Shanice quitta à la hâte son boulot. Alors qu’elle avait dix minutes de répit, elle en avait profité pour regarder son téléphone et avait vu que son frère avait essayé de la joindre plusieurs fois. Qu’Anthony cherche à la joindre comme ça n’avait rien d’un bon signe. Elle avait alors lu le message qu’il lui avait laissé et à la lecture de celui-ci, le sang de Shanice ne fit qu’un tour. Dedans, son frère disait qu’il avait dut emmener Zola à l’hôpital et qu’il y en était en ce moment. Il n’en fallait pas plus pour que Shanice décide de s’en aller aussitôt. C’était son bébé dont il s’agissait et quoiqu’il se passe, elle se devait d’être près d’elle maintenant. La jeune femme prit quand même le temps de s’arranger avant de prendre la route et de signaler à son frère qu’elle arrivait.

Une chance pour elle, il lui suffisait de prendre le métro pour arriver à l’hôpital où disait se trouver son frère. Il faisait très froid et la jeune femme referma son manteau jusqu’en haut avant de marcher d’un pas rapide jusqu’à la station de métro la plus proche. Elle n’eut pas besoin de faire plus de cinq cent mètres avant d’y arriver. Elle n’eut pas non plus bien longtemps à attendre avant de voir un premier train arriver même si elle avait l’impression que le temps s’étirait. C’était affolant. Comme elle avait du mal à prendre son mal en patience, la brune tapait du pied et ressortait son téléphone de sa poche toutes les deux secondes pour le fixer. Comme si ça avait pu changer quoique ce soit. Finalement, le métro s’arrêta à son arrêt et la jeune femme remonta en quatrième vitesse avant d’apercevoir la bâtisse devant elle. Lorsqu’elle entra dans l’hôpital, la première chose que fit Shanice fut de se mettre à la recherche de la silhouette de son frère. L’espace d’un moment, elle envisagea de l’appeler parce qu’elle ne le trouvait pas mais elle reconnut alors sa silhouette, à ce moment précis. « Anthony ! » cria-t-elle à l’encontre de son frère avant de le rejoindre rapidement. « Je suis désolée, j’ai pas pu venir avant… Comment elle va ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Elle a déjà vu quelqu’un ? » enchaîna-t-elle alors.


Je suis désolé pour ça, vraiment

La jeune femme avait été vraiment très rapide pour faire le trajet qui la séparait de l’hôpital et encore, elle s’était encore trouvée trop lente à son goût. C’était le métro aussi, pourquoi ce truc là s’arrêtait à chaque arrêt aussi hein ? Il ne pouvait pas juste s’arrêter pour ? Ca aurait été mieux quand même. Enfin soit, elle était arrivée maintenant et elle avait même trouvé Anthony assez rapidement. Elle le rejoignit très rapidement pour l’assaillirent alors de questions. Elle aurait sûrement put éviter et le laisser respirer au moins un peu mais elle était tellement inquiète… Il ne fallait pas la blâmer pour ça, ce n’était pas sa faute mais juste quand il s’agissait de son bébé, elle était comme ça. Encore pire que quand il était question d’un de ses frères et sœurs même si pour eux aussi, elle aurait été extrêmement inquiète. Juste… un peu moins. « Elle est dans cette chambre avec une infirmière, le médecin devrait arriver bientôt. » Shanice regarder la porte derrière son dos avant d’hocher la tête pas rassurer le moins du monde. Si les médecins pouvaient être plus rapides aussi au lieu de toujours faire attendre. Ils étaient tellement pénibles à faire les gens trop occupés tout le temps. « Ca va aller, d’accord ? Je suis sûr qu’elle va bien. Je suis venu ici dès que j’ai vu que quelque chose clochait en tout cas. » La jeune femme reporta son attention sur Anthony. « Tu as bien fais.» souffla-t-elle alors. Elle passa alors la main dans ses cheveux, un peu nerveuse. « Je suis désolée de ne pas avoir répondu au téléphone mais… » Elle bossait, elle était occupée quoi. « Enfin soit. Tu n’as pas répondu à tout. Tu ne m’as pas dis ce qui clochait. » remarqua-t-elle alors. Oui parce qu’elle voulait savoir ce qu’il était arrivée pour qu’Anthony doive emmener Zola à l’hôpital quand même. Le regard de la jeune femme glissa à nouveau vers la porte par laquelle aucun médecin n’était encore entré. « Je veux la voir, tu crois que je peux y aller ? » Non parce que Zola serait bien mieux avec elle qu’avec n’importe quelle infirmière. Elle était peut-être loin d’être parfaite, ni d’être une bonne personne, avec sa fille, elle faisait toujours au mieux et elle était une bonne mère. Et n’importe quelle bonne mère aurait préféré être dans la pièce avec son bébé plutôt que d’attendre dans un couloir désert et déprimant qu’un médecin veuille bien se montrer, c’était un fait.

