Dire que j’étais excité était un euphémisme. Mais pourquoi ? Parce que ce soir je sortais de nouveau avec Suile. Il y avait une exposition contemporaine en plein coeur de New-York, et j’avais exigé à Suile qu’on aille la voir ensemble. Notre premier rendez-vous, n’avait pas été totalement raté, non, juste la fin à été interrompu au mauvais moment. Comme si le courant avait été coupé au moment le plus intéressant. Mais c’était comme ça. Maintenant j’avais bien l’intention d’avoir ce second rendez-vous. Bien sûr, j’allais, cette fois-ci, arriver à mes fins. Alors j’avais mis toutes les chances de mon côté. J’avais vêtu une jolie petite robe noire toute simple,m’arrivant juste au-dessus de mes genoux, moulant parfaitement mon corps. J’avais préféré des escarpins en talons aiguilles, affinant ma silhouette. Mes cheveux, je les avais bouclé et attaché, laissant mes boucles retomber sur mes épaules. J’avais aussi enfilé un de ses cadeaux, un collier argenté auquel je tenais plus que tout. Concernant mon maquillage,j’avais juste posé une touche de rouge à lèvre, rouge passion, le reste j’étais resté assez naturelle.
Maintenant, je l’attendais,bon j’étais en avance pour une fois.,Et comme la grande impatiente que je suis,j’avais déjà envie qu’il soit là. J’avais envie de voir ses yeux briller comme la première fois où il m’a vu habillée ainsi. Parce que franchement, ça me faisait du bien. J’aimais voir ce que je provoquais chez lui. Il était juste 18h lorsque j’entendis sonner, Je bondis sur mes pieds et fais claquer mes talons avant d’ouvrir sur Suile. Et encore une fois j’étais bouche bée.Il était encore plus beau que la fois précédente. « Waw.... »

On ne peut pas dire que la soirée a été ennuyant ou autre, non elle était absolument parfaite à mes yeux, mais j’avais juste été privée de dessert, et comme tout le monde sait que je raffole de dessert, je n’ai pas forcément très bien pris la chose. Non pas contre Suile, mais plutôt contre celui qui avait eu le malheur de nous interrompre. Le pauvre il avait passé un sale quart d’heure, alors qu’il est passé au mauvais moment simplement, mais toujours est-il que la magie a été interrompue et que cela ne servait plus à rien. Ce n’avait pas été à ce rencard que j’avais connu mon premier baiser, mais j’avais bien l’intention de mettre toutes les chances mon côté pour que ça marche cette fois-ci. Et puis, il ne fallait pas trop se leurrer, Suile ayant été au moins aussi frustré que moi, voire même plus, ce n’était pas difficile de deviner ce que l’on attendais réellement de ce rencard. En tout cas, moi j’était totalement prête à voir évoluer notre relation, j’y était même impatiente pour ne pas mentir. Surtout que Suile faisait preuve d’attention que je ne lui connaissais pas, mais ce qui le rendait encore plus attachant, et à chaque fois j’avais l’impression de tomber de plus en plus amoureuse. J’avais l’impression, de trouver le summum, mais le jour suivant, c’était encore plus. Une chose est sûre, c’est que si je n’étais pas certaine de mes sentiments avant le premier rendez-vous, peur qu’ils ne s’effacent, je n’avais, maintenant, plus aucun doute. Ouvrant la porte, je le découvre derrière, sublime, pour ne pas changer. Ne pouvant m’empêcher de lâcher une exclamation d’émerveillement, je rougis néanmoins légèrement à son inspection oculaire. Je souris