Entre deux coups de téléphone, Cléa se consacrait à la préparation de son gâteau. Même pendant qu'elle était au téléphone en fait. Tout à l'heure, elle s'était occupée de battre les œufs tout en prédisant à une femme en pleure la fin certaine de son couple. Enfin, elle n'avait pas dis ça exactement comme ça mais c'est ce qu'elle avait tenté de faire comprendre à l'autre plus ou moins subtilement. Et personne ne pouvait dire que c'était méchant de sa part de faire ça parce qu'elle lui avait dit ça uniquement parce que dans ce que lui avait dit la femme, il était évident que ça allait arriver. Elle se voilait juste la face si elle ne voulait pas l'admettre aussi. Soit, Cléa avait quand même réussi à finir ce gâteau et il était maintenant dans le four. Elle devait juste penser à aller y regarder une fois de temps en temps. Et c'était loin d'être gagné. C'était le plus gros de problème de l'américaine. Elle savait cuisiner là n'était pas le soucis mais elle ne prenait jamais le temps de le faire. Et quand elle prenait le temps, elle faisait pleins de choses en même temps si bien qu'une fois sur deux, elle finissait inévitablement par faire cramé son plat. Aujourd'hui ne fit pas exception. En sentant l'odeur de brûlé alors qu'elle était en train de faire du tri dans les vêtements de son fils, la jeune femme laissa échapper un juron avant de se diriger immédiatement vers la cuisine. Elle sortit aussitôt le gâteau du four mais le mal était déjà fait. C'était bien sa chance tiens. Surtout vu pourquoi elle avait fait son gâteau, elle comptait l'amener à Joa en présent de paix et bon là... Tant pis, ça passerait moins bien mais elle n'avait pas le temps d'en refaire un maintenant.

Moins d'une heure plus tard, l'américaine se trouvait devant la porte de son ami, son gâteau dans un sac (c'était l'intention qui comptait après tout). Elle sonna à la porte et attendit qu'il ne vienne lui ouvrir. Elle avait l'impression de ne pas avoir vu Joa depuis longtemps. Elle l'avait vu en vérité depuis 'l'accident'. Ils s'étaient juste croisés mais elle n'avait pas eu envie de le voir plus que ça. Elle lui en avait beaucoup voulu. Elle avait eu l'impression qu'elle ne pouvait pas compter sur lui et elle avait détesté ça. Mais elle se rendait compte de ses torts maintenant. Elle était celle à blâmer et Joa avait simplement voulu faire ce qui était juste. Lorsqu'il lui ouvrit la porte, la jeune femme commença aussitôt par lui tendre la gâteau. « C'est une offre de paix. » l'informa-t-elle alors. « Bon, il est sûrement très légèrement bronzé mais bon... » C'était un euphémisme en fait. La jeune femme baissa ensuite les yeux avant de se décider à dire ce pourquoi elle était venue là. « Je suis désolée. Je n'aurais vraiment pas dut être comme ça avec toi. »