UNE SOURIS VERTE
Avec Nicklaus Scabior

Le Soleil était parti se coucher, Eli' dormait à point fermé, elle ne s'était pas levée de toute la journée et pour cause, elle n'avait plus de soucis financiers ... pour le moment du moins. Elle s'était offerte à un gardien de nuit, très peu motivé par son travail et un riche héritier, plutôt timide malgré la liasse de billets dans son portefeuille.

Il était à peu près dix heures quand la belle au bois dormant daigna se réveiller. Comme à son habitude elle s'avança direction la salle de bain, où elle prit une douche rapide et se maquilla comme une voiture volée. Elle passa un short argenté et un haut noir, des bracelets brillants et des talons à en avoir le vertige, une veste plutôt classe pour accompagner le tout. Eli' avait un style bien à elle. Pas besoin de sac ou autres objets féminins, juste un peu d'argent caché dans la poche arrière de son short, un paquet de clopes et de quoi parfumer intensément son contenu. La belle était prête à passer une nuit de folie, une nuit dont elle aurait très peu de souvenirs au final.

Elle prit un taxi pour l'amener de l'autre côté du pont, une envie de changer d'air surement. Une fois arrivée sur place la belle continua à pied. Elle marchait dans les rues de Manhattan avec assurance, il était impossible de dire de quel milieu elle venait, on la prenait juste pour une fêtarde un peu allumée. Une jolie fille comme elle n'eut pas le temps de faire la queue pour entrer dans un club, on l'invita gentiment à passer devant les autres. Sans attendre, Eli' alla direction le bar, ce soir-là elle ne paya aucune de ses consommations, elle se laissa doucement courtisée par un homme avec qui elle passa la soirée sur la piste de danse.

Quatre heures plus tard, elle voyageait dans un autre monde, il lui restait que très peu de lucidité, mais assez pour ne pas repartir avec cet étranger qui lui avait servi de chevalier servant pour la soirée. Mais repartir seule, prenant n'importe quels métros, Eli' a fini par se perdre ... dans un des plus beaux quartiers qu'elle avait visité, un quartier où il fait bon de vivre ; GREENWICH VILLAGE.

Elle sortit sa clope magique, l'alluma difficilement, l'alcool avait endommagé la plupart de ses sens, mais sa parole restait intacte, d'ailleurs la belle se mit à chanter. D'abord, doucement, puis de plus en plus fort, des comptines pour enfants, surement l'influence des enfants de Rafaello. Un peu fatiguée, elle prit place sur les marches du numéro onze, tout en continuant ses chansons, chansons qu'elle connaissait vraiment par cœur, même l'alcool n'arrivait pas à les déformer. Sa position était inconfortable, elle décida donc de s'appuyer sur la porte, avant que celle-ci ne s'ouvre. Son dos n'étant plus maintenu, la belle se retrouva allongée sur le sol et le seul truc qu'elle trouva à dire est « Mais vous êtes fou ... » L'hôpital qui se fout de la charité, mais à l'heure actuelle, la belle ne se rendait compte de rien, elle était dans son monde, un monde à part, un monde où à trois heures du matin, il n'y a qu'une seule chose à faire, chanter sur le palier d'un inconnu.

UNE SOURIS VERTE
Avec Nicklaus Scabior

Where is my Mind.

Allongée sur le sol, aux pieds d'un inconnu, Elisa accusa cet étranger d'être fou, mais en réalité l'esprit perturbé c'était bien elle. « On me le dit souvent oui ... ou pire encore. » La réplique de cet homme, qu'elle regardait avec étonnement, fit sourire la belle, mais d'un côté, cela semblait l'effrayer. Était-elle tombée sur un taré ? Elle fronça légèrement les sourcils quand il s'approcha près d'elle pour ramasser son bien le plus précieux du moment. Elisa fut très étonnée quand il prit une taffe de son mélange et elle fut agréablement surprise quand il lui souffla sa fumée sur son visage, c'était un partage qu'elle faisait très souvent avec ses amis, avec un peu plus d'intimité. « Pourquoi vous me regardez comme ça ? » Il l'observait, la jeune n'était pas gênée, car après tout, elle avait l'habitude d'être dévisagée. Curieuse, elle demanda quand même la motivation de ce regard. Sa réponse l'amusa beaucoup, il pensait tomber sur une vieille ivrogne, surement ce qu'elle sera dans quelques années. Jeune demoiselle ? Surement référence à ce qu'elle chantait avant d'être interrompu par sa chute. Une main tenue s'offrit à elle, mais Eli' avait beaucoup de mal à réagir, l'inconnu prit alors l'initiative d'attraper la sienne pour l'aider à se relever, ce n'était pas de refus, la fatigue et l'alcool mélangé, les réflexes de la jeune femme avaient bel et bien disparu.

