Ana avait grandi au sein d’une famille plus que soudée et plus qu’aimante, couvrant chacun de ses membres d’amour et de cadeaux chaque jour que dieu faisait. C’était beau, c’était magnifique, tout le monde les enviait. Enfin, tout le monde aurait dû les envier du moins. Ils étaient tous beaux et parfaits à faire rougir toutes les miss à travers le monde. Ana était très proche de chacun d’entre eux, les aimait plus que tout et était prête à tout pour eux. Elle n’était pas du genre à faire dans la demi-mesure, l’excès ne lui faisait pas peur tant qu’elle pouvait leur donner autant d’amour qu’elle recevait. C’était ça qui faisait la beauté de leur famille et elle n’aurait voulu en changer pour rien au monde. Parfois, elle se demandait comment faisaient les gens qui n’en faisaient pas partie. Avaient-ils une bonne vie ? Arrivaient-ils à sourire et à être heureux ? Elle en doutait fortement et comprendrait si cela s’avérait vrai parce qu’elle aurait été plus que malheureuse elle. Il fallait par exemple qu’elle voie ou au moins parle à l’un des membres de sa famille tous les jours sinon elle ne se sentait pas bien, elle se sentait… vide, quelque chose lui manquait. Heureusement, la plupart vivaient encore à New York et ils n’étaient qu’à quelques minutes de trajet les uns des autres. Ana voyait le plus souvent Sofia. C’était son bras droit après tout, elle aurait pu être sa jumelle… à six mois après quoi, mais elles aimaient se présenter comme des sœurs même si elles n’étaient « que » cousines. Elles avaient quand même une relation très fusionnelle. Il y avait Muwgli aussi, Muwgli était spécial, c’était encore autre chose qu’avec Sofia. Avec eux deux, elle comptait un bon nombre d’autres cousins proches. Leurs parents étaient toute une petite bande et ils avaient été particulièrement… productifs. Aujourd’hui, la française allait consacrer son temps à son bébé Rosalie. C’était la petite sœur de Sofia et comme tous les autres, elle l’aimait par-dessus tout. C’était son anniversaire il y a quelques jours et elle n’avait pas encore eu l’occasion de lui offrir son cadeau. Elle avait préparé tout un séjour de détente et relaxation et avait réservé une demi-journée dans un spa à Manhattan. Il s’agissait d’une surprise et elle espérait que cela plairait à sa petite cousine. Elle en valait la peine quand même et puis elle lui avait manqué, il y avait bien longtemps qu’elles n’avaient pas partagées un moment à deux, elle voulait savoir ce qu’il se passait dans sa vie ces derniers temps. Ana alla la chercher directement chez elle. Elle était connue et le portier la laissant entrer. Elle ne frappa pas en entrant et essaya de faire le moins de bruit possible pour bien la surprendre. Quand elle la trouva, de dos par chance, elle fonça droit sur elle et lui banda les yeux avant qu’elle ne puisse comprendre ce qu’il lui arrivait. « Ceci est un enlèvement, tout forme de résistance est inutile. » Puis elle s’assura que sa cousine avait les yeux bandés et l’entraina jusque dans sa voiture – elle n’avait pas pu prendre sa moto, c’était dur d’enlever quelqu’un sur une moto. Après ça, elle conduit jusqu’au spa et se dépêcha d’aller ouvrir la portière pour pouvoir serrer Rosalie dans ses bras. « Bon anniversaire ! » s’écria-t-elle alors que la blonde sortait de la voiture avant de la serrer tout contre elle.

Lys était face à un problème crucial aujourd’hui. Elle était assise devant ses chaussures (plus celles de Rosalie qu’elle lui avait emprunté sans toujours bien vouloir lui rendre) et elle était incapable de décider lesquelles elle voulait bien mettre aujourd’hui. C’était vraiment un problème dramatique ça, le monde entier aurait dut partager sa détresse pour le coup. Finalement, après de très très longues minutes de réflexion, la solution lui sauta à l’esprit, elle savait ce qu’elle devait faire. Il fallait juste qu’elle aille en emprunter encore chez Rosalie. C’était aussi simple que ça, à se demander pourquoi elle n’y avait pas pensé avant. Il fallait bien que son accès illimité au placard à chaussure de son double lui serve à quelque chose tiens. Comme elle était très gentille et parfaite, elle envoya quand même un message à son double qu’elle allait chez elle qu’elle soit là ou pas et qu’elle allait lui emprunter des chaussures, elle ajouta qu’elle l’aimait et qu’elle allait lui ramener les autres qu’elle lui empruntait et basta. Une fois qu’elle eut fait ça, elle put prendre la direction de l’appartement de la blonde. Elle avait un double des clés de Rosalie pour le cas où elle ne serait pas là, elle ne savait plus depuis quand elle l’avait mais elle s’était dit que ça pourrait toujours lui servir un jour. Et pour sa défense, elle s’en était rarement servie à part en cas de force majeure (on était dans un cas de force majeure), en générale quand elle venait ici c’était juste pour voir Rosalie et il n’y avait donc pas beaucoup d’intérêt à y entre sans que son double soit là. Lys alla jusqu’à l’appartement de la blonde et par politesse frappa. On ne savait jamais, celle-ci était peut-être là. Ce serait étonnant mais soit. La française ne fut pas surprise le moins du monde de voir que personne ne lui ouvrait et elle sortit donc la clé. Elle se dirigea directement vers le placard à chaussure une fois entrée et ne mit pas bien longtemps à faire son choix. Elle était là, tranquillement sans rien demander à personne quand elle se fit ‘agresser’ par quelqu’un qui lui banda les yeux sans prévenir. « Ceci est un enlèvement, tout forme de résistance est inutile. » Lys n’était vraiment pas d’accord là-dessus, elle voulut donne un coup à la fille qui venait de faire (oui parce que vu la voix qu’elle avait, elle espérait plutôt que c’était une fille) mais ne rencontra que le vide. Elle sentit ensuite la personne l’entraîner jusqu’à où elle ne savait pas trop. Elle était un peu tendue parce qu’elle ne savait vraiment pas à qui elle avait affaire mais elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait bien faire maintenant. Elle sentit alors l’autre l’entraîner vers elle ne savait pas où, une voiture. Elle ne dit rien durant le trajet en voiture et lorsque la voiture s’arrêta, Lys retira la bandeau de ses yeux. Elle en avait assez tiens alors. « Bon anniversaire ! » déclara alors une fille qu’elle ne connaissait absolument pas et qui la prenait visiblement pour Rosalie (c’était tout à fait logique en fait). Celle-ci la serrait alors dans ses bras. Il n’empêchait, Rosalie avait dans son entourage des gens qui agissait de manière bien étrange, elle pouvait bien dire de ses colocataires à côté de ça tiens. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et vit qu’elles se trouvaient devant un spa. Un petit sourire se dessina alors sur ses lèvres, elle venait d’avoir une excellente idée, elle allait profiter de l’anniversaire de son double à sa place. C’était très cool ça tiens ! Par la même occasion, elle pourrait tester et voir combien de temps il faudrait à l’autre pour avoir des doutes et si elle en avait à un moment. Non parce que, en toute honnêteté, Lys savait très bien faire Rosalie : l’imiter était plus que simple, il suffisait de faire comme si elle était la reine du monde, ramener sa science tout le temps sans se soucier de savoir si ce qu’elle disait intéresser intéressait l’autre et de se plaindre pour pas grand-chose. Oui vraiment, c’était un jeu d’enfant. Par exemple, là, elle ne devait pas dire merci mais plutôt se plaindre parce que l’anniversaire de Rosalie était passé depuis quelques jours déjà et la fille, qui qu’elle soit était donc en retard. « Il était temps ! » déclara alors Lys. Oui, c’était bien quand même. Elle pencha alors la tête. « Enfin merci quand même. » Elle allait faire une Rosalie en version améliorée qui disait merci, c’était bien ça aussi.

