It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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it seems we have to stay together. ft tyler. ♥

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MessageSujet: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyMer 18 Avr - 22:33

it seems we have to stay together.
it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ 2qjhmro
tenue.

Il y avait beaucoup de monde à cette heure-là et Alexeï ne comprenait pas vraiment pourquoi. Il avait fait l'effort de se lever un samedi matin à dix heures et autant le dire : il n'y avait rien de plus inhabituel pour lui. Se coucher à pas d'heure, dormir cinq heures à tout casser même en se couchant à six heures du matin, ça c'était son quotidien. S'il était fatigué ? Souvent, oui. Mais c'était un rythme qui lui collait à la peau depuis des années. A vrai dire, il avait trouvé un remède à cet inconscient qui l'empêchait sans cesse de sombrer dans la noirceur des cauchemars, mais il n'était pas à New York. Ce médicament était resté à Séoul, laissant le coréen à son tourment et lui assurant alors des nuits encore trop longues à son goût. Pas de chance, en effet. Il n'y avait que dans ses bras qu'il appréciait la venue de Morphée et que son esprit calmait ses troubles. Mais voilà, depuis qu'il était arrivé aux États-Unis, il n'avait plus ce plaisir, alors il reprenait les habitudes des jours de solitude, et puis il faisait avec. Quatre longues années avec une vie à demi écorchée, à demi essoufflée, à demi inerte. C'était un cœur meurtri, mais bon. Pour ce qu'on en avait à faire. Il pompait son sang, c'était déjà ça.

Attablé contre la baie vitrée d'un café, il regardait les gens passer, faire demi-tour, courir, se casser la gueule, même. On lui avait dit que c'était bon pour le corps de profiter d'un samedi matin en ville. Ouais, c'est ça. Alexeï était parfaitement réveillé, ce n'était pas le problème, mais qu'est-ce qu'il s'emmerdait. C'était comme si les magasins avaient des fringues pourries, comme si les oiseaux chantaient faux, comme si le soleil était glacial alors qu'il nous éclatait déjà bien les yeux. Roh, qu'il était ronchon, ce petit bridé. Reposant ses yeux sur son cappuccino, il soupira. Quand il ne pensait à rien, il pensait quand même à lui. Et fuck, ce que c'était chiant. Cela faisait déjà dix mois, dix putains de mois qu'il n'avait pas vu Tyler, et c'était approximativement ce que ressentait un drogué sans sa cocaïne. Il porta sa tasse à ses lèvres, goûta une fois de plus à ce café qu'il n'aimait pas du tout avant, et pourtant... Les gens changent. Est-ce qu'il avait changé, lui aussi ? Ses mains vinrent cacher son beau visage pour qu'il puisse revenir à ce temps où tout était proche du "normal". Pendant au moins dix minutes, il se remémora tous les souvenirs qui lui venaient à l'esprit, et ils étaient loin de manquer. Puis finalement il releva les yeux, finit d'une traite son cappuccino presque froid et scruta le joli café.

Et il le vit.

Était-il en train d'halluciner ? Fallait-il qu'il consulte ? A en croire son cerveau, il était là, trois tables plus loin, le regard aussi vague que celui qu'il arborait lui-même deux secondes plus tôt. C'était son visage, ses grands yeux, ses cheveux, son allure, sa classe. C'était Tyler. Alexeï n'en croyait pas ses yeux. Lui, à New York ? Sans ne rien lui avoir dit ? Pourquoi était-il ici sans lui en avoir parlé ? Après dix mois, il ne rêvait que de le revoir, mais lui, il ne disait rien ? Pour boire son thé tranquillement sur la cinquième avenue, c'était bien qu'il n'était pas perdu, si ? Quelqu'un qui vient d'arriver à autre chose à faire que de s'installer à la table d'un café. Mais bordel, Alexeï ne comprenait vraiment rien. Laissant en vitesse un billet sur la table, il fit signe au serveur et se leva doucement, en direction de son meilleur ami. Très vite, il put voir son visage au complet et ce fut comme un ascenseur des émotions. Joie, déception, amour, tristesse, incompréhension, pour qu'enfin tout se mélange. Pourquoi restait-il là, sans rien faire ? Pourquoi n'avait-il donc pas cherché à le voir après tous ces mois passés loin l'un de l'autre ? La distance faisait, semblait-il, bien des catastrophes. Tyler n'avait pas l'air de le remarquer, comme s'il était invisible en son monde, désormais. Incapable de parler, trop surpris de le voir dans cette ville, il retira cette jolie bague qu'il lui avait offerte à son départ et la jeta d'un geste sûr sur la table. "To that person who has enlightened my life" pouvait-on alors lire sur le petit bijou en platine, gravé pour l'éternité.


Dernière édition par Alexeï Kwon le Sam 28 Avr - 0:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyVen 20 Avr - 15:45


« Epuisé » serait le terme adéquat pour illustrer l’état dans lequel se trouvait Tyler à ce moment-là. Depuis son arrivée à New York, il y avait un mois de ça, il courait dans tous les sens. A s’occuper de ses papiers, de son inscription à la faculté, d’aménager son appartement … Le pauvre garçon n’avait pas réellement eu la possibilité de se reposer et tous ces facteurs additionnés l’un à l’autre, il commençait à arriver à saturation. Ce matin-là, à huit heures déjà, il s’était retrouvé en ville pour faire quelques achats incontournables : entre programmer la livraison d’un lit qu’il n’avait pas – merci canapé – et acheter des bidules pour décorer un peu tout ce blanc agaçant, autant dire que Tyler avait fait preuve d’une grande rapidité, mue par la réelle envie d’en finir avec tout ce bazar. Passer ses journées à faire du shopping n’était effectivement pas sa motivation première, toujours est-il que sa « motivation première » était encore à trouver … Mm. Ca ne servait à rien de jouer les hypocrites, autant être honnête avec soi-même : Tyler savait pertinemment ce qui l’avait poussé à venir aux Etats-Unis, et ce n’était certainement pas l’idée d’une grande carrière à l’échelle internationale, loin de là. Lui n’avait pas de si grands idéaux. Lui ne voulait qu’une seule chose et bien entendu, aussi retors pouvait-il être, cette chose-là ne viendrait pas à lui s’il ne faisait rien pour l’atteindre.
« Il n’y a qu’un remède à l’amour : aimer davantage. »

Oh, Tyler courait tout le temps à droite à gauche, bien sûr. Néanmoins, la question était : pourquoi ? L’aménagement de son appartement ou la découverte de New York semblaient être des motifs bien fades. A vrai dire, Tyler donnait plus l’air d’un mec qui cherchait à contourner le cœur d’un problème plutôt que celui qui aurait aimé le prendre à bras le corps. A se donner un surplus de tâches à exécuter, il se bouchait volontairement les yeux, les oreilles … et le cœur. Oui, le cœur. Cet imbécile qui pulsait au creux de sa poitrine et qui lui faisait faire n’importe quoi. Tyler se trouvait d’un ridicule affligeant. Lui, qui débordait de confiance en lui et qui ne baissait jamais la tête pour affronter une situation difficile, fuyait face à la complexité de son problème. D’un autre côté, autant dire que son problème, il se le complexifiait tout seul. Tout ça pour des cheveux un peu trop doux, des yeux un peu trop en amandes, un visage aux traits un peu trop fins et des lèvres un peu trop en cœur … Et encore, si ce n’était que ça. Si ce n’était que ça … Tyler ne s’était jamais considéré comme un masochiste ou je-ne-sais-quoi dans ce genre-là mais autant dire que pour une fois, il n’y allait pas de main morte. Agir comme il agissait revenait à prendre une masse et écrabouiller son cœur avec. New York était belle, New York était grande et pourtant … Rien ne lui avait jamais semblé aussi ennuyeux. Lorsqu’il était au Chili pour ses études, quelques mois auparavant, il allait un peu mieux. Un environnement qu’il ne connaissait pas, loin de tout et sous le soleil … Le pire restait en Corée où chaque coin de rue lui rappelait un souvenir que la distance entre lui et l’objet de ses désirs lui donnait presque envie d’oublier. Et pourtant, rien n’était plus compliqué. La preuve étant que même dans ce petit café où il s’était retrouvé, fatigué de se trimballer avec tous ses sacs, il trouvait le moyen de penser à lui alors qu’il avait déjà la tête si occupée. Lui, Lui, Lui. Un Lui pour lequel il se donnerait corps et âmes, un Lui auquel il avait peur de faire face … Etrangement.

Soudainement, quelque chose le sortit de sa léthargie. Un bruit, un roulement. Une bague.

Une seconde, deux, ou peut-être une minute. Tyler ne savait pas trop combien de temps il lui avait fallu pour réagir face à l’apparition de cette bague. Qu’était-ce à part un bijou ? Rien, à première vue. Mais Tyler lui, savait que ce n’était pas rien, que ce n’était pas n’importe quelle bague. Là encore, il avait peur. Peur de lever la tête, peur d’être confronté à un regard qui serait peut-être trop sévère, trop triste ou pire encore, déçu. Tyler savait très bien qui était sur sa droite, à qui appartenait ces cuisses qui apparaissaient légèrement dans son champ de vision. Tyler le savait, oui. La preuve étant que son cœur s’emballait d’ores et déjà, que sa respiration restait bloquée dans sa gorge. Il était un vase un peu trop plein de sentiments. Un peu trop plein d’amour, juste. A cet instant précis, Tyler aurait aimé se cacher dans un trou de souris. Pris la main dans le sac, il n’avait plus aucune échappatoire. Eh, Tyler, réveille-toi ! Ce n’est pas un monstre que tu as en face de toi ! Bien pire qu’un monstre même …

L’amour de sa vie.

Tyler ne toucha ni à la bague ni n’enleva ses mains de sa tasse. Il prit une grande inspiration, silencieuse, et tourna doucement la tête, leva lentement le regard. Dire qu’il était scié serait un euphémisme. Si le verbe aimer n’existait pas, sans doute l’aurait-il inventé juste pour lui. Pour Alexeï. Tyler avait-il oublié les traits de son visage en dix mois ou bien était-ce lui qui s’était embelli. Le brouillard envahissait l’esprit de Tyler ; il se sentait terriblement con. Mais que faire ? Il n’y avait rien à faire … Figurément, Tyler avait envie de pleurer. Son cœur se serrait alors qu’il se tenait à côté de lui pour la première fois depuis si longtemps. L’amour le rendait bien faible. Ou pas. « Salut. » Un sourire contrit se dessinait sur ses lèvres et Tyler ne put s’empêcher de se sentir insultant. S’il était Alexeï, sans doute se serait-il déjà mis un poing dans la figure pour tant de nonchalance après une absence aussi longue … Non, ce n’était même pas ça le problème. La question était toujours la même : que diable faisait-il à New York alors qu’il était censé être bien au chaud au fond de son lit, quelque part dans Séoul ? Tyler déglutit. Il aurait décidément dû préparer un discours … Si seulement il ne s’était pas fait prendre par surprise. Comment rattraper cela ? « Tu vas bien ? Ca fait longtemps ! »

...
Tyler, mon pauvre ami.

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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyDim 22 Avr - 2:55

Il le regardait fixement. Qu'est-ce qui allait primer, finalement ? L'amour et le pardon ou la rancune et la déception ? Alexeï n'était vraiment pas quelqu'un de rancunier mais on sait tous qu'aimer quelqu'un finit toujours par changer quelque chose. Ce ton indécent que Tyler avait utilisé, il n'aurait jamais cru l'entendre en de telles circonstances. Il s'attendait plutôt à un silence de mort, parce qu'il n'y avait rien à dire. Ça crevait les yeux qu'il ne venait pas de débarquer. Après tant de temps, il se sentait petit, tout petit. Comme s'il était insignifiant pour lui. Il n'avait donc plus assez d'importance. Cela pourrait aisément passer pour une réaction un peu trop exagérée mais ce n'était pas si facile de juger. Il fallait sentir tous ces sentiments, tous ces tourments qui ne le laissaient jamais en paix. Et lui, il lui parlait comme s'il s'était vus la veille tout en soulignant pourtant la longue distance qui les avait séparés pendant trop longtemps. Face à cela, que pouvait-il faire ? La tristesse teignit peu à peu son visage. « Salut. » Bonjour, je suis désormais l'égal d'une merde à tes yeux. « Tu vas bien ? Ça fait longtemps ! » Alexeï baissa son regard, chose qu'il ne faisait que rarement, mais c'était de circonstance, pour ne pas montrer qu'il était touché. Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres, le laissant muet. C'est vrai que dans le fond, il n'avait rien à redire : il n'était pas maître des agissements de Tyler et ce dernier était libre de faire ce qu'il souhaitait. Déglutissant, il s'installa doucement à la table, occupant alors la place qui faisait face à son ami. Et il releva enfin les yeux. « Ça pourrait faire moins longtemps. » Au fond, il ne savait pas réellement s'il se trompait ou non, mais il en était convaincu, ils auraient pu se voir plus tôt. D'autant que tout cela n'était dû qu'au hasard. Alors oui, c'était un reproche assumé et franc. Et comme pour paraitre plus tranchant, il posa ses coudes sur la table et soutint son visage dans la paume de ses mains. « Non ? » Il n'y avait rien de plus ironique et provocateur.