doucement alors qu’il ancre son regard dans le mien. Je devais me retenir de ne pas lui sauter dessus, là maintenant, il était tout juste... Parfait... Et encore le mot est faible pour le qualifier. Mais il était d’une beauté merveilleuse. Je lâche un rire léger, tout en secouant la tête légèrement. « Je te retourne le compliment... Tu es... Parfait. » Déposant mes lèvres sur sa joue, je lui laisse une trace infime de rouge à lèvres. Passant mes doigts pour l’essuyer, je souris. « Je mets ma veste et je suis prête, on pourra y aller. » Aussitôt dit, aussitôt fait, attrapant ma veste accroché à la patère, je l’enfile avant d’attraper ensuite mon sac et de fermer l’appartement. « En route. »

dire que je savais où l’on allait concernant notre relation, était complètement erroné. Mais j’avais décidé de me laisser faire, de simplement, me laisser faire. Devoir où tout cela allait nous conduire. Parce que j’étais sûre d’une chose : si la vie avait décidé de nous réunir, elle le ferait, qu’on le veuille ou non. On avait déjà bien avancer, et si c’était amener à échouer, ce qui restait quand même probable, c’était faible, mais il ne faut pas le négliger, on ne serait pas amené à s’éloigner. Car si l’on avait
réellement dû s’éloigner, cela aurait été fait bien avant, j’en étais persuadée. La vie nous avait lié pour le restant des jours. L’évolution de notre amitié en amour, ne me paraissait plus si étrange qu’au début, parce que c’est le seul homme à qui je peux me confier sans aucune retenue, que c’est le seul qui me connaît aussi.. Parfaitement. Il savait anticiper chacune de mes réactions. Alors, comme me l’avait dit ma tante la dernière fois que je l’ai eu au téléphone, nous formerions un couple du tonnerre. Elle en était tellement certaine, que je commençais même à y croire aussi, et pourquoi ne pas espérer, l’espoir fait vivre non ? « Si, et j’ai raison. Alors chut. » J’affichais un sourire espiègle. J’aimais sincèrement le voir rire ainsi, aussi naturellement. C’était bien trop rare à mes yeux et c’était donc précieux. Mais, j’avais bien reconnu son petit air gêné, il avait toujours autant de mal à accepter les compliments, même lorsqu’il provenait de moi. Mais je n’étais peut-être pas objective, puisque simplement je n’arrivais pas à trouver plus beau que lui. Ce qui devait être normal, vu que j’avais des sentiments sincères pour lui. Mais de là à trouver les autres gars fade à ses côtés, je devais parfois exagérer, ne serait-ce qu’un peu. Et pourtant c’était la vérité, ma vérité et je ne la changerait pas. Déposant mes lèvres sur sa peau parfaitement rasée et douce, mon nez huma son parfum, envoûtant. Mais, remarquant la superbe marque rouge de mes lèvres, je l’essuya, même si je fus tenté pendant quelques secondes de la laisser... Histoire de montrer mon territoire.. Nous n’étions pas encore ensemble que j’étais déjà possessive. Bon, ce n’était pas de la première heure, j’avais toujours été possessive en terme d’amitié, je doute que cela soit différent en amour, voire même pire. Sortant de l’immeuble une fois apprêtée, je grimpe dans la voiture et m’attacha. « C’est à Brooklyn vers Park Slope. » C’était une petite galerie, que j’avais connu par le biais d’un ami, il paraît qu’elle en vaut le détour, mais je préférais me faire mon avis de mes propres yeux, et de celui de mon meilleur ami au passage.