Ana se réjouissait à la perspective de passer une après-midi entière dédiée à la détente et la relaxation avec Rosalie. C’était que sa petite cousine était une femme occupée et les deux jeunes femmes ne se voyaient plus beaucoup au grand désespoir de l’ainée. C’est pour ça qu’elle avait été obligée de prendre des mesures extrêmes. Peu importe ce que la blonde pourrait lui dire, peu importe ce qu’elle avait de prévu pour le reste de la journée, elle ne lui laisserait aucun choix. Le kidnapping avait été prévu pour ça, pour ne pas qu’elle s’oppose à quoi que ce soit et qu’elle se retrouve devant le fait accompli et soit donc obligée de la suivre. En même temps, qui refuserait une après-midi toute entière dans un spa ? Pas elle en tout cas. Elle était excitée comme une puce et elle eut du mal à ne pas renverser les piétons ou rentrer dans les voitures garées sur le bord du trottoir. Pas qu’elle n’était pas prudente, attention, c’était juste que quand quelque chose accaparait ses pensées comme ça, elle n’arrivait plus trop à se concentrer sur les choses plus essentielles. Une fois qu’elle fut garée juste en face du spa, la jeune femme se rua vers la porte arrière pour laisser sortir Rosalie. Elle ne lui laissa même pas le temps de se rendre compte où elle était que déjà Ana l’entourait de ses bras et la serrait tout contre elle. « Il était temps ! » La jeune femme leva les yeux au ciel. Ça ne l’étonnait pas vraiment de sa cousine, ça ne l’aurait étonné de la part d’aucun des membres de sa famille en fait. Mais quand même, elle s’était attendue à un peu plus de reconnaissance de la part de la blonde ! Surtout que quand elles étaient toutes les deux, Rosalie n’était pas tout à fait pareille qu’avec les autres. Mais bon soit, elle ne s’en formalisa pas. « Bah tiens ça fait plaisir de voir que tu apprécies mon cadeau ! » Bouda-t-elle. Bon elle avait parlé un peu trop vite puisque Rosalie reprit presque tout de suite après la parole. « Enfin merci quand même. » « Mais de rien, c’est toujours un plaisir de te faire plaisir. » Puis c’était aussi un cadeau pour elle-même dans le fond. Elle attrapa la main de sa cousine et l’entraina jusqu’au spa. Elle se présenta à l’accueil et il ne fallut pas longtemps pour qu’on leur donne des peignoirs et qu’on les conduise jusqu’à la première étape de leur après-midi : le massage. Une fois allongées, il ne manquait plus que les masseurs, Ana poussa un grand soupir de bonheur. « J’aime ma vie. » Elle ne l’aurait échangée pour rien au monde. « Alors, je suis ou je ne suis pas ta cousine préférée ? » demanda-t-elle tout en se tournant vers la blonde.

Maintenant qu’elle était arrivée devant le spa, Lys ne regrettait pas de s’être laissé enlever sans protester. Ca en valait la peine quand même ! Elle allait pouvoir profiter de la surprise d’anniversaire de Rosalie à sa place, le rêve ! Elle avait hâte de voir la tête de la blonde quand elle lui raconterait ça. Elle serait furieuse et jalouse, mais Lys s’en fichait. C’était sa vengeance pour tous les malheurs et toutes les méchancetés que son double lui avait fait subir depuis qu’elle la connaissait. (Non mais, en vrai, Lys aimait beaucoup Rosalie hein). Enfin soit. Désireuse d’imiter au mieux son double, Lys commença par râler en arrivant et les premiers mots qu’elle prononça furent pour dire qu’il était temps que son cadeau n’arrive. La jeune femme leva alors les yeux au ciel (tiens, Lys se souvenait qu’elle faisait souvent ça avec Rosalie aussi, c’était bien la preuve qu’elle l’imitait à la perfection. « Bah tiens ça fait plaisir de voir tu apprécies mon cadeau ! » Un petit sourire se dessina sur les lèvres de la blonde. « Mais je l’apprécie. » dit-elle en prenant le même ait agacé que Rosalie prenait souvent (et qui lui faisait dire que ce serait elle qui aurait l’air la plus vieille le plus tôt et non Lys). Lys remercia finalement quand même son interlocutrice. Elle savait que son double ne le faisait pas si souvent (pour ne pas dire jamais parce qu’avec elle, c’était jamais oui) mais la française n’était pas une ingrate alors. « Mais de rien, c’est toujours un plaisir de te faire plaisir. » Lys prit un air satisfait, c’était très bien les gens comme ça. La jeune femme s’apprêta alors à s’impatienter et à demander si elles allaient passer l’après-midi sur le trottoir mais l’autre attrapa sa main à ce moment-là et l’attira à l’intérieur. Après un rapide saut à l’accueil, on leur donna des peignoirs et on les conduisit au massage. Gosh, Lys allait vraiment avoir une après-midi parfaite. La blonde à côté d’elle (dont elle ignorait toujours l’identité d’ailleurs) ne reprit la parole que lorsqu’elles furent allongées sur les tables de massage. « J’aime ma vie. » Lys hocha alors la tête. « Moi aussi. » Ou en tout cas, elle aimait beaucoup celle de Rosalie au moins. Elle était plutôt cool. « Alors, je suis ou je ne suis pas ta cousine préférée ? » Ainsi donc, c’était sa cousine. Lys essaya de se souvenir si son double avait déjà mentionné le prénom d’une de ses cousines mais sans succès. Si elle l’avait fait, ça n’avait vraiment pas marqué Lys en tout cas. Enfin tant pis, elle ferait ça. « Si, tu l'es. » confirma-t-elle alors. « Et de loin. » Lys ne savait pas si Rosalie en dirait autant quand elle saurait que l’autre n’était pas capable de faire la différence entre sa cousine et une inconnue. « T’es presque parfaite en fait. » Elle aurait bien dit parfaite mais bon, elle n’allait pas faire de si grand comme ça si facilement, ça deviendrait vite louche sinon. « Continue comme ça et t’auras bientôt la deuxième place dans mon cœur. La première étant occupée par moi évidemment. » Elle ne voyait même pas pourquoi elle s’embêtait à préciser ça.