Eli' était ailleurs, elle ne comprenait pas tout son comportement, mais une chose frappa son esprit, il avait refermé la porte, pourquoi avait-il fait ça ? Un piège ? Eli' n'en savait rien et ne se posait pas trop de questions, mais ce geste avait fait naître un sentiment de frayeur.

« Installes-toi. Je pense que tu as besoin de te poser un peu. Je vais nous chercher à boire. » Le vouvoiement c'était évaporé, comme-ci si ils se connaissaient déjà. Eli' n'était pas mécontente, elle n'aimait pas vouvoyer une personne, elle gardait cela pour son travail. Cet homme était soit un gentleman, soit un psychopathe ... Mais un rafraichissement n'était pas de refus, surtout dans son état, elle avait besoin de revenir à la réalité. « Une boisson énergétique ...  merci. » Elle s'installa sur la première chaise venue. La situation était si étrange, qu'elle se demanda si ce n'était pas un rêve. Mais plus elle y pensait, plus elle se disait qu'elle était le genre de personne à se trouver dans les situations les plus improbables.

Il était de nouveau à ses côtés, Madame était servie, sans attendre, elle porta le verre à ses lèvres. Il était là, debout, la fixant, à quoi pouvait-il bien penser ? Elle le regarda du coin de l'œil, tout en absorbant autre chose qu'un mélange alcoolisé. Les seules personnes qui la regardaient ainsi étaient ceux qui payaient pour avoir sa compagnie. Des hommes à la fois étonnés par sa profession, mais également ravi qu'elle fasse ce métier, mais n'attendant qu'une seule chose, qu'elle retire la totalité de ses vêtements avant de passer à l'acte. Etait-il comme ça, lui aussi ? Elle ne tarda pas avoir sa réponse. Il parla d'insomnie et de sa façon de débarquer chez les gens. Eli' reposa doucement son verre sur la table, le regarda aussi droit que possible et ajouta. « J'me suis perdue. » Elisa dans toute sa franchise, avoua qu'elle n'était pas du quartier. Il voulait de la compagnie et la jeune femme n'avait pas la force de rentrer chez elle, mais avant de donner son accord, elle posa une question pour la moins étonnante. « T'es pas un de ces mecs bizarres qui enferment des femmes dans sa cave avant de les tuer, hein ? » Eli' était directe, elle voulait être sure qu'elle n'allait pas finir en charpies au fond d'un sac. Parano ? Peut-être, mais elle ne savait pas chez qui elle avait atterri.

Il se présenta sous le nom de Nick, installant un climat de confiance en lui dévoilant son identité, Elisa fit de même pour briser la glace. « Moi c'est Eli'. » En revanche, pas de nom de famille, c'est la règle, elle ne le donne jamais, à personne. Elle reprit une gorgée avant de se lancer dans une discussion. « Tu as une femme, Nick ? » Ce n'est pas la première question qu'on pose à un étranger, mais Eli' voulait être sûre de ne pas voir une épouse jalouse débarquer alors qu'elle avait la tête fracassée et puis, à quoi sert une grande maison comme celle-ci, si ce n’est pas pour y mettre une famille ? Sa deuxième question fut. « Pourquoi tu ne dors pas ? » Etrange de ne pas dormir dans un quartier normalement paisible.

UNE SOURIS VERTE
Avec Nicklaus Scabior

Il avait un sens de l'humour particulier qui me plaisait bien. Il me faisait sourire, même s'il m'en fallait peu ce soir, c'était agréable.

Pas de femme ... Une pour l'éternité ... avec moi l'éternité n'existe pas, il n'y a que dans les contes de fées qu'on peut employer le mot : toujours. Il était beau garçon et apparemment il avait un porte-monnaie bien garni, il y avait anguille sous roche, un parti comme celui-ci ne peut rester célibataire bien longtemps. Ce Nick avait-il un défaut caché ? Il y avait une chose que je savais sur sa personne, il ne dormait pas, selon lui la lune était en cause. Pour ma part, c'est plutôt les images atroces du passé qui m'empêchaient de dormir.

