∞ Tyler & Erine

« find light in the beautiful sea,
i choose to be happy »

Grâce à Eden, je commençais à trouver mes marques au sein de New York, même si je trouvais encore le moyen de me perdre assez facilement. Après tout, ça serait une question d’habitude comme mon cher et tendre cousin pouvait me dire, et c’était à force de me balader dans cette ville que je me ferais aux joies du métro, des plans qui se feraient tout seul dans ma tête. En attendant, j’étais encore obligée de partir plus de temps en avance que prévu pour me rendre au travail que j’avais trouvé à la chocolaterie. Ce travail était une occasion en or de me séparer de la dépendance à Damian. Dès le mois prochain, il ne serait plus obligé de me verser la somme d’argent, comme une espèce de condoléance à l’échec de nos fiançailles. Je ne lui en tenais pas rigueur, après tout dans l’échec de ce genre de situation, il fallait être deux, j’étais autant responsable que lui, même si Damian refusait de l’avouer. Le travail à la chocolaterie, moi qui n’avais jamais travaillé en tant que vendeuse, sauf à l’occasion pour la galerie de mes parents, je me retrouvais en train d’apprendre quand même le métier. Mon patron, Elija, avait su voir que j’étais grandement motivée, et l’envie de mon indépendance était de plus en plus pressante.
Quelques jours auparavant, j’avais fait la connaissance de Tyler. Enfin, même si j’étais plutôt contente de rencontrer de nouvelle tête, j’aurais préféré que ça ne soit pas parce qu’on devait me sauver d’une agression. Un jeune homme, du moins je supposais, avait tenté de me prendre mon sac à main alors que je m’en allais pour prendre mon café habituel. De quoi faire détester New York, mais un sauveur répondant au nom de Tyler, me démontrait que l’entraide existait également dans cette ville. Depuis, cet homme m’avait un peu pris sous son aile, et me proposait quelques cours de défenses que j’acceptais sans souci, après tout, ça aurait pu mettre utile une fois, pourquoi pas deux ? Voilà, comment je m’étais rapprochée de cette personne, devenu un ami assez rapidement. En même temps, un beau sourire, une mine qui inspirait la confiance, et j’étais capable de faire confiance à un individu, alors pour Tyler, s’était une évidence de lui faire confiance.
A l’heure d’aujourd’hui, je remballais mes affaires pour la deuxième fois en trois mois de temps. Je déménageais encore, mais cette fois-ci je n’allais plus à l’hôtel. Tyler avait recherché une colocataire, ou du moins, c’était ce qu’il me semblait avoir compris, quand il m’avait proposé d’occuper une chambre qui restait libre chez lui. Même si ce n’était pas rien, ça me permettait toujours de quitter cette chambre d’hôtel que Damian payait. Avoir ce logement, s’était la coupure définitive avec lui, et je ne pouvais pas refuser une telle offre. Je ne possédais pas grand-chose, juste de vêtements, de chaussures, d’accessoires purement féminin, et de mon salaire. Tout tenait dans deux petites valises que je trainais dans un taxi jusqu’à l’adresse de là où j’allais vivre, le nord de Brooklyn. Le quartier ne semblait pas désagréable pour deux sous, et ça permettait tout de même d’être un peu en retrait de New York lui-même où la foule grouillait comme pas possible.
Le taxi était arrivé, et la porte d’entrée était ouverte pour accéder à l’étage. Appartement quatorze. Je scrutais tous les numéros pour ne pas me tromper, bien que je sois déjà venue une fois pour voir tout de même l’endroit qu’on me proposait pour vivre. Mes deux valises me suivant avec grande difficulté quand même. Les joies d’être une femme, ou pas. Je frappais à la porte, à moitié essoufflée. Non pas par l’effort des escaliers, car je n’avais quasiment rien monté en escalier, mais à force de trainer les valises. Tyler ouvrait la porte rapidement. « Salut ! » déclarais-je avec le sourire, et le souffle qui revenait doucement. Même si j’allais être chez moi, j’attendais tout de même l’invitation à entrer. Je me trouvais étrangement sereine, comme si j’allais être en sécurité, avec un avenir enfin positif dans ma vie. Mais dans le fond, une boule au ventre tout de même. Après tout, il y avait un an de ça, tout me prédestinait à une vie rêvée. Là, j’étais juste à la recherche de mon indépendance. « Tu ne regrettes toujours pas de m’avoir choisi comme colocataire ? Je te préviens, je ne suis pas forcément très bonne en cuisine. » Une petite blague sortie comme ça pour me détendre moi-même, ce qui avait le don de marcher tout de même. Je souriais, à la hâte de découvrir mon nouveau domaine.