Lloyd avait fait les courses aujourd'hui. Depuis que Lys était enceinte, il avait rempli le frigo de fruits, de glace, il y avait des placards avec que des chocolats, bref, des choses bien diététique en somme. Il avait aussi été acheter des tonnes de livres sur la grossesse. Evidemment, il en avait déjà... mais il n'avait pu se résoudre à les relire, c'était... encore au-dessus de ses forces. Lloyd faisait réellement de son mieux pour tout ce qu'il se passait dans sa vie. Oui, il était plus qu'heureux de la nouvelle, et il voulait vraiment vivre à fond cette histoire avec Lys... mais quelque part dans son coeur il y avait toujours quelque chose de casser, et quelque chose qui se brisait quand il lisait un passage sur l'accouchement. Il tentait de ne pas penser au pire, il voulait rester optimiste et garder espoir, mais il y avait tout de même cette inquiétude qui faisait qu'il devait toujours être en contact physique avec Lys dès qu'elle était dans les parages, sa main se posait toujours naturellement sur le ventre de Lys, c'était sa façon à lui de vouloir protéger son enfant avec sa chaleur et sa présence, il savait que c'était un peu idiot et ridicule... mais il le faisait tout de même.

Enfin, il était désormais chez lui à arpenter l'appartement quand il vit Minnie débouler dans le couloir, comme si elle avait le diable au trousse. Il l'entendit parler à quelqu'un, mais pour dire vrai, il n'y prêta pas garde, elle s'adressait à tout le monde cet enfant, ça pouvait aussi bien être la voisine du dessus quoi. L'écossais se dirigea vers la cuisine pour aller se prendre à boire quand il croisa dans l'entrée de son appartement Elia. Il se figea, incapable de bouger, il ne l'avait plus revue depuis... son visage s'assombrit et il détourna le regard par automatisme. Il n'avait pas cherché à l'éviter... mais il n'avait pas non plus tenter de lui reparler, tous deux devaient vivre leur deuil et Lloyd n'avait pas voulu empiéter sur celui de l'italienne. « Oh….Hello. » Lloyd sentit sa gorge se nouer tandis qu'il jetait un coup d'oeil à la dérober à la brune. « 'Jour » lâcha-t-il faiblement. Revoir Elia c'était comme revoir leur dernière rencontre... et celle-ci était encore si douloureuse... « J’ai hm… Minnie m’a… Enfin… Félicitation. » Lloyd observa l'italienne quelques secondes, ses mots sans être froid lui traversèrent le coeur. Elle lui en voulait, il comprenait... mais il s'en voulait aussi... parce qu'il avait une boule au ventre encore. Parce qu'il n'arrivait pas à se pardonner la mort de William. Comme il n'arrivait à lui pardonner à elle. Il savait qu'ils n'étaient pourtant pas coupables... mais il ne pouvait accuser personne d'autres qu'eux-même... s'ils avaient fait plus attention... c'était ce qu'il se disait parfois la nuit... et c'est ce qui le poussait à exiger un maximum d'examen pour son enfant avec Lys. « Je... Merci... » finit-il par lâcher sans savoir quoi dire d'autres. Il laissa le silence pesant alourdir l'ambiance avant qu'il ne s'humecte les lèvres avant de recommencer à parler. « J’aurais préféré te le dire moi-même... je suis désolé Elia... » finit-il par lâcher. Il se passa la main dans les cheveux dans un geste rageur.