Bon, moi qui était de nature peu confiante, surtout envers les choses que j’entreprenais, me voilà en train de me laisser porter parce que la vie m’amenait. J’avais décidé de me laisser faire, après tout l’on n’échappe pas à son destin. Alors même si je ne sais pas où il va m’amener, où il va amener Suile, j’ai confiance. J’avais beau être perdue, n’oublions pas que c’est la première fois que je m’intéresse réellement à un homme, qui plus est est mon meilleur ami, et que je n’avais aucun modèle sur lequel me baser alors que Suile en avait même plusieurs. Ce qui me mettait la pression, j’avais cette peur de ne pas être à la hauteur, de le décevoir. Et même si l’on ne se séparerait pas, on s’éloignerait quand même, ce qui risque de signer la fin de notre si belle amitié, pour une amitié un peu moins forte. Mais, je ferais tout pour que cela n’arrive pas. « Si je veux d’abord... », je ne pouvais m’empêcher d’en rire. Il était clair que c’était qu’une plaisanterie, je ne l’aurais pas tourné de cette façon autrement. Et puis, soyons sincère, je ne le lui demanderais jamais. Parce que j’aime trop entendre sa voix pour cela. Et l’entendre rire étant encore plus rare, je ne vais certainement pas me priver de cela. Mais j’aimais le taquiner. Montant dans sa voiture, je lui indiqua le chemin, je ne fis aucune remarque sur le fait qu’il me fait confiance ainsi qu’en mon sens pitoyable de l’orientation. Mais je ne m’en sortis pas trop mal, vu qu’on finit par arriver à destination sans même se perdre. On y arriva rapidement. Je descendis de la voiture, et attendis que Suile la verrouille pour attraper son bras. avançant vers la galerie, je savoure l’ambiance de Brooklyn. J’adorais ce quartier, il m’arrivait régulièrement de venir voire un verre dans ce quartier. Peut-être cela allait-il me porter chance. Peut-être que j’aurais enfin la chance de goûter à ses lèvres pour un vrai baiser. Cela fait beaucoup de prédictions, mais j’espérais sincèrement qu’elles se réalisent.

Dire que j’étais stressée était un euphémisme, c’était même pire que ça même si je cherchais à faire paraître tout le contraire. Il y avait tellement de choses en jeu en ce moment, que je ne pouvais pas rester sereine face à cela. Mais, j’avais perçu les tics nerveux de mon meilleur ami, et je ne voulais pas encore plus le stresser qu’il ne devait l’être. Mais, par contre, c’était toujours un réel plaisir que de sortir avec lui, et n’importe le lieu où l’objet de la sortie, le plus important était d’être en sa présence. On pouvait bien ne rien faire, que du moment que j’étais avec lui, tout me semblait si parfait. Ce n’était que notre deuxième rendez-vous de ‘futur couple’ comme je me plaisais à le dire à Serena ou à Gof’, que j’appréciais toutes les petites attentions qu’avait Suile à mon égard. Moi j’étais complètement paumée face à cela, je ne savais pas comment m’y prendre ni quand. J’avais une peur bleue de me gourer et que cela gâche tout entre nous. Mais suile était incroyable. Et je le pensais réellement, non pas parce que c’était mon meilleur ami, j’étais certaine que toutes les filles rêveraient de l’avoir comme petit-ami. Et cela, ça m’emplit de fierté, parce que c’est moi qui suis pendue à son bras actuellement, et que je ne suis pas du tout partageuse. Au contraire je suis plutôt du genre possessive, et cela même en amitié. Je ne suis pas non plus exclusive, mais je chérissais chacune de mes amitiés. Mais plus encore celle avec les jumeaux. Ils avaient vu mes tords et mes travers comme les meilleurs moments de la vie. J’avais tout partager avec eux, et on s’était fait le serment, adolescents, que ce sera pour toute la vie. Et c’était bien parti. Mais pour l’instant, je devais rester concentré sur la soirée,surtout que c’était étrange de voir à quelle rapidité suile avait accepté, lui qui n’était pas attiré par l’art en général. Mais j’étais heureux qu’il accepte. « J’en connais certain oui... » Je n’allais quand même pas lui dévoiler que je faisais partie des exposant car la propriétaire de la galerie était une amie. Et qu’elle m’avait proposé d’exposer quelques clichés pour voir comment cela était vécu par le public, voire si je ne me trompais pas. Pénétrant dans la galerie, je ne vis pas mon amie, mais j’avais hâte de montrer ma surprise, dont mon meilleur ami n’avait aucune connaissance pourtant. Le tirant vers le fond de la galerie, je souris en apercevant mes clichés, et plus particulièrement celui où Suile et moi étions dessus.

