. Beth leva alors les yeux sur la jeune femme assise en face. Sa surprise fut un peu plus grande lorsqu’elle réalisa qu’il s’agissait de la jeune femme qu’elle avait heurté un peu plus tôt.

- Vous êtes une amie de Mark ? demanda t-elle doucement.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyMer 10 Fév - 15:00

Kate n’attendait aucune réponse de Mark. En fait, si elle avait osé lui parler, c’était justement parce qu’il ne pouvait pas l’entendre. Alors au final, ses paroles n’étaient adressées à personne d’autre qu’elle. Jamais elle n’aurait pu lui avouer qu’elle avait eu peur de l’avenir avec lui. Il n’aurait pas compris. Comment aurait-il pu comprendre alors qu’il avait fallu un an à Kate pour comprendre pourquoi elle était partie seule? Paradoxalement, c’était parce qu’elle avait découvert avec lui ce qu’était l’amour qu’elle l’avait quitté. C’était un sentiment si nouveau, si intense qu’il en était effrayant. Et c’était cette peur qui avait provoqué tous les doutes concernant sa capacité à faire le bonheur de Mark et d’Alyssa. Leur bonheur était de loin la plus importante responsabilité qu’on lui ait confiée et jamais elle n’avait autant eu peur de l’échec. Cette fois, il ne s’agissait pas de construire un aéroport. Il n’y avait ni méthode, ni cahier des charges et elle n’avait pas fait de longues études pour savoir faire le bonheur des personnes qu’elle aimait.

Voilà, le doute n’était que la partie immergée de l’iceberg. Kate avait sorti la plus grande partie de l'eau grâce à un ami à qui elle s'était confiée après deux vodkas et un mojito. Cet ami était psychothérapeute et bien qu'il ait jugé que la jeune femme n'avait aucun problème et qu'elle traversait juste une rupture amoureuse comme il en arrivait tous les jours, il lui avait donné une astuce qui était supposée fonctionner à merveille. Il fallait qu'elle prenne un cahier et qu'elle y raconte son histoire avec Mark, avec les évènements les plus marquants et ce qu'elle avait ressenti. C'était, semblait-il, très efficace pour faire le point et tourner la page une bonne fois pour toute, au sens propre comme au sens figuré.
Ce soir là, elle avait refusé, trouvant l'idée ridicule et pendant plusieurs jours son refus resta catégorique. Mais au bout d'une semaine, son ami lui envoya ce qui ressemblait à un livre. La couverture, d'un joli rouge profond, n'affichait aucun titre et toutes les pages étaient blanches. Un post-it était collé sur la première et on pouvait y lire "fais en bon usage". Le soir même, alors qu'elle s'ennuyait, Kate reconsidéra la proposition et commença par le commencement, la soirée au Bowl Road. Plongée dans ses souvenirs, elle avait passé une bonne partie de la nuit à écrire. Contrairement à ce qu'elle avait pensé, c'était un exercice libérateur. A chaque situation racontée, elle ressentait à petite dose ce qu'elle avait ressentie à l'époque et cette succession de sentiments était à la fois étrange et agréable, surtout lors du récit de son histoire avec Mark lorsqu'ils coulaient ensemble des jours heureux.

Au bout d'une semaine, elle en était déjà à l'épisode de sa crise d'appendicite. Ce matin, elle avait écrit ce qu'elle pensait être les dernières lignes. En tout, il y avait une cinquantaine de pages noircies, peut-être plus, elle n'avait pas compté. Le stylo qu'elle trimbalait partout dans son sac avec le carnet était en tout cas presque vide.

Cela faisait plus d'une minute que la brune regardait Mark, silencieuse. Vu l'état dans lequel il était, il avait du être percuté de plein fouet par la camionnette. Ses blessures en témoignaient et l'imagination de Kate faisait le reste. La scène que son esprit avait reconstituée était horrible. Cependant, elle ne se doutait pas une seule seconde que c'était pour sauver sa petite amie que Mark avait eu cet accident.
Une voix, prononçant un timide "bonjour", sortie Kate de ses pensées. Pourtant, puisque ce n'était pas celle de Meredith, l'architecte pensa qu'il s'agissait d'une infirmière et répondit sans pour autant adresser un regard à la femme qui venait d'entrer. Mais quand la jolie brune qu'elle avait heurté caressa le visage de Mark, elle la regarda avec surprise. La façon dont elle le regardait était suffisante pour faire comprendre à Kate qu'elle était sa petite amie. C'était la première fois depuis leur rupture que la jeune Evans était face à la femme qui partageait à présent la vie de l'homme qu'elle aimait et pour le moment, elle était encore trop bouleversée par ce qui venait d'arriver pour que cela ait un réel impact sur elle. Il se ferait plus tard.

La brune aux yeux bleus reconnut celle qu'elle avait bousculée et lui demanda si elle était une amie de Mark. A ce moment là, Kate enleva sa main, restée dans celle de l'avocat. Avec un sourire poli, elle répondit:

- Non, pas vraiment.

En fait, pas du tout. Mark et elle n'avaient jamais été amis mais elle se voyait mal annoncer de but en blanc à la nouvelle compagne qu'elle était l'ex.
Se sentant à présent de trop, Kate se leva, prête à partir. Elle ne savait pas ce qu'elle allait faire en sortant de la chambre mais tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne devait pas rester.

- Je vais vous laisser tous les deux.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyMer 10 Fév - 17:05

Elisabeth ne se considérait pas comme une femme jalouse de prime abord. Elle était consciente que la plupart des hommes qu’elle pouvait fréquenter était régulièrement sollicités par la gente féminine et avait appris à s’en accommoder. Avec Mark les choses n’avaient pas été différente si ce n’est qu’elle avait du ramer un peu plus qu’avec ses autres relations. Ils s’étaient rencontrés grâce au cabinet d’avocat dans lequel il travaillait mais malgré quelques tentatives timide de rapprochement de la part de la jeune femme ce dernier avait tout fait pour agir comme si de rien n’était. Elle n’avait jamais su si il l’avait fait exprès ou si il ne s’était tout simplement pas rendu compte des signes qu’elle lui envoyait. Il fallait dire que contrairement a pas mal de femmes, Beth n’était pas une excellente dragueuse, c’était même tout le contraire. Elle avait toujours eu l’habitude d’être abordée et non le contraire, ses signes étaient donc peut être moins voyant qu’une autre aurait pu le faire. Néanmoins elle avait tout fait pour se retrouver le plus souvent avec lui prétextant à chaque fois des affaires juridique à régler. Au fil des discussions elle avait découvert un homme charmant, drôle et responsable. Il y avait quelques semaines l’homme de loi s’était enfin décidé à l’inviter à dîner en tête à tête. Elisabeth ne s’était pas réellement poser de question sur ce revirement de situation trop heureuse de pouvoir enfin apprendre à le connaitre davantage. C’était juste avant les fêtes de noël et après cette soirée ils avaient commencés à se voir très régulièrement pour le plus grand plaisir de Beth.

La réponse de la jeune femme en face d’elle l’intrigua un peu plus. Cette dernière lui répondit qu’ils n’étaient pas vraiment amis. Peut être était ils des connaissances ou alors était elle une amie de Meredith qui le connaissait. Mais dans ce cas là elle ne comprenait pas pourquoi elle avait l’air si bouleversée, quoi que l’état critique de Mark était à même de déprimer n’importe qui le connaissait un temps soit peu. Avant même qu’elle n’ai eu le temps de dire quoi que ce soit la jeune femme se leva et déclara qu’elle les laissait tout les deux. Beth commençait à trouver l’attitude de la jeune femme de plus en plus étrange. Elle avait bien vu que sa main tenait celle de Mark et qu’elle l’avait ôter en la voyant. Elle ne pensa toujours pas que la jeune femme était Kate l’ex petite amie de Mark mais elle commençait à se demander si cette dernière n‘avait pas eu le béguin pour l‘avocat il y avait quelques temps. Beth ne voyait pas pourquoi son ex se trouverait à son chevet d’autant plus qu’elle avait cru comprendre, du peu qu’elle avait entendue, que Mark ne voulait plus entendre parler d’elle ayant pas mal souffert de leur relation. D’un tempérament discret elle n’avait d’ailleurs jamais chercher à faire parler Mark de cette relation qui semblait l’avoir marqué. Elle estimait qu’il lui en parlerait de lui-même si il pensait qu’elle devait être au courant des détails. Cette hypothèse lui semblait donc peu probable.

- Je ne voulais pas vous chasser. Répondit elle de la voix douce qui la caractérisais.

C’était la stricte vérité. Elle ne voyait pas d’inconvénient à ce que la jeune femme se trouve ici puisqu’elle-même s’y trouvait. De plus elle pensait qu’elle était venue juste pour prendre des nouvelles et qu’elle ne reviendrait certainement pas dans les jours à venir. D’autant plus que le service de réanimation n’était pas comme tout les autres. Seul les proches et les membres de la famille avait le droit d’entrer dans les chambres. Si aujourd’hui les infirmières semblaient un peu débordés et n’avaient pas le temps de vérifier qui était dans les chambres ou non, il n’en serait pas de même tout le temps. Beth elle-même avait du affirmer qu’elle était sa fiancée pour pouvoir se rendre à son chevet sans trop de questionnement. Bien sur les choses n’en étaient pas encore là entre Mark et elle, mais une partie d’elle-même commençait à espérer que cela pourrait se produire. Elle regarda Mark et poussa un petit soupir.

- C’est juste que j’ai du mal à m’éloigner de lui. C’est…c’est mon prince vous comprenez ? Il m’as sauvé la vie…jamais personne n’avait ça pour moi. Je crois que je le savais depuis le début mais maintenant...maintenant j'ai peur qu'il ne meure et qu'on ne puisse jamais concrétiser nos rêves alors que je suis sûre de moi. Pour une fois dans ma vie je suis certaine de quelque chose...et peut être trop tard....

