Rosalie était restée sous l’eau chaude une bonne vingtaine de minutes. Les vapeurs de la douche l’aidaient à respirer et la blonde en profitait le plus longtemps possible pour ne pas trop se forcer. Elle n’avait plus autant de mal qu’avant, c’était sur. Elle pouvait tenir debout pendant quelques heures et bouger plus aisément. Mais ce n’était pas encore ‘ça’. Elle était tellement en forme habituellement que maintenant elle se sentait rouillée et faible. En plus qu’elle devait faire doublement attention à tout ce qu’elle mangeait parce qu’il était toujours hors de questions qu’elle recommence son entrainement habituel. Entre ça et le stress de se fier qu’à des condoms pour éviter les ennuie, parce qu’elle n’avait toujours pas pu remplacer son birthcontol… Elle se donnait encore un mois, après, elle risquait de devenir folle. L’eau commença à se faire plus froid et la blonde du se ressourde à fermer le robinet en grimaçant. Elle oubliait qu’elle n’était pas dans son appartement et le stock d’eau chaude chez Luis était beaucoup plus mince que le sien. Elle alla se sécher les cheveux vite faits et attrapa sa robe dans un coin avant de sortir. C’était vraiment rare qu’elle passe du temps dans l’appartement de l’homme, mais elle avait juste trop peur que ses parents retentisse chez elle à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit pour ‘prendre de ses nouvelles’ qu’elle préférait encore être très loin de ses affaires pendant un moment. En sortant de la salle de bain, elle n’eut aucun mal à reconnaitre l’odeur de la cuisine et se dirigea pour retrouver Luis derrière le comptoir. Elle se glissa près de lui quelques secondes et l’embrassa sur la joue avant de poser sa tête sur son épaule pendant un moment. Il lui avait tellement manqué chez ses parents. Même avant que leurs ‘découvertes’ jettent une douche froide sur ses visites, elle trouvait le temps long entre deux moments perdus où ils pouvaient se voir. Elle s’était beaucoup plus habituée qu’elle le pensait à sa présence régulière près d’elle. « You’re out of hot water. I am sorry. » Mais pas vraiment, parce qu’elle passerait sa vie sous l’eau chaude. Elle se détacha de lui pour aller s’accouder au comptoir et le laisser faire ce qu’il était en train de faire, en paix. Machinalement, elle se mit à ranger les affaires qui s’y trouvais pour faire de la place pour le déjeuner et quand elle ramassa les devoirs de Rain, ses yeux tombèrent sur une autre pile de papier, poser juste à côté. Et avant qu’elle eut le temps de détourner le regard et respecter la vie privée des autres, elle avait fini de lire la première lettre. « Euh… What is that? » Ça pouvait pas être sérieux si? Ça devait être que des vieux trucs, déjà régler, qui trainais là comme ça… Elle se tourna vers Luis et haussa les sourcils en attendant qu’il la rassure ou quoi que se soit. Il pouvait juste pas être en risque de déportation et ne lui en avoir jamais parlé avant. Nop.

Pour dire la vérité, Luis avait des ennuis jusqu'au cou et il ne savait pas par où commencer, de ce fait, il se sentait juste... figé, incapable de faire le moindre mouvement dans une quelconque direction, trop peureux de bouger et prendre un risque idiot.

En même temps, il aurait dû se douter... enfin, il avait toujours été conscient qu'il y avait des règles pour les étranges, mais il n'avait pas tout lu dans le détail, il était venu pour la musique à la base... sauf que le bar où il était "officiellement" engagé avait fermé, ça n'avait rien changé à ses yeux, il n'y gagnait presque rien. Mais il n'avait pas réalisé que c'était ce travail "idiot" qui le permettait d'être encore dans le pays. Il ne pouvait pas se déclarer gigolo, c'était interdit, et il ne savait pas où et comment on postulait, il n'avait aucune compétence hormis celle d'être un musicien avec dans le fond très peu de temps pour la musique. C'était son corps son gagne pain principal, il ne se l'était jamais caché, et à cause de ces menaces d'expulsion, il s'était encore juste plus jeté dans le boulot, histoire de ce sortir les soucis de la tête... puis l'absence de Rosalie dans sa vie lorsqu'elle était en convalescence, c'était idiot, mais il avait juste eu besoin d'être distrait et... si ce n'était pas à elle qu'il pouvait ce consacrer c'était le boulot. Il n'avait pas osé la mettre au courant, parce qu'elle était encore en réminiscence et qu'il ne voulait pas l'inquiéter, il avait donc gardé la chose pour lui, il pouvait gérer, du moins, c'était ce qu'il se disait et c'était comme ça qu'il repoussait à plus tard une quelconque action.