A vrai dire, il n'avait jamais été ainsi avec Tyler. Toute cette distance ne faisait que les menacer un peu plus chaque jour. Et même si Alexeï pensait à lui à longueur de temps, tous ses efforts pour revenir en Corée, pour trouver du temps, pour prendre des nouvelles, n'avaient apparemment servi à rien. Ou du moins pas à grand-chose. Un nouveau soupir mourut dans l'air. « Salut. » Mais un sourire le suivit très vite. Ce n'était pas le genre de sourire que l'on aimait voir, cependant, c'était plutôt du genre à faire pitié. Le sourire miné et sans vie. Mais au moins, c'en était un. Vive les retrouvailles. Il était temps de se la jouer un peu plus naturel. Ha ha. S'emparant de la bague qui trainait encore sur la table, il la posa soigneusement sur son côté et la fit vaguement rouler en la guidant avec son index, ne la quittant pas des yeux. Et puis, finalement, il la fit tourner telle une toupie. Avec une perfection rare, elle ne tomba pas une seule fois. Voilà, c'était tout ce à quoi se résumait les pensées d'Alexeï, faire tourner un anneau sur lui-même. Pourtant ce simple geste sans importance traduisait malgré lui une certaine colère, ou peut-être un sentiment d'impuissance. Après avoir repoussé la bague au milieu, comme s'il remettait un tas de paroles en question, il posa son front contre la table et murmura en un souffle presque inaudible. « Pardon. » Pardon pour cette insolence qu'il regrettait déjà.

" Je veux savoir pourquoi tu m'évites, caché par cette si grande ville. Je veux savoir pourquoi tu ne me dis pas que tu m'aimes, caché par cette si grande amitié. Je veux savoir pourquoi tu ne fais que te cacher tout le temps. Et pourquoi j'agis de la même façon.
Putain, ce que j'en ai marre de penser niais. Ce que j'en ai marre, de vainement t'aimer."
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyDim 22 Avr - 21:09

« Ça pourrait faire moins longtemps. »

Assurance angoissée ou brave lâcheté, peu importe : Tyler soutint le regard d’Alexeï. Son cœur se serrait et lui faisait mal. Il battait si vite que c’en était étourdissant. C’était donc ça, l’amour : un tango endiablé entre un bonheur extatique causé par la simple présence de l’être aimé, et cette souffrance latente qui ne le quittait jamais. Tout était simple et pourtant si compliqué. Son manque de sincérité conduisait Alexeï à lui en vouloir et le voilà confronté à cette condescendance qui le mettait mal à l’aise. Malgré tout, Tyler se surprenait à le trouver beau quand même. Ce n’était vraiment pas le moment pour se perdre dans son regard, longer le galbe de sa joue ou caresser la courbe de ses lèvres avec les yeux. Il aurait dû se taire. Au moins, Alexeï, alors assis en face de lui, avait le mérite de l’avoir réduit au silence. Tyler fronça les sourcils, coupable, et lâcha sa tasse pour aller rapidement cacher ses mains sous la table. Ses poings se serraient compulsivement, tandis qu’il essayait de faire réagir ses membres qui devenaient un peu trop fébriles à son goût. Son inconfort se voyait-il sur son visage ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Tyler n’avait jamais réellement réussi à se faire bon menteur face à Alexeï. Alors, au pire, qu’est-ce que cela pourrait changer ? Alexeï n’allait sans doute pas se jeter sur lui pour lui faire une ardente déclaration d’amour. « Salut. » Tyler arqua les sourcils, surpris. Il ne s’attendait pas à un tel retournement de situation. Mais cette fois-ci, Tyler baissa le regard. La tristesse qui transparaissait sur le visage de son ami lui faisait bien plus mal qu’une possible colère et voilà que des pics de culpabilité venaient transpercer son cœur, encore et encore. Il ferma alors les yeux et respira profondément. Où était l’Alexeï qu’il aimait tant ? Tout ce vide, tout cet abattement … Etait-ce de sa faute ? Qui d’autre cela pourrait-il être de toute façon ? Intrigué par le bruit que percevait son oreille, Tyler rouvrit les yeux et porta son attention sur la bague qui roulait sur elle-même. Pendant une seconde, il ne pensa à rien, juste obsédé par ce mouvement rapide et circulaire. Et puis il fut coupé dans sa contemplation par un Alexeï qui posa sa tête contre la table. Le coréen le fixa, toujours silencieux. Il attendait, se demandait ce qui allait se passer. « Pardon. »

La réaction de Tyler ne se fit pas attendre ; un rire désabusé s’échappa de ses lèvres, léger. « Arrête ça. » A ce moment-là, sa gêne s’estompa pour laisser place à de l’agacement. Tyler n’était ni lunatique ni cyclothymique, mais voilà : ce simple petit mot murmuré avait suffi pour le contrarier. « Je n’ai pas besoin d’excuses. Je n’en veux même pas. » Tyler se montrait sans doute un peu trop brusque, mais il ne le faisait pas exprès. Au contraire, ce petit pardon ne faisait qu’accentuer l’abjection de sa conduite lâche. Tyler claqua sans trop de brusquerie sa main droite sur la table et humidifia ses lèvres avant de les pincer. Très vite, son autre main vint se glisser dans ses cheveux, brièvement. Petit, Tyler avait la manie de se tenir les cheveux lorsque ses caprices n’étaient pas assouvis ; en grandissant, cette habitude était restée et signifiait toujours la même chose : Tyler perdait le contrôle de la situation et s’en agaçait, alors il passait sa main dans ses cheveux comme si cela allait l’aider à s’éclaircir l’esprit pour trouver une solution à son problème. « Ça fait un mois que j’ai quitté mon putain de pays. J’ai finalisé mon inscription à Columbia. Et tu sais quoi ? J’habite de l’autre côté de la rue. » Sa poitrine se soulevait très vite. Ses lèvres étaient entrouvertes et il fixait Alexeï, intensément. Il n’avait pas dit grand-chose, et pourtant il en avait dit tellement. Vu la façon qu’il avait eu de s’exprimer, de lâcher ces informations sans crier gare, on avait presque l’impression qu’il voulait qu’Alexeï s’énerve contre lui. Si Alexeï lui criait dessus peut-être qu’alors il se sentirait moins coupable ? Quel égoïsme. Tyler regrettait déjà de l’avoir sorti avec si peu de considération et secoua la tête. « J-Je. » Silence. « Je suis désolé. » Désolé d’être si con.

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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyMer 25 Avr - 17:02

« Arrête ça. Je n’ai pas besoin d’excuses. Je n’en veux même pas. » Alexeï releva la tête, étonné. C'était à n'y plus rien comprendre. Il voulait le revoir, rire et s'en réjouir. Pas avoir envie de pleurer en se sentant misérablement trahi. D'ailleurs, il n'aurait jamais pensé ressentir pareille chose vis-à-vis de Tyler et il avait fallu que ça arrive. En le regardant intensément, comme s'il n'y avait plus rien autour, il le trouvait magnifique, mais magnifiquement dépassé par les événements, lui aussi. Peu importe si cela faisait deux jours ou trois ans qu'il était à New York, il n'avait certainement pas souhaité rencontrer Alexeï dans ce café. Peut-être ce dernier aurait-il dû faire comme si de rien n'était ? Non, c'était impossible, il n'en aurait pas été capable. Même son incroyable courage n'aurait jamais suffi à faire comme s'il n'existait pas, comme s'il n'était pas assis à cette table, l'air perdu. Mais malgré tout ce qu'il pouvait penser, il était plus que jamais heureux de le revoir. Et pourtant si accablé par la déception. Oh mais, ça n'allait pas durer. « Et tu sais quoi ? J’habite de l’autre côté de la rue. » Tout ce que Tyler avait pu dire juste avant partit simplement en fumée. Hormis ces deux jolis mots qu'étaient "un mois". C'était une blague ? Si oui, ce n'était, mais vraiment, pas drôle du tout. La déception qui précéda ses paroles n'était l'équivalent que d'une ridicule petite fourmi naine en comparaison avec ce qui venait de tomber sur le cœur d'Alexeï. Il ne savait pas ce qui le touchait le plus. "Tu n'as même pas daigné me prévenir" ou "mon dieu, tu vis très bien sans moi à tel point que je ne mérite plus la moindre attention malgré toutes les occasions pour se voir". Qu'y avait-il de plus horrible que de se sentir effacé par la personne qu'on aime plus que de raison ? La sensation d'une très lente chute qui ne s'arrête pas. On a tout le temps pour prévoir la façon dont on va s'écraser au sol. En l'occurrence, l'atterrissage, il le voulait le plus tôt possible. Alors il continuait de chercher son regard sans en croire ses oreilles. Oui, décidément, comment croire qu'il lui avait fait ça.

Et il était désolé. Tyler était désolé.

Colère ou déclic de la fin d'une illusion, il ne savait pas, mais Alexeï ne put contrôler son impulsivité. « T'es désolé ? SÉRIEUSEMENT ? » Il ne lui avait jamais adressé un tel regard, ça donnait froid dans le dos. Peut-être l'avait-il mérité ? C'était lui qui était parti le premier. C'était lui qui avait quitté la Corée par lâcheté. C'était lui qui avait soufflé sur les fondations d'un château de cartes. Non. Pire. Leur amitié ambiguë, leur besoin de se sentir l'un contre l'autre, leur fraternité à couper le souffle, tout cela était aussi solide qu'un château fort. Son départ n'avait été que les bombardements, et rien n'y résiste. Son ton était agressif mais sa voix incertaine. Il savait que tout ce qu'il allait dire, il le regretterait immédiatement. Mais il fallait que ça sorte. Alexeï voulait que ça soit aussi efficace qu'un "MAIS PUTAIN, JE T'AIME, CONNARD". « Ça fait quatre ans que je regrette d'être parti, putain. Quatre ans ! Tu crois pas que je paie assez ? Est-ce que je mérite en plus de te voir me tourner le dos ? » Ça n'aurait peut-être pas l'effet escompté, Tyler n'aurait peut-être pas l'impression d'entendre un appel à l'aide, mais au moins c'était dit. Désormais, tout ce qu'il voulait, c'était partir. Ne plus lui faire face parce qu'il avait envie de pleurer et que pleurer à ce moment-là était une grossière erreur. Après lui avoir lancé un dernier regard qui mêlait tristesse, dégout de lui-même, déception et regret, il se leva et passa rapidement la porte du café, sans se retourner. Et après quoi ? Il rentrait chez lui ? Ouais. Et il se laisserait crever sur son piano.