Quoiqu'il en soit, la fatigue me guettait sérieusement et mon hôte, sourire aux lèvres, semblait avoir une solution à ce problème. Je n'eus pas le répondre, qu'il prit les devants. Je n'osais rien dire sur le moment, surement l'alcool que me rendait complètement idiote. M'amenait-il dans sa stupide cage de verre ? Si c'était le cas, il allait m'entendre hurler jusqu'à ce que tous ses vitrages s'envolent aux quatre vents.

Sans que je m'y attends, je me retrouvais dans la salle de bain et plus précisément, là où les murs sont carrelés. Il n'allait pas faire ça ! Une douche froide, habillée en plus ! Quand enfin le piège heurta mon esprit, il était trop tard « Enfoiré. » L'eau froide se mit à couler, instinctivement je mis les mains sur mes yeux et poussa un cri sous la surprise de son geste. Me rafraichir les idées ? Oui, c'était certain, mais mon sang ne fit qu'un tour. Comment osait-il me traiter de la sorte ? « Mais t'es complètement malade ! » Si c'est la guerre qu'il cherchait, il allait la trouver, on ne s'attaque pas à moi comme ça sans en payer les conséquences. Mes vêtements étaient trempés, mon mascara ruiné. Pourquoi serais-je la seule à subir ce châtiment. J'attrapais son bras avec entrain pour le pousser sous la douche. Je ne serais pas la seule à me geler dans sa foutue baraque. Une fois dans le même état que moi, je le frappais sur l'épaule pas très fort, mais assez pour que ma main me pique avec la pression de l'eau. « Ça c'est pour m'utiliser sans ma permission. » Ma phrase semblait étrange, mais j'avais pris l'habitude de n'être qu'une poupée accordant aux autres d'être manipulée. « Si c'est la cage de verre que tu cherches, c'est moi qui va t'y mettre. » Quand j'y regardais de plus près, la situation était plutôt comique. Comment pouvais-je me retrouver dans un tel scénario ? Complètement trempée, dans la douche d'un inconnu et qui plus être en sa compagnie, ça arrive souvent ce genre de situations ? Ou seulement à moi ... Vu l'ironie de la chose, je me mis à rire. Cette fois, mon monde commençait vraiment à s'évaporer, je revenais à la réalité, c'était bien plus efficace qu'une boisson énergisante. Le regardant d'un peu plus, la chemise mouillée, je me rendais compte, que je ne l'avais pas réellement regardé depuis que j'avais franchi le seuil de sa porte, ce Nick était vraiment beau. Pour ne pas tomber dans mes vieux démons, je sortis de la douche, l'eau voyageait sur moi comme une rivière. « Le spectacle t'as plu ? » Un sourire malicieux aux lèvres, c'était à mon tour d'être taquine et de jouer avec lui, comme il s'était amusé à jouer avec moi. « Je suppose que tu n'as pas de vêtements à ma taille ? » Pas de Maîtresse de maison, insinuait que j'allais devoir enfiler ses vêtements. « Tu es le pire hôte que j'ai jamais vu. » Ou le meilleur, car après tout, il m'avait fait rire et finalement, ça c'était rare.

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Avec Nicklaus Scabior

Se déshabillant sous mes yeux, me dévoilant presque la totalité de son corps, je dois avouer que je ne me suis pas fait prier pour regarder, tout en essayant d’être la plus discrète possible, mais me connaissant, ça ne devait pas être un franc succès. «  Tu crois m’impressionner ? » Mes paroles laissaient croire que je ne l’étais pas, mais mes yeux ne sauraient mentir. J’aurais mille fois préféré avoir ce mec-là dans mon lit, plutôt que certain de mes clients, mais on ne choisit pas toujours.

Il  était parti se changer, tendit que je retirais mes vêtements, avant de m’essuyer. J’étais véritablement trempée. Une glace était à proximité de moi, je m’empressais d’aller retirer mon mascara qui avait coulé sur l’extrémité de mes joues. En voyant mon reflet dans le miroir, je me demandais ce que je faisais ici et pourquoi un sourire était dessiné sur mon visage …  Je n’avais pas souri ainsi depuis des semaines, l’ironie de la situation me provoquer un bien être étrange. Ramassant mes vêtements sur le sol pour les tordre dans la douche avant de les étendre, je pensais à sa façon d’agir avec moi, il était spontané, il ne se posait pas trop de question, c’était quelque chose que j’appréciais beaucoup.

