Rythmes latino! [Emily and free]

Invité · Sujet: Rythmes latino! [Emily and free] Mar 1 Déc - 22:19

Rythmes latino! [Emily and free] 000czcdy

Bariza, 133 Avenue C

Quoi de plus ennuyant que de faire des courses au supermarché? On se retrouve devant des étalages pleins à craquer et vous n'en comptez pas seulement deux ou trois, vu la taille du magasin vous devez pouvoir loger un bon millier de personnes et en nourrir le double. J'exagère? A peine! Remarquez à New York tout est démesuré et habituellement ça me plaît, sauf dans ce contexte voilà c'est dit. Ce qui est impressionnant aussi si vous vous attardez un peu, c'est la taille de certains cadis, remarque quand on observe la personne qui pousse on a parfois la réponse à la question qu'on se pose! Ah, je suis méchant je sais mais j'ai aussi su un jour ce que c'était d'avoir vraiment faim. Ce jour-là, je peux vous dire que si on vous prend à chiper un petit quelque chose à ses rayons débordants ça s'appelle pas du vol mais de l'instinct de survie et ça il y a jamais personne pour le comprendre! Bref, je vais pas me mettre de mauvaise humeur pour si peu, aujourd'hui j'ai de la monnaie en poche pour acheter ce que j'ai besoin! Enfin, pas vraiment pour moi, pour la famille. Ma mère m'a glissé les billets dans la main ce matin, voilà pourquoi j'aime rentrer chez moi le soir! Elle m'a répétée la liste au moins dix fois, t'achètes rien de plus surtout! Comme si je le savais pas depuis le temps que je lui fais ses courses avec l'argent que je lui rapporte. Ma mère, le jour où elle s'éloigne de plus trois mètres de ses trois mètres carrés de vie, méfiez vous et courrez!

Chez nous, on achète que l'indispensable, je rentre jamais bien chargé, si t'as le malheur de vouloir faire un cadeau même petit, même un jour d'occasion, tu apprendras vite que tu ne le feras pas une seconde fois. Ca s'appelle de la tyrannie féminine. Alors je me plie et j'amène la facture et la monnaie restante. Avec ce genre de personne, si vous voulez la paix, faut pas s'opposer mais vous privez pas d'en faire un peu à votre tête par derrière sinon vous devenez fou! D'ailleurs c'est bien à ce moment-là que comme par hasard la suite familiale se souvient qu'elle a un aîné! Si je quittais ma famille, que j'avais que moi à penser et à dépenser, je pourrais peut être réussir à vivre à Brooklyn... mais je peux pas me résoudre à faire ça. En sortant, je tombe sur le coin librairie... ce visage sur une photo du magazine à scandale m'est familier, je souris et l'attrape le feuilletant rapidement. Elle est dans le coin pas de doute... Sur la route du retour, je l'appelle et lui laisse un message sur son répondeur. J'avais rien de prévu ce soir, ça me fera éviter la soirée en famille, deux fois de suite c'est un peu trop, j'évoque ce bar à la devanture bleue, le Baraza, c'est souvent bondé mais l'entrée est gratuite et question ambiance pour les amateurs de latino c'est le top. Ca faisait quelques temps qu'on s'était pas fait une petite soirée entre mexicains, ça me ferait plaisir de la revoir! Une femme délurée qu'on regrette pas d'avoir dans son entourage un soir comme celui-là, bonne soirée assurée si elle est libre! Je croise les doigts... Dans tous les cas, faut que je trouve à sortir ce soir, elle sera mon premier choix.