Rosalie était égale à elle-même : avant de la remercier, elle avait quand même trouvé à se plaindre sur le fait qu’Ana avait attendu plusieurs jours après son anniversaire avant de lui offrir son cadeau. Heureusement qu’Ana en avait l’habitude, elle n’eut pas le cœur de lui en tenir rigueur du coup. Puis comme c’était son anniversaire une semaine avant et une semaine après la date, elle était techniquement encore la reine et donc encore en mesure de faire et dire ce qu’il lui plaisait sans qu’on lui reproche rien. La jeune femme n’hésita pas à lui reprocher son manque de reconnaissance. « Mais je l’apprécie. » Bien. Elle avait plutôt intérêt ! Elle avait cherché et trouvé ce cadeau toute seule comme une grande et elle y avait mis tout son cœur. En pouvait pas faire un cadeau portant plus d’amour que ça. Enfin, si, peut-être, mais dans l’esprit de la française c’était comme ça. Pour parfaire sa déception, elle bouda jusqu’à ce que Rosalie la remercie, après quoi elle entraina sa cousine chérie de l’autre côté de la rue pour qu’elles puissent enfin débuter leur séance de relaxation. Ana avait attendu ça avec énormément d’impatience et elle avait du mal à se contenir. Elle avait bien besoin de ça, la gérance d’une boite telle que l’Awesome n’était pas de tout repos et beaucoup plus stressante qu’elle l’aurait pensé au départ.

Les deux cousines furent très vite installées aux tables de massage. Elle n’avait échangé aucun mot jusqu’ici et Ana décida de rattraper ce temps perdu dès qu’elle fut allongée. Elle comptait bien tout savoir de la vie de sa cousine chérie ou en tout cas en savoir autant que possible. Elle n’avait pas vu Rosalie depuis Noel quand même ! Ses premiers mots furent consacré à remarquer qu’elle avait une vie parfaite, ce que Rosalie approuva. Comment pouvaient-elles se plaindre franchement ? Elles étaient belles, jeunes, parfaites. Elles n’avaient absolument rien à n’envier à personne et elles ne manquaient de rien depuis qu’elles étaient nées. Ana essaya ensuite de se faire en lui demandant si elle était sa cousine préférée. « Si, tu l'es. » Si elle aurait pu, elle aurait fait une révérence mais elle se contenta de prendre un air fier. « Et de loin. » Rosalie exagérait sans doute mais elle aimait tellement entendre des choses comme ça qu’elle ne fit aucune remarque. « Je t’ai bien éduquée à ce que je vois ! » La blonde continua ensuite de faire son éloge. « T’es presque parfaite en fait. » Ana dut se retenir pour ne pas la contredire en disant que le « presque » était de trop. Mais c’était son anniversaire et elle aurait quoiqu’elle dise. « Continue comme ça et t’auras bientôt la deuxième place dans mon cœur. La première étant occupée par moi évidemment. » Là encore, rien n’était étonnant dans ces propos et elle se contenta de rire pour toute réponse. Du moment qu’elle occupait la première place dans son propre cœur, tout allait bien.

Leurs deux masseurs arrivèrent bien vite, au grand bonheur d’Ana. Mais elle n’avait pas de temps et perdre et voulait profiter de chaque seconde avec sa cousine alors elle choisit de faire comme s’ils n’étaient pas là même s’ils massaient tellement bien que ça devenait difficile. « Tu as des nouvelles de Sofia ? » Elle n’avait pas eu de nouvelles de sa sœur depuis très longtemps et cela lui pesait beaucoup. Elle était malheureuse sans Sofia et commençait sérieusement à s’inquiéter. « Elle ne répond pas au téléphone ni rien, je m’inquiète ! Qu’est ce qu’il lui arrive ? » Puis elle se reprit. « Enfin désolée, je sais que cette journée est à propos de toi mais il s'agit de Sofia donc... »

Après que Lys l’eut remercié (quand même) pour le cadeau, la jeune femme la conduisit à l’intérieur du spa et les deux jeunes femmes furent rapidement amenées aux tables de massages. Gosh, tout ça était vraiment parfait, Lys ne pouvait pas s’empêcher de le penser ! La cousine de Rosalie reprit alors la parole pour demander si elle n’était pas la meilleure cousine au monde. Elle avait l’air d’être aussi modeste que Rosalie tiens, ça devait être de famille ce genre de choses. En tout cas, Lys pouvait toujours se rassurer en disant qu’elle ne pouvait de toute manière pas être plus chiante. Enfin, elle l’espérait en tout cas. Elle fut tentée l’espace d’une seconde de faire le test en disant qu’au contraire, elle était une des pires cousines qu’elle avait et donc, pas du tout sa préférée mais elle changea d’avis au dernier moment. Elle testerait plus tard. « Je t’ai bien éduquée à ce que je vois ! » Lys sourit. Bien sûr. Ou pas. « Je me suis éduquée toute seule en vrai, tu n’as vraiment pas servi à grand-chose. » répondit-elle alors. Elle voulait bien être gentille un peu mais il ne fallait pas qu’elle le soit trop, ça deviendrait trop louche sinon. C’est pour ça que lorsqu’elle la complimenta à nouveau juste après, elle précisa bien que la première personne dans son cœur c’était elle-même (même si selon Rosalie elle-même, Brad Pitt venait avant, Lys ne croyait vraiment pas à cette histoire). Ce qui était bien, c’était que la jeune femme n’avait pas l’air d’être du tout surprise par ce genre de répliques été se mit à rire, Lys n’était donc pas la seule à connaître Rosalie comme ça.

Elles auraient sûrement pu continuer à s’auto-complimenter longtemps mais les deux masseurs arrivèrent finalement, mettant par la même occasion fin à leur si passionnante conversation. En tout cas, Lys préférait ça quand même un peu, le temps du massage serait au moins un temps où elle serait sûre de pouvoir faire semblant d’être Rosalie sans trop se faire remarquer. C’est du moins ce que Lys croyait mais la jeune femme à côté d’elle ne semblait pas l’entendre de cette oreille puisqu’elle reprit bientôt la parole. « Tu as des nouvelles de Sofia ? » Lys se demandait vaguement comment elle pouvait être capable de se concentrait sur ce qu’elle disait pendant un massage comme ça. Elle, elle dut faire preuve de la plus grande concentration du monde pour se souvenir de qui était Sofia, elle savait juste de nom que c’était la sœur de Rosalie. Enfin à ce qui lui semblait. Soit. Lys préféra ne pas répondre à ça, espérant que la jeune femme se lasse et se taise simplement. Mais ça aurait été vraiment trop demandé. « Elle ne répond pas au téléphone ni rien, je m’inquiète ! Qu’est ce qu’il lui arrive ? Enfin désolée, je sais que cette journée est à propos de toi mais il s'agit de Sofia donc... » Lys soupira. « Je ne sais vraiment pas, désolée… » répondit-elle simplement. Au moins, elle pouvait répondre à ça en toute honnêteté. Après peut-être que la vraie Rosalie en savait plus qu’elle mais bon, tant pis. Lys préféra ne rien ajouter d’autres à ça. Elle avait beau savoir imiter Rosalie à la perfection (en toute honnêteté), elle était certaine que dans une conversation qui toucherait à la famille de son double, elle ne tiendrait pas la route plus de cinq minutes, elle savait trop peu de choses à ce sujet.

