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aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux

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MessageSujet: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyLun 10 Mar - 19:25


cette immense fortune d'être deux
11 mars, 20h50" Effrayer les vendeurs dans les magasins, c'est franchement quelque chose à faire plus souvent. Jamais je n'aurais imaginé que c'était si drôle. Le mieux, c'est de le faire avec April, et, bien entendu, en cosplay. Si elle avait opté pour Jack Sparrow, sous mon manteau j'avais mis mon cosplay de Luffy. Sitôt que les vendeurs eurent eu le dos tourné, j'avais retiré mon manteau, l'avais rangé dans mon sac en faisant attention à ce que Mister Élie ne se retrouve pas écrasé puis avais mis le chapeau de paille du pirate de One Piece. Je m'étais mis à courir, avec, tout comme April, mon sabre dans une main et sa main dans l'autre. Arrivé devant un vendeur, elle s'était arrêté, l'avait salué d'un mouvement de main et était s'était aussitôt remise à courir. Le vendeur s'était mis à nous courser, elle avait foncé dans une tente aux couleurs horriblement mal choisies qui étaient un vrai supplice pour les yeux. J'avais eu du mal à me retenir d'éclater de rire en entendant ce crétin de vendeur appeler la sécurité pour nous retrouver alors qu'il était juste devant la tente où nous nous étions planqués. Un vrai baka méritant à la perfection ce surnom de 'baka'. Ah ça, c'était le cas de le dire... Rapidement, les agents de la sécurité arrivèrent mais ne furent pas plus capables de nous retrouver. Sortit du magasin fut un jeu d'enfant. D'accord, l'un des vendeurs avait réussi à nous trouver... mais l'hypnotiser pour le faire taire fut si facile. Il était aussi facilement manipulable que l'était la cousine d'April. Enfin non, peut-être pas non plus. Elle maîtrisait tout de même mieux son esprit que cet idiot ! Pas difficile de faire mieux en même temps... Après cette aventure au magasin de jouets, nous nous fûmes empressés de retirer nos cosplays, histoire de ne pas se faire repérer... apparemment April avait son avis de recherche placardé dans quelques magasins de jouets de la ville. Qui l'aurait cru ? Une jeune fille si gentille, si adorable... avait un avis de recherche. Et était interdite de séjour à Las Vegas aussi, mais ça c'était encore autre chose. Après un passage dans la boutique de rubans où nous nous étions rencontrés, nous nous fûmes rendus dans une pâtisserie. En sortant, je n'avais plus de liquide. Il fallait vraiment que je pense à en prendre plus lorsque je sortais... cette pâtisserie n'avait pas de lecteur de carte bleue, j'avais donc dû payer en liquide. Une chance que j'en avais assez. Était-ce possible à New York, un commerce non équipé de lecteur de carte bleue ? La preuve... Mais bon, inutile de s'attarder davantage sur ce fait. Bien vite, la nuit finit par tomber. Le printemps arrivait lentement à New York cette année, le froid était encore plus présent une fois le soleil couché. Lorsque April réalisa que l'heure de rentrer chez sa cousine était peut-être arrivée, elle décida de partir. Peu rassuré de la laisser partir seule, avec cette nuit noire, ce froid, tous ces gens plus ou moins louches pouvant traîner dehors à vingt-deux heures, je lui proposai de venir chez moi, de plus nous étions dans l'Upper East Side et à quelques dizaines de mètres de mon immeuble. Elle accepta avec joie. Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes devant ma porte. Après avoir quelque peu galérer à retrouver mes clés, j'ouvris la porte et appuyai sur l'interrupteur. La lumière éclaira aussitôt la pièce. J'entrai, partis ranger mon manteau puis reposai Mister Élie sur la table basse. « Met tes affaires, euh... où tu veux. Fais comme chez toi. », dis-je sans prendre la peine d'ajouter qu'elle pouvait faire comme chez elle mais pas mettre le désordre. Je savais bien que c'était inutile. Je relevai le regard et remarquai sur le mur face à canapé, au dessus de la télévision, mon poster d'AKB48, entre celui de Momoiro Clover Z, celui de Morning Musume, celui de Buono et celui de. Entre autres posters, mais ceux de j-pop me sautèrent aux yeux. J'avais de la chance d'avoir de grandes pièces... la taille des murs était proportionnelle. Le mur en face du canapé était vraiment formidable. On ne voyait plus la peinture jaune tellement il y avait de posters accrochés... le second plus grand mur du salon était quant à lui camouflé par mes bibliothèques... celles remplies de mangas. Le reste de mes livres étaient dans la pièce faisant office de bibliothèque. C'était là qu'il y avait mon piano aussi. Je l'avais hérité de Monsieur Avram. Autant dire qu'avec tout ce que j'avais hérité j'avais payé pas mal de frais supplémentaires pour les bagages... « J'imagine que je n'ai plus aucune chance de cacher ma passion pour les idols... », soufflai-je en regardant le poster d'AKB48. « Bref. Je te sers quelque chose à boire ? », proposai-je en reposant mon regard sur April et en souriant.
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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyDim 16 Mar - 18:09

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Aaron & April

Cette immense fortune d'être deux.


Voilà une bonne chose de faite. Je ne pensais pas que cette journée plairait autant à Aaron. C'est vrai, quoi : il est psy, après tout. Il est sensé être en bonne santé mentale... Or, se déguiser en pirates et jouer les terroristes dans un magasin de jouets pour enfants n'est pas quelque chose que le commun des mortels ferait. Laissons-les où ils sont, ces pathétiques adultes étouffés par leurs responsabilités. Pour ma part, j'étais tout bonnement ravie. Non seulement j'ai accompli mon noir dessein aux côtés de l'homme que j'aime, mais en plus, je suis presque certaine que le vendeur s'est fait pipi dessus quand il m'a vu revenir en lui faisant un petit coucou de la main. Il a dû se demander ce que j'étais revenue faire dans son magasin et pourquoi je n'allais pas harceler quelqu'un d'autre. En tout cas, dès qu'il m'a vu, il a lancé à nos trousses ses fidèles agents de sécurité bien dressés et les a suivi. Je me suis alors remise à courir tout en tenant la main d'Aaron. Mister Marshmallow était, quant à lui, dans mon dos. Un Jack Sparrow asiatique, féminin et roux portant dans son dos un lapin en peluche et courant aux côtés de Luffy, un personnage de mangas... Nous devions êtres magnifiques ! J'empruntais les mêmes chemins que la dernière fois et repérait la fameuse tente aux couleurs criardes. J'avais foncé dedans en entraînant Aaron avec moi. Elle n'avait pas l'air de bien lui plaire non plus, cette tente. Tellement de points communs entre nous ! De toutes façons, il aurait dit qu'elle était mignonne, je lui aurait arraché les yeux en lui demandant si il la trouvait toujours belle, comme ça. Le vendeur s'était arrêté juste devant la tente et hurlait aux agents de me retrouver à tout prix. Je suis tellement aimée ! J'ai bien vu qu'Aaron avait eu du mal à se retenir de rire en entendant cet idiot. Il aurait rigoler, je lui aurait arraché la langue. Décidément, il y a pleins de choses que j'ai failli lui arracher... Le baka hurlait que la sortie était fermée et que, par conséquent, nous ne devions pas être loin. Si il avait su... Oh, il n'était pas le seul à être complètement stupide, loin de là ! Aucun des agents n'est parvenu à nous trouver. Nous étions pourtant sous leurs yeux. C'est le grand problème avec les gentils chiens chiens bien dressés : ils obéissent mais ne réfléchissent pas. Même Hulk ferait preuve de plus de réflexion ! Une fois qu'il furent à au moins cinq mètres de nous ( inutile de prendre trop de précautions avec des cas pareils ), nous avons filé à travers le magasin. Nous étions presque sorti quand visiblement le moins bête des spécimens présents nous a trouvé. Mais bon, je tend à croire qu'il a juste eu de la chance, parce qu'Aaron l'a hypnotisé avec une facilité déconcertante. Le fait que personne dans un magasin de jouets ne soit capable de retrouver deux aliénés déguisés en pirates baisse encore davantage le peu d'estime que j'avais déjà pour l'espèce humaine, en particulier les... gens. Les gens normaux, tout simples. La majorité des humains, pour faire court. Une fois dehors, nous nous sommes empressés d'enlever nos cosplay. Apparemment, Aaron ne savait pas que j'étais recherchée par une bonne partie des magasins de jouets ( ainsi que quelques pâtisseries ) pour, je cite : atteinte à la vie d'autrui, irrespect des lieux publics et terrorisme. Une prime sera versée à qui la capturera vivante... Ça fait peur... Sérieusement, c'est effrayant. Et puis pourquoi ils me veulent vivante, d'abord ? Ils vont me torturer ? Me violer ? Oh non, pas ça... Je compte rester vierge le plus longtemps possible. C'est peut-être une discussion que je devrais avoir avec Aaron, mais... Je me vois mal lui parler de ça. Peut-être que ça le mettrait mal à l'aise ? Dans ce cas, ça pourrait être amusant de lancer le sujet d'un coup, comme ça, juste pour voir sa tête... Lui demander « Dis, tu comptes me faire perdre ma virginité, un jour ? » tout en dégustant tranquillement un dorayaki. Après, il pourrait mal l'interpréter. En tout cas, de toutes les études que j'ai pu lire, les mâles ont besoin de ce genre de choses... Certes, mais moi, je n'en ai pas besoin. Oh, et puis zut ! J'ai bien trop envie de voir sa réaction. Il faut que je pense à lui demander... Enfin bref. Nous avons poursuivi cette journée en allant au magasin de rubans où nous nous sommes rencontrés, puis à la pâtisserie. Il a acheté un peu de tout ( y compris les fameux dorayaki que je dois dévorer pendant sa torture psychologique ), tellement qu'il a dépensé tout son liquide. Bon, je n'y suis pas pour rien, ça c'est sûr ! Mais tout de même. À nous deux, nous avons pris tellement de pâtisseries qu'Aaron a proposé de payer par carte bancaire avant que le vendeur lui annonce qu'il n'était pas équipé du lecteur. Mais dans quel monde vit-on ?! Il n'a pas honte de priver une telle Déesse de ses pâtisseries ?! Je le découperai au scalpel, un jour, lui. Quand la nuit tomba, le froid s'installa avec elle et, avec ma courte salopette en jean et mon T-shirt à fleur, je le sentis bien profondément. J'étais loin de chez Billy, aussi Aaron me proposa de venir chez lui. J'allais enfin voir son appartement ! Je m'étais empressée d'accepter. En fait, nous étions à seulement quelques dizaines de mètres de chez lui et nous arrivâmes rapidement. Une fois à l'intérieur, il partit ranger son manteau et poser Mister Élie. Quant à moi, je restais plantée là à observer avec minutie chaque recoins. C'était bien rangé pour un appartement d'homme ! Quelqu'un d'autre aurait pu croire qu'il était gay... Mais bon, de la part d'Aaron, je ne m'attendait pas non plus à trouver un endroit crasseux et en désordre. « Met tes affaires, euh... où tu veux. Fais comme chez toi. » Où je veux ? Dans le réfrigérateur, à côté des bouteilles d'alcool, c'est bon, dans ce cas ? Je posai mon sac près du canapé et gardai Mister Marshmallow dans mes bras. Je ne quittais évidemment pas des yeux les sacs de pâtisseries restant. Je remarquais que les murs étaient miraculeusement jaunes – pas le jaune que j'aurai aimé, mais une belle nuance, tout de même. Enfin bon, la grande majorité des murs étaient recouverts, alors on ne voyait pas grand chose... D'ailleurs, ils étaient recouverts de posters de groupes de J-Pop ( AKB48, Momoiro Clover Z, Morning Musume, Buono!... ) et d'une bibliothèque contenant des mangas. Des murs d'otaku, en somme. Enfin... d'otaku girl. Quoique, certains garçons ont ce genre de posters, aussi. Mais, ils ont quarante-cinq ans, généralement. Je vais vraiment finir par penser qu'il est gay... « J'imagine que je n'ai plus aucune chance de cacher ma passion pour les idols... » Oh, c'est mignon, on dirait qu'il est embarrassé. Mais, mon cher, tu n'as pas fini avec moi ! « Bref. Je te sers quelque chose à boire ? » De la binouze ! Ce soir, je picole ! « Eh bien, je ne dirais pas non à une petite bière fortement alcoolisée... Enfin, si tu veux bien... » Je me penchai pour attraper un des sacs de pâtisseries et l'ouvrit. Rien de tel qu'un financier aux amandes européen pour aller avec un alcool européen et non, ce n'est pas de la discrimination. J'avalai mon gâteau et me saisi, sans regarder, d'un dorayaki. C'était forcément un signe du destin. J’arborai alors mon sourire le plus sournois et me tourna vers Aaron, qui n'était pas encore revenu s'asseoir. « Dis, est-ce que tu as l'intention de me faire perdre ma virginité ? » Ma bière arriverait sans doute moins vite, mais je pourrais toujours aller l'arracher des mains du cadavre de mon interlocuteur.
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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptySam 22 Mar - 16:04


