Pour une fois depuis plusieurs semaines, la belle bénéficiait d’un jour de repos. Pendant une journée, elle avait la possibilité de faire ce qu’elle souhaitait, depuis qu’elle a décidé de construire sa vie, en partant de la caserne où elle vivait précédemment, elle n’avait pas eu d’autres choix que se débrouiller par elle-même. Ce n’est pas une demoiselle comme les autres, ses côtés perfectionniste, ambitieuse et débrouillarde, ont empêché la belle brune de sombrer dans une dépression. Ses paupières devinrent de moins en moins lourdes, jusqu’à laisser les derniers rayons du soleil prendre possession de son regard, elle s’était octroyée une petite sieste en cet après-midi. Levant les yeux vers l’heure qu’il était, elle vit que le soir n’allait pas tarder à prendre possession du ciel de cette ville. Il était hors de question de passer sa soirée à regarder la télévision, les inepties ne sont pas les choses qu’elle apprécie le plus. Ce matin-là, Ange avait vu sur le journal une offre d’emploi susceptible de l’intéresser, elle était courageuse et accumuler deux emplois, cela n’était pas une nouveauté pour elle. Filant sous la douche, elle avait bien l’intention de montrer son côté féminine, en temps normal, un jean et un top ferait l’affaire, mais là elle allait tout de même proposer ses services dans un nightclub, elle n’allait pas dans un bar miteux du Bronx. Tout en sortant de la douche, elle prit donc ce pantalon noir et enfilait ce chemisier rouge, chemisier qu’elle affectionnait tant. Elle avait cette facheuse tendance à prêter un peu trop d’attention à ses vêtements. Une paire d’escarpin, un maquillage léger et ses longs cheveux ondulés retombant sur ses épaules, la voici enfin prête à quitter les lieux.
Afin de conserver son côté naturel et rebelle, la belle attrapa donc sa veste en cuir, ses clés de voiture et quelques papiers afin de prendre la direction de la ville. Ange était déjà venu dans ce club, rarement, uniquement pour profiter d’une soirée entre amies, mais rien d’autre. Elle voyait en ce lieu, un lieu de détente et de repos pour ceux désireux de s’amuser tout en voulant éviter les bars où les hommes à moitié ivre serait prêt à leur glisser quelques dollars pour une nuit avec les jeunes femmes. Ange n’était pas aussi désespérée pour accepter n’importe quoi. Plusieurs minutes furent nécessaires avant que l’enseigne de ce nightclub soit visible. Une fois garée, la belle s’avançait vers l’entrée de cet endroit. Heureusement, il venait à peine d’ouvrir donc le monde n’affluait pas encore.Elle prit la peine de se présenter au videur avant d’entrer dans les locaux, celui-ci la laissa entrer sans la moindre hésitation. Comme une enfant, elle regardait à gauche et à droite, analysait tout ce qu’elle apercevait. Pénétrant un peu plus dans cet endroit, elle se rendit à un comptoir où elle se mit assise sur un tabouret devant le comptoir. Une jeune femme vint alors se pencher vers moi en me demandant ce que je souhaite boire. « Je ne vais rien prendre, j’aimerais juste savoir si le patron était présent ce soir. Je viens par rapport à l’annonce. » Finit-elle de prononcer tout en arborant constamment ce joli sourire sur le visage, la jeune femme se mit aussi à sourire et s’apprêtait à me répondre.