En fin de compte, j'ai reçu un message de sa part un peu plus tard. Elle est libre! Parfait! Je m'éclipse en douceur sous le regard désapprobateur de ma mère et file me changer chez mon meilleur ami, chez lequel je passe en théorie bon nombre de mes soirées, beaucoup moins dans la réalité. Peu importe, je vais pas faire l'entendue de mes mensonges, j'ai plus dix ans, je fais ce que je veux et puis surtout on en aurait pas fini! Enfin la fameuse devanture bleue apparaît à l'horizon, elle est du genre à être en retard alors je préfère l'attendre à l'intérieur directement plutôt que m'impatienter en sautant d'un pied sur l'autre dehors. L'entrée est assez étroite longeant le bar. J'aime bien le décors, le côté sombre avec des briques brunes, la salle plus grande dans le fond avec ses quelques tables et chaises colorées, au fond des portes donnent sur une terrasse, quelques tables supplémentaires, espace en plein air, de quoi se chauffer ou prendre l'air en fonction du temps, la terrasse et ses petites guirlandes lumineuses. La musique est déjà de mise donnant tout de suite l'ambiance attendue à peine la porte franchie. Il n'est pas encore trop tard même si la nuit est déjà tombée sur New York, les lieux de sont pas pleins mais je suis loin d'être seul pour autant. J'attend donc son arrivée en grimpant sur un des sièges du bar sur lequel je ne compte pas rester toute la soirée!

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Ce fut un tonnerre d'applaudissement, honnêtement du jamais vu. Une tempête de cris, une foule en délire. New York c'était ça. Une scène immense, couvertes de structures métalliques détruites, face à un immense public, une grande salle… Les lumières noires, argentés, les reflets, les strass, tout était superbe. Cara m'avait confectionné une courte robe noire, couvertes de sombres motifs plus ou moins gothiques, ajoutés à ça des colliers, des bracelets, et une paire de botte à talons aiguilles, j'étais… Oui, j'étais renversante. Mémorable, ce concert. Il a duré jusqu'à peut-être 1 heure du matin, et c'était génial. Les critiques aussi sont à tomber, "Fantastique !", "Elan de musique pure", "4 heures de rêve", ça a de quoi mettre de bonne humeur. Du coup, aujourd'hui, je suis d'humeur à faire la fête, à boire, à m'éclater, loin des médias, avec des amis. Nan, pas juste m'éclater, en boîte, avec des New Yorkais… Il me faut quelque chose d'extraordinaire, de plus… de mieux quoi. Alors à 13 heures, je m'étais levée, rien de bien différent. Cara avait laissé un peu de la livraison Starbucks sur la table, pour moi. Frappuccino Caramel, au milieu d'animaux peu exotiques, à côté de Montgomery, mon chat… Rose. Nan franchement, c'était bien beau de manger, mais ça ne résolvait pas mon problème de ce soir. Je feuilletai donc un magazine traitant des dépendances et de la drogue, tout en m'octroyant ma dose journalière de coke, pour vous dire à quel point l'article me marquait. Bien sur, il y avait des références, de Peter Doherty à Britney Spears, en passant par moi. Mon Dieu, faudrait qu'ils se mettent dans le crâne que la cure ça ne sert à rien.

Enfin bref, un début de journée tout à fait ordinaire, quand soudain, mon portable vibra. Texto, alerte rouge, traversage de salon en vue, le chat fut trop rapide, et une boule rose bondit sur le portable, l'expédiant à terre. Ainsi donc, j'allai ramasser mon portable quelque peu endommagé, pour lire le terrible objet de l'agitation générale. Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ? C'était lui le plus pour ma soirée, le Mexicain ! Bien sur que j'étais libre, quelle question. Mes origines avant tout, donc Amos passait en priorité, là. De ce fait, je me ruais sur le dressing, décidant d'opter pour quelque chose de latino et de festif. Ce fut donc une robe à volants aux teintes flamboyantes, ma longue chevelure lâchée dans mon dos, ne jouant aucunement dans la finesse de la mode, me jetant ensuite dans les dédales de la ville. pour une fois, j'allais arriver en avance. Incroyable mais vrai. C'était sans compter les embouteillages… Maudite. Je sais qu'il m'attend, mais avec le temps, il a compris que j'étais toujours en retard. Il est sûrement à l'intérieur, faites qu'il ne se lasse jamais de mes retards, je lui en voudrais de ne plus m'attendre et m'engueuler avant nos soirées latines. Et puis finalement j'arrive, discrètement, dans ma Jeep Liberty, autant que je peux.