cette immense fortune d'être deux
« Eh bien, je ne dirais pas non à une petite bière fortement alcoolisée... Enfin, si tu veux bien... » Je hochai la tête et partit en direction de la cuisine, en prenant dans l'un des sachets de la pâtisserie un cookie au passage. En ouvrant le réfrigérateur, je réalisai que j'allais bientôt devoir retourner faire des courses. C'était fort dommage que ça ne se fasse pas tout seul ce genre de chose... Enfin bref. J'attrapai deux des quelques canettes de bière qu'il me restait puis commençai mon cookie avant de repartir vers April. « Dis, est-ce que tu as l'intention de me faire perdre ma virginité ? » Je manquai d'avaler de travers ma pâtisserie. En plus de cette question à laquelle j'étais loin de m'attendre, April avait un magnifique sourire sur les lèvres. Il y avait fort à parier que ceci devait être l'un de ses sourires les plus sournois. À croire qu'elle me demandait ça exprès pour me mettre mal à l'aise... C'était sans doutes le cas, d'ailleurs. C'était April, il ne fallait pas aller chercher plus loin. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui répondre ? Je ne m'étais jamais sérieusement posé la question. Je l'aimais, c'était sûr, mais je n'avais jamais rien tenté. J'étais bien avec elle et je n'avais pas envie de tout perdre, je ne voulais pas tout perdre encore une fois. Je ne lui avais jamais parlé de ce qu'il s'était passé avec Gwen et Louka, de ce que cet homme m'avait dit sur les Wang. En même temps, comment dire ce genre de chose ? C'était trop étrange mais il allait bien falloir que je la prévienne un jour ou l'autre, avant que je la perde. Je posai nos bières sur la table et m'assis, à côté d'elle. J'essayai d'imiter son sourire, puis posai mon bras autour de ses épaules. « Voyons, tu ne savais pas que c'est ce genre de choses qu'il se passe quand une femme vient chez un homme dont elle est très proche ? » Ce n'était pas méchant, oh que non. Il y avait de très fortes probabilités pour qu'elle m'ait posé cette question dans le seul but de voir la tête que je ferai... eh bien, c'était pareil pour moi. Quelques instants plus tard, le temps qu'elle réagisse, j'ouvris ma bière. « Kampai. », soufflai-je en la la claquant doucement contre sa canette. Je bu une gorgée. « Et après, ce qui vient, c'est l'emménagement ensemble, le mariage, les enfants, puis l'achat du chien à poils longs nommé Alexander et de la voiture de sport rouge. » Je me retins de rire. Le coup du chien et de la voiture venait tout droit de Junjou Romantica. J'imaginai qu'en le comprenant April allait deviner que je plaisantais... Hors de question que notre avenir ensemble se passe ainsi. Peut-être devrai-je le confirmer ? Oui, sait-on jamais. « Je plaisante, hein. Hors de question que je me marie à nouveau, que j'ai d'autres enfants et pareil pour le reste. », assurai-je. Mon mariage s'était mal fini et même si ça arrivait malheureusement de plus en plus de nos jours, ce n'était pas la chose la plus agréable à vivre, surtout que j'aimais encore Louka, à l'époque. Évidemment, puisque ce soir-là, avant de rentrer, je n'aurais jamais imaginé que quelques minutes après je voudrais divorcer. J'avais agit de façon impulsive avec elle, mais pour moi c'était hors de question que je me retrouve avec un gosse dans les pattes. Et c'était pareil aujourd'hui. De toutes façons, même si je n'avais pas d'autre enfant de ma vie ça m'était totalement égal. Et d'un côté, ça serait mieux pour tout le monde. J'imaginai que Louka avait gardé cette chose dans son ventre et qu'elle vivait avec maintenant... C'était loin d'être une bonne nouvelle. Enfin, je ne souhaitais pas non plus qu'elle ait fait une fausse couche ou que savais-je encore. Je n'aimais pas la voir triste. Chose normale, j'imaginais.
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Dernière édition par Aaron D. Eliraz le Ven 28 Mar - 21:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyJeu 27 Mar - 17:55

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Aaron & April

Cette immense fortune d'être deux.



Il faillit s'étouffer avec son cookie. Voilà, c'est la fin. Il va mourir comme ça, et moi je serai obligée de me lever pour aller chercher ma bière. Mais il se reprit vite et un vif éclat dans son regard me suggéra qu'il avait l'intention de pousser la conversation, et pas d'une manière qui me plairait... Il imita mon sourire, mais de toutes façons, je suis trop badass et je suis celle qui le fait le mieux. Jusqu'ici, tout allait bien, même si je sentais que ça n'allait pas durer. Il passa son bras autour de mon épaule et, là, je sus que s'en était fini de moi. « Voyons, tu ne savais pas que c'est ce genre de choses qu'il se passe quand une femme vient chez un homme dont elle est très proche ? » Le prendre ou non au sérieux, c'était là ma plus grande préoccupation. Cet air sournois qu'il m'avait imité semblait indiquer qu'il se jouait de moi, mais et si ce n'était pas le cas ? Je ne m'étais jamais vraiment demandé si je voulais ou non faire ce genre de choses avec lui. Déjà que cette conversation devenait embarrassante ! J'étais bien comme ça, moi. Mais, si lui ne l'était pas ? Bon, c'est sûr, Aaron n'est pas le genre de pervers qu'on croise constamment dans les rues. Quoique... Si ça se trouve, il est une sorte de pédophile qui a jeté son dévolu sur moi parce que je suis encore jeune. Il compte me violer et se débarrasser de mon corps dans la fosse commune ! J'ai peur ! Non. Non, bah non. Il faut savoir faire preuve de bon sens. De bon sens... Moi, faire preuve de bon sens ?! On aura tout vu... En attendant, il est vrai que les hommes ont besoin de ce genre de choses, même que c'est drôlement bien expliqué dans les yaoi... Et pendant que je me posais des questions, il s'enfilait une bière, lui ! Non, mais oh ! On laisse la dame se saouler en premier, s'il vous plaît ! « Et après, ce qui vient, c'est l'emménagement ensemble, le mariage, les enfants, puis l'achat du chien à poils longs nommé Alexander et de la voiture de sport rouge. » Là, c'est clair, il se moquait de moi. Et ouvertement, en plus ! Il ne voulait pas qu'on emménage ensemble ? Pas de mariage ? Bon, tant mieux, parce qu'être marier fait peur et ce doit être particulièrement ennuyeux. Le côté négatif, c'est que la cérémonie était un bon prétexte pour picoler jusqu'à pas d'heure... Quant aux enfants, mon Dieu ! S'il avait dit qu'il en voulait, c'est lui qui aurait été croupir au fond de la fosse commune ! Non seulement il faut les concevoir ( ce qui nous rapporte au problème n°1 ), mais en plus, il faut s'en occuper ! Comme si ils ne peuvent pas être rangés dans un tiroir en attendant qu'ils grandissent ! Pour ce qui est des chiens, ils me font trop peur pour que je ne songe à en avoir un. En plus, avec les poils longs, il faut tout le temps passer l'aspirateur. Et puis, je ne vois pas pourquoi j'aurais une voiture sans le permis de conduire. J'ai failli le passer un jour, mais ils m'ont refusée parce qu'ils craignaient pour la sécurité des autres automobilistes... Je ne vois franchement pas pourquoi. Et puis l'autre, là, comme s'il me prenait pour une pauvre petite écervelée, trouva nécessaire d'ajouter : « Je plaisantais, hein. Hors de question que je me marie à nouveau, que j'ai d'autres enfants et pareil pour le reste. » Des tas de questions me vinrent d'un coup, questions qu'il me tardait de poser. Mais, pour le moment, je pensais qu'il valait mieux les garder au chaud. Je les poserai bien un jour, de toute façon. Je voulais tout savoir de lui, le connaître jusque dans les moindres recoins de son âme. « Oh, quel dommage ! Moi qui pensais que nous allions jouer un peu... Ce petit jeu aurait pu durer bien plus longtemps avec un peu de bonne volonté. À moins que tu n'aies eu peur de perdre ? » Avec une telle adversaire face à toi, que je te comprends ! Il faut dire que je suis particulièrement douée pour mettre les gens mal à l'aise tout en repoussant mes propres limites. À vrai dire, je ne sais même pas si j'en ai, des limites... Je décidai de continuer de manger simultanément un dorayaki et un chausson aux pommes, n'ayant pu choisir lequel des deux déguster en premier. Je me levai, bien décidée à visiter cet appartement de fond en comble. « Tu me chais chaire une petite vichite ? » réclamai-je la bouche pleine.

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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyVen 28 Mar - 21:40


cette immense fortune d'être deux
« Oh, quel dommage ! Moi qui pensais que nous allions jouer un peu... Ce petit jeu aurait pu durer bien plus longtemps avec un peu de bonne volonté. À moins que tu n'aies eu peur de perdre ? » Je lui ébouriffai les cheveux en souriant. « Tu caches bien tes émotions, tu le sais. Il n'empêche que ce n'est pas assez avec moi. J'ai bien sentis que tu t'inquiétais. Et de toutes façons, avec un peu de bonne volonté comme tu dis c'est moi qui aurait gagné. », assurai-je bien que pas entièrement convaincu de mes paroles. J'avais déjà eu l'occasion de remarquer à plusieurs reprises qu'April maîtrisait l'art de la manipulation. Sur le bout des doigts, même. En plaisantant ainsi, j'avais réussi à repousser sa question... mais pour combien de temps ? C'était sûr que c'était le genre de chose que n'importe qui était en droit de se demander dans une relation amoureuse, mais qu'y répondre ? Ce n'était jamais évident de trouver une réponse. À part dans les copies d'élèves, où il suffisait d'apprendre ses cours et de travailler en plus de ce qu'il était demandé pour trouver des réponses aux questions, il s'agissait là d'une chose bien compliquée. Enfin, je disais ça, mais j'arrivais plus facilement à trouver des réponses aux questions de la vie qu'à celles de mes contrôles. En même temps, je ne faisais rien ou presque en cours... ça ne m'intéressait pas vraiment. Ce qui était bien, c'était de faire la sieste pendant que les autres bossaient. En la voyant faire honneur aux nombreuses pâtisseries qu'on avait ramenées, je décidai de suivre son exemple. J'avais déjà fini mon cookie. En même temps, cinq centimètres de diamètre, c'était pas très grand... je pris l'un des paris-brest et croquai à pleines dents dedans. Le pâtissier avait eu la main lourde sur la crème... si je ne me tachais pas, j'aurai de la chance. Je voyais le coup venir de là ; j'allai me lever, il s'échapperait de ma main et tomberait sur ma chemise blanche. C'était d'ailleurs celle-là que je portais le jour où cette serveuse maladroite m'avait renversé un cocktail à base de vin dessus. Être plus maladroit que moi, ça ne devrait pas être permis. Tout en continuant à manger son doriyaki et son chausson aux pommes, April se leva, et, la bouche pleine, demanda : « Tu me chais chaire une petite vichite ? » Je me levai à mon tour, posai mon paris-brest par pure précaution et regardai rapidement la pièce. C'était vrai qu'il n'y avait pas grand-chose à voir dans mon salon, à part mes mangas et mes posters, vu leur nombre... élevé. « Pas de problèmes. Suis-moi. » Je cherchais un instant par où commencer la visite, puis me dirigeai vers la cuisine, puis la salle de bains, ma chambre. Je lui laissai à chaque fois plusieurs longs moments afin de regarder plus en détails le contenu des pièces. Je terminai la visite par la dernière pièce, celle où je passais le plus clair de mon temps. C'était celle qui était le moins bien rangée, mais elle était tout de même très bien rangée. Un peu moins bien que les autres, c'était tout. Face à la porte, il y avait une fenêtre. À gauche, le piano que j'avais hérité de Monsieur Avram et à côté, plusieurs cartons contenant les petits bibelots qu'il y avait sur sa commode. Je n'avais jamais trouvé où les poser dans mon appartement et comme pour certains, ils me rappelaient des souvenirs, j'avais voulu les ramener à New York. Juste au dessus du piano, un piano droit de couleur noir, il y avait des photos. Beaucoup de photos, certaines collées au mur et d'autres dans des cadres, posés sur le piano, près de galets provenant de différentes plages. On dit que les pierres renferment les souvenirs, je n'avais aucun moyen de savoir si c'était vrai, mais sait-on jamais... Parmi les photos, juste au dessus des cadres posés sur le piano, il y en avait une encadrée avec, juste à côté, ma médaille d'argent. Cette photo avait été prise à Barcelone, juste avant de repartir pour Jérusalem. Si Yakim et moi sourions d'un sourire franc, je voyais bien que celui de Monsieur Avram était forcé. Je me doutais bien qu'il aurait préféré que ce soit son fils qu'il ait dû accompagner aux Jeux Olympiques plutôt que moi, mais je n'avais malheureusement jamais eu le pouvoir de ressusciter les morts, je n'étais pas comme ce shinigami dans Black Butler. Enfin, 'malheureusement'... je restais sceptique pour le coup. Je n'étais pas sûr que ça puisse être une bonne chose que les morts revivent. Ce n'était pas la question. À droite de la fenêtre, il y avait une chaise posée devant un bureau avec ma pochette à dessin posée dessus, ainsi que le pot d'encre juste à côté et le reste de mon matériel à dessin, rangé dans une boîte. Encore plus à droite, à la perpendiculaire du mur de la fenêtre, il y avait un canapé fort confortable, y compris pour dormir – j'avais déjà essayé un soir où je m'étais endormi à peine assis. Des deux côtés de la porte, il y avait deux bibliothèques prenant toute la longueur du mur, remplies cette fois-ci avec très peu de mangas : environ cinquante, seulement. Le reste constituait les livres que j'avais lu pendant mes études de psychologie, d'autres sur le tennis, le Japon, la Bretagne, les pays celtes, plusieurs biographies de Lady Gaga car après tout, il ne fallait pas oublier que j'étais un très grand fan de cette chanson, un bon nombre de photobooks, en majorité de girlsbands mais aussi de chanteurs et chanteuses solos et de boysbands. Aussi des romans dont toutes les œuvres d'Oscar Wilde et un beau nombre d'autres ouvrages divers et variés. « Si je termine la visite par ici, c'est parce que c'est là où je me sens le mieux, chez moi. C'est vraiment là, que c'est chez moi dans tout l'appartement, j'ai l'impression. Normalement, personne n'a le droit de venir, mais tu n'es pas n'importe qui. » Non, c'était April. Et April était loin d'être comme les autres personnes. C'était vrai que j'étais bien dans cette pièce. Même si ce n'était que par le biais des photos, ici, j'étais avec mes deux demies sœurs, mes parents, Yakim, Monsieur Avram, mes quelques vrais amis datant de mon adolescence, comme Gwen... Je me fis la remarque que si je savais un grand nombre de choses d'April, elle ne savait rien ou presque sur moi. J'imaginai que les choses allaient changer au moins un peu, puisque bon, cette pièce contenait plus ou moins tout mon passé...
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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyMer 2 Avr - 17:00

