« Rendez vous à 14h00 au terrain de sport de la fac de Columbia. » C’était le sms que Kennedy venait de recevoir alors qu’elle lisait sur son lit pas encore habillé, en train de trénasser comme un jour de vacance habituelle. Le numéro n’était pas inscrit dans son répertoire et n’était pas signé. Toutefois.... « Spencer ! » s’exclama Kennedy pour elle même, sûre et certaine que c’était lui qui lui avait envoyé ce sms. Pas de doute, même heure, même lieu que la dernière fois, ça ne pouvait être que lui. La dernière visite de son meilleur ami d’enfance avait été trop courte. Ils avaient seulement passé l’après midi ensemble, manger quelque muffins et il avait reprit l’avion. Kennedy en avait eut le cœur brisé... Mais le revoir lui avait fait du bien car il avait débarqué pile poil quand son moral n’était pas au beau fixe et lui raconter sa vie l’avait aidé à ne pas se laisser abattre. Entre les partiels et diverses choses, depuis la dernière fois elle n’avait envoyé qu’une lettre à Spencer alors qu’elle lui avait promit d’en envoyer plusieurs. C’était mieux que rien mais maintenant qu’elle voyait son sms elle culpabiliser de ne pas avoir fait plus d’effort que ça pour communiquer avec lui.
Salut le Canadien,
Alors quoi de neuf dans ta petite vie ? Dans la mienne pas grand chose. Toujours aucune nouvelle de Dylan et toujours personne dans mon cœurs. Les jours passent et se ressemblent en fait. J’viens tout juste de finir mes partiels, j’pense que ça devrait être bon. Y’a des chances pour que j’passe en deuxième année, toujours en crimino. Et toi ça se passe comment ?
A plus. Ta Kenny.
Ps : tu m’manque.
Kennedy répondit à son sms avec un « J’y serais. » et elle regarda sa montre. Il était 13h. Elle commença à se préparer.
14h45. La jeune femme se ronger les ongles avec nervosité, n’en pouvant plus de l’entendre. Elle était certaine que c’était lui. Lorsqu’elle l’aperçut au loin du terrain, elle lâcha son sac et courut pour aller lui sauter dans les bras, trop heureuse.
Sujet: Re: Loin des yeux mais dans mon coeur { Spencer } Mar 6 Aoû - 20:41
Loin des yeux mais dans mon coeur.
La vraie amitié c'est le partage de tout ce que le coeur possède à l'intérieur; ce sont des larmes, des rires, de la joie, des rêves brisés ... L'amitié demeure dans le coeur malgré le temps et la distance. Elle comprend la profondeur des vrais sentiments et le sens des mots tacites. C'est un vrai cadeau, car elle relie les coeurs des âmes-soeurs pour toujours. [Charles Caleb Colton]
À l'aéroport de New York, Spencer attendait avec impatience ses bagages. Il était déjà en retard et ses fichues valises n'arrivaient pas. Pourtant, il avaient vraiment tout calculé pour être en avance cette fois, il avait pris en compte un possible retard d'avion, la possibilité de s'arrêter pour manger et l'attente de ses stupides affaires sur le tapis roulant. Seulement, il avait négligé un léger petit détail, l'avion avait eu plus de retard que prévu, il n'avait pas pris en compte la file d'attente monumentale au fast food d'un aéroport bondés et surtout, surtout, ce tapis roulant était plus lent qu'une vieille dame traversant à un passage pour piétons. Ainsi, il avait rendez-vous à 14 heures et pourtant, à 14 heures 15, il était toujours en train de patienter.