J’appréciais le fait que même si le sujet ne l’intéressait pas tellement que ça, il cherchait à en savoir plus, il était au moins aussi curieux que je pouvais l’être. On était pareil, je n’aimais pas rester dans l’ignorance d’un sujet de conversation que j’entretenais avec mon meilleur ami. Bon, vu que j’étais au moins tout aussi passionnée que lui pour la lecture, je n’avais pas trop de mal à m’intéresser, surtout que l’on avait à peu près les mêmes goûts, car c’est avec lui que j’ai découvert cette passion dévorante pour les bouquins. Même si parfois je devais un peu me forcer car c’était un auteur que j’appréciais que moyennement, mais au moins l’on arrivait à débattre calmement dessus. tout cela pour dire que nos conversations étaient loin d’être platonique ou même ennuyantes. C’était tout le contraire. Mais, une fois devant la galerie, j’espérais sincèrement que cela lui plaise et qu’il ne s’y ennuierait pas. Bon, je doute que ma surprise le déçoive un tant soit peu, j’espère juste que le cliché que j’ai choisi et qui nous représente lui plaira autant que j’y tiens. J’avais l’intention de le lui montrer en dernier après avoir fait le tour des oeuvres. Je le fais pénétrais dans la galerie au moment où Suile me demande si je connais ceux qui exposent, je ne pouvais pas lui dire que j’étais moi-même dedans au risque de gâcher ma surprise. Je lui donne donc une réponse bateau, qui ne lui avançait à rien. Mais me faufilant entre les gens, et voyant le monde qui y est je décide alors d’inverser les choses. Tant pis, je vais déjà aller vers le fond de la galerie, là où j’aperçois moins de monde et là où sont mes clichés.J’avais simplement oublié que c’était le vernissage d’un des exposants, ce qui fait que tout le monde est agglutiné au même endroit, empêchant ainsi de circuler librement, ce que je détestais. L’emmenant alors en direction de mes clichés. Une fois devant, j’attends ses réactions, impatiemment d’ailleurs. J’étais plutôt heureuse, il semblait s’attarder plus particulièrement sur mon cliché fétiche. Je restais à ses côtés attendant qu’il me dise ce qu’il en pense. Je souris doucement, replongeant dans mes pensées quand il me demanda quand est-ce qu’elle avait été prise. « C’est gof qui l’a prise, c’était quand je suis arrivée à New-York. Notre première soirée... » Je souris avant de rougir légèrement à la suite de ses paroles.  « Et d’un point de vu intérieur ? » J’ancre mes yeux dans les siens, curieuse. J’avais mon coeur qui faisait des bonds furieux dans ma poitrine. « Cette photo compte beaucoup pour moi... »

J’étais vraiment heureuse qu’il fasse de tels efforts pour moi, je sais bien que peu de monde ne le ferait. Je m’estimais tellement chanceuse d’avoir suile dans mon entourage, et encore plus que de voir la tournure que prenait notre relation. J’espérais simplement que j’étais la seule pour qui il prenait autant d’attentions. en tout cas, c’est ce qui me semblait, au vu de ce qu’il me racontait de ses précédentes aventures. Mais toujours est-il qu’il souhaitait s’investir dans ce que j’aimais faire ou voir. Alors que je ne lui obligeais en rien à participer à tout cela. Mais le fait que cela lui fasse plaisir, gonfler mon coeur de joie. Il avait accepté assez facilement ce soir devenir, je n’avais même pas eu besoin de dévoiler ne serait-ce qu’un minuscule indice concernant ma surprise. Tant mieux, mais étant une impatiente née, je n’ai pas pu attendre de faire le tour de la galerie pour qu’on tombe ‘par hasard’ sur mes photos, non, je l’avais tiré directement là-bas. J’étais trop pressée de voir sa réaction, qui ne se fit pas attendre. Au contraire, elle alla même au-delà de toutes mes espérances. Je ne l’avais pas affichée dans le but de savoir ouvertement ce qu’il pensait de nous deux, je l’avais simplement affichée car elle avait une valeur symbolique à mes yeux. Le sourire que l’on affichait sur cette photos n’était ni préparé, ni même fait pour la photo, elle avait été prise sur le fait, et elle était encore plus belle. Il y avait quelque chose d’autre que la beauté physique qui s’en dégageait. Je rougis de nouveau sous ses paroles... « T’es sûr ? » Comme toujours, je tournais à l’humour quand je me sentais gênée... Je n’avais jamais été très à l’aise avec les compliments, mais je sais que je vais devoir apprendre à le faire. Mais je ne lâche pas ses yeux, je m’y perd même. Resserrant ma main autour de son bras,je pose ma tête sur son épaule. « Il a su capter le moment parfait... Mais au-delà de ça, elle est vraiment plus importante pour moi que la simple beauté de ce cliché, et du parfait timing de gof’ ». En effet, c’était en voyant ce cliché que j’ai compris beaucoup de chose concernant mon meilleur ami.

