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meichan&nastazià ~ living, such a hard thing.

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MessageSujet: meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. EmptyMer 31 Déc - 10:33


Living, such a hard thing.
AVEC C. NASTAZIÀ ALINOVITCH

31 décembre, 1h02 Si ça allait ? Oui. Très bien. Pourquoi ? Voilà ce que j'avais répondu, avant de partir le plus vite possible de ce photoshoot. Depuis quelques jours, ça n'allait pas. Vraiment pas. Mais hors de question que j'aille me plaindre, à des types que je connaissais à peine en plus. J'étais passé chez moi déposer mon matériel photo et j'étais reparti, brun ébène cette fois çi. Plus blond mais ma couleur naturelle. Hisashi n'était pas là. Où était-il, je n'en savais rien... oh, vu sa dernière publication littéraire, il avait certainement à faire. C'était vraiment intelligent de s'être vengé en voulant ruiner ma carrière. D'ailleurs, je détestais penser ça, mais j'étais sûr qu'il pourrait réussir. Depuis la publication de son livre, là, je sentais bien les regards de travers de certains de mes collègues. J'avais lu son bouquin. Il avait bien tourné les choses. Et il n'avait menti sur aucun point. Pas la moindre exagération à mon propos. Sauf que... n'allez pas me dire qu'il vivait un véritable enfer depuis la mort de sa sœur. C'était intenable, pour moi aussi, d'accord. Mais j'avais vécu pire. Et ce pire... j'avais ressauté dedans. C'était sûrement ça qui m'enfonçait toujours plus bas, en fait. Tout en laissant mes pensées aller et venir, je marchais dans les rues de Manhattan, sans but, sous cette pluie qui me semblait glaciale et tête baissée, comme toujours ou presque. J'aimais la pluie. Dans la pluie, personne ne peut distinguer les gouttes de pluie des larmes coulant sur mes joues. Hormis si on fait attention aux yeux rougis par les larmes. Mon maquillage avait sûrement coulé. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pleuré. J'avais bien le droit à un instant de faiblesse moi aussi. Et de toutes façons, j'avais trente-quatre ans. Je n'allais pas me mettre à pleurer outre mesure comme je le faisais avant. Je soupirai. Je savais à quel point c'était faux. Les crises d'angoisse, ça ne se commande pas. Alors que j'étais retombé dans le satanisme par moi-même, on pourrait croire que j'en faisais moins souvent. Non, pourtant. J'avais même l'impression que c'était plus régulier, maintenant. Encore une fois, ils avaient tués des innocents. Leurs actes me terrorisaient toujours autant, même si je ne voyais plus les choses avec la vision d'un enfant. Mais justement... c'était peut-être ça, le problème. J'avais perdu ma fille dans des circonstances assez tragiques. Et régulièrement, des parents devaient apprendre à vivre avec la disparition de leur enfant à cause des enlèvements. Je sentis que je commençais à trembler. Non, ça n'allait pas. J'avais fini par me retrouver assis sur les marches de l'entrée d'un immeuble, toujours sous la pluie en train de pleurer et trembler mais aussi et surtout en plein crise d'angoisse. Non pas de panique, mais d'angoisse. Ça n'allait pas. C'était de leur faute. Ils avaient ruiné ma vie. Et je les avais aidé, à mon retour à New York. Coudes sur mes genoux et front dans mes mains, j'angoissais, ridiculement. J'avais froid. Mon manteau était épais, oui, mais mes collants non. Et j'étais trempé. Je n'en pouvais plus. Je n'arrivais plus à vivre avec cette terreur permanente. Comme à chaque fois, je revoyais, entre autres souvenirs, les cadavres sanglants des innocents qu'on m'avait forcé à tuer. J'étais foutu, jamais plus je ne pourrais retrouver une âme pure et, pour un ancien catholique comme moi, c'était vraiment insupportable par moments. Alors que je continuais à sangloter et à hoqueter de plus belle, je finis par sentir une présence à côté de moi. Après trois autres bonnes minutes à essayer de me calmer suffisamment pour relever la tête de mes genoux, je le fis. À travers mes larmes, j'essayai de voir si je reconnaissais ce visage, priant pour que ce soit une inconnue. Ces cheveux blonds, cette grande taille, le fait que j'avais l'impression qu'elle était là depuis longtemps et aussi le quartier dans lequel je m'étais retrouvé... Oh, non. Je la connaissais, oui. Nastazià. Pourquoi fallait-il que je me sois retrouvé dans le quartier d’une personne que je connaissais ?