Elle avait décidé qu’elle ne croyait plus jamais au signe. Toutes les journées étaient mauvaises et elle attendait que Minnie revienne de sa course pour retourner chez elle, s’enfouir dans son lit et ne plus bouger pour un très long moment. Elle avait toujours su que Lloyd continuerait sa vie avec Lys, et c’était normal après tout. Lui et elle n’avaient jamais été ensemble ou rien du genre et il était heureux avec la blonde. Elle en voulait juste à tout le monde en général, parce que leur vie continuait alors que son la sienne semblait s’être arrêté avec la mort de son fils. Elle savait que Lloyd avait été aussi touché qu’elle, qu’il avait sa propre façon de passé au travers, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’être furieuse et de se sentir seule au monde à porter la mort de William sur ses épaules. C’était injuste et stupide, mais la vie était comme ça en général et elle ne pouvait pas s’en empêcher. « Je... Merci... » L’Italienne hocha la tête discrètement en fixant le même pan de mur depuis les dernières minutes. Le silence s’installa et la mit franchement inconfortable, mais elle décida de ne pas bouger, peut-être que si elle continuait à l’ignorer Lloyd allait s’en aller et elle pourrait repartir sans jamais revenir ? Sa serais pas de trop comme idée. « J’aurais préféré te le dire moi-même... je suis désolé Elia... » « Ça va. » Elle le coupa net. « Ce n’est pas comme si on s’était beaucoup parlé depuis.. Donc. » Depuis l’enterrement en fait… Même si elle n’était plus certaine d’y avoir parlé ce jour-là non plus. Cette semaine en particulier se fondait un peu dans sa tête et c’était brumeux. Elle se souvenait parfaitement de son fils dans ses bras, le poids contre elle et la douceur de sa peau contre la sienne, mais le reste, le reste était très vague. Et puis après elle avait été très occupée et tout ça, à se faire enlever et tout le reste, rien de très intéressant… « Tu dois être content, c’est bien. » Elle ne savait pas pourquoi elle continuait de parler, elle aurait bien aimé se fondre au mur. Mais Lloyd c’était réjoui à l’idée d’avoir un bébé beaucoup plus vite qu’elle donc, en avoir un avec la femme qu’il aimait devait être quelques choses près du paradis… Elle avait bien envie de vomir pour le coup. « J’espère que Lys va bien et tu lui diras félicitations aussi. » Elle s’efforçait à être polie, peut-être même un peu trop, mais bonne. Elle n’avait pas le choix. Sa main se referma sur son collier encore.

Il était dur pour Lloyd de voir Elia. Parce que c'était immanquable, à l'instant où elle rentra dans son champ de vision, il revit le petit corps de William, il sentit le poids de son corps, il revit tout.. mais en pire, parce qu'aujourd'hui, de cette semaine, il n'y avait que le vide. Il avait eu un fils mais il n'avait même pas pu le "voir" en vie. Il l'avait senti durant des mois mais "rien"... et c'était affreux, frustrant et il avait encore parfois envie de tout jeter contre un mur, tout retourner. Mais il ne pouvait pas craquer, parce qu'il ne pouvait pas se laisser abattre. Alors il avait compensé, en faisant du sport, en travaillant plus et en se mettant à la cuisine. Tout plutôt que de penser ou se souvenir... mais là, en ayant Elia présente chez lui, il n'avait pas d'autres choix que de se rappeler. Et évidemment, elle parla de son futur enfant. Elle savait, il ne voulait pas trop savoir comment... il la remerçia maladroitement mais on ne faisait pas de conversation plus inconfortable et pesante. Ils ne s'étaient plus vu depuis... janvier... parce que c'était trop dur, parce que c'était juste "trop", parce qu'ils avaient besoin de temps pour se reconstruire. « Ça va. » Lloyd n'en croyait pas un mot mais il ne pipa mot. Il n'allait pas souligner le mensonge de l'italienne, c'était inutile. « Ce n’est pas comme si on s’était beaucoup parlé depuis.. Donc. » encore une fois, l'écossais garda le silence mais il sentit des picotements dans le bout de ses bras. Il pleuvait ce jour-là... il se sentit déglutir avant de secouer la tête. « On était occupé... » le deuil prenait du temps, sa gorge se noua, il avait réagi différemment qu'Elia, mais sa peine avait été profonde. « Tu dois être content, c’est bien. » Lloyd releva la tête brusquement, il sentait les reproches inavoués dans la voix d'Elia, mais que pouvait-il dire ? Que pouvait-il faire ? Il sentait sa mâchoire se contracter, il était nerveux. Il se passa rapidement la langue sur les lèvres. « Je suis inquiet » finit-il par répondre. Evidemment qu'il l'était, il était nerveux, il passait sa vie à s'assurer que l'enfant allait bien. Il avait posé 1000 questions au docteur et il avait directement demandé pour le cordon. « J’espère que Lys va bien et tu lui diras félicitations aussi. » il hocha prudemment la tête avant de se passer la main dans les cheveux. « Cet enfant ne remplacera pas William tu sais » Lloyd ne savait pas exactement pourquoi il avait dit ça, mais il ressentait le besoin de le faire, parce que c'était ce qu'il pensait. Parce que rien ni personne ne pourrait lui faire oublier qu'il avait perdu son premier enfant, et l'enfant à venir n'allait pas prendre la place laissée par William. Non, le nouvel enfant prendrait juste une nouvelle place dans son coeur, parce que c'était sans doute plus saint ainsi.