Ana était vraiment parfaite. Elle avait eu la meilleure des idées en organisant une journée détente et relaxation pour elle et Rosalie. Elle était toujours parfaite de toute façon mais c’était encore plus flagrant aujourd’hui quoi. Elle attendait toujours que sa cousine le lui dise et le reconnaisse, cela rendrait l’après-midi encore plus parfait. Et il était sans doute sur le point d’arriver à son apogée d’une minute à l’autre puis les masseurs allaient arriver. La française était prête, elle était née prête pour ça en fait. Si elle aimait l’adrénaline et se dépensait, elle aimait tout autant les moments du genre où elle pouvait évacuer son stress de la même façon en fait. C’était tout aussi épuisant et ça faisait du bien. Rosalie reconnut ensuite qu’Ana avait eu une idée une idée en or et qu’elle était sa cousine préférée. Elle avait à peine eut besoin de le lui demander, ça. Mais en tout cas, elle était touchée, vraiment, et répliqua qu’elle avait bien éduqué sa petite cousine chérie. « Je me suis éduquée toute seule en vrai, tu n’as vraiment pas servi à grand-chose. » Ana sourit et si elle avait pu, elle aurait ébouriffé les cheveux de Rosalie, mais c’était un peu dur de sa table quoi. « Tout à fait ce que je disais. » Après quoi, les masseurs arrivèrent et commencèrent à faire ce pour quoi ils étaient payés. Et c’était un vrai bonheur pour la jeune femme en tout cas. Elle aurait pu se taire et en profiter pleinement, puis laisser Rosalie en profiter mais quelque chose la poussait à parler, elle n’arrivait pas à se taire. Et sa cousine n’allait sans doute pas apprécier mais il fallait qu’elle lui demande des nouvelles de Sofia, elle s’inquiétait tellement et ne pourrait profiter de tout ça que quand elle saurait. Elle s’attendait à ce que la blonde l’envoie balader – bien qu’elle restait douce en temps normal et laissait apparaitre une facette plus agréable de sa personnalité – mais il n’en fut rien. « Je ne sais vraiment pas, désolée… » Ana afficha une mine déçue mais bon si elle disait qu’elle ne savait rien ce n’était sans doute pas pour l’embêter. Mais quand même, elle était étonnée qu’elle ne lui ait pas rappelé que cet après-midi lui était consacré et ne lui ait pas demandé de se taire. « Tu es… étrange aujourd’hui Rosalie. Tu es malade ou un truc du genre ? » Elle ne savait pas dire d’où ça venait mais c’était de plus en plus l’impression qu’elle avait.

Désolée de t'avoir fait attendre si longtemps pour cette horreur

Il faudrait que Lys pense à remercier Rosalie à l’occasion de partager si généreusement son cadeau d’anniversaire comme ça avec elle. Elle était parfaite parfois. Même si en fait, Lys pensait qu’elle n’aurait pas eu besoin de volé le cadeau de son double comme ça pour aller au spa, il aurait sûrement suffit qu’elle le demande à Rosalie, elle y aurait été avec elle comme ça. Et avec tout le respect qu’elle devait à l’inconnue, la compagnie de Rosalie était quand même meilleure que la sienne. Enfin malgré ça, Lys lui accorda quand même le fait qu’elle était sa cousine préférée. Non parce que franchement, elle aurait bien aimé avoir des cousines qui l’amenaient au spa elle aussi. Mais non. Rosalie avait bien trop de chance c’était agaçant. Après qu’elle lui ait dit ça, l’inconnu déclara alors l’avoir bien éduqué. Lys ne pouvait pas lui accorder ça parce qu’elle n’était pas sûre que Rosalie l’aurait fait alors elle décréta s’être éduquer toute seule. « Tout à fait ce que je disais. » Mouais. Lys n’eut pas l’occasion de redire autre chose suite à ça parce que les masseurs entrèrent dans la pièce à ce moment-là. De toute manière, il valait mieux pour elle qu’elle garde le silence le plus longtemps possible pour retarder le plus le moment où la jeune femme se rendrait compte de la supercherie. Mais l’inconnue n’avait pas l’air de vouloir garder le silence et lança la conversation sur Sofia. A ce qu’il semblait à Lys, il s’agissait de la sœur de Rosalie mais elle n’était sûre de rien en fait et elle s’en moquait pas mal à vrai dire. La cousine de Rosalie voulait savoir si elle avait eu des nouvelles d’elle et Lys répondit que ce n’était pas le cas (évidemment). « Tu es… étrange aujourd’hui Rosalie. Tu es malade ou un truc du genre ? » Lys pinça les lèvres. Elle pouvait imiter Rosalie à la perfection sauf quand il s’agissait de parler de sa famille. Elle connaissait tellement peu de choses à ce sujet. « Non je vais parfaitement bien. » répondit-elle avec un soupir agacé. « Tais-toi maintenant patate, tu gâches un super massage là. » Elle avait voulu dire le prénom de l’autre mais comme elle ne le connaissait pas, elle s’était reporté sur patate, c’était mignon aussi.

Ana profitait vraiment du massage et n’avait pas envie que cela s’arrête. Elle n’en avait envie pour rien au monde en fait. Elle allait avoir le cœur brisé quand elle allait devoir partir… Il fallait qu’elle pense à revenir plus souvent ici. Elle pouvait bien venir une fois par semaine pour se récompenser du travail qu’elle fournissait chaque jour pour l’Awesome. Ou parce qu’elle était parfaite et le valait bien tout simplement, c’était possible. Elle était d’ailleurs sérieusement en train d’envisager d’offrir le même cadeau à Sofia. Le recyclage ne faisait pas de mal, c’était bien même ! C’était tellement une idée en or qu’elle ne pouvait pas en priver sa sœur, ni s’en priver une seconde fois. Puis la blonde ne lui en voudrait même pas quand elle saurait qu’Ana avait offert le même cadeau à Rosalie. Elle avait beau aimer être unique et surement vouloir un cadeau spécial, elle sortirait tellement détendue et apaisée et serait tellement reconnaissante à sa cousine chérie de lui avoir offert un tel moment qu’aucune rancœur ne lui viendrait en tête. Puis si c’était le cas, Ana pouvait toujours la carte du « tu ne m’as donné aucune nouvelle pendant plusieurs mois, considère ça comme une revanche. » De toute façon, elle trouverait bien un autre cadeau à lui offrir, rien n’était trop beau pour Sofia. Enfin, si elle la revoyait un jour quoi, parce que rien n’était moins sûr en ce moment. La blonde avait comme disparu de la surface de la terre. C’était plus fort qu’elle, il fallut qu’elle demande à Rosalie si elle avait des nouvelles de sa sœur. Rosalie lui répondit vaguement que non, sans pester que c’était son moment à elle et que pour une fois son ainée ne devait rien avoir à faire là-dedans. Ceci interpella quelque peu Ana. Puis elle se mit à repenser à l’attitude de Rosalie depuis le début de leur après-midi et il y avait quelque chose qui la dérangeait. Elle ne savait pas vraiment dire quoi cela dit, peut-être qu’elle était simplement malade. « Non je vais parfaitement bien. » Mouais, elle n’était pas convaincue, Rosalie était toujours bizarre. « Tais-toi maintenant patate, tu gâches un super massage là. » « Patate ? » Elle lui tira la langue. Puis ce fut le moment où le massage s’arrêta. Ana eut envie de pleurer. Mais elle se contenta de soupirer et de s’asseoir sur la table de massage. Après quoi elle se leva et enfila son peignoir. « Sauna maintenant, ça te dit Rosalie ? » Elle avait volontairement accentué son ton sur le Rosalie et plongé son regard dans celui de la blonde pour repérer sa réaction. Elle était convaincue que ce n’était pas Rosalie, qu’elle avait été remplacée par un robot or something. « Enfin, si tu es bien Rosalie… » Tant pis s’il s’agissait bien de sa cousine, il fallait qu’elle soit fixée. Elle détestait les robots.