Il était de retour avec une serviette propre et de quoi me changer. Des vêtements masculins, mais qu’importe c’était déjà très généreux de sa part. Je continuais de m’essuyer, insistant un minimum sur mes cheveux, je n’avais envie de tomber malade, ni de salir toute sa maison. Une fois correctement séchée, j’enfilais le tee-shirt de mon hôte et au moment de faire de même avec son jean, je m’interrompis, il avait fait naître un jeu de séduction entre nous et soyons honnête, j’aimais ça. Alors tout en le repliant … «  Mais tu es un hôte plus que généreux. » Je lui redonnai son bien avec malice.  Mon haut était assez grand pour me faire une robe, un peu courte certes, mais elle dissimulait mes sous-vêtements c’était le principal.

« Et maintenant que je dois attendre que mes vêtements soient secs et que je ne suis plus du tout fatiguée … On continu notre conversation ? » Il avait attisé ma curiosité, j’avais envie d’apprendre à le connaître, savoir qui se cachait derrière la plaisanterie et la séduction. Soudain, une idée me frappa, j’étais intervenue dans son existence par des chansons enfantines, pourquoi ne pas continuer dans cette voie … «  Mieux encore, on se fait une action ou vérité ? » Il voulait passer le temps, voilà comment j’allais le remercier de m’avoir tiré de son palier. C’est un jeu pour enfant, mais ça pouvait être amusant. «   Alors, Nick, action ... ou vérité ? » Le sourire aux lèvres j'attendais impatiemment sa réponse.

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Avec Nicklaus Scabior

Action ou vérité, un jeu auquel j’avais joué pendant des années et que j'affectionnais beaucoup. Un jeu qui pouvait être métamorphosé à ma guise. Il avait donc fait son choix, vérité était sortie de sa bouche. Je cherchais une question, tendit qu’il me proposait de boire un verre au salon. Plus de boisson énergétique, ce n’était rien, je ne suis pas difficile. « N’importe, un truc sans alcool, je ne tiens pas à reprendre une douche froide. Quoique ce n'était pas si désagréable ... » Quand il prépara les boissons, je ne pus m’empêcher de regarder partout, l’alcool s’évaporant de mon organisme, c’est la curiosité qui reprenait le dessus. C’était vraiment une belle demeure. Monsieur devait avoir un porte-monnaie bien rempli, peut-être venait-il d’une importante famille ? D’ailleurs, je ne savais toujours pas son nom de famille …

Il était de nouveau là, boissons à la main, il s’installa et je fis de même. Accoudée sur le dessus du sofa, la main dans les cheveux encore humides, il m’annonça qu’il était prêt et que le jeu pouvait commencer.
Nick, avait l’air de tenir à son jardin secret, c’était compréhensible j’étais dans le même cas, mais ma curiosité l’emportait sur la délicatesse. Quelle question pouvais-je bien lui poser, si je n’avais le droit qu’à une chance. Hum … Sa richesse m’intriguait beaucoup, pas que je sois une de ses filles à vouloir se caser avec un homme juste pour son porte-monnaie. Non, ma vie a moi était plus complexe, mais quand même plus honnête, enfin c’était ma façon de penser. « Hum ... Quel métier exerces-tu ? » J’espérais secrètement qu’il ne me pose pas la même question, je serais obligée de lui mentir et je n’en avais pas spécialement envie. Je m’étais imaginée sa réponse avant même qu’il me donne son véritable métier. Je le voyais bien propriétaire d’un bar, ça expliquerait pourquoi il avait été si tolèrent avec moi. Où bien propriétaire d’une salle de spectacle. Nick était à la fois Monsieur tout le monde et personne dans ma tête, je n’arrivais pas voir sa véritable personnalité. Qui était-il ?

Une fois sa réponse donnée, c’était à mon tour de choisir une des deux solutions qui se présentaient à moi. Vérité était risquée, en savoir trop sur moi pourrait mettre un froid entre nous et ce n’est pas ce que je voulais. « Action ! » Étant enfant, j’étais toujours partant pour faire les quatre cents coups, alors mon choix ne me faisait pas peur. Mais j’apprendrais, j’avais un joueur invétéré devant moi, ce n’était pas négligeable.

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Avec Nicklaus Scabior

Jouer avec la séductionm’amusait beaucoup, surtout que Nick allait toujours plus loin dans ses propos. On pourrait voir ça comme déplacé venant d’un inconnu, moi je trouvais cela plutôt charmant et distrayant.