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MessageSujet: Re: meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. EmptyMar 6 Jan - 19:06


Mei Chan & Nastazià

Ce soir, c’était soirée Dior. L’avant-veille, on faisait une petite fête entre nous histoire de passer du bon temps, j’étais habituée, et je savais que si je ne trouvais pas une excuse j’allais rentrer tard. Oh, pas que je n’aimais pas les soirées. Bien au contraire, mais… disons que je me fatiguais bien vite… Surement la vieillesse. Et puis surtout parce que dans ce genre d’endroit, la plus part du temps, je me faisais chier. Habillée d’une robe blue nuit bustier et courte, j’enfilais mes talons aiguilles Louboutin et pris mon manteau pour partir sur le lieu du rendez-vous, à savoir, l’entreprise même. Soufflant dans mes mains, je pris un taxi, plus pratique, pour y aller. Une fois sur place, je laissais mon manteau et mon ma pochette à l’accueil avant de me joindre aux festivités. Attrapant une coupe de champagne, j’en bus une gorgée tout en allant rejoindre des collègues et discuter. Chipant des amuse-bouche, je me mis à manger, plus qu’il n’en fallait. Faut dire aussi, qu’elle idée de foutre des trucs si appétissant hein ? Genre, j’allais manger des bouts de carotte et de concombre sur la table là-bas ? Niet, le reste était trop bon. La musique était, elle parfaite, et donnait des envies de danser, mais j’allais m’abstenir, pas que je sois mauvaise danseuse, mais… Presque. J’étais aussi raide qu’une planche à pain, dans tous les sens du terme. Après plusieurs heures à bavarder, boire et manger, je quittais la salle interceptant un taxi assez rapidement. Le trajet étant assez long, du monde encore dehors si tard, la pluie se mit à tomber. Plissant le nez, je soupirais avant de payer le monsieur et sortir de la voiture. Je n’avais même pas de parapluie. Frissonnant sous le froid qui s’immisçait en moi, je marchais rapidement avant de voir quelqu’un assis sur les marches d’escaliers de l’immeuble ou je vivais. Ce n’était pas un endroit où s’assoir, surtout sous la pluie ! M’approchant, je le reconnu assez vite. Mei Chan ? Fronçant les sourcils, je montais mes mains au-dessus de ma tête pour protéger mon visage de la pluie avant de le fixer. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Il avait l’air mal non ? Il pleurait ? Ou je rêvais ? La pluie tombant encore plus fort, je ne bougeais pas, en le regardant sans trop savoir quoi dire. Les gens pourraient le prendre pour un fou avec ses habits, mais comme j’aimais à le dire. L’habit ne fait pas le moine. Mei Chan, était quelqu’un de très gentil. Relevant le visage, nos regards se croisèrent. « Mei Chan ? Qu’est-ce qui se passe ? Ça ne va pas ? » Demandai-je en me redressant, mon dos me faisant mal de rester pencher vers lui. « Il pleut des cordes, tu veux qu’on rentre chez moi ? » Proposais-je en pointant du doigt mon appartement.

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MessageSujet: Re: meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. EmptyMer 7 Jan - 19:19


Living, such a hard thing.
AVEC C. NASTAZIÀ ALINOVITCH

Il faisait froid. Vraiment froid. Et j'étais trempé. Autant de raisons qui devraient me pousser à me lever et à rentrer chez moi. Surtout que, qu'est-ce que je faisais ? Rien. Ah, si. J'étais peut-être en train de tomber malade. Mais à part ça, je ne faisais rien d'autre. Enfin... rien d'autre à part être en pleine crise d'angoisse bien sûr. « Mei Chan ? Qu’est-ce qui se passe ? Ça ne va pas ? » Je continuai de la dévisager plusieurs instants, tout en essayant de me calmer, mais, autant dire que ça ne servait rien. « Il pleut des cordes, tu veux qu’on rentre chez moi ? » Je rebaissai la tête. Regarder les gens dans les yeux trop longtemps, ça me mettait mal à l'aise. Et, même si c'était ridicule, je n'aimais pas devoir lever la tête pour pouvoir regarder dans les yeux la plupart des gens. « Je ne vais pas te déranger, q-quelle drôle d'id-dée. J-je t'assure que ça v-va très bien. », répondis-je, encore plus bas que d'habitude. Ma voix tremblait. Je ne savais pas mentir. Pas pendant une crise d'angoisse en tous cas. J'avais froid. De plus en plus froid. Et je ne supportais pas ça. Ça me rappelaient les hivers que j'avais passé enfermé avec Elena. Comme si qu'ils nous auraient mis suffisament de chauffage. Pourtant, c'était pas comme si que la pièce était grande. Je me souvenais encore très bien de la chaleur de ses bras. Ce n'était pas grand chose, mais ça me réchauffait un peu. Elle n'avait jamais perdu la foi, elle. Désormais, je l'admirais. Je l'avais tellement aimée. J'avais gardé l'espoir de la revoir. Ils l'avaient tuée. À cette pensée, je commençai à avoir mal au cœur, des images désagréables de sacrifices s'étant imposées de force dans mon esprit. Tremblant, avec des mouvements hésitants, lents et saccadés, je finis par réussir à me remettre sur pieds. Mes jambes tremblaient et, les sentant prêtes à céder, je me souvins pourquoi je me retrouvais toujours assis pendant une crise d'angoisse. Elles manquèrent justement de céder, par réflexe je me rattrapai à l'épaule de Nastazià. Et, après un moment de silence, je relevai la tête, la regardai quelques instants, pour ensuite rebaisser la tête. « Excuse-moi. », murmurai-je avant de laisser mon front se poser contre son épaule et d'attraper doucement la manche du manteau de Nastazià, afin d'avoir de quoi me retenir au cas où je perdrais à nouveau la force de rester debout. Et, aussitôt, alors que j'avais réussi à paraître quelque peu plus calme, je replongeai en plein dans ma crise d'angoisse, tremblant et pleurant tellement que j'en avais l'air plus que ridicule. Je ne supportais pas de devoir imposer aux autres mon malheur, mais j'avais vraiment besoin d'une présence humaine en ce moment. Je haïssais la solitude, et encore plus dans ces moments-là. Au bout d'un certain temps, peut-être une dizaine de minutes, peut-être plus, peut-être moins, je finis par me décoller d'elle, et, tête toujours baissée, je ravalai mes larmes le temps de prononcer quelques mots. « Si tu es sûre que je ne te dérange pas et que tu me jures de ne pas t'emporter peu importe ce que j'aurais besoin de dire... je veux bien rester un peu avec toi, oui. Je n'aime pas être seul, encore moins quand je suis en pleine crise d'angoisse. Ce qui arrive bien trop souvent... » Je murmurai ces deux dernières phrases encore plus bas qu'à mon habitude. Je commençais à ressentir le besoin de me confier... Tout en sachant que tout ce que j'aurais à raconter était trop horrible pour être raconté. Mais... savait-on jamais. Je ne savais jamais ce qu'il pouvait me prendre quand j'étais dans cet état.