Occupé à préparer le repas, Luis était entrain de cuire des légumes, Rosalie faisait toujours attention à sa ligne, du coup, le chilien avait adapté sa cuisine pour la faire plus saine, il achetait principalement des aliments bio, plus saint pour le corps et ça, ça ne pouvait pas faire de mal à sa nièce non plus alors. Rosalie était partie sous la douche penchant qu'il mettait à cuire à feu doux des oignons, il voulait légèrement les caramélisés avant de les mettre avec les autres légumes. Finalement, la blonde arriva près de lui et l'embrassa sur la joue, le sourire qui se dessina sur ses lèvres étaient doux et il se tourna vers elle pour lui voler un baiser avant de déposer un baiser sonore sur le nez de la blonde. « You’re out of hot water. I am sorry. » il ricana avant de hausser les épaules, ça n'avait pas tellement d'importance pour lui, il s'était déjà lavé et Rain aussi donc bon. Rosalie s'éloigna de lui pour ranger les papiers de Rain qui trainait. Tout en remuant dans sa sauce, il s'arrêta brusquement et pâlit, il avait rangé ses propres papiers là la dernière fois... enfin "ranger", il les avait plus balancé dans ce coin-là et il se tourna calmement dans la direction de la blonde, espérant qu'elle n'ait rien vu et qu'il s'empare le plus discrètement des papiers. Sauf qu'évidemment, il avait manqué de chance et il ferma les yeux... il hésita à dire quoique se soit mais il opta pour le silence, peut-être qu'elle ne dirait rien après tout. Il n'avait pas envie d'en parler et il était assez doué pour faire comme si de rien était. « Euh… What is that? » il se tendit aussi tôt mais continua de remuer sa sauce sans plus se retourner. « Sans doute des vieux papiers, tu peux les jeter » répondit-il tel un automate, s'il était indifférent, peut-être qu'elle allait effectivement jeter les papiers... il pouvait toujours les reprendre plus tard quand il serait hors de vue... « J'ai fait un couscous, j'espère que tu aimes ça, je ne l'ai pas trop relevé, Rain n'aime pas trop ce qui est épicé mais j'ai fait une confiture de piment si jamais tu veux relevé la sauce » murmura-t-il sur le ton de la conversation. Il préférait revenir sur des sujets plus communs.