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Aaron & April

Cette immense fortune d'être deux.


Je me sentais vraiment bien avec lui. Bon, depuis quelques minutes, la situation était devenue quelque peu embarrassante. Mais, au point où j'en étais ! Dans le fond, c'est loin d'être le moment de ma vie le plus gênant. C'est avec des réflexions de ce genre que j'en viens à me dire que mon existence a tout de même été bien remplie jusqu'ici... et pas de la manière la plus conventionnelle qui soit. Aaron se pencha vers moi et m'ébouriffa les cheveux. « Tu caches bien tes émotions, tu le sais. Il n'empêche que ce n'est pas assez avec moi. J'ai bien sentis que tu t'inquiétais. Et de toutes façons, avec un peu de bonne volonté comme tu dis c'est moi qui aurait gagné. » Ah ah, qu'il est drôle ! Sérieusement, un véritable humoriste. Je me tournai vers lui pour mieux le regarder dans les yeux. Rien de tel pour faire ressentir sa détermination et sa confiance en soi que de regarder son interlocuteur dans le blanc des yeux. « Évidemment que je sais cacher mes émotions, c'est la clé de tout. Mais je dirais que le plus important est de savoir en faire paraître de fausses. D'ailleurs, savais-tu qu'en ta présence je me relâchai énormément ? C'est là un signe de confiance que je ne voudrais pas que tu oublis. » Dis-je en insistant bien sur le dernier mot. Ce n'est pas parce que soudainement, je bloque moins l'accès à mes pensées qu'il doit en profiter pour les lire. Trahir ma confiance serait vraiment mal avisé de sa part. Je poursuivi, « De toutes façons, il y a de quoi être inquiète quand tu parles de voiture. Savais-tu qu'ils ont d’emblée refusé ma candidature pour passer mon permis de conduire car ils étaient trop effrayés ? C'est honteux ! J'aurais dû en tuer un ou deux, tiens... Ah oui ! Et j'oubliais : tu peux duper tes patients et qui tu veux, mais pas moi. Si tu es capable de m'analyser ( ce que personne d'autres n'arrive à faire, d'ailleurs, à ma connaissance ), sache que je peux très bien faire de même. Tu penses peut-être tout savoir de moi, mais tu te trompes, mon cher. Non seulement, tu sais très bien que je gagnerais ( après tout, une telle merveille que moi ne peux obtenir que la victoire ! ) mais en plus tu devras répondre à ma question tôt ou tard. Ça aussi, tu le sais, n'est-ce pas ? Bien. Revenons à quelque chose de gai : j'ai faim, moi ! » La discussion était close. Libre à lui de la rouvrir plus tard. Mais, pour le moment, il lui fallait réfléchir à tout ça. Et puis, après tout, autant éviter de poursuivre sur le sujet. Je ne voudrais pas l'effrayer, bien que je pense qu'il en a vu des plus coriaces que moi. Il ne m'a jamais vu ainsi, si je réfléchis bien. Mon ton était peut-être guilleret, comme souvent, mais il a dû percevoir la menace sous-jacente. Il est vrai que s'il s'avise de me prouver que j'avais tort de lui faire confiance, je ne sais pas ce que je pourrais faire. Non seulement ce serait bien bas de sa part, mais en plus, j'ai horreur de me tromper ! Mais, inutile d'être d'humeur aussi noire. Je l'aime, je pense qu'il m'aime, je suis bien avec lui et il ne me fuit pas. Que demander de plus ? Sérieusement, je devais arrêter de toujours tout compliquer. C'était la première fois que je venais dans son appartement et j'avais bien l'intention d'en profiter. Lorsque je lui demandai de me faire visiter, il posa sa pâtisserie et se leva. Quoi ? Il avait peur qu'elle se mette à parler pendant qu'il me ferait visiter ? Allons allons, un grand garçon comme ça incapable de rembarrer un paris-brest ? Il n'a qu'à lui dire 'urusai, onore'. Je pense que le paris-brest se montrerait bien plus sage. « Pas de problèmes. Suis-moi. » Yes ! Je vais pouvoir fureter partout. Attention, si je vois un seul caleçon sur le sol ou chaussette sale sur une chaise, je te catalogue 'Faux gentleman'. Il hésita un instant. Quoi ? Il y a réellement du bazar partout et il ne s'en souvient que maintenant ? Il se mit en marche et je le suivis. Il commença par la cuisine. En effet, il fallait toujours commencer par là où il y a la nourriture et l'alcool, surtout avec moi. Puis, il m'emmena dans la salle de bain. Là, s'il fallait y voir un signe, je ne savais trop comment l'interpréter. Je suis sale ? Je pue ? Peut-être qu'il veut me faire prendre un bain, comme un petit chien. Tant qu'il ne me met pas de savon dans les yeux et que l'eau n'est ni trop froide, ni trop chaude, alors ça va. Il poursuivit par la chambre et je ne pus m'empêcher de constater qu'il n'était pas un faux gentleman. Elle avait l'air douillette et confortable, mais tout de même peu utilisée. Après tout, il ne devait faire qu'y dormir. La pièce la plus personnelle, et encore !, était pour l'instant le salon avec tous ces posters et mangas. Son lit était bien spacieux. Je repensai alors à ma question pleine d'innocence à laquelle il n'avait pas répondu. Il termina la visite par une dernière pièce. Enfin, je voyais celle qu'il avait le plus imprégné de sa présence ! Il y avait un peu plus de bazar, mais rien d'énorme. Les murs étaient couverts de photos en tout genre. Certaines étaient belles et encadrées, d'autres collées et il y en avait encore d'autres, ça et là, posées comme ça. On sentait qu'elles avaient été prises sur le fait. On n'y prenait pas la pose avec un sourire constipé qui donne envie à celui qui regarde l'image d'enfoncer un balai dans le postérieur de chacune des personnes visibles. Elles représentaient la vie telle qu'Aaron l'avait vu et vécu. Elles étaient les plus imparfaites, mais, dans le sens où elles étaient témoins de la vérité, elles étaient les plus belles à voir. « Si je termine la visite par ici, c'est parce que c'est là où je me sens le mieux, chez moi. C'est vraiment là, que c'est chez moi dans tout l'appartement, j'ai l'impression. Normalement, personne n'a le droit de venir, mais tu n'es pas n'importe qui. » Cette phrase me toucha, vraiment. Mais ce qui m'intéressait énormément, là, maintenant, c'était le piano. Il devait savoir en jouer, je suppose. Quand j'étais petite, un jour où j'étais seule dans l'immense manoir familial, j'avais décidé de visiter une bonne partie des pièces. Je ne devais pas avoir plus de six ans. Je cherchais naïvement un passage secret avec Mister Marshmallow. N'empêche que, nous avions bel et bien fini par en trouver plusieurs. Ce jour-là, j'avais également découvert un très ancien piano sous un drap blanc. Il était couvert de poussière et complètement désaccordé. Mister Marshmallow m'avait alors dit que ce n'était comme pour une guitare, où on raccorde sans grandes difficultés quand on s'y connaît. Pour un piano, il fallait appeler un professionnel parce qu'il s'agit d'un instrument bien plus complexe et fragile. Quoi qu'il en soit, et têtue comme je suis, j'ai essayé de le raccorder moi-même. Ça m'a pris tout un mois. Je ne voulais plus partir de chez moi, comble de l'ironie ! Quand j'en ai eu fini, j'ai été obligée de repartir chez Billy. J'y suis restée trois semaines avant de revenir quelques jours chez moi. La première journée, je ne savais pas vraiment quoi faire. Il était raccordé, fonctionnel et il émettait un son absolument fabuleux, presque hypnotique. Alors, je me suis installée sur le petit banc, Mister Marshmallow à mes côtés, et j'ai commencé à appuyer un peu n'importe comment sur les touches. J'ai rapidement retenu laquelle produisait quel son, et le lendemain, je commençai à jouer à l'oreille. Je trouvais ce que je faisais joli, mais j'étais petite. Avec un peu de recul, ce devait vraiment être affreux. Puis, je me suis trouvé des partitions. Au début, je n'ai pas compris comment ça fonctionnait, tous ces points sur des traits. Et, au fil de jours, je me suis améliorée. Chaque fois que j'allais chez moi, je me débrouillais toujours pour passer une heure dans cette pièce un peu spéciale qui contenait tant de manuscrits et de vieilles choses. Elles devaient appartenir à mes ancêtres. J'avais commencé à les observer de plus près, les unes après les autres, quand un beau jour, je découvris que la porte était scellée. J'ai demandé aux femmes de ménages si elles savaient quelques choses, apparemment, on comptait  vendre une bonne partie de ce qu'il y avait dedans. Mon géniteur n'y était jamais venu avant, mais la veille au soir il avait trouvé la porte ouverte. Il était entré et avait vu tous ces objets de valeur, y compris un très beau piano datant du XIXème siècle. Aussitôt dit, j'ai utilisé un des passages secrets que j'avais découvert avec Mister Marshmallow pour m'introduire dans la pièce. Il me menait droit dans la cheminée. Comme les murs des galeries secrètes étaient particulièrement espacés, je pouvais y emmener de gros objets. La seule difficulté était le poids de ce que je voulais transporter. Mais bon, au bout d'une nuit d'acharnement, j'avais pu sauver tout ce que je voulais et cacher mon trésor dans les galeries souterraines. Il restait beaucoup de choses trop lourdes pour moi, mais l'essentiel de ce que j'aimais était sauf. Il n'y avait que le piano que, malgré mes efforts désespérés, je n'avais pu emmener à cause de son poids. Du coup, dans un élan de colère, j'ai décidé que si je ne pouvais pas l'avoir, personne ne le pourrais. J'ai alors mis le feu à la pièce. Lorsque je me suis glissée dans mon lit, il s'était déjà propagé dans les pièces avoisinantes. Enfin, bon, tout ça pour dire que j'aimais vraiment mon piano et que je voudrais bien qu'Aaron joue un peu de celui-là, si il sait jouer, évidemment. Mais il y avait pleins de choses bien plus importantes. « Elle est magnifique, cette pièce ! Elle me rappelle celle à laquelle j'ai mis le feu au manoir. Je suis ravie de compter suffisamment pour pouvoir y entrer. Il y a énormément de questions qui me viennent et je te les poserais volontiers toutes d'un coup. Des questions comme : qui sont toutes ces personnes sur le mur ? Comment se fait-il que toi aussi tu ais pleins de galets ? C'est curieux, mais je ne t'imagine pas avec un short et des chaussettes montantes, tu as vraiment gagner un prix de tennis ? Raconte-moi ta vie, mince alors ! Mais, là, surtout, c'est :pourquoi diable y a-t-il une pochette à dessin là-bas dont la planche qui ressors me fait étrangement penser au meilleur one-shot yaoi que j'ai lu de ma vie ? » Sérieusement, me dites pas...
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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyJeu 3 Avr - 18:42


