« AAAH NOOOON !! » s’exclama Elvia, le front dégoulinant de sueur alors qu’elle venait de se lever en sursaut après ce que l’on pouvait considérer comme un cauchemar. Elle mit un moment d’ailleurs avant de ne reprendre un rythme respiratoire beaucoup plus normal tant les images qu’elle avait pu voir dans son rêve l’avait choquée. « J’ai rêvé que j’étais une saloperie et que tu étais romantique… mais on s’était déjà vus… on s’était déjà vus et on s’aimait mais tu étais déjà roi de Genovia, du coup c’était impossible entre nous !! Impossible tu m’entends !! » La jolie suissesse n’avait même pas cherché à savoir si Gabriel était en état de comprendre ce qu’elle était en train de lui dire mais il valait mieux car ce rêve l’avait semble-t-il énormément secouée. Si elle s’était écoutée, sûrement se serait-elle planquée dans la salle de bain le temps que son angoisse ne passe mais là, le simple fait de sentir les jumelles donner des coups avec vivacité suffit à lui faire retrouver un semblant de calme bien plus rapidement. « On ne pouvait pas être ensemble et j’étais celle qui grogne… j’étais même presque odieuse avec toi au départ. Mais on ne pouvait pas être ensemble… on n’avait pas de jumelles en route, et tu étais fiancée à une princesse de Suède… c’était trop réel mon ours !! J’en suis presque venue à regretter de ne pas avoir de titillements, à croire que mon cerveau est définitivement détraqué… mais qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? »

« C’est vrai tu penses que c’est écrit ? » lança-t-elle timidement alors qu’elle se lovait plus encore dans les bras protecteurs de son ours, ne pouvant empêcher de longues larmes de couler tant ce maudit rêve avait été réel. Gabriel se moquait peut-être du fait qu’elle ne se mette dans des états pareils pour un simple cauchemar mais… ne comprenait-il pas que sans lui, elle n’était plus rien ? La jolie suissesse voulait faire partie de son monde, le soutenir et l’aimer à toute seconde de son existence. Elle voulait être son oursonne dans tous les sens du terme, et le simple fait que de rêver que leur amour ne soit pas possible, sans compter que le scénario aurait pu être plausible… cela lui soulevait littéralement le cœur. Les mots de son ours parvinrent néanmoins à se frayer suffisamment un chemin dans l’esprit de la jeune femme pour que ses tremblements finissent par s’amoindrir, Elvia comprenant dès lors qu’il ne s’agissait effectivement que d’un rêve et qu’elle n’avait pas de raison de s’inquiéter outre mesure. « Je n’ai pas envie que tu m’abandonnes, moi je veux faire partie de ta vie, rougir quand tu me dis de belles choses, porter tes filles et te supporter jusqu’à la fin de mes jours… je ne veux pas que la royauté nous sépare. » La jeune femme releva cependant un visage surpris et des joues particulièrement rougies alors que Gabriel faisait une fois encore référence aux titillements de sa fiancée, à croire qu’il en était devenu littéralement accro ! Telle une balle de ping pong qui sait rendre deux joueuses accro à son bruit au point de ne plus s’en coucher la nuit… « Tu es le meilleur pour me rassurer mon ours. Je veux bien d’autres bisous de toi, le thé ça me provoque encore plus de titillements j’ai remarqué… »

« Tu as raison… » murmura subitement Elvia tout en additionnant soigneusement a+b. Si on analysait la situation, leurs probabilités de rencontre avaient été minces et pourtant, elles n’en restaient pas moins présentes puisqu’ils étaient désormais ensemble, fiancés et allaient être parents dans quelques mois comme l’attestait le ventre déjà bien arrondi de la jolie suissesse. Un délicat sourire étira ses lèvres tandis qu’elle se calmait peu à peu, s’accrochant à cette idée comme à une bouée de sauvetage pour ne surtout plus penser à ce genre de choserie. « Nous deux c’était fait pour arriver et tu peux compter sur moi pour rester à jamais ton oursonne, mon ours. » Mais quelque chose lui disait qu’elle aurait mieux fait de se taire au sujet du thé car Gabriel prit aussitôt cela pour argent comptant. Le saligaud, il ne pouvait décidément pas s’en empêcher, et ses avances ne firent que rougir d’autant plus Elvia alors qu’elle se surprit à frissonner rien qu’à sentir le bout des doigts du jeune prince frôler sa hanche. Elle bondit pour atteindre le bout du lit, ramenant le drap vers elle comme pour se cacher alors qu’elle était tout de même vêtue d’une nuisette, agissant telle une vierge effarouchée. « Je te vois venir à des kilomètres Gabriel Renaldi, mais ça ne marchera pas !! » Enfin… c’est ce qu’elle avait espéré jusqu’à ce que son corps ne se mette à trembloter de lui-même. « Oh non… concentration, concentratiooooon !! Je ne me laisserais pas avoir !! » Mais Elvia gesticulait déjà à moitié tout en fermant les yeux et en se mordant violemment la lèvre inférieure. Elle respirait à fond, comme si elle faisait un exercice de respiration dans le cadre de sa grossesse. « Je n’ai pas de titillement, je n’ai pas de titillement… »

