« Quoi qu’il en soit le producteur de Monsieur Mylo Anderson souhaite que le clip soit tourné ici, au MET, et n’en n’a pas démordu même si j’ai essayé de l’en dissuader. » Neige faisait face à un cruel dilemme. D’un côté elle se disait qu’il ne s’agissait que d’un clip, et que le chanteur aurait tôt fait de disparaître de sa vie mais de l’autre, difficile de demeurer stoïque face à l’homme qui a embelli votre vie pour mieux la détruire d’un revers de sa main. La jolie allemande avait fini par croire n’avoir été qu’une passade dans son existence, une passade avec laquelle il s’était amusé un tant avant de ne la railler quasiment en place publique. Neige avait mis beaucoup de temps à se reconstruire et il n’était pas question que ce maudit chanteur de malheur ne vienne être une ombre à son tableau. « Alors en scène, Mary ! » soupira la jeune femme avant de n’accueillir toute l’équipe à l’intérieur du musée dont elle avait la charge depuis peu et qui était soutenu de main de maître par ses soins. « J’ai pris le soin de fermer l’aile ouest au public afin que personne de votre staff ne soit perturbé. Je ne pense pas être d’une quelconque utilité et puis Mary vous montrera mon bureau en cas de difficulté… je souhaite cependant que mes vigiles soient présents pour s’assurer qu’aucune détérioration ne sera faite au sein même du musée. » Neige avait salué l’intégralité du staff, productrice y compris sans même voir que celle-ci la déshabillait presque du regard avant de tourner les talons sans un regard, un mot ou même ne serait-ce qu’une poignée de main à l’attention de Mylo. Il était invisible, il n’existait pas… du moins cherchait-elle à le lui faire comprendre ainsi. Elle était devenue froide et distante pour ne plus jamais sombrer dans la folie et le chagrin dans lesquels il l’avait si cruellement jetée, et c’est presque avec surprise qu’elle entendit bientôt frapper à son bureau alors qu’elle faisait les cent pas, de vieux parchemins à la main. « Entrez, c’est ouvert » énonça-t-elle simplement, sans chaleur, usant de son professionnalisme connu de tous les musées du monde.

Diable, c’était Mylo en prime qui osait venir troubler sa quiétude partiellement retrouvée alors qu’elle plongeait corps et âme dans l’analyse de documents envoyés par le conservateur du Louvre en personne, ce même conservateur qui réclamait sa présence à Paris sous trois jours afin d’en bavarder en face à face. « Pas assez longtemps apparemment pour que tu viennes ici… comment avais-tu dit déjà ? Ah oui, je m’en souviens : je ne suis plus la sale bitch que tu ne veux plus jamais voir réapparaître de devant tes divins yeux ? » Neige lui accorda un regard froid et impassible avant de n’aller déposer ses documents contre son bureau d’une démarche chaloupée et gracieuse. Elle n’avait aucune intention de se faire subir un supplice, pas alors qu’il avait détruit son existence et l’avait réduite à l’état de microbe insignifiant. « Il faut croire que tu n’avais pas réussi à détruire toute ma volonté, navrée de te décevoir sur ce point précis également. » Aucun sourire, aucune douceur, Neige était aussi sensible qu’un morceau de pierre volcanique à peine sorti du cratère venant d’exploser. Elle ne le lâchait pas des yeux, se dirigeant même vers lui tout en croisant ses bras contre son corps élancé et vêtu d’un tailleur moulant rouge et noir lui allant à ravir. « Peut-être pourrais-tu passer directement à la raison qui t’amène ici, Mylo ? Nous gagnerions du temps et tu m’éviterais d’avoir à écouter des fadaises qui ne m’intéressent en aucune manière. » Comme lors de leur rencontre, Neige lui tenait tête, elle ne le craignait pas, et ce bien que son cœur soit au supplice et qu’il lui faille rassembler tout son courage pour ne pas sombrer dans une douleur folle. Elle voulait juste qu’il parte… qu’il quitte sa vie et s’en tienne à cet affreux soir où il l’avait mise dehors en jetant toutes ses affaires à la rue alors qu’elle n’était qu’en nuisette, pieds nus et qu’il neigeait.