Ce que disait Beth pouvait paraitre ridicule et niais mais c’était ce qu’elle ressentait. Elle n’arrivait pas à quitter l’hôpital et encore moins la chambre de son petit ami. Elle avait l’impression de devoir rester près de lui jusqu’à son réveil ce qui était, elle le savait bien, impossible. Il lui faudrait tôt ou tard rentrer chez elle se reposer un peu même si elle n’en avait pas envie. Elle leva la tête vers la jeune femme près de la porte et esquissa un petit sourire triste mêlé à de la gêne.

- Excusez moi je vous déballe ma vie alors que nous ne nous connaissont même pas. Vous devez me trouver terriblement grossière...C'est juste que la journée à été un véritable cauchemar et que je suis un peu à coté de mes chaussures. Je ne sais pas comment on à pu passer d'un petit déjeuner en amoureux à un drame de cet ampleur...tout a été si vite.


Si Mark avait su que Kate et Beth était ensemble en cet instant il aurait certainement été très heureux d'être dans le coma. Pour le moment il était loin de ses préoccupations ayant finalement réussi à s'endormir en espérant que les choses seraient toujours les mêmes à son réveil. Ce fut des pleurs qu'il ne connaissait pas qui le tirèrent du sommeil. En ne sentant pas Kate contre lui l'homme se redressa d'un bond le cœur battant. Son angoisse ne dura que quelques secondes puisqu'il aperçu la jeune femme en train de passer une chemise de nuit au pied de leur lit. Elle esquissa un léger sourire et lui conseilla de se rendormir pendant qu'elle allait voir pourquoi leur fils pleurait. Mark la regarda jusqu'à ce qu'elle sorte de la chambre puis se recoucha. Il ne se rendormit pas cependant, pensant une nouvelle fois à sa présence ici. Au bout de quelques minutes il se leva, passa rapidement des sous vêtements ainsi qu'un bas de pyjama et se dirigea vers la chambre d'Alexandre. La porte était entrouverte et il jeta un coup d'œil à l'intérieur. Assise sur une chaise à bascule Kate tenait le petit garçon emmitouflé dans une couverture et le berçait tendrement. Sa technique semblait faire effet puisqu'il ne pleurait plus. Mark resta sur le pas de la porte à regarder la scène sans emmètre un bruit. Un sentiment de bonheur mais aussi de tristesse se diffusait dans son être. Il était heureux de pouvoir voir cela de ses propres yeux mais une partie de lui même semblait savoir que ce n'était qu'un rêve et il en ressentait une tristesse profonde.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyMer 10 Fév - 18:01

L’avantage lorsqu’on était pessimiste, c’était qu’on n’était pas déçu que les rêves ne se réalisent pas, que les projets n’aboutissent pas parce que les rêves et les projets, on n’en faisait pas ou alors lorsqu’on en faisait, c’est qu’on était absolument certain qu’ils allaient être exhaussés et forcément, pour en être sûr, il ne fallait pas qu’ils soient trop grands et trop beaux. La jeune inconnue n’avait pas l’être d’être concernée par le problème. Si Kate l’avait connu dans d’autres circonstances et qu’elle avait découvert son caractère fleur bleue, voire utopique, elle l’aurait trouvé très naïve. A l’entendre, elle avait l’air de croire aux contes de fées, aux histoires de princes et de princesses comme on en voit dans les livres pour petites filles rêveuses.

D’abord, elle sembla un peu confuse de provoquer le départ de Kate et lui dit qu’elle ne voulait pas la chasser. Cette femme avait l’air si douce que l’architecte ne put s’empêcher de lui montrer un petit sourire. Mais ce n’est pas parce que la nouvelle petite amie de Mark avait l’air d’être adorable que Kate avait envie de faire sa connaissance. Elle risquait de se rendre compte que l’homme de loi avait trouvé une véritable perle, qu’à coté, elle n’était qu’une pauvre fille froide et légèrement instable sur les bords et qu’au final, Mark avait largement gagné au change. Mais puisque l’inconnue ne semblait pas décidée à se taire et qu’elle ne se rendait évidemment pas compte qu’elle enfonçait le couteau dans la plaie, la jeune Evans fut forcée d’ouvrir les yeux et de se rendre compte que Mark avait bel et bien trouvé mieux.
Lorsqu’il fut décrit comme son prince, Kate haussa les sourcils, non pas parce qu’elle trouvait ce terme tout à fait niais comme elle l’aurait trouvé en temps normal mais seulement parce qu’elle ne s’attendait pas à ce que la jeune femme se montre si amoureuse. A la seconde où elle affirma que Mark lui avait sauvé la vie, Kate comprit comment il s’était retrouvé dans ce lit d’hôpital. Là, elle n’en voulu pas du tout à la petite amie, mais pendant une seconde, elle en voulu plutôt à Mark de s’être mis en danger alors qu’il avait Alyssa. C’était de la folie. Mais très vite, elle se rendit compte qu’il n’avait certainement pas eu le temps de réfléchir et qu’il avait simplement voulu sauver la femme qu’il aimait. Cette fois, l’architecte commençait à accuser le coup. Elle comprenait que ses sentiments pour lui n’étaient plus réciproques. Mais lorsque sa petite amie parla de concrétiser leurs rêves... leurs rêves et non pas ses rêves, ce fut le coup de grâce. De toute évidence, Mark envisageait un avenir avec cette femme.

Kate baissa la tête et garda son regard fixé sur ses escarpins. Elle était écœurée, réellement écœurée. La nausée la prenait, comme si elle avait littéralement du mal à digérer quelque chose. Alors qu’elle réalisait peu à peu que malgré ce stupide carnet, elle était toujours aussi amoureuse de Mark, elle se retrouvait face à une dure réalité. Il était dans le coma et quand il allait se réveiller, si il se réveillait, il n’allait avoir d’yeux que pour une autre.

Cette autre, elle allait décidément très mal. Encore une fois elle se montra d’une politesse qui, soit dit en passant, devait être lassante au bout d’un moment puisqu’elle s’excusa de se confier à une inconnue. Kate ne la trouvait pas grossière, juste bouleversée et si elle ne lui avait pas cédé sa place auprès de Mark, elle aurait été aussi désemparée. Quoi qu’il en soit, même si elle avait cette candeur et cette naïveté que la jeune Evans trouvait insensées chez beaucoup de femmes, elle ne pouvait pas ne pas lui trouver un capital sympathie énorme.
Elle releva la tête et observa pendant quelques secondes la pochette de sang reliée au bras de Mark par intraveineuse. Les gouttes de sang tombaient à une fréquence régulière afin de compenser la quantité importante de sang qu’il avait perdue.
Puis, le regard de Kate se posa enfin sur la jeune femme de l’autre coté du lit. Elle l’avait vu pour la première fois quelques minutes auparavant seulement et pourtant, elle était déjà convaincue qu’elle était une femme parfaite pour Mark.

- Il faut que j’y aille, j’ai un coup de fil à passer.

Sur cette réplique dénuée de tout sentiment et qui était d’une froideur presque déplacée après la sensibilité dont avait fait preuve la petite amie de Mark, Kate s’avança jusqu’à la porte. Mais juste avant de l’ouvrir, elle fit demi-tour et traversa la pièce pour se retrouver face à la jeune femme. Elle était déjà plus grande que la nouvelle petite amie alors avec ses talons, elle faisait presque une tête de plus. Sans raison apparente, elle la prit dans ses bras et lui dit:

- Il a beaucoup de chance de vous avoir trouvé.

L’architecte n’adressa pas un seul regard à Mark et à la femme qu’il aimait. Elle se dirigea une nouvelle fois vers la porte sans se retourner et quitta la pièce. Puis, la gorge nouée et la nausée toujours présente, elle alla jusque dans la salle d’attente. Il fallait qu’elle téléphone à sa secrétaire pour qu’elle confie ses deux rendez-vous de l’après-midi à un des deux architectes employés.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyMer 10 Fév - 21:07

Contrairement à Kate, Beth était de nature optimiste même si en cet instant ce coté là n’était pas des plus présent chez elle. Elle gardait espoir que Mark s’en sorte et qu’ils puissent continuer ce qu’ils avaient commencés malgré ce qui venait de se produire. En entendant la réplique de l’inconnue, la jeune Walton fut surprise du ton employé. Elle sentit nettement la froideur et n’était pas assez naïve pour ne pas comprendre que la jeune femme était certainement agacée de son épanchement momentané. Son regard de saphir la suivit jusqu’à la porte avant de se reporter sur Mark. Elle guettait le moindre signe susceptible de prouver qu’il sortait du coma dans lequel il était plongé mais rien ne venait perturber les différents appareils auxquels il était branché.

N’entendant pas la porte de la chambre s’ouvrir puisque l’inconnue était censé sortir, elle releva le regard et s'aperçue qu’en fait cette dernière semblait avoir changé d’avis. Élisabeth ne compris rien de ce qui se produisit par la suite. L’inconnue vint vers elle et la pris dans ses bras en lui disant que Mark avait de la chance de l’avoir trouvé. Pour Beth c’était plutôt l’inverse…c’était elle qui avait de la chance d’avoir trouvé un homme tel que Mark. Elle n’avait jamais été une fille facile comme beaucoup d’autre appartenant à sa classe sociale, qui jouaient les prudes devants leur famille alors qu’elles couchaient à tire larigot, et n’avait pas eu beaucoup de petit ami. C’était un choix personnel car les hommes ne manquaient pas autour d’elle mais il était rare qu’elle accorde ses faveurs leur trouvant toujours des défauts non supportable. Elle trouvait les hommes de son entourage trop semblable les uns des autres, tous dominé par la même soif de pouvoir que ce soit sur les femmes ou dans les affaires, obsédés par l’argent et leur travail. Pourtant en voyant pour la première fois Mark, qui au premier coup d’œil n’était qu’un anonyme parmi eux, elle avait su qu’ils auraient une histoire ensemble. Il ne l’avait pas dragué ou même aguicher mais elle s’était tout de suite sentie irrémédiablement attiré vers lui. Les dernières semaines lui avait prouvé qu’elle ne s’était pas trompée puisque de son point de vue ils étaient parfaitement heureux ensemble. Ne sachant quoi répondre à cette affirmation dont elle ne connaissait pas les réelles motivations, Beth garda le silence et regarda l’inconnue sortir de la chambre muette de stupéfaction.