cette immense fortune d'être deux
« Évidemment que je sais cacher mes émotions, c'est la clé de tout. Mais je dirais que le plus important est de savoir en faire paraître de fausses. D'ailleurs, savais-tu qu'en ta présence je me relâchai énormément ? C'est là un signe de confiance que je ne voudrais pas que tu oublis. » Pourquoi disait-elle ça ? La façon dont elle avait insisté sur son dernier mot me mit légèrement mal à l'aise. Insinuait-elle qu'elle pensais que j'étais capable de l'avoir approché par intérêt ? Lorsque j'avais vu sa cousine pour la première fois, hier, j'avais bien vu que l'idée lui avait traversé l'esprit. Mais April était différente de Billy. April me connaissait mieux, pour commencer. « De toutes façons, il y a de quoi être inquiète quand tu parles de voiture. Savais-tu qu'ils ont d’emblée refusé ma candidature pour passer mon permis de conduire car ils étaient trop effrayés ? C'est honteux ! J'aurais dû en tuer un ou deux, tiens... Ah oui ! Et j'oubliais : tu peux duper tes patients et qui tu veux, mais pas moi. Si tu es capable de m'analyser ( ce que personne d'autres n'arrive à faire, d'ailleurs, à ma connaissance ), sache que je peux très bien faire de même. Tu penses peut-être tout savoir de moi, mais tu te trompes, mon cher. Non seulement, tu sais très bien que je gagnerais ( après tout, une telle merveille que moi ne peux obtenir que la victoire ! ) mais en plus tu devras répondre à ma question tôt ou tard. Ça aussi, tu le sais, n'est-ce pas ? Bien. Revenons à quelque chose de gai : j'ai faim, moi ! » Je fis à peine attention à sa remarque sur son permis de conduire, bien que l'anecdote m'aurait habituellement intéressé. Son ton avait quelque chose d'inhabituel. Je ne trouvai pas immédiatement comment réagir, un peu déstabilisé. Je décidai d'ignorer le début et la fin de sa tirade. Elles n'étaient pas du tout les parties les plus importantes de ses paroles. « Je n'ai aucunement l'intention de trahir ta confiance, tu sais. J'ai remarqué que, effectivement, tu te relâchais en ma présence. Tout comme moi. Car je te fais confiance. Jamais je n'irai fouiller dans ton esprit dans un moment d'inattention de ta part, premièrement parce que ça ne se fait pas, mais aussi car j'ai un jour appris quelque chose que j'ai regretté. Ce n'était même pas intentionnel. C'est le problème avec les personnes qui maîtrisent très mal leur esprit. Pour les autres, j'évite d'apprendre quoi que ce soit volontairement. Et contrairement à ce que tu sembles penser, je n'ai aucunement la prétention de penser tout savoir de toi. », déclarai-je d'un ton presque froid. Je trouvais ça limite vexant qu'elle ne me fasse pas confiance. Je ne parlais pas d'une confiance entière. Il ne faut jamais faire entièrement confiance aux gens. Même à Monsieur Avram, je ne lui faisais pas entièrement confiance. D'un côté, j'avais des raisons. Il ne s'était pas intéressé à moi pour qui j'étais, mais parce que je lui faisais penser à son fils. Je n'ai jamais dit que ça devait être simple de vivre en ayant perdu sa femme et son enfant, malgré tout... à chaque fois que je pense que c'est pour cette raison qu'il s'était intéressé à moi, un sentiment étrange m'envahissait. Je n'ai jamais réussi à mettre un nom dessus, mais ce n'est pas vraiment agréable. Je n'ai jamais eu beaucoup de vrais amis... la majorité datent de la période à partir de laquelle je suis arrivé à New York, avant que la popularité ne me monte à la tête. Je les ai rapidement perdus, d'ailleurs. Par ma seule faute. Je me souviens que seule Gwen est restée. C'est vrai qu'avec elle, je redevenais vraiment moi. Mon adolescence. Je n'aime pas y penser. J'y ai des bons souvenirs, oui. Mais les mauvais sont trop nombreux pour les ignorer. Je ne suis habituellement pas d'humeur susceptible. J'espérais que la discussion était désormais bel et bien close... je n'avais pas envie de m'attarder davantage là-dessus.

Comme elle me l'avait demandé, je lui fis faire le tour de mon appartement. S'il n'y a pas grand chose d'intéressant à voir dans la cuisine, la salle de bain et ma chambre, il y a, je pense, beaucoup à voir dans ma pièce favorite. C'était là qu'il y avait toute ma vie. Il devait même y avoir la raquette avec laquelle j'ai joué aux Jeux Olympiques dans un coin. Peut-être quelque part dans la commode sur laquelle il y avait quelques cartons, celle à côté du piano... April semblait d'ailleurs intéressée par ce dernier. « Elle est magnifique, cette pièce ! Elle me rappelle celle à laquelle j'ai mis le feu au manoir. Je suis ravie de compter suffisamment pour pouvoir y entrer. Il y a énormément de questions qui me viennent et je te les poserais volontiers toutes d'un coup. Des questions comme : qui sont toutes ces personnes sur le mur ? Comment se fait-il que toi aussi tu ais pleins de galets ? C'est curieux, mais je ne t'imagine pas avec un short et des chaussettes montantes, tu as vraiment gagner un prix de tennis ? Raconte-moi ta vie, mince alors ! Mais, là, surtout, c'est :pourquoi diable y a-t-il une pochette à dessin là-bas dont la planche qui ressors me fait étrangement penser au meilleur one-shot yaoi que j'ai lu de ma vie ? » Je souris discrètement, amusé par sa dernière phrase. Le meilleur one shot yaoi qu'elle a lu de sa vie ? J'avais envie de la remercier tout de suite. Après tout, la meilleure récompense pour un auteur n'est pas de gagner des prix ou encore de devenir plein aux as, mais plutôt de faire passer un bon moment à ses lecteurs. Certains écrivains écrivent sûrement leurs livres dans le but de s'enrichir. Je trouve ça dommage. Les gens ont toujours été intéressés, qu'y faire ? Enfin, ce n'était pas la question. « Et moi je suis ravi qu'elle te plaise. C'est normal que tu puisses y entrer. Ici, c'est presque comme chez toi maintenant. D'ailleurs, ça serait avec grand plaisir que ça devienne chez toi. Je vais essayer de répondre à toutes tes questions, d'accord ? », dis-je en souriant. Je m'approchai du mur où sont accrochées toutes les photos. Ça en fait du monde à présenter... « J'imagine que tu veux que je te dise en détails qui elles sont, n'est-ce pas ? » Je n'attendis pas qu'elle me réponde pour commencer. Après tout, elle m'avait demandé de lui raconter ma vie. Quoi de mieux que de lui parler de toutes ces personnes ayant compté pour moi ? Je commençai par désigner l'une des photos de familles. « Ici, il y a ma mère. Elle s'appelait... » Je marquai une pause, comme souvent dans ce genre de situation... pourquoi doit-on parler au passé des personnes décédées ? Si elles sont encore présentes dans nos souvenirs, alors pourquoi devoir considérer qu'elles n'existaient plus ? Ridicule, oui, je trouvais cet usage ridicule. Mais bref. Je repris : « Elle s'appelait Eden. Toujours à râler, mais elle était malgré tout gentille. Je n'ai pas toujours été très agréable avec elle et je le regrette... je n'ai pas eu le temps de m'en excuser. Je me souviens qu'elle insistait toujours pour que Birkat, ma demie sœur, et moi arrêtions de mal parler. » Ah ça oui, je m'en souvenais ! Je souris en y repensant. Tant de fois ma mère nous avait hurler de dire idiot au lieu de con. Un exemple parmi tant d'autre... « Juste à côté d'elle, c'est mon père. Enfin, ce n'était pas mon père biologique, mais c'était tout comme. Il s'appelait Jacob et était bijoutier. Mon père biologique, lui, s'appelle Wang Hai, il était journaliste quand il a connu ma mère. Sans son travail, j'aurais pu naître près de Pékin, porter le nom de Wang et un prénom chinois... Je ne sais pas grand chose de lui. » Et de toutes façons, je n'avais pas envie d'en savoir plus à son sujet... je regrettais assez comme ça de savoir le peu que j'en connaissais. « La fille qui essaye d'échapper à la photo, c'est Birkat. Même si on ne se le montrait pas, on s'adorait. Toujours à se faire des coups en douce, mais rien de bien méchant. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas revue. Vingt ans, depuis que j'ai quitté Jérusalem. Je ne voulais pas pas quitter à nouveau la ville où je vivais, mais pendant que j'étais parti à Barcelone, mes parents ont eu un accident de voiture. Birkat est revenue de Wellington, où elle rêvait de vivre depuis plusieurs longues années, pour quelques temps, juste pour s'occuper de notre demie sœur. J'ai mal pris le fait qu'elle nous abandonne, Levana et moi, et depuis je ne lui ai plus reparlé. En fait, je n'ai pas non plus revue Levana depuis... je n'ai plus eues de nouvelles du reste de ma famille à mon départ. Une cousine de ma mère, Lexie, a accepté de s'occuper de moi, j'ai ensuite été traîné à New York. La dernière des personnes sur cette photo est ma seconde demie sœur, la fille de ma mère et de Jacob. Elle s'appelle Levana. Et moi... j'imagine que tu me reconnais. Bon, j'avais quatorze ans, mais j'imagine que je suis quand même reconnaissable. Cette photo-là à été prise à la période d'Hanoukka. » Je ne pris pas la peine de lui expliquer ce qu'est cette fête juive, me doutant qu'elle voyait, au moins vaguement, ce que c'était. Les enfants juifs n'ont pas Noël pour recevoir des cadeaux, non, pour nous c'est à Hanoukka. Enfin, je m'inclue dans le sujet de ma phrase alors que je ne suis plus un enfant depuis longtemps maintenant et que je ne suis pas croyant, mais bon... Je regardai rapidement les autres photos. Il y en avait beaucoup mais c'était plus ou moins toujours les mêmes personnes. Mon regard se posa sur cette brune chocolat aux yeux verts menthe et à la peau pâle. « Cette personne a beaucoup compté pour moi. Elle s'appelait Gwen. C'est la première personne à qui j'ai volontairement adressé la parole, arrivé à New York. On est longtemps sortis ensemble, mais... » Cette conjonction de coordination était de trop. Maintenant que j'avais commencé, je me sentais obligé de terminer. « Ça c'est vraiment mal terminé, à cause de moi. » Je n'avais pas envie d'en dire plus. Sauf que connaissant April, elle voudrait sûrement savoir la fin. Si je lui disais tout, elle aurait la preuve que je lui fais confiance mais aussi, elle n'aurait pas à me poser de questions. Enfin, 'tout'... je n'allais pas tout lui dire non plus. Il ne faut pas abuser. « La vie au lycée n'était pas facile pour elle. Elle a fini par en avoir assez de devoir supporter et... » Sans m'en rendre vraiment compte, j'attrapai la main d'April et la serrai peut-être un peu trop fort. Ce que je disais était loin de faire partie des meilleurs moments de ma vie. « À cause de moi, elle s'est suicidée. Je n'ai pas été capable de la protéger assez, contrairement à ce qu'elle a dit dans sa lettre d'adieu. Si je te dis ça, c'est pour te prouver que tu peux vraiment avoir confiance en moi. De cette erreur, j'ai appris qu'il fallait toujours faire attention aux personnes qui comptent pour nous. Se savoir responsable de la mort de quelqu'un est un poids lourd à porter... Le jour où je l'ai appris, j'ai... j'ai voulu suivre l'exemple de Gwen. Par chance, ça a raté et j'ai pu te connaître. Bon, passons à quelqu'un d'autre maintenant. » Je lui présentais rapidement les autres amis que j'ai eu durant mon adolescence. Il n'y avait pas grand chose à raconter, à part quelques anecdotes. Je réfléchis ensuite à qui lui présenter ensuite. Mon regard se posa sur une jeune femme aux cheveux roses. Louka. Je n'allais peut-être pas lui présenter mon ex-femme quand même... bon, il y avait Lexie avec elle. Ça sera l'occasion de lui présenter la cousine de ma mère. « Celle aux cheveux châtains, c'est Lexie. Celle aux cheveux roses, Louka. C'est, et bien... mon ex-femme. Mais ne nous attardons pas dessus... » Non, il ne vaut mieux pas. Je n'ai pas envie qu'April sache comment je me suis comporté avec Louka. Je l'ai aimé, mais... je n'ai pas eu un comportement très irréprochable avec elle. Bref. Il ne manquait plus que deux personnes et j'aurais fait le tour des gens présents sur mes photos. « Yakim, un ami de mon meilleur ami. On jouait souvent au tennis ensemble... C'est contre lui que j'ai gagné mon dernier match aux JO à Barcelone, en 1992. C'était la première fois que je réussissais à gagner contre lui. Je n'en revenais pas... Cette photo a été prise quelques jours après. Tu disais que tu ne m'imaginais pas avec un short et des chaussettes montantes... tu sais, pour les chaussettes montantes, c'est pas obligatoire. J'en avais de taille normale. », déclarai-je en riant doucement. « Et à côté de moi, il y a Monsieur Avram. Son prénom était Élie, mais pour moi, Élie, c'était Mister Élie... du coup je l'ai toujours appelé Monsieur Avram. C'était mon voisin. Un jour, ma mère s'était absentée. J'étais bloqué hors de chez moi et il m'a proposé de venir attendre ma mère chez lui. Il avait des pâtisseries françaises, je n'ai pas vu pourquoi refusé... On a sympathisé et à partir de ce jour, j'allais souvent chez lui après l'école. Il était prof de tennis et travaillait dans la bijouterie de Jacob à mi-temps. Il m'a appris le japonais et m'a fait connaître les mangas. Il m'a transmis beaucoup de ses passions et m'a beaucoup appris... sans lui, je n'aurais pas été celui que je suis aujourd'hui. Il a énormément compté pour moi. Je regrette de ne pas avoir pu le revoir avant sa mort... Si je me suis absenté l'été dernier, c'était pour aller à son enterrement, entre autres. J'étais un peu inquiet à l'idée de te laisser seul, mais j'ai fini par me persuader qu'il ne pourrait rien t'arriver. Et il me semble que j'ai eu raison de ne plus m'inquiéter. Ma mère ne supportait pas Monsieur Avram. Elle ne supportait pas qu'il me connaisse mieux qu'elle, qui était pourtant ma mère... » Je n'avais pas montré ma tristesse à son enterrement. D'ailleurs, avais-je été triste ? Je n'en suis pas sûr. Je savais qu'il resterait à mes côtés jusqu'à ma propre mort. Ça peut paraître étrange pour quelqu'un qui ne croit pas vraiment à ce genre de choses. « Il me semble que je n'ai oublié personne. Alors, tes autres questions... Pour les galets, et bien, on dit que les pierres renferment les souvenirs et je crois bien, qu'après finir fou, perdre la mémoire est ma plus grande peur. Peut-être que tu trouves ça ridicule, mais tout le monde a ses peurs cachées. Pour le prix de tennis, comme tu peux le voir j'ai vraiment été médaillé olympique argent... En ce qui concerne la pochette dont tu me parles... es-tu fan de Futaro Fujisawa au point de voir partout la suite de son one shot, y compris jusqu'à chez moi ? », ajoutai-je d'un ton interrogatif. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle le connaisse. Bon, c'est vrai qu'à la sortie, mon manga avait eu pas mal du succès... mais que ça soit April qui l'ait lu, je ne sais pas, ça me surprenait. Et que ce soit son one shot favori encore plus.
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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyMar 15 Avr - 19:52