Neige tentait de calmer les battements effrénés de son cœur mais rien n’était plus difficile en cet instant. Voilà pourquoi elle avait redéposé les parchemins sur son bureau, afin que Mylo n’ait surtout pas conscience du léger tremblement de ses mains, dû à l’émotion. L’allemande ne voulait pas dévoiler la plus petite faiblesse, elle serait perdue sinon. Pourtant, l’espace d’un instant, le jeune homme lui parut sincère et la jeune femme amoureuse qu’elle était toujours voulu le croire. Hélas, sa rancœur et sa distance eurent tôt fait de reprendre leur place, et elle se renfrogna aussitôt sans pour autant le lâcher de son regard d’un bleu puissant. Il ne pouvait pas la laminer une fois encore, elle ne le laisserait pas faire. « Et bien c’est chose faite, tu m’as vue, tu m’as même entendue » reprit-elle, sans l’ombre d’un sentiment supplémentaire. « Je ne doute pas une seconde que tu seras respectueux des œuvres. Tu y es contraint par contrat mais je te connais suffisamment pour savoir que tu respectes le passé. C’est peut-être la seule chose que je connais de toi, en vérité, sans aller jusqu’à dire que c’est la seule chose que tu respectes. » Neige haussa légèrement les épaules, se donnant un genre en agissant avec méchanceté non pas pour se venger mais pour le faire fuir. S’il la détestait, ce serait certainement beaucoup plus simple. « Depuis que tu m’as jetée à la rue ? Oh tu n’as pas idée ! » reprit-elle avec sarcasme « Écoute Mylo, c’était très sympathique que de te revoir mais j’ai énormément de travail et aucune espèce d’envie de te revoir après ce que tu m’as fait. Je ne te montre pas la porte, tu sais où elle est. »

« Quoi ?! » s’exclama-t-elle, les yeux exorbités par la surprise et la colère. « Moi je t’ai trahi ?! Moi je ne suis qu’une intrigante qui t’a séduit pour obtenir des informations ?! Non mais tu t’entends Mylo Anderson ?!? » Le premier sentiment de l’allemande fut la colère, bien sûr, car être prise pour la dernière des manipulatrices lui faisait si mal qu’elle peinait à en respirer. Mais bientôt, ce fut la désolation qui pris place contre ses traits. « Tu es quelqu’un de logique pourtant, Mylo. Quel motif aurais-je eu ? Gagner de l’argent ? Tu sais pourtant que ça ne m’intéresse pas. Sinon je n’aurais pas quitté un boulot plutôt bien payé pour te suivre à l’autre bout de la planète, acceptant d’autres jobs tous plus dégradants les uns que les autres afin d’être aussi discrète que possible. J’ai tout accepté, tout. Je me suis même oublié pour vivre à fond cette histoire en laquelle je croyais jusque dans mes tripes… je ne sais pas qui t’a trahi et à vrai dire je m’en moque, limite je ne veux pas le savoir, il ne vaut mieux pas sinon je me connais j’irais lui exploser le nez ! Mais réfléchi, cherche qui, à cette époque, pouvait bien avoir nettement plus de mobile que moi. Mais en attendant, je ne t’ai pas trahi et je me suis retrouvée en nuisette, pieds nus en plein hiver à l’extérieur, toutes mes fringues ayant été jetée par la fenêtre. Alors oui, tu as brisé ma vie et tu es le diable en personne parce que je n’ai jamais pu me reconstruire depuis… » Neige ferma les yeux et balaya les quelques larmes qui avaient eu la très mauvaise idée de couler contre ses joues. « Puisque tu as craché ta valda alors on je crois qu’on s’est tout dit. Ca te tue de me voir agir de la sorte ? Tu penses avoir souffert ? DÉGAGE MYLO OU JE TE FAIS DÉGAGER PAR LA PEAU DU CUL !!! » s’exclama-t-elle tout en frappant à son torse, tellement malmenée par ses propres sentiments qu’elle ne se contrôlait plus, balayant ainsi trois ans à se dominer avec tant de brio. Elle s’assit finalement sur le premier fauteuil qu’elle trouva pour mieux poser son front contre ses genoux, comme si elle voulait se protéger. Comme si elle pouvait… « Laisse-moi en paix… »