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MessageSujet: Re: meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. EmptyMar 13 Jan - 11:30


Mei Chan & Nastazià
« Je ne vais pas te déranger, q-quelle drôle d'id-dée. J-je t'assure que ça v-va très bien. » Riant faiblement, je l’observais longuement avant de secouer la tête. « Alors pourquoi être devant chez moi ? C’est bon je te dis, tu ne me déranges pas. Vraiment. » Pourquoi mentirai-je en plus ? Je ne voyais pas l’intérêt de mentir vraiment… « Excuse-moi. » Mordillant mes lèvres, je le regardais longuement, me demandant ce qu’il pouvait bien se passer pour qu’il agisse de la sorte… Avait-il fait quelque chose de mal ? Avait-il vécu un moment émouvant ? Je ne savais pas trop, pas mal de questions se passaient dans ma tête, sans avoir de réponse. Ne répondant rien, trouvant ça normal, de rester là pour lui, car je n’allais pas l’ignorer, je me penchais un peu plus vers lui avant de le sentir poser sa tête contre mon épaule. Posant ma tête contre la sienne, je le laissais faire. Il avait besoin d’une amie en ce moment même. « Si tu es sûre que je ne te dérange pas et que tu me jures de ne pas t'emporter peu importe ce que j'aurais besoin de dire... je veux bien rester un peu avec toi, oui. Je n'aime pas être seul, encore moins quand je suis en pleine crise d'angoisse. Ce qui arrive bien trop souvent... » Intriguée, je me demandais ce qu’il pouvait bien avoir fait. Il avait tué quelqu’un ou quoi ? Mon estomac se contracta sur le coup. C’est qu’il me ferait presque peur là en vrai. Déglutissant, je posais ma main dans son dos, le tapotant quelque peu avant de le caresser avec douceur. « Tu ne me déranges pas du tout. Et promis, je ne m’emporterais pas, quoi que tu dises. » ça avait le don e me foutre encore plus la pétoche pour le coup, mais soit, je n’allais pas le lui dire. Me relevant tout en frissonnant, parce que je me pelais à force de rester dans le froid sous la pluie, je lui fis signe de se lever et de me suivre. A cette heure-ci tout le monde dormait chez moi, y compris Marilys. Ouvrant la porte avec la clé électronique, je le fis entrer avant de refermer derrière moi. Prenant les escaliers, parce que pour aller au premier étage, il n’y avait pas besoin d’attendre trente plombes l’ascenseur. Je filais devant la porte avant d’ouvrir sans bruit. « Enlève tes chaussures directement une fois rentrée, tout le monde dort. » marmonnai-je avant de faire de même une fois à l’intérieur. Refermant, j’allumais les lumières tout en lui demandant de me suivre jusque dans ma chambre, là, ou on serait le plus tranquille si jamais quelqu’un venait à se lever. « Tu veux boire un truc ? Manger ? On sera tranquille là. » C’était rare qu’un homme rentre dans ma chambre. En fait, hormis Esteban et mon frère, personne n’y était jamais rentré. Mais j’avais une totale confiance en Mei Chan, c’était un ami, et je savais qu’il ne me ferait rien. Il n’était pas le genre de photographe à abuser des mannequins lui…

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MessageSujet: Re: meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. EmptyDim 18 Jan - 17:18


