« Je n’en doute pas… après tout depuis notre kidnapping commun, on ne se lâche plus » répondit automatiquement C’ian car c’était la pure vérité, elle rendait très souvent visite à Sera et l’inverse n’en n’était pas moins vrai. Ceci étant, la jolie blonde demeurait persuadée que sa jumelle n’avait pas grand-chose à apprendre d’une damoiselle réservée et torturée comme elle savait si bien l’être les trois quart du temps. C’ian ne saurait même pas comment apprendre quoi que ce soit à quelqu’un, même si on le lui demandait. Non, vraiment, même si l’assurance de sa sœur n’était que feinte, elle ne pouvait pas s’empêcher de l’envier car celle-ci était mille fois plus confortable que son tempérament à elle… « Je n’ai pas l’intention de le lui dire. Je sais qu’il est sur New York mais c’est ma vie désormais et j’ose espérer qu’il ne tentera rien pour continuer sa lubie de me marier à un homme de vingt ans mon aîné par exemple. » Disons qu’elle n’avait pas grande solution à part continuer à vivre sa vie tout en espérant qu’il ne s’approcherait surtout pas d’elle. Hélas, lors des galas pour présenter ses collections, la chose n’était pas aussi évidente qu’en restant sagement dans son environnement personnel, loin des caméras et autres photographes à l’affut du moindre scoop. « Chacun son fardeau ! Mais une histoire n’est pas comparable à une autre et je ne disais pas ça pour me plaindre, j’aime ce que je fais de ma vie actuellement. Je crois que je rattrape des années à rester dans un coin comme punie. De ton côté, ça me rassure presque que tu aies au moins ta cousine, c’est triste de rester sans arrêt seul… à vrai dire j’y ai pensé pour Léo mais je crois que je ne suis définitivement pas du genre à m’imposer et je me dis, même si c’est peut-être stupide, que s’il n’en n’a pas parlé c’est qu’il ne le veut peut-être pas ? » Ce morceau de la discussion la mettait légèrement mal à l’aise et ce fut sans doute pourquoi, après s’être longuement ruée sur la corbeille de pain, elle ne manqua pas de commencer sitôt son plat servi… non sans leur remplir respectivement leurs verres histoire de se donner du courage.

« Il faut croire que sur ce point précis on est assez raccord dans notre genre ! » continua-t-elle en préférant largement en plaisanter, même si cet évènement l’avait marquée plus assurément que n’importe quel autre au cours de sa vie. C’ian en cauchemardait toujours, d’ailleurs. Ce n’était peut-être pas au point de Sera, ayant déjà été enfermée par le passé mais il n’empêche que ses cauchemars ne l’avaient pas quittée depuis, ne lui laissant quasiment aucun moment de paix. « J’ai bien peur d’être un petit peu compliquée… mais toi ce n’est pas pareil, je t’ai choisi, on ne m’a pas obligée » fit-elle remarquer avant d’opter pour un petit regard charmeur dont elle avait le secret quand elle s’y mettait. A croire que Jeremiah fasse absolument tout ressortir chez elle, le stress comme le côté séducteur qu’elle cachait pourtant avec habileté depuis toujours. Mais autant dire que son sourire se transforma aussitôt en expression à la fois sérieuse et touchée lorsqu’il s’empara de sa main pour la déstresser, effet qui fut particulièrement immédiat d’ailleurs… comme si à chaque fois qu’il la touchait il possédait un effet apaisant que personne n’avait jamais eu jusqu’à lors. Sans doute fut-ce face à cette vérité qu’elle n’hésita pas à porter la main du lieutenant à ses lèvres, le remerciant à sa façon pour ses attentions toujours aussi délicates. « Il a un formulaire ? Je me demande bien pourquoi il ne m’en a jamais parlé, après tout… je suis loin d’être inabordable ou même mauvaise ! Mon père te confisque tes flasques ? C’est cruel de sa part… » fit-elle remarquer tout en reprenant son rire, son aise revenant à grands pas alors qu’elle ne parvenait pas à se défaire de son étreinte sur sa main. « En effet ! Le tennis depuis très longtemps, surtout que bientôt je vais disputer un match important, et je me suis récemment mise au golf. J’ai trouvé un coach en un rien de temps… c’est mieux pour ma respiration parait-il. Tu aimerais venir me voir ? » C’ian accepta aussitôt qu’il n’ôte sa main de la sienne, bien qu’elle ne puisse que sentir un petit pincement au cœur, avant de ne se concentrer et sur son tartare, et sur la question qu’il venait de lui poser. « A part le Japon et New York aux USA, puisque je ne suis jamais allée ailleurs, j’ai fais la Suisse en long, en large et en travers. Le créateur avec qui j’ai un contrat en est originaire et j’ai fais de nombreux défilés là bas. D’ailleurs tiens, tu viendrais me donner ton avis sur mes créations ? » fit-elle le plus innocemment du monde.