Il est là, heureusement. Le seul asiatique de la salle… Enfin, si on peut dire asiatique. Il est mexicain, comme moi, alors ces origines inconnues ne nous concernent pas. Amos, c'est le genre d'ami très particulier avec qui on adore sortir en boîte, mais qui cache surtout un secret très bizarre. Je dois être l'une des seules à le connaître sous tous ses noms, toutes ses vies, faute de l'avoir grillé un jour, alors qu'il jouait les menteurs, et d'avoir desuite été mise dans la confidence. Ça ne m'aurait pas gênée d'être dans les gens à qui l'on ment. j'ai rencontré Amos à une fête latino, on a chanté ensemble, en espagnol. J'ai adapté la chanson en anglais, il y a assez longtemps maintenant. Mais du coup, je connais Amos, depuis le début, et puis tout le reste, maintenant. Alors je m'élance vers lui, m'assieds sur la chaise à côté.

- Désoléééée, j'suis partie en avance et tout, y avait du trafic. Fin bref, tu vas bien ?

Elle lui fit la bise de la manière la plus superficielle possible, à la star hollywoodienne, ce qui était bien loin de son comportement, plutôt une blague perpétuelle.

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Je m'étais donc installé au bar en l'attendant. Je ne savais pas du tout combien de temps je l'attendrais mais je savais que dans tous les cas elle viendrait, elle ne m'avait jamais fait faux-bond alors j'attendais. Rien que d'écouter la musique me donnait envie de bouger, ça vibrait en moi, je le cherchais pas forcément mais quand elle était là, c'était profond. Disons qu'à cause de mes fameuses origines asiatiques douteuses et méconnues mais malheureusement visibles, j'avais souvent eu beaucoup de mal à affirmer auprès des miens mon identité mexicaine. Parce qu'elle le disait très bien : j'étais mexicain. J'étais né en plein coeur du Mexique, j'avais grandis dans la pure culture mexicaine, tout comme tout le monde autour de moi mais voilà, je n'y paraissais réellement qu'à moitié voire aux dires de certains pas du tout. Ca pouvait paraître pas grand chose, on pourrait penser que ça ne se remarque pas mais la vérité c'est que ça se remarque et que ça avait pas été toujours facile pour moi. D'ailleurs, je suis prêt à mettre ma main à couper que tout mes amis qui ne soupçonnent absolument pas l'existence d'Amos ne m'imaginerait en aucun cas danser latino. En tout cas c'était l'une des raisons pour lesquelles je l'appréciais particulièrement. Elle au moins depuis la première seconde où on s'est rencontré, elle n'avait jamais fait aucune différence. A ses côtés, je me sentais toujours purement et simplement mexicain à part entière et ça c'était appréciable parce que finalement j'aimais ça. Comme quoi, quand on y réfléchit un peu c'était vraiment pas un hasard si j'en étais venu à me chercher d'autres identités, j'ai toujours eu du mal à avoir la mienne... mais au fond de moi définitivement, mexicain je suis et mexicain je resterai.

Pour parler un peu d'elle, parce que si je l'appréciais c'était vraiment pour tout un tas de raison, une fille hors du commun. C'est clair qu'elle avait son caractère, ses manies comme ses dépendances mais ce que j'admirais aussi forcément chez elle c'est qu'elle avait réussi. Elle était partie du bas de la pyramide et elle avait monté la pente jusqu'à devenir une star. Aujourd'hui, elle était reconnue et elle le méritait. Ça fait bizarre de voir quelqu'un qu'on connait dans les magazines, ça crée une distance qui n'existe pas quand elle est présente en face de nous. Un truc du genre "Waou, c'est Emily", comme si on s'attendait pas à la voir en photo alors qu'on sait très bien ce qu'elle fait dans la vie. Je revoyais la jeune femme que j'avais accompagné à la guitare il y a bien longtemps en toute innocence. Elle avait fait bien du chemin encore depuis alors que moi... je n'avais rien au fond et je vivais toujours dans ce même tas de ferrailles même si j'essayais de me convaincre d'autres choses. Enfin, ça me déprimait jamais quand je la voyais, je vous rassure, au contraire! J'étais vraiment heureux de la voir! Je passais toujours des soirées extras en sa compagnie et le mieux c'est que je pouvais vivre tout ça en étant seulement moi-même, ce qui était rare! Alors oui, elle pouvait être fière d'elle!