Lorsque Kate arriva dans la salle d’attente Meredith était encore au téléphone et finissait sa conversation avec son père. Elle jetait un coup d’œil de temps à autre pour voir si Beth revenait et ignorait qu’elle l’avait raté cette dernière étant déjà dans la chambre de son frère. Elle terminait de rassurer son père, qui était légitimement très inquiet, lorsqu’elle vit Kate revenir dans la salle d’attente. L’étudiante fut un peu surprise car elle pensait que l’architecte serait restée jusqu’à ce qu’elle vienne elle-même la chercher dans la chambre. Après avoir promis une millième fois à son père de la prévenir au moindre changement elle raccrocha et s’approcha de Kate. Cette dernière avait une tête à faire peur. Blanche comme un cachet d’aspirine elle semblait sur le point de s’évanouir. Meredith pria le ciel qu’elle n’en fasse rien et déguerpisse au plus vite. La première chose qu’une personne touchée par la détresse que la jeune femme manifestait aurait instinctivement demander si ça allait aller mais Meredith trouvait cette question totalement stupide. Il était évident que Kate était sous le choc et que par conséquent ça n’allait pas du tout. Inutile de poser une question dont on connaissait déjà la réponse.

- Tu devrais rentrer chez toi à présent. Conseilla-t-elle simplement. Et peut être boire un verre, tu as perdu tes couleurs.

La jeune femme alla s’asseoir. Il lui fallait maintenant prévenir Ethan et Théodore. Elle les chargerais de prévenir Brooke la mère d’Alyssa car elle n’avait ni le courage ni l’envie de le faire. Elle détestait Brooke autant que Kate et ne l’a mettait au courant que pour se protéger sur un plan juridique. Elle regarda une nouvelle fois en direction de l’ascenseur commençant à trouver qu’Elisabeth était un peu longue pour juste ramener deux cafés.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyJeu 11 Fév - 17:50

En revenant dans la salle d'attente, Kate n'adressa qu'un rapide coup d'œil à Meredith qui était pour l'instant au téléphone. Elle l'entendit dire "papa" à la personne à l'autre bout du fil et elle comprit donc que les parents étaient dorénavant au courant. Elle se demanda alors si Rosaria et Raphaël allaient venir et si oui, quand. Il y avait tant de gens qui tenaient énormément à Mark et qui voudraient être présents. Ses parents, Ethan, Théodore, en plus de sa petite amie, de Meredith et de Kate qui étaient déjà là. Mais la dernière de ces trois femmes, contrairement à toutes les autres personnes, n'était pas la bienvenue et elle le savait. Pourtant, elle était sous le choc et la bienséance était bien le cadet de ses soucis. Totalement désemparée, elle ne vivait pas au jour le jour mais minute par minute. Chacune de ses actions était décidée lorsque la précédente était terminée. Elle était incapable de prendre une décision sur ce qu'elle allait faire dans l'heure qui allait suivre et elle se laissait juste guidée par ses émotions sur l'instant présent, avec seulement le minimum de bon sens qu'elle pouvait garder. Là, la seule chose qu'elle prévoyait de faire, c'était appeler sa secrétaire sans laisser transparaître son mal-être.
Elle était nerveuse et ses mains en tremblaient. Son portable étant au fond de son sac, cela ne l'aidait pas à mettre la main dessus. Debout devant le siège sur lequel elle avait posé ses affaires, elle ne prêtait pas attention à Meredith, assise juste à coté. Mais lorsque cette dernière lui conseilla de rentrer chez elle et pourquoi pas boire un verre car elle était pâle, Kate prit tout de même la peine de lui répondre.

- Ouais, je devrais faire ça... Mais si tu veux mon avis, c'est plutôt la copine de Mark qui aurait besoin d'un verre et de repos. Elle a l'air au bord de la syncope.

Effectivement, la logique voudrait que la jeune architecte rentre chez elle. Sa présence ici n'arrangerait rien et elle n'était pas du tout souhaitée. Pourtant, ce n'est pas parce qu'elle devait rentrer qu'elle allait le faire. Elle ne se posait même pas la question. Elle aviserait une fois qu'elle aurait passé son appel, tout simplement. Si tant est qu'elle retrouve son portable. Son sac n'était pourtant pas bien grand et ne contenait qu'un dossier, son portefeuille, ses clés, son Ipod, un paquet de mouchoirs, un autre de chewing-gums, une pince à cheveux, un roman et l'objet recherché. Cependant, il lui semblait qu'à chaque fois qu'elle y cherchait une chose, cette chose se trouvait systématiquement au fond du sac alors qu'elle connaissait bon nombre de femmes qui y fourraient la moitié de leur trousse à maquillage, une brosse à cheveux, un miroir et beaucoup d'autres objets futiles et malgré cela, elles trouvaient ce qu'elles cherchaient en une seconde.

Même si elle ne regardait pas Meredith, elle se doutait qu'elle lui lançait un regard étonné. En découvrant qui était la brune qui l'avait heurtée, elle avait bien compris que si la sœur de Mark ne voulait pas qu'elle reste plus de deux minutes avec lui, c'était parce que la petite amie de celui-ci allait revenir dans très peu de temps. Mais malgré ses précautions, Meredith n'avait pas pu empêcher les deux jeunes femmes de se retrouver en même temps dans la chambre.
La jeune Evans trouva enfin son portable et alors qu'elle cherchait dans son répertoire le numéro de téléphone de son cabinet, elle rassura son ex belle-sœur:

- T'en fais pas, elle ne sait pas qui je suis, je ne lui ai même pas dit mon prénom.

Kate savait depuis longtemps qu'elle n'était plus qu'un élément du passé de Mark et que par respect pour sa nouvelle petite amie, elle devait le rester.
Sentant ses jambes encore flageolantes, elle poussa son sac du siège pour s'installer à coté de Meredith. Avant d'appuyer sur la touche "appel", elle lui demanda, comme s'il s'agissait d'un sujet qui n'était pas tabou:

- Que comptes-tu faire avec Alyssa?
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyLun 15 Fév - 17:01

Meredith regarda effectivement Kate avec étonnement lorsque cette dernière déclara que c’était la copine de son frère qui avait besoin d’un verre étant sur le point de faire une syncope. Pendant quelques secondes l’étudiante se demanda comment l’architecte pouvait savoir que Mark avait une petite amie. Son regard se porta instinctivement vers l’ascenseur mais il était évident que Beth se trouvait déjà dans la chambre si Kate l‘avait vue. Kate lui confia alors qu’elle ne lui avait pas dit qui elle était et Meredith ne jugea pas utile de faire une remarque à ce sujet. De toute manière Beth saurait qui elle était donc que Kate lui est dévoiler son identité ou non cela revenait au même. Si Meredith aurait préféré éviter que Kate et Beth se rencontre elle n’était pas pour autant catastrophée. Il lui faudrait peut être parler plus amplement de l’ex de son frère à celle qu’elle espérait voir devenir sa belle-sœur officielle mais en dehors de cela il n’y avait rien de catastrophique. Les conditions n’étaient pas les meilleures pour ce type de rencontre et elle aurait voulu que Beth n’est pas plus d’émotion qu’elle n’en avait déjà pour aujourd’hui mais elle savait que l’héritière s’en remettrait facilement.

Meredith regarda Kate prendre place à coté d’elle un téléphone dans la main. Cela lui rappela qu’il fallait qu’elle-même termine ses coups de fils avant de pouvoir penser à la suite. Son ex belle sœur lui parla justement d’Alyssa. Meredith ne savait toujours pas comment elle allait annoncer la nouvelle à la petite fille d’autant plus qu’elle ne pourrais pas l’emmener voir son père avant que ce dernier ne soit placé dans une chambre d’un autre service. En réanimation les enfants n’étaient pas admis et vu l’âge d’Alyssa il lui serait impossible de ruser pour la faire entrer. De plus Meredith ne voulait pas qu’Alyssa voit son père dans cet état. Le souvenir de sa mère couverte de bleus couchée sur un lit d’hôpital n’avait cessé de la poursuivre depuis sa mort, elle ne voulait pas infliger cela à la petite fille.

Le nez de Meredith se fronça légèrement signe qu’elle trouvait que Kate commençait à dépasser les bornes.

- Rien qui ne te concerne de loin ou de près.

La jeune femme se leva et regarda une dernière fois l’architecte.

- Rentre chez toi Kate. Tu n’as pas ta place ici
.

Meredith pris la direction de l’accueil de l’étage laissant Kate dans la salle d’attente.

Une sonnette tira Mark de son sommeil qui mis quelques secondes avant de comprendre ce qu’il se passait. Kate remua légèrement mais ne se réveilla pas. L’homme se leva et se dirigea avec prudence vers la porte de la chambre. La sonnette se fit de nouveau entendre et Mark compris qu’il s’agissait de la porte d’entrée. En arrivant dans l’entrée il jeta un coup d’œil à l’horloge qui indiquait 02h30 du matin. Intrigué Mark ouvrit la porte d’entrée et fut des plus surpris en découvrant le grand blond qui se trouvait sur le pas de la porte.

- …Ethan ?
- Salut mon pote !


Ethan entra dans la maison sans même demander son avis à Mark. Il semblait parfaitement connaitre la maison et se dirigea sans hésiter vers la cuisine. Un peu interloqué Mark referma la porte avant de suivre son meilleur ami les yeux ronds comme des billes. Lorsqu’il arriva dans la cuisine il trouva Ethan devant le frigo cherchant quelque chose à manger. Mark se contenta de le regarder faire sans un mot. Son meilleur ami tourna la tête vers lui et esquissa un sourire moqueur.

- Si tu pouvais voir ton visage en cet instant…
ricana-t-il. Tu es encore étonné après tout ce que tu as vu depuis ce matin ?

Là Mark commença à se poser de plus en plus de question. Se pouvait il qu’Ethan sache ce qu’il ressentait…savait il ce qu’il se passait et pouvait il lui apporter des réponses ?

- Des réponses, des réponses…c’est à toi de les trouver. Tu n’es pas ici pour rien Mark tu t‘en doute bien. Ajouta il comme si il avait lu dans les pensées de son ami.