Dernière édition par Alexeï Kwon le Ven 27 Avr - 13:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyJeu 26 Avr - 21:07

« T'es désolé ? SÉRIEUSEMENT ? »
Tyler déglutit, silencieux. Cette réaction… cette colère… Il l’avait voulue, il l’avait sentie, il l’avait redoutée. Faire sortir Alexeï de ses gonds n’était pas l’apanage du coréen mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Et voilà qu’il ne savait plus que penser. Son cerveau était irrémédiablement vide ou, au contraire, intensément rempli. Son cœur battait-il trop lentement, ou bien si fort qu’il n’était plus en mesure de l’entendre ? Cela étant dit, sa poitrine se soulevait toujours de manière erratique tandis que son souffle était toujours coupé. Tyler ne se sentait pas bien, il avait envie de crier, de pleur- Oui, non. La vérité … La vérité … La vérité ? Tyler se trouvait petit. Désespérément petit. Face au regard d’Alexeï, si dur, si … blessé ? il ne savait plus quoi faire. Il avait beau retourner sa mémoire dans tous les sens, le souvenir d’un tel regard ne lui revenait pas à l’esprit. Eh ben, quelle régression ! Lui qui avait fait du bien être d’Alexeï son crédo, voilà qu’il causait sa colère … Bien joué Tyler. « Ça fait quatre ans que je regrette d'être parti, putain. Quatre ans ! Tu crois pas que je paie assez ? Est-ce que je mérite en plus de te voir me tourner le dos ? » Toutes ces paroles le bousculaient et ébranlaient son peu de confiance en lui à cet instant précis. Qu’était-il sensé dire, penser ? Il s’enfonçait d’ores et déjà dans les extrêmes en pensant que, ô malheur, il avait brisé leur amitié. A cause de non-dits, à cause de trop de secrets … Tyler ne pouvait pas fournir d’explication valable quant à son silence. « Qui ne répond consent » dit-on. Pourtant, il aurait aimé protester. Il aurait aimé prendre Alexeï dans ses bras et lui crier tout son amour. Il aurait aimé lui dire qu’il n’avait rien dit parce qu’il l’aimait trop et pas parce qu’il ne l’aimait plus … Tyler aurait aimé faire beaucoup de choses, mais ces dites choses semblaient aussi palpables qu’irréalisables … Ses sentiments tordaient son cœur, étouffaient son âme … Mais il ne restait que le meilleur ami. Que cela avait l’air dénué de sens, à côté d’un amour si fort ! Tyler n’était pas devin et ne pouvait prévoir l’avenir et l’idée d’un futur sans Alexeï, ne serait-ce qu’en ami, ça, c’était dénué de sens.

Mais voilà qu’Alexeï partait déjà. Etait-il donc de si mauvaise compagnie ?

Tyler ne put s’empêcher de rire en voyant la porte se refermer. C’était un rire qui n’avait rien d’agréable. Un rire qui n’avait rien de radieux. Un rire qui n’inspirait qu’à la tristesse et au chagrin. C’était le rire d’une personne nerveuse, qui n’avait trouvé d’autre réponse à la situation qui lui échappait que celle-là. C’était toujours la même chose. Alexeï qui aimait le piano. Alexeï qui partait en vacances. Alexeï qui partait pour le piano. Alexeï qui partait en Amérique. Alexeï qui partait. Alexeï qui partait et qui ne se retournait jamais. Aish, encore ce même pincement au cœur. Cela n’allait-il donc jamais s’arrêter ? De rage, Tyler avait subitement envie de tout casser, de retourner sa table et, accessoirement, de s’exploser la tête contre un mur. Il voulait arracher ce fichu organe de sa poitrine. Le déchiqueter, encore et encore, las de toute cette souffrance qui ne le quittait jamais. Certains moments étaient plus douloureux que d’autres, mais au final, c’était toujours la même chose. Tyler était dépourvu ce « quelque chose » qui menait les hommes au bonheur. Tyler savait très bien qu’il était tellement pour Alexeï. Mais il en était tellement qu’au fond, il n’était rien. Mais Tyler était venu en Amérique et puisqu’il en était arrivé là, il ne pouvait décidément pas laisser Alexeï partir aussi facilement, non ? Il posa vivement son portefeuille sur la table et très peu soucieux de ce qui pourrait arriver à sa carte bancaire et compagnie, il sortit en trombe du café. Il maudissait cette rue, il maudissait ces gens pour s’agglutiner comme des brebis galeuses, lui bouchant ainsi la vue. Le monde entier était donc ligué contre lui, visiblement. Rien ni personne – et lui non plus visiblement – ne semblait enclin à le laisser l’approcher. Et puis, par chance, il l’aperçut, au loin. Alors il courut, ou essaya. Il y avait trop de gens. Tyler contourna donc le trottoir et commença à le longer. Il faisait attention, histoire de ne pas se faire rafler par un camion, mais il n’avait qu’un seul objectif : Alexeï.

Lorsqu’enfin il le saisit, par le bras, Tyler eut le sentiment de s’être montré trop brusque. Sans doute était-il en train de le serrer trop fort, mais qu’importe. Il devait le retenir, vous comprenez ? Mieux encore, le coréen finit par se rapprocher de son cher ami et au lieu de l’embrasser comme il aurait sans doute dû le faire, il le saisit par le col et le plaqua contre un mur, là encore, peut-être avec trop peu de délicatesse. « TU TE FOUS DE MOI ? » hurla-t-il, indifférent à ce que pourrait penser les gens de lui. « Combien de fois est-ce que tu crois pouvoir partir comme bon de te semble, hein ? De toi à moi, je ne pense pas être celui qui a le plus tourné le dos à l’autre. » Finalement, il le lâcha, presque sèchement. Pourtant son regard s’adoucissait, ou perdait cette once de colère qui l’avait habité pendant un bref instant. Ces mots étaient sans doute un peu mal tournés mais qu’y pouvait-il de toute façon ? Cela lui arrivait souvent, lorsqu’il ne contrôlait plus ses émotions. « Je ne pense pas que tu ne paies pas assez. Je … Je ne me suis jamais posé la question. Tout ce que je sais, c’est que je n’ai jamais voulu te voir partir. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé avec un trou dans mon univers. » Il esquissa un petit sourire, désabusé. « L’inconvénient lorsqu’on passe trop de temps avec quelqu’un, c’est que, lorsque ce quelqu’un disparaît, rien n’est plus pareil. Et le moment où tu te rends compte que rien n’est plus pareil et que ce n’est pas près de changer, c’est sans doute ça, le pire. Et ça fait quatre ans que je me dis ça. » Tyler ne savait pas trop ce qu’il voulait faire passer à Alexeï en disant ça. Le faire culpabiliser ? Hmm … Non. A vrai dire, il avait choisi de s’alléger un tout petit peu le cœur.
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyVen 27 Avr - 21:13

Il marchait, marchait et marchait encore, en se disant que c'était la meilleure chose à faire. Plus vite il s'éloignerait, mieux ça irait. Pourtant ses pas n'étaient pas précipités, Alexeï ne parvenait pas à prendre tant de distance si vite. Alors il marchait juste parmi la foule, le regard vague, les pas incertains... Après tout, tant qu'il ne restait pas comme un con face à ses erreurs. Depuis qu'il était parti, il n'avait fait que ça. Tout s'enchainait et empirait, toujours, et quoi qu'il faisait, ça ne changeait rien. Une seule ridicule décision l'avait conduit à un chaos total. Ce n'était pas quelque chose d'anodin. Tyler l'avait maintes et maintes fois soutenu durant sa difficile enfance avec une mère autoritaire, trop exigeante et pourtant indifférente. Il lui avait même sauvé la vie, au moins plus d'une fois, parce qu'il avait souvent pensé à en finir et que c'était le seul à pouvoir le retenir. C'était lui qui avait dévoilé aux autre, quel talent pour le piano il cachait et qui lui avait donc offert un avenir qui lui plaisait. C'était Tyler, encore, qui lui avait permis de sourire quand son cœur pleurait et lui criait de le laisser partir. Alexeï était ni plus ni moins dépendant. Parce que pendant dix-neuf ans, c'était lui qui l'avait maintenu en vie. Est-ce drôle ? Est-ce excessif ? Il y a des vies, comme ça, qui ne rendent pas heureux, et qui demandent trop de courage pour continuer. Merci Tyler, d'avoir sauvé sa vie. Alors, oui, Alexeï lui était plus que jamais reconnaissant, mais pour l'heure, tout ce à quoi il pensait, c'était qu'il avait été un boulet à trainer pour rien, puisque plus le temps passait, plus il gâchait ses chances.

Le tirant de ses noires pensées, une main attrapa son bras et le fit se retourner. Alexeï aurait pu être aveugle qu'il aurait su qui c'était ; ça tombait sous le sens. S'il regrettait ? Bien sûr, que trop. Mais il avait trop de fierté et il y avait encore trop à perdre pour qu'il se décide à la ranger. Autant dire qu'il savait que Tyler ne serait pas doux avec lui, pas cette fois. Il l'avait cherché, hé bien le voilà trouvé. Une grimace tordit tout de même son visage lorsqu'il goûta au froid plat du mur. Il l'avait donc poussé si loin ? Il connaissait son ami mieux que personne et il savait pertinemment que Tyler ne lui aurait jamais fait ça auparavant. « TU TE FOUS DE MOI ? » Il déglutit, les sourcils froncés. Oh que oui, il s'attendait à se prendre le plus grand reproche de sa vie et il ne pourrait même pas se défendre, parce qu'il avait été le seul débile à tout foirer. « Combien de fois est-ce que tu crois pouvoir partir comme bon te semble, hein ? De toi à moi, je ne pense pas être celui qui a le plus tourné le dos à l’autre. » La première chose à laquelle Alexeï pensa fut le fait que toutes ces personnes qui les entouraient, qui les ignoraient ou qui se demandaient s'ils devaient intervenir, ne pouvaient pas les comprendre. Et heureusement, parce que le coréen avait on ne peut plus honte de lui-même. Ensuite, il pensa à ce regard qui étouffait littéralement le sien et qui lui faisait mal. Tyler avait-il déjà été aussi énervé contre lui ? Jamais. Et puis, finalement, il se remémora les souvenirs d'une tout autre époque.

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« Aliiiiisseïïïï ! » Le petit garçon se retourna, curieux, avec un beau sourire. C'était toujours un immense plaisir de voir son meilleur ami. Il lui disait des choses gentilles et il le rassurait tout le temps. Et puis ils s'amusaient bien, ensemble. L'autre enfant s'approcha donc, attiré par ce joli minois, et lui tendit un ballon. « Dis, jamais tu vas partir, hein, Alisseï ? Je veux pas jouer avic quéqu'un d'aut' que toua. » Déjà si réaliste à trois ans. Conservant son sourire, le petit ''Alisseï'' attrapa le ballon et le jeta au loin pour pouvoir faire un câlin à son précieux ami. « Niiiioooon. Je sirais toujours avic toi, je te le proumets, Taler ! »

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“You said we were going to remain forever, in the end we are the same as the others.”
Il semblait tout à coup à Alexeï qu'il ne lui avait jamais dit à quel point il était désolé d'être parti. Pourquoi ? Par peur, sans doute. Ça effraie moins quand on tait l'évidence. Alors il se demandait si ce n'était pas mieux de le faire maintenant, parce qu'il valait mieux tard que jamais. Il était sûrement plus lucide quand il avait trois ans... Il laissa s'échapper un soupir de soulagement quand son corps fut libéré. A sa place, il se serait frappé jusqu'à ne plus avoir de force. « Du jour au lendemain, je me suis retrouvé avec un trou dans mon univers. » Alexeï releva soudainement les yeux. Lui qui voulait que personne ne blesse Tyler, il était assez con pour le faire lui-même. Il pensait juste qu'il était égoïste et aveugle. Et le rire qui suivit lui fit ressentir un millier de pieux plantés dans son cœur. En fait, tout ce qu'il disait lui faisait mal. C'était sûrement ça ''payer cher''. Il ne pouvait pas s'empêcher de le regarder avec un air torturé et de penser que, décidément, il ne le méritait pas. C'en était trop : les larmes se mirent à couler sans même prévenir, noyant ses joues. ''Un homme ne pleure pas'' lui avait un jour dit son père. Désolé, papa. Beaucoup trop de regrets, de tension, d'amertume, d'angoisse, de déception. Ce n'était plus possible. Alors il y avait des pleurs, mais également cette colère toujours visible, comme si elle était naturelle. « Je suis désolé de ne pas avoir tenu ma promesse. Et d'avoir cru pouvoir partir comme ça. Je m'excuse de t'avoir autant fait endurer et de t'avoir imposé tous mes départs. Et puis, j'suis désolé pour cette idée de merde. » Voilà, c'était dit. Comme si ça pouvait effacer toutes ces erreurs. Non, mon bichon, dommage. Restant bien contre le mur, il regardait alors par terre pour éviter le regard de Tyler. Il humidifia ses lèvres et inspira un grand coup. « Ton seul tort, en fait, c'est de m'avoir laissé faire ça. Je me demande souvent pourquoi t'as pas eu l'idée de me raisonner. » Il passa furtivement le dos de sa main pour essuyer quelques larmes, histoire d'avoir l'air moins pitoyable. « C'était facile, en plus, de me retenir. »


Dernière édition par Alexeï Kwon le Ven 6 Juil - 3:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyDim 29 Avr - 13:09