« Je suis absolument sûre de ce que j’avance, d’ailleurs je ne vois pas de quoi tu parles !! » se défendit à nouveau Elvia juste avant que Gabriel ne fonde sur elle et ne la bloque de son corps, plaçant ses poignets au dessus de son crâne histoire qu’elle n’ait aucun moyen de se tortiller et n’ait plus qu’à subir ses foutus titillements. D’ailleurs, elle poussa plusieurs soupirs et autres gémissements d’à filée suite à sa petite « attaque ». « Vu sous cet angle j’ai l’impression de n’être qu’une perverse qui profite de toi… tu n’imagines pas à quel point c’est horrible de ne pas pouvoir faire un pas sans ressentir un titillement, d’avoir l’impression de ne plus contrôler son corps ! Et tu fais toujours en sorte que j’explose, tant et si bien que je n’arrive pas à te sortir de ma tête… tu es sans arrêt une tentation pour moi, tu es cruel Gabriel !! » chouina Elvia alors qu’elle ne pouvait pas même pas se couvrir son beau visage aux rougissements de plus en plus véridique. La suissesse tremblait de plus en plus violemment alors que son ours royal provoquait de plus en plus de réactions corporelles chez elle. Ca en devenait presque intenable, tant et si bien qu’elle finit par pousser un gigantesque cri qui l’obligea à fermer les yeux tandis qu’elle tanguait littéralement malgré le fait que Gabriel soit au dessus d’elle. « Tant pis si je ne suis qu’une perverse et que tu finiras probablement par avoir honte de moi… soulage-moi mon ours ! » Il la portait à la rupture et après, il s’en satisfaisait le saligaud !

« Quoi ? » s’étrangla à moitié Elvia alors que finalement, Gabriel se rétractait et s’allongeait à son côté sur le lit, la laissant tremblotante sans même faire un geste pour l’aider. Mais quelle cruauté ! La suissesse serra subitement un coussin contre elle pour essayer de contenir ses tremblements et ainsi avoir la capacité de se concentrer sur ce qu’il lui disait mais autant dire que la donne ne fut pas aisée. « Mais mon ours je sais très bien que tu n’es pas un pervers et je sais que tu es mon futur mari mais… c’est mon caractère, tu me connais, j’ai du mal à le modifier… je serai toujours aussi timide et craintive de déranger dans cinquante ans, mes titillements n’ont strictement rien modifié là-dessus… et même si c’est naturel et que… et que j’adore faire l’amour avec toi, j’ai peur de t’épuiser ou de finir par être dérangeante parce que je n’ai pas de contrôle ! » Elvia fixa subitement le plafond avant de ne se lever du lit et de se diriger non sans mal vers la salle de bain dont elle referma la porte pour mieux s’asseoir sur la baignoire, étouffant ses gémissements avec un coussin. Diantre, maintenant elle était dans de beaux draps ! Mais Elvia respectait son choix. Cela ne l’empêchait pas d’être au bord de la rupture et d’avoir l’impression qu’elle risquait d’exploser face à la multitude d’orgasmes qu’elle était en train d’avoir mais elle ne bougeait pas, stoïque et imperturbable ou presque. La suissesse pensait d’ailleurs que c’était fini, au bout de dix minutes de torture, mais un titillement suivant lui prouva le contraire. « Oh seigneur… ! »