Et dire que Neige s’était promis de ne plus jamais laisser ses émotions la dominer… on pouvait dire que c’était raté ! Son corps tremblotait sous sa peine et elle avait du mal à respirer. Pourtant, même si elle n’en n’avait nulle envie, elle continuait d’écouter Mylo s’exprimer et lui apprendre une chose qu’elle ne savait pas et une chose qu’elle savait déjà. « Je suis au courant pour ton accident, j’étais venue te voir pendant ton coma te déposer quelque chose et je suis partie juste avant que tu ne te réveilles. Je voulais m’assurer que ça irait… mais en revanche je n’avais pas conscience de ton amnésie. » La jolie allemande s’était relevée de sa chaise, avait séché ses propres larmes et marchait dans la pièce tout en conservant ses bras contre son corps pour tenter de reprendre un minimum de contenance. A ses yeux, cette discussion ne menait à rien, surtout pas alors que la rockstar était persuadée que Neige l’ait trahie. S’il savait à quel point elle ne se sentait pas capable de lui faire du mal… c’était tout bonnement impensable et elle souffrait rien que d’imaginer quel enfoiré ait pu vouloir la massacrer à ce point émotionnellement. « Et si tu avais pu t’expliquer avec moi, qu’aurais-tu dit ? Que tu as eu le cœur brisé parce que je t’ai sois disant trahi ? Pitié Mylo, tu as parfaitement eu ta revanche, crois-moi. Quand toi tu as continué à vivre une vie sans soucis d’argent – même si tu as dû en avoir d’autres je n’en doute pas – moi j’ai vécu longtemps à la rue, alors ne vient surtout pas me sortir que ton cœur est mort !! Ca, je ne peux pas et ne veux pas l’entendre. Tu m’as balancée aux ordures, moi je ne t’aurais jamais abandonné, tu étais tout pour moi, que tu sois riche ou pauvre j’en avais rien à foutre. Mais ça prouve une chose : tu n’as pas écouté tout ce que j’ai pu te dire sur mes sentiments par le passé, au moins je m’en rends compte. »

« Ah tu avais envie de me briser… ben je vais t’en apprendre une bonne, tu as réussi ! » N’était-ce pas la vérité ? Neige avait conscience qu’elle n’avait rien fait de mal et pourtant, elle avait dû vivre trois ans avec cette horrible image en tête, celle de Mylo la mettant à la porte alors que quelques jours plus tôt, il lui demandait sa main. Neige avait erré comme une âme en peine, pieds nus, et vécu dans la rue jusqu’à ce qu’un travail ne soit en mesure de la remettre plus ou moins à flot. Elle avait aussi déménagé pour New York, travaillé d’arrachepied et désormais, sa position était bien plus enviable que n’importe laquelle de celles qu’elle avait occupées jusqu’à alors. Cela ne voulait pas dire que tout ce que lui avouait Mylo ne faisait aucun chemin dans son esprit ou dans son cœur, mais Neige était encore bien trop ancrée sur sa tristesse et sa détresse pour pouvoir passer outre. Surtout que si elle lisait bien entre les lignes, il pensait qu’elle l’avait trahi, non ? « Tu es l’illogisme incarné Mylo Anderson et je ne vois pas pourquoi tu vas te donner tant de mal alors que tu es persuadé que je t’ai trahi ! Qui plus est, tu as parfaitement fait comprendre ton point de vue ce soir là : je ne suis rien du tout comparé à toi et je n’ai pas l’intention ni de m’imposer dans ta vie ni de subir un nouvel affront comme celui-ci. N’est-ce pas toi qui a dit un jour que les excuses sont surtout des mots ? Tu n’as pas fait que briser ma vie ce jour là, tu as brisé mon cœur et ne compte pas sur moi pour te le redonner pour que tu ne joues avec, plutôt crever ! » Après tout, s’il s’estimait encore trahi, elle ne serait jamais à l’abri d’un nouveau coup du sort de sa part… Neige ne voulait plus jamais revivre ça. « Je ne veux pas revivre ça. »