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Aaron & April

Cette immense fortune d'être deux.



Sincèrement, je ne trouvais pas cela juste. Il connaissait pas mal de choses me concernant, mais moi je ne savais presque rien de lui. C'est loin d'être équitable ! Tandis que Mister Marshmallow se moquait de moi, sans doute à cause de ce comportement enfantin et puéril, Aaron riait à... eh bien, j'avais dû dire quelque chose d'amusant. Non pas que cela me surprenne -je suis naturellement douée pour tout- mais j'aurais aimé savoir pourquoi. Je suis quasiment certaine de ne pas faire une tête trop terrible. Enfin, maintenant que je commence à me poser des questions, c'est sûr que je dois avoir l'air totalement déconnectée, un peu comme un Yopple devant Oga... « Et moi je suis ravi qu'elle te plaise. C'est normal que tu puisses y entrer. Ici, c'est presque comme chez toi maintenant. D'ailleurs, ça serait avec grand plaisir que ça devienne chez toi. Je vais essayer de répondre à toutes tes questions, d'accord ? » Chez moi... Vraiment pour de vrai véritablement ?! Ce que je dis n'a aucun sens... Non mais, sérieusement ? Ce serait... bien... je suppose... NON !! CE SERAIT COMPLÈTEMENT MORTEL, OUI !!! Je n'ai pas encore eu l'occasion de jeter quelque boisson que ce soit par la fenêtre, mais je suis certaine que l'effet serait aussi désopilant que chez Billy ! Oh, je me souviens encore de ce whisky que j'avais balancé dehors ! Un sympathique juron avait suivi ce geste. J'aurais vraiment aimé voir la tête de Monsieur Raisin-fripé-qui-pue-la-bibine. Aaron s'approcha du mur et détailla les photos. Il va vraiment me raconter chaque histoire liée à chacune d'entre elles ? Eh ben, j'aurais dû prendre plus de nourritures, parce que ça promet d'être loooooong. En effet, alors que je plongeai le regard dans le sac de pâtisserie afin d'évaluer combien de temps il me durerai, il commença à me parler de sa mère, Eden. Fichtre, trois financiers et cinq beignets au chocolat, pas de quoi faire des heures... Je levai la tête vers la femme de la photo. Elle était très belle, vraiment. Aaron ne lui ressemble pas beaucoup, mais c'est peut-être quelque chose que je dois éviter de dire à voix haute. Il poursuivit avec Birkat – quel nom étrange... Elle avait beau être sa demi-sœur, ils s'aimaient. Je ne sais pas si j'aurais été heureuse avec un frère ou une sœur. C'est vrai que je me sentais infiniment seule, mais est-ce que le fait d'avoir quelqu'un du même sang que moi à mes côtés valait la peine de faire souffrir un être supplémentaire de par l'absence d'amour paternel ? Je ne pense pas. Personne ne devrait jamais avoir à subir ça. Tant pis si j'étais seule, qu'est-ce que ça aurait changé si nous avions été deux ? Nous aurions été deux à souffrir, peut-être même qu'il ou elle aurait également développé une pathologie cérébrale. Ça n'aurait pas été étonnant, nous avons un sang particulièrement mauvais dans la famille. Sans doute que le croisement entre une bande de macaques parano et des yakuzas infestés par la débilité, la drogue et l'alcool à un rapport avec tout ça. « Juste à côté d'elle, c'est mon père. Enfin, ce n'était pas mon père biologique, mais c'était tout comme. Il s'appelait Jacob et était bijoutier. Mon père biologique, lui, s'appelle Wang Hai, il était journaliste quand il a connu ma mère. Sans son travail, j'aurais pu naître près de Pékin, porter le nom de Wang et un prénom chinois... Je ne sais pas grand chose de lui. » Je me contins avec grand peine d'exploser de rire. Wang ! Il n'avait pas du tout la tête pour s'appeler comme ça. C'est assez paradoxale, en y réfléchissant, puisqu'il est chinois et qu'il doit plus ressembler à son père étant donné qu'il ne ressemble pas à sa mère. Je suis bien contente qu'il s'appelle Aaron Eliraz. Ça lui va mieux. Wang... On pourrait croire à un mage comme Dumbledore mais version asiatique. Je voudrais pas être là quand 'Aaron Wang' nous sortira ses belles boules de feux d'un kimono en satin. Il lui faudrait des lunettes pour que ça fasse encore plus crédible... « La fille qui essaye d'échapper à la photo, c'est Birkat. Même si on ne se le montrait pas, on s'adorait. Toujours à se faire des coups en douce, mais rien de bien méchant. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas revue. Vingt ans, depuis que j'ai quitté Jérusalem. Je ne voulais pas pas quitter à nouveau la ville où je vivais, mais pendant que j'étais parti à Barcelone, mes parents ont eu un accident de voiture. Birkat est revenue de Wellington, où elle rêvait de vivre depuis plusieurs longues années, pour quelques temps, juste pour s'occuper de notre demie sœur. J'ai mal pris le fait qu'elle nous abandonne, Levana et moi, et depuis je ne lui ai plus reparlé. En fait, je n'ai pas non plus revue Levana depuis... je n'ai plus eues de nouvelles du reste de ma famille à mon départ. Une cousine de ma mère, Lexie, a accepté de s'occuper de moi, j'ai ensuite été traîné à New York. La dernière des personnes sur cette photo est ma seconde demie sœur, la fille de ma mère et de Jacob. Elle s'appelle Levana. Et moi... j'imagine que tu me reconnais. Bon, j'avais quatorze ans, mais j'imagine que je suis quand même reconnaissable. Cette photo-là à été prise à la période d'Hanoukka. » Je ne comprenais pas qu'il ait deux sœurs mais qu'il ait perdu tout contact avec chacune d'elles. Si j'avais cette chance – plus ou moins discutable – j'aurais collé ma fratrie comme le chewing-gum colle les cheveux des enfants pas très malins. Bon, avec des cousins comme Raven et Billy, il y a de quoi faire, c'est sûr. Non pas que Raven me pose particulièrement problème. C'est même un plaisir d'embêter Billy avec lui. Bon, c'est sûr que de nous deux, je reste la plus atteinte, mais il est sympa ce petit fossoyeur ! D'ailleurs, ça me rappelle que je suis à court de cadavres, il faudrait que j'aille lui en redemander un ou deux... Et lui dire de faire en sorte que Billy ne soit pas au courant, sinon elle va péter un câble. Non. Elle va carrément exploser les fusibles de son cortex cérébral. Mais c'est tellement drôle quand elle hurle ! Elle devient toute rouge de colère et ses cheveux se hérissent sur sa tête. J'ai même parfois l'impression que ses dents pourraient soudainement devenir pointues et aiguisées... Ce serait drôle, mais en même temps, n'essaierait-elle pas de me mordre si c'était le cas ? Non, je ne pense pas. Après tout, c'est moi la cannibale de la famille ! « Cette personne a beaucoup compté pour moi. Elle s'appelait Gwen. C'est la première personne à qui j'ai volontairement adressé la parole, arrivé à New York. On est longtemps sortis ensemble, mais... » Elle était vraiment belle avec ses beaux cheveux bruns et ses yeux verts. Je me doutais bien qu'on allait finir par toucher un sujet sensible, mais c'est moi qui l'avais voulu, non ? Alors pourquoi est-ce que j'avais l'impression de ne pas vouloir parler de cette personne tout en étant définitivement trop curieuse à son sujet ? « Ça c'est vraiment mal terminé, à cause de moi. La vie au lycée n'était pas facile pour elle. Elle a fini par en avoir assez de devoir supporter et... » En effet, le sujet était délicat. J'avais l'impression que si je posais la moindre question, je serais larguée en terrain miné... et je déteste les parties de cache-cache avec un objet plus ou moins dangereux et particulièrement bien dissimulé. Aaron se saisit brusquement de ma main, manquant de me faire peur. Oh... c'était si pas chouette ? « À cause de moi, elle s'est suicidée. Je n'ai pas été capable de la protéger assez, contrairement à ce qu'elle a dit dans sa lettre d'adieu. Si je te dis ça, c'est pour te prouver que tu peux vraiment avoir confiance en moi. De cette erreur, j'ai appris qu'il fallait toujours faire attention aux personnes qui comptent pour nous. Se savoir responsable de la mort de quelqu'un est un poids lourd à porter... Le jour où je l'ai appris, j'ai... j'ai voulu suivre l'exemple de Gwen. Par chance, ça a raté et j'ai pu te connaître. Bon, passons à quelqu'un d'autre maintenant. » Ouais... bel et bien si pas chouette. Je me demande tout de même pourquoi est-ce qu'il tenait tant à ce que ce soit de sa faute. J'avais envie de lui hurler qu'il n'était qu'un idiot et qu'il n'était pas question que j'ai confiance en lui après qu'il ait essayé de mettre fin à ses jours. Je lui attrapai les épaules avec conviction et le tournai vers moi le plus fort possible, espérant lui faire mal par mon geste. « Comment pourrais-je te confier ma vie alors que tu tiens si peu à la tienne ?! Sérieusement, te suicider ? Tu n'as rien trouvé de plus courageux ?! Et ne me sors pas l'excuse du 'j'étais déprimé et rongé par la culpabilité' ! Aaron Daniel Eliraz, tu es un abruti ! Et toi, Mister Marshmallow, ce n'est pas la peine d'en rajouter ! Tu la ferme et tu me laisse parler, sinon je peux te promettre que je te jette à la machine à laver ! » Après quelques secondes, n'ayant aucune réponse de ma peluche, je poursuivis. « Merci bien. C'est pas contre toi, hein... C'est contre lui, là ! » dis-je en désignant l'autre idiot de suicidaire. « Tu n'as aucune idée de ce qu'est la véritable torture psychologique, et remercies-en le ciel – ou quoique ce soit en quoi tu crois ! Moi vivante, jamais tu ne referas une chose pareille !! ME SUIS-JE BIEN FAIT COMPRENDRE ?! » Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Arf, je ne suis pas vraiment fière de ce petit emportement. Je sentais bien qu'il me faudrait un peu de temps avant de me calmer, aussi je laissais Aaron reprendre doucement ses explications. Même Mister Marshmallow avait compris qu'il s'agissait d'une réplique rhétorique et qu'il ne fallait absolument pas revenir sur le sujet sous peine de me faire éclater. Dans le fond, c'était plutôt pathétique : cet éclat de colère prouvait en quelques sortes que je tenais à Aaron et j'aurais dit 'oh non, je t'en supplie, n'essaie plus jamais de te suicider, je t'aime trop pour te voir mourir' que ça aurait été pareil. Mister Marshmallow se taisait, faisait mine de bouder. Je voyais bien qu'il me jetait des petits coups d’œil. Il n'avait pas l'habitude que je le dispute comme ça. Souvent, il nous arrivait de nous chamailler, mais ce n'était pas bien méchant. Me sentant coupable, je me mis à lui caresser doucement la tête en l'étreignant un peu plus fort contre mon ventre. Il était tout doux, comme d'habitude. Occupée à me réconcilier avec mon meilleur ami, j'écoutais Aaron d'une oreille distraite. Il me parlait de filles, d'un garçon avec un nom dont je me demandais vaguement l'orthographe, d'une coupe de J.O ( et des fameuses chaussettes ), d'un voisin... Eh bien, il avait une de ces vie ! Je me sentais soudainement asociale, comme une ermite dans sa grotte au sommet de la montagne. L'idée était ridicule : je n'ai pas de barbe, moi ! Je me mis à m'imaginer habillée comme Tarzan, donnant des raclées aux crocodiles tout en passant ma journée à parler avec un gorille narcissique et un éléphant hypocondriaque rouge... Le fait d'apprécier cette vision me fit me donner un gifle. Je reportai mon attention sur la conversation, histoire de ne pas avoir de pensées davantage étranges. « … mieux qu'elle, qui était pourtant ma mère... » Bien sûr. Je comprends. Je fermai les yeux et me saisi le menton, tout en hochant la tête d'un air pensif. Absolument. Quelle histoire poignante. Franchement, je n'aurais su dire si je paraissais plus convaincante dans mon rôle de l'adulte mature qui a écouté tout le récit et tente désormais d'analyser et de porter un regard juste sur ce qu'on lui a raconté ou si j'étais seulement bien partie pour être démasquée. « Il me semble que je n'ai oublié personne. Alors, tes autres questions... Pour les galets, et bien, on dit que les pierres renferment les souvenirs et je crois bien, qu'après finir fou, perdre la mémoire est ma plus grande peur. Peut-être que tu trouves ça ridicule, mais tout le monde a ses peurs cachées. Pour le prix de tennis, comme tu peux le voir j'ai vraiment été médaillé olympique argent... En ce qui concerne la pochette dont tu me parles... es-tu fan de Futaro Fujisawa au point de voir partout la suite de son one shot, y compris jusqu'à chez moi ? » Bon, apparemment il n'a pas remarqué mon absence. Ou alors il fait semblant. T'façon, m'en fiche, tant qu'il me dispute pas comme une vilaine enfant pas sage... « J'ai tout un tas de galets chez moi, également... Enfin, chez Billy. Mais maintenant c'est un peu chez moi aussi, je suppose. Enfin, je me demande si je ne devrais pas partir de temps en temps. Tu sais, folie, tout ça... D'ailleurs, même si tu m'as l'air bien cabossé de la cafetière, tu n'es pas fou. Généralement, les... comment dire ça sans trop de dédain... les 'gens comme moi' le savent quand ils croisent quelqu'un de psychologiquement atteint. Je ne saurais pas vraiment te dire comment... J'ai déjà rencontré des personnes folles, je savais qu'elles l'étaient. J'aimerai bien oublier certaines d'entre elles... Sinon. Oui ! Je suis incontestablement la plus grande fan de Futaro Fujisawa ! Et je sais reconnaître son travail quand je le vois. Étant donné que je ne reconnais absolument pas ces dessins, j'aimerais savoir pourquoi et comment des planches inachevées de l'un de mes mangaka préféré se trouvent chez toi. Attention, peut-être que je n'oserai pas mettre Mister Marshmallow dans la machine à laver – honte à moi d'avouer ça -, mais je n'aurais aucune pitié pour un type qui ne porte pas de grandes chaussettes lorsqu'il joue au tennis. » Franchement, le seul intérêt dans ce sport, c'est de se moquer de la tenue des joueurs. Alors si on ne peut même plus faire ça...