Il pleurait. Alexeï pleurait. Décontenancé, Tyler eut un imperceptible mouvement de recul tandis que ses sourcils s’arquèrent pour marquer sa stupéfaction. S’ils avaient été moins amis, s’il avait été moins amoureux, sans doute aurait-il trouvé quelque chose de réjouissant en ses larmes. Vous savez, cette espèce de satisfaction que l’on ressent en voyant la colère ou la souffrance chez cette personne qui nous a fait passer par tant de galères. Mais Tyler lui, même en pensant qu’il devrait, n’arrivait pas à s’en réjouir, non. Comme cela avait toujours été le cas, d’ailleurs. Voir son cher Alisseï en pleurs avait le don de lui briser le cœur, lui petit garçon qui ne comprenait pas grand-chose à la vie, mais qui en comprenait suffisamment pour se dire que, ah, mon ami est malheureux, c’est à moi de lui rendre le sourire. Peut-être que côtoyer Alexeï avait donné à Tyler un peu de son courage ? A bien y réfléchir, Tyler en avait eu besoin, lui aussi. Autant faut-il du courage pour s’insurger, autant faut-il du courage pour supporter en silence. Tyler ne s’était jamais plaint de la vie que son père lui faisait mener et trouvait chaque matin le courage de se lever dans l’espoir que la nouvelle journée serait meilleure que la précédente. Tyler ne s’était jamais laissé abattre face aux larmes et à la peine d’un meilleur ami pour lequel tout semblait parfois perdu, et n’avait jamais voulu l’abandonner aux confins des abysses dans lesquels il laissait sombrer sa vie. Et par-dessus tout, Tyler entretenait toujours cette amitié qui lui faisait alors si mal tant il ne pouvait plus s’en contenter. « Je m'excuse de t'avoir autant fait endurer et de t'avoir imposé tous mes départs. » Le coréen ne sut que ressentir suite à ces excuses. C’était toujours bien, en soi, lorsque quelqu’un demandait pardon. Mais d’un autre côté, que sont des mots face à des actes ? Pas grand-chose, « juste des paroles ». Tyler ne savait même pas s’il devait les accepter ou non. A vrai dire, il aurait préféré ne pas avoir à se poser la question. Il aurait préféré qu’Alexeï ne parte jamais et qu’ils filent de parfaits petits jours ensemble, à l’université. Tout aurait été si différent … C’était bien parce qu’il l’aimait plus que tout au monde que la pilule avait du mal à passer. « Ton seul tort, en fait, c'est de m'avoir laissé faire ça. Je me demande souvent pourquoi t'as pas eu l'idée de me raisonner. » Tyler ouvrit alors la bouche, prêt à parler. Il devait répondre à cela, n’est-ce pas ? « C'était facile, en plus, de me retenir. » Et puis finalement, il se rétracta et laissa les mots d’Alexeï faire leur tour de montagnes russes à l’intérieur de son cerveau.

Alors Tyler passa ses mains sur son visage, remonta jusque dans ses cheveux avant de les laisser retomber le long de son corps. Il plissa les yeux, baissa la tête. Son regard se faisait larmoyant alors que ce si mauvais souvenir resurgissait dans son esprit. « Je m’en vais, je pars d’ici Tyler. » Sa voix était quasiment inaudible. Toute la douleur qu’il pouvait ressentir à cet instant était retranscrite dans toute la fébrilité dont il faisait preuve. Ses doigts s’accrochèrent au bas de son tee-shirt, tirant tellement fort qu’ils finiraient sans doute par le déformer. « J’ai décidé de partir à New York. Il y a un très important conservatoire là-bas, avec de merveilleux professeurs. Et il n’y a pas ma mère … » Sans aucune exagération, Tyler crut sincèrement qu’il allait tomber. Ce n’était pas la première fois que ce souvenir lui revenait en tête. La nuit avant de s’endormir, par hasard en plein milieu d’une conversation, au cours d’un repas … Il avait parfois des petits moments d’absence où il se remémorait tout cela, sans qu’il ne puisse rien y faire. Mais l’exprimer à voix haute, devant Alexeï, c’était tout autre chose. Son cœur se serrait encore, ces réminiscences qui affluaient lui faisaient tourner la tête. Il respirait fort car l’air semblait ne plus entrer dans ses poumons. C’était difficile, douloureux. Insupportable. « Souhaite de tout ton cœur que je ne sois pas assez doué pour être accepté à New York. » Sa voix se brisa alors qu’il terminait sa phrase, mais il ne releva toujours pas la tête. Que Tyler s’en souvienne avec tant d’exactitude n’était pas très étonnant. Il avait naturellement une mémoire incroyable et mise au service de sa relation avec Alexeï, autant dire qu’elle atteignait presque un stade surhumain. Mais il ne laissa pas ses larmes rouler bien longtemps sur ses joues. Avec précipitation, il les essuya rapidement avec la manche de sa veste. Il n’avait pas prévu de pleurer et il ne voulait pas pleurer. Qu’est-ce que ses larmes auraient pu changer de toute façon ? Il ne faisait que narrer des souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Il inspira lentement, profondément. Plusieurs minutes de silence envahirent cette bulle qu’ils formaient tous les deux, et très sincèrement, Tyler oubliait qu’ils étaient au milieu d’une foule. Enfin, il releva la tête, chercha le regard de son ami. « Alexeï. » Première fois depuis qu’ils s’étaient retrouvés que son prénom effleurait ses lèvres. Son cœur se mit à battre plus fort, mû par cette espèce d’excitation amoureuse. Aussi, Tyler avait toujours tendance à oublier tout surnom lorsqu’il était sérieux. « Si j’avais été ton ennemi, je me serais moqué de toi. Je t’aurais fait comprendre par tous les moyens possibles que ton talent de pacotille ne valait pas le prestige de New York, qu’aller là-bas ne ferait que te mener à ta perte. » Bien sûr, Tyler était loin de penser qu’Alexeï n’avait aucun talent, bien au contraire. Personne ne serait jamais aussi fan de son ami que lui et ça, il n’en démordrait jamais. « Si j’avais été ta petite amie, j’aurais pleuré. Je t’aurais supplié de ne pas me laisser, je t’aurais promis monts et merveilles pour que tu n’aies plus envie de partir. Je me serais pliée en quatre pour que tu sois comblé avec moi et que tu ne désires rien si ce n’est rester à mes côtés. J’aurais pu être tout que ça aurait été facile de te retenir ou, essayer en tout cas. Mais, Alexeï. Je suis ton meilleur ami. Avec ta superbe mère et ton père absent, aussi fier de toi était-il, qui mieux que moi aurait pu te soutenir ? » Tyler ne criait pas, ne s’emportait pas. Son ton était triste, résigné. Doux, même. « Toi qui es si passionné par le piano me mentionnait un conservatoire à renommée mondiale. Et puis, ta mère … Ta mère que j’ai vue à l’œuvre depuis mes trois ans … Même si je voulais que tu restes, je ne voulais pas que tu subisses encore sa présence. Je n’ai toujours voulu que ton bonheur et ta réussite, tu le sais n’est-ce pas. Et s’il fallait que tu partes pour ça et bien, je devais m’y résoudre et être heureux pour toi plutôt que triste pour moi. C’est tout. Je ne pouvais pas daigner te retenir alors qu'un brillant avenir t'ouvrait les bras. » Il esquissa un petit sourire triste, presque comme s'il voulait dire que tout cela était une évidence. Tyler avait un jour enfermé sa douleur, sa colère et son amertume dans un coffre fort au fond de son coeur, pour qu'Alexeï n'ait pas à regretter son départ. Tyler ne voulait pas qu'Alexeï le voie triste pour qu'il ne perde pas le courage de partir. Tyler s'était imposé pour l'encourager, tout autant qu'il s'était effacé pour qu'Alexeï ne se doute de pas grand chose, ou du moins, pas suffisamment pour qu'il se rétracte et se décide finalement à rester.
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyVen 4 Mai - 14:05

Le temps lui paraissait trop long dans cette grande rue où des centaines de personnes passaient sans faire attention à eux. Alexeï ne savait plus trop quoi dire. Ce qu'il avait sur le cœur aurait bien voulu s'extérioriser de toutes les façons possibles mais c'était sans compter les risques. Toujours cette même peur de se retrouver seul, et après une vingtaine d'années, ça serait trop dur pour lui. C'était un choix facile, ça ne se jouait que sur le niveau de souffrance morale. L'actuel ne semblait pas aussi meurtrier que le possible second. Ses yeux ne quittant pas le sol, il glissa l'un de ses pieds contre le mur. Autant dire qu'il mourait d'envie de le dévorer du regard, mais l'heure n'était pas à la contemplation. Il fallait cacher ces larmes qu'il s'efforçait d'exterminer dès qu'elles apparaissaient. « Je m’en vais, je pars d’ici, Tyler. » Finalement, trop perplexe, il releva le visage. Qu'est-ce qu'il racontait ? Il ne comprenait pas vraiment ce qui lui prenait mais ces mots faisaient échos. N'était-ce pas de ta bouche qu'ils étaient nés, Alexeï ? Oh oui, plus de doute possible. Entendre Tyler réciter ce qu'il avait lui-même eu tant de mal à prononcer quatre ans auparavant, comme s'il connaissait son texte par cœur, lui arracha de nouvelles larmes plus violentes. Ce que c'était cruel de le lui relancer en pleine face : tout aussi cruel que ce pourquoi il avait dû le dire. Avec du recul, il était évident que ça ne tenait pas la route. Un conservatoire ? Il y en avait un très bon à Séoul, il aurait pu s'en contenter. Sa mère ? Elle avait elle-même décidé de définitivement couper les ponts avec ce fils qui ne parvenait jamais à la satisfaire. Non, à vrai dire, le seul avantage notable de New York avait été les onze mille cinquante-deux kilomètres qui la séparaient de la capitale sud-coréenne. Loin des yeux, loin du cœur, disait-on. Le petit pianiste n'avait jamais entendu pareille idiotie. Et tout ce que ça lui avait apporté n'était pas du répit mais davantage de détresse à laisser vivre dans ses notes. Le résultat était donc bien loin de tout ce qu'il avait imaginé et même espéré. Une telle erreur le menait même à manquer de répartie. Tyler avait su lui demander de le laisser tranquille, alors que lui, pour l'heure, il était démuni et dénué de parole. Que répondre à ses propres mots répétés avec tant de souffrance ? Pas grand-chose, malheureusement. De toute façon, Tyler enchainait comme un grand, il n'avait qu'à l'écouter... « Alexeï. » Oh. Cela faisait presque un an qu'il n'avait pas entendu de si jolie façon de dire son prénom. Il n'y avait que lui pour l'appeler de cette manière-là. Son cœur battait la chamade, aussi fort que la première fois qu'il avait senti ses lèvres contre les siennes. C'est bien ce qu'il disait : au final, la distance n'avait fait que décupler sa capacité à l'aimer. Mais... « Mais, Alexeï. Je suis ton meilleur ami. » Et ce n'était malheureusement pas comme s'il pouvait l'oublier. Peut-être aurait-il mieux valu qu'ils soient ennemis, peu importe la raison, parce qu'alors il aurait pu tout tenter qu'il n'aurait rien eu à perdre. Il aurait aussi clairement mieux valu qu'il soit une fille, car tout aurait été plus facile et tellement évident. Mais il n'en était pas à regretter son sexe et ne le serait sans doute jamais. Mais non, Tyler restait dans l'idée qu'ils étaient meilleurs amis. Pour sa part, ça faisait longtemps qu'il avait dépassé ce stade, au point où il en était. Alexeï voulait hurler le ridicule de la situation mais il garda sagement son sang-froid et ne décrocha pas son regard du sien. « Je ne pouvais pas daigner te retenir alors qu'un brillant avenir t'ouvrait les bras. » Ah bon... Ça, ça avait le don de l'énerver car chacun savait au fond qu'il y avait bien plus que cela à ce moment-là. C'était mal venu de se défendre en parlant de leur ''amitié''.