Living, such a hard thing.
AVEC C. NASTAZIÀ ALINOVITCH

« Alors pourquoi être devant chez moi ? C’est bon je te dis, tu ne me déranges pas. Vraiment. » Si elle savait vraiment comment j'étais, elle n'emploierait sûrement pas ce ton bienveillant. Après tout, c'était de ma faute si j'étais dans cette situation, à présent. Personne ne m'avait obligé à quitter Mokpo et Su Min pour retourner à New York. Personne ne m'avait poussé à aller voir Thothz lorsque je l'avais croisé dans la rue. Je n'étais pas tombé dans l'alcool, à l'inverse de ce que d'autres auraient fait à la mort de leur fille. Je noyais mon désespoir dans le travail, j'avais sombré dans la dépression et j'avais accepté de replonger en plein cauchemar. « Je suis arrivé là par hasard... ma présence n'est pas volontaire. Je ne savais même pas que j'étais dans l'Upper East Side... » Je me  sentais tellement seul dans tout ça. Et je haïssais la solitude. Le silence, la solitude, tout ça, je n'aimais pas et ça datait de mon enfance. C'était pour ça que j'aimais tant faire l'idiot et faire rire mes camardes de classe. Lorsque cet abruti, le fils du commissaire à qui j'avais raconté mes trois années de cauchemar, s'était amusé à répéter ce que son père avait dû dire à sa femme, autant dire qu'ensuite, je m'étais souvent retrouvé seul. Encore plus dans une école catholique, le satanisme... est une chose qui effraie. Sauf que pendant ce temps, ils n'avaient pas une seule fois pensé que moi aussi, je pensais pareillement qu'eux. On m'avait forcé à vivre ça. Et à force d'être seul et mal... j'étais volontairement retombé là-dedans. « Tu ne me déranges pas du tout. Et promis, je ne m’emporterais pas, quoi que tu dises. » Des belles paroles, oui. Enfin... si, peut-être qu'elle ne s'emporterait pas. Mais si j'avouais, ne serait-ce qu'une partie, de ce que j'aurais à dire, c'était évident que cela provoquerait une réaction chez elle. Tremblant, je la suivis à l'intérieur de son immeuble et retirai mes gants en dentelle, que je rangeais dans l'une de mes poches. Je sortis rapidement mon portable et, tout en suivant Nastazià au premier étage, je lus le message, que j'avais reçu à vingt heures. Je sais que tu t'en fous, mais si tu me cherches, je suis chez Kayla. C'est ça, c'est ça, je m'en foutais. Après avoir regardé l'heure et m'être étonné qu'il était minuit passé depuis longtemps, je rangeai mon portable, et passai le dos de ma main sur mes yeux pour sécher mes larmes. Rien à faire, cela ne changea rien, l'angoisse en moi fit aussitôt naître d'autres larmes et, tout ce que j'avais gagné, c'était un trait de maquillage sur le dos de ma main. Je devais avoir une sale tête avec mon maquillage coulé. « Enlève tes chaussures directement une fois rentrée, tout le monde dort. », dit Nastazià une fois dans son appartement. Je hochai doucement la tête et m'accroupis le temps de défaire les lacets de mes bottes. Lorsque je me relevai, je remarquai que j'avais plus de talons que Nastazià. Elle me semblait encore plus grande maintenant que nous n'avions plus nos chaussures et surtout nos talons respectifs. Je la suivis ensuite dans sa chambre. « Tu veux boire un truc ? Manger ? On sera tranquille là. » J'ôtai mon manteau et le posai sur le dossier d'une chaise, dans le but d'essayer de le faire sécher un peu, puis répondis. « Merci, mais ça. De toutes façons... rien ne passerait. », murmurai-je avec un léger sourire coin. Je sortis d'une poche un paquet de mouchoir ainsi que mon miroir de poche. Effectivement, j'avais une sale tête. Mon maquillage avait complètement coulé. Je pris un mouchoir et essayai de réparer les dégâts, mais... je tremblais, pleurais et hoquetais toujours. Je rangeais le miroir et les mouchoirs dans la poche. Ça ne servirait à rien. Et après on dit que le waterproof ça marche. Je partis m'asseoir au bout du lit de Nastazià. Un énorme besoin de parler me saisit. Je n'avais jamais eu l'occasion de me confier depuis longtemps. Sauf que, en même temps, j'avais peur de perdre une amie. Je connaissais Nastazià depuis longtemps, mais... vu le genre de révélations que j'aurais à faire, et même si elle ne me semblait pas être quelqu'un qui abandonne ses amis au premier problème, je ne pouvais, par aucun moyen, être sûr de sa réaction. Depuis Su Min, personne n'avait eu connaissance de la raison de mes crises d'angoisse. « J'aimerais trouver comment t'avouer ça d'une manière détournée, mais... je ne vois pas comment faire. Désolé. Je me rends bien trop compte d'à quel ce que j'ai à dire peut-être choquant... », commençai-je, regard vers le sol. Assis en tailleur sur le lit, ma robe recouvrant mes jambes, mes doigts titillaient l'un des volants de ma jupe tandis que mes larmes continuaient de couler et que j'essayai de me calmer. Non sans mal, je sentis que ma respiration commençait à reprendre un rythme plus ou moins normal. « J'ai grandi avec un père catholique. J'étais catholique, croyant et pratiquant. À huit ans, avec une fille de ma classe, on s'est fait enlevé par des sataniques. J'ai commencé à perdre la raison. Au bout de trois ans et demis j'ai réussi à m'enfuir, en profitant de la confiance d'un homme qui m'emmenait dehors, parfois. Mon apparence actuelle est le résultat de mon angoisse qu'ils me retrouvent. Mais... malgré ça, ils ont fini par me retrouver. Je suis rentré en Corée peu après, par chance. J'avais une fille, Ah Reum. Elle a été tuée, par on-ne-sait qui. » Ma gorge se serra encore plus. Et bien sûr, j'avais recommencé à trembler encore plus qu'avant. Je me forçai à continuer. «J'ai fuit à New York. Je passait le plus clair de mon temps libre à travailler ou à angoisser, comme ce soir. J'ai retrouvé par hasard le type qui m'emmenait à son travail, parfois. Je suis allé le voir. Je n'avais plus rien à quoi me raccrocher, pas même la religion, car j'avais beau prier, ça ne me calmait pas et ma situation restait la même. J'ai eu la faiblesse de plonger dans le satanisme. Et... tu peux voir les résultats en ce moment-même... », achevai-je. Putain, je n'en peux plus de tout ça. Du bout des doigts, j'essuyai mes larmes et, coudes sur les genoux, je posai mon front sur mes mains. C'était bizarre mais ça faisait un bien fou de parler.