« Ca prouve que je suis bonne négociatrice ! » se défendit-elle sans pour autant perdre « l’humour second degré » dont elle usait également de son côté même si au départ, il n’était guère développé. C’ian était bien trop réservée pour plaisanter sur tout et rien y compris sur un sujet comme celui de ses multiples tentatives en vue de faire céder Jeremiah… la donne avait été ardue mais elle n’était pas insatisfaite du résultat, bien au contraire. « Je vais essayer de lui en parler la prochaine fois que je viens le voir en essayant de faire preuve de finesse même si parfois, pour des sujets sérieux comme celui-ci, je suis incapable d’en user. Je suis même plutôt du genre à balancer des mots qu’importe l’ordre et me débarrasser de la corvée au plus vite parce que cela me met mal à l’aise… mais qui ne tente rien n’a rien je suppose ? » C’ian évita de revenir sur le fait qu’effectivement, Léo était « cruel » avec l’un de ses lieutenants parce qu’elle était loin de connaître le fin mot de l’histoire et qu’elle doutait que cela soit totalement dépourvu de bonne raison. Qui plus est, elle était bien trop préoccupée à prendre sa réponse à la proposition qu’elle lui avait faite avec des pincettes, tandis qu’elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle avait proposé un « après » de façon extrêmement naturelle, sans même y penser… elle l’aurait proposé à n’importe qui de la même façon. « Et bien tu n’auras qu’à venir un de mes défilés, comme ça j’aurais ton avis après coup ! Je me vois mal y inviter mon père, j’aurais bien trop peur qu’il ne me mette une camisole direct après… » Une fois encore, le sourire de la jolie blonde triompha et peu à peu, sa gêne laissa place au véritable plaisir de partager une soirée sans tabous, sans manipulations, sans souffrances. C’ian était particulièrement bien dans ses baskets, au point de commander au serveur illico presto son dessert. « Un banana split s’il vous plaît » lâcha-t-elle avant de ne laisser Jeremiah s’occuper de son propre dessert, retenant son éclat de rire jusqu’à ce que le serveur ne s’éloigne. « Je n’y peux rien c’est mon dessert préféré ! » se défendit-elle en levant les mains en signe de protection.