Lys put constater que ce n’était pas si facile que ça d’être son double, surtout quand on savait aussi peu de choses sur la famille de celle-ci. Rosalie ne lui facilitait vraiment pas la tâche en tout cas, c’était le moins qu’on pouvait dire. Enfin pendant un moment, la jeune femme ne sembla pas avoir le moindre doute. Ce fut en tout cas le cas jusqu’à ce que le sujet de Sofia entre en jeu. Après que Lys lui ait fait une réponse, l’autre s’inquiéta de savoir si elle était malade. C’était bien là la preuve que Lys avait fait une erreur, elle ne savait pas si parfaitement imiter son double. La française fit alors de son mieux pour rattraper le coup tant qu’elle le pouvait et finit par ordonner à l’autre de se taire, elle gâchait le massage. « Patate ? » Oui, c’était comme ça que Lys l’avait appelé. A défaut de savoir son prénom, elle faisait comme le pouvait hein. L’autre lui tira la langue et Lys prit un air parfaitement innocent. Elle put alors avoir la paix jusqu’à la fin du massage.

Trop vite, le moment où les masseurs se retirèrent arriva. Non seulement Lys devait renoncer au merveilleux massage mais en plus, elle n’avait plus aucune raison de forcer la jeune femme trop bavarde à garder le silence. Elle ne savait pas laquelle de ses deux raisons était la plus triste en fait. La jeune femme se leva alors et enfila son peignoir. Lys fit de même, malgré l’énorme effort que cela demandait. « Sauna maintenant, ça te dit Rosalie ? » Lys n’aima pas la manière dont l’autre accentué sur le prénom de son double. Est-ce que ça voulait dire qu’elle avait des doutes ? Elle eut la réponse à sa question tout de suite après. « Enfin, si tu es bien Rosalie… » Oui clairement elle avait des doutes. Lys leva la tête et soutint le regard de la jeune femme. « Est-ce que tu es sérieuse là ? » Elle lui lança un regard dédaigneux. « Ne sois pas stupide. Qui voudrais-tu que je sois sinon hein ? T’es vraiment bizarre toi. » Elle ne mentait pas, au moins sur le dernier point. C’est vrai que cette fille était particulièrement étrange, c’était bien de sa famille ça. En tout cas, elle s’en moquait pas mal, Lys était en tout point similaire à son double et la jeune femme ne pouvait donc rien voir. Enfin, elle ne savait pas si c’était aussi vrai maintenant qu’elle travaillait dans le cabinet des frères de son double, les gens connaissaient au moins son existence maintenant.


So bad

Ana n’avait pas laissé beaucoup de chance à Rosalie de se détendre vraiment jusqu’ici puisqu’elle n’avait pas arrêté de lui parler. Quand elle était particulièrement enthousiaste à propos de quelque chose, elle ne pouvait pas s’empêcher de parler. Puis elle n’avait pas vu sa petite cousine chérie depuis un moment alors il fallait qu’elle le rattrape le temps perdu même si cela voulait dire qu’elle allait finir par l’agacer. Enfin, il s’agissait de Rosalie, la blonde était un peu plus douce avec elle, alors elle ne lui dirait pas directement, elle essayerait plutôt de lui faire comprendre. Peut-être pas en fait, mais soit. Ana vit clairement qu’elle agaçait sa cousine et cela ne l’arrêta pas. Il fallait qu’elle sache ce qu’il en était pour Sofia avant de se taire complètement. Mais bon Rosalie ne lui fut pas d’une grande aide pour le coup, elle ne savait rien ou bien ne voulait rien lui dire. Elle était surement trop bien en train de se faire masser pour gâcher ce moment. Ana décida donc de laisser tomber et se tut jusqu’à la fin du massage.

La jeune française se leva d’un bond une fois que cette première « étape » dans leur après-midi détente fut terminée. Elle se dirigeait à présent vers la seconde, le sauna. Il fallait quand même que Rosalie soit d’accord, c’était son cadeau après tout, elle pouvait bien choisir ce qui lui plaisait. La jeune femme lui proposa donc. Ce n’est pas tout ce qu’elle fit cependant. En effet, depuis quelques dizaines de minutes, elle avait remarqué quelque chose d’étrange chez sa cousine, qu’i n’avait cessé d’attirer son attention. Elle en était venue à croire que ce n’était pas Rosalie qui était avec elle et elle n’avait pas pu s’empêcher de faire part de ses doutes à la blonde. « Est-ce que tu es sérieuse là ? » Ana hocha la tête. Venant d’elle ça aurait pu être une blague c’est vrai, mais pas là. Il fallait qu’elle sache. « Ne sois pas stupide. Qui voudrais-tu que je sois sinon hein ? T’es vraiment bizarre toi. » Elle avait d’abord pensé que c’était un robot vraiment bien fait. Mais bon, elle s’en serait surement rendu compte avant puis il ne s’agissait pas d’un film de science-fiction. « Je ne sais pas, à toi de me dire. » répondit-elle d’un air suspicieux. Elle se mit à réfléchir. Sirius n’avait pas parlé d’une fille qui travaillait avec lui qui ressemblait fort à Rosalie ? Ou bien était-ce Sofia ? Elle n’y avait pas prêté attention sur le coup, ça n’avait pas eu l’air important. Et pourtant, si elle s’en était rappelée cela lui aurait permis de se méfier. « Tu es la fille qui travaille avec Sirius, c’est ça ? »