J’étais heureuse, vraiment heureuse d’être simplement en sa compagnie. Même si j’avais fait une pierre deux coups, la priorité était que suile soit avec moi. Si vraiment il n’avait pas voulu aller à la galerie, j’aurais été autre part, du moment que j’étais à son bras, comme ce soir. C’était vraiment parfait. Je n’aurais pas pu rêver mieux. De plus en plus, j’avais besoin de passer du temps en exclusivité avec lui, seul. Je devenais un peu plus possessive avec lui, essayant de cacher l’exaspération quand je remarquais que d’autres femmes laissaient un peu trop leur regard sur lui. J’avais sans cesse cette impression qu’il allait trouver mieux que moi. Pourtant il faisait tout pour me prouver le contraire. Mais, depuis les derniers évènements, j’avais l’impression que j’avais brisé quelque chose de minime entre nous. Je sais que je suis certainement la seule à le voir ainsi,mais je ne peux pas m’empêcher de m’en vouloir de tout ce que je nous ai fait vivre le mois dernier. Même si certainement sans cela, nous n’en serions pas là actuellement. Mais, je devais bien avouer, que j’étais fière de voir que Suile semblait s’ouvrir encore plus avec moi, même qu’il me draguerait presque à certains moments. C’était un vrai rêve que je vivais en ce moment, et ce n’était que le début, je ne doutais pas que ce soit encore plus beau les temps passant. La seule chose dont j’étais vraiment certaine c’est que je l’aimerais toujours. Rien qu’à voir le cliché qui nous représentait, c’était une évidence. Je souris à sa phrase avant d’hocher la tête « Si, bien sûr que je te crois... Ca fait juste.. Etrange de te l’entendre dire... » Caressant son bras, je reporte mon attention sur le cliché, avant d’appuyer ma tête contre son épaule. « Il représente toute notre amitié, et beaucoup plus que ça... Je.. J’étais déjà amoureuse de toi en ce moment, et.. j’ai l’impression que gof’ a su immortaliser cela... Et je te trouve magnifique sur cette photographie... »

Tout avait changé, sauf notre naturel. Si à un moment donné j’avais commencé à anticiper les moindres gestes que je pouvais faire envers Suile, j’avais rapidement arrêté. Parce que ça ne mènerait nulle part. J’avais laissé les gestes les plus naturels reprendre le dessus. Bien sûr, l’éloignement avait été flagrant le mois dernier, mais on s’était considérablement rapproché, différemment. Mais au fond, on était toujours les mêmes, j’avais toujours cette peur de l’abandon, et elle y resterait à vie, même si Suile et gof avait contribué à ce que je fasse moins d’angoisse par rapport à cela. Je soupire doucement en voyant une femme particulièrement insisté sur Suile. N’y résistant pas, je passe mon bras autour de sa taille. Si je pouvais, je la liquéfierais sur place pour oser poser un regard sur l’homme que j’aime. Parce que oui, cette affirmation est juste et jamais elle ne changera. Mais que suile l’affirme c’était quand même tout autre chose. Il était quand même plus introverti, et parler de ses sentiments était quelque chose d’assez rare, même avec moi, avec qui il est pourtant plus ouvert qu’avec n’importe