De son air taquin, il m’annonça qu’il s’attendait à une question plus croustillante, mais c’était bien celle-là que je voulais poser. On en apprend beaucoup sur une personne rien qu’en passant par la case métier. Finalement, j’étais loin du compte … Nick était un écrivain, une chance que je n’ai pas parié sur sa réponse.
Donc il était écrivain, voilà comment il pouvait s’offrir une maison comme celle-ci. « Ecrivain, vraiment ? » Voilà d’où lui venait cette imagination déroutante qui m’amusait beaucoup. « Tu es plein de surprises. Tu me feras lire une de tes œuvres, Monsieur l’écrivain sexy ? » Un homme aussi mystérieux que passionnant, ne pouvait qu’écrire des chefs d’œuvres. Les seuls livres que j’avais lu jusqu’à maintenant, étaient mes bouquins de médecins et les contes de fées que je lissais aux enfants de Rafaello, du coup mon horizon sur ce sujet était assez limité, pourquoi ne pas l’élargir ?

C’était donc mon tour, instinctivement, j’avais choisi action. Mais une fois mes mots prononçaient, je me demandais ce qu’il me réservait. Il réfléchissait, devais-je m’inquiéter ? Hésitant, il me fit part de ce qu’il avait en tête. Une danse ou un baiser ? S’il était un de mes clients, il aurait payé cher pour ça. Mais comme mon métier lui était inconnu et que je n’avais pas l’intention de lui dévoiler, ça serait bien évidemment gratuit pour lui. Amusée, mais me demandant si ce n’était pas une blague, je ne pus m’empêcher de lui demander s’il était sérieux. Mon interrogation, me permettra un joker, que je déclinais gentiment. C’est moi qui avais lancé ce jeu, il était hors de question de refuser n’importe quels défis de sa part. Je n’étais pas le genre qui se dégonflait devant un gage. Alors, je lui demandais de mettre un peu de musique et de revenir dans sa position initiale. Attendant, qu’il s’installe confortablement, je bu une gorgée de mon soda. Il était prêt, je l’étais aussi. Ma fierté en aurait pris un coup si jamais j’avais refusé l’action proposée, alors je suis levée et j’ai dansé, aussi sensuellement que possible pour que ce soit agréable à regarder. Je n’en étais pas à première danse pour un homme, alors même avec de l’alcool dans le sang, j’arrivais à me débrouiller.

Sachant pertinemment que l’autre action aller tomber au prochain tour, je m’avançais vers lui d’un air qui ne trompait pas. M’asseyant sur sa cuisse pour lui offrir ce qu’il avait demandé. Ce n’était pas un simple baiser, non, j’étais plus que ça, un véritable baiser au ralenti comme dans les films qu’on voit jouer au cinéma. « Alors, on compte ça comme une victoire ? Çà rattrape ma question pas assez osée à ton goût ? » C’était direct, mais je prenais ça comme un jeu, ce n’est pas mal quand il s’agit d’un gage ? Si … pas pour moi en tout cas.

En reprenant mon verre, je me fis doucement glisser pour m’adosser sur le canapé en laissant mes jambes sur les siennes. « A toi. Choisis. Action ou vérité ? » Et le jeu continuait.

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Avec Nicklaus Scabior

Sage ? Je ne l’étais pas et même dans les situations les plus délicates. Etais-je condamnée à rester une mauvaise fille jusqu’à la fin de mes jours ?

Un baiser + une danse, c’était Monsieur qu’il avait demandé et c’est moi qui l’avais exécuté. Il en semblait ravi et le plaisir avait été partagé. Le baiser échangé avait été très intense, si intense que j’eus beaucoup de mal à mes séparer de ses lèvres.

Quelqu’un nous regardant de l’extérieur pouvait croire qu’on était un couple dépourvu de sommeil, s’amusant à réanimé la flemme de notre amour, mais c’était loin d’être le cas. Je n’étais pas d’ici, même si je portais un semblant de pyjama dans une baraque luxueuse ... et cet homme à mes côtés qui en était le proprio’ était un parfait inconnu. Un inconnu qui attisait ma curiosité. Un inconnu qui m’attirait aussi physiquement, que mentalement. Mais … car il y a toujours ce foutu « mais » … Je ne pouvais me poser avec un seul homme. Malheureusement, je n’étais pas la femme d’un seul et puis, une vie commune dans une grande maison, m’obligerait à bien me comporter, à arrêter toutes mes addictions, ça incluait la drogue et ça je ne voulais pas. Je voulais continuer à m’injecter ma poudre miraculeuse, elle seule, me permettait d’oublier mon passé, elle seule me permettait de m’évader assez longtemps pour me plonger dans un tout autre monde. Néanmoins, deux enfants ont-ils besoin de se connaître pour jouer ensemble ?