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MessageSujet: Re: meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. EmptyDim 1 Fév - 12:25


Mei Chan & Nastazià
« Je suis arrivé là par hasard... ma présence n'est pas volontaire. Je ne savais même pas que j'étais dans l'Upper East Side.. » Hochant la tête, je tapotais son épaule avant de lui demander de me suivre chez moi. Une fois à l’intérieur, je lui demandais d’enlever ses chaussures, et de me suivre dans ma chambre. Une fois fais, je fermais la porte, tout en lui demandant s’il voulait manger quelque chose. « Merci, mais ça. De toute façon... rien ne passerait. » Mordillant mes lèvres, ne répondant rien, je le regardais juste tenter d’arranger son visage, plus exactement son maquillage qui avait coulé, et c’était loin d’être pratique, avec pour seul accessoire un mouchoir. M’asseyant à côté de lui, je le laissais faire, attendant simplement, qu’il se sente d’attaque, à me parler. Je ne voulais pas le brusquer, il devait prendre son temps. Je n’étais pas là pour le bousculer, loin de là même. « J'aimerais trouver comment t'avouer ça d'une manière détournée, mais... je ne vois pas comment faire. Désolé. Je me rends bien trop compte d'à quel point ce que j'ai à dire peut-être choquant... » Fronçant les sourcils, sans trop comprendre où il voulait en venir, plein de choses se passaient dans mes tête. Un tueur en série ? Un pédophile ? Il avait des penchants trop bizarre pour être dis ? Qu’est-ce qu’il avait de si choquant à me dire ? ça me rendait un peu nerveuse pour le coup, je devais bien l’avouer. « J'ai grandi avec un père catholique. J'étais catholique, croyant et pratiquant. À huit ans, avec une fille de ma classe, on s'est fait enlevé par des sataniques. J'ai commencé à perdre la raison. Au bout de trois ans et demis j'ai réussi à m'enfuir, en profitant de la confiance d'un homme qui m'emmenait dehors, parfois. Mon apparence actuelle est le résultat de mon angoisse qu'ils me retrouvent. Mais... malgré ça, ils ont fini par me retrouver. Je suis rentré en Corée peu après, par chance. J'avais une fille, Ah Reum. Elle a été tuée, par on-ne-sait qui. » Clignant des yeux, je l’observais longuement, en me demandant si ce n’était pas une mauvaise blague, mais non… ça ne l’était pas, pas dans cet état-là. « J'ai fui à New York. Je passais le plus clair de mon temps libre à travailler ou à angoisser, comme ce soir. J'ai retrouvé par hasard le type qui m'emmenait à son travail, parfois. Je suis allé le voir. Je n'avais plus rien à quoi me raccrocher, pas même la religion, car j'avais beau prier, ça ne me calmait pas et ma situation restait la même. J'ai eu la faiblesse de plonger dans le satanisme. Et... tu peux voir les résultats en ce moment-même... » Clignant à plusieurs reprises des paupières, je restais silencieuse, laissant alors le silence s’installer entre nous. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. C’est pas le genre de confidences qu’on s’attend à entendre quand même… Et encore moins à la mode. Je veux dire… Combien il y a de pourcentage pour que dans notre entourage on ait quelqu’un à qui ce genre de chose arrive hum ? C’était… Déglutissant, je raclais ma gorge, ma main passant dans ma nuque, mal à l’aise tout à coup, cherchant simplement les mots juste à prononcer. « Je… Hum. Désolée pour ce qui t’es arrivé… Surtout à ta fille. » sa fille qui n’avait rien à voir la dedans et qui avait fini par perdre la vie. Ça me rappelait malheureusement Camilya. Inspirant longuement, comme pour me calmer et ne pas repenser à ma fille, je relevais le regard vers lui tout en l’observant. « Je ne vais pas te juger pour ton passé, après tout, tu n’y es pour rien… Tout ça, c’est leur faute… » Et pas qu’un peu. Il avait été enlevé après tout… Et ils lui avaient surement retourné le cerveau par la même occasion, comme toutes sectes dans ce monde. Soupirant, je me rapprochais de lui avant de le prendre dans mes bras, comme pour le rassurer un peu. Le serrant dans mes petits bras, je tapotais son dos, comme pour le calmer un peu, histoire qu’il cesse de pleurer, sinon il allait vraiment finir une sale tête. « Tu vas besoin de tee confier et ça se comprend. Ce genre de chose, ça ne doit pas être facile à vivre… Et on ne le souhaite à personne… Mais… Si tu les reconnais, si tu te souviens de leurs visages, pourquoi ne pas les dénoncer à la police ? Ils doivent faire tellement de mal aux gens… Ces gens ne sont pas humains… » Non… Ils étaient clairement tout sauf humain pour faire ce genre de chose…