Une fois encore, plutôt que d’être choquée par les propos de Jeremiah – ce qu’elle aurait probablement été en temps normal – C’ian se contenta d’en rire avec sincérité, sans se forcer, avant de ne pencher la tête sur le côté, plus attendrie par ses paroles suivantes. Autant son côté brute de décoffrage la faisait rire, autant les phrases plus romantiques et délicates qu’il lui servait la faisaient fondre comme un caramel sucré fait avec une pointe de sel de Guérande. « Si ç’a une valeur quelconque, tu es aussi séduisant et charismatique quand tu dis de belles choses que lorsque tu es plus brutal » énonça-t-elle sans que son sourire ne diminue d’un iota, leur sorte de joute verbale l’amusant autant qu’elle la touchait d’une délicieuse manière. D’une certaine façon, elle savait que le lieutenant irlandais ne lui manquerait pas de respect, même si ce n’était pas dans son caractère d’être fleur bleue. D’ailleurs, ce n’était pas réellement ce qu’elle attendait de lui, donc aucun risque que d’être déçue ! « Mais ce n’est pas ma faute, c’est mon dessert préféré ! Je ne pouvais pas savoir que ça allait te donner disons… d’autres envies ! » se défendit-elle aussitôt avant de sursauter légèrement lorsqu’il lui fit du pied, rougissant délicieusement pour mieux humer longuement le petit bouquet qu’il lui offrit. Là, difficile de ne pas se lever juste pour le plaisir d’aller déposer un baiser léger comme une brise contre ses lèvres, juste afin de lui dire merci. Ce n’est qu’une fois assise qu’elle se mit à manger son dessert comme si de rien n’était, l’attaquant en suçotant la cuillère afin de se délecter de tout le chocolat, finissant par croiser le regard de Jeremiah pour mieux éclater de rire. « Je n’ai pas fait attention !! Mais je suis sage quand même… » fit-elle d’un petit air innocent tout en sachant qu’elle ne faisait vraiment pas exprès de toute manière. « Alors je sais très bien ce que je vais demander pour mon dernier mais pour mon deuxième… c’est dur, j’ai beaucoup de choses qui me viennent en tête ! Je dirais avoir la possibilité de dormir dans tes bras. Je ne sais pas si tu es… habitué à ce genre de choses je ne connais pas ton passé là-dessus alors… oui je voudrais bien ça. » En un rien de temps, C’ian avait littéralement dévoré son dessert en tentant de ne pas trop lécher la cuillère pour éviter de tenter le diable… même si c’était affreusement tentant.

« Ah non pas les toilettes ça manquerait cruellement de classe ! Même si j’avoue avoir déjà fait des rêves érotiques dans ce genre d’endroit… non, non, non ne dis rien, considère que je n’ai pas ouvert la bouche ! Disney disais-tu ? Hélas non je n’ai jamais eu les moyens d’y aller et depuis que je suis aux USA, le temps ET les finances m’ont manquées mais je trouverai bien l’occasion de me faire cette expérience là aussi » se reprit-elle après avoir eu un très léger accès de panique en avouant aussi facilement avoir déjà eu des rêves érotiques. Plus intime comme confession, tu meurs ! Et pour la peine, tout à fait innocemment, elle continua de lécher sa cuillère avec attention non sans pencher la tête au bout d’un moment pour accueillir sa confession : c’est drôle, elle ne l’aurait jamais imaginé marié mais après tout pourquoi pas. Cela ne l’étonnait pas en soi puisqu’à ses yeux il était loin d’être repoussant et mieux, cela lui permettait de voir son second vœu facilement exaucé sans que cela ne soit bizarre pour lui d’y céder. « Ce n’était pas vraiment… enfin je ne voulais pas être indiscrète même si je suis ravie que tu aies l’habitude et de ne pas avoir demandé un truc trop extravagant. Je nage un peu à l’aveugle il faut dire… mais rien ne va m’empêcher de maintenir le secret de mon vœu jusqu’au moment opportun ! » s’exclama-t-elle avant de lui offrir un franc sourire et de finir complètement son dessert. S’en suivit le paiement de l’addition, la récupération de leurs manteaux respectifs et fatalement, la phrase qu’il avait dite juste avant qu’ils ne quittent le restaurant lui revint en tête, mais plutôt que de s’en étonner tout de suite, C’ian le retint un instant par le bras pour mieux s’emparer fougueusement de ses lèvres, trouvant que finalement, elle était loin d’être manchote en la matière et que c’était une bonne manière de lui dire merci. « Le dîner était parfait… en prime tu as pu goûter un peu du chocolat, la classe non ? Mais au fait pourquoi tu as dit qu’on serait « en retard » pour la suite de la soirée ? » Aucun risque qu'il trouve le goût de ses lèvres fétide alors qu'elles étaient parfumées au chocolat !