Effaçant d'un revers de main toute trace de ses larmes, il inspira profondément et se décolla du mur, portant ensuite ses mains dans les poches de son pantalon. Un rire étouffé et impertinent se fit entendre. « Un brillant avenir. Ah oui... D'accord. Et donc, t'es mon meilleur ami quand tu m'embrasses. Suis-je bête. » Cynique. Oui, il fallait qu'il le soit pour rester calme et ce n'était pas comme si cette insolence ne lui collait pas à la peau depuis toujours. Alexeï haussa un sourcil, sceptique, puis se pencha vers Tyler, mettant au défi son regard. « Et de même, sûrement, toutes les fois où c'est allé bien plus loin. » Il était en colère mais pourtant accablé par la culpabilité et assailli par un sentiment d'injustice. Il refusait de croire qu'il n'avait été qu'un corps parmi tant d'autres. Notamment parce que Monsieur Yang avait toutes les demoiselles qu'il voulait, en Corée. Ce n'était tellement pas son genre de traiter Alexeï, ainsi ce dernier osait à peine y penser. Soudainement, il attrapa les pans de sa veste et rapprocha son visage du sien. « Il faut que tu m'expliques pourquoi ces quatre dernières années, les rares fois où on s'est vus, ça a fini comme ça. Sans parler des trois ans d'avant. » Il ne pouvait pas faire plus explicite.


Dernière édition par Alexeï Kwon le Dim 1 Juil - 19:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyDim 6 Mai - 15:17

But it was not your fault but mine
And it was your heart on the line
I really fucked it up this time
Didn't I, my dear?

Tyler était un assez bon joueur de poker, pour ne pas dire très bon. Apprendre à y jouer était bel et bien l’une des rares choses agréables qu’il avait faites en compagnie de son cher père. C’était sans doute pour cela qu’il éprouvait un réel plaisir à l’idée de faire une petite partie qu’il gagnerait sans doute, pour la simple et bonne raison qu’il n’avait pas peur de prendre des risques et qu’il croyait en sa chance. Malheureusement pour lui, la vie n’était pas une partie de poker et ses prises de risques s’en retrouvaient considérablement réduites. Enfin, précisons quand même que tout ceci ne concernait qu’un domaine et qu’une seule personne : Alexeï, comme toujours. La question était de savoir si Alexeï était une quinte flush qu’il avait en main et qu’il redoutait de jouer, ou bien s’il était un adversaire dont il redoutait la main. Oui, la vie n’était bel et bien pas une partie de poker. Si tel était le cas, il aurait déjà gagné le cœur d’Alexeï depuis belle lurette. A la place, il perdait ses moyens et faisait n’importe quoi. Pourquoi diable n’était-il pas capable de garder son sang-froid comme dans toutes les autres situations ? Pourquoi était-ce Alexeï qui était si spécial à ses yeux, et pas un autre … Malgré tout, Tyler avait sa propre personnalité et il n’appréciait pas cette subite impudence. Sa fierté le poussait à soutenir son regard, même s’il songeait à s’enfuir en courant pour ne plus y être confronté. Cela dit, il savait pertinemment que son ami – à en croire ses paroles, ceci était dorénavant, et depuis un bout de temps, un terme inapproprié- avait raison ou du moins, plus raison que lui. Bien sûr, c’était lui qui avait tut ses sentiments depuis le départ, lui encore qui avait voulu coucher avec Alexeï, lui encore qui l’avait laissé partir ! Alexeï ne voulait peut-être pas dire ça, mais le fait que Tyler interprétait ce cynisme comme une volonté de l’accuser lui. Pourtant, on ne peut pas dire qu’Alexeï avait adopté un comportement bien différent du sien non ? Lui qui avait carrément changé de pays ! Mais comme monsieur avait décidé qu’il était temps de jouer cartes sur table, il fallait jouer cartes sur table, peu importe les états d’âme de ce bon vieux con Tyler. D’autant plus que bon vieux con Tyler n’avait même pas daigné l’informer de son arrivée, bien sûr, quel mauvais meilleur ami il faisait, pardi ! Donc voilà, autant passer au stade supérieur pour qu’il ne puisse plus se faire la malle.

Tyler baissa les yeux et après une légère seconde d’arrêt, attrapa les poignets d’Alexeï et dégagea ses mains de sa veste, avec fermeté mais sans brusquerie. Alexeï n’avait qu’à interpréter ce geste comme il en avait envie, Tyler n’était plus à ça près de toute façon. Toujours était-il qu’il les enlevait de là car elles le déstabilisaient que plus ; uniquement pour cela, oui. Néanmoins, il ne s’éloigna pas tout de suite du visage d’Alexeï. Il ne bougeait pas, droit comme un i, et ramenait les mains d’Alexeï le long de son corps, presque comme s’il le remettait à sa place. Alexeï allait-il lui reprocher ça aussi ? « Désolé de ne pas avoir autant de courage que toi. » Le pire, c’était que Tyler ne pensait même pas à faire de mal à Alexeï. Ce qu’il avait dit l’avait agacé de par sa vérité sous-jacente et au lieu d’y faire calmement face, Tyler n’avait pas trouvé meilleur moyen que celui de se montrer tout aussi impudent. « Dis-moi ce que tu aimerais entendre, qu’on en finisse. Comme ça tu seras sûr que je ne me voilerais plus la face ou je ne sais quoi du même genre, en trouvant une nouvelle excuse. Car à ce que j’ai compris, nous ne sommes plus meilleurs amis c’est ça ? Allez, laisse-moi te faire plaisir voyons, histoire de te prouver que tu as pleinement raison, comme toujours. » Son cœur se pinçait. Il n’arrivait décidément pas à parler comme ça, avec tant de condescendance. Alors il se mordilla la lèvre inférieure en expirant fortement et lentement. Il commençait à avoir des bouffées de chaleur. Le moment inéluctable semblait approcher et. Et. Et ? « Pardon. » Pour t’avoir parlé comme cela. Même si Tyler était un énorme rancunier, il n’avait pas tendance à se montrer désagréable avec Alexeï. Et depuis qu’ils s’étaient retrouvés dans le café, il n’avait pas réussi à faire mieux. Autant dire qu’il devrait certainement penser à revoir ses mécanismes d’auto-défense. D’autant plus que lui-même n’aimait pas les excuses redondantes. A quoi bon ? C’était facile de répéter sans cesse les mêmes erreurs, s'excuser et puis finir par réitérer. « Je. C’est embarrassant. » Il déglutit, avant de baisser à nouveau la tête. Ses yeux étaient larmoyants, ses mains étaient à nouveau tremblantes. Ouvrir son cœur lui était bien difficile. C’était gênant certes, mais la peur de recevoir une quelconque moquerie, même de la part d’Alexeï, était bel et bien présente, quand bien même ne pouvait-il pas s’empêcher d’espérer que tout aille dans le bon sens … Après avoir emprunté tous les chemins possibles, il finirait bien par trouver le bon, non ? Faudrait-il déjà qu'Alexeï ne lui en veuille pas trop pour s'être montré si désagréable ... « Je suis désolé si je t’ai donné une mauvaise impression toutes les fois où on est allé bien plus loin, comme tu dis. Mais je n’ai. Je n’ai jamais vraiment réussi à te résister. Je ne sais pas quand est-ce que les choses ont commencé à changer dans ma tête et. Dans mon cœur. » Complètement nerveux, Tyler laissa échapper un petit rire. « Aish, je vais mourir je crois. » Son sourire ne s'effaça pas lorsqu'il passa une main dans ses cheveux, fébrile. Tyler avait le sentiment qu'une simple pichenette serait suffisante pour le briser en mille morceaux. Savoir qu'il était en train de mettre son coeur battant entre les mains d'Alexeï, c'était aussi effrayant qu'excitant. De toute manière, la mer était encore là, il pouvait encore aller s'y jeter si jamais les choses tournaient mal.
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyDim 6 Mai - 18:15

C'était drôle. La claque à laquelle il s'attendait depuis si longtemps tardait à venir encore et toujours. C'était à se demander comment Tyler pouvait encore se contenir et se retenir d'abîmer le joli visage d'Alexeï. Il la méritait tellement, c'en était affligeant. Mais tout ce à quoi il avait droit était un rejet et puis... c'était tout. Il ne prétendait pas à une extrême gentillesse ou à une grande compréhension de la part de son ami, bien au contraire. Ainsi le voir se séparer de lui ne l'avait pas surpris. « Désolé de ne pas avoir autant de courage que toi. » Et il ne comprenait même pas ce que ça avait à voir avec le sujet de la conversation. Il ne fallait pas tant de courage pour mettre fin à une telle relation s'il n'y avait aucun sentiment. De plus, il n'avait pas franchement l'impression d'avoir eu beaucoup de courage, lui non plus, ces derniers temps. Mais bon. Il soupira et laissa enfin son regard se poser autre part, se reculant d'un petit pas. Décidément, ce jour-ci, Tyler avait le don d'énerver le blondinet. En effet, il devait faire face à un nouvel Alexeï. Un Alexeï qui voulait reprendre les choses en mains. Seulement, cet instant de fébrilité était assez difficile à gérer et pour l'heure, il avait presque envie de lui foutre son poing dans la gueule. Quoique. Il en avait, en fait, clairement envie. « Allez, laisse-moi te faire plaisir voyons, histoire de te prouver que tu as pleinement raison, comme toujours. » Le pire dans tout ça était sûrement que son envie soudaine de lui en foutre une était toujours de loin surpassée par son envie de le plaquer contre un mur et de le déshabiller. Ce n'était pas juste. Sérieusement. Il lui disait quoi, finalement ? Qu'il avait besoin de toujours avoir raison ? Absolument pas. Quand il en était convaincu, il défendait ses idées. Si on lui prouvait par x et par y qu'il avait tort alors il la jouait fine et rangeait sa fierté dans sa poche. Parce qu'il n'avait pas besoin de ça. Alors il attendait avec plaisir les arguments de son ami-amant – on ne savait pas, au final – mais celui-ci ne semblait pas d'avis à les faire partager. Hé bien ? Qu'on ne lui reproche pas ça, au moins. Son poing restait fermement clos, comme pour calmer ses doigts qui ne demandaient qu'à se laisser aller. Mais faire preuve de violence envers son très cher Tyler était quelque chose d'impossible pour Alexeï. Il faudrait le pousser encore plus loin. Bien plus loin. Soudain, pourtant, Tyler s'excusa. Ça n'en finissait plus. Ce n'était qu'accusations et excuses répétées. Toujours.

C'était dur de lui en vouloir. Un mot et voilà qu'il était pardonné. « Je ne sais pas quand est-ce que les choses ont commencé à changer dans ma tête et. Dans mon cœur. Aish, je vais mourir je crois. » Hein ? Alexeï se tourna vivement vers le beau brun, lui qui éloignait pourtant de plus en plus son regard. Il plissa les yeux à l'entente de son rire, peu certain de ce qu'il saisissait dans ces paroles. Ça voulait dire quoi, ça ? Il était en train de... lui faire une déclaration ou était-il en train de rêver ? Une lueur d'espoir illumina soudain son regard. Pourquoi est-ce qu'il se rendait compte de tout, soudainement... Comme si tout le savoir du monde lui était révélé. C'était donc ça, ce sentiment qui ne le quittait jamais depuis si longtemps, cette sensation rassurante qui lui soufflait à l'oreille qu'il y avait bien plus que de l'amitié et du sexe. Il n'avait jamais pris le temps de l'écouter et voilà qu'il comprenait enfin qu'elle avait raison. Ou peut-être qu'au fond, il était à côté de la plaque et se disait que Tyler l'aimait aussi juste parce qu'il le souhaitait. Mais les mots avaient beau se répéter dans sa tête, il n'y voyait aucun autre sens. Mais c'était peut-être trop facile, pour maintenant. Lâchant un soupir qui semblait marquer sa lassitude, il intensifia son regard. Il fallait arrêter les frais, et vite. « Personne ne va mourir, c'est bon, stop. On s'arrête là. » Le ton de sa voix était encore cogné par l'énervement qui ne parvenait pas à s'estomper rapidement. C'était fini, tout ça, oui. Complétement. « On a plus quinze ans. » Il trouvait la situation tellement ridicule. Ils pouvaient faire mieux que ça, tout de même, ils méritaient tous les deux de ne plus vivre ça. Après une grande inspiration, le jeune pianiste posa ses jolis doigts de musicien sur le visage de Tyler et retrouva enfin ses lèvres. Ça faisait du bien de l'embrasser après presque un an à se persuader qu'il valait mieux ne plus jamais le faire. Mais à quoi bon encore lutter. Tyler ne réussissait jamais à lui résister ? Parfait. Qu'il ne le fasse pas. Le baiser n'avait ni le goût d'une amitié trop partagée, ni la saveur d'un échange trop intense. C'était convenablement dosé, ça voulait dire ''je t'aime et je te le montre enfin''. La douceur se sentait dans ces trois petites secondes. Trois secondes de rien du tout qui voulaient dire tellement. C'était peu, c'était court, mais il ne pouvait décemment pas rester ainsi pour l'éternité. Il quitta donc ses lèvres et ce délicieux moment qu'il avait tant attendu, en espérant de tout cœur qu'il ne se trompait pas. Tant pis... il pouvait bien arborer ce regard amoureux. Il en avait le droit, non ? « Je pense qu'on peut être d'accord, maintenant. Parce que, voilà, je te le dis : je t'aime. » Alexeï n'avait pas réfléchi, il ne s'en rendait sans doute même pas encore compte. Pourtant, après la colère, les larmes, la déception et la tristesse, l'avouer le rendait heureux. Qui vivra verra et advienne que pourra.

i've always loved you. i love you more and more everyday, if it's even possible to love someone that much.