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MessageSujet: Re: meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. EmptyLun 2 Fév - 16:59


Living, such a hard thing.
AVEC C. NASTAZIÀ ALINOVITCH

Un silence s'installa et, à la fois je ne le remarquai pas, à la fois il me sembla lourd. Mais, ça se comprenait. Jamais on ne pouvait s'attendre à ce genre de révélations. Je me contentais, depuis que j'avais retrouvé ma liberté, de vivre ma vie sans déranger personne, en essayant de passer le plus inaperçu possible. « Je… Hum. Désolée pour ce qui t’es arrivé… Surtout à ta fille. » Je baissai un peu plus la tête. La mort d'un enfant, qui plus est si jeune, c'est une chose à laquelle on ne peut pas s'attendre. Et dont l'on ne peut jamais se remettre entièrement. Toujours reste une part de souffrance à l'intérieur des parents. Moi, je ne m'en n'étais jamais remis, pas même un peu. Je continuais encore de fêter son anniversaire, tout en sachant que cela ne pouvait pas la faire revenir. Chaque vingt décembre, depuis ses trois ans, je continuais de cuisiner ces gyeongdans qu'elle avait commencé à me réclamer pour son anniversaire. Le matin du vingt-et-un, j'allais les porter à la fille des voisins d'à côté de chez moi, Chahid, une petite syrienne de dix-neuf ans. Je l'ai connue à ses treize ans, quelques jours à peine après que sa famille ait débarqué à New York. Elle adorait le pendentif que je portais, et comme la cause des enfants était un sujet qui me touchait énormément, en raison de mon enfance difficile vers la fin, je le lui avait offert. Passer son enfance dans un pays en guerre ou vivre ce que j'avais vécu... ces deux choses étaient difficiles, je n'en n'avais pas l'ombre d'un doute. Le vingt décembre de l'année de son arrivée, Chahid était venue frapper à ma porte, curieuse de savoir quelle était ''cette bonne odeur qui lui chatouillait les narines''. Le lendemain, j'avais été lui apporter les gyeongdans. Et maintenant, je perpétuais cette ridicule tradition. Je continuais de cuisiner les pâtisseries favorites d'Ah Reum pour son anniversaire, et ensuite je les apportais à Chahid pour qu'elle puisse en profiter. Il n'y avait que cette année que les choses avaient changées. Une trêve dans la guerre permanente m'opposant à mon fils nous avait momentanément rassemblés, tous les deux, pour fêter ce qui aurait été le quinzième anniversaire de Qian Ah Reum. « Je ne vais pas te juger pour ton passé, après tout, tu n’y es pour rien… Tout ça, c’est leur faute… » Ses paroles me surprirent autant qu'elles me firent plaisir. Cela faisait tellement de bien d'entendre que je n'étais pas responsable. Qu'il n'y avait pas à me juger. Malgré ça, il y avait quelque chose que je n'arrivais pas à m'expliquer. « Je suis malgré tout fautif. C'est du passé, mais qui est redevenu le présent. Par ma seule faute. Alors comment peux-tu dire ça ? » Je me jugeais sans cesse, je m'en voulais tellement, pour tout ça. Même si, comme Nastazià venait de le dire, c'était de leur faute et que je n'y étais pour rien. En la sentant me prendre dans ses bras, je laissai ma tête se poser sur son épaule. « Tu vas besoin de tee confier et ça se comprend. Ce genre de chose, ça ne doit pas être facile à vivre… Et on ne le souhaite à personne… Mais… Si tu les reconnais, si tu te souviens de leurs visages, pourquoi ne pas les dénoncer à la police ? Ils doivent faire tellement de mal aux gens… Ces gens ne sont pas humains… » Je me mordis la lèvre, et après plusieurs instants de réflexions, je finis par répondre. « Non, ça ne l'est pas. Pas du tout, même... » Je me demandais d'ailleurs comment j'avais fait pour ne jamais tenter le suicide. Peut-être parce que c'était mal vu dans la religion chrétienne. Mais maintenant, je ne croyais plus à cette chose-là, alors je ne savais pas ce qui faisait que je n'avais jamais essayé de me tuer. Enfin, ce n'était pas que je n'y croyais plus. En fait, je n'arrivais tout simplement plus à y croire. « Et... j'ai beau me souvenir de leurs visages... je ne connais pas leurs noms. Et de toutes façons... ils savent se débrouiller pour que les enfants qu'ils enlèvent gardent le silence, crois-moi. Quand tu as huit ans et qu'on veut te faire rentrer une idée dans la tête, en l'occurrence que la police te veux uniquement du mal, c'est simple de te convaincre. » Que ce soit par la faim ou par d'autres méthodes qu'il vaut mieux taire. « En tous cas, tu n'imagines pas à quel point tu as raison. Ils font beaucoup de mal aux gens et sont tous sauf humains. », confirmai-je d'une voix absente. « Ce n'est pas humain de foutre un couteau dans les mains d'un enfant et de le forcer à tuer des innocents pour lui prouver qu'il est sous l'emprise de Satan. », ajoutai-je d'une voix encore plus basse qu'à mon habitude, ne tenant pas particulièrement à ce que Nastazià entende cette phrase.