Le jeu continuait, c’était à lui de choisir et pour alterner ses décisions, ce fut le mot « action » qu’il prononça avec entrain. C’était à mon tour de m’amuser avec lui. Qu’allais-je lui faire accomplir sous mes yeux. Hum, des centaines d’idées se bousculaient dans ma tête. Mais une seule revenue plusieurs fois. « Je veux que tu finisses ta bière d’un seul trait et que tu enchaînes sur un petit striptease ? » Il m’avait fait danser pour son plaisir, il allait devoir faire de même avec un petit truc en plus. Et puis, c’était un gage permettant de connaître les limites de son adversaire. Douce vengeance que j’allais savourer sans gènes. Je prenais une nouvelle gorgée de mon soda, tout en attrapant la télécommande de la chaine Hifi. J’étais bien contente d’inverser les rôles.

« Alors tu te dégonfles ? » Taquine jusqu’au bout, je m’amusais avec ses expressions.

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Avec Nicklaus Scabior

« Tu crois ça ? » J’arquais un sourcil, comme pour le provoquer. Il allait le faire, il allait accomplir le gage que je lui avais demandé de faire pour moi.  Je voulais connaître ses limites, savoir jusqu’où il était prêt à aller pour le plaisir de la victoire. S’il était comme moi, accomplissant n’importe quel gage pour le plaisir de jouer, mais surtout de gagner. Comme convenu, son verre fut vidé et je me languissais d’apercevoir le reste. Il commença son show, décidé à me faire craquer. A mesure où il s’avançait vers moi, mes yeux commençaient à pétiller. Il commença à ouvrir doucement ses vêtements, son torse était de nouveau visible, puis il s’attaqua à son pantalon, retirant d’un geste sûr ... sa ceinture. Il était douée, c’était plaisant à regarder, surement avait-il déjà du faire cela pour une douce et tendre ... S’approchant de moi comme un lion près à bondir, il se hissa de part et d’autre de mon corps pour se relever. Le désir était présent, je ne le quittais pas des yeux.

Il m’invita à le rejoindre. Au dessus de moi, il avait le contrôle sur ma personne et ce n'était pas désagréable, il fit glisser ses mains le long de mes bras avant de me prendre les mains pour me lever.  

Dansant contre lui, il m’était difficile de penser à autre chose qu’à lui, en ce moment particulier. Je me laissais aller dans ses bras, ne mettant aucune barrière entre nous. Puis, à l’aide de mes mains, il glissa le bout de tissu restant jusqu'en bas. De nouveau debout, il se permettait de me susurrer « Satisfaite chère ange ... ? » Un ange ? Non .. ou bien un ange déchue. Mon regard se posa sur son membre viril, puis en direction de ses yeux. «  Difficile d’en être autrement. » C'était un compliment dissimulé. Un sourire malicieux sur mon visage, il pouvait apercevoir la lueur de désir qui illuminait mon regard.  Si je n’avais pas déjà fait trop d’erreurs, j’aurais pu aller plus loin avec cet homme. Il était désirable, charmeur, marrant, il avait tout pour lui, mais il restait un inconnu. Non, il ne fallait pas. Mon esprit était intransigeant à ce sujet, mais mon corps eut beaucoup de mal à l’écouter, rongeait par la luxure. Quand enfin, je me suis détachée de lui pour reprendre ma place sur le canapé et le laisser se revêtir, je me demandais ce que j'avais trouvé en accostant ici ? Qui allait devenir Nick pour moi ?  

Tout en reprenant une gorgée de mon soda, j’avais comme des regrets. Me ranger ? Devenir meilleure ? Non, jamais. Arrêter certaines conneries ? Il le fallait, même si j’en n’avais pas la moindre envie.

Il revenu à mes côtés et je le félicitais pour sa performance. « A moi de faire mon choix, je crois bien. » De nouveau je me laissais bercer par l’amusement de ce jeu. M’apercevant que je n’avais pas encore choisi l’option vérité, je décidais de me lancer dans cette voie, même si je n’étais pas très sûre de moi, il fallait bien être bonne joueuse.