Depuis l’ouverture du Dream, il y avait bien une chose que tous les employer savaient :  William était un patron sympa. Cela ne signifiait pas qu’il était laxiste et que tout le monde pouvait faire ce qu’il voulait en toute liberté, que l’anarchie régné au Dream. Oh non ! Seulement Will n’avait que vingt-six ans et il n’avait rien d’un dictateur. Aussi sa façon de diriger le night-club était un savant mélange d’écoute, de compassion, saupoudré par un certain sens de l’ordre, tout cela avec une pointe de tact. L’établissement n’avait ouvert que début 2013 mais il était rentable et les employer n’avaient pas à craindre pour leur salaire. Niveau personnels, le Dream était peuplé principalement de femmes et malgré le matchisme de William, tout ce beau monde arrivait à s’entendre. En fait, le jeune Slayers veillait un peu sur elles. A force, il commençait toutes plus au moins à les connaitre, à savoir leurs goûts et leurs défauts. C’était presque comme une grande famille… Il était de nouveau le grand frère qui les protégeaient, certaine malgré elles…

Celles qui étaient là depuis l’ouverture, Lola, Sookie, Morgan, avaient été d’un grand réconfort pour William au départ d’Azkadéliah… La jeune femme n’était pas seulement l’assistante de direction de l’établissement, c’était la petite amie de William… Même si le couple ne s’affichait pas plus qu’outre mesure lors des heures de travail, pour respecter la distance patron / employer, tout le monde savait au Dream qu’Az et Will étaient ensemble. Quand elle avait quitté New-York après s’être faite agressé et défiguré ici même au Night-Club, alors que William n’était pas là, les filles avaient tout fait pour lui faire garder le sourire. S’il ne s’était pas mis à déprimer et qu’il était vite redevenu le jeune homme souriant, joyeux et plein d’humour que tout le monde connaissait, c’était sans nul doute grâce à elles. Riley, Adrastea, Azylis ou encore Mike avait aussi participé à maintenir cette bonne ambiance mais ils étaient dans l’équipe depuis moins longtemps…

Ce soir-là, il était encore tôt. William était au bar en train de montrait à Azylis comment on faisait un Mojito. Oh bien sûr il savait qu’elle savait déjà les faire mais rien ne l’éclater plus que d’entendre la jolie blonde le remettre à sa place. Il fallait bien l’avouer, elle était après Lola sa préféré. En même temps, les deux blondes étaient cousine, ce qui expliquer leur ressemblance. Sookie était en train de prendre les commandes d’une jeune femme que William ne voyait que de dos, quand elle revint avec une légère moue contrarié. «  Qu’est-ce qui t’arrive ma belle ? » «  Elle veut pas commander, elle vient pour l’annonce. » «  Ah. Celle de serveuse ? Mais elle n’est pas blonde. » se contenta-t-il de dire comme s’il était évident que ce détail était important. Et il l’était ! Sookie, Azylis, Lola et Morgan étaient blonde ! Le Dream était réputé pour ses serveuses exclusivement blonde. Ce n’était qu’un détail mais ça faisait parler de l’établissement. «  Qu’est-ce que tu lui a dit ? » «  Rien, j’ai fait demi-tour et j’suis venu te voir. » «  Okays j’y vais. »  «  Attend Will elle… » Mais William quitta le bar sans qu’elle ait finit, pour la plus grande joie d’Azylis et rejoignit la table. Il ne pût cacher sa surprise lorsqu’il fit face à la jeune femme. «  Azkadéliah ??? »

La belle brune se montrait patiente dans cet endroit, la musique résonnait dans ce lieu, mais ce n’était pas le genre de musique ahurissante, prête à faire déguerpir en quelques secondes. Le plus surprenant fut la réaction de la serveuse, soudainement elle décrocha un sourire avant de prendre une autre direction sans même répondre. Peut-être n’était-elle pas au courant et devait se renseigner auparavant, Ange n’y prêta pas plus attention, conservant constamment ce sourire angélique présent sur son visage. Ce sourire était l’une des principales qualités de la jeune femme, bien qu’elle puisse être une jeune femme au caractère bien trempée lorsque le désir lui prenait, elle conservait ce petit côté doux et malicieux au quotidien. Elle pouvait passer d’une femme forte et pleine d’assurance, à la femme fragile et sensible, ce sont ces côtés qu’elle évite de partager. Ses parents lui ont toujours conseillé de ne jamais montrer ses faiblesses afin de ne jamais être déçue, conseil qu’elle applique continuellement. Ayant une de ses mains posée sur le comptoir, elle avait les jambes croisés et regardait les personnes présentes dans la salle, à la recherche d’une éventuelle connaissance au cas où la serveuse l’aurait complètement snobé, mais heureusement pour elle une voix masculine se fit entendre derrière elle. Ange détourna alors le regard afin de le poser sur l’homme s’adressant à elle en ce moment, mais ses paroles n’étaient pas très compréhensibles dans l’esprit de la jeune femme.