Elia toucha son amulette du bout des doigts. Il y avait pas si longtemps encore. Elle disait à tout vent qu’elle était un dragon. Elle y avait cru, vraiment. C’est ce qui l’avait aider à traverser ses années au centre. C’est ce qui l’avait fait passer à travers son année en maison de transition. Qui l’avait poussé à s’envoler pour immigré et l’avait soutenue une fois qu’elle fut installée en Amérique, pauvre comme du blé. Elle aurait aimé y croire encore, elle en avait drôlement besoin. Mais les dragons avaient la peau dure et rien ne pouvait les toucher. Tandis que l’Italienne se sentait a vif et mené par ses émotions à tout bout de champ. Elle détestait le sentiment d’être constamment balancé par quelques choses qu’elle n’arrivait même plus à contrôler. C’était un mal de mer constant. « On était occupé... » La brune eut un rictus cruel. Lloyd avait peut-être été occupé. Il avait sa vie. Des gens autour de lui, son bout, il avait Lys. Elle avait cesser de vivre un long moment, puis avait crue mourir quand le tsar de la vie l’avait kidnapper. Elle recommençait à peine à être ‘occuper’. À sortir de sa chambre, à être dehors, à voir des gens. Elle revivait que tranquillement. Mais elle ne contredit pas l’écossait, il pouvait bien croire ce qu’il voulait si ça apaisait sa conscience. Elle essaya de se monter heureuse pour lui. Parce qu’elle l’était… Quelque part. Enfin, elle aurait dû l’être, la Elia d’avant l’aurais été. Mais l’Elia d’avant aurait aussi eu son bébé dans ses bras en ce moment. Elle n’était plus cette fille-là, même si elle essayait vraiment beaucoup. « Je suis inquiet » Elle leva le regard vers l’écossait et essaya de le soutenir pendant un moment. Elle réussi à s’adoucir un peu, l’espace de quelques secondes. « Je suis sûr que tout va bien se passer pour Lys et toi. » Elle refusait le contraire. Lys ne méritait pas de vivre ça et Lloyd ne méritait surtout pas de le revivre une deuxième fois. Même dans ses heures les plus noires, elle n’aurait souhaité ça à personne. Elle essaya de passer ses félicitations aussi et de paraitre le moins amère possible, mais apparemment, elle échouait complètement. « Cet enfant ne remplacera pas William tu sais » « Don’t. » Shut up. Elle ne voulait rien savoir. Elle ne voulait pas entendre le nom. Pas ici, pas de Lloyd. Non. En plus, elle doutait bien qu’il avait de bonnes intentions. Mais la vérité était qu’elle avait porté son bébé, dans son ventre. Elle l’avait senti grandir, prendre sa place, bouger et vivre sous sa peau. Pour elle c’était quelque chose de concret, une partie de son corps qu’on lui avait arraché cruellement. Lloyd l’avait aimé, sans doute énormément. Mais il avait aimé l’idée de son fils, il ne l’avait jamais vraiment ‘connue’ ensemble, mis à part les quelques coups de pied qu’il avait sentie par le biais de son estomac. Il avait avoir un nouvel enfant, de la femme qu’il aimait, il allait le voir grandir et l’aimer un peu plus tous les jours. Peut-être que l’autre ne remplacerait pas leurs fils non, mais il allait sans doute prendre une place beaucoup plus importante dans le cœur de brun. Ce qui devait être normal et sain peut-être. Mais ce qui semblait impossible à la brune. Elle avala sa salive et respira calmement. « Je suis vraiment contente pour vous Lloyd. Désolé si je n’en ai pas l’air. » Elle était plus douce maintenant, elle se calmait un peu.