« Si j’en ai eu trois et je vais exploser !! » se défendit aussitôt Elvia alors que Gabriel venait de pénétrer dans la salle de bain pour lui ôter son coussin de devant le visage. Il en avait de bonnes, ce n’est pas en la poussant jusqu’à ses derniers retranchements qu’elle risquait d’avoir moins honte après. Oh elle risquait effectivement de se lâcher pendant quelques minutes mais après… son tempérament serait le même et elle n’aurait de cesse de se considérer comme la dernière des perverses pour ne pas avoir su se contenir. « Je… je ne sais pas » articula-t-elle avec difficulté, les joues au bord de l’explosion tant il la poussait vers des sentiers qu’elle n’arpentait jamais habituellement. Pire, Elvia aurait rêvé de continuer à le laisser mener la barque sans problème, parce qu’il en avait le tempérament et qu’elle aimait tout simplement non pas qu’il la soulage mais qu’il lui fasse l’amour. « Heum… j’ai bien aimé la fois dans l’ascenseur… enfin… tu sais ce que tu fais avec ta… ta… ta langue ! Et puis… » S’il fallait qu’elle s’exprime à voix haute, ils en avaient pour la journée car la suissesse ne s’en sentait tout bêtement pas capable. Elle s’empara donc de ses lèvres dans un premier temps, comme pour se donner du courage, avant de ne guider les mains de Gabriel à différents endroits de son corps qui appréciaient particulièrement ses caresses, à commencer par sa poitrine par exemple. Elle poussa un profond soupir rien que le pousser à la frôler, se sentant à nouveau au bord de la rupture tandis que ses tremblements reprenaient le dessus. « Ca va faire un quatrième… ! »

Les caresses de Gabriel avaient un tel effet sur Elvia qu’elle se retenait d’exploser littéralement sous ses doigts. Non seulement il avait toujours su provoquer ses plus belles réactions mais un seul regard de son ours et la suissesse fondait littéralement tel un caramel sucré de Bretagne sous un délicat rayon de soleil. Il était son biscuit Spéculoos alors qu’elle dégustait un thé, qu’importe le résultat que pouvait avoir ce genre de boisson sur elle à vrai dire. « Je ne sais pas si je vais… pouvoir me contenir » avoua Elvia tout en conservant ses yeux clos, tentant de visualiser cette fameuse bille sous son conseil alors qu’il l’allongeait délicatement sur le tapis de la salle de bain. A peine avait-il embrassé son mollet que déjà elle frissonnait violemment, proche de la rupture… et ce fut pire lorsqu’il lui administra les mêmes attentions que dans l’ascenseur les ayant menés jusqu’à leur rendez-vous pour l’échographie. La jeune femme poussa un profond cri de plaisir, se tanguant au fur et à mesure, résistant de moins en moins à se laisser aller à ce nouvel orgasme lui pendant cependant au nez. Elle finit par obliger Gabriel à remonter jusqu’à ses lèvres, lui offrant un baiser des plus fougueux, laissant ses mains s’aventurer sur le corps d’Apollon de son futur mari avant de ne lui prodiguer à son tour une caresse des plus viles tandis qu’elle ne cessait de l’embrasser. C’était le seul moyen de ralentir un brin son titillement… « Gabriel je te veux… je vais exploser sinon ! »

Etre au creux des bras de Gabriel était aussi délectable que le fait même d’atteindre le septième ciel avec lui. Ses titillements la poussait toujours au-delà de ses derniers retranchements mais Elvia commençait à en avoir bien moins honte, à force d’entendre son ours lui faire comprendre à quel point il la désirait avec ou sans. Mais autant dire qu’elle n’hésita pas une seconde à éclater de rire face à son petit commentaire, ravie que leur étreinte ne lui ait plu… « Je t’aime mon ours, un bain sera parfait » reprit-elle avant de ne déposer un baiser frêle comme une brise contre ses lèvres, démontrant un peu de douceur après tant de passion et de fièvre. Mais tandis qu’il se coupait en quatre pour la détendre avec un bain moussant, une idée germa dans l’esprit de la suissesse et il lui était désormais impossible de passer outre. Ce fut d’ailleurs comme un cri de cœur lorsque celle-ci passa la barrière de ses lèvres. « Mon ours… je sais que tu es très occupé et que Charles-Henri ne te ménage pas, mais j’ai envie de t’épouser… » Elvia venait de se relever, s’avançant vers Gabriel pour caresser délicatement sa joue avant de ne se lover délicatement dans ses bras. « Je ne veux pas que les jumelles naissent sans porter ton nom et puis je veux être officiellement ta femme. Je veux être à toi dans tous les sens du terme, je peux t’épouser… je ne veux plus attendre. » C’était bien la première fois qu’elle revendiquait presque quelque chose… mais n’était-ce pas une formidable façon de lui prouver une fois de plus ses sentiments pour lui ?