Neige n’avait même pas eu le temps de lui répondre quoi que ce soit sur sa vie sentimentale que déjà sa productrice qui la regardait d’une façon qu’elle qualifiait par principe de déplacée tant elle la déshabillait du regard avait remis la main sur Mylo. Bah, il n’y avait rien de précis à dire en vérité puisque la jolie allemande n’avait côtoyé personne en trois ans. Ni occasion ni envie. Pire, si elle avait pu être sur une île déserte, sûrement aurait-elle doublement apprécié la chose tant la race humaine n’avait eu de cesse de la dégoûter depuis que la rockstar l’avait mise à la porte. Ceci étant, la vie avait repris son cours, Neige avait soigneusement évité Mylo pendant tout le temps du tournage, mais lorsqu’elle pensait enfin en être débarrassée parce que le clip était enfin dans la boîte… il se pointait comme une fleur. « Comment ça mon nouveau stagiaire ?! » grogna-t-elle sans l’ombre d’une douceur avant de n’empoigner son téléphone et vérifier auprès de sa secrétaire le fin mot de l’histoire. Il avait hélas postulé dans les règles et elle risquait un procès au cul si elle refusait. « Manquait vraiment plus que ça… merde Mylo, tu ne peux pas juste me foutre la paix ?! C’est mon lieu de travail ici, j’occupe une place importante et je n’ai pas le temps de m’amuser ! D’autant plus que je pars pour Paris demain, alors je n’ai pas besoin d’un stagiaire ! A moins que tu t’ennuies tellement que tu n’aies absolument besoin de faire des photocopies… mais j’en doute. »

« Ryan Anderson ?! » s’étrangla Neige, yeux écarquillés, additionnant enfin a+b. « Tu oublies de le dire ou tu attends juste le bon moment pour t’en vanter ? » lâcha-t-elle subitement sans pouvoir retenir sa réplique. « Désolée. Mon bêlement est amer aujourd’hui » se reprit-elle, tout en raclant sa gorge face aux trois nuits d’insomnie qu’elle traînait tel un boulet à sa cheville, sans oublier la dose de stress pesant contre ses épaules à cause de son voyage à Paris. La jolie allemande prit une grande inspiration avant de ne continuer son tri dans ses dossiers, n’allant pas jusqu’à appeler sa secrétaire pour qu’elle ne lui donne le contrat de Mylo afin de vérifier si tout était en règle. Le connaissant comme elle le connaissait, il avait dû faire ça dans les règles de l’art, bien décidé à passer effectivement un moment avec elle tout en joignant l’utile à l’agréable pour ce stage. Bigre, quand il avait une idée dans la tête, il ne l’avait pas dans les doigts de pied. « Sauf que je ne serai pas responsable de toi, Mylo. Oh je ne suis pas contre faire bénéficier au musée de tes larges connaissances mais ce sera mon bras droit qui va t’accueillir et s’occuper de te faire faire ce stage. Je ne sais pas si tu as entendu ce que j’ai dis tout à l’heure mais je pars demain pour Paris, le Louvre a besoin de mes compétences. Mais j’ai pleinement confiance en mon bras droit, je suis sûr qu’il saura te trouver quelque chose d’intéressant à faire voire même t’envoyer sur des sites de fouilles pour parfaire la poursuite de ton doctorat. » Neige plaça quelques documents dans un petit attaché-case se trouvant ouvert sur son bureau avant de ne regarder longuement Mylo dans les yeux. « Comme ça, tu ne risqueras ni de faire des photocopies, ni d’être renvoyé. »