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MessageSujet: Re: meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. EmptySam 21 Fév - 12:30


Mei Chan & Nastazià
« Je suis malgré tout fautif. C'est du passé, mais qui est redevenu le présent. Par ma seule faute. Alors comment peux-tu dire ça ? » L’observant longuement, je soupirais avant de prendre la parole. « Même si c’est redevenu du présent, tu peux en refaire du passé… Tu n’as pas à t’en vouloir, c’est de leur faute si tu es comme ça aujourd’hui… Tu as déjà pensé à suivre une thérapie ? Peut-être que ça pourrait t’aider… » Je n’y connaissais pas grand-chose dans ce genre de truc, mais si ça pouvait l’aider, pourquoi pas ? Mais je ne me trouvais pas d’une grande aide en fait… Et ça me fendait le cœur… « Non, ça ne l'est pas. Pas du tout, même... » Il avait raison. Et le pire dans tout ça c’était bien le fait que des gens puissent être ainsi et convertir d’autres gens impunément, sans leur demander leur avis, sans leur laisser le choix. Comment pouvaient-ils faire cela ? Comme si Satan, ou dieu sans quoi existait réellement. Ce n’était que supercherie, et tromperie. Rien de tout ça n’était réelle… « Et... j'ai beau me souvenir de leurs visages... je ne connais pas leurs noms. Et de toute façon... ils savent se débrouiller pour que les enfants qu'ils enlèvent gardent le silence, crois-moi. Quand tu as huit ans et qu'on veut te faire rentrer une idée dans la tête, en l'occurrence que la police te veut uniquement du mal, c'est simple de te convaincre. En tous cas, tu n'imagines pas à quel point tu as raison. Ils font beaucoup de mal aux gens et sont tous sauf humains. » Et dire que jusqu’à présent, je pensais que ça n’existait que dans les films et les livres ce genre de pratique. Il fallait croire que je m’étais totalement trompé. C’était affreux. Inhumain… « Ce n'est pas humain de foutre un couteau dans les mains d'un enfant et de le forcer à tuer des innocents pour lui prouver qu'il est sous l'emprise de Satan. » Haussant un sourcil, je le fixais longuement sans trop savoir que faire, ni que dire. J’avais bien entendu hein ? Il avait parlé à voix basse, mais tout de même, j’avais bien entendu non ? Déglutissant, je baissais la tête avant de le prendre dans mes bras. Bon okai, ça ne faisait pas tout, mais parfois, la chaleur d’un câlin, pouvait rendre heureux et réchauffer le cœur. Le serrant lentement dans mes bras, je tapotais son dos, dans un geste de réconfort. « Je n’ai pas de mot pour te consoler…Ce que tu as vécu est affreux… » Oui, c’était plus qu’affreux même. Et je ne pouvais même pas imaginer la douleur qu’il avait dû ressentir… « Ce que tu as dû faire là-bas, fait partie du passé. Même si c’est horrible, il faut que tu essaies de ne plus y penser. » Plus facile à dire qu’à faire oui… mais qu’est-ce qu’il y avait d’autres comme solutions ? Franchement ?