Être en présence d'Elia faisait remonter tant de souvenirs. L'image de William était présente dans cette pièce, non, il n'était pas "là", mais son ombre pesait. Il portait la mort de son fils sur ses épaules depuis des mois. ça ne le lâchait pas, à aucun moment, mais il ne pouvait pas s'écrouler, pas quand Lys avait souffert du cancer, il avait du pansé grossièrement sa blessure et avancer et s'occuper l'esprit, il ne s'était à aucun moment laissé le temps de réfléchir pour analyser ses sentiments, il ne valait mieux pas. Le soir, il s'écroulait dans son lit et la fatigue l'emportait toujours, au point qu'il n'avait pas le temps de réfléchir avant d'être emporté dans l'univers de Morphée. C'était ça son remède à lui, s'épuiser, se tuer de fatigue pour ne plus rien ressentir. Il ne savait pas comment Elia s'était comporté, pour dire la vérité, il n'avait pu se résoudre à la revoir, parce qu'elle était liée à tout jamais à l'image de William. Parce qu'il n'arrivait déjà pas à gérer sa propre douleur, alors s'occuper de celle de l'italienne était au-delà de ses forces. Elia lui dit qu'il devait sans doute être heureux. Il ne répondit pas directement, et quand il le fit, il annonça plutôt être stressé. « Je suis sûr que tout va bien se passer pour Lys et toi. » Lloyd ferma les yeux et se frotta le visage, il ne voulait plus être sûr de rien pour sa part. Pour William aussi tout allait bien. On leur avait assuré jusqu'au bout qu'il allait bien ! Et pourtant, le résultat était que William n'était pas là, dans les bras de ses parents, il hantait juste leur souvenir, il avait emporté dans la tombe une partie d'Elia et Lloyd et c'est en voyant l'italienne que Lloyd comprit pleinement que cette partie de lui qu'il avait perdu ce jour néfaste de janvier, il ne pourrait jamais la récupérer. Elia tenta de les féliciter et Lloyd crut bon de devoir se justifier. Il utilisa le prénom de William pour le faire. « Don’t. » il se tut et garda longuement le silence, attendant qu'Elia semble... mieux. Du moins, moins livide, moins sur le point de défaillir. « Pardon » souffla-t-il du bout des lèvres. Elia finit par reprendre la parole au bout d'un moment. « Je suis vraiment contente pour vous Lloyd. Désolé si je n’en ai pas l’air. » il secoua la tête et fit un geste de main, comme pour balayer les derniers propos de la brune. « Tu n'as pas à t'excuser. Tu as le droit de ne pas avoir l'air ravie pour moi... je comprends... » il observa le bout de ses pieds. « Pour dire la vérité, je n'ai pas été emballé tout de suite non plus... » avoua-t-il en se frottant le visage, il se sentait si fatigué. Il avait le sentiment de ne plus avoir la moindre force. Il se sentait vidé de son énergie. Evoquer William l'épuisait au niveau des sentiments qu'il éveillait. C'était trop tôt, la douleur était encore trop à vif.