« On ne va pas réveiller ces pauvres Lawrence et Charles-Henri ! » s’exclama aussitôt Elvia, peu désireuse de déranger tout le monde même si l’envie d’épouser Gabriel se faisait de plus en plus pressante et qu’elle n’avait plus l’intention d’attendre des lustres… pas alors que C’ian Maeda venait de finir sa robe de mariée et qu’elle se sentait prête comme jamais à sauter ce pas colossal. « Je suis allée chercher ma robe de mariée et le problème aussi c’est que si j’attends trop… je ne rentrerai jamais dedans » avoua-t-elle piteusement alors que ses yeux s’illuminaient soudainement face à la proposition de son ours royal préféré. « Tu serais d’accord pour que l’on vogue jusqu’à Vegas et que l’on fasse une cérémonie qui n’appartienne qu’à nous mon ours ? » Non sans mal vu son manque léger de souplesse du fait de son ventre de plus en plus proéminent, la suissesse de releva néanmoins pour faire face à Gabriel d’un air presque malicieux, chose extrêmement rare, et ce bien que ses joues n’aient pas manqué de rougir comme s’il s’agissait d’une tradition désormais. « Alors je n’ai pas envie d’attendre, je veux devenir Madame Renaldi et il sera toujours temps de nous excuser platement auprès de Lawrence, de Charles-Henri et de nos témoins… ah mon ours tu as vu comment tu me rends ? Mais d’un autre côté, je n’ai pas envie d’être une baleine échouée incapable de faire la moindre danse parce que mon ventre sera trop proéminent, je veux être encore un tout petit peu jolie en te disant oui… »

Si Elvia l’embrassa aussitôt pour lui ôter toute mauvaise image de la tête, elle opta pour une expression désolée et presque tristoune alors qu’il la traitait vulgairement de baleine. « Je ne suis pas si énorme que ça… » murmura-t-elle en baissant la tête, les joues d’une jolie couleur carmin alors qu’elle sortait elle-même de la baignoire pour se sécher en essayant de calmer les coups des jumelles en plaçant ses deux mains contre son ventre largement rebondi. « Je vais chercher ma robe en quatrième vitesse et je te rejoins ! » énonça-t-elle, toute guillerette avant d’enfiler une robe pour mieux filer à toute allure pour aller chercher l’emballage contenant sa robe, qu’elle plia soigneusement pour qu’elle ne prenne pas beaucoup de place. L’avantage, c’est que Gabriel ne pouvait pas la voir et que cela ne leur porterait donc pas malheur pour autant. « Excellente idée que de rendre visite à ma mère ! Prépare-toi je fais le mot ! » Elvia était rayonnante rien qu’à l’idée que sous quarante-huit heures maximum, ils seraient unis par les liens sacrés du mariage. Mais elle n’était que d’autant plus ravie qu’ils fassent une cérémonie leur appartenant avant toute chose. Au moins, ils ne seraient ni la cible de centaines de photographes, ni au journal du matin. Ils profiteraient de leur mariage… « Heum… Gabriel, je ne sais même pas comment je vais monter sur ton engin je suis trop volumineuse ! » se lamenta Elvia après avoir chargé leurs effets personnels et alors qu’elle s’était changée pour enfiler un pantalon confortable et un petit haut adorable mettant en valeur ses rondeurs appétissantes. « Je ne suis jamais montée sur une moto de ma vie… »

Elvia aurait vraiment cru que Gabriel ne pourrait pas se retenir de rire tout en l’aidant à monter sur son engin de malheur. Mais où était donc passée sa souplesse légendaire d’antan ? Celle-ci lui paraissait lointaine, comme si elle n’avait jamais existé. Ce constat lui arracha une légère grimace, que son ours royal ne put pas voir puisqu’il l’avait déjà aidée à enfiler son casque. De plus, Elvia fut rapidement bien trop occupée à se lover contre le dos de son futur mari pour penser à quoi que ce soit d’autre : il n’y avait pas à dire, la moto donnait des sensations bien plus fortes et sûrement aurait-elle regretté de ne pas y avoir goûté. « Petit creux ? Je crois qu’en fait j’ai un immense gouffre… » avoua-t-elle, penaude. « Tu es sûr qu’il faut que je descende ? Tu vas finir par te moquer de moi si tu dois m’aider à remonter à chaque fois ! » se défendit-elle non sans rougir violemment, ne reconnaissant pas son corps et non sans serrer brusquement la main de Gabriel dans la sienne. « Désolée, les filles sont très, très agitées et j’ai eu une ou deux contractions pendant la route » n’hésita-t-elle pas à avouer avant de placer les deux mains du jeune prince contre son ventre rebondit. En général, la présence de leur papa calmait rapidement les jumelles et Elvia espérait sincèrement qu’il en serait de même cette fois-ci. « C’est drôle… des fois pendant la nuit quand elles sont trop agitées je prends tes mains et je les place sur mon ventre et ça les calme de suite mais là ça ne marche pas. Peut-être parce que là tu t’en rends compte… elles sont sans pitié là déjà que je n’ai plus aucune souplesse ! »