Ethan sortit une petite grappe de raisins du frigo avant de le fermer. Il alla prendre place sur un des tabourets rangés sous la table centrale et regarda Mark avec amusement.

- ...comment tu...? Tu sais ce qu’il se passe ? Demanda Mark en s’approchant de lui. Parce que moi je n’y comprends rien.

Ethan secoua doucement la tête négativement tout en mangeant son raisin rouge.

- Oh si tu sais ce qu’il se passe et il va falloir que tu te dépêche de prendre une décision car le temps tourne...
.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyMer 17 Fév - 20:05

La réponse de Meredith n'avait rien d'étonnant. Kate était d'ailleurs tellement habituée à l'animosité de l'étudiante que cette fois elle ne remarqua même pas que le ton employé était brusquement plus sec maintenant que le nom d'Alyssa avait été mentionné. Sans doute le contexte ajoutait-il à l'impossibilité de Kate de voir qu'elle devait rentrer chez elle. Elle n'avait absolument rien à faire ici et elle était parfaitement consciente que si Mark était réveillé, lui aussi lui demanderait de se tenir le plus éloigné possible de lui mais quelque chose l'empêchait de partir sans se retourner. Pourtant, la logique, la politesse, le respect et bien d'autres principes rendaient évident le fait qu'elle devait s'en aller. Il y avait donc un sentiment beaucoup plus fort qui inhibait tous ces principes. La jeune architecte était déjà incapable de faire cette faible analyse, étant encore trop secouée, alors elle était encore très loin de mettre le doigt sur ce sentiment.

Meredith lui demanda encore une fois de rentrer chez elle avant de sortir de la salle d'attente. Kate ne la voyant plus, elle en conclut rapidement qu'elle était partie rejoindre la petite amie de Mark dans la chambre. Seule, elle appela sa secrétaire pour faire les modifications d'emploi du temps de dernière minute et en employée modèle, la secrétaire ne demanda aucune explication à sa patronne et se contenta des quelques demandes qui lui avaient été faites sur un ton calme qui ne trahissait pas l'humeur de la jeune femme.
En raccrochant, elle se rendit compte qu'elle n'avait aucune raison valable de donner ses rendez-vous à un autre architecte puisqu'elle était supposée quitter l'hôpital. Elle se connaissait assez bien pour savoir qu'elle pourrait assumer ses obligations professionnelles dans son état et que même si le travail ne serait pas aussi bien fait, le client ne s'en apercevrait même pas. Cependant, elle n'était plus tout à fait maîtresse de ses décisions et celle-ci s'était faite naturellement. Elle était en quelque sorte en pilote automatique.

Pendant plusieurs minutes et sans s'en rendre compte, Kate resta immobile sur sa chaise, les yeux dans le vague. Elle eut alors l'image de la poche de sang reliée au bras de Mark. Elle prit ses affaires et se dirigea d'un pas décidé vers l'accueil. Elle ne savait pas bien d'où lui sortait cette idée mais elle voulait donner son sang. C'est pourquoi elle expliqua brièvement à une infirmière qu'un de ses proches était dans ce service et que même si son don ne lui reviendrait sans doute pas directement, elle voulait quand même le faire. Étant O-, donneur universel, elle avait le sang le plus recherché alors autant en faire profiter une personne qui en avait besoin. Elle fut donc prise en charge et au même étage, après un rapide questionnaire, elle se retrouva allongée sur un fauteuil. Pendant que l'infirmière préparait le matériel, elle regardait par la fenêtre. Les nuages gris ne constituaient pas un tableau fascinant mais ils étaient toujours moins inquiétants que l'énorme aiguille que l'on approchait maintenant d'une de ses veines, gonflée par un garrot.
La dernière fois qu'elle avait donné son sang, la brune avait regardé chacun des gestes de la femme en blouse blanche et elle avait réalisé que l'aiguille était si impressionnante qu'elle évoquait plus une paille à cocktail qu'une banale aiguille. A présent, elle préférait se concentrer sur autre chose.
Quelques minutes plus tard, on lui avait demandé de s'asseoir près d'une table où se trouvaient différents jus et gâteaux destinés à un apport d'énergie, notamment sous la forme de sucres, afin que les donneurs ne s'effondrent pas après s'être faits vidés d'une telle quantité de sang. L'estomac noué, Kate fit quand même l'effort de prendre un cupcake. L'aspect inspirait la fabrication industrielle, bien loin de sa recette. Elle se souvint que la dernière fois qu'elle avait fait ces petits gâteaux aux glaçages multicolores, c'était lors de la fête de voisinage avant son départ de l'île. Autant dire que cela remontait à un bout de temps. A la première bouchée, elle regretta d'avoir mordu dedans. Le goût confirmait bien que le gâteau était fait en usine et était bourré de produits chimiques et de mauvaises graisses. Les autres donneurs n'avaient pas l'air de trouver les cupcakes mauvais puisqu'ils en avaient presque tous un dans les mains. Kate était trop habituée aux siens pour apprécier ceux-là.
N'étant plus aussi livide qu'après le don, elle put repartir. Mais au lieu de prendre la direction de la sortie de l'hôpital, ses jambes la guidèrent vers la salle d'attente. Là-bas, elle revint s'asseoir sur le même fauteuil. Sa main droite comprimant l'intérieur de son coude gauche, à l'endroit de la veine piquée, les gens croyaient maintenant qu’une prise de sang était la seule explication à sa pâleur. La jeune femme avait les yeux rivés sur la machine à café en face d'elle et ne regardait pas les gens autour d'elle. D'ailleurs, eux non plus n'attardaient pas leurs regards sur elle, occupés eux aussi par leurs problèmes. S'ils étaient ici, ce n'était pas par plaisir.
C'est alors que Meredith refit son apparition, pour une raison qui échappait totalement à Kate. Avant que l'étudiante ait eu le temps de la chasser d'ici, elle prit la parole, du moins le pilote automatique le fit:

- Laisse moi être ici... Je partirai quand il se réveillera et il ne saura pas que je suis restée, tu as ma parole.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptySam 20 Fév - 13:52

Les nerfs de Meredith commençaient à être à vif. Elle réalisait que Kate n’allait pas débarrasser le plancher comme elle l’avait espérée et malgré leur « accord ». L’étudiante ne savait plus que faire pour que l’architecte cesse d’apparaitre et de disparaitre de leur vie continuellement. Elle ne comprenait pas Kate ni son comportement. Sa présence prouvait certainement qu’elle tenait à Mark. Il n’y avait qu’à regarder sa pâleur pour comprendre qu’elle était inquiète pour son ex amant. En même temps c’était Kate qui était partie le laissant derrière elle sans aucun soucis il y avait plusieurs mois. Meredith savait que cela avait été dur pour son frère qui avait été déprimé pendant les jours qui avait suivis le départ de la jeune femme mais elle avait toujours estimé que c’était le mieux qui puisse arriver. En se prenant une claque pareille Mark ne pouvait que réaliser que Kate n’était pas la femme de sa vie et qu‘il s‘était tout simplement trompé. Pourtant, et même si Mark affirmait le contraire, Meredith savait qu’il était perturbé de la voir réapparaitre dans sa vie. Il avait beau faire et dire tout ce qu’il voulait elle le connaissait assez bien pour savoir qu’il y pensait malgré tout. Combien de fois l’avait elle trouvé perdu dans ses pensées le visage fermé voir presque mélancolique. Lorsqu’elle lui demandait à quoi il pensait ce dernier se contentait de répondre « à tout et à rien » sans entrer davantage dans les détails. Meredith ne le brusquait pas en le harcelant de question car elle savait que cela ne ferait qu’aggraver les choses mais l‘envie ne lui manquait pas. Depuis qu’ils étaient à New York ils n’avaient parler que très peu de Kate. Ce n’était pas un sujet tabou mais elle préférait éviter de parler de celle que son frère avait vraiment aimé et qui l’avait profondément blessé de peur de raviver de mauvais souvenirs. Elle avait toujours espérer que la douleur s’effacerait avec le temps mais elle se rendait compte aujourd’hui que les choses n’étaient pas aussi simple…surtout depuis que l’architecte était réapparue dans la vie de Mark.

Après avoir quitté Kate elle se rendit dans la chambre de Mark où se trouvait toujours Beth. Assise à son chevet l’héritière regardait avec angoisse et espoir son petit ami. Ce fut Beth qui parla à Meredith de l’étrange rencontre qu’elle avait faite avec une inconnue. Meredith lui confia alors qu’il s’agissait de l’ancienne petite amie de Mark en glissant un petit « désolée » gênée. Beth la regarda quelques instants l’air surprise avant de demander pourquoi elle était venue et ne s’était pas présenté à elle. L’étudiante entrepris alors de retracer l’histoire de Mark et Kate de manière assez concise et en mettant de coté les détails. Elle assura à Elisabeth que l’architecte s’accrochait désespérément à son frère bien que ce dernier ne veuille plus d’elle dans sa vie le lui ayant parfaitement fait comprendre à plusieurs reprises et qu’elle n’avait rien à craindre d’elle. Cela faisait longtemps que Meredith n’avait pas vu Mark aussi détendu et serein et elle en attribuait le mérite à Beth. Si Kate ne lui avait pas dit qui elle était c’était sans doute par honte de se trouver là alors qu’elle-même savait qu’elle n’y avait pas sa place.

Après être restée un bon moment auprès de Beth et de son frère Meredith décida d’aller faire un saut chez elle afin de ramener quelques affaires pour Mark. Il était encore couché dans son lit et inconscient mais elle voulait notamment ramener un des doudous d’Alyssa. L’odeur de sa fille lui donnerait peut être la force de se réveiller. Elle comptait également prendre un de ses lecteur MP3 afin de pouvoir lui faire écouter les musiques qu’il préférait ainsi que son nécessaire à rasage. Dans quelques jours sa barbe serait bien fournie et elle savait qu’il aimait être bien rasé. Ces petites attentions pouvaient paraitre bien niaise et vaines mais pour Meredith qui ne savait pas quoi faire pour aider son frère c’était les seules choses à sa portée. En mettant son manteau elle s'aperçue qu’elle avait oublié son écharpe dans la salle d’attente probablement sur le siège. Elle déposa un baiser sur le front de Mark avec douceur et quitta la chambre après avoir promis à Elisabeth de faire vite.
Ce fut en arrivant dans la salle qu’elle s’aperçue que Kate était toujours là. Son sang ne fit qu’un tour et elle se dirigea de manière énergique vers l’architecte. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit Kate lui demanda de la laisser rester ici arguant que Mark n’en saurais rien et qu’elle s’en irai dès qu’il se réveillerais. Meredith ferma les yeux et pris une grande inspiration pour tenter de se calmer. Elle ne pouvait pas se permettre de crier ou de faire un scandale ici. Lorsqu’elle rouvrit les yeux elle regarda Kate avec froideur.