« Je ne suis pas sûre que ce soit le bon lieu pour ça ! Et puis comme dit l’adage, un croquis vaut mieux qu’un long discours alors au pire je te montrerai ! Et puis de toute façon tu n’as d’yeux que pour ma petite cuillère en pensant que c’est mon doigt, non ? » fit-elle en espérant bien bêtement qu’il oublierait d’ici à ce qu’ils soient arrivés à l’hôtel mais c’était sûrement bien mal connaître Jeremiah. A vrai dire, C’ian ne connaissait pas tous les tenants et les aboutissants de sa superbe mémoire alors forcément, sa naïveté en la matière n’en ressortait que d’autant plus forte. De toute manière, il n’était pas question qu’elle s’adonne à une longue explication de l’un de ses rêves érotiques alors qu’elle pouvait tout aussi bien… s’exercer une fois qu’ils ne seraient plus en public mais bien dans une atmosphère un tantinet plus intime. C’ian ne repensa même plus à cette partie de leur discussion dans le restaurant dès lors que ses lèvres furent posées contre celles de Jeremiah, le duo si improbable échangeant un baiser des plus passionnés et furieux avant qu’il ne se calle contre son dos et ne lui cacher les yeux à l’aide de ses mains. La jolie blonde se sentit aussitôt sur le qui-vive, frissonnante et prête à pousser un bref soupir de plaisir alors qu’il n’avait fait que lui déposer un baiser léger comme une brise dans son cou. « Hiiiiiii !! » s’écria-t-elle une fois que son regard eut capté l’image de la calèche les attendant de pied ferme pour une petite balade au clair de lune en plein Central Park. Pour sûr, Jeremiah avait vraiment mis le paquet, tant et si bien que C’ian ne pouvait pas s’empêcher de se sentir toute chose. « Waouh je n’ai même pas de mot tellement je ne m’attendais pas à ça ! C’est romantique et original… oh dear je n’arriverai jamais à dormir avec tout ce que tu m’as fais vivre ce soir c’est une certitude ! » s’exclama-t-elle ensuite, avant de ne prendre sa main pour mieux monter à bord, ne la lâchant pas même lorsqu’il prit place à côté d’elle. Mieux, elle s’empara de son bras pour mieux caler sa tête contre son épaule puissante, C’ian se surprenant à devenir tactile de façon extrêmement naturelle. « Je vais avoir beaucoup de mal à trouver des idées pour te dire merci ! En tout cas… une balade au clair de lune, c’est par-fait. »

« Je suis plutôt insomniaque donc je crois que même s’il y avait un risque que je m’endorme tôt… non en fait il n’y a aucune espèce de risque ! » fanfaronna-t-elle l’espace de quelques instants avant de retrouver un semi sérieux, C’ian étant au départ bien loin d’imaginer que la joie faisant pétiller son regard d’un bleu si profond puisse être une quelconque source de bonheur pour Jeremiah. Une nouvelle façon de comprendre qu’elle ne le connaissait pas et d’un autre côté, d’être poussée à vouloir en savoir plus, à le côtoyer au-delà de cette soirée. C’était ça, son troisième et dernier vœu. La jolie blonde se connaissait, elle savait que ne pas s’attacher au souvenir de cette soirée comme à une bouée de sauvetage était impossible pour elle mais d’un autre côté, elle voulait surtout avoir un peu de temps devant elle pour savoir comment formuler la chose. Histoire de ne pas le brusquer ou de se faire envoyer paître, chose qui obscurcirait grandement cette parfaite soirée… « Je ne peux même pas me douter des horreurs qu’elle t’offre mais je suis du coup d’autant plus heureuse que tu sois heureux. C’est sûrement bête mais il n’y a pas que moi dans l’histoire, je suis ravie de voir que tu profites aussi et que… ce ne soit pas une soirée spéciale que pour moi, vu que tu as mis aussi de côté ton quotidien pour m’offrir toutes ces choses parfaites. » Cette fois-ci, c’est sur le bout du nez qu’elle l’embrassa avant de ne se voir offrir une bague, irlandaise de surcroît, et dont la signification lui arracha un regard ainsi qu’un sourire ému. Si elle ne se retenait pas, sûrement se mettrait-elle à pleurer comme une vulgaire madeleine mais envers et contre tout, elle devait se retenir ! « C’est… je n’ai pas de mot tellement c’est magnifique et puis la signification est d’autant plus belle et j’y suis très sensible ! Si je dois être honnête jusqu’au bout, c’est la première fois qu’on me fait un cadeau… la soirée des premières fois ! » La jolie blonde était aussi rayonnante qu’un soleil ayant un rendez vous galant avec la lune. Alors bien sûr, elle profitait de sa promenade en calèche au travers de Central Park, tentant de tout mémoriser avec attention afin de ne rien perdre une fois que cela serait terminé… mais là, en l’occurrence, il lui fut impossible de ne pas lui sauter au cou pour lui offrir un baiser extrêmement lourd de sens : plein de remerciements, d’émotion et de joie, pure et simple. « Je vais finir par croire qu’en fait, tu es parfait à ta façon » reprit-elle de façon sincère, histoire de faire légèrement descendre son taux d’émotion de ses yeux ébahis et pétillants.