J'aurais pu continuer comme ça un bout de temps mais mon attente vient de prendre fin! Elle est arrivée! Sublime dans sa robe rouge. J'avais bien fait de me changer avant de venir, en même temps c'était la moindre des choses, j'allais pas venir à ce genre de soirée et dans ce genre d'endroit en jean. Je me félicitais pour autant du choix de la couleur de ma fine ceinture... rouge! J'avais pourtant joué dans le noir mais en me laissant penser qu'une touche de couleur relèverait l'ensemble. Pantalon et veste noire, mes manches étaient repliées jonglant avec une chemise noire col entrouvert dans un tissu fin et agréable et donc cette touche de rouge... quasi invisible entre la veste et la chemise j'avais glissé juste autour du coup une sorte d'écharpe à très fine épaisseur que j'avais pioché dans les réserves de mon meilleur ami, j'aime bien les détails inutile. J'étais donc satisfait de l'ensemble. L'air de rien, le vêtement a plus d'importance qu'on l'imagine, personnellement quand je jouais mes petits rôles dans ma vie quotidienne, ça m'influençait beaucoup. En portant des vêtements élégants ou simplement de marques, j'ai aucun de mal à imaginer être riche alors que j'ai pas trois sous en poche. En même temps, l'imagination a le mérite de nous emmener partout. La mienne fonctionne très bien en l'occurrence. Le style donc. Rien que pour pas se faire refouler dès l'entrée! Bref belle elle l'était comme toujours, pas besoin d'aller chercher plus loin! Je l'accueillais, après sa bise façon superficielle qui lui correspondait toujours aussi peu, sur le ton de la plaisanterie.

- Ouai, c'est ce qu'on dit! T'es tout le temps en retard!

C'était bien plus un constat qu'un reproche comme le confirmait mon sourire amusé. Je lui laisse le temps de reprendre son souffle puis lui propose de boire un verre... ça nous permettra d'échanger quelques mots avant que je ne l'emmène sur la piste! On avait toute la soirée devant nous pour échanger et prendre du bon temps! J'avais vraiment peu de chance, voire aucune de croiser quelqu'un de connu ici alors pas de soucis à se faire, juste s'amuser en toute liberté!

- Oui, toujours aussi bien! Et toi?

Je ne lui laissai pas vraiment le tant de répondre en réalité, enchaînant tout de suite avec ce que je savais d'elle à ce propos!

- Je t'ai vu dans un magazine ce matin! Tu pourrais penser à m'offrir des places au moins quand tu donnes un concert!! Ca avait l'air vraiment réussi! Bravo!

En réalité, avant de le voir dans ce magazine, j'ignorais complètement qu'elle donnait un concert et cela dit j'aurais pas payé pour y aller même si en réalité, j'aimerai bien effectivement voir un jour ce qu'elle faisait sur scène, ça devait être impressionnant, j'étais jamais allé à un concert. En vivant à New York, c'est con, je sais! Tout ça pour dire que je l'avais pas franchement entendu chanter depuis un bout de temps même si nos chemins s'étaient recroisées plus facilement ces derniers temps... Critique encore mais toujours avec le sourire, c'était surtout histoire de la taquiner un peu, façon de montrer que j'étais vraiment content de la voir et qu'elle m'est accordé cette soirée!!

Invité

Elle lui adressa un large sourire, et fouilla au fond de son sac, bordélique qu'elle était, il n'y avait aucun ordre. Flyers froissés, tubes de mascara vides, paquets de cigarettes, pour en sortir une feuille, pliée en quatre, rose-rouge vif, flyer superbes pour cette fameuse soirée, simple affichette abîmée par le sac. La belle lui tendit, puis vida d'un trait ce qu'il restait de son verre, pour commander une tequila. Levant la bouteille, elle se recoiffa de la main qui ne tenait plus le fly.

Il y avait quelque chose de convainquant dans son regard, un regard suppliant, puis elle leva plus haut la bouteille, trinquant.