- Et si il met des mois à se réveiller tu va faire quoi ? Camper dans la salle d’attente ?
Répliqua-t-elle avec sarcasme.

Elle repéra son écharpe sur un des sièges comme elle s’en était doutée et la mis après l’avoir rapidement secouée. Elle se retourna vers Kate et s’avança vers elle sans aucune compassion dans le regard.

- Encore une fois tu n’a rien à faire ici, je ne sais pas en quelle langue tu va le comprendre. Tu n’es ni une amie, ni une proche de la famille, Mark ne veux plus de toi, il a refait sa vie et est heureux, qu’es ce que tu cherche ? Tu ne peux pas respecter sa décision ? Pourtant lui à bien respecté la tienne quant tu l’a jeté comme on balance un cailloux indésirable de sa chaussure !


L’étudiante secoua doucement sa tête en signe de dégoût.

- Tu es écœurante ma pauvre fille…termina-t-elle.

Alors qu’elle s’en allait sachant qu’elle ne pouvait rien faire pour que Kate décampe de là, elle n’avait pas fait trois pas qu’une petite sonnerie se fit entendre. Une sonnerie qui n’annonçait rien de bon à priori. En voyant les infirmières s’affolées Meredith comprit que la sonnerie annonçait définitivement quelque chose de peu agréable. Ce ne fut que lorsqu’une voix mécanique se mit à résonner dans l’accueil qu’elle sentit la panique la submerger.

- Code bleu. code bleu chambre 325.

C’était la chambre de Mark. Meredith courut jusqu’à celle-ci sans savoir comment tant ses jambes étaient flageolantes. Elle trouva Beth en larme qui avait été mise à la porte de la chambre par les infirmière qui tentait de faire repartir le cœur de l’avocat. L’effervescence présente autour de Mark ne rendait les choses que plus impressionnante. Beth tomba en sanglotant dans les bras de Meredith qui ne pleurait pas mais regardait fixement son frère et ce qu’on lui faisait tout en ne cessant de murmurer « non » comme si le simple pouvoir de ce mot pouvait lui épargner le trépas. Le bip insupportable du monitoring signifiant que le cœur s’était arrêté ne cessait que lorsque la décharge du défibrillateur partait mais reprenait aussitôt la décharge terminée.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyDim 21 Fév - 17:30

L’écharpe de Meredith était posée sur le siège juste à coté de Kate mais cette dernière ne la remarqua pas. Et quand bien même elle l’avait vu, elle n’aurait pas pu savoir que c’était celle de Meredith. Ce fut quand la jeune femme la saisit qu’elle comprit le motif de son retour dans la salle d’attente. L’architecte la regarda secouer vivement son écharpe pour ensuite la passer autour de son cou et répondit à sa question, comme si c’était une évidence :

- Peu importe.

Du moment qu’elle était présente, le fait qu’elle soit dans la chambre ou dans la salle d’attente n’avait aucune espèce d’importance, pas plus que le fait que la situation pouvait durer pendant des mois.

- Je ne cherche pas à revenir dans sa vie, je veux juste être… ici.

Kate ne savait pas comment se justifier et même si elle avait su mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, elle n’aurait pas partagé cela avec Meredith. Contrairement à ce que cette dernière pensait, elle ne comptait pas réapparaître dans la vie de Mark, elle n’avait aucun projet commun les concernant. Tout ce qu’elle voulait, c’était être près de lui jusqu’à ce qu’il se réveille et qu’ils puissent de nouveau vivre leurs vies chacun de leur coté. Si elle avait eu les idées un peu plus claires, elle aurait compris d’elle-même que si la situation avait été inversée, Mark n’aurait même pas mis les pieds dans l’hôpital, ce qui rendait encore plus logique le fait que Kate devait s’en aller. Mais cela lui était égal, elle voulait traverser cette épreuve.
Mark et Kate s’étaient d’abord détestés, ils avaient subi ensemble une tempête qui avait coûté la vie à des dizaines de personnes, leur couple avait survécu à quatre longues années à des milliers de kilomètres l’un de l’autre et sans aucun contact, au mensonge de Kate concernant Alyssa mais aussi au départ soudain de la jeune femme. Alors oui, il y avait de quoi penser qu’il y avait un infime espoir à ce que leur couple ait encore une chance de se reformer mais la brune ne l’envisageait pas. Cette théorie était tellement folle qu’elle ne lui venait pas à l’esprit. Elle était donc sincère lorsqu’elle disait à Meredith qu’elle ne cherchait pas à revenir dans sa vie. Si elle lui avait dit qu’elle partirait dès le réveil de Mark sans qu’il apprenne qu’elle était venue, c’était justement parce qu’elle ne voulait pas réapparaître dans sa vie.

Elle ne s'attendait pas à ce que l'étudiante calme ses ardeurs, c'est pourquoi elle ne fut ni suprise ni blessée de l'entendre dire qu'elle était écoeurante. Kate n'eut rien à répondre à cela. Elle savait que tout ce qu'elle pourrait dire serait immédiatement retourné contre elle si Meredith décidait de poursuivre le semblant de discussion qu'elles avaient. Ce ne fut pas le cas et elle quitta la salle d'attente. A son tour, Kate se leva et enfila son manteau. Elle ne voulait pas encore partir, juste prendre l'air. Peu à peu, elle réalisait qu'elle n'avait pas le choix et que Meredith était même légalement en droit de demander à son ex belle-sœur de quitter les lieux.

Tandis qu'elle quittait elle aussi la salle d'attente, la jeune Evans entendit un bip alarmant retentir. Quelqu'un indiqua un code bleu, dans la chambre 325. Kate se figea et se retourna vers les portes battantes qui donnaient sur le couloir des chambres. La 325 était celle de Mark, elle avait vu le numéro sur la porte. Elle savait ce qu'était un code bleu mais elle espérait qu'elle se trompe. Les deux médecins qui passèrent devant elle en courant avec un chariot de défibrillateur pour rejoindre les infirmières qui procédaient déjà à un massage cardiaque lui enlevèrent ce doute. A ce moment là, la jeune femme eut l'impression que c'était son coeur qui venait de s'arrêter. Son cœur, sa respiration, sa vie toute entière semblaient être mis en suspens. Elle avait aussi l'impression que tous ses muscles étaient contractés et sa respiration coupée n'arrangeait rien.

Son visage exprimant sa panique, elle restait devant les portes battantes qui se refermèrent, ne la laissant apercevoir Meredith et l'autre femme qu'une seconde seulement. La scène avait un amer goût de déjà vu. Comme lorsqu'elle était arrivée à l'hôpital après l'accident d'Alyssa, elle se retrouvait face à deux portes fermées qui ne lui permettaient pas de voir l'intervention des médecins. Et là encore, elle aurait donné n'importe quoi pour qu'une des deux personnes qui comptaient le plus dans sa vie s'en sorte. Elle aurait préféré subir mille morts plutôt que de vivre trop longtemps pour assister à celle de Mark.
Chaque seconde semblait durer une heure. Kate n'avait aucun indice sur ce qui était en train de se passer dans la chambre. Elle n'entendait aucun bruit, ne voyait personne et elle était tellement terrorisée qu'elle était incapable de bouger, encore moins pour passer les portes.


Dernière édition par Kate Evans le Ven 12 Mar - 14:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyJeu 25 Fév - 16:21

Tandis que dans la réalité les médecins tentaient leur possible pour faire repartir le cœur de l’avocat et que les femmes qui l’aimaient tendrement étaient suspendue aux bruits atroces des machines, Mark lui était toujours de l’autre coté du visible. C’était le matin il sentait les odeurs de café et de pancakes se dégager de la cuisine en descendant les escaliers. Le babillage d’Alexandre et la voix d’Alyssa chantant le dernier tube à la mode indiquait qu’ils se trouvaient dans la cuisine. L’homme était pressé de retrouver sa famille pour le petit déjeuner. Après la visite d’Ethan il avait commencé à comprendre pourquoi il était ici et vivait cette « vie ». Il n’avait jamais fait de psychologie mais commençait à se rendre compte que la véritable raison de sa présence était dans ce domaine. Selon Ethan qui lui avait dit qu’il ne pourrait pas rester ici encore très longtemps Mark devait faire un choix. Un choix qu’il était le seul à pouvoir faire. Malgré des protestations concernant ce choix dont Mark semblait tout ignorer Ethan n’avait pas été plus bavard et l’avait laissé sur sa faim. Après y avoir pensé et repensé Mark avait finit par décider de profiter autant qu’il le pouvait de la situation. Il ne savait pas quand, ni comment les choses s’arrêterait et ne voulait plus y penser. Il se disait naïvement que si il n’y pensait pas les choses ne changerait peut être pas.

Il était presque arriver en bas des escaliers lorsqu’il ressentit une sensation étrange puis une douleur nettement prononcée dans la poitrine. Il s’arrêta se tenant à la rambarde pour ne pas tomber mais la douleur était de plus en plus vive. Un bip strident se mit à résonner dans sa tête le plongeant davantage dans un sentiment de confusion et de peur incontrôlable. Il tenta tant bien que mal de se rendre dans la cuisine à la recherche de Kate mais n’arriva pas à faire plus de deux pas et tomba à terre la main sur la poitrine. Le bruit qu’il fit en tombant à terre du alerté la jeune femme car elle apparue quelques secondes après et se précipita vers lui. Le regard affolé et à moitié assis Mark regarda celle qu’il avait toujours aimé venir vers lui le visage inquiet. Il n’arrivait quasiment plus à respirer et la douleur dans sa poitrine ne faisait que s’accentuer. Kate se mit à genoux à coté de lui avant de le prendre dans ses bras et de le serrer contre elle en lui murmurant de se calmer et de respirer. La jeune femme ne cessait d’avoir de douces paroles tentant de la rassurer même si Mark n’était pas certain qu’elle comprenne vraiment ce qu’il se passait.