« Radin n’est pas le mot que j’emploierais mais disons que dès qu’il s’agit de moi, impossible pour eux que de faire preuve de générosité. Mais je ne m’en plains pas ! On ne peut que difficilement regretter quelque chose que l’on n’a jamais connu… mais en tout cas oui, c’est la soirée des premières fois et pour le coup j’en suis doublement touchée. » Et C’ian ne le fut que plus encore alors que Jeremiah passa un bras autour de ses frêles épaules afin de l’inviter de lui-même à se blottir dans les bras. Cela lui permit de se repaître de sa chaleur, même pour un instant, tout en profitant de cette balade au clair de lune au sein de la calèche. Ce souvenir ne risquait pas de s’effacer de sitôt de sa mémoire, la jolie blonde l’interdisait par avance à son cerveau, c’était tout bonnement impossible ! Mais d’un autre côté, face à toutes les attentions qu’elle avait reçues ainsi qu’au présent qu’elle portait fièrement à la main droite, la jeune femme sentait qu’il allait être d’autant plus difficile de faire comme si rien ne s’était passé une fois le lendemain arrivé en grandes pompes. Disons que pour l’instant, elle profitait du présent et de la délectation qu’elle ressentait face à toutes ces merveilles, car elle n’avait aucune envie de rouvrir les yeux après un tel rêve. « Tu n’es pas croyable ! Mais effectivement, cela va être très dur pour les autres que de passer après toi, je confirme… je risque d’être follement exigeante même si je crois que je serais incapable de briser le moindre cœur, je suis hélas beaucoup trop gentille pour ça. » Il suffisait qu’on la prenne par les sentiments et C’ian dégoulinait façon guimauve. Mais en attendant, une fois encore, Jeremiah parvint au miracle de la faire rire aux éclats juste avant que la calèche ne s’arrête devant l’hôtel où il avait sûrement réservé une chambre et bien que la jolie blonde soit mue d’une certaine hâte, le stress ne manqua pas de monter subitement à l’intérieur de son corps rien qu’à imaginer la suite. Elle s’empara néanmoins de sa main avec autant d’assurance qu’elle en était capable, l’accompagnant à l’intérieur où il faisait somme toute bien plus chaud et ce n’est qu’une fois dans la chambre qu’elle poussa un nouveau soupir d’émerveillement car un énorme bouquet de roses l’attendait sur le lit. « Ralala il est magnifique ! » s’exclama-t-elle avant de n’embrasser délicatement sa joue, ôtant son manteau pour aller en humer le parfum.