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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyMer 16 Avr - 18:27


cette immense fortune d'être deux
« Comment pourrais-je te confier ma vie alors que tu tiens si peu à la tienne ?! Sérieusement, te suicider ? Tu n'as rien trouvé de plus courageux ?! Et ne me sors pas l'excuse du 'j'étais déprimé et rongé par la culpabilité' ! Aaron Daniel Eliraz, tu es un abruti ! Et toi, Mister Marshmallow, ce n'est pas la peine d'en rajouter ! Tu la ferme et tu me laisse parler, sinon je peux te promettre que je te jette à la machine à laver ! », s'écria soudainement April, après m'avoir retourné vers elle. Son geste avait été brutal, mais elle ne m'avait pas fait mal. « Merci bien. C'est pas contre toi, hein... C'est contre lui, là ! Tu n'as aucune idée de ce qu'est la véritable torture psychologique, et remercies-en le ciel – ou quoique ce soit en quoi tu crois ! Moi vivante, jamais tu ne referas une chose pareille !! ME SUIS-JE BIEN FAIT COMPRENDRE ?! » Ses paroles me surprirent. Et me touchèrent. Jamais je ne me serais attendu à une telle réaction. Je trouvai sa réaction adorable. Elle s'inquiétait pour moi. Comme je m'inquiétais pour elle. Sauf qu'il n'est pas vraiment dans ses habitudes de le montrer. Non, April n'avait pas l'habitude de montrer ses émotions. Au contraire, puisqu'elle savait très bien les cacher. Vu l'humeur dans laquelle elle était, je préférai ne rien répondre. À part l'énerver davantage, ça ne servirait à rien. De toutes façons, elle n'attendait pas de réponse. Sa question n'en n'était pas vraiment une. Elle avait raison, avoir voulu me suicider était un acte digne d'un abruti. Aujourd'hui je ne referais pas la même erreur, j'imagine. Et puis, je n'aurais aucune raison de la faire. April était devenue tout pour moi. Je n'avais pas grand chose qui me poussait à vivre avant ce jour de décembre. J'aurais pu disparaître de la façon la plus mystérieuse qu'il soit, je ne suis même pas sûr que quelqu'un s'en serait soucié. Non pas que je n'ai pas d'amis, mais des personnes en qui j'ai entièrement confiance... non, il n'y a personne. Pas même April ni Monsieur Avram. En même temps, j'avais des raisons de ne pas lui avoir donné mon entière confiance. Il avait énormément compté pour moi puisque sans lui, je ne serais rien aujourd'hui, mais il ne s'était pas rapproché de moi d'une façon désintéressée. Je ne lui en voulais pourtant pas. De toutes façons, ce n'était pas comme si que j'avais découvert ça après plusieurs années. Dès les premiers jours de notre amitié je l'ai appris. Je m'en souviens encore, je venais de finir ma moitié d'éclair au chocolat. Je continuai ensuite mon récit, puis répondis à ses autres questions. Chose faite, je jetai un regard dans le sachet de la pâtisserie qu'April avait dans les mains pour voir s'il restait encore quelque chose à manger. Il restait l'un des financiers. Je l'attrapai et le mangeai en l'écoutant parler. « J'ai tout un tas de galets chez moi, également... Enfin, chez Billy. Mais maintenant c'est un peu chez moi aussi, je suppose. Enfin, je me demande si je ne devrais pas partir de temps en temps. Tu sais, folie, tout ça... D'ailleurs, même si tu m'as l'air bien cabossé de la cafetière, tu n'es pas fou. Généralement, les... comment dire ça sans trop de dédain... les 'gens comme moi' le savent quand ils croisent quelqu'un de psychologiquement atteint. Je ne saurais pas vraiment te dire comment... J'ai déjà rencontré des personnes folles, je savais qu'elles l'étaient. J'aimerai bien oublier certaines d'entre elles... Sinon. Oui ! Je suis incontestablement la plus grande fan de Futaro Fujisawa ! Et je sais reconnaître son travail quand je le vois. Étant donné que je ne reconnais absolument pas ces dessins, j'aimerais savoir pourquoi et comment des planches inachevées de l'un de mes mangaka préféré se trouvent chez toi. Attention, peut-être que je n'oserai pas mettre Mister Marshmallow dans la machine à laver – honte à moi d'avouer ça -, mais je n'aurais aucune pitié pour un type qui ne porte pas de grandes chaussettes lorsqu'il joue au tennis. » Je souris légèrement, puis l'amenai vers moi, la pris dans mes bras un instant et passait ma main dans ses cheveux, tête posée sur la sienne. Je la relâchai lentement. « J'espère que tu as raison, que je suis juste 'cabossé de la cafetière. Mais... » Pouvais-je terminer ma phrase ? Sans doute. Je n'étais pas avec n'importe qui. J'ai confiance en April. Il n'y avait pas de raisons que je ne puisse pas parler librement, même si c'était plus parce que je n'aimais pas ce dont je parlais que j'hésitai. « Mais quand tu vois des choses que tu es le seul à voir, il y a de quoi se poser des questions. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu cette peur de finir fou. » soupirai-je. Voir des fantômes, c'est vrai que c'est étrange. Ça me fait penser à cette femme dans Ghost Whisperer, une série sur laquelle je suis tombé par hasard. Comme moi, son don se transmet de génération en génération, mais pour elle, ça s'arrête là. Elle n'attrape pas mal à la tête à cause du flux incessants des pensées de personnes à l'esprit bien trop ouvert et bien trop facilement manipulable. Je chassai le plus vite possible ces pensées de mon esprit et me reconcentrai sur le moment présent. La situation m'étonnait, d'ailleurs. Qui l'aurait cru ? Ma petite amie s'autoproclamait plus grande fan de Futaro Fujisawa sans même savoir que derrière ce pseudo se cachait mon identité, que le véritable nom de ce mangaka était Aaron D. Eliraz. « Pourquoi est-ce que des planches de Futaro Fujisawa se trouvent chez moi ? Ah, ça... c'est une excellente question. Savais-tu qu'en réalité il s'agit d'un pseudo ? », demandai-je. Je m'approchai du bureau et ouvris la pochette. Je vérifiai que j'avais bien rangé les planches dans le bon ordre et levai le regard vers April. « Tu ne t'es jamais demandé ce qu'il était arrivé aux personnages de son one shot ? Il se trouve que moi si. J'ai donc décidé de dessiner la suite. Il n'y a pas beaucoup de planches pour l'instant, mais je n'ai plus le temps des cours et des récréations pour dessiner... », soupirai-je. Je me souviens que, ayant eu vent de ma tentative de suicide, mes professeurs me laissaient dessiner en cours. Il paraît que ma tristesse se voyait dans mes yeux, pourtant j'ai toujours essayé de cacher mes émotions.
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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyMar 22 Avr - 0:04