Était-ce lui patron de cet endroit ? A première vue, c’était l’homme présent non loin avec la jeune femme blonde donc cela devait être lui. Mais il devait prendre Ange pour une autre jeune femme, la belle s’empressa de le corriger afin qu’il ne puisse pas se faire de faux espoir. Ah moins qu’il confonde la jeune femme avec une jeune femme qui avait postulé ce soir et qu’il devait rencontrer. « Bonsoir, non je ne suis pas cette jeune femme, je m’appelle Ange Mickaelson. Vous allez bien ? »  Demandait-elle sur ce ton inquiet, en voyant l’air étonné de cet homme, peut-être se demandait-elle ce qu’il se passais au fond ? La belle espérait simplement que ce soit bien lui le patron, elle avait beau regardé autour d’elle, elle avait vu la serveuse reprendre son travail tout en continuant de les regarder. Cependant, ce qui perturbait le plus la belle Ange était la manière dont cet homme la regardait, il semblait complètement ailleurs, très étonnée de ma présence ici. Cette femme dont il venait d’évoquer le nom, il devait la connaître vu le regard qu’il lui lançait à ce moment-même. Simplement, Ange ne pouvait pas rester là, les bras croisés, elle n’était pas une jeune femme très riche et ne devait négliger aucune autre d’emploi et celle-ci semblait lui correspondre en tout point. Après s’être présentée, la jeune femme vint alors tendre la main à cet homme, une formule de politesse, ils n’étaient pas assez proches pour se lancer dans la bise. Son naturel confiant lors des entretiens lui avait déjà causé plusieurs fois des mauvais tours, qu’à présent elle restait sur la retenue et se contenait au minimum. Cet emploi serait un moyen pour elle de ne pas terminer les fins de mois dans le négatif, mais pouvoir remonter un peu la pente et penser un peu à elle. Malheureusement,son niveau d’étude ne lui permettait pas de concevoir un avenir avec une somme élevée comme salaire, elle se contentait de petits salaires et de petits boulots en attendant de trouver l’opportunité impossible à refuser.
Venant de lui tendre la main, Ange tenait tout de même à s’assurer que ce soit lui le patron et continue ses propos. « J’aurais peut-être du prévenir avant de venir, mais j’ai vu votre annonce ce matin et j'ai décidé de venir me présenter directement. » Ce petit sourire revint sur le visage de la belle brune, ce magnifique sourire qui laissait percevoir les fossettes de la belle brune. Elle s’était levée de ce tabouret au moment où cet homme lui avait adressé la parole, un minimum de politesse.

« Bonsoir, non je ne suis pas cette jeune femme, je m’appelle Ange Mickaelson. » William resta interdit, bouche ouverte quelque instant, en dévisageant la femme qui lui faisait face. Son visage était en tout point identique à celui d’Azkadeliah. En tout point. Elle était comme une copie parfaite. Ou du moins elle était une copie parfaite d’Azkadéliah avant son agression…  Il était sous le choc… Il pensait ne plus jamais la revoir… «Vous allez bien ? » Ce fût ces mots qui le ramenèrent à la réalité. Il secoua la tête pour reprendre contenance. Elle venait de lui dire : elle n’était pas Azkadéliah ! «  Euh… oui… pardon » balbutia-t-il avant de passer une main dans ses cheveux en guise de nervosité. «  Vous ressemblez un peu à une fille que j’ai vaguement connue » dit-il pour ce justifiez. Mais en fait elle ne ressemblait pas «  un peu » c’était carrément son sosie ! Puis il ne l’avait pas «  vaguement connue » il sortait avec !!! Mais ça il se garderait bien de lui dire, il devait déjà passer pour un mec bizarre à l’observer ainsi. Alors il n’allait pas aggraver la situation en lui sortant des trucs du genre «  Tu serais pas la jumelle de mon ex ? » alors qu’il ne s’était même pas encore présenter ! Comme pour le tirer de ses pensées, Ange lui tendit alors la main pour qu’il la serre et il hésita une seconde comme si ce geste était de la cryptonite au super-héros qu’il était. « J’aurais peut-être du prévenir avant de venir, mais j’ai vu votre annonce ce matin et j'ai décidé de venir me présenter directement. » Devant l’inquiétude de la jeune femme il serra sa main avec un sourire, un sourire teinté de malice. «  Non non. Tu as bien fait. William Alex Slayers, le patron du Dream. » Il lâcha sa main mais continua de sourire. «  Mais tu peux m’appeler Will. Tu es embauché ! Par contre vu qu’tu n’es pas blonde, tu seras pas serveuse. Tu seras mon assistante  de direction. Tu y gagne, t’aura un salaire plus gros. Va poser tes affaires  dans le vestiaire, tu commences tout de suite ! » Est-ce qu’il était sérieux ? Totalement !