Pour comprendre l'impatience du garçon, il fallait remonter le temps de quelques semaines. Son père avec qui il était brouillé était mort et cet événement avait faire remonter des souvenir dans la tête de Spencer. Il s'était souvenu de ce qui avait était la goutte d'eau qui fait déborder le vase avec son père et qui avait causé leur plus grosse dispute et le fait qu'ils ne s'étaient plus parlé. Il s'agissait de Kennedy, une jeune fille brune, magnifique et au caractère atypique que le canadien avait adoré dès la première seconde. Le jolie brune avait choisi l'université de Columbia et Spencer avait décidé de la suivre, son père avait simplement tout gâché en les obligeant à se séparer pour que son fils aille à Havard. Après ça, les deux adolescents ne s'étaient plus jamais vu et le garçon n'avait plus parlé à son père.
Du moins jusqu'à la mort de ce dernier.
Poussé par la force jusque là inconnue de ses souvenirs, il avait tout abandonné du jour au lendemain pour rejoindre New York. Il avait largué sa petite amie à la va vite, n'avait pris que quelques affaires, n'avait pas prévenu la faculté... Il avait tout plaqué et était monté dans le premier avion pour rejoindre la fille qu'il n'avait jamais su oublier. Et leurs retrouvailles, bien que trop courtes, avaient été géniales. Ils avaient passé l'après-midi ensemble à manger des muffins de leur Canada natal, en partageant d'anciens souvenirs et en tentant de rattraper le passé. Et le soir même, Spencer avait dû repartir, mais pas pour Harvard, non, il ne retournerait jamais là-bas. Il était parti au Canada pour enterrer son père et régler toutes les histoires d'héritage. Mais avant de se séparer à nouveau, ils s'étaient promis de ne plus perdre le contact cette fois et de s'envoyer des lettres. Finalement, Spencer n'en avait reçu qu'un, qu'il avait pourtant relu des centaines de fois, tant elle lui avait fait plaisir. Et bien sûr, il y avait répondu le jour-même :
Kenny !!
Je m'ennuie comme un rat mort ici, sans toi. Les histoires d'héritage prennent bien plus de temps que prévu et j'ai l'impression que ça n'en finira jamais. Pour moi aussi tous les jours se ressemblent et ils sont malheureusement bien trop encombrés de papiers à remplir et je n'ai pas non plus eu le temps de rencontrer qui que se soit. Je suis certains que tu auras tes partiels, tu étais déjà faite pour la crimino quand tu n'avais pas dix ans, tu ne peux pas ne pas y arriver.
J'espère pouvoir à nouveau dégager du temps pour revenir te voir, en attendant tu me manques toi aussi, mignonne.
Bisous, ton canadien préféré (j'espère?).
Bref, il avait pris le temps de régler toutes ses affaires et de passer voir ses grand-parents, puis il avait tranquillement repris l'avion pour New York. Il avait envoyé un SMS à son amie pour qu'elle le retrouve à 14 heures, au terrain de sport comme chaque fois et il avait eu un sourire attendrit en voyant sa réponse arriver. Seulement à présent, il était coincé là, à l'aéroport au lieu d'être avec qu'elle et c'était ça, qui le rendait dingue. Fort heureusement pour ses nerfs, une dizaine de minutes supplémentaires à attendre et il vit enfin ses deux sacs arriver. Il les attrapa à la volée et se mit à courir comme un dératé jusqu'au couloir des taxi ou il piqua celui d'un homme d'affaires qu'il entendit l'insulter jusqu'au bout de la rue.