Sa vue commençait à présent à se brouiller et il sentait qu’il était sur le point de sombrer n’ayant plus assez d’oxygène. Il saisit la main de Kate pour la forcer à le regarder. Il ne cherchait même pas à retenir les larmes qui coulaient sur son visage. Il avait compris que c’était la fin. Il ne savait pas pourquoi, il ignorait même ce qu’il se passerait après ou si il était tout simplement en train de mourir mais il savait que ce petit monde paradisiaque était en train de lui échapper. Il ne voulait pas la quitter sans lui dire ce qu'il ressentait pour elle et qu'il avait été contraint de cacher au plus profonds de son âme depuis près d'un an à présent.

- Je t’aime…réussit il à articuler avec difficulté.

Ce fut les dernières paroles qu’il prononça avant de sombrer dans les ténèbres.


Pour Meredith les secondes ressemblaient à d’interminable minutes qui elle-même devenaient des heures à part entière. Si d’ordinaire des tas de choses lui passait par la tête là elle était incapable de penser à quoi que ce soit. Elle regardait les docteurs, entendait vaguement les bruits autour d’elle et ne faisait même plus attention à Beth toujours en larmes. Elle était en état de choc et n’arrivait pas à comprendre ce qu’il se passait. Comment sa vie pouvait elle s’effondrer de la sorte une nouvelle fois ? C’était impossible.

Au bout de la troisième décharge sans réaction les médecins et infirmière commencèrent à se regarder avec cet air grave qui n’annonce jamais rien de bon. Meredith ressentit une douleur indescriptible fendre son être. Si intense qu’elle ne pouvait plus bouger ni même ouvrir la bouche pour laisser sortir cette douleur sous forme d’un cri déchirant. Son regard passait de Mark au personnel soignant avec rapidité. Elle voulait leur hurler de continuer, de faire quelque chose à tout prix, qu’ils ne pouvaient pas laisser mourir son frère mais il lui était impossible de parler. C’était comme si son corps refusait de faire le moindre mouvement totalement tétanisé par l’horreur de la situation.

Alors qu’Elisabeth, qui contrairement à Meredith possédait toujours sa voix, commençait à faire une crise de nerfs en comprenant que le moment redouté était finalement arrivé, de léger bip se firent entendre. Les seuls mots que comprirent les deux jeune femmes dans l’effervescence impressionnante qui repris les docteurs furent « fibrillation ventriculaire », « injecter 10 mg de… », « dégager » puis le moniteur concernant les battement du cœur reprit son bip régulier avant de s’accélérer rapidement.

- Il se réveille ! Déclara une infirmière.

Meredith regarda Mark mais ne voyait pas comment l’infirmière pouvait déclarer cela. L’homme ne bougeait toujours pas et ne manifestait aucun signe de réveil. Elle ne comprenait plus rien et se contentait de vivre la minute présente ne sachant pas quoi faire ni même quoi dire. Mais quand soudainement le corps de son frère fut pris de soubresaut elle manqua de défaillir.

- Il tente de rejeter l’intubation, il faut qu’il se calme le temps qu’on l’enlève sinon il va se blesser.
Fit remarquer le docteur.

Les infirmières tentèrent de calmer Mark qui les yeux à moities ouvert ne comprenait pas plus que sa sœur ce qui lui arrivait. Tout ce qu’il savait c’est qu’il avait mal dans la gorge et n’arrivait pas à respirer. Il ne savait même pas où il se trouvait et de prime abord les gens autour de lui étaient des inconnus.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyVen 12 Mar - 15:03

Les quelques personnes dans la salle d'attente devinaient aux cris de la petite amie de Mark que derrière ces portes, quelque chose d'horriblement angoissant était en train de se produire. Chacun sentait son sang se glacer. Certains fermaient les yeux et espéraient ou priaient leur dieu pour que cela n'arrive pas à la personne pour laquelle ils étaient là. Kate était née dans une famille athée et elle l'avait toujours été. Très jeune, elle avait réalisé que même s'il existait un dieu, avec tous les malheurs qu'il y avait dans le monde, il n'y avait pas de quoi lui vouer le moindre culte. Mais même si son opinion ne changerait jamais, elle comprenait que dans la situation où elle se trouvait en ce moment, on pouvait ressentir le besoin d'espérer être aidé par une force jugée plus grande que la médecine et que toutes les sciences réunies. La chapelle de l'hôpital en était le parfait exemple. Des familles venaient y prier et cela leur permettait de garder espoir, de ne pas baisser les bras. Tous espéraient que les mauvaises prévisions des médecins soient fausses et que la personne malade s'en sorte plus rapidement que ce qu'ils prévoyaient, ou qu'elle s'en sorte, tout simplement.

Lorsqu’elle était avec des personnes qu’elle savait croyantes, Kate ne s’exprimait pas sur la religion. Son avis était si incisif que dans un pays aussi puritain que celui-ci, il pouvait être mal vu. Même si elle trouvait que dans toutes les religions, le fond était juste, l’usage que les gens en faisaient était trop souvent absurde. Evidemment, tout le monde s’accordait à dire que les croisades, le massacre de la Saint-Barthélemy, l’Inquisition et d’autres auraient du servir d’exemples et qu’encore aujourd’hui et à travers le monde, des milliers de gens étaient encore tués au nom de la religion. Mais dans une bien moindre mesure, les avis divergeaient. Si certains estimaient que la guérison d’un de leur proche dépendait de la volonté d’un être supérieur, d’autres comme Kate estimaient que seuls les médecins avaient fait des études leur permettant de sauver des vies et qu’ils étaient les seuls à disposer de scalpels.

Savoir que la vie de Mark était entre les mains de médecins la rendait folle. Après de longues secondes figée comme une statue de marbre, elle ne put plus tenir en place sans savoir ce qu'il était en train de se passer. Elle passa les deux portes battantes et se précipita vers la chambre de Mark. Lorsqu’elle arriva au niveau de la vitre qui donnait sur la chambre, les deux jeunes femmes déjà présentes étaient trop absorbées par ce la scène qui se déroulait sous leurs yeux pour lui adresser le moindre regard. Quand une infirmière s’écria que Mark se réveillait, Kate sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Elle posa une main sur la vitre et resta bouche-bée. Elle n’arrivait pas à en croire ses yeux. L’homme venait d’ouvrir les siens. Autour de lui, tout le monde était aussi surpris que l’architecte. Personne ne s’attendait à un réveil si tôt. Derrière elle, Kate entendit deux aides-soignantes discuter. La première demanda depuis quand il était sorti du bloc et l’autre répondit que cela faisait une heure, qu’un peu moins de trois heures après avoir été percuté par une camionnette et que déjà, il revenait parmi le commun des mortels. Elle ajouta même qu'elle n’avait encore jamais assisté à un réveil aussi rapide.

La brune resta ainsi presque une minute, le regard rivé sur les yeux ouverts de Mark. Aucun mot n’exprimait justement ce qu’elle ressentait. Il était vivant. Elle fit deux pas en arrière, prête à partir. Il était temps qu’elle s’en aille. Maintenant qu’elle était certaine que Mark était vivant et qu’il allait poursuivre sa vie qui s’annonçait sous les meilleurs auspices, elle pouvait disparaître.

Elle réussit à décrocher son regard de lui et s’éloigna. Plus elle s’éloignait, plus elle avait de mal à respirer et plus elle avait de mal à retenir ses larmes. Elle avait envie de vomir. En se dirigeant vers l’ascenseur, elle vit les toilettes et y alla. Elle s’enferma dans une cabine, laissa son sac tomber au sol et mit ses mains dans ses cheveux pour les repousser en arrière. L’odeur du désinfectant industriel intensifia un peu plus sa nausée mais la toux qui l’avait prise finit par s'atténuer pour laisser place à des sanglots. A bout de force, la jeune femme rabattit le couvercle de la cuvette et s’assit sur les toilettes. Ses nerfs lâchaient et elle n’essayait même pas de retenir ses pleurs. A vrai dire, elle n’avait pas le souvenir d’avoir déjà pleuré comme elle était en train de le faire, pas au point de suffoquer entre deux sanglots et pas au point d’en avoir des vertiges. Comme pour enfoncer le couteau dans la plaie, une petite enceinte près des lavabos diffusait la radio et les premières notes de Run de Snow Patrol. Kate adorait ce groupe et particulièrement cette chanson et pourtant, elle détestait l’entendre. En effet, au moment de sa rupture avec Mark, elle avait beaucoup écouté leur musique et depuis, elles lui rappelaient pour la plupart l’état d’esprit dans lequel elle avait été pendant de longues semaines. C’était assez étrange mais à chaque moment fort de sa vie correspondait une chanson ou un groupe. Par exemple, à la naissance d’Alyssa, elle allait tous les jours à l’hôpital pour voir Brooke et comme elle avait l’album In Between Dreams de Jack Johnson dans le lecteur cd de sa voiture, à chaque fois qu’elle entendait Better Together, elle repensait à cette période. De même, Coldplay était synonyme de ses jours heureux auprès de Mark. Snow Patrol avait le plus mauvais rôle puisqu’il lui rappelait les jours plus sombres, sans Mark. De plus, les paroles de Run étaient particulièrement appropriées à la situation. Comme le disait la chanson, de tout ce qu’elle avait fait, Mark était ce qu’elle avait eu de plus précieux. Il ne l’avait pas entendu ce qu’elle lui avait dit lorsqu’elle était à son chevet et d’ailleurs, il ne saurait certainement jamais qu’elle avait été là. Le voir dans cet état avait été trop dur pour ne pas pleurer et Kate avait craqué. Oui, elle éternisait leurs adieux. Mais dans la galerie d’art, elle n’avait pas eu d’autre choix que d’écouter la peur qui s’était emparée d’elle en voyant le visage paniqué de Meredith.