Si Elvia se sentait prêt à se perdre dans des trésors de sous-estime bien volontiers, rien ne l’empêcha d’éclater de rire de bon cœur alors que Gabriel parlait à son ventre largement rebondi. Mais le fait est que la voix du jeune homme parvint à calmer légèrement les coups de pieds des jumelles et le sourire de la suissesse ne s’en fit que plus éclatant. « Je crois qu’elles l’ont déjà compris, tu as vu comme elles se sont calmées ? » s’étonna Elvia, bien plus habituée à devoir souffrir en silence que de pouvoir profiter d’un moment d’accalmie, si bref soit-il. En l’occurrence, si son sourire diminua légèrement face à la confession de son ours royal, elle n’en fut pas moins émue : pendant très longtemps, elle-même ne s’était pas imaginée mère une seconde. D’une parce qu’on ne lui avait pas donné une famille des plus équilibrées et de deux parce qu’avec son souci d’alcoolisme, elle s’était toujours pensée hors course. Comme quoi… les miracles existent. « Nous nous sommes mutuellement changés mon ours. Et je crois que je me félicite encore d’avoir réussi à te séduire même en portant un masque alors que je n’étais largement pas capable de ce genre d’audace avant. » Elvia termina en vitesse son sandwich avant de prendre une grande goulée d’air, plus décidée que jamais. « Tu te sens de reprendre la route ? Je te l’ai dis, je n’ai plus envie d’attendre pour t’épouser… et puis qui sait, il y aura peut-être double ration de titillement pendant la nuit de noces ? »

« Je commence à te connaître on va dire mon ours ! Mais ne t’inquiètes pas, à mes yeux tu seras toujours mon héros… rien que parce que tu n’as pas rit en me faisant monter sur ta moto tout à l’heure. » Elvia se hasarda à lui faire un petit clin d’œil alors qu’il l’aidait à nouveau et se lova avec plaisir contre lui pour la suite de la route, s’étonnant tout particulièrement du temps record qu’ils avaient mis avant d’arriver jusqu’à Vegas. Cette ville était si lumineuse que la suissesse se voyait déjà y rester un siècle juste pour le plaisir de n’avoir ni responsabilité ni protocole à respecter. Mais loin d’elle l’envie d’en faire part à Gabriel, car cela risquerait probablement de le blesser que le protocole ne lui pèse. Si elle le prenait, c’était tout entier, sans condition, il n’y avait pas à discuter sur la question. « N’aie crainte mon ange, j’ai déjà l’adresse de notre hôtel où j’ai réservé par peur qu’on ne se retrouve sans rien et il se trouve qu’il y a une chapelle dans l’hôtel directement. Nous n’aurons même pas à nous presser… » L’essayage de sa robe allait lui prendre un certain temps, il valait donc mieux qu’ils aient un peu de temps devant eux… mais Elvia s’émerveilla presque de voir à quel point la publicité n’était pas mensongère : la chambre était spacieuse, splendide, tout à fait à l’image de leur petite escapade impromptue. « Je vais te laisser y aller en premier, comme ça tu pourras enfiler ton costume et te préparer pendant que je vais mettre un siècle et demi à enfiler ma robe… et non mon ours, on ne prend pas de douche ensemble, pas de gouzi gouzi avant d’être mariés ! On se rattrapera après, allez mauvaise troupe ! » Elvia lui mit une petite tape sur les fesses avant de se mordiller la lèvre inférieure parce qu’auparavant, elle ne se serait jamais permis pareille chose… même si elle rougissait à vue d’œil.[/b][/color]