« Mettre la barre encore plus haute ? Ah parce que c’est possible ?! En tout cas, que tu la mettes plus haute ou pas, je crois que le ou les suivants vont galérer ne serait-ce que pour attirer mon attention » s’amusa-t-elle à renchérir tout en trouvant son discours à la limite de l’étrange. Cela sonnait atrocement faux à ses oreilles et ce n’était pas uniquement dû au fait qu’elle n’était pas une séductrice de première catégorie… C’ian était davantage de la race des femmes qui peuvent n’avoir qu’un seul amour durant toute une vie, en développant des sentiments très tôt pour ladite personne. Peut-être que, tout à fait égoïstement, elle n’avait pas du tout envie de découvrir autre chose. Ce qu’elle voyait ce soir la comblait au-delà des mots, tant et si bien qu’elle ne pourrait avoir que son travail à l’avenir en guise de quotidien, elle n’en serait pas plus malheureuse. Pour sûr, Jeremiah avait vraiment placé la barre extrêmement haute ! « Compte sur moi pour l’emmener ! C’est la première fois qu’on m’offre des fleurs… enfin c’était puisque tu m’as mis une rose dans les cheveux au tout début de la soirée » reprit-elle, ayant du mal à reposer le bouquet sur la table de nuit pour mieux aller visiter la terrasse, ses oreilles captant bientôt une musique jazz qui lui arracha un tendre sourire. Mais elle ne se sentit que plus à l’aise alors que le lieutenant venait juste de se blottir contre son dos, lui donnant une étreinte qui la fit délicieusement frissonner et fermer les yeux ne serait-ce qu’un instant… pour ne les rouvrir qu’une fois sa question posée. « C’est… je vais répéter le mot magnifique parce que je commence à manquer de vocabulaire pour décrire réellement cette vue imprenable. C’est sûr que la vue n’est pas la même de mon appartement ! Plus sérieusement… je peux dire sans crainte de me tromper que c’est la plus belle soirée de ma vie. » Délicatement, C’ian tourna son visage après avoir déposé sa flûte de champagne sur le rebord pour mieux chercher à capter le regard de Jeremiah. Ce n’est qu’une fois qu’elle y fut parvenue qu’elle s’empara tendrement de ses lèvres, ayant subitement l’impression d’être dans la peau d’une jeune mariée fêtant son tout premier anniversaire de mariage. Ce n’était qu’une sensation mais elle était délicieuse. « A ta santé ! » murmura-t-elle dans un sourire, sans pour autant s’écarter d’un millimètre, après avoir reprit sa flûte en main.

« Des fleurs en plastique c’est moins glamour et puis… même si elles finissent par faner moi je m’en souviendrai, c’est l’essentiel, même si je me demande ce que tu entends par « surprise »… ce sont des fleurs qui durent plusieurs semaines ? » C’ian en avait déjà entendu parler mais impossible de se souvenir où exactement. Dans tous les cas, son sourire ne la quitta pas d’une semelle, flattée jusqu’aux bouts des ongles, surtout lorsqu’il l’appelait boucle d’or. C’était peut-être stupide mais elle aimait ce surnom parce qu’il était affectueux et puis… il lui allait à ravir, autant dire ce qui est ! « Avec plaisir » murmura-t-elle avant de ne se retourner complètement afin de se rapprocher de lui, C’ian commençant à danser un slow des plus romantiques et chargés en émotion tandis qu’elle sentait son corps être subitement en émoi. Ce n’était pas du doute qui résidait dans son regard, c’était de l’envie, du désir au contraire. La jolie blonde avait beau ne jamais avoir eu d’expérience avant ce soir, il n’en demeurait pas moins que tout ce que Jeremiah lui avait fait découvrir, lui avait offert n’avait fait que renforcer cette attirance déjà bien vive qu’elle ressentait à son égard. Il n’y avait plus qu’à espérer que le regard littéralement brûlant qu’elle lançait sur lui, armée de sa délicatesse habituelle, soit suffisamment évident pour qu’il se rende compte qu’elle n’avait pas la moindre intention de faire machine arrière, bien au contraire. Bientôt, elle lui offrit un petit sourire, se surprenant à laisser même échapper un petit gémissement de contentement alors qu’il butinait la peau de son cou avec délectation. Tout ce qu’il touchait, il semblait le rendre magique et C’ian ne pouvait qu’aimer ça. « Je n’entends pas bien la musique, et puis il fait un petit peu frais quand on a les épaules dénudées » fit-elle avec un mélange de malice et de vérité, C’ian n’ayant pas envie que qui que ce soit d’autre soit spectateur de ce qui allait se passer entre eux. Elle reprit le slow une fois qu’ils furent dans la suite, se collant contre Jeremiah non butiner quelques baiser dans son cou à son tour, remontant ses lèvres contre sa mâchoire, sa joue, avant de ne s’échouer contre ses lèvres…