qui. Mais, ça me touchait énormément qu’il le dise. Retirant mon bras, remarquant que l’autre s’était éloigné, comprenant certainement que c’était chasse gardée. Mais je gardais contact avec lui, impossible de m’éloigner plus que cela dans cette galerie. « Je ne saurais pas dire quand cela a commencé, Mais je suis certaine qu’au fond, tu as été le seul dont j’ai été vraiment amoureuse... Je commençais à me questionner sérieusement à ce que je ressentais pour toi. ». Maintenant que j’avais posé des mots sur mes sentiments, ce qui remontait déjà à quelques mois, j’avais compris que mon attirance datée d’encore plus loin, que je ne saurais jamais vraiment quand j’ai commencé à le voir comme un peu plus que meilleur ami. « Parce que tu es magnifique, tout le temps. Et je le pense sincèrement. Ce n’est peut-être pas objectif, mais je m’en fou, parce que c’est ma vérité. Et je préfère être la seule à te trouver beau, au moins moins de filles te tourneront autour... » 

Non mais pour qui se prenait-elle pour mater Suile de cette manière ? Ce n’est pas un morceau de viande et de toute façon c’est chasse gardée ! Hors de question qu’elle ne l’aborde et le seul moyen de lui faire comprendre, eh bien c’est d’être parfaitement clair. J’enroula donc mon bras autour de sa taille, me rapprochant davantage de son corps, sensation loin d’être désagréable. Le relâchant alors que je vis cette ‘vipère’ s’éloigner, je claque ma langue d’un air désapprobateur alors qu’elle ne semble aucunement intéressée par la galerie mais seulement par Suile, je repose mon regard sur Suile. « Tu es à moi pour ce soir, enfin pas que ce soir » Façon très claire de faire comprendre que je suis jalouse et que je ne partage pas. Et pour bien faire comprendre la chose, je lance un regard noire vers la jeune femme. Bon, ce n’était pas nouveau que je sois aussi possessive avec suile, je l’étais depuis des années, Gof inclut dans le lot. Ca ne veut pas dire que je leur interdisais d’avoir des amis, loin delà, mais on n’avait pas intérêt à leur faire une crasse, qu’on se le *dise. Mais, alors qu’il me demandait depuis quand j’avais des sentiments pour lui, je lui dis la vérité, de toute façon il le saurait bien un jour ou l’autre que cela faisait des années que j’avais compris la teneur de ce que j’éprouvais pour lui... « certainement, mais je ne le vois pas comme ça... » Parce que tout reste flou aux abords, mais cela ne m’avait pas paru si long qu’il semble le penser. Je n’étais certainement pas objective quand je disais que je le trouvais magnifique dans n’importe quelle circonstance, mais à vrai dire je m’en foutais complètement d’être objective ou non, la seule chose qui comptait c’est que je le trouvais magnifique, point. Et je sais que beaucoup d’autres femmes devait le trouver tout aussi magnifique que moi. Je fis une moue assez dubitative à sa réponse. « Ah beh tu t’en fiches si je te trouve attirant ou pas ?! uh. Sympa ! » J’avais néanmoins un sourire en coin, approuvant que cela ne m’avait aucunement vexé ou quoique ce soit d’autre. Il en fallait bien plus venant de lui.