Elle appréciait beaucoup Amos, pour beaucoup de raisons en fait… Pour commencer, il n'habitait nulle part. Il squattait chez les gens, enfin… C'était assez compliqué. Quoiqu'il en soit, Amos n'avait pas de papiers, et des connaissances du genre, on en a pas beaucoup. Il y avait bien sur son histoire, ses origines, son sourire. En fait, si il n'y avait pas eu Cara, elle aurait insisté pour héberger le jeune Mexicain, mais ce ne lui était pas possible. Peut-être le fait qu'ils se connaissent surtout pour ce qu'ils étaient derrière leurs images respectives était la raison qui avait tissé ce lien d'amitié d'une force rare… Emy s'assit sur le bar, vidant doucement la bouteille.

Son rire léger claqua, aimant bien le taquiner sur le sujet. A vrai dire, elle trouvait ça amusant, intéressant aussi, toutes ces identités. Elle les connaissait presque toutes de nom uniquement. Des photos, où le nom différait d'"Amos Calvarez", des témoignages d'amies qui lui présentaient leur ami moitié asiatique, qu'elle se plaisait à feindre de rencontrer.

Invité

[Ca arrive à tout le monde!!]

Elle ne croyait pas que ça m'intéresserait, ça m'amusait la façon dont elle en parlait... peu importe cela dit, elle m'apportait déjà une solution! Et bien plus vite que je l'aurais cru en effet : quel succès, déjà la semaine prochaine! En même temps c'était son métier, pas vrai? C'est sur qu'elle devait avoir des possibilités comme ça régulièrement, peut être pas le grand concert dont j'avais eu écho dans un magazine mais des occasions comme elle me présentait à l'instant. Faut dire que j'y connaissais pas grand chose à ce genre de carrière... je lisais pas assez les magazines people tout comme je regardais pas assez la télé, faut dire en même que j'avais jamais eu la télé chez moi, alors à part éventuellement chez des amis de temps en temps, ça aide pas! Allez, je la taquinais un peu à mon tour quand à la popularité de son concert, du moins le fait que c'était arrivé jusqu'à mes oreilles!

- Evidemment tout New York ne parle que de ça!

C'était sûrement pas le cas, même si on en parlait dans la presse et on le savait bien mais c'était pas le problème, elle avait quand même rempli une suffisamment grande salle pour qu'une partie de la population en ait quand même plus que parlé! Une autre partie aura au moins jeté un oeil au magazine comme moi chacun avec son histoire et ses connaissances plus ou moins grandes voire inexistantes sur elle. Bref, c'était que pour l'embêter un peu. Et ensuite évidemment, il me restait plus qu'à répondre à cette réclamation de ma part.

- Crois pas que je compte te harceler partout, j'ai juste envie de voir ça au moins une fois! Et puis ça fait des lustres que je t'ai pas entendu chanter!

Alors tant qu'à faire autant que ce soit sur une scène! J'aimais son extravagance, sa vitalité... j'étais pas trop du style à me poser trop de questions avant d'agir, sinon faut avouer que j'en serais pas là où j'en suis aujourd'hui néanmoins ça semblait encore plus facile avec elle. D'autant qu'elle connaissait quasiment tout sur moi! Il y avait juste aucunes barrières en sa compagnie, tout était possible, tout était vivable. Pas de limites. Allez, avouez que ça fait rêver! Je souris en voyant le bazard dans son sac dans lequel elle tentait d'extirper le prospectus de la soirée. Quand enfin elle le retrouva, je pris le papier rose vif et le lut en diagonale avant de le replier pour le glisser dans ma poche avec un sourire.

- Merci!! Puisque c'est entrée gratuite j'irais sûrement accompagné...

J'avais encore aucune idée de par qui mais c'était pas l'important, disons que c'était juste une manière de dire qu'en fonction de ça je serais peut être un grand inconnu pour elle le soir de la fête... suivant qui je choisisais d'être au final ce jour-là. De toute façon, j'imaginais bien que dans ce genre de soirée, elle devait bien être entourée. Je comptais pas lui tenir la jambe juste la voir chanter. Les commentaires ce sera pour une autre fois! Voilà comment je prenais les choses à première vue! Le regard suppliant qu'elle me lança juste après m'interpella pourtant un quart de seconde avant que je me contente d'un large sourire sans chercher d'explication.