« Je ne pouvais pas faire grand-chose d’autre puis si j’étais resté sans rien faire elle m’aurait cassé les oreilles avec ses pleurs et je serais devenu fou en un rien de temps. » Shanice regarda longuement son frère. Il avait beau avoir dit ça sur un ton qui avait l’air plutôt léger, elle ne savait pas vraiment trop quoi penser de tout ça. C’était difficile pour elle de savoir à quoi s’en tenir exactement avec lui, parce qu’elle savait qu’il n’aimait pas trop Zola. Enfin, elle avait l’impression que c’était mieux maintenant, de la même manière qu’elle avait aussi l’impression qu’il lui en voulait moins pour ça mais bon, quand même. « Soit. » finit-elle par dire. « Peu importe tes motivations. » Elle haussa les épaules. Ce n’était pas ce qui la préoccupait vraiment pour le moment. D’ailleurs, après s’être excusée pour ne pas avoir répondu au téléphone, elle enchaîna aussitôt en lui demandant ce qui s’était passé exactement. Parce qu’il ne l’avait pas dis dans son message, lui laissant le temps d’imaginer tous les scénarios possibles et puis, il n’avait pas non plus répondu quand elle lui avait psoé la question la première fois tout à l’heure (bon il était vrai qu’elle lui avait posé tellement de questions d’un coup que celle-ci était probablement passé à l’as. « Ah oui… Elle a de la fièvre, beaucoup je pense, et elle a vomi aussi. Puis elle était très agitée quoi donc comme je n’ai pas de diplôme de médecin j’ai pris un peur, c’est surement de très grave. » Durant un bref instant (très très bref instant), un air soulagé se peignit sur le visage de la jamaïcaine. Au moins, Zola n’était pas blessée, n’était pas tombée sur la tête, ne se vidait pas de son sang où n’importe quelle autre chose de ce genre. Mais l’inquiétude reprit vite le dessus. Il avait dit qu’elle avait beaucoup de fièvre et ça ce n’était pas une raison qui pouvait vraiment rassurée la jeune femme. « Beaucoup combien ? T'as regardé au moins ? » La jeune femme porta alors son attention sur la porte et pas très sûre, demanda à son frère si elle pouvait y aller. Après tout, rien ne servait d’attendre là franchement. Elle serait mieux là-bas. « Tu es sa mère, je ne pense pas que cela pose un quelconque problème. » Oui, il avait raison. La jeune femme hocha alors la tête. « Au pire, même si ça pose un problème, ça m’est complètement égal. » Sur ses bonnes paroles, Shanice se dirigea vers la porte et l’ouvrit sans même avoir daigné frapper ou quoi. L’infirmière s’avança aussitôt vers elle. « Mademoiselle, désolé mais… » « Je suis sa mère. » la coupa aussitôt Shanice en lui lançant un regard mauvais. L’infirmière soutint son regard un moment mais elle ne pouvait vraiment pas gagner à ce petit jeu là. Shanice prit alors sa fille dans ses bras et la serra contre elle. Pendant quelques secondes, elle ne porta son attention que sur Zola et puis, sa fille se mit à pleurer et tandis que la brune essayait de la calmer, son regard se reposa sur l’infirmière inutile qui la regardait depuis tout à l’heure. « Vous feriez bien mieux de vous rendre utile et de trouver un médecin. » lâcha-t-elle alors. Elle posa alors sa main sur le front de sa fille qui était effectivement brûlant. « Chut bébé, ça va aller. » dit-elle doucement. « Ca fait longtemps que vous êtes là ? » demanda finalement la jeune femme à Anthony qui était maintenant la seule autre personne dans la pièce. L’infirmière était en effet partie mais Shanice doutait qu’elle soit vraiment à la recherche d’un médecin.