JOYEUX ANNIVERSAIRE AMOUR je l'ai fait o/

Rosalie était en terrain inconnu, littéralement et au figuré. Se réveiller dans l’appartement de Luis lui faisait encore étrange, c’était pas un sentiment déplaisant… Juste, différent. Un peu comme quand elle était petite et ses parents la trainaient dans un hôtel ou bien une villa de vacances pour la première fois. Elle prenait ses repères petit à petit, mais il y avait toujours le sentiment de ne pas être totalement à la maison. Pas qu’elle ne se sentait pas confortable, ou en sécurité, ou bien qu’elle avait l’impression de déranger, elle n’était juste pas chez elle et pour la blonde, c’était nouveau, vraiment. Un changement de dynamique. Et quand elle oubliait le sentiment, quand pendant quelques secondes, le hasard trouvait un bon moyen de lui rappeler. Ranger les papiers de Rain pour mettre la table était tellement anodin, elle le faisait tous les jours, Luis préparait le repas, elle mettait la table, etc., rien de bien étrange là-dedans. Sauf que chez elle, il avait vraiment très peu de chance qu’elle tombe sur de la correspondance qui ne lui appartienne pas, et qui soit autre chose que des petites notes de garçon de six ans adressent à la petite. « Sans doute des vieux papiers, tu peux les jeter » La blonde resta un moment, la bouche entrouverte, elle n’osait même pas toucher le papier en fait. « The date on it doesn’t look old… » Pas du tout même. Elle s’éloigna du comptoir et se trouvait sans mot, complètement perdu, en attendant que Luis lui donne une explication. « J'ai fait un couscous, j'espère que tu aimes ça, je ne l'ai pas trop relevé, Rain n'aime pas trop ce qui est épicé mais j'ai fait une confiture de piment si jamais tu veux relever la sauce. » L’Anglaise cligna des yeux plusieurs fois avant de comprendre de quoi il parlait. Elle se mordit la lèvre et son regard glissa entre le Chilien et les papiers. Comment est-ce qu’il pouvait faire comme si de rien était? Elle avait l’impression de se prendre une douche froide et des gifles au visage du même coup et lui, continuais à lui parler de bouffe. Il continuait de bouger et s’occuper de sa sauce ce qui eut le don de l’énerver pour le coup. Elle se rapprocha du four et referma tous les ronds avant de se tourner vers lui et froncer les sourcils inquiets. « Please tell me that you talk to someone, it’s was an error and you’re not in risk of deportation, that you don’t know about it for weeks and that you’ve talk to me about it before and I just forgot? Please. » Parce qu’elle était prête à croire n’importe quoi, plutôt que ce qu’elle avait en pleine face.

« The date on it doesn’t look old… » Luis grimaça et se gratta nerveusement la joue, honnêtement, il ne savait pas trop quoi dire ou comment défendre sa cause. « Ne te tracasse pas, je gère » mentit-il de façon éhonté, il s'en fichait d'avoir l'air si confiant alors qu'il avait sincèrement peu de chance de s'en sortir. Il n'allait pas flancher, ce n'était pas son genre, il allait finir par trouver quelque chose et il pourrait rigoler plus tard de la situation... mais il aurait vraiment préféré que Rosalie n'apprenne pas tout cela, ça l'aurait arrangé quelque peu. Sincèrement, il préférait éloigner la conversation sur un sujet moins dangereux et moins glissant, il n'avait pas envie de voir que Rosalie s'inquiétait pour lui, elle avait assez d'affaire à régler pour elle, il n'avait pas envie de lui en rajouter en plus sur le dos. C'était pour ça qu'il avait préféré taire toute cette histoire... ça et aussi parce que quelque part, il avait la sensation que s'il n'en parlait pas tout allait finir par disparaitre... puis ça rendait la chose... moins réelle à ses yeux.

Cependant, Rosalie ne le laissa pas faire du tout et elle s'évertuait à vouloir le pousser dans ses retranchements, Luis grinça des dents, il n'aimait vraiment pas cette conversation et si ça n'avait tenu qu'à lui, il serait parti à cet instant... mais il était dans son appartement et il y avait Rain et... Rosalie restait convalescente, ce n'était clairement pas le bon moment. « Please tell me that you talk to someone, it’s was an error and you’re not in risk of deportation, that you don’t know about it for weeks and that you’ve talk to me about it before and I just forgot? Please. » il se passa la main dans les cheveux avant de baisser la tête, coupable et accablé. « Ce n'est pas si grave... » relativisa-t-il sans pouvoir s'en empêcher. « Je dois juste trouver un boulot... ça ne devrait pas être si compliqué que ça... » murmura-t-il sans réellement parler du sujet ou pourquoi il n'avait pas abordé la question avec Rosalie plus tôt. « On est obligé d'en parler ? » grogna-t-il d'un air boudeur, sans pour autant porter ses yeux sur Rosalie, il n'osait pas la regarder dans les yeux, il avait trop peur de lire... la déception dans son regard ?