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Avec Nicklaus Scabior

« Quel est ton plus grand fantasme dans la vie ? » J’étais loin de m’attendre à cette question, d’ailleurs je ne me l’étais jamais posée à moi-même. Tandis que je me cherchais des rêves, Nick était parti faire le plein d’énergie et apparemment il en avait bien besoin. « Tes yeux se ferment mon lapin. » Il m’avait attribué un certain nombre de surnoms depuis que j’étais là, alors pourquoi ne pas en faire de même. Ayant un peu froid, je m’avançais près de lui pour me caler sur son corps, la tête sur son torse et mes jambes rabattues sur le canapé.  «  Mon plus grand fantasme. Hum … Me retrouver dans un lit avec toi. » Le regard remplit de luxure, je m’amusais de nouveau avec lui, quoique ça pourrait réellement faire partit de mes fantasmes. J’allais comme même lui donner une autre réponse, je n’étais pas du genre à faire les choses à moitié. Un rêve … est-ce que seulement j’en avais un. « Tu m’aurais posé la réponse il y a quelques mois, je t’aurais répondu : devenir médecin dans les urgences. »  Mais à l’heure actuelle, je n’en avais pas, si ce n’est celui de revoir ma famille au grand complet. D’apercevoir ne serait-ce qu’un sourire de James. Entendre ma mère fredonner en faisant la vaisselle. Revoir mes petites sœurs, rien qu’une fois. Mes rêves n’étaient pas réalisables. Mon existence n’avait-elle pas de sens ? Quelqu’un sans rêves existe-t-il vraiment ? «  Je suis désolée Nick, je n’ai pas le moindre rêve, pas de perspectives d’avenir, pas de projets qu’il vaille la peine de rêver. Je vis et ça s’arrête là. » Ma réponse était pour le moins négative, mais je ne savais pas quoi lui répondre d’autre. C’était la vérité. Mon monde s’était écroulé, mes rêves envolés.

Un frisson parcourra la totalité de mon corps, surement à cause de la fatigue qui commençait à me gagner peu à peu. Rentrer ? Personne ne m’attendait chez moi et puis pas sure que je retrouve mon chemin du premier coup. Une seule chose à faire pour rester éveiller, continuer la partie. «  C’est ton tour. » Me blottissant un peu plus contre lui, j’attendais son choix, pour une fois, je ne savais pas du tout lequel il allait prendre.

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Avec Nicklaus Scabior

Vérité, quoi ? ...

Morphée avait eu raison de moi. Elle m’avait emporté dans ses bras. Epuisée par les évènements, je n’ai pas vraiment lutté pour rester éveillée, de plus Nick semblait avoir fait de même. Dans ses bras, sa chaleur me réchauffait. J’étais bien, peut-être un peu … Il ne fallait pas prendre cette mauvaise habitude. Une nuit, ne veut pas dire rester jusqu’au lendemain matin. Quoiqu’il en soit, je n’avais pas de réveil sur moi, même pas un portable.

Dix heures du matin. Mes yeux s’ouvraient doucement sur la dure réalité qui m’attendait. Me détachant de Nick, tout doucement pour ne pas le réveiller, je m’empressais d’aller à la salle de bain pour récupérer le reste de mes affaires. Sèches ? Pas tout à fait, mais tant pis.  Habillée comme à mon arrivée dans cette maison, je me retrouvais à l’endroit même où on s’était amusés, Nick & moi. Ma rencontre avec cet  homme allait restée gravée dans ma mémoire, mais devais-je donner suite à cette relation … Nick avait l’air quelqu’un de bien, et moi … on ne peut pas dire que je l’étais. Devais-je disparaitre sans un mot et pour toujours ?

En repassant dans le couloir, j’eus la réponse que j’attendais : une chambre d’enfant. Nick avait surement un enfant. De nouveau dans le salon, je me faisais aussi discrète qu’une petite souris. Du papier, un stylo sur la table, je décidais quand même de laisser une trace de mon passage et surtout de remercier Nick, même si ce n’était pas de vive voix.
Voilà, un endroit où l’accrocher ? Le mur de la douche bien évidemment, j'ai toujours été, disons, sentimentale ... Puis au revoir. En marchant dans l’autre sens de mon arrivée, au bout de quelques mètres, le métro était visible, annonçant le retour à la réalité.