Ce furent des sensations on ne peut plus nouvelles que C’ian découvrit à partir du moment où Jeremiah fit descendre doucement mais sûrement la fermeture éclair de sa robe, lui arrachant un long frisson lui parcourant l’échine jusqu’à ce que le vêtement ne soit en mesure de choir à même le sol. Un petit sourire amusé peupla un instant ses lèvres avant qu’elle ne reprenne celles du lieutenant, refusant de rester inactive tout en usant des fameux rêves érotiques évoqués plus tôt dans la soirée. La jolie blonde n’était peut-être pas expérimentée le moins du monde en la matière, mais elle ne manquait pas d’imagination – il faut mieux en même temps pour une créatrice de sa trempe – et comptait donc essayer de combler autant que possible Jeremiah autant qu’il allait s’appliquer à le faire. « Ravie d’être suffisamment à ton goût » murmura-t-elle avec amusement non sans venir lui mordiller légèrement l’oreille tandis que ses mains se faisaient aventureuses à leur tour, caressant longuement son torse avant de ne s’attaquer avec habileté et douceur au déboutonnage de sa chemise. C’ian prenait son temps, ne forçait rien et ne pressait pas plus les choses. Elle voulait vraiment que sa première fois soit réellement inoubliable, même si elle devait admettre que l’intégralité de son propre corps était déjà pleinement réceptive aux caresses et autres attentions prodiguées par Jeremiah. A vrai dire, elle ne contrôla que très peu le baiser nettement plus fougueux qu’elle lui offrit alors qu’elle faisait choir sa chemise, retrouvant la robe qui avait quitté son corps aux courbes divines quelques minutes plus tôt. « Tu n’es vraiment pas mal non plus dans ton genre… » fit-elle dans un sourire, contre ses lèvres, alors que sa ceinture était en train de subir lentement mais sûrement le même sort.

C’ian éclata d’un petit rire de souris qu’elle calma rapidement face à sa phrase, qui allait définitivement rester dans les annales et qu’elle ne manquerait pas de lui ressortir à l’occasion si jamais ils venaient à être seuls dans une même pièce à nouveau. Très étrangement, ce vœu n’en n’était que plus vivace au fur et à mesure des secondes, mais ce n’était pas uniquement dû au fait qu’il lui faisait un effet dingue… l’intégralité de cette soirée le lui faisait penser. La jolie blonde se sentait dans la peau d’une véritable princesse, prête à être honorée par son prince certes mais il n’empêche qu’il l’avait comblée dans tous les sens du terme et qu’il continuait à le faire en lui prodiguant des sensations qu’elle n’aurait jamais pu imaginer, pas même dans ses rêves les plus fous. En toute surprise, C’ian sentit son corps tanguer face à la vague de plaisir qu’il lui offrait à l’aide de ses lèvres et de sa langue, la poussant à découvrir son corps au même titre qu’il la découvrait et s’en appropriait des contours de son côté. « Jeremiah… » murmura-t-elle entre deux gémissements parfaitement significatifs, preuve qu’elle ne comptait pas le faire stopper en si bon chemin mais au contraire qu’il s’agissait d’une façon de lui faire comprendre qu’elle aimait ce qu’il était en train de lui faire. « C’est bon… » avoua-t-elle finalement, le forçant un instant à revenir tout contre elle, s’emparant de ses lèvres avec fougue tandis que ses mains se faisaient aventureuses à leur tour, descendant lentement le long de son dos, s’arrêtant un long moment sur le galbe de son fessier musclé pour mieux le débarrasser de sa ceinture d’un coup sec, afin qu’il ne l’en empêche pas cette fois. Souplement, elle descendit progressivement, dévorant littéralement son torse de baisers, mordillant sa peau par endroit, cherchant à le préparer tout autant qu’il ne l’avait fait pour elle mais aussi à lui rendre la pareille, en tentant autant que possible de ne pas faire preuve de maladresse. De cette façon, elle n’eut aucun mal à lui faire glisser lentement mais sûrement son pantalon, laissant sa langue titiller quelques instants sa virilité au travers du caleçon avant de ne remonter jusqu’à ses lèvres, dont elle s’empara à nouveau, non sans faire glisser lentement, très lentement son caleçon à l’aide de mouvements précis de ses hanches et de ses cuisses.