living, such a hard thing.



pardon c'est pas top T.T
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MessageSujet: Re: meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. meichan&nastazià ~ living, such a hard thing. EmptyDim 22 Fév - 9:35


Living, such a hard thing.
AVEC C. NASTAZIÀ ALINOVITCH

« Même si c’est redevenu du présent, tu peux en refaire du passé… Tu n’as pas à t’en vouloir, c’est de leur faute si tu es comme ça aujourd’hui… Tu as déjà pensé à suivre une thérapie ? Peut-être que ça pourrait t’aider… » En refaire du passé... j'aimerais, oh que oui, j'aimerais. Cependant, je crois bien que je n'avais jamais réussi à en faire du passé une première fois, tout compte fait. J'avais passé plus de temps dans l'horreur que dans la normalité, presque le tiers de ma vie. Ce n'était pas rien. J'avais l'impression que rien ni personne n'était en mesure de me sauver, mais je voulais y croire. Malgré tout, malgré mes angoisses, mes nuits sans sommeil, je n'avais toujours pas perdu espoir. Un jour, quelque chose ou quelqu'un finirait par me tirer définitivement de tout ça. Peut-être que devenir amnésique serait une solution. Au moins, j'aurais tout oublié. Ce dont j'étais sûr, c'était qu'en tous cas, la mort était loin d'être une solution. Ce n'était pas de la mort en elle-même que j'avais peur. Mais plutôt de ce qu'il y avait après. « De leur faute... mais aussi de la mienne. J'ai eu la faiblesse de céder. Même si j'étais qu'un enfant. Après, j'ai fini par renier ma fierté et à aller voir un psy, oui... mais... c'était le suivi conseillé par la police. Tu imagines la tête de la psy, aujourd'hui, qui, au courant de rien, se retrouverait face à un satanique ? » Elle serait choquée et ça se comprendrait. Certes, dans ce genre de métiers, il faut savoir rester impassible mais je savais très bien que ce n'était pas toujours possible. Et de toutes façons... une nouvelle thérapie me serait-elle réellement utile ? Suivi psychologique, exorcisme, j'avais eu le droit à tout ce qui était possible. Et pourtant, à présent, tout ça était devenu inutile. À l'époque, parler à Crystal, ma psy, me faisait du bien, c'était vrai. Peut-être que si j'avais continué, ça irait mieux, maintenant. Sauf que j'avais dû retourner à Mokpo. Encore aujourd'hui, je revoyais Thothz avec son sourire satisfait, le jour où il m'avait retrouvé pour de bon. J'aimerais retourner à l'époque où j'apprenais à lire avec ma tante, dans la bibliothèque où je passais mes journées, avant que je ne parte à New York. Là au moins, tout était simple. Mon principal soucis était de décider si j'empruntais tels ou tels livres puis de choisir lequel je lirais en premier. Des problèmes tout à fait banaux. Ou alors, retourner à l'époque où j'étais à New York, mais... avant que le cauchemar ne commence. L'époque où mon père me laissait porter ma chemise jaune poussin avec mon nœud papillon vert grenouille, chose que jamais ma mère n'aurait accepté. L'époque de mes premiers amours, aussi... Tout cela me semblait extrêmement lointain. Après avoir rapidement expliqué à Nastazià pourquoi je ne pouvais pas aller dénoncer les dirigeants de la secte à la police, elle me prit dans ses bras. Je me rapprochai d'elle et laissai ma tête se poser sur son épaule. « Je n’ai pas de mot pour te consoler…Ce que tu as vécu est affreux… Ce que tu as dû faire là-bas, fait partie du passé. Même si c’est horrible, il faut que tu essaies de ne plus y penser. » Sa compréhension me surprenait. Elle n'avait pas eu un seul mouvement de recul, pas une phrase m'accusant. Su Min non plus... en voyant que je refusais de lui en parler, Su Min m'avait ordonné de passer aux aveux, mais sa première réaction n'avait pas été d'écarquiller les yeux, signe de son choc. Non, elle m'avait embrassé avant de me promettre qu'elle ferait tout pour que je ne me retrouve jamais dans cet enfer encore une fois. J'avais fuit la Corée en lui demandant de me laisser partir seul. Elle n'avait rien pu faire pour m'empêcher de plonger tête la première. « Je... je suis désolé. Mais... non, ça ne peut pas redevenir du passé... ça n'en n'a jamais été j'ai l'impression... J'avais huit ans, à l'époque. J'en ai trente-quatre... Même ma passion pour la photo, c'est lié à ça. Comment pourrais-je ne plus y penser, tout oublier, tout abandonner ? Je quitterais ce que j'ai presque toujours connu pour quelque chose que je suis incapable d'imaginer. » Faire pour de bon du passé de tout ça reviendrait à devoir me reconstruire entièrement, et ça... je n'en n'avais pas la force... Je n'avais pas même la force de supporter qui j'étais, alors tout refaire... j'aimerais en être capable.

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