Dernière édition par Alexeï Kwon le Dim 22 Juil - 20:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyDim 6 Mai - 22:07

Tyler ne comptait pas s’en arrêter là. Il cherchait juste ses mots, à reprendre son souffle, se calmer. Redevenir lui-même en somme, plutôt que cette espèce de chose molle et flageolante. Il voulait peut-être aussi voir si les prémices de sa future déclaration allaient être acceptés et pas bafoués comme il le craignait. Cela dit, Alexeï méritait que quelque chose de mieux qu’un marshmallow se tienne devant lui. Il inspira et releva la tête, enfin prêt. Le pauvre enfant avait pris trop de temps pour se décider, car déjà, Alexeï prenait la relève, d’une manière qui fut loin de le rassurer au premier abord. Alexeï qui soupire, Tyler qui se raidit. Le garçon ne comprenait pas ce qu’il pouvait avoir encore dit de travers. A vrai dire, il avait peur que ce soupir traduise un rejet, qu’Alexeï se mette à l’insulter ou il ne savait quoi d’autre. Oui, Tyler pensait beaucoup en une seconde, mais l’heure était grave. Il avait d’ailleurs la nette impression d’être sur une mer houleuse, tantôt calme, tantôt déchaînée. Tyler avait des périodes de plus ou moins calme, et puis il s’énervait, et puis il avait peur, et puis il était de nouveau calme … Qu’était-ce donc que cet hurluberlu qui parvenait à faire naître tant d’émotions chez lui en un lapse de temps aussi cours ? Mais ce n’est que l’élu de ton cœur, voyons. Eh ben les élus des cœurs, c’est une race bien bizarre. Une race qui vous chavire en un regard, qui vous met sens dessus dessous, qui vous fait fondre en un effleurement mais qui peut vous anéantir avec un seul mot prononcé. Oui, grandes puissances que ces élus des cœurs … Malgré tout, rien n’était aussi léger dans la tête de Tyler. Il stressait. Il faut dire qu’à garder ce ton abrupt, Alexeï ne l’aidait vraiment pas à se détendre. « On s'arrête là.» Tyler ferma les yeux très fort, trop pour que cela ne se remarque pas. Un peu comme s’il redoutait d’être cogné, voyez-vous. Il se doutait bien que son ami – ne cherchons pas d’appellation plus compliquée pour le moment – n’allait pas le frapper mais de par l’importance qu’il avait à ses yeux, il était à coup sûr la personne qui pouvait le faire le plus souffrir. Il n’y avait qu’à regarder son état d’esprit sur les dernières années. « On a plus quinze ans. »Là, il se mordit l’intérieur de la joue. A ça, pour ne plus avoir quinze ans … Tyler ne pouvait qu’approuver. A l’époque, il était bien plus insouciant. Alexeï lui, n’était plus un enfant. Il était plus grand. Sa voix était plus grave, ses traits étaient plus fins, il était plus masculin. Alexeï était devenu, aux yeux de Tyler, incroyablement beau. Il ne faut pas croire qu’il ne le regardait pas, non. Amoureux comme il était, chaque instant était finalement une admiration. D’autres l’étaient juste un peu plus. Le coréen lui en voudrait presque pour ne pas l’avoir aidé à moins l’aimer. Je t’aime un peu plus qu’hier mais bien moins que demain. Si on lui avait dit qu’un jour il l’aimerait autant, sans doute aurait-il rit. Car de tels sentiments, ça dépassait le stade de l’entendement. Tyler lui-même ne pensait pas être capable de ressentir tant d’amour pour une seule et même personne. Coupé dans ses pensées, il sentit plus qu’il ne vit Alexeï se rapprocher de lui, poser ses mains sur ses joues. L’embrasser. Effet salvateur direct, il relâcha sa pression, son corps se détendant considérablement. Ses paupières papillonnèrent avant de couvrir totalement ses yeux, ses lèvres répondant presque d’elles-mêmes au baiser. C’était mieux que de reprendre son souffle après avoir manqué d’air, mieux encore qu’une douleur qui s’estompe après une intense blessure. C’était comme retrouver un membre perdu depuis longtemps. Une partie d’un tout. « Je pense qu'on peut être d'accord, maintenant. Parce que, voilà, je te le dis : je t'aime. » Voilà. Nous étions le 19 avril 2012, sept ans après le début d’une amitié ambigüe, dix-huit ans après une rencontre inoubliable, et le cœur de Yang Tyler venait officiellement de s’arrêter.

Quelle sensation étrange. Il n’entendait plus rien à part son souffle lent et régulier, il ne voyait plus rien à part le visage d’Alexeï. Tout semblait s’être ralenti d’un coup, ou peut-être que tout était devenu si rapide qu’il n’arrivait même plus à le percevoir ? Tyler ne savait pas s’il avait envie de pleurer ou pas, tant son émoi étant grand. Il l’aimait. Alexeï avait dit qu’il l’aimait. Tyler ne souriait ni ne pipait mot. Son organisme était entré dans quelque chose ressemblant à un soulagement intense, qui avait l’air d’avoir grillé l’ensemble des synapses liant ses neurones. Cela paraissait être une réaction trop exagérée, mais aux grands maux, les grands remèdes, n’est-ce pas ? Quand on aimait autant que Tyler aimait Alexeï, rien n’était exagéré. Et puis, Tyler sentit sa gorge se nouer. Alors il fit la moue. Mais oui qu’il t’aime, calme-toi maintenant ! Il était presque désolé pour Alexeï à l’idée de prendre tant de temps avant de lui dire quelque chose. Mais il lui accordait alors un regard brillant de larmes contenues et brillant d’un amour qui ne demandait plus qu’à s’exprimer. Cet instant, il n’avait pu qu’en rêver. Et voilà qu’enfin, il se réalisait. « C’est tant mieux. Parce que moi aussi je t’aime. » Allégé, il laissa échapper un rire plein d’émotion contenue. Tout ça pour ça. « Ha, oui, je t’aime ! Je t’aime … » C’était presque attendrissant de voir comme il se surprenait lui-même de l’avoir enfin dit et comment, une fois avoué, c’était si facile … Lui qui n’avait plus perçu les battements de son cœur pendant un instant, ne pouvait que constater comme il semblait prêt à bondir hors de sa poitrine. Se rappeler de Tyler quelques secondes auparavant, pour le comparer à celui de l’instant présent, ça pouvait être drôle. Il était heureux d’un coup. Et le bonheur change un homme. Il était plus rayonnant et ses traits s’étaient considérablement adoucis. Il avait envie de l’embrasser, il avait envie de crier, il avait envie de rire à gorge déployée … Il avait envie de plein de choses, d’un coup, toutes plus positives les unes que les autres. Mais étonnement, il se calma et sourit simplement, l'air de dire merci. Merci de m'aimer.
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyDim 1 Juil - 22:02

Il ne savait pas comment il en était arrivé à enfin se libérer de ce qui s'agrippait aux tréfonds de son âme depuis si longtemps mais il l'avait fait. Et après ce je t'aime des plus sincères qui soient, Alexeï ne parvenait à entendre que le vacarme de la foule qui allait à toute allure d'une rue new-yorkaise à une autre. Quoi qu'à vrai dire, ce n'était qu'un silence religieux. Il comprenait tout ce qui se passait autour de lui mais paradoxalement, rien n'avait de sens, rien n'existait. Rien. C'était autant un calme assassin qu'une paix intérieure. Autant le moment de soulagement qu'il avait tant attendu que le redoutable instant d'immense doute. Et si finalement Tyler ne l'aimait pas ? Il n'y avait rien de plus angoissant que l'attente. Un mot, n'importe quelle lettre de l'alphabet s'il le voulait, mais qu'il dise quelque chose. Ça faisait quoi ? Quinze minutes, peut-être vingt, qu'ils s'étaient retrouvés. Cela lui paraissait trois pauvres secondes. Et maintenant qu'il le regardait dans les yeux, en espérant une réponse, il avait l'impression que ça durait une éternité. Le temps est un connard qui déboussole, et qui égare le moindre petit humain déjà mentalement perdu. Le blond prit une grande inspiration alors que ses doigts quittèrent peu à peu le visage de son vis-à-vis. C'était trop long - ou du moins, c'est ce qu'il pensait. « C’est tant mieux. Parce que moi aussi je t’aime. » Hein ? Ah. Vraiment ? Bien sûr, Alexeï le savait très bien. C'était en lui depuis le premier bonbon qu'ils s'étaient échangé. A bien y réfléchir, c'était un amour partagé mais inconscient. Quelque chose qu'ils ne pouvaient pas s'avouer, peut-être parce que c'était trop compliqué à gérer, ou trop étrange ? Il avait donc fallu des années de relation officieuse puis des années de séparations répétitives pour enfin en arriver à ce que tous les deux savaient depuis le début. Ils s'étaient bel et bien dit qu'ils s'aimaient avant, mais l'un comme l'autre prétendaient à une amitié trop importante ; rien de plus. Il savait cependant que cette fois, c'était un tout autre sentiment. Au final, tout ce qu'on pouvait dire de ça, c'était : énorme perte de temps, énorme manque de courage, énorme, énormissime blague, aussi. Pourtant. « Je t’aime ! Je t’aime… » Alexeï comprit soudain ce qu'il se passait, il sortait un peu de son monde. Pourquoi essayer de comprendre alors qu'enfin il avait ce qu'il voulait ? C'était stupide de se plaindre à un moment pareil, non ? Il se serait volontiers frappé, encore. Il t'aime, Alex, il t'aime, il t'aime, il t'aime. Il rit et a l'air heureux. Tu ne trouves pas ? Un sourire osa enfin se dessiner sur son visage, tout doucement, et puis un rire assez mignon finit par libérer l'angoisse. Oui, donc, pour résumer... sept ans de galère et. Voilà. Un mot et c'était terminé.

« On a morflé pour entendre ça, dis donc. » Au fond, ce n'était absolument pas drôle, mais la situation prêtait à rire, en un sens. Peut-être était-ce de la gêne ou un moyen d’enchaîner la conversation. Il ne trouvait rien de naturel, là-dedans, ou alors ça l'était trop, mais il ne pouvait décemment pas rester face à lui pour lui demander de l'embrasser encore, encore et encore, jusqu'à ce qu'il en crève. D'abord parce que mourir maintenant serait assez con. Et ensuite, surtout parce qu'ils étaient encore au milieu du trottoir et que les passants les regardaient comme s'ils allaient les tuer. Ah l'Amérique ! Cependant, il faut savoir quelque chose sur Alexeï : il fait ce que bon lui semble, personne n'a rien à lui reprocher. Certes c'est un trait de caractère qui plaît rarement, mais personne n'est parfait. Il ne fut donc pas étonnant qu'il se jette au cou de Tyler pour le serrer contre lui, tout naturellement. Une main dans ses cheveux, l'autre dans son dos. Il n'avait pas oublié que son ami l'avait complètement ignoré pendant un mois mais il ne voulait plus y penser. Il ne doutait pas non plus qu'une longue conversation était à prévoir, mais ils avaient le temps. Peut-être Tyler ne lui avait pas pardonné toutes ces fois où il était reparti de Corée, mais il voulait s'accorder la chance d'enlacer l'être le plus désirable du monde après presque un an d'absence. Alexeï restait silencieux, pourtant il n'était sans doute pas difficile pour Tyler de lire dans ses pensées : "tu m'as manqué" suivi par "je t'aime depuis si longtemps" pour ensuite arriver à "peut-on se retrouver, maintenant ?". Il ne savait pas si c'était pour se rassurer, mais le blondinet avait toujours aimé croire en les âmes-soeurs. Il se plaisait à imaginer que dans une vie antérieure, leurs deux vies n'avaient pu être ensemble et que c'était à eux de rassembler ces deux pauvres âmes séparées. Bon, il avait huit ans quand il pensait à ça, c'est vrai. Rien ne dit néanmoins qu'il avait tort.