Ange ne voulait pas paraître déplacée ou trop brusque dans ses paroles, elle s’était contentée de lui sourire lorsque celui vint à la dévisager. Si elle était présente ce soir, c’était que cette offre lui correspondait en tout point, travailler dans ce lieu était un moyen pour elle de pouvoir boucler les fins de moi. Un emploi de nuit lui permettrait de cumuler ses heures au garage la journée et cet emploi une fois la nuit tombée. Ange fut inquiète lorsqu’elle vit le visage de cet homme, qu’était-ce cette personne pour laquelle il la prenait, afin d’être dans cet état, mais la belle brune fut rassurée lorsqu’un sourire apparut sur son visage et qu’il commença à se présenter. Le sourire de la jeune femme devint alors plus franc et convaincant, c’était bien lui le patron alors. La belle brune ne rétorquait rien de spécial face à cette phrase concernant le fait qu’il connaissait vaguement une femme lui ressemblant, si ce n’était qu’un simple. « Elle était très belle alors ! » Bien entendu, cela n’était pas du tout pour se vanter, mais plutôt pour détendre un peu l’atmosphère, puis s’il ne l’avait que vaguement connu, elle espérait juste que ce ne soit pas en négatif afin que cela n’ait aucune influence sur son entretien. Cessant de penser à l’amie de cet homme, elle sourit de plus belle face aux présentations entre les deux jeunes personnes. « Enchanté Will alors ! » Ange s’apprêtait à répondre en se présentant face à cet homme, mais celui-ci continuait sa phrase de plus belle. Alors qu’Ange s’attendait à un entretien d’embauche classique, elle resta bouche-bée lorsque celui-ci vint à l’employer sur le champ, même encore plus qu’elle ne l’imaginait. Le sourire de la belle s’estompa quelques secondes, elle restait dans l’incompréhension. « Ce n’est pas que ça me dérange, loin de là ! Mais vous êtes sûr de vous ? Je n’ai aucune expérience dans ce domaine, je ne sais pas si je vous serais d’une grande utilité, je ne sais même pas en quoi consiste cet emploi, après sachez que ferais des efforts. » En tournant le regard, elle s’aperçut de ce qu’il disait, les jeunes femmes derrière le comptoir étaient blondes et semblaient regarder dans leur direction. L’esprit de la belle était complètement perdu, cette offre d’emploi était une véritable opportunité pour elle, mais allait-elle à la hauteur, mais surtout comment avait-il pu en décider ainsi sans connaître la vie de la brune. Peut-être qu’elle possédait un casier judiciaire, qu’elle n’était qu’une escroceuse voire pire, même si cela était complètement faux. « Enfin, après c’est vous le patron. » La belle Ange avait récupéré ce si merveilleux sourire et remercia une autre fois Will avant de se diriger vers l’endroit de ce vestiaire afin d’y déposer ces affaires. Elle retira donc cette veste en cuir afin de laisser ce chemisier rouge à la vue de tous, replaçant correctement ses cheveux. Elle prit une grande inspiration avant de se regarder une dernière fois, en temps normal ce n’était pas un symbole de grande féminité et prônait le naturel avant tout. C’était pour cela qu’elle avait arbora ce look simple, class et sexy à la fois. Elle n’avait pas la manucure parfaite, mais c’était aussi pour ça qu’on l’appréciait, elle travaillait dans un garage après tout lorsque la journée était présente. Ange sortit donc de ce vestiaire afin de venir de nouveaux aux côtés de William tout en souriant. « Voilà, je suis toute à vous. » Quelle maladroite cette jeune femme ! Sa phrase était à double sens, lorsqu’elle s’en rendit compte, elle se reprit. « Enfin je veux dire, je vous écoute. » Il fallait juste la connaître pour savoir qui elle était vraiment, mais en regardant cet homme, celui-ci possédait ce petit sourire irrésistible et ses yeux emplis de malice, elle avait bien fait de venir ce soir !