Central Park, un lieu idéal pour se promener ou tout simplement pour ruminer au soleil sur l’état misérable de sa petite vie. Toute ma vie n’était qu’un cauchemar ambulant ces derniers temps bien qu’une éclaircie avait percé les sombres nuages. Je m’explique ! Depuis l’âge de mes treize ans, je me savais adoptée mais par respect pour ma famille adoptive mais aussi parce que je ne voulais rien connaitre de ma famille biologique, j’avais continué de faire comme si de rien n’était. Cela aurait pu s’arrêter là si je n’avais pas fait la connaissance durant mon adolescence de Jayden McCall. Cet homme avait su me capturer dans ses filets sans que je m’en rende compte, prenant mon amitié pour lui pour ce qu’elle était : de l’amitié. En réalité, je me mourrais d’amour pour lui depuis des années et des années jusqu’à qu’un beau jour, sous le joug d’un pari, Jayden m’embrasse. Bref, je passe le refrain, ils se découvrent amoureux, s’embrassent, fourniquent dans toutes les positions et tous les endroits possibles et inimaginables. Du moins jusqu’à ce qu’un privé engagé par Jayden pour retrouver sa sœur jumelle ne décrète que j’étais celle-ci. D’amoureuse passionnée, je passais à chienne incestueuse. Belle promotion sociale ! Jayden m’avait alors largué en désespoir de cause et ne supportant plus de vivre sans lui, j’avais fini par commettre la connerie de m’ouvrir les veines. Qu’avais-je d’autre comme choix ? Il était le seul homme de ma vie et me la jouer à la desperate housewives ça me branchait que moyennement. Heureusement, Jayden qui entre temps avait appris que je n’étais pas sa sœur, était arrivé à mon appartement juste à point. Résultat, j’étais heureuse de retrouver mon petit-ami et tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que la nouvelle tombe : j’étais enceinte. Une folie pure et simple ! Merde, j’étais encore étudiante en médecine légale, je trimais avec deux boulots pour réussir à joindre les deux bouts et voilà que ce truc grandissait en moi. J’étais paniqué et je ne voulais qu’une seule chose, l’enlever, le faire disparaitre mais Jayden refusait et je n’avais pas le cœur à lui faire cela. Nous venions à peine de nous retrouver… Que faire alors ? En désespoir de cause, j’attrapais une enveloppe blanche dans mon sac, l’ouvrant fébrilement pour en ressortir la photo que je m’étais refusée de regarder depuis ma première écographie. Un bébé. Enfin plutôt un fœtus… C’était tout petit, tout fragile comme un truc comme ça pouvait avoir pondu son duplex dans mon utérus ?! « Putain merde reviens ! » m’écriais-je lorsqu’une rafale de vent me fit lâcher la photographie. Je ne voulais pas la perdre, non pas maintenant. « Oh vous avez pu la rattraper ! Merci !! » M’exclamais-je devant ma sauveuse en tendant la main pour qu’elle puisse me rendre mon cliché.

C’était si insignifiant encore mais cette petite chose me retourna. Depuis l’annonce de ma grossesse, je n’avais pas pris le temps d’analyser la chose sous tous les angles. J’avais passé dans un premier temps du stade de la colère à la panique. Je me sentais pas l’âme d’une mère et encore moins prête l’être. Je ne sais pas, je m’étais jamais imaginé maman à aucun moment de ma vie. Je n’étais pas ce genre de femme à se dire qu’une fois que j’avais trouvé le bon, je pouvais déclencher le processus et ils vécurent heureux avec beaucoup d’enfants. Non, Jayden et moi, nous étions bien trop occupés avec nos boulots respectifs pour se permettre d’avoir un enfant. Pire, ma famille allait me déshérité pour avoir osé tomber enceinte hors mariage. Le pire viendrait surement quand je leur apprendrais qui était le père. Ma famille connaissait déjà Jayden depuis quelques années étant donné qu’elle avait participé à ce programme caritatif pour offrir à des orphelins ou des nécessiteux des vacances à l’étranger. C’était ainsi que j’avais fait sa connaissance et même si mes parents l’adoraient, il restait ce qu’il était : un orphelin, un garagiste. Or, cela faisait tâche dans le tableau idyllique de ma vieille tante Mary. Elle voulait pour ses Harper, des maris fortunés, une bonne position sociale et surtout un travail de femme au foyer –tout le contraire de ce que je désirais. Alors voir cette photographie ne pouvait que me retourner car cela rendait la chose encore plus concrète. Que pouvais-je faire ? A force de faire trainer la décision, il ne me restait plus beaucoup de temps pour avorter mais le voulais-je vraiment ? Et si finalement, ce n’était qu’une suite logique à notre histoire d’amour ? Ces questions m’obsédaient et me rendaient folle. Néanmoins, je m’attendais pas à tomber dans une véritable crise d’angoisse en voyant la photographie m’échapper comme si en réalité, je perdais mon enfant. Alors, je me m’y à courir après elle jusqu’à ce qu’une parfaite inconnue ne l’attrape. Mon dieu merci ! Je la remerciais donc avec beaucoup de chaleur, me sentant à nouveau bien. Putain de merde, je voulais ce gosse.. Je venais à peine de le réaliser en perdant la photographie. Je savais que je ne pourrais pas vivre en sachant que j’avais mis un terme à cette vie. « Oh merci… enfin je crois que c’est ce que je dois dire, je ne suis pas très au fait avec ma grossesse, je viens juste de décider que je voulais le garder mais pourquoi je vous raconte ça ?! » marmonnais-je en me passant une main nerveuse dans les cheveux « J’en suis à trois semaines à peu près, j’avoue que je n’ai pas beaucoup écouté le médecin » avouais-je avec gêne et malgré moi, je me mis à frotter mon poignet gauche. C’était celui avait le plus de mal à cicatriser et cela me piquer continuellement malgré les bandages. « Je sais que cela ne se dit pas ni même si vous pourriez me répondre car on ne se connait pas du tout et je vous déballe ma vie si bien que vous allez regretter de m’avoir aidé mais est-ce normal d’avoir une trouille monstre de ne pas être à la hauteur ? »