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Je ne sais pas ce que j'ai bien pu dire de si merveilleux et fabuleux, mais il me pris dans ses bras pour m'attirer à lui. Il posa sa tête sur la mienne et se mis à me caresser les cheveux. Quelque part, son geste était apaisant, mais qui essayait-il de réconforter ? Moi ou lui ? Je penchai plus pour la seconde solution. Il n'avait pas l'air très bien. Je n'ai rien dit de méchant, pourtant. Il n'a peut-être pas apprécié que je lui crie dessus. Mais j'en avais le droit, comment peut-on penser à de telles choses, hein ? Les personnes qui se suicident ont beau être malheureuses, souffrir, ou que sais-je, elles n'ont pas le droit de mourir. C'est l'un des gestes les plus égoïstes qui soient. Elles ne pensent qu'à elles, qu'à la délivrance. Elles ne se préoccupent pas de ceux qu'elles laisseront derrière elles, famille, amis, enfants... Le plus souvent, elles croient ne plus être capables de vivre, avoir atteint un niveau de souffrance intolérable. Mais elles ne connaissent rien de la douleur. Elles sont aveuglées par leur confort et par le fait que toute leur vie, elles ont eu ce qu'elles désiraient, qu'elles ont vécu dans des conditions de vie plus que satisfaisantes. Au moindre petit problème, elles pensent que leur vie est fini, que rien de pire ne pourra leur arriver. Et quand elles se disent que leur vie ne vaut rien, qu'il vaut mieux mourir, elles feraient bien de se souvenir des enfants malades qui tentent désespérément de survivre à un cancer, de ceux qui n'ont pas eu cette chance et qui aimeraient bien l'avoir leur 'misérable vie'. Toutes ces personnes qui veulent en finir pour des broutilles se sont-elles déjà rendues dans un hôpital pour y voir la vie qui s'éteint lentement ? Ont-elles remarqué le sourire qui étirait les lèvres des cancéreux ? Ont-elles remarqué la vitalité qui animait les handicapés ? Non. Elles n'ont fait que penser à leur tristesse, à leur vie toute pourrie qui n'est absolument pas digne d'être vécu.
Aaron me relâcha doucement. Lui aussi, il avait voulu mourir. Il avait essayé. Et il me demandait de lui faire confiance ? De lui confier ma vie alors que lui-même avait si peu d'estime pour la sienne ? Il n'a pas réussi à mettre fin à ses jours, mais quelqu'un qui veut vraiment mourir ne se rate pas. Si il n'a pas réussi, c'est qu'inconsciemment il était trop lâche pour mourir. « J'espère que tu as raison, que je suis juste 'cabossé de la cafetière. Mais... » Qu'est-ce qui pouvait bien l'embêter à ce point ? Il n'est pas fou, je le sais. Mais il semble le croire. « Mais quand tu vois des choses que tu es le seul à voir, il y a de quoi se poser des questions. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu cette peur de finir fou. » J'avais envie de l'attraper à nouveau par les épaules et de le secouer aussi fort que je le pouvais, pour remettre son cerveau et toutes ses idées en place. Il n'est pas fou. Il ne doit pas penser cela. Si lui aussi commence à perdre pied, qui restera-t-il ? Il voit ce que personne ne peut voir, mais pourquoi serait-ce forcément le fruit d'une quelconque maladie ? Je suis folle, et je sais reconnaître la folie. Il est juste particulier, il faut qu'il le comprenne. « Tu n'es pas fou ! M'entends-tu ? Ne pense pas cela. Tu es juste différent, des tas de personnes le sont également. Fais-moi confiance, je reconnaît la folie quand je la vois. Hé, je suis experte dans le domaine après tout, pas vrai ? Demande à Mister Marshmallow, il ne pourra que confirmer. »,dis-je en levant ma peluche comme pour appuyer mes propos. Je me voulais légère et apaisante, mais je ne pus m'empêcher de finir ma phrase sur un ton amer. J'arrivais à rire de ma folie, mais j'avais toujours ce sentiment d'amertume dans la bouche et sur le cœur. Au moins, je parvenais toujours à faire la différence entre le réel et l'imaginaire, mais je sentais la frontière entre les deux se brouiller de plus en plus souvent. Plusieurs fois, il m'arrivait de m'arrêter dans la rue et de regarder autour de moi, perdue, sans savoir si j'étais dans la réalité ou si certaines personnes n'étaient que le fruit de mon imagination, comme ce petit garçon en train de voler une pomme dans une boucherie ou le chat qui passait sous les voitures indéfiniment. Les sons se faisaient lointains, les images étaient floues et je ne sentais rien d'autres que le sol qui se dérobait sous mes pieds et Mister Marshmallow dans mes bras. « Pourquoi est-ce que des planches de Futaro Fujisawa se trouvent chez moi ? Ah, ça... c'est une excellente question. Savais-tu qu'en réalité il s'agit d'un pseudo ? » Oui, une excellente question à laquelle je veux que tu répondes. Et tu vas où avec ton histoire de pseudo ? Qu'est-ce que ça veut dire ? « Tu ne t'es jamais demandé ce qu'il était arrivé aux personnages de son one shot ? Il se trouve que moi si. J'ai donc décidé de dessiner la suite. Il n'y a pas beaucoup de planches pour l'instant, mais je n'ai plus le temps des cours et des récréations pour dessiner... » Menteur. Dès l'instant où il leva les yeux sur moi, je compris qu'il ne disait pas la vérité. Les pupilles s'étaient dilatées, son expression était lisse... J'hésitais entre être vexée ou analyser son comportement. Parce que, dans un sens, s'il avait menti, c'est qu'il avait quelque chose à cacher. Qu'était ce quelque chose ? Franchement, m'obliger à jouer aux devinettes à son âge... Premièrement, il n'avait pas démenti que les planches de Futaro Fujisawa étaient chez lui, il l'avait même dit lui-même. Ensuite, il me dit que ces planches sont les siennes, alors qu'il vient de dire l'inverse. Et puis, il y a cette histoire de pseudo aussi... « Menteur. Je te l'ai dit : n'essaie pas de m'entuber. Et je sais reconnaître le style de dessin de l'un de mes mangaka préférés. » Je me penchai sur lui en levant un doigt accusateur, les yeux plissés. J'aurais mesuré quelques centimètres de plus, je suis certaine que j'aurais été terrifiante. Mais même sans, la merveilleuse moi-même ne peut qu'imposer respect et obéissance. « Que font les planches d'une hypothétique suite au meilleur one-shot yaoi que j'ai lu de ma vie dans ton bureau ? Attention, j'ai mon scalpel dans la poche arrière droite de ma salopette. Et il est particulièrement bien aiguisé, aujourd'hui. » Je crois même que des petits morceaux séchés de la souris de ce matin sont restés incrustés...

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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyMer 23 Avr - 18:56


cette immense fortune d'être deux
« Tu n'es pas fou ! M'entends-tu ? Ne pense pas cela. Tu es juste différent, des tas de personnes le sont également. Fais-moi confiance, je reconnaît la folie quand je la vois. Hé, je suis experte dans le domaine après tout, pas vrai ? Demande à Mister Marshmallow, il ne pourra que confirmer. » Je me retrouvai avec Mister Marshmallow face à moi. J'esquissai un léger sourire. Je devais faire confiance à April, si je commençais à douter ainsi, ça risquait de ne pas l'aider à vivre avec sa schizophrénie. De toutes façons, elle avait sans doute raison. Mes parents m'ont fait passé des tests peu après que je me sois fait exclure de mon collège, parce que selon le directeur, c'était peut-être à cause de problèmes mentaux que j'avais failli tuer cet abruti de Joshua. Au moins, après ça, je n'ai jamais plus eu de problèmes au collège. Pourtant mon quotidien ne s'était pas tant facilité que ça pour autant, malheureusement. Je poussai doucement Mister Marshmallow pour pouvoir voir April dans les yeux, en faisant comme toujours bien attention à ne pas trop plonger mon regard dans le sien. Ce que je faisais avec tout le monde. « Je te fais confiance, je te crois. » Malgré tout, je ne pouvais pas m'empêcher de douter. « Je ne pense pas avoir besoin de demander confirmation à Mister Marshmallow, bien que je ne doute pas qu'il puisse confirmer. », assurai-je avant d'embrasser April. Je ne pensais pas qu'une simple peluche pourrait conserver ses dires, mais je savais également que pour elle Mister Marshmallow était bien plus qu'une simple peluche. Je tenais toujours autant à Mister Élie, malgré mes trente-six ans. Je comprenais plus ou moins bien ce qu'elle ressentait pour ce qui, après tout, n'était que du coton recouvert de tissu. Pour moi, Mister Élie était bien plus que ça. Parfois, j'avais l'impression qu'il était vivant, qu'il me regardait. J'avais l'impression qu'il avait lui aussi une âme.
April s'intéressa ensuite aux planches qui dépassaient de la pochette posée sur mon bureau. « Menteur. Je te l'ai dit : n'essaie pas de m'entuber. Et je sais reconnaître le style de dessin de l'un de mes mangaka préférés. » Ah, elle n'avait pas compris ce que je voulais dire ? Elle se pencha vers moi en levant le doigt. Se voulait-elle menaçante ? Il manquait quelque chose pour qu'elle fasse réellement peur. Quoi donc ? Peut-être quelques centimètres... « Que font les planches d'une hypothétique suite au meilleur one-shot yaoi que j'ai lu de ma vie dans ton bureau ? Attention, j'ai mon scalpel dans la poche arrière droite de ma salopette. Et il est particulièrement bien aiguisé, aujourd'hui. » Après me menacer de me mettre dans la machine à laver, voilà qu'elle évoquait son scalpel. N'empêche, je me demandais comment elle faisait lorsqu'elle devait passer au détecteur de métaux. D'un côté, il fallait prendre en compte le fait que ça n'arrivait pas tous les jours de devoir y passer.... « Il s'agit plus que d'une hypothétique suite, tu sais. » Je partis vers la bibliothèque et revins vers elle mon exemplaire de mon manga à la main. « Il suffit juste que je finisse les planches et que j'aille voir le même éditeur que j'ai été voir il y a quelques années pour que cette hypothétique suite comme tu dis devienne suite officielle. », assurai-je en désignant le manga que j'avais dans les mains. « C'est sûrement pour ça que tu as reconnu le style de dessin de Futaro Fujisawa sur mes dessins, parce qu'il se trouve que c'est mon nom de plume. » One day you will love me, j'ai toujours trouvé que c'était un titre qui faisait trop shôjo... ce titre m'était venu sans que je cherche. Sûrement parce que j'avais pensé que c'était ce que Gwen pouvait penser. L'histoire de Ren et Yukio était semblable en beaucoup de points à la nôtre. Ren, le garçon le plus populaire du lycée qui a toutes les filles à ses pieds et sort avec la plus populaire du lycée pour que personne ne se doute qu'en fait, la personne qu'il aime est Yukio, un élève que l'on ne remarque que lorsqu'il s'agit de se foutre de quelqu'un et qui espère qu'un jour, Ren acceptera qu'ils disent à tout le monde qu'ils s'aiment. C'était exactement ce qu'il s'était passé avec Gwen. À quelques détails près, mais le principal était identique. « Si tu veux lire la suite en avance, tu sais où elle est maintenant. » Elle était juste dans la pochette.
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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyMar 29 Avr - 19:24

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Aaron leva le bras et poussa Mister Marshmallow de côté. Tu pas touche ! Tu veux mourir, c'est ça ? Bah vas-y, allez, dis-le si tu veux te faire torturer. Sale masochiste ! Tu sais comment on puni les personnes qui volent ou touchent à ce qu'il ne faut pas en Inde, tu le sais, ça ? On leur coupe la main. Eh ouais, tu viendras pas te plaindre après si il te manque des bouts ! Et ta main pourra pas témoigner pendant le procès, tu sais pourquoi ? Pourquoi je l'aurais jetée en pâture aux crocodiles qui peuplent les égouts de New York. Ouais, tout à fait. Et attention, si tu tentes une rébellion Mister Marshmallow te mange l'autre main. On dirait pas, comme ça, mais c'est un killer. Ouais ouais ouais, une bête sauvage, un fauve assoiffé de sang. Il a été élevé par une folle et a appris à combattre aux côtés des crocodiles de la grosse pomme, alors, crois-moi : il vaut mieux pas le chatouiller. Mais bon, avec cette petite tête trop mignonne et tes grands yeux bruns, je suis sûre qu'il suffirait que tu battes des cils en faisant une moue boudeuse pour que je lui dise d'arrêter le massacre. Il me regarda dans les yeux et incrusta son regard dans le mien. Quoi ? C'est bon, relax, il t'a pas encore sauté à la gorge. Je remarquai néanmoins qu'il évitait tout de même de me regarder trop profondément. Et voilà, il recommence ! L'est têtu, ce petit, hein ! Depuis que je le connais, il fait toujours attention avec les yeux des gens, moi y compris. Si il pense qu'il va découvrir d'horribles choses rien qu'en me regardant, il n'a pas à s'inquiéter. Il faut qu'il se rentre dans le crâne que même si je suis plus relâchée à ses côtés, je reste sur mes gardes. Je n'ai pas envie qu'il découvre trop d'horreurs à mon sujet. Il ne doit pas savoir que j'ai tué quelqu'un, entre autres. C'est un épisode de ma vie que personne ne doit connaître. Lui qui sait pour ma schizophrénie doit déjà me voir plus ou moins comme un monstre, si il a connaissance de ce ce meurtre il le mettrait sans doute sur le compte de la folie et je n'ai pas besoin de la pitié des gens ou de leurs excuses médicales ! Je me pose toujours la question, d'ailleurs. Est-ce que j'ai fait ça volontairement ou ai-je laissé les autres me pousser à ce geste de rage ? Même s'ils étaient là, particulièrement attentifs et satisfaits de ce que je faisais, je ne pense pas qu'ils soient responsables. Enfin, ils le sont en quelque sorte. Ils sont toujours responsables de quelque chose. D'abord, s'ils n'avaient pas été là, s'ils ne m'avaient pas soufflée qu'Alexander me cachait quelque chose, je n'aurais rien découvert. Ils sont – il faudra bien l'admettre un jour ou l'autre – une part de moi.  Ce qu'ils savent n'est que ce je sais. Au fond de moi, j'avais dû ressentir que quelques choses clochaient. Si je n'avais pas passé autant de temps à mener des enquêtes avec James, aussi, mon esprit de déduction et de détective n'aurait jamais été capable de remarquer les petits détails accusateurs ! Mais bon, je ne regrette pas une seule seconde ces bons moments passés ensemble. « Je te fais confiance, je te crois. » Menteur, ce n'est pas quelques jolies phrases qui vont te faire changer d'avis aussi facilement. Et arrête de me mentir, je me sens vraiment vexée. Qui plus est, c'est une affreuse marque d'irrespect envers moi, qui fait mon possible pour que tu te sentes mieux. « Je ne pense pas avoir besoin de demander confirmation à Mister Marshmallow, bien que je ne doute pas qu'il puisse confirmer. » Il m'embrassa ensuite délicatement, sans doute dans le but de me détendre ou pour que je lui fasse davantage confiance. Encore une fois, il mentait. Je sais très bien que s'il parle de Mister Marshmallow comme d'un être vivant et à part entière, c'est uniquement par respect pour moi. Dans un sens, ça me fait plaisir, mais ce n'est pas la peine d'essayer de me faire croire qu'il y croit vraiment. Entre ça et la coup de la confiance, je me demande quelle partie est la plus mensongère. Je soupirai lourdement dans le but de lui faire comprendre que je n'étais pas dupe. Et toujours ce regard qui me fixe mais évite de me scruter. J'étirai mes lèvres en un petit sourire. Sans doute était il pathétique tant il puait l'inverse de la joie. Mais je suis certaine que mon regard était déterminé et franc, en cet instant. J'aurais simplement aimé qu'il y plonge ses yeux suffisamment longtemps pour pouvoir remarquer que je contrôlais mes pensées, qu'il n'avait pas à avoir peur. Je m'approchai de lui, saisissant les deux côtés de son visage de mes mains. J'avançai plus près, encore un peu, nos deux visages n'étant qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je sentis l'air faire vibrer mes cordes vocales et j'entendis ma voix sortir, douce, comme je le voulais. « Tu dis que tu as confiance en moi, mais je ne te crois pas. Je vais faire quelque chose, et je veux que tu me laisses faire. Je vais plonger mon regard profondément dans le tien et je ne bougerai pas tant que tu n'auras pas fait de même. Je me fais suffisamment confiance pour savoir que mon esprit ne te livrera rien que je ne veuille pas que tu saches, et j'ose espérer qu'il en sera de même pour toi. » À vrai dire, j'espère surtout que tu ne détourneras pas le regarde et, par dessus tout, que ne t'échapperas pas de mon emprise.