« Ne te tracasse pas, je gère » Rosalie leva légèrement les sourcils, très sceptique en fait, mais ne dit rien. Luis semblait bien déterminer à changer de conversation et faire comme si rien ne c’était passé et la blonde n’était tout simplement pas capable de le suivre dans sa lancé. Ses yeux revenaient sur le papier toutes les quelques secondes et elle énerver de ne pas en savoir plus. De ne pas savoir rien du tout en fait. Parce qu’il lui avait caché tout ça, l’arrivée des premiers papiers et les démarches (entreprise ou pas), et elle ne pouvait juste pas comprendre pourquoi. Surtout pas après la scène à laquelle elle avait eu le droit quand elle avait parlé de partir au pole nord. . . Elle ne pouvait tout simplement laisser cette histoire dernière et revient là-dessus encore une fois, fermant le four et le reste, le forçant à la remarquer un peu. « Ce n'est pas si grave... » Sa tête changea sans doute en quelque seconde. Elle sentit son visage se décomposer et elle du se rappeler que Raine était dans la pièce juste à côté, pour ne pas crier. « Are you fucking kidding me? » Pas si grave… Elle aimerait bien savoir sa définition de ‘grave’ pour le coup, si se faire ramener dans un pays à l’autre bout du monde n’était rien du tout. « Je dois juste trouver un boulot... ça ne devrait pas être si compliqué que ça... » Elle se passa la main dans le cheveu en soupirant. Peu importe leur conversation, le boulot de Luis venait directement prendre sa place dedans, d’une manière ou un autre. « Well did you start looking? Where, when? What’s the deadline? What are you looking for? Please tell me something so I can sleep better? » Elle avait l’impression de parler à un mur. Elle était douée pour crier, s’énerver, lancer et briser ce qui lui tombait sur la main, mais elle avait l’impression que même ça ne ferait pas bouger l’homme devant elle. « On est obligé d'en parler ? » Elle sentit la rage monter en elle et ses poings se serrèrent contre son corps. Il n’était même pas capable de la regarder, il n’était même pas capable de rien faire d’autre que de se tenir là et ne pas réagir. Fuck that, fuck him. « Right. We’re not. » Elle recula d’un pas et hocha la tête de gauche à droite, complètement dépasser. Rosalie tourna les talons en soupirant. Pour le coup, elle avait besoin d’air. Il ne voulait pas parler de ça, fine. Elle ne le ferait pas, elle allait juste rentrer chez elle, ce n’était pas comme si ça changerait quelques choses, tant qu’à parler seule, elle pourrait le faire dans ses affaires. Dans une furie, elle se dirigea vers la chambre et commencèrent à lancer tout ses morceaux de linge dans son sac pêle-mêle. Elle ne pouvait même pas dire si elle avait tout ramassé, mais elle passa enfin son sac à bandoulière et ressorti de la chambre aussi vite qu’elle y était entrée, pour aller vers le salon. « Hey honey! » Elle tendit la main vers Rain et alla lui donner un bisou sur le front. « See you later sweetheart ok? » Elle ne savait pas quand exactement, en ce moment tout ce qu’elle voulait, c’était de partir seule, mais elle ne pouvait juste pas rentrer sans dire bye à Rain, c’était pas juste. « Where’re you going ? » La blonde haussa les épaules, elle n’aimait pas trop mentir à la petite. « Just to check up on Clark. I’ll call you later Muñequita… » Elle lui donna un deuxième bisou et quitta l’appartement sans même regarder Luis une seule fois. Elle était certaine que si elle voyait son air penaud encore, elle pourrait le gifler ou peu importe et franchement, elle préférait claquer la porte. Une fois dehors, elle posa un moment pour respirer. Ok, peut-être qu’elle était partie trop vite, mais elle ne pouvait tout simplement pas revenir du toupet qu’il avait eu. De faire comme si de rien n’était, comme si tout était normal, de ne lui avoir rien dit comme si elle était pas assez importante pour avoir le droit de savoir. Fuck. Encore plus en colère, la blonde se rapprocha du rebord de la rue et essaya d’appeler un taxi.