Kate regrettait d’être venue. Mark n’avait pas eu besoin d’elle pour s’en sortir et la seule chose qu’elle avait gagné, c’était de se retrouver nez à nez avec celle qui avait pris sa place. Elle était obligée de voir la vérité en face: Cette femme rendrait Mark bien plus heureux qu’elle n’aurait été capable de le faire.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyDim 14 Mar - 0:34

Sentant le tuyaux dans sa gorge Mark tentait de le recracher ce qui était bien évidement impossible. Il ne faisait que s’agiter davantage mais à chaque mouvement la douleur était atroce et la sensation de manquer d’air ne faisait qu’augmenter la panique qu’il ressentait. Au bout de quelques secondes le docteur ordonna qu’on lui fasse une injection de calmant afin d’éviter toute complication et toute douleur pour l’avocat. Il ne fallut que quelques secondes de plus pour que l’infirmière seringue à la main injecte le produit incolore dans la perfusion et que Mark retrouve rapidement son calme. Après la lumière aveuglante et la douleur il retrouva de nouveau l'obscurité et la chaleur. Il ne tenta même pas de lutter contre l'endormissement qui le prenait et se laissa tomber sans résistance dans un état latent beaucoup plus sécurisant que la réalité.

Les deux jeunes femmes encore sur le seuil de la porte regardaient toujours la scène avec effroi. Les choses allaient beaucoup trop vite et elles n’avaient plus le temps de comprendre ce qui se déroulait. Elles ne pouvaient qu’écouter le personnel parler entre eux tandis qu’ils retiraient le tube de la gorge de Mark. Meredith toujours silencieuse ne savait pas du tout où en était la situation malgré sa présence sur les lieux. Elle avait vu le monitoring cardiaque faire un tracé plat puis son frère avait bougé et visiblement souffrait et à présent il était de nouveau immobile, les yeux clos sans signe apparent d’éveil. Le rythme cardiaque de Mark redescendait à une vitesse normale au fil des secondes et le médecin procédait à quelques vérifications mais la jeune femme ne savait toujours pas ce qu'il se passait.

Ce fut Beth qui pris la parole la première voulant comprendre ce qu’il se passait. Personne ne leur disait rien étant trop occupé autour du patient. L’une des infirmières se dirigea vers les deux jeunes femmes et tenta de les entrainer un peu plus loin dans le couloir. Elle leur expliqua rapidement que Mark avait fait un arrêt cardiaque mais que les choses étaient revenus à la normale. Il n’était pas étonnant, vu l’état de son arrivé à l’hôpital, qu’il puisse être sujet à ce type d’arrêt. L’infirmière ajouta qu’ils lui avait donné un sédatif puissant afin qu’il se calme et ne souffre pas. Il lui parut important de mentionner que le fait que Mark puisse respirer tout seul si peu de temps après l’accident était un signe encourageant même si il ne présumait en rien de la suite des évènements. Les médecins ne pouvaient toujours pas se prononcer, il allait falloir que les deux femmes patientent encore. Elle leur proposa de retourner dans la salle d’attente voir même d’aller faire un tour à la cafétéria en attendant que le médecin vienne leur parler et leur expliquer ce qu’il en était à présent. Beth et Meredith n’était d’aucune utilité et elles le savaient bien. Elles n’avaient aucun pouvoir sur la situation quant bien même l’auraient elles voulus. Pourtant l’une comme l’autre voulaient être proche de l’avocat, pouvoir lui tenir la main, lui parler… Malgré leur envie de rester près de lui elles étaient conscientes que le mieux à faire était effectivement de regagner la salle d’attente et de laisser les médecins faire leur travail dans les meilleures conditions possibles. Si elles restaient là, elles risquaient de les gêner.

Quelques minutes plus tard Meredith assise sur une chaise avait toujours le regard dans le vide. Beth, elle, faisait les cent pas très clairement nerveuse et angoissée. Chacune de leur côté attendait le médecin et ses informations mais elles ne pensaient pas à la même chose. De son coté Meredith était incapable de penser à autre chose qu’à tout les moments qu’elle avait passé avec Mark depuis le jour où lui avait ouvert la porte de la maison de leur père en Corse. Il ne savait pas qui elle était la première fois qu’il avait posé les yeux sur elle mais il ne l’avait pas rejeter lorsqu’elle lui avait déclarer de but en blanc penser être la fille de Raphaël et par conséquent sa demi-sœur. Après l’étonnement et la confrontation avec leur père, Mark l’avait accueillis avec simplicité et l’avait tout de suite mise à l’aise. Il ne la connaissait pas davantage mais l’avait immédiatement traité avec fraternité. Tout de suite la complicité avec lui s'était mise en place comme si ils se connaissaient depuis toujours. Mark l'avait par la suite emmener avec lui à la découverte d'endroit qu'elle ne soupçonnait même pas à travers le monde. Il lui avait apporté son soutien dans les épreuves du passé qu'elle traversait encore. Jamais Meredith n'avait eu autant l'impression d'appartenir à une famille, une tribu dont les membres étaient soudés et s'aimaient. Avec sa mère elle n'avait pas connue cela et maintenant qu'elle avait connu le bonheur d'avoir un frère comme lui elle ne pouvait se résoudre à le perdre de manière aussi brutale.

Beth quant à elle pensait à ce week-end au Hampton qu’ils avaient prévus quelques jours avant. Ils ne le vivraient peut être jamais. Cette pensée la torturait tant elle la trouvait injuste et pourtant si probable. Depuis le début de leur relation voilà quelques semaines Mark s’était toujours montré très discret sur sa vie familiale et plus particulièrement sur sa fille. Bien sur il n’avait jamais caché être le père d’une petite fille de 5 ans, il était fier de sa fille et on sentait qu’il ne se sentait nullement emprisonné dans son rôle. Pourtant malgré leur nombreux rendez-vous et leur entente, quasi parfaite à ses yeux, Mark prenait toujours la précaution de ne pas faire se croiser sa fille et celle qui était sa petite amie. Élisabeth n’en prenait pas ombrage comprenant parfaitement qu’il veuille protéger sa fille, cependant elle savait que le jour où l’homme lui présenterait Alyssa cela signifierait qu’il tenait à aller plus loin dans leur histoire. Pouvait on lui en vouloir d’avoir tenté de forcé le destin en prévoyant d’ores et déjà une date probable pour cette rencontre ? Elle se le demandait parfois mais ne trouvait pas de réponse claire et définie. Elle avait simplement glisser à Mark que l’un de ses neveux allait bientôt avoir 6 ans et qu’elle prévoyait de lui organiser une fête digne de ce nom dans sa maison familiale des Hampton. Son neveux et Alyssa étant du même âge et ayant des amis commun d’école elle proposa à Mark d’y inviter la petite fille pour le week-end. Le programme de la journée ravirait les enfants pour qui de nombreuses surprises et activités étaient prévues. Ne voulant toutefois pas presser son amant au point de le faire fuir elle lui indiqua que la fête ne se déroulerait qu’en avril prochain. Ainsi donc il avait tout le temps de prendre sa décision. Il y avait deux jours Mark lui avait dit avec un petit sourire qu’il trouvait l’idée bonne, qu’Alyssa aimerait probablement cela et qu’en outre cela lui permettrait à lui-même de prendre un peu l’air de la campagne. Élisabeth, à son plus grand plaisir, en avait conclue qu’il était prêt à s’engager davantage dans leur relation.

Sortant les femmes de leur rêveries le médecin apparu enfin et se dirigea vers elles. Meredith à sa vue se leva tandis que Beth se rapprocha. Le docteur leur expliqua les mêmes choses que l’infirmière à savoir que la bonne nouvelle était qu’il respirait de nouveau seul. La mauvaise était qu’a priori Mark n’était pas réveillé pour autant. Après la rapide auscultation qu’il venait de pratiquer il semblait que Mark était toujours inconscient. Il pouvait se réveiller dans quelques minutes comme dans plusieurs jours voir semaines.

- Mais…il était réveillé tout à l’heure non ?
- Il n’a été conscient que quelques secondes.
- Mais…mais il est de nouveau dans le coma alors ?
- Plus ou moins…
- Comment ça plus ou moins !
S’écria Meredith pâle à faire peur. C’est oui ou non ?!

Le docteur tenta de les rassurer du mieux qu’il le pouvait et leur promit de venir leur parler dès qu’il recevrait plus d’informations grâce à d’autres examens. Pour le moment Mark était inconscient et on ne savait pas à quel niveau d'inconscience il était. Pouvait il entendre ce qu’il se passait autour de lui, pouvait il sentir le contact d’une main, le docteur ne le savait pas mais il leur indiqua qu’elles pouvaient tout de même tenter leur chance, on ne savait jamais un miracle était peut être possible. Le fait qu’il respire quasiment seul était déjà en soit un miracle. Par mesure de précaution le docteur l’avait fait mettre sous oxygène ne voulant prendre aucun risque. Dans quelques minutes les deux jeune femmes pourraient retourner à son chevet et veiller sur lui en attendant qu’il se réveille dans le meilleur des cas. Après s’être assurée que Mark ne souffrait pas et qu’il n’y avait rien d’autre à faire hormis attendre, Meredith voulu sortir de l’hôpital quelques instants. Elle avait besoin de respirer un peu et ne pouvait plus tenir dans cette salle d’attente à l'odeur aseptisée. Beth indiqua qu’elle restait sur place et viendrait la chercher dès le moindre changement. Rassurée, Meredith pris alors la sortie de l’hôpital. Dans l'ascenseur quelques larmes coulèrent le long de ses joues mais elle les essuya rapidement. Une fois à l’air libre l’étudiante repris un peu de couleur. Elle alla prendre place sur l’un des bancs libre sur le coté de l’hôpital. Les yeux fermés, elle respirait lentement tentant de reprendre son calme pour pouvoir réfléchir de nouveau normalement.
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyDim 14 Mar - 20:42

Tout milliardaire américain qui se respectait se devait d’avoir une maison dans les Hamptons. La pointe Est de l’île de Long Island était réservée à l’élite américaine. Beaucoup de demeures y étaient outrageusement grandes et pouvaient être qualifiées de manoirs, voire de châteaux pour les plus vastes, comme celle d’Ira Rennert. Cet investisseur new-yorkais avait fait construire la plus vaste propriété des États-Unis, dont la maison principale faisait à elle seule plus de six mille mètres carré avec vingt-neuf chambres et trente-neuf salles-de-bains alors qu’il n’occupait les lieux qu’un ou deux mois par an. Il n’était pas le seul à faire raser des hectares entiers pour les recouvrir ensuite de béton. Les Walton faisaient partie de ces familles là. Avec Wal-mart, le patriarche Sam Walton faisait de ses fils Rob et Jim, de sa fille Alice de sa belle fille Christy les douzièmes personnes les plus riches du monde en 2009 avec chacun une fortune estimée à 17,9 milliards de dollars, les deux femmes devenant les femmes les plus riches de la planète. Le clan Walton avait donc largement de quoi se payer une résidence secondaire digne des châteaux lorrains.