- Je viens quoiqu'il arrive!!

Elle recommanda de la tequila et souriant à nouveau je tendis mon verre aussi haut qu'elle pour m'écrier avec elle...

- Au Mexique!

Ca aussi ça fait plaisir! Pouvoir l'avouer! Je finis mon verre avant d'en reprendre un autre. Ce soir c'était la fête! Et pour ça, il y avait personne de plus douée qu'Emily faut bien le reconnaître! Je souris amusé en l'entendant lister mes différentes identités avec ce petit rire moqueur, mes identités, si on peut les appeler comme ça. Quand elle avait découvert ça, elle m'avait cuisiné pour tout savoir... découvrant vite les autres, difficile de résister longtemps à une fille pareille je vous le dis. Je savais quelque part que ça l'amusait elle aussi cette histoire, comme elle se plaisait à jouer la comédie entrant dans mon jeu quand elle en avait l'occasion. Une chance pour moi entre nous! Elle était quand même la seule au courant avec mon meilleur ami. Du coup, je rentre dans ce petit jeu et répond à sa question, un sourire aux lèvres. Fallait avouer que si on voulait savoir comme j'allais... fallait s'intéresser à eux aussi. J'étais plus souvent eux que moi-même.

- Mike stagne un peu, Keisuke perd pas la main, pour Danny tout va comme sur des roulettes et Sam... Sam toujours rien à en dire, il fait sa vie. Ils vont très bien donc!

Et puis quoi encore évidemment qu'ils allaient bien, c'était tout le but du jeu! Si je m'inventais des déprimés autant me passer la corde au cou tout de suite! Et c'était l'avantage du multiple aussi... en passant toujours de l'un à l'autre on vit finalement que les bons côtés à quelques exceptions près! Je n'imaginais pas un jour renoncer à tout ça!

Invité

[ Sorry darlin', pas inspi en c'moment, mais après les vacs promis j'deviens rôliste modèle ^-^ Réponse presque tous les jours garantie XD ( ou pas >_< ) ]

Amos était toujours, ou du moins autant qu'elle s'en souvienne, positif. Il avait une vie dure, et semblait le vivre bien. Il était vraiment, vraiment très attachant. Positif. Gentillesse sans borne, aspect qui demeurait sous beaucoup de ses différentes vies. Il fallait dire qu'ils étaient bizarres, tous les deux, l'une chanteuse de rock, icône gothique du métal, droguée, et l'autre, menant différentes vies, sans papiers, seul avec ses origines étranges, obligé de surveiller la moindre de ses propres actions.

Ne croyez pas que c'est tous les jours facile d'avoir une renommée mondiale. Les gens qui vous regardent de travers, la quasi impossibilité de sortir dans la rue sans que quelqu'un vous reconnaisse, les paparazzis, mais elle parvenait à vivre sa vie, en dehors, à sortir, faire du shopping dans des boutiques pas excessivement luxueuses, flirter sans faire de scandales, s'éclater avec ses amis, et ce assez loin des médias, en fait. Bien sur que ses amis y étaient pour quelque chose, pour cette sensation de naturel, pour ne pas avoir à jouer la snob et célèbre rockeuse cliché, et Amos tout particulièrement. Il lui rappelait le début, il lui rappelait Juan', son Juan' avant qu'il ne la quitte.

- T'es adorable, mais si tout New York en parlait, je pourrais même pas sortir de chez moi !

" Au Mexique", à la liberté, à la vie, à l'amitié. Ces mots restaient en son âme, comme un écho, et puis il déclama l'avancement de ses lui parallèles. Au fond, elle avait appris à les connaître, par hasard, par exemple lorsqu'elle croisait Amos dans le métro, se ruait sur lui, et qu'une autre la virait en hurlant un nom inconnu auquel son très cher mexicain s'identifiait tout à fait. Alors il lui fallait se retenir de ne pas éclater de rire, lorsque l'une de ses amies lui déclarait par exemple qu'ils devraient se rapprocher, ou autant d'épisodes à vrai dire assez amusants. C'était sur plusieurs années qu'elle avait appris à les connaître tous. Il fallait dire que c'était tentant de faire foirer un truc, par exemple balancer à Keisuke qu'il était attendu à une soirée latino ce soir là, devant une personne qui tentait de l'inviter, genre d'idées stupides qu'elle ne réaliserait jamais, de peur de blesser le jeune mexicain.