Les New-yorkais râleurs ? Rien à foutre. Les homophobes ? Oulah, rien à foutre. Gêner tout le monde ? Encore moins. Mais il y avait plus intéressant qu'un trottoir. Alexeï déposa doucement un baiser dans le cou de Tyler avant de se reculer avec un sourire. « Mh... Tu habites ici, c'est ça ? Tu me montres ? » L'embrasser, lui raconter ce qu'il a manqué, l'embrasser, mettre les choses au point, l'embrasser, le déshabiller. Bref : il avait mieux à faire que rester là, parce que tout avait tellement changé en une vingtaine de minutes - ou moins puisque la notion du temps avait été perdue en cours de route - qu'il fallait se réveiller et regarder les choses sous un angle différent. A vrai dire, il n'avait tellement rien compris qu'il fallait l'aider.
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyMer 18 Juil - 9:56

Il l’avait dit ! Tyler n’en revenait pas lui-même. L’impression avait peut-être disparu avec le temps, mais voilà : sentimentalement, ce mec pourtant si vif se retrouve avec deux mains gauches et un cerveau inexistant et si jamais le cerveau est encore là, ce n’est que pour lui dicter une seule et unique chose : fuis mon ami, fuis ! Et pour une fois, il avait fait preuve de courage pour affronter ses sentiments, youpi ! Mmh. Ne t’emballe pas trop mon ami. Ce n’est pas après sept ans de silence et une déclaration venue d’en face qu’on fait preuve de « courage ». D’un autre côté, rien n’aurait pu l’empêcher de prendre ses jambes à son cou et partir loin, non ? Il valait mieux prendre le bon côté des choses et apprécier l’instant présent. Tyler avait presque le sentiment d’être un homme nouveau. Amoureux d’Alexeï, ça, ce n’était pas nouveau. Mais aimé par Alexeï … Là, c’était autre chose. Une autre agréable et réconfortante chose. Honnêtement. Pouvait-il réellement affirmer qu’il ne s’en doutait pas ne serait-ce qu’un tout petit peu ? Certes, l’amour rend aveugle, mais Tyler n’est pas pour autant né derrière le soleil. Il y avait plein de signes, qui prouvaient que ses sentiments lui étaient rendus ou que, du moins, Alexeï n’était pas insensible au charme de son ami. Le nuage avait-il réellement eu besoin de sept ans pour se dissiper ? Tyler se sentirait presque coupable, la vérité alors dévoilée au grand jour, pour avoir fait autant souffrir Alexeï pendant ces longues, très longues années. Car si Alexeï l’aimait – et il l’aimait ! – alors sans doute que leurs tourments n’ont pas été bien différents. Il faut l’avouer : Tyler n’avait pensé qu’à sa petite personne. Trop pris dans sa propre peine, il n’avait jamais bien pris le temps de voir Alexeï. Le plus drôle dans l’histoire, était qu’il n’avait jamais eu de mal à décrypter les pensées d’Alexeï. Savoir quand il avait besoin de quelque chose, savoir quand il avait mal, quand il était heureux. Et ces putains de sentiments, s’ils les avaient vu, ou essayé de les voir ? Que nenni ! Maintenant que les choses rentraient dans l’ordre, peut-être songerait-il à s’excuser. Peut-être. Car Tyler qui demande pardon, c’est une autre paire de manches.

« On a morflé pour entendre ça, dis donc. » Tyler eut un rire nerveux. Ce n’était pas lui qui allait dire le contraire. Lui qui n’avait toujours souhaité que le bien et le bonheur d’Alexeï, voilà qu’il l’avait fait « morfler ». Hm. Il aurait pu, là aussi, lui dire pardon. Pourtant, non, il ne fit qu’émettre ce petit rire gêné. Amoureux et aimé, mais on ne se refait pas en un jour. Dire qu’ils auraient pu faire tant de choses fantastiques ensemble, en sept ans ! Malheureusement, il avait participé à tout gâcher. Il ne l’avait pas retenu, i- Non. Non. Plus de temps pour les regrets. Le passé est le passé, point. Après tout, il était possible qu’Alex ne lui en veuille pas tant que ça, puisqu’il le serrait dans ses bras. Hein ? Serrer ? Dans ses bras ? Tyler écarquilla un peu les yeux, surpris. Ah, oui. Alexeï, toujours plus direct que Tyler. Après tout ce temps, il osait – presque – l’oublier. Tyler, lui, s’accorde toujours un temps de réflexion. La preuve, il ne lui avait toujours pas rendu son étreinte, trop occupé à se demander comment ils en étaient arrivés à là. Mais très vite, il comprit qu’il ne pouvait pas laisser Alexeï comme ça. Ils s’aimaient, non ? C’était son devoir de lui rendre ses sentiments. Naturel, Tyler enroula ses bras autour de sa taille, lentement, avec une sorte de timidité étrange, avant de mettre plus de force dans son étreinte. Que c’était bon, de l’avoir contre lui. Tyler se demanda un instant si Alexeï le sentait, son cœur qui pulsait contre sa poitrine, lui murmurant des je t’aime incessants. Lorsqu’Alexeï l’embrassa dans le cou, Tyler eut un léger et imperceptible frisson, avant de lui rendre son sourire et plonger son regard dans le sien. « Mh... Tu habites ici, c'est ça ? Tu me montres ? » Ah oui, tiens. Avec tout ça, Tyler avait presque oublié que son immeuble était de l’autre côté du trottoir et qu’en plus, ils étaient depuis tout à l’heure en train de faire leur cinéma. Tyler n’avait bien sûr pas honte d’aimer Alexeï, d’aimer un garçon et tout le tralala. Il avait eu sept ans pour intégrer l’idée, en même temps. Cela dit, ce n’était pas un garçon qui épanchait sans cesse ses sentiments à la vue de tous, mais il faut croire qu’il avait été trop pris dans son délire pour saisir la portée de ses gestes, publiquement parlant. Bah, tant pis. « Ah, c’est vrai ça. » Comme si Alexeï lui apprenait quelque chose. « Tu sais, ces Américains … » Mais quoi les Américains ? T’auraient-ils perverti les Américains petit Ty’ ? Il hocha la tête, avec un grand sourire forcé. Mignon, comme il se déchargeait de toute faute et comme s’il cherchait à dire : allez, ne m’en veut pas trop. Il passa à côté de lui, posa sa main dans son dos pour l’inciter à avancer, et pointa du doigt un point indistinct, de l’autre côté de la rue. « C’est par là. »

Tyler ne le tenait pas par la main. Cela n’avait rien de personnel, et il n’était pas embarrassé. Encore une fois, si on ne lui en donnait pas l’habitude, les marques d’affection ne pulluleraient pas. Farfouiller dans les cheveux d’Alexeï était une habitude qu’il avait adoptée depuis petit, et il n’endosserait aucune responsabilité en ce qui concerne les câlins intempestifs. Il ne repousserait pas Alexeï s’il le faisait, le prendre par la main. Mais ce n’était pas un réflexe de sa part. Il en avait envie mais qu’y pouvait-il, s’il était toujours sur la réserve ? Néanmoins, pour briser toute image de distance encore forcée ou de sentiments non assumés, Tyler marchait très près d’Alexeï, bien que sa main eut quitté son dos depuis. Avec un peu d’attention, on pouvait même remarquer qu’il marchait légèrement un peu plus en avant, comme si, inconsciemment, il cherchait à protéger Alexeï de la foule. A première vue, Tyler n’avait peut-être pas l’air affectueux mais finalement, peut-être qu’il n’y avait pas plus aimant que lui, dans le fond.

Ils arrivèrent très vite à l’immeuble de Tyler, qui laissa découvrir très vite un luxieux hall en marbre. Le gardien, debout derrière un guichet, sourit à Tyler, avant de faire un signe de tête poli à Alexeï. « Monsieur Yang. Monsieur. » Tyler lui fit un rapide signe de la main, et eut même un petit sourire, ce qui étonna fortement le gardien. Que Tyler réponde au bonjour, c’était une chose, qu’il sourît, c’était vraiment très étonnant. Il n’était pas mal élevé, mais, mine de rien, notre bon ami était du genre snobinard, à se montrer un peu plus aimable avec les gens « de son rang. » C’était peut-être horrible, mais qu’y pouvait-il. Il y avait eux, et puis les autres. C’était ça, son éducation. La mixité inter-portemonnaies n’était pas ancrée en lui et ne le serait sans doute jamais. Ajouté à ça, et puis à son flegme habituel, Alexeï avait intérêt à se sentir chanceux de recevoir tant d’attentions de la part d’un tel énergumène ! Car s’il y avait bien quelqu’un pour qui Tyler se damnerait, c’était bien Alexeï.

Et ce fut dans l’ascenseur que les choses changèrent du tout au tout. Sans transition, Tyler se rapprocha d’Alexeï et passa une main dans le bas de son dos pour le coller contre lui. Maintenant que plus personne ne pouvait le voir, monsieur osait se débrider. Non sans crainte, car après tout, Alexeï était encore en mesure de lui foutre un coup de poing en pleine tête. S’imaginer la tête en sang lui vola un petit rire, tandis que son visage se rapprochait dangereusement de celui d’Alexeï, tandis que sa voix n’était plus qu’un murmure. « J’ai toujours rêvé de faire ça dans un ascenseur, comme dans les films tu sais. » Il se sentait un petit bête, mais bon. Le ça sous entendait au moins qu’il n’avait jamais embrassé personne dans un ascenseur, waouh. EH BIEN OUI. Parce que son ça ne se référait pas à autre chose, pardi. Son souffle mourut contre les lèvres d’Alexeï, alors que la pression qu’il exerçait sur le bas de son dos s’accentuait, leurs bassins collés l’un à l’autre. C’était vraiment bien, de l’embrasser. Trop bien, même. « Généralement, dans les films, ça finit en partie de sexe, mais bon. » Petit bisou. « Ce n’est pas une invitation, rassure-toi. »

Déçu, Alexeï ?
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptyLun 23 Juil - 0:53

En décidant de le suivre, Alexeï savait parfaitement qu'il devait avant tout passer outre la multitude de questions qui tournoyaient dans sa tête. Est-ce que tout allait rentrer dans l'ordre, désormais ? Est-ce que tout allait paraître parfaitement normal, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés ? Est-ce que cette trêve n'était qu'éphémère ? Honnêtement, s'ils venaient à être séparés de nouveau, Alexeï ne le supporterait pas. Avoir passé sa vie aux côtés de Tyler avait un prix : le prix de la dépendance. Il avait beau être parti quatre ans aux États-Unis, les retours en Corée étaient entièrement consacrés à son ami et à son père. S'il voyait les autres, c'était bien, sinon tant pis. De ce simple fait, l'idée de faire sans lui semblait impossible à réaliser, et il savait très bien que c'était dans son intérêt de rester auprès de lui. Les envies de suicide n'était plus si présentes depuis qu'il s'était éloigné de tout ce qui le maintenait au plus bas depuis tant d'années, mais la distance qui s'installait entre lui et Tyler n'était-elle pas aussi meurtrière ? C'était à n'y plus rien comprendre. Alexeï ne savait vraiment plus ce qu'il faisait entre partir, revenir, fuir (étrange, venant de lui, on en conviendra), pleurer, s'énerver, tout lui avouer en trois mots et aller chez lui, au cœur de ce qu'il avait raté. Le yoyo émotionnel lui faisait perdre les pédales, alors il le suivait, comme s'il lui pardonnait déjà tout et comme s'il n'avait jamais fauté, comme s'il s'était toujours vus dans cette grande ville qu'était New York et comme si cela faisait déjà plusieurs années qu'ils y vivaient ensemble. Bref, c'était un peu n'importe quoi.