Lys arriva à obtenir que l’autre se taise au moins jusqu’à la fin du massage. C’était déjà ça de gagner. Néanmoins, il ne fallait pas crier victoire trop vite et si elle avait put avoir la paix quelques temps, ce ne serait pas non plus le cas pendant trop longtemps. En effet, il fallut bien que le massage se finisse un jour (fort malheureusement) et c’est en prenant la route du sauna que la cousine de Rosalie lui demanda si elle était bien Rosalie justement. Elle avait mis le temps à avoir des doutes comme ça, c’est ce que Lys ne put s’empêcher de remarquer en premier. Lys n’avoua pas qu’elle n’était effectivement pas Rosalie, elle préféra de loin prendre la jeune femme pour une imbécile en lui demandait qui elle pourrait bien être si elle n’était pas Rosalie. « Je ne sais pas, à toi de me dire. » Lys continua de la dévisager et roula des yeux. « Tu vois bien que tu dis des bêtises. » fit-elle alors, espérant que ça suffirait à avoir la paix. Ce ne fut pas le cas néanmoins parce que la jeune femme sembla réfléchir à quelque chose. Elle avait l’air songeuse et quand elle reprit la parole, Lys put savoir pourquoi. « Tu es la fille qui travaille avec Sirius, c’est ça ? » Et dire que si elle n’avait pas bossé avec Sirius, Lys aurait pu mener l’autre en bateau pendant encore longtemps. C’était triste quand même, elle regrettait un peu pour le coup. La française pencha la tête, le sourire aux lèvres. « Lys, enchantée. » dit-elle en tendant la main vers l’autre. Elle savait s’avouer vaincu quand il le fallait et là, il n’aurait vraiment pas servi à grand-chose de s’enfoncer dans le mensonge alors qu’elle était déjà démasquée. « Mais je vais quand même au sauna. » précisa-t-elle alors. Maintenant qu’elle était là et qu’elle avait commencé à profiter du cadeau de Rosalie, elle ne voulait pas s’en aller avant la fin. Et puis de toute manière, l’autre lui devait bien ça, en compensation. « Dis-moi, tu enlèves souvent de parfaits inconnus comme ça ? » demanda-t-elle après. Non parce qu’elle savait cette famille étrange mais à ce point quand même… « En tout cas, je trouve que tu en as mis du temps avant de te rendre compte que je n’étais pas Rosalie. Personnellement, je n’aimerais pas que des membres de ma famille mettent autant de temps comme ça avant de se rendre compte de ça. » Même si ça arriverait, elle le savait. Ils ne la connaissaient tellement pas qu’elle pourrait leur mettre quelqu’un qui ne lui ressemblait, même physiquement, devant les yeux en leur disant que c’était elle sans qu’ils n’émettent le moindre doute à ce propos.

Ana avait fini par exprimer ses doutes sur l’identité de la blonde à voix haute. Elle la regardait vraiment intensément, scrutant sa moindre réaction. Au départ, la blonde nia mais Ana n’avait pas dit son dernier mot et elle se souvint d’une fille qui travaillait avec son cousin et qui ressemblait à Rosalie. Elle émit donc cette nouvelle hypothèse et la blonde en face d’elle s’avoua enfin vaincue. « Lys, enchantée. » Bon elle y avait mis le temps mais elle avait réussi à la démasquer. La française serra la main que Lys lui tendait avec le même sourire. « Ana. » Elle se demandait quand même comment elle s’était retrouvée avec cette Lys au lieu de Rosalie. C’était un jeu ou quoi ? Est-ce qu’elles s’amusaient à échanger leurs places comme ça souvent ? Non parce qu’elle l’avait trouvé dans l’appartement de Rosalie, là où il était le plus probable qu’un membre de la famille se rende pour la voir. « Mais je vais quand même au sauna. » Ana se mit alors à rire puis haussa les épaules. « Au point où on en est. Il faut bien que quelqu’un en profite de toute façon. » Tant pis pour Rosalie quoi. De toute façon elle trouverait bien le moyen de se rattraper et d’organiser un nouvel après-midi ici. Elle aurait juste à s’assurer qu’elle était bien avec Rosalie la prochaine fois. « Dis-moi, tu enlèves souvent de parfaits inconnus comme ça ? » Ana haussa une nouvelle fois les épaules, en quoi était-ce un problème ? La plupart des gens auraient payé pour avoir un ravisseur comme elle, elle était parfaite et elle en était convaincue. « C’est un passe-temps comme un autre. » se justifia-t-elle. « Puis tu n’étais pas censée être une inconnue, tu étais supposée être Rosalie. » Logique duh. « Ça t’arrive souvent de te balader dans son appartement alors qu’elle n’est pas là et de te faire passer pour elle ? » Ce n’était en aucun cas une accusation. « En tout cas, je trouve que tu en as mis du temps avant de te rendre compte que je n’étais pas Rosalie. Personnellement, je n’aimerais pas que des membres de ma famille mettent autant de temps comme ça avant de se rendre compte de ça. » Ana balaya la remarque d’un revers de main. « Tu fais très bien Rosalie tu sais, ne te sous-estimes pas. Et pour ma défense j’étais un peu trop dans les vapes pour le remarquer tout de suite, le massage était divin et m’a complètement assommé. » Lys avait plutôt intérêt à la remercier pour ça d’ailleurs.

Même si Lys avait fait de son mieux pour se faire passer pour Rosalie le plus longtemps possible, la jeune femme finit bien par démasquer. La française ne fit pas durer le mensonge plus longtemps (ça aurait été ridicule à ce point-là) et se présenta alors rapidement. L’autre jeune femme en fit autant. « Ana. » Lys hocha la tête. « C’est mieux que patate Ana. » fit-elle remarquée alors. Au moins maintenant, elle savait à qui elle parlait. En tout cas, ce n’était pas parce qu’elle s’était fait démasqué que Lys avait l’intention de renoncer à cette après-midi au spa. Elle le fit d’ailleurs savoir à Ana. En entendant ça, celle-ci se mit à rire avant d’hausser les épaules. « Au point où on en est. Il faut bien que quelqu’un en profite de toute façon. » Lys hocha la tête, elle était plus que d’accord avec ça. « Je suis contente de voir qu’on est d’accord avec ça. » C’était bien ça ! Enfin, elle se serait battue s’il l’avait fallut mais bon, c’était mieux comme ça quand même. Lys demanda alors à Ana s’il lui arrivait souvent d’enlever des inconnus comme ça. C’était une question tout à fait justifiée à son avis. « C’est un passe-temps comme un autre. » Lys se mit à rire. « Bah oui, normal. » répondit-elle alors. Rien de plus logique. « Puis tu n’étais pas censée être une inconnue, tu étais supposée être Rosalie. Ça t’arrive souvent de te balader dans son appartement alors qu’elle n’est pas là et de te faire passer pour elle ? » Lys poussa un soupir. « Non ça ne m’arrive pas souvent, je fais ça seulement avec les inconnus qui m’enlève sans me laisser dire un seul mot. » Ouais parce qu’à la base, Ana ne lui avait vraiment pas le temps de placer une seule parole donc bon. « Et j’ai le droit de me balader chez elle, je dispose d’un accès illimité à son placard à chaussure. » C’était quand même merveilleux. Enfin là, du coup, à cause d’Ana, elle n’avait même pas eu le temps d’en choisir mais soit. C’était bien le spa aussi donc ça compensait un peu. Lys releva enfin le fait qu’Ana avait quand même mis une éternité à se rendre compte de la supercherie. « Tu fais très bien Rosalie tu sais, ne te sous-estimes pas. Et pour ma défense j’étais un peu trop dans les vapes pour le remarquer tout de suite, le massage était divin et m’a complètement assommé. » « Tu m’avais pas l’air très assommé pourtant quand il s’agissait de prendre la parole toutes les secondes. » Oui parce que Lys pensait vraiment ce qu’elle avait dit quand elle avait déclaré qu’Ana gâchait le massage. « Et Rosalie n’est pas difficile à imiter, j’ai juste du mal à me montrer aussi méchante qu’elle parfois. » dit-elle songeuse. Elle releva ensuite la tête pour faire une petite précision à Ana. « C’est elle le double maléfique. »