« Il s'agit plus que d'une hypothétique suite, tu sais. » Il se détourna pour aller chercher son manga dans la bibliothèque à l'autre  bout de la pièce, puis revint. Je ne pus m'empêcher de remarquer qu'il avait de très belles fesses. Je souris niaisement à cette pensée, sans doute amusée parce que je ne pensais pas que c'était le cas. Non mais, c'est vrai, quand il marche ça bouge tout seul. Ça devait forcément attirer mon attention ! Je me demande ce que ça donnerait s'il mettait un kilt... Oh oh oh oh, voilà une idée intéressante ! « Il suffit juste que je finisse les planches et que j'aille voir le même éditeur que j'ai été voir il y a quelques années pour que cette hypothétique suite comme tu dis devienne suite officielle. » dit-il en désignant le manga d'un rapide geste de la main. Je crois que la révélation se fait petit à petit dans mon cerveau. Oui oui, ça monte, je le sens. « C'est sûrement pour ça que tu as reconnu le style de dessin de Futaro Fujisawa sur mes dessins, parce qu'il se trouve que c'est mon nom de plume. » Mais... Aaron... Futaro Fujisawa ? Tu veux dire que... qu'il est l'un de mes mangaka préférés et qu'il ne me dit ça que maintenant ?! Eeeeeet... VICTOIRE ! Félicitations Mademoiselle Yamamoto, vous avez obtenu les explications que vous attendiez et votre connexion encéphalique ne semble même pas en avoir souffert. Serait-ce un progrès ? Assurément. Je vous invite à vous rendre aux toilettes où une bouteille de champagne et des macarons vous attendent. À cette occasion, un prix vous sera décerné pour commémorer votre self-control. Bien à vous, le conseil d'administration de votre cafetière. Euh... « Pouah, j'aime pas le champagne ! Par contre, je dis pas non pour les macarons. Mais pourquoi les toilettes ? Ce n'est pas le meilleur endroit que je connaisse pour la conservation des aliments. Et puis, j'en veux pas de ton prix, sale petite voix mielleuse. Et c'est quoi ce ton condescendant ? Tu te paies ma tête, hein, c'est ça ? Si t'avais un corps, j'enverrais les crocodiles de New York à tes trousses ! » Je me tournai ensuite vers Aaron, levant une fois de plus un doigt menaçant sous son menton. « Pourquoi tu ne me dis ça que maintenant ?! » Insultée, je croisai les bras et levai la tête en un geste ce voulant hautain et blessé. Mais, en fait, je devais juste avoir l'air d'une enfant gâtée, comme souvent. D'autre part, j'étais tiraillée par l'envie de me rendre aux toilettes. J'y trouverai vraiment des macarons ? Nah, cette voix de présentateur télé se moquait de moi, obligé. D'un autre côté, aussi... « Si tu veux lire la suite en avance, tu sais où elle est maintenant. » What ?! Pour de vrai ? Vraiment vraiment ? Tu veux dire que... non. Tu veux dire que... que c'est vraiment fini et que je peux vraiment aller lire la suite, là maintenant, tout de suite, sur le champ ? Je tournai tout mon corps tremblant vers Aaron – vers Dieu ( oui, maintenant je crois en Dieu, c'est lui ) – et ouvris mes yeux de psychopathe atteinte de la maladie de Parkinson. Je vais finir par croire que je suis droguée aux mangas. Incapable de sortir deux mots cohérents, je m'entendis dire la seule chose qui était en mesure de sortir. « Nyé ? Nyyyyééééééééééh ?! » Eh bah voilà, maintenant on va croire que j'ai la capacité cérébrale de Hulk ! Bravo, bien joué.

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MessageSujet: Re: aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux EmptyMer 30 Avr - 10:15


cette immense fortune d'être deux
April soupira, c'était immanquable de voir qu'elle ne croyait pas à ce que je lui disais. Elle faisait partie du groupe très restreint des personnes à qui je n'avais jamais réussi à faire croire ce que je voulais qu'ils croient. C'était rare que ça arrive. Manipuler les esprits est une chose tellement facile pour les personnes sachant le faire. Si je n'étais pas entièrement honnête avec April, ce n'était pas pour lui faire du mal, mais pour ne pas l'inquiéter. Elle se mit à sourire d'un sourire ne me semblant pas être tout à fait joyeux puis se rapprocha. Ses mains tenaient les deux côtés de mon visage. « Tu dis que tu as confiance en moi, mais je ne te crois pas. Je vais faire quelque chose, et je veux que tu me laisses faire. Je vais plonger mon regard profondément dans le tien et je ne bougerai pas tant que tu n'auras pas fait de même. Je me fais suffisamment confiance pour savoir que mon esprit ne te livrera rien que je ne veuille pas que tu saches, et j'ose espérer qu'il en sera de même pour toi. » Si, j'avais en confiance en elle. Ça faisait d'ailleurs longtemps que je n'avais pas vraiment eu confiance en quelqu'un, comme avec April. Enfin, 'vraiment'... je ne faisais jamais entièrement confiance. « Je comprends tes doutes. Je pense que je réagirais pareil à ta place, mais je te jure que je ne te mens pas lorsque je dis que j'ai confiance en toi. » Ayant conscience que mes paroles n'avaient sûrement que peu de valeur en ce moment-même, j'obéis et plongeai à mon tour mon regard dans le sien. Je posai mes mains dans son dos et la rapprochai de moi. Les quelques centimètres nous séparant auparavant s'étaient transformés en millimètres. « C'est aussi et surtout une habitude, ne pas regarder les gens comme ça, si intensément. Peu importe ce que ton passé peut renfermer, ça m'est égal. Je t'aimerais malgré tout et autant que si je ne savais rien, je ne sais pas si c'est la même chose pour toi. Peu importe ce que tu m'avouerais, ça ne changerait rien. De toutes façons, je serais mal placé pour te juger. » Je continuai, sans détourner mon regard du sien. « Peut-être penses-tu que je dis ça en n'ayant rien fait de si grave que ça... J'ai confiance en toi, je sais que ton esprit est bien fermé en ce moment-même et comme toujours, d'ailleurs. Peut-être que cela ne te suffit pas. Comme je tiens à ce que tu me croies lorsque je te dis que j'ai confiance en moi, je vais t'avouer une chose que je n'ai jamais dite à qui que ce soit. À toi de voir ensuite si tu veux toujours rester avec moi ou ne plus jamais me revoir. Je ne vais pas te dire ça parce que j'ai peur que tu le découvres par toi-même, je maîtrise trop bien mon esprit pour ça. » Je commençai à sentir mon corps trembler. Hors de question de montrer un tel signe de faiblesse dans un tel moment. Avouer ce que je m'apprêtai à dire était peut-être de l'inconscience, mais peu importait. S'il fallait en arriver à là pour qu'April sache que j'avais confiance en elle, et bien j'étais prêt à prendre le risque de tout perdre. « Je n'ai que de vagues souvenirs de ce que je vais te raconter, mais j'en ai assez pour avoir conscience de ce que j'ai fait. Je t'ai parlé de Gwen tout à l'heure, de son suicide. On a retrouvé une lettre d'adieu, ce que, depuis que j'ai retrouvé la mémoire, m'a toujours semblé étrange. Car elle ne s'est pas suicidée, mais ça personne ne le sait. Elle a voulu me tuer pour que je sois à elle pour toujours. Sauf que j'ai fini par me retrouver avec son arme et son sang sur les mains. Je l'ai tuée. Par amour. Comme ce qu'elle avait l'intention de faire. Le jour de notre rencontre, peut-être t'en souviens-tu, tu as toi aussi voulu me tuer. Me retrouver à nouveau dans cette situation a fait remonté des souvenirs. J'ai par la suite commencé à chercher ce que ça pouvait être. Je n'avais pas l'intention de te parler un jour de ça, mais j'imagine que vu ce que je sais sur toi, tu peux bien savoir. J'ai donc cherché et j'ai fini par me retrouver en Chine, dans le village où est né et où a vécu mon père biologique. Là, un homme m'a abordé en disant qu'il était capable de répondre à mes questions sur Wang Hai. Lui non plus n'était pas comme tout le monde, c'est la seule personne qui a été capable de lire en moi. Je ne sais pas quoi penser de ce qu'il a dit, mais à cause – ou grâce – à lui, j'ai retrouvé les souvenirs dont j'étais à la recherche. Une sorte de malédiction serait transmise dans la lignée des Wang dont je suis issue. Ça peut être dur à croire, mais pas plus que le fait que j'ai des dons de voyance. Ces derniers seraient d'ailleurs une partie de cette malédiction. L'autre partie concerne l'amour. Apparemment, en se rendant compte à quel point perdre la personne que j'aime me ferait mal, je déciderai de la tuer, comme ce qu'il s'est passé avec Gwen. Il me semble qu'il s'est passé quelque chose de semblable avec mon ex-femme, mais... elle, elle est toujours en vie. Je ne sais pas si tout ça est vrai, mais c'est étrange, je dois l'avouer. On pourrait se croire dans un manga, pourtant c'est la vrai vie... Autrement dit, en étant avec moi tu prends un risque. Si tu ne veux pas le prendre, je ne t'en voudrais pas. » Maintenant qu'elle savait tout, à elle de prendre sa décision. Rester ou partir. Continuer de me faire confiance ou cesser. Je commençai à regretter de lui avoir dit ça. Je ne voulais pas qu'elle parte... j'avais besoin d'elle pour vivre. Mon Dieu je tombais en plein shôjo... quelle horreur.

« Pouah, j'aime pas le champagne ! Par contre, je dis pas non pour les macarons. Mais pourquoi les toilettes ? Ce n'est pas le meilleur endroit que je connaisse pour la conservation des aliments. Et puis, j'en veux pas de ton prix, sale petite voix mielleuse. Et c'est quoi ce ton condescendant ? Tu te paies ma tête, hein, c'est ça ? Si t'avais un corps, j'enverrais les crocodiles de New York à tes trousses ! » Je la dévisageai un instant, sans tout comprendre. Parlait-elle à Mister Marshmallow ? Je n'en savais rien. Enfin, elle n'avait pas l'air de s'adresser à lui. Elle se tourna ensuite vers moi. « Pourquoi tu ne me dis ça que maintenant ?! » On aurait dit une enfant gâtée en train de bouder. Elle était vraiment adorable comme ça. April était tout le temps adorable, de toutes façons... Peut-être que mon avis n'était pas très objectif. « À vrai dire, je n'aurais jamais pensé que tu connaissais mon one shot. Encore moins que ce soit l'un de tes favoris, mais en tous cas ça me fait plaisir que ça t'aies plu. Et puis, tu me reproches de ne pas te l'avoir dit plus tôt, mais tu ne m'avais jamais posé la question ! J'ai l'impression qu'en une soirée tu vas avoir appris tout de moi... » En fait, à bien y réfléchir, c'était un peu le cas. Lorsque je lui annonçai qu'elle pouvait aller jeter un œil aux planches si le cœur lui en disait, sa réaction ne se fit pas attendre. Une yaoiste hystérique, on aurait dit moi lorsque j'avais appris qu'ils allaient faire un anime de Junjou Romantica. J'en avais pleuré de joie pendant plus d'une heure. Ça me rappelait le jour où j'avais fini le tome douze de Death Note, le dernier. J'en avais pleuré de désespoir pendant plus d'une heure. « Nyé ? Nyyyyééééééééééh ?! » Je lui tapotai la tête en souriant. « Si ça peut te faire plaisir. Je serais ravi que tu sois ma première lectrice et d'avoir un avis sur cette suite. Après, il n'y a pas grand chose de dessiné. À peine un chapitre... » En même temps, je travaillais maintenant, ramener mon matériel à dessin au travail était difficilement envisageable. En plus, maladroit comme je l'étais je serais bien capable de casser le flacon d'encre...
©️flawless


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aaron&april ~ cette immense fortune d'être deux

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