Gregory Evans avait une toute autre façon d’envisager ce lieu de villégiature. Dans les années 90, il avait fait appel à une équipe d’architectes et de géomètres pour qu’ils restaurent une grande maison d’environ mille mètres carré qui datait du début du vingtième siècle. La maison tombant en ruine et l’homme d’affaires ayant une idée bien précise de ce qu’il voulait, le chantier avait duré deux ans. Mais le résultat valait la peine. Kate se souvenait encore de la première fois qu’elle avait vu la maison. Elle avait douze ans et passait les deux premières semaines de juillet avec son père. En fait, l’homme d’affaires était dans son appartement de Tribeca pendant la semaine et ne rejoignait sa fille que pour le week-end.

A leur arrivée à l’aéroport, un chauffeur était comme d’habitude passé les prendre mais Kate avait vite remarqué qu’ils n’allaient pas en direction de Tribeca. Le trajet avait été plus long et ils étaient arrivés dans leur nouvelle résidence secondaire alors que le soleil se couchait. Kate était restée muette de stupeur devant la beauté de la maison. En haut d’une grande dune de sable de tenait une superbe demeure de bois peint en blanc et avec un toit en ardoise. Les derniers rayons du soleil donnaient de doux reflets rosés et orangés à la maison. Pour l’atteindre, la voiture devait encore emprunter un chemin de gravier bordé d’arbustes fleuris. Des seringats. Après une chaude journée, ces petites fleurs blanches dégageaient un agréable parfum qui ne rendait l’endroit que plus chaleureux. L’arrière de la maison donnait sur la plage par laquelle on accédait par un ponton de bois. La propriété donnait l’impression d’être fondue dans la nature et de la respecter.

La jeune Evans ne savait pas vraiment d’où venait la tendance écologiste de son père. Il venait d’une famille aisée mais bien moins riche qu’il l’était lui-même devenu en fondant son entreprise. Son père était un avocat renommé et sa mère était la dernière descendante d’une ancienne famille de propriétaires fonciers établie dans le pays depuis deux cents ans. L’argent avait été mal investi et puisqu’il ne restait presque plus rien de la fortune bâtie, elle n’avait hérité que d’un petit immeuble que la famille avait fait construire sur un de ses terrains, à San Francisco. Cependant, les loyers qu’elle percevait suffisaient à doubler les revenus de la famille.
Quoi qu’il en soit, tant que c’était possible, il avait toujours fait en sorte que le développement de son entreprise et de sa vie personnelle en général se fasse sans compromettre celui des générations futures et sa maison dans les Hamptons était à son image.

Et un séjour là-bas, Kate en aurait bien besoin. Si elle n’avait pas eu autant de travail, elle serait allée s’aérer l’esprit mais pleurer un bon coup dans les toilettes de l’hôpital était le seul moment de répit qu’elle pouvait s’octroyer. Elle resta ainsi pendant une demi-heure. Pendant tout ce temps, la crise de larmes s’estompait peu à peu. Il fallut encore dix minutes pour que Kate se reprenne et qu’elle se décide enfin à sortir. Elle appela son cousin et lui expliqua qu’elle était à l’hôpital car un de ses amis avait eu un accident et qu’elle aurait aimé ne pas rester toute seule ce soir. Il lui dit qu’il venait de terminer la séance de sport avec sa dernière cliente de la journée, qu’il passait chez lui prendre une douche et qu’il venait la chercher tout de suite après.

La brune sortit de l’hôpital. Elle était mieux à l’extérieur qu’aux services de soins intensifs où toutes les personnes présentes étaient sous pression. Au moins, hors des murs de l’hôpital, la vie continuait.
A peine sortie, l’architecte remarqua la présence de Meredith non loin de là. Ses cheveux emmêlés par le vent laissaient penser que cela faisait un bout de temps qu’elle était dehors. Puisqu’elle n’était plus à une remarque désagréable près, elle s’avança vers elle et se risqua à lui demander:

- Tu veux que je te dépose chez toi? On vient me chercher dans vingt minutes.


Dernière édition par Kate Evans le Dim 21 Mar - 17:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV] EmptyMer 17 Mar - 15:07

Assise sur le banc Meredith ne bougeait plus d’un pouce. Elle gardait les yeux fermés et offrait son visage aux quelques rayons de soleils ainsi qu’au vent qui jouait dans ses cheveux. Elle tentait de ne pas penser à son frère allongé sur un lit un peu plus haut dans le bâtiment en se focalisant sur les différents bruits qu’elle entendait autour d’elle. Un enfant pleurait, des gens discutaient et riaient, les bruits de pas des diverses personnes qui allaient et venaient, la sonnerie stridente et désagréable des ambulances pris dans un ballet ininterrompu d’aller et retour. Plus lointain elle pouvait distinguer le bruit de la circulation New Yorkaise indiquant que le monde continuait de tourner malgré sa peine et ce qu’il se passait pour la famille Ruthenford.

Au bout de quelques minutes elle ressentit un certain apaisement à entendre le monde tourner autour d’elle. Cela lui rappelait qu’elle ne devait pas baisser les bras et aller de l’avant. Ce n’était pas en se morfondant sur elle-même que les choses allaient changer. Mark aurait certainement eu honte d’elle en la voyant dans cet état, lui qui avait toujours dit qu’il savait qu’il pouvait compter sur elle en cas de problème grave. Elle se rendait compte qu’elle se devait de lui prouver qu’il avait raison. C’était à elle que revenait le soin de s’occuper d’Alyssa. Depuis que Mark avait fait la connaissance de sa fille, Meredith avait été très présente prenant son rôle de tante très au sérieux. La petite fille ne lui avait pas donné des envies de maternité car Meredith estimait que la place de tante était bien plus enviable à celle de parent. Tout ce qu’elle avait à faire c’était de gâter la petite fille, jouer, l’écouter et prendre soin d’elle au quotidien. Mark lui avait toute la partie éducation à inculquer à sa fille et ce n’était pas une mince affaire. Il demandait souvent conseil à Meredith qui lui répondait du mieux qu’elle le pouvait tout en lui faisant remarquer qu’elle ne détenait pas non plus la vérité absolue. Il devait se laisser guider par son instinct avec Alyssa plus que tout autre chose et si Meredith était ravie de pouvoir l’aider elle préférait de loin garder sa place de tata copine plutôt que de devenir une marâtre.

Meredith ne savait pas encore comment elle allait pouvoir expliquer à la petite fille que son père était à l’hôpital. Devait elle lui dire que c’était grave et la préparer au pire ou devait elle le lui cacher afin de la préserver le plus possible. Non pas que mentir fut un problème pour la jeune femme qui n’avait pas hésité à mentir à Alyssa sur sa chère marraine afin que la petite fille s’en détache mais là c’était différent. Elle ne voulait pas qu’Alyssa lui en veuille si il arrivait quelque chose à Mark. La petite fille avait beau n’avoir que 5 ans elle possédait une répartie et une intelligence peu rependue chez les enfants de son âge et elle en voudrait certainement à sa tante de lui avoir donné de faux espoir. En même temps Meredith ne voulait pas que la petite s’arrête de vivre et s’angoisse pour son père même si cela était somme toute normal.

Elle était encore dans ses pensées, les yeux fermés lorsqu’elle entendit une voix s’adresser à elle. Meredith n’eu pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir qu’il s’agissait de Kate Evans. Elles ne s’étaient jamais appréciées et Meredith ne remettait pas en cause sa participation active à cet état de fait mais aujourd’hui elle devait admettre que pour une fois elles étaient toutes les deux sur le même bateau. Toutes les deux s’inquiétaient pour la vie de Mark et Meredith savait qu’elle ne pouvait pas juger l’inquiétude de l’ex amante de son frère.
Lentement l’étudiante rouvrit les yeux et son regard semblable à celui de Mark se posa sur l’architecte debout à coté d’elle. Il lui fallut quelques secondes avant que sa rétine ne s’adapte de nouveau à la lumière du soleil. La proposition de Kate était aimable elle devait bien l’avouer et dans l’état où elle était elle n’avait guère envie de lui lancer une réplique cinglante afin de repartir dans leur joutes verbales habituelles.

- Non je te remercie. Mark est toujours inconscient…je vais attendre encore un peu. Je m’en irais pour aller récupérer Alyssa en fin d’après-midi…avec l’espoir que j’aurais une bonne nouvelle à lui annoncer.


Meredith espérait de toute ses forces que l’avocat se réveillerait avant qu’elle ne doive récupérer la fillette à 16h30. Ainsi rassurée, elle pourrait à son tour rassurer la petite fille sur l’état de son père.

- Je pensais que tu étais déjà partie. Fit elle remarquer à Kate sans animosité dans la voix.

Elle avait déjà fait comprendre à l’architecte que sa présence n’était pas souhaité ni même convenable au vu de leur histoire passée mais que pouvait elle faire d’autre ? Si Kate avait décidé de rester dans les alentours elle ne pouvait pas la forcer physiquement à disparaitre. La présence d’Elisabeth aurait probablement l’effet désiré dans quelques temps et Meredith n’avait qu’à être patiente.
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Parfois le destin reprends ce qu'il donne [PV]

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