La jalousie peut vraiment nous faire faire n’importe quoi. Tout comme avoir un comportement parfaitement incompréhensible aux yeux de l’autre, et là plus particulièrement aux yeux de suile. Jalouse ? Je crois que je le suis depuis que j’ai posé mes yeux sur les jumeaux. Ca a ses avantages comme ses inconvénients. Mais, au cours des années, j’ai fini par mettre de l’eau dans mon vin, et je contrôlais parfaitement cela, personne ne le remarquait et c’était ce qui m’importais le plus. Laissant échapper un rire, assez étonnée qu’il ne l’ai jamais remarqué, mais c’était tellement naturel aussi ... « C’est pas nouveau... » Pourtant il y avait des signes qui ne trompaient pas. Le fait que j’ai toujours eu du mal à accepter ses petites amies, ou encore le fait que je sentais que quelqu’un ne me plaisait pas parce qu’il semblait se jouer de suile. C’était dans ces moments-là que j’avais du mal à contenir ma jalousie. Oh, elle ne me détruisait pas la vie, au contraire, je sentais beaucoup de choses, elle était comme un indicateur lorsque l’on se jouait de Suile. Et de Gof aussi, car cela s’appliquait à lui, à un autre degré. « J’espère bien... » Parce que de toute façon, je ne pouvais pas faire disparaître ce trait de caractère, et je n’avais pas envie de changer non plus. Tout comme le fait que j’avais accepter, à un moment donné que mes sentiments ne soient pas réciproques. Cela avait été assez douloureux, mais j’étais conforté dans le fait que notre amitié valait beaucoup plus à ses yeux que des histoires de passage, que je passais toujours en priorité. Cela avait été un bien pour un mal. Et puis le passé c’est le passé, on ne peut pas revenir dessus, et je ne suis pas sûre de changer quelque chose si jamais on m’en donnait la responsabilité. J’avais toujours essayé, et plutôt réussi, à profiter de ce que la vie me donnait. Me retrouvant dans ses bras, j’affiche un énorme sourire, là c’est sûr qu’aucune autre femme osera l’approcher. Et puis surtout mon coeur se gonfle sous ses paroles, je le savais que j’étais importante pour lui, mais cela faisait toujours du bien de l’entendre. Enroulant de nouveau mon bras autour de lui, je pose ma main sur sa hanche. Remarquant qu’il regarde l’heure, je ne peux pas m’empêcher de rajouter : « Pressé ? ». Le tirant doucement, je regarde quelques tableaux affichés tout en me dirigeant vers la sortie, j’avais envie de passer du temps exclusivement avec lui, et personnes autour.

Bon je me savais jalouse, j’espérais juste que ça allait s’en tenir à des regards noirs, et que je n’allais pas pourrir le quotidien de Suile, mais il n’y a aucune raison pour que cela dérape à ce point. Cela faisait des années que je contrôlais ma jalousie envers les frères, ce n’est pas parce que notre relation change que ça va changer, surtout qu’il ne semble pas s’en plaindre... Donc pour le moment tout va bien. « Et c’est tout ce qui fait ton charme... » Je souris tout autant, j’avais envie de faire avancer les choses, et en même temps j’énonçais une simple vérité. Je n’étais pas tombée amoureuse de mon meilleur ami juste pour le physique, au contraire, ça venait au second plan. Mais pour tout ce que représentait Suile à mes yeux. tout ce que les autres pouvaient percevoir comme énervant de sa part, j’en percevais des qualités. Et ce côté assez ignorant de l’humain, le rendait attendrissant, et c’était quelque chose que j’avais accepté sans même essayer de le changer. Parce que cela faisait partie du caractère de mon meilleur ami, et même si à un moment donné j’aurais voulu qu’il soit un peu plus compréhensif, j’avais vite stoppé l’idée. Il pouvait m’exaspérer au plus haut point parfois, c’est ce qui fait que j’étais encore plus attachée à lui, parce qu’il n’y avait que lui qui sait comment m’exaspérer. Il n’y a que lui pour me faire sortir des sentiers battus. Tout comme je sais que la réciproque se vérifie. Je peux me permettre beaucoup plus de choses que n’importe qui. J’étais généralement une des seules à pouvoir le bousculer sur certains points. Je laisse échapper un frisson alors qu’il amorce un geste pour me rapprocher de lui. Je ne peux m’empêcher de sourire, c’était très rare qu’il amorce de lui-même un geste tendre envers moi, non pas que je n’aime pas cela, bien au contraire, mais ce n’était pas dans ses habitudes. Mais je ne vais pas m’en plaindre. « J’ai cru que tu voulais déjà rentré... Mais on peut sortir si tu veux.... » J’avoue que, depuis que les gens se sont dispersés, il y a plus de monde, et on commence à ne plus s’entendre. Sachant que, de toute manière je n’allais pas en profiter, je préférais consacrer le reste de ma soirée à mon meilleur ami. « Je comptais surtout pouvoir profiter de toi tranquillement, et puis, tu as vu la plus belle oeuvre... ». Je me mords la lèvre inférieur, laissant mes joues s’empourprer légèrement.