Et enfin, à 14 heures 45, il arriva au terrain de sport. Elle était à l'autre bout et il la vit lâcher son sac pour courir vers lui, il fit de même avec ses bagages et lorsqu'il arriva à son niveau il la souleva et la fit tourner deux fois avant de la reposer sans la lâcher. Son parfum, ses cheveux, sa chaleur, tout chez elle lui avait manqué. «Punaise, tu m'as trop manqué, faut qu'on arrête d'être séparés si longtemps à chaque fois c'est une torture... » Fit-il en souriant. Et c'était vrai, chaque jour il pensait à elle, elle était comme une obsession pour lui et par moment, il avait même peur de ça. Bien sûr, à Harvard, il s'était reconstruit une vie, s'était retrouvé des amis, une petite amie même, mais rien n'avait jamais été comparable à Kennedy. Elle était comme inoubliable pour lui et surtout, elle était irremplaçable. Seulement, ça, il n'avait jamais osé le lui dire. « Alors tes partiels ? Et comment tu vas ? Et qu'est-ce qu'il y a de nouveau dans ta vie ? On ne s'est pas donné beaucoup de nouvelles finalement, alors je veux tout savoir ! » Ajouta-t-il, en consentant enfin à s'écarter, mais sans lui lâcher la main. Il l’entraîna dans la direction opposée affin d'aller rechercher ses deux sacs avant qu'ils puissent retourner à l'endroit où elle l'avait attendu. Et sur le chemin, il soupira pensif, avant de serrer un peu plus fort sa main. « Tu sais, le Canada, c'est vraiment nul sans toi. »Annonça-t-il, un ton plus bas, comme une confidence.
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Quand Spencer vit la Canadienne courir vers lui il l’attrapa contre son coeur et la fit tourner. La jeune femme montra sa joie en éclatant d’un rire franc, innocent. Kennedy était une fille. Pas besoin d’avoir un Bac +5 pour le voir. Hors contrairement aux autres filles, elle côtoyait majoritairement des garçons. Ce n’était pas sa faute. Elle s’entendait mieux avec eux. C’était sans doute dût à son petit côté garçon manquer. Quoiqu’il en soit cette particularité faisait qu’elle les connaissait même si parfois elle avait dût mal à les comprendre quand il s’agit d’elle et de son petit cœur. Elle savait que les garçons n’étaient pas démonstratifs et que parler de ce qu’ils ressentaient- en règle générale ! – n’était pas leurs trucs. Hors... «Punaise, tu m'as trop manqué, faut qu'on arrête d'être séparés si longtemps à chaque fois c'est une torture... » Elle même n’aurait pas mieux dit ! « Pareil pour moi » dit-elle dans un souffle en se blottissant dans ses bras, elle qui se servait souvent de l’ironie et du sarcasme pour ne pas dire ce qu’elle ressentait. Mais Spencer c’était Spencer. Il n’y avait rien d’autre à dire. La conversation s’enchaina comme s’ils s’étaient quittés la veille. Comme si malgré les kilomètres qui les séparaient, rien ne pourrait rompre leur amitié. Comme un fil invisible qui les rallier l’un à l’autre... « Alors tes partiels ? Et comment tu vas ? Et qu'est-ce qu'il y a de nouveau dans ta vie ? On ne s'est pas donné beaucoup de nouvelles finalement, alors je veux tout savoir ! » Avant de s’écarter mais en gardant sa main dans la sienne. Ce contact ne sembla pas déranger Kenny. Au contraire. « Wow wow on se calme, j’ai l’impression de subir l’interrogatoire d’un agent du F.B.I ! Toi tu as fréquenté bien trop longtemps les Kerrigan ! » Annonça-t-elle d’un air faussement moralisateur.
« Tu sais, le Canada, c'est vraiment nul sans toi. » « J’en doute pas. » rajouta-t-elle avec un sourire malicieux, les yeux brillant d’innocence. Elle refusait tout simplement de lui dire que ce qu’il venait d’avouer lui faisait immensément plaisir mais il la connaissait assez pour le deviner. « Tu sais... New-York aussi. » Lui avoua-t-elle à son tour. Désireuse de ne pas tomber dans le mélo dramatique elle enchaina. « J’passe en 2ème année ! Mes partiels se sont hyper bien passé, j’ai grave géré. Sinon... Quoi de neuf dans ma vie... pas grand chose honnêtement. » Le pire c’est qu’elle disait vrai. Elle avait sérieusement l’impression que ces derniers mois sa vie avait été rythmé par révision-fac-dodo et ça s’arrêter là. A part une nuit de folle passion avec J.D qui n’avait mené à rien et sa rencontre avec Phoenix, niveau garçon il n’y a rien à signaler.
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