Elle ne savait pas quoi dire. Elle ne savait pas quoi dire depuis des mois maintenant. Il y avait eu des moments où elle en avait voulu à Lloyd de ne pas avoir été ‘là’. Ils avaient été amis ‘avant ’ et ils auraient peut-être pu s’aider. Mais en vérité, la plupart du temps, Elia ne souhaitait pas sa présence non plus. Le voir maintenant était trop dur et puis ça n’avait rien de bon. Il ne pouvait pas l’aider et elle non plus. C’était quelques choses qu’ils avaient à faire chacun de leurs côtés. Chacun de leurs manières et, apparemment, leur choix avait été différent. Il allait être père, et elle… Elle ne pensait pas être capable un jour, probablement jamais, de retenter l’expérience. C’était peut-être égoïste de sa part, mais elle ne pouvait plus, juste au cas, elle ne faisait plus assez confiance à son corps ou a quoi que se soit. « Pardon » « Va bene. » Elle hocha la tête et serra ses bras contre elle. Ça ne serait jamais ‘bien’, mais bon, elle ne voulait pas non plus s’acharner. Elle prit sur elle et essaya d’émettre de sincère ‘félicitation’ ou vœux de bonheur, peu importe. « Tu n'as pas à t'excuser. Tu as le droit de ne pas avoir l'air ravi pour moi... je comprends... » L’Italienne baissa la tête, comme un enfant pris en faute. « But I am. I’m your friend and you deserve happiness. Both of you do. » Elle n’était pas assez méchante pour dire le contraire, même si une partie d’elle aimait. « Pour dire la vérité, je n'ai pas été emballé tout de suite non plus... » Elle se pinça les lèvres, ne sachant pas trop quoi répondre à ça. « I wasn’t… really thrill either at first, you’re going to catch up on it… » Son estomac s’alourdie en y pensant. Parfois aussi, elle se disait que c’était de sa faute, parce qu’au début, elle avait souhaiter qu’il ne soit pas vraiment là et l’avait ignoré pendant un moment… Elle s’adossa au mur et soupira bruyamment. Portant la main à sa chaine et se mettant à jouer avec son amulette. « We sure kill the mood, did we… »

« Va bene. » il ne la croyait pas mais il pouvait faire semblant, si ça l'aidait à se sentir mieux, c'était la moindre des choses ! Elle tenta de le féliciter... pour la grossesse de Lys mais c'était juste vraiment trop étrange quand on y pensait. Enfin, il comprenait parfaitement pourquoi c'était d'autant plus dur pour l'italienne... il tentait de la ménager un maximum afin qu'elle... ne le prenne pas trop à coeur tout ça... même s'il n'avait pas cherché sa présence ces derniers mois, cela ne voulait pas dire qu'ils n'avaient pas été amis avant que tout ne dérape. « But I am. I’m your friend and you deserve happiness. Both of you do. » il se gratta nerveusement l'arrière du crâne avant de légèrement grimacer et baisser la tête pour répondre. « Je sais qu'on est ami... mais je n'ai pas vraiment assuré ces derniers temps... » mais c'était juste trop dur. Il aurait pu rajouter ça, mais c'était un sujet glissant pour l'un comme pour l'autre. « Merci » finit-il tout de même par dire, parce qu'Elia faisait des efforts et il en était plus que conscient. « I wasn’t… really thrill either at first, you’re going to catch up on it… » il sourit sans pouvoir s'en empêcher. « J'ai pas vraiment le choix hum... » finit-il par dire avec de faire un clin d'oeil à Elia afin de détendre l'atmosphère. Mais Elia ne semblait pas apaisée, juste passablement fatiguée. « We sure kill the mood, did we… » il pouffa de rire avant de se rapprocher d'elle et de la pousser légèrement à l'aide de son épaule. « On fait comme on peut, on n'est pas des super-héros en collant jaune, que veux-tu... » souffla-t-il légèrement, le regard légèrement triste et nostalgique... « Tu sais ce qu'on pourrait faire ? On pourrait aller acheter un hibou ou un lézard ou ce que tu veux, ça pourrait... je sais pas... juste... » il haussa les épaules, sans réellement savoir où il voulait en venir. Mais ça ne le dérangeait pas l'idée d'acheter une bête.