- J'aime bien Sam, mais Keisuke est irrésistible, dans l'genre tombeur asiatique. Contente qu'ils aillent bien !

Et puis, alors qu'elle murmurait tout naturellement les paroles des chansons qui traversaient la salle, des paroles la heurtèrent, de plein fouet "La victoria que nos ata, el fuego que quema, la victoria que destruye, el amor del fuego, abre los ojos, Abre los ojos !", Victoria. Bien sur qu'elle connaissait le texte, qu'elle question ! A 13 ans elle l'avait écrit, chanté sur une scène dans un bar, c'était une réédition, plus grave et éraillée, plus sombre, mixée par un ami à elle, qui rendait assez bien, en ambiance de fête latine. Un sourire éclaira son visage.

- Amos ! Escucha, escucha, es de mí !

Pendant un instant on aurait dit la gamine mexicaine quand ses chansons apparaissaient rapidement à la radio, et instinctivement l'espagnol avait jailli, se traduisant par "Ecoute, c'est de moi". Elle bondit du bar, debout devant Amos, se recoiffant d'une main, lui tendant l'autre.

- On va danser ?

Invité

Je souris amusé à sa réponse... ne pas sortir de chez elle? Ah, la célébrité! Mais quelle horreur! Qui franchement envierait ce genre de situation? Non vraiment, elle n'avait pas de chance, c'est sûr. Bon, allez, d'accord, c'est vrai que ça devait pas être drôle m'enfin chacun ses soucis et ceux-là devaient pas être le pire d'autant qu'ils étaient quand même associés à quelques avantages non négligeables, je me trompe? Enfin, cela dit je m'en fichais un peu pour tout dire. Et puis à quoi bon se casser la tête sur quelque chose qui n'était même pas la réalité? Evidemment que tout New York ne la connaissait pas et puis fallait avouer qu'elle était quand même un peu spéciale, tout le monde pouvait pas l'aimer non plus! Non, je plaisante elle est adorable, mais la différence c'est que moi je la connais vraiment... ce qui n'est pas franchement la définition de célébrité en règle générale... allez moquons nous un peu.

- Ah... vraiment si j'avais le temps je te plaindrais!

Je l'avais jamais réellement considéré comme une star finalement, raison pour laquelle ça me faisait toujours un certain choc quand je la voyais sur un magazine, raison pour laquelle j'avais envie de la voir en concert peut être aussi finalement... histoire d'enfin réaliser un peu... cela dit, c'est pas évident quand on connait bien quelqu'un d'observer ensuite l'image que les gens se font de cette personne. Ca allait être drôle sans doute d'ailleurs... Peu importe, quoiqu'elle fasse, elle restait pour moi cette jeune femme mexicaine qui avait débarqué chez nous un soir et avec qui le courant était tout de suite bien passée. Elle restait cette femme un peu folle, même complètement déjantée avec ses excentricités et son sourire. Une jeune femme unique qui l'air de rien comptait beaucoup moi mais ne tombons pas dans le sentimental à trois sous, ça en règle général, j'évite. Sauf avec Danny mais c'est autre chose... faut bien un fleur bleu pour rêver un peu...

Je souris ensuite amusé lorsqu'elle me fit part de ses préférences... alors la balance penchait pour Keisuke hein? Keisuke... faut dire qu'il était un peu la base de tout, c'est avec lui que tout avait commencé et s'il devait tomber, tout les autres tomberaient avec lui. Ben oui, c'était lui qui remplissait mes poches grâce à sa favorite, sans lui je risquais pas d'être crédible longtemps... L'argent ça a réellement de la valeur. Si elle me trahissait? Ca me ferait mal oui. C'était facile, drôle pour elle aussi léger qu'une petite plaisanterie et pourtant... si le doute s'installait, ce serait facile de trouver le mensonge. Tout s'effondrerait et il ne resterait plus qu'un Amos déconfit sans présent et sans avenir. Je pense pas que je pourrais lui pardonner. A l'heure d'aujourd'hui, c'était toute ma vie. Mon plus précieux bien. Non, je ne lui pardonnerai pas. Heureusement, il y avait vraiment aucune raison qu'elle fasse ça pas vrai? Ca avait beau être son genre de se moquer des conséquences, je pensais qu'elle comprenait l'importance que ça pouvait avoir pour moi.