« Comment ça, « nous » ? » manqua de s’étrangler à nouveau Neige, refusant de croire que Mylo avait le culot de s’imposer dans son voyage professionnel à Paris. D’autant qu’elle s’était faite une joie de partir en solitaire loin de tout ce capharnaüm qu’il avait osé faire renaître en elle. « Je ne sais pas pourquoi tu me colles aux basques de cette façon mais c’est ridicule ! Mais je suppose que je ne vais pas avoir le choix alors nous partons demain soir, j’ai un avion à vingt heures. Débrouille-toi pour avoir une place sur le même avion sinon tu restes sur place, hors de question que je reprogramme tout mon itinéraire pour tes beaux yeux. » Neige avait presque envie de lui faire passer son sourire satisfait qu’elle trouvait proprement inapproprié mais c’était peine perdue : Mylo vivait vraiment sur une autre planète quand il s’y mettait aussi passa-t-elle outre, ne se rapprochant en ayant son attaché-case en main que dans le but de lui donner ses dernières instructions. « Mais un petit conseil : pendant que je serai en train de traiter avec le conservateur du Louvre, tu vas me faire l’extraordinaire plaisir de méditer la maxime : « silencieux comme une tombe », est-ce bien clair ? Je n’ai aucune envie que tu me ruines ma carrière à nouveau et ce voyage est trop important pour que je te laisse être une caillasse dans ma chaussure. Tu pourras écouter et voir tout ce que tu veux puisqu’il semble que tu sois un historien doué mais c’est tout. Je ne veux même pas t’entendre. » Neige le dépassa par la suite, lui filant encore entre les doigts comme si elle était un poisson dans l’eau et lui le pêcheur bien décidé à l’attraper. En attendant, elle tint promesse, l’attendant le lendemain soir à l’aéroport, vêtue d’un magnifique manteau dévoilant parfaitement ses courbes divines tandis qu’elle tapotait sa valise avec une certaine impatience. « Mais qu’est-ce qu’il fout ?! »

« Mais qu’est-ce que… » Neige n’eut pas le temps de vociférer davantage que Mylo lui avait déjà pris son bras pour l’emmener en pleine salle d’embarquement, échappant ainsi à une de ses nombreuses groupies. Cela ramena la jolie allemande quatre ans en arrière, alors qu’elle essayait de museler sa jalousie tant elle ne supportait pas que toutes ces femmes puissent désirer l’homme qu’elle aimait. Oh elle ne lui avait jamais fait de scène, elle n’en n’avait pas besoin : le chanteur n’avait d’yeux que pour elle et le lui prouvait de façon si douce qu’elle n’avait aucun besoin de lui faire comprendre à quel point sa jalousie la rongeait. Mais ce même sentiment odieux la poussa à être d’un silence de cimetière durant tout le voyage, jusqu’à ce qu’ils n’atterrissent effectivement jusqu’à l’aéroport Charles de Gaulle où une voiture de fonction avec chauffeur les attendaient. Neige avait troqué le remboursement d’une chambre d’hôtel contre ladite voiture, afin de se payer mieux et bien mieux placé surtout. « Panique pas, j’ai fais changer ma réservation pour deux chambres jumelles, ce sera plus pratique » lâcha-t-elle alors qu’ils arrivaient justement à l’hôtel cinq étoiles qu’elle avait décidé de se payer : et pour cause, en plein milieu de leur séjour parisien tombait son anniversaire. « Demain nous avons rendez-vous à neuf heures tapantes, tâche d’être prêt pour huit heures afin que l’on puisse avaler quelque chose avant, bonne nuit ! » Neige restait distante, certes, mais n’imaginait pas une seconde s’apprêtait à faire une nuit horriblement agitée… au point de se rendre dans la chambre de Mylo, de se glisser dans ses draps et de chercher sa délicate chaleur en se collant tout contre son dos… « Juste cette nuit » murmura-t-elle d’une voix douce avant de clore ses yeux.

