J’étais pressé et il avait fallu que je retrouve une de mes collaboratrices pour un projet d’hôtel en Suisse dans un café au coin de la cinquième avenue comme si j’avais que cela à faire dans la vie. Franchement, elle avait intérêt à être à l’heure sinon, je la virais aussi sec. Ces derniers temps, j’étais sur les nerfs pour la simple et unique raison que je vivais désormais avec onze gamins et que je perdais totalement le contrôle de ma vie. J’enchainais les réunions dans l’unique but de rentrer le plus tard possible chez moi et ainsi éviter la confrontation avec un des morveux. Le truc, c’est qu’allez essayer de séduire votre femme quand vous évitiez ses gosses comme la peste. Il n’était pas dit que notre mariage allait être un long fleuve tranquille. Je soupirais en consultant une nouvelle fois ma montre. J’allais être moi-même en retard si cela continuait pourtant, cela ne me ressemblait pas d’être aussi peu enclin à assumer les choses. Je crois qu’il était grand temps que Shaelynn trouve une maison qui lui corresponde et où chacun aurait son coin personnel, j’étais prêt à débourser autant qu’il le faudrait pour retrouver un peu de calme dans ma vie. Qui aurait pu croire qu’un mariage à Las Vegas en étant bourré m’attirerait autant d’emmerdes ? Bon ok, j’avais épousé la femme que j’aimais en secret depuis des mois et que je m’évertuais à séduire en vain. Le hic, c’est qu’il avait fallu que je m’éprenne de la seule femme qui avait la garde légale de onze morveux. Il manquerait plus qu’elle soit enceinte pour terminer le tableau. Je pénétrais dans le café et repérais aussitôt ma collaboratrice. Selon la description que m’en avait fait mon assistante, cela ne pouvait qu’être elle. « Bonjour, Dillon Wolf ! » la saluais-je en m’installant à sa table en face d’elle « Il est fort peu dans mes habitudes d’accepter un rendez-vous aussi matinal dans un endroit public, de surcroit dans un petit café ! J’espère que ce que vous avez à me proposer tiendra la route sinon vous pouvez être assuré que cela signifiera la fin de notre collaboration. Eh bien, je vous écoute, nous n’allons pas passer des heures et des heures à nous regarder dans le blanc des yeux, je n’ai pas que ça à faire » grognais-je tout en sortant de mon attaché case, le dossier du projet. Toujours aucune parole, je relevais la tête, agacé « Et bien mademoiselle Newton ?! Avez-vous perdu votre langue ? »