- Garde Amos pour l'instant, je compte pas jouer la comédie avec toi!

Du moins quand j'étais seul avec elle bien sûr, quand elle me surprenait en d'autres compagnies, je me laissais jamais distraire par notre complicité. De toute façon, c'était Amos que je voulais être ce soir... Un chant mexicain se fit entendre qui eut un impact instantané sur elle. C'était l'une de ses chansons. Elle me l'annonça en espagnol, j'aimais bien quand elle parlait espagnol... Bien sûr, elle ne tarda pas à me proposer de danser. Elle n'eut pas à le dire deux fois. Je partageais déjà son enthousiasme.

- J'attends que ça!

J'adorais danser latino... c'était un fait indéniable et elle le savait aussi bien que moi. Faut dire aussi qu'elle était ma partenaire préférée, du moins depuis qu'on partageait ces soirées. Disons qu'on se connaissait suffisamment bien et on avait suffisamment souvent dansé ensemble pour l'apprécier d'autant plus. On était jeune, on était beau, on était doué que demander de plus? Quand on s'élançait sur la piste, j'oubliais tout. Plus rien d'autre n'existait que ce sentiment là, ce moment-là, cette intensité. Il n'y avait plus de passé, plus d'avenir, plus de craintes, plus de danger, il n'y avait plus que la danse, plus que la musique, plus que deux corps échauffés. L'identité? Qui croirait encore qu'elle avait besoin d'être revendiquée à cet instant? C'était parfait. Alors oui, il y avait vraiment pas d'hésitation à avoir, j'aurais tout abandonné pour la suivre sur la piste de danse, et c'est ce que je fis, attrapant la main qu'elle me tendait pour l'entraîner à mon tour dans une énergie sans limite.

Mon corps aussi dans tout ça avait appris à s'adapter. Danny était plutôt réservé en fin de compte, peu expansif en tout cas, pas trop du style à se lâcher sur une piste, plus tendu, plus fermé. Sam, sa version contraire, plutôt mou, pas du genre non plus. Keisuke peut être aurait été celui qui aurait pu le plus s'en rapprocher mais ces partenaires, sa partenaire surtout n'était pas trop branchée danse... ainsi c'était bien moi à part entière qui détenait le monopole. Tout ça pour dire que c'était aussi un besoin physique, retrouver des gestes, des postures qui n'appartenaient qu'au mexicain en moins, qu'à Amos, qu'à moi-même. Souvent, j'affirme et je me console en disant que ma liberté c'est de pouvoir avoir toutes ces existences à la fois... être à la fois tout le monde et personne, réussir à avoir ma place partout... néanmoins au fond de moi, je me demande si c'est pas plutôt de pouvoir être soi-même en toutes circonstances... cela dit, ce soir, je vous l'ai dit, j'étais simplement venu pour faire la fête, pour boire et danser jusqu'au bout de la nuit avec Emily. C'était tout ce qu'il me fallait. Et quel que soit la réponse à cette question, j'étais heureux. Là aujourd'hui, maintenant, dans ce présent que je créais à mes goûts, j'étais heureux. C'est tout ce qui compte non? Déjà je sentais la chaleur du corps d'Emily contre le mien, la musique m'envahissait entièrement, c'était sa chanson, c'était magnifique, je la dirigeais alors ainsi sur sa propre voix dans un feu envoûtant, l'écoutant autant que sa chanson... Ce genre de danse traduisait toujours beaucoup d'émotions... s'y laissait glisser était le meilleur moyen de les laisser s'exprimer, tout ce que finalement bien souvent on gardait en nous. C'est comme ça entre sensualité, provocation, corps à corps, que le plaisir, pur, profond naît. Comment pourrait-on ne pas aimer ça?

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