« C’est mieux que patate Ana. » Ana hocha la tête. Elle ne répondit rien, c’était le genre de choses qui ne demandait pas de réponse tellement c’était évident. Patate… Elle plaignait les gens qui s’appelaient comme ça, ça ne devait pas être facile tous les jours d’être eux. Elle par contre, elle n’aurait eu aucun mal à rendre le prénom beau tant elle était parfaite. Bon au moins les présentations étaient faites. Lys devaient se demander depuis un moment qui était cette folle qui enlevait les gens chez eux en guise de cadeau d’anniversaire… Comme elle n’avait pas arrêté de parler ça n’avait pas dû être bien difficile à comprendre. Elle l’avait bien eue quand même. Elle pouvait bien la laisser profiter de la fin du cadeau de Rosalie du coup, elle l’avait mérité. Puis elle n’allait pas le gâcher ou le faire toute seule quoi. « Je suis contente de voir qu’on est d’accord avec ça. » Ana ne répondit rien non plus à ça, elle aurait bien pu s’auto congratuler et dire qu’elle était parfaite mais Lys l’avait surement déjà compris. La blonde lui demanda ensuite si ça lui arrivait souvent d’enlever des inconnus et elle lui répondit que c’était un de ses passe-temps préférés. « Bah oui, normal. » « Tout à fait normal oui. » C’était drôle, ça donnait de l’adrénaline, tout ce qu’elle aimait ! Alors pourquoi s’en priver ? Surtout qu’en général elle ne le faisait qu’avec les gens qu’elle connaissait, ce n’était pas de sa faute si Lys ressemblait à Rosalie et qu’elle s’était retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. « Non ça ne m’arrive pas souvent, je fais ça seulement avec les inconnus qui m’enlève sans me laisser dire un seul mot. » Ana leva les yeux au ciel. « Je ne suis pas une inconnue, je suis Ana, la cousine de Rosalie. » Duh. « Tout ça pour dire que ce n’est pas de ma faute. » conclut-elle en haussant les épaules. « Et j’ai le droit de me balader chez elle, je dispose d’un accès illimité à son placard à chaussure. » « Ah bah ! Si j’avais su ça j’aurais vérifié avant. Quoi que… Ça aurait gâché la surprise si Rosalie avait été à ta place… » Elle ne savait pas dire ce qui était préférable du coup. « Non en fait je n’aurais rien changé. Je ne t’ai pas torturé non plus, tu devrais m’être reconnaissante de te faire un tel cadeau en fait, plutôt que de m’accuser. D’ailleurs Rosalie ne sera sans doute pas très contente non plus de savoir que tu as profité de son cadeau. » A sa place elle aurait été reconnaissante plutôt que de la juger sur ses passe-temps ! Elle l’accusa ensuite d’être une mauvaise cousine parce qu’elle n’avait pas reconnu Rosalie tout de suite. Et puis quoi encore ! Ana n’allait pas se vexer pour si peu mais quand même, elle n’était pas si nulle. « Tu m’avais pas l’air très assommé pourtant quand il s’agissait de prendre la parole toutes les secondes. » Elle haussa les épaules et balaya la remarque d’un geste de la main. Elle s’inquiétait pour sa famille, est-ce qu’on pouvait la blâmer pour ça ? « Et Rosalie n’est pas difficile à imiter, j’ai juste du mal à me montrer aussi méchante qu’elle parfois. C’est elle le double maléfique. » Ana se mit à rire. « Je n’en doute pas une seule seconde. Mais elle a quand même ses bons côtés. Elle sait être un ange quand elle le veut. » Ou alors c’était juste avec elle ?

Ana avait bien finit par découvrir la vérité et Lys trouvait que les choses étaient mieux comme ça. Elle pouvait être elle-même au moins et c’était mieux qu’être Rosalie (peu importe ce qu’en dirait son double). La blonde finit alors par demander Ana (puisque c’était ça le nom de la cousine de Rosalie) si elle enlevait souvent des inconnues comme ça et elle répondit que oui. C’est vrai que c’était tout à fait normal ça comme passe-temps. « Tout à fait normal oui. » Pas sûr que tous les gens voit ça comme ça mais soit Lys ne chercha pas à débattre, si elle était ne serait-ce qu’un peu comme Rosalie, c’était peine perdue. La blonde se renseigna pour savoir si Lys se faisait souvent passer pour son double et lui demanda également de s’expliquer sur sa présence dans l’appartement. Gosh, comme elle venait, Lys était sûre qu’Ana allait bientôt la rendre responsable de tout. C’est pour ça qu’elle choisit de souligner le fait que la jeune femme l’avait enlevé sans la laisser vraiment parler. « Je ne suis pas une inconnue, je suis Ana, la cousine de Rosalie. Tout ça pour dire que ce n’est pas de ma faute. » Lys plissa les yeux. « Oui bah, Ana, la cousine de Rosalie, je savais même pas que t’existais jusqu’à tout à l’heure. » Elle ne devait pas être si merveilleuse que ça en fait pour que Lys n’ait jamais entendu parler d’elle. « Et si c’est ta faute parce que c’est sûrement pas la mienne. » Et comme elles n’avaient personne d’autres à blâmer, il fallait forcément que ça retombe sur la blonde. Lys justifia ensuite sa présence sur l’appartement même si elle ne devait sûrement pas d’explication à cette fille pour ça. « Ah bah ! Si j’avais su ça j’aurais vérifié avant. Quoi que… Ça aurait gâché la surprise si Rosalie avait été à ta place… Non en fait je n’aurais rien changé. Je ne t’ai pas torturé non plus, tu devrais m’être reconnaissante de te faire un tel cadeau en fait, plutôt que de m’accuser. D’ailleurs Rosalie ne sera sans doute pas très contente non plus de savoir que tu as profité de son cadeau. » Lys haussa les épaules. « Rosalie ne m’en voudra pas, elle peut tout me pardonner, c’est comme ça. » Il ne fallait pas être jalouse, c’était comme ça. Enfin, connaissant son double, elle bouderait et râlerait quand même un peu, juste pour marquer le coup mais ça ne durerait pas longtemps. Ca ne durait jamais longtemps en fait. « Et j’ai le droit de me plaindre ! Si j’avais été cardiaque, j’aurais pu mourir à cause du stress occasionné et tout, t’aurais été bien avancé. » Elle aussi elle se plaignait comme ça, juste pour marquer le coup. Parce que finalement, elle n’était quand même pas vraiment mécontente d’être là. Elles continuèrent alors de parler un peu de tout et de rien et Lys fut amené à préciser que Rosalie était le double maléfique, c’était utile à dire quand même. « Je n’en doute pas une seule seconde. Mais elle a quand même ses bons côtés. Elle sait être un ange quand elle le veut. » Lys hocha vaguement la tête. « Oui, je sais bien ça mais vraiment quand elle le veut. » Avec Lys, c’était plutôt souvent donc la française s’estimait chanceuse. « Moi, je suis tout le temps un ange par exemple. » mentit alors la jeune femme.