Quand Alexeï aperçut l'immense immeuble, il ressentit un profond malaise. Il était passé des centaines de fois devant ce même bâtiment et il n'avait jamais vu son ami en sortir ? Pendant un mois, ils avaient pourtant eu toutes les chances possibles pour se voir. Un soupir glissa d'entre ses lèvres lorsqu'il pénétra dans le hall. C'était lui qui avait demandé à découvrir, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Mais fuir cet endroit les aurait tous les deux plongé dans des non-dits inutiles et un fossé aurait fini par se creuser. Hors de question, il prenait donc les choses en main et se confrontait au réel. « Monsieur Yang. Monsieur. » What. Le deuxième, c'est Monsieur Kwon. De toute façon, ce gardien ne tarderait pas à le savoir, c'était certain, et il s'habituerait même à le dire, Alexeï se l'assurait. Non pas qu'il était si exceptionnel que tout le monde devait au moins savoir son nom, non, mais il allait vite, très vite comprendre que Tyler était égal à Alexeï. Un signe de tête en guise de bonjour, un petit sourire poli et ce dernier rejoint le beau brun dans ce magnifique petit espace qu'était l'ascenseur. De quoi allaient-ils bien pouvoir parler ? Bonne question. Dans une telle situation, il n'y avait plus grand chose à dire, à moins de vouloir faire de l'ascenseur un lieu de guerre ouverte, et ce n'était pas ce qu'il cherchait. Il fixa son regard à un point inexistant et attendit, les mains dans les poches de son pantalon. Mais à peine les portes furent fermées que Tyler s'approcha, venant coller son corps à celui du blondinet. Gah. En effet, tout cela était normal si on se fiait aux sept années précédentes. Mais dans les circonstances actuelles, n'était-ce pas un tantinet étrange, voire inconvenant ? Pourtant, quoi qu'il en dise, Alexeï aimait ce genre de contacts et il ne pouvait pas vraiment résister à Tyler, peu importe ce qu'il allait tenter. « J’ai toujours rêvé de faire ça dans un ascenseur, comme dans les films tu sais. » Oh. Ah oui, quand même. Hé bien, pas qu'il n'en avait pas envie, mais comment dire. C'était un peu rapide, non ? Du genre : je t'annonce que je vis à deux kilomètres de chez toi depuis un mois et je te saute. M'oui, bon... Certes, ça avait toujours eu le mérite de les réconcilier après des disputes mais ce n'était plus trop le même niveau, tout ça, là. Enfin, c'était tout de même bizarre de faire ça dans un ascenseur maintenant. A tous les coups, Alexeï allait quand même lui donner ce qu'il voulait, pour la simple et bonne raison que c'était ce dont il rêvait depuis une dizaine de mois. Et aussi parce qu'il voulait lui montrer que c'était vrai, qu'il l'aimait, et tous les moyens étaient bons pour ça. Alors, quand Tyler posa enfin ses lèvres sur les siennes, il ne fit aucun geste de recul et se contenta d'accrocher ses doigts à la ceinture du brun pour se maintenir contre lui. Cela n'avait rien d'entreprenant. C'était Tyler qui s'amusait, là, ou peu importe ce qu'il faisait, dans le fond, ça finirait comme ça finissait toujours, c'est ça ? « Généralement, dans les films, ça finit en partie de sexe, mais bon. » Hein ? Quoi ? Ce n'était pas ce qu'il voulait, alors ? Alexeï arqua un sourcil, décontenancé. Mais il voulait quoiiiiiiiii, au secours. Quoi qu'il en soit, invitation ou pas, ça avait le don de le déstabiliser, toute cette... normalité.

Discrètement, il prit une inspiration dont il avait bien besoin. A force de trop réfléchir, il allait fumer des oreilles. Peut-être fallait-il simplement laisser couler, une dernière fois, et se rendre compte qu'il était amoureux de lui. Mon dieu. Tyler amoureux d'Alexeï. Sans rire ? Ben oui, idiot, et tu le savais. « Yah. Tu me chauffes, là. T'es con. » Oui, parce qu'il fallait savoir quelque chose sur ce coréen absolument pas typique : il était toujours partant, lui. Et pour Tyler qui le connaissait par cœur, c'était un jeu d'enfant de le faire atterrir dans un lit - ou ailleurs, à la limite. C'était donc à ses risques et périls mais il resta contre son ami - ou peu importe comment on devait le définir - et lâcha un petit rire pour accompagner sa réflexion. Être aussi proche de lui, ça faisait presque bizarre. Presque, parce que ça avait quelque chose d'évident, comme toujours. Il lui vola à son tour quelques baisers. A bien y réfléchir, il ne voulait pas, en fait. Aussi étonnant que cela puisse paraître quand on le connaissait bien, il voulait d'abord que tout soit clair pour se laisser aller à ce qu'ils ne connaissaient que trop bien tous les deux. « C'est pas une invitation mais je te vois venir quand même. » Cette fois, c'était décidé. Il ne ferait plus rien de sexuel avec lui tant qu'ils ne seraient pas ensemble. Si Tyler ne voulait pas, hé bien... Il n'y aurait plus rien.

Alexeï recula de quelques pas avec un sourire alors que l'ascenseur démarrait enfin, s'appuyant contre la cabine. Il faisait mine de rien. Attendre, attendre. Et attendre.

Mais Kwon Alexeï n'avait aucune patience. Après un vague regard vers Tyler, il soupira. Ce mec était vraiment trop beau. Irrésistible. Et c'était un supposé hétéro qui disait ça, oui, mais que voulez-vous : il était plutôt du genre tylersexuel, en fait. Bon allez. Il était faible. AAAAAAAAAAAARGH. BORDEL DE MEEEEEEEERDE. C'était la troisième fois qu'il changeait d'avis ; tant d'efforts réduits à néant par une belle gueule d'Apollon en une seconde. « Tu m'énerves. » Il le tira vers lui sans prévenir, l'embrassant aussi passionnément qu'il le pouvait. Bien vite, ses deux petites mains privèrent Tyler de sa jolie veste bleue et la laissèrent s'écraser au sol. C'était ça où il la lui arrachait, de toute façon. Elles remontèrent ensuite sur son visage avant que l'une d'elles ne glisse sous le t-shirt du brun. Gah. Ça faisait longtemps. « Tu m'as manqué, connard, c'est pas juste. » Ah ça oui, tous les jours, par tous les pores de sa peau.
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MessageSujet: Re: it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ it seems we have to stay together. ft tyler. ♥ EmptySam 11 Aoû - 20:15

Avouons-le : Tyler s’était cru un peu trop vite arrivé au club Med. De un : celui qui sautait sur l’autre, c’était Alexeï, pas l’inverse (mwahaha). De deux : l’inconvenance était effectivement de mise vu leur ô combien agréable situation. Outre son immense amour pour Alexeï, Tyler n’en restait pas moins un garçon diablement maladroit. Il n’y avait qu’à regarder ce mois qu’il avait passé à fuir son bien-aimé alors qu’il était justement venu dans ce putain de pays pour le retrouver. Le petit Yang était quelqu’un de vraiment terre à terre et de très rationnel (parfois trop). Allez donc chercher comment une personne comme lui pouvait se retrouver à commettre de telles actions sans queue ni tête. Dans un certain contexte, sa maladresse pouvait avoir quelque chose de profondément mignon et attendrissant … Mais là, malgré les sentiments qu’Alexeï ressentait à son égard et ses propres sentiments, il n’y avait rien de plus déplacé, après réflexion. Cependant, tel était le problème. Tyler n’avait pas du tout réfléchi. Qu’avait-il voulu prouver à Alexeï en lui sautant dessus de la sorte ? Qu’il l’aimait ? Il venait de l’avouer. Que rien n’avait changé ? Mais tout venait de changer ! Peut-être était-ce une façon de demander pardon ? HMMM. Comment dire. Nous avons tous sans doute vu mieux comme manière de dire pardon. Il ne valait mieux pas essayer de creuser. En tout bien tout honneur, arrêtons-nous à la nécessité pour Tyler de prouver la véracité de son amour pour Alexeï. Voilà. Ça sonne bien ça, non ? Toujours est-il que le gamin ne put réprimer un sourire goguenard, lorsqu’Alexeï ouvrit la bouche tout en le couvrant de baiser. Le pire était qu’il n’avait même pas songé à chauffer son cher et tendre ami. Bon, si, un peu quand même. Mais ses pensées n’avaient jamais – ou pas à cet instant en tout cas – intégré l’image d’un lit avec Alexeï et lui dessus (ni de tout autre endroit permettant un contact en … profondeur). Tyler le laissa alors se reculer, son bras se tendant jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le toucher, et répondit à son sourire par un simple air hagard, comme s’il n’avait pas compris où Alexeï était parti chercher tout ça avec son imagination plus que fertile. Alors, il se recula lui aussi, posa ses mains sur la paroi froide de l’ascenseur avant d’y appuyer son dos. Bien, puisqu’Alexeï voulait prendre les rênes, autant le laisser faire. Ça ne changeait pas bien des fois où Petit Taler laissait Petit Alisseï choisir quel jeu jouer, ni quand ce dernier harcelait de baisers son petit camarade frigide qui finissait toujours par céder. Les deux protagonistes avaient peut¬-être vieillis, leurs sentiments peut-être évolués, mais au fond, ils restaient toujours les mêmes … « Tu m'énerves. » Un sourire commença à fleurir sur les lèvres de Tyler, bien vite anéanti par deux charmantes lèvres se mourant contre les siennes pour un affriolant baiser. Tyler se laissait faire, loin de trouver déplaisant tout ce que pouvait bien lui faire Alexeï. Il était bien inutile de rappeler l’écrasante influence qu’Alexeï avait sur lui. Ou plutôt, son pouvoir démesuré. Dans le fond, c’était à se demander si un tel amour aurait dû exister, tant il était fort et inaltérable … Car être capable du pire comme du meilleur pour une seule et même personne, c’était assez terrible, quand même. Ou carrément extraordinaire.

« Toi aussi tu m’as manqué, alors c’est un peu plus fairplay, non ? » Des frissons hérissaient les poils de sa peau, causés par les mains d’Alexeï parcourant son corps. Quelle étrange sensation que de le retrouver après si longtemps. Tout aurait été parfait si seulement cet instant pouvait rester figé dans le temps, sans qu’aucune question n’ait à trouver sa réponse, sans qu’aucun d’eux n’ait à se casser la tête pour un quelconque problème. Il avait envie qu’Alexeï l’embrasse encore et encore, qu’il le touche, sans jamais s’arrêter. Tyler aimerait l’aimer jusqu’à son dernier souffle, le suivre jusqu’au bout du monde. Qui sait ce que l’avenir leur réserverait. Ses mains s’accrochaient aux pans de sa veste tandis que ses lèvres descendaient dans son cou, parcourant sa mâchoire de baisers. Il ne se lasserait sans doute jamais de la saveur de sa peau. Mais. Mais.

« OTES TES SALES PATES DE LA. » Un gros BOUING se fit entendre alors qu’Alexeï se retrouvait subitement éjecté des bras de Tyler, violenté par une vieille dame et son sac. « QUE FAIS-TU A TYLER, PERVERS ! IMPIE ! » Tyler se demandait à quel moment cette femme était arrivé dans l’ascenseur et surtout pourquoi il avait une envie mordante d’exploser de rire, ou, à l’inverse, de réduire cette vieille femme au silence. « Miss Turner, calmez-vous, calmez-vous ! Ce n’est pas un pervers … » Tyler se positionna devant Alexeï, un sourire contrit sur le visage. Il tourna légèrement la tête sur le côté, tentant de regarder son ami. « Ma voisine. » Dur d’être en paix dans ce pays. Il s'en voulait vraiment de faire endurer ça à Alexeï mais, qu'y pouvait-il ? Cela se voyait clairement que ce n'était pas de sa faute, mais il avait subitement peur qu'Alexeï croît qu'il ait honte d'on ne sait quoi, à ne pas l'avoir présenté à cette femme ... Il y avait pensé. Mais il était sensé dire quoi ? Mon meilleur ami ? Mon petit ami ? S'il répondait l'un, il aurait l'air de quelqu'un qui ne s'assume pas ... S'il répondait l'autre, il prendrait encore trop vite les devants alors qu'ils n'avaient même pas encore eu de conversation dignes de ce nom ... Finalement, il n'aurait pas du l'embrasser aussi tôt, gros débile qu'il était. Cette réflexion interne fut marquée par un seul et unique soupir, alors qu'il baissait à nouveau son regard vers la petite dame.« Il était aucunement nécessaire de le frapper de la sorte, je vous assure. » Cela limitait la casse, non ?
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