Si le fait de venir se lover contre le dos de Mylo lui était apparut comme une bonne idée au départ, Neige s’était surpris à avoir le sommeil tellement lourd qu’elle n’avait pas sentit leurs positions s’échanger et leurs anciennes habitudes revenir au galop. Ce n’est qu’en ouvrant peu à peu les yeux et en entendant la phrase du chanteur que la jeune femme vit sa respiration augmenter considérablement, surtout qu’il avait la main sous sa nuisette en train de masser l’un de ses seins. Oh dear… oh dear !! « MYLO ! » vociféra-t-elle avant de ne chercher à le repousser pour mieux tomber sans aucune classe à même la moquette, perturbée, tandis qu’elle cherchait à remettre en place cette maudite nuisette qui lui avait fait cruellement défaut. Celle-ci était censée la recouvrir, pas montrer ses attributs au premier venu ! Enfin… presque premier venu. « Qu’est-ce que tu foutais avec mon sein dans ta main !! » reprit-elle, furieuse, sans même s’apercevoir pour l’instant qu’elle se trouvait dans la chambre de Mylo. Sur le coup, le fait qu’ils soient dans le même lit n’était pas ce qui l’avait choquée le plus. « Et puis… et puis… flocon ? » reprit-elle, légèrement calmée, avant de ne remonter sur le lit, s’apercevant qu’il était à peine cinq heures du matin et qu’il n’était pas question qu’elle se lève déjà. « Je me suis fait un mal de chien au coccyx et c’est ta faute ! Pour la peine tu vas me le masser sinon je vais avoir du mal à m’asseoir toute la journée… » Le pire, c’est que Neige était sérieuse et qu’elle s’était mise sur le ventre, soupirant d’aise et de douleur à la fois, sans même s’apercevoir de ce qu’elle venait de lui demander.

Oh dear, c’était encore pire maintenant que Mylo lui avait expliqué par a+b qu’auparavant, il adorait se coller contre elle et tout particulièrement contre sa poitrine. Neige n’en n’était pas gênée en soit, mais cela risquait de considérablement leur voyage parisien surtout si elle restait sur ce lit pour la fin de la nuit. Quelle gourde aussi d’avoir fait une crise d’angoisse mais en même temps, la jolie allemande n’avait de cesse de chercher le diable en allant jusqu’à lui demander un massage, surtout à l’endroit où elle l’avait demandé… à croire que l’américain soit bien incapable de lui refuser quoi que ce soit puisqu’il s’appliqua à la chose, lui arrachant tellement de frissons qu’elle priait en silence pour que sa vue ait baissé et qu’il n’ait rien remarqué pour l’instant. « Pourquoi tu ne m’as jamais donné ce surnom avant ? » osa-t-elle demander, bien que le sujet soit somme toute glissant au même titre qu’il ne lui donne l’impression de vouloir stopper le massage immédiatement. « Mylo, ce n’est pas ce que je pense que je sens contre ma cuisse ? »it une réaction typiquement masculine, cela ne risquait pas de simplifier les choses mais Neige se redressa, le regardant droit dans les yeux sans détour. Après tout, il n’y avait aucune honte à désirer l’autre, même si en théorie, elle aurait préféré être pouvoir continuer à le détester… [color=#ca3f46][b]« Toi qui aime tant les explications logiques, j’aimerais bien que tu m’en donnes une là pour le coup. »

« Floconsexuel ? » s’étonna Neige alors qu’elle n’avait pas cessé d’adopter un regard toujours plus surpris au fur et à mesure qu’il s’exprimait. Il n’avait pas eu la moindre aventure en quatre ans ?! Cela ne pouvait que l’étonner d’autant plus lorsque l’on connaissait le nombre de ses fans à travers le monde. Au début, elle avait été tentée de ne pas le croire mais avec le recul, elle ne savait que trop bien à quel point il ne savait pas être un baratineur. Mylo avait beaucoup de caractéristiques mais dieu sait à quel point il n’avait pas celui-là. « De quoi ?! » s’étrangla-t-elle alors que l’américain disait qu’il possédait deux solutions : se masturber ou bien opter pour la douche froide. Diable que c’était vexant nom d’un chien ! D’ailleurs, Neige eut tôt fait de se redresser pour entourer son cou de ses bras et lui offrir un baiser des plus provocateurs. Cela ne risquait pas d’arranger son état mais sûrement était-ce parfaitement fait exprès. « Si tu fais un seul pas vers cette salle de bain tu risques de le payer cher, Anderson… » murmura-t-elle avant de ne mordiller subitement son oreille pour lui faire comprendre où elle voulait en venir exactement. Mais cela ne pouvait pas être plus évident alors qu’elle le repoussait contre le matelas et commençait à parcourir son torse de ses lèvres, sa féminité ne manquant pas de se déhancher contre sa virilité avec provocation, comme si elle voulait que cette nouvelle expérience soit mémorable. « Sois floconsexuel, c’est meilleur que la douche froide, crois-moi. »