« Oui bah, Ana, la cousine de Rosalie, je savais même pas que t’existais jusqu’à tout à l’heure. » Ana haussa les épaules. Comme si ça lui faisait quelque chose ça. Ce n’était même pas une excuse quoi, elle existait et puis c’est tout. Tant pis si Rosalie n’avait pas mis Lys au courant mais elle ne pouvait pas la blâmer pour ça vu que c’était la faute de la blonde. Enfin, l’autre blonde. « Et alors ? Blâme Rosalie pour ça, pas moi. » répondit-elle avec nonchalance. « Et si c’est ta faute parce que c’est sûrement pas la mienne. » continua alors Lys. Ana soupira. Elle était tout aussi exaspérante que Rosalie quand elle s’y mettait en fait. « Je t’ai dit que ce n’était pas de ma faute alors n’essaye pas de mettre toute la responsabilité sur moi. Trouve quelqu’un d’autre, on s’en fiche de toute façon. » Et puis encore ! Elle lui faisait un beau cadeau qui ne lui était même pas destiné et elle trouvait encore le moyen de se plaindre ! Elle était presque ingrate pour le coup. Ana insista sur le fait que Rosalie allait sans doute lui en vouloir d’avoir profité de son cadeau. Elle en voudrait à sa cousine pour ne pas l’avoir reconnu (même si c’était très dur au niveau physique) mais celle-ci ne voulait pas que tous les torts retombent sur elle, ils étaient partagés. « Rosalie ne m’en voudra pas, elle peut tout me pardonner, c’est comme ça. » Ana haussa une nouvelle fois les épaules. Elle était supposée lui dire qu’elle avait de la chance ? Parce qu’elle était à peu près sûre que la blonde ne lui ferait pas de trop grosse scène non plus. Elle saurait comment se faire pardonner. « Cool. » répondit-elle alors. « Et j’ai le droit de me plaindre ! Si j’avais été cardiaque, j’aurais pu mourir à cause du stress occasionné et tout, t’aurais été bien avancé. « Sauf que tu n’es pas cardiaque et que tu te portes très bien là. Je ne vois donc pas où est le problème. Tu sais si ça ne te plait pas personne ne te retient. » dit Ana avec un sourire. Si elle continuait à trop la blâmer, elle allait finir par ne plus apprécier sa compagnie et cela gâcherait vraiment son après-midi. Lys continua en disant que Rosalie était le double maléfique. La jeune femme n’en doutait pas une seule seconde même si sa cousine avait ses moments, surtout avec elle. « Oui, je sais bien ça mais vraiment quand elle le veut. Moi, je suis tout le temps un ange par exemple. » Ana pouffa. « Oh oui, ça se voit. » ELLE, elle était vraiment un ange pour le coup. Il fallait juste le mériter pour voir son bon côté.

Lys cherchait à faire comprendre à Ana à quel point elle était une inconnue pour elle, parce que Rosalie ne lui avait jamais parlé d’elle mais la jeune femme en semblait pas vouloir comprendre. « Et alors ? Blâme Rosalie pour ça, pas moi. » Lys roula des yeux. Il y avait bien une chose qui était sûre en tout cas, c’était que cette Ana était aussi agaçante que sa cousine. « Non, je n’ai pas envie de blâmer Rosalie donc je vais continuer de te blâmer toi quand même. » Elle faisait bien ce qu’elle voulait de toute manière, elle n’avait quand même pas besoin de lui demander sa permission pour avoir le droit de la blâmer. Elle fit ensuite valoir à l’autre que tout était de a faute parce que, bien évidemment, ça ne pouvait pas être celle de Lys et comme il fallait bien une responsable quand même… « Je t’ai dit que ce n’était pas de ma faute alors n’essaye pas de mettre toute la responsabilité sur moi. Trouve quelqu’un d’autre, on s’en fiche de toute façon. » Pff, Lys soupira avant de réfléchir un petit peu à ce sujet et d’hocher la tête. « Oui, c’est vrai qu’on s’en fiche. » accorda-t-elle finalement. Comme ça, la question du responsable de tout ça était réglé même si dans sa tête, ça restait Ana (l’autre n’avait juste pas besoin de savoir ça c’était tout). Ana alla lui dire ensuite que Rosalie lui en voudrait sûrement pour avoir volé son cadeau mais Lys ne faisait pas de souci à ce sujet, comme elle le dit à Ana ensuite, Rosalie pouvait lui pardonner. « Cool. » Lys hocha la tête et prit un petit air supérieur mais n’ajouta rien. Elle voyait mal ce qu’elle pourrait ajouter à ce propos en fait, personne n’avait besoin de savoir le lien particulier quoi l’unissait à son double et surtout pas sa famille en fait. Et puis, elle était concentrée sur une question bien plus importante maintenant, elle devait défendre le fait qu’elle avait bien le droit de se plaindre ! Ana cherchait à bafouer un de ses droits les plus importants là, elle ne pouvait pas se laisser faire sans protester ! « Sauf que tu n’es pas cardiaque et que tu te portes très bien là. Je ne vois donc pas où est le problème. Tu sais si ça ne te plait pas personne ne te retient. » Lys roula des yeux. Mais pourquoi elle discutait encore ? « Je sais bien. Mais j’aurais pu l’être quand même donc j’ai le droit de me plaindre. » Elle haussa les épaules. Elle répétait ni plus ni moins ce qu’elle avait dit juste avant mais comme l’autre ne semblait pas avoir compris. « Et si, ça me plaît donc je vais rester désolé. » Dommage pour l’autre si elle s’imaginait déjà avoir la paix. Lys fit ensuite une précision sur le fait que Rosalie était le double maléfique et elle un ange. C’était vraiment très utile comme précision ça mine de rien. Mais la jeune femme se mit à rire en entendant ça. « Oh oui, ça se voit. » Lys fronça les sourcils. « Mais ne ris pas ! C’est vrai ! Même si tu ne le vois pas là. Je peux te le prouver ! Peut-être… Je pense… »