Elle se souvient d’une fois qu’elle était toute petite et que sa mère l’avait trainer à la bibliothèque, pour éviter une crise de son père. Elle savait à peine lire, et les livres dans la section pour enfant étaient défraichies et un peu niaient. Mais elle se souvient d’en avoir choisi un spécialement pour les images. Un truc stupide avec des animaux du zoo qui expliquaient aux enfants comment se faire des amis un truc du genre. Quelque chose du genre ‘la girafe et le singe c’était disputer pour une banane, le singe a dit quelques choses de méchantes à la girafe, ils ne se parlent plus, le singe va s’excuser et tous les deux sont de nouveaux amis pour la vie.’. Elle avait pris ce livre avec elle et comme sa mère ne l’avait jamais ramené à la bibliothèque après ça, elle l’avait gardé longtemps. En grandissant par contre, elle s’était rendu compte que la vie était loin d’être aussi simple et les gens ne posaient jamais de geste aussi distinct et ressentaient rarement quelques choses d’aussi précises. Enfin peut-être qu’il le faisait, mais pas elle en tout cas. « Je sais qu'on est ami... mais je n'ai pas vraiment assuré ces derniers temps... » Elle hocha la tête, chassant l’idée. « I think it was for the best. » Voir Lloyd était déjà assez sensible aujourd’hui, quelques semaines plus tôt, ça aurait pu être dangereux même. « Merci » la brune haussa les épaules, mais n’ajouta rien. « J'ai pas vraiment le choix hum... » Elle essaya de sourire face à son clin d’œil, mais en fait. Cette conversation l’avait complètement abattue. Elle arrivait à peine à fonctionner maintenant et avait besoin d’un peu de temps pour se recharger. « On fait comme on peut, on n'est pas des super héros en collant jaune, que veux-tu... » L’Italienne releva la tête pour échanger un regard avec Lloyd avant d’éclater d’un rire honnête. Elle posa une main sur son ventre et eut une grimace. Ça lui faisait du bien de rire un peu, mais elle devrait se réhabituer. Le son sonnait encore trop étrange à son oreille. « J’ai toujours mes collants et j’attends toujours mon moment, tu sauras ! Je devrais peut-être demander l’aide de Minnie et Lys, à trois on y arrivera sans doute ! » Elle n’avait pas pensé à ‘cette fois là’ depuis un bon moment déjà. C’était tant mieux au fond, parce qu’elle préférait en garder un bon souvenir que de rattacher tout ça au reste. « Tu sais ce qu'on pourrait faire ? On pourrait aller acheter un hibou ou un lézard ou ce que tu veux, ça pourrait... je sais pas... juste... » La petite brune le dévisagea un peu avant de sourire. « Je te verrais bien avec une petite tortue en fait. »

« I think it was for the best. » Lloyd pouvait le concevoir, revoir Elia était toujours quelque chose de sensible, les souvenirs revenaient et ceux-ci étaient beaucoup trop... puissant en émotion. Il avait souffert, il avait senti son coeur se déchirer et il avait fait comme il avait pu pour se redresser, pour pouvoir continuer à "vivre", mais ce n'était pas facile tous les jours, il avait tout de même encore une chambre pour... enfin, il avait encore une chambre qui lui rappelait que là où son fils aurait dû grandir il n'y avait plus que poussière sur des objets neuf qui n'avaient même pas été utilisé un jour.

Mais l'un comme l'autre allaient devoir passer à autre chose, Lloyd plus vite qu'Elia, il allait retomber là-dedans, il allait devenir père et il allait devoir assurer, il ne pouvait plus être abattu. C'est pour ça qu'il devait un maximum rassembler des pensées positives et se souvenir des bonnes choses, comme les collant jaune... il eut un petit sourire en coin en pensant à ceux-ci. En reparler l'avait amusé, ça semblait si loin et si idiot, avaient-ils vraiment fait ça ? Ils étaient cons à l'époque... et pas parents d'un bébé fantôme... ils n'avaient à penser qu'à eux. « J’ai toujours mes collants et j’attends toujours mon moment, tu sauras ! Je devrais peut-être demander l’aide de Minnie et Lys, à trois on y arrivera sans doute ! » le jeune homme eut un petit sourire en coin. « Une souris, un nain de jardin et Lys, j'aurais presque peur là... » lâcha-t-il sur un ton rempli de provocation. L'écossais proposa ensuite à Elia d'aller acheter une bête, il n'avait pas de raisons particulière, il en avait juste envie. « Je te verrais bien avec une petite tortue en fait. » il fronça les sourcils avant de pousser Elia sur l'épaule. « Est-ce que tu insinues que je suis "slow" ? » demanda-t-il sur un ton légèrement boudeur. « Mais pourquoi pas ! Tu m'accompagnes ? » proposa-t-il simplement avant d'aller prendre ses clefs et les faire tourner entre ses doigts.