Dire que mon meilleur ami était complètement aveugle, c’était faux, il faut plutôt dire qu’il ne voit que ce qu’il ne veut voir. Et le fait qu’il ne voit que maintenant ma jalousie est certainement dû au fait que notre relation est en train d’évoluer, de changer. Ca ne me choqua même pas, parce que c’était Suile. Et qu’il ne changerait jamais. « Tu sais très bien que je n’arrive pas à te trouver agaçant.. À vrai dire je trouve cela... un peu attachant... » Je souris, de toute façon, cela ne changerait jamais, mais je trouverais toujours que Suile était presque parfait, quoiqu’il fasse. Je n’étais certainement pas objective, et jamais je ne voudrais l’être. Et puis de toute façon, je savais que si jamais suile ou moins changions quelque chose à nos caractères, quelque chose se casserait et inlassablement nous ne serions plus les mêmes. Alors même si, à chaque fois, je devrais lui mettre l’évidence en face des yeux, je le ferais. À deux, chacun comblait les défauts de l’autre. Dire que l’on approchait de la perfection quand on était seul, relevait quand même de l’euphémisme parce que la perfection n’existait pas. Mais l’on se rendait meilleur, c’était indéniablement vrai. Voyant qu’il commence à se sentit mal à l’aise dans le lieu aussi bondé de gens, je ne me fais pas prier pour le sortir de là. De toute façon on commençait à ne plus s’entendre, et je n’avais pas envie de crier pour qu’il m’entende et que par la même occasion les autres entendent notre conversation, non parce que cela serait gênant. Nous finissons par nous retrouver dehors, en même temps que je fais ma remarque. J’avais délibérément choisi ces mots, en tout état de cause. Je sais très bien comment il pourrait l’interpréter, et c’est d’ailleurs ce que je cherchais. Enfin dans le sens où, je voulais passer du temps qu’avec lui, et que e comptais bien en profiter. Surtout pour rattraper le dernier rendez-vous, où je me rappelais la façon dont suile me dévorait du regard, le moment où on avait failli s’embrasser et qu’un inconnu nous avait abordé... Et parce que j’étais frustrée de notre dernier rendez-vous et surtout du baiser manqué. Et dire que ces lèvres me narguaient, ce n’était pas faux. J’avais l’impression qu’elles m’appelaient, qu’il fallait que je pose les miennes, mais je n’amorçait aucun geste, pas depuis ce fameux baiser volé à la sortie du bar. Je n’avais rien écouté de ce qu’il disait, complètement captivée par ses lèvres, mais il semblait attendre un réponse vu qu’il me fixait ardemment « Hum... euh oui... » Je ne sais strictement pas à quoi je disais oui, mais je lui faisais confiance. Mais alors qu’on se mit en route, un garçon semblait pester contre cet accessoire qui lui servait de balai parce qu’il ne voulait pas voler.... Je ne peux m’empêcher de pouffer, resserrant mes doigts autour de ceux de Suile pour l’attirer un peu plus loin.