Après qu’elle lui ait reposé la question, Anthony finit quand même par expliquer à Shanice les raisons qui l’avait mené à emmener Zola ici ce soir. Elle ne voyait même pas pourquoi il ne lui avait pas dis avant en fait. Mais soit, son frère faisait de son mieux alors elle n’allait pas non plus lui reprocher ça. Anthony lui expliqua donc que sa fille avait de la fièvre, beaucoup d’après lui, et qu’elle avait vomi alors comme il ne savait pas quoi faire, il l’avait amené ici. Oui, c’était sûrement normal qu’il n’est pas su quoi faire, parce que même si techniquement Anthony et elle n’avait qu’un an d’écart, il n’était encore qu’un enfant contrairement à elle. Elle lui demanda alors si sa fille avait beaucoup de fièvre et si, au moins, il avait vérifié. C’était une question qui méritait tout à fait d’être posée. « Sur le moment, je t’avoue ne pas y avoir pensé… C’est pour ça, je te dis, si ça se trouve je me suis un peu trop emballé et elle n’a rien de grave. » La jeune femme hocha vaguement la tête. « Ok, ok. » Du coup, elle voulait bien vérifier par elle-même. Enfin même sans ça, elle ne voulait juste pas rester à attendre dans le couloir pendant que sa fille était avec une infirmière sortie d’elle ne savait pas trop où. Elle demanda quand même à Anthony (juste comme ça) s’il pensait qu’elle pouvait y aller et comme la réponse de ce dernier allait dans son sens, elle poussa la porte de la pièce derrière sans plus se poser de questions. Bon, elle ne se mentait pas, elle savait bien qu’elle aurait probablement fait pareil même si Anthony lui avait dit que c’était une mauvaise idée, elle avait cette fâcheuse tendance à n’écouter qu’elle-même dans ces circonstances. Après avoir rejoint sa fille, Shanice ne mit pas plus de trente secondes à se mettre l’infirmière à dos. En même temps, elle était terriblement agaçante à la regarder avec son air de reproche la vieille pie là ! Du coup, elle finit bien par s’en aller et Shanice se retrouva alors seule avec son frère et reporta alors son attention sur lui pour lui demander s’ils étaient là depuis longtemps. Celui-ci regarda sa montre avant de lui répondre. « Hum je ne sais pas, une demi-heure, peut-être 45 minutes… Mais bon les hôpitaux ne sont pas connus pour faire dans le service rapide alors j’imagine que c’est normal. » Shanice hocha la tête, oui ça c’était sûr. Heureusement que Zola n’était pas mourante. Enfin Shanice n’espérait pas qu’elle l’était dans tous les cas. « Oui je sais, un enfant de deux ans qui vomi et quaà un peu de fièvre, ce n’est pas assez important pour eux. » Les médecins préféraient de loin les urgences sanglantes. La jamaicaine vérifia finalement que Zola avait bien de la fièvre et put constater qu’Anthony avait vu juste. « Elle a de la fièvre, alors ? Je ne t’ai pas inquiétée pour rien ? » Elle secoua la tête. « Non, non, elle a bien de la fièvre. Je t’ai dis que t’avais bien fais. » Elle haussa les épaules. Bon, maintenant ils étaient sûrement parti pour de longues heures d’attentes mais soit. Le regarde de Shanice croisa alors celui de son frère. « Merci. » souffla-t-elle alors. Elle avait bien vu quand il lui avait demandé si Zola avait bien de la fièvre, il était bien inquiet pour elle. C’était aussi pour ça que la jamaïcaine le remerciait, parce que rien ne pouvait compter plus pour elle que de voir que son frère commençait à vraiment accepter sa fille. « Tu crois que je rêve beaucoup en imaginant que l’autre vieille est partie chercher un médecin ? » demanda-t-elle finalement. « Non parce que ce serait possible je pense, à la limite. Même si je pense qu’elle ne m’a pas beaucoup aimé. J’ai était très aimable pourtant mais bon. »

Après avoir confirmé à son frère que Zola avait bien de la fièvre et que donc, il avait bien fait de l’emmener ici, Shanice le remercia. « C’est normal. Je ne pouvais pas la laisser dans cet état… Puis je l’aime cette petite contrairement à ce que je peux laisser penser parfois, je n’aime pas la voir souffrir, tout autant que toi. » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. « Oui, je sais. » souffla-t-elle alors. En tout cas, maintenant elle le savait. Il y avait bien un moment où elle en avait beaucoup douté, à vrai dire à ce moment-là, elle était même presque sûre qu’il la détestait. Elle était contente que les choses aient reprit une allure plus normale donc. Anthony s’approcha ensuite d’elle pour déposer un bisou sur la tête du bébé et Shanice sourit à nouveau. « Elle t’aime bien aussi tu sais, même si elle finit à l’hôpital quand tu la gardes. » dit-elle alors un peu moqueuse. Bon d’accord, ce n’était qu’une fois mais soit, elle plaisantait juste en disant ça donc ce n’était pas grave.

La jeune femme demanda par la suite à son petit frère si elle rêvait trop en imaginant que l’infirmière était partie chercher le médecin. C’était sûrement le cas en fait, elle n’avait pas vraiment eu l’impression que la madame l’aimait beaucoup et était prête à faire ça pour elle. Elle s’était montrée tellement agréable et gentille pourtant. Un vrai ange ! Ou pas en fait. « Tu es toujours extrêment aimable avec tout le monde, oui. » Shanice hocha la tête pour approuver. Bien sûr que c’était le cas. « Je vais faire semblant de croire que tu penses vraiment ce que t’as dis ok. » Comme ça, elle pourrait rester aimable avec lui aussi. C’était une bonne idée ça. « J’espère pour elle qu’elle est allée chercher un médecin oui, parce que je ne vais pas les laisser faire attendre Zola encore longtemps. Si tu veux que j’aille faire une scène, tu me le dis hein, je peux être très persuasif quand je le veux. » La jeune femme le dévisagea un peu avant de prendre un air moqueur. « Mais bien sûr je n’en doute pas. Enfin, j’aimerais bien voir ça quand même. » Ca pourrait être drôle juste. Enfin pas vraiment drôle mais soit. Shanice berça un peu sa fille qui s’agitait un peu dans ses bras. Elle je ta un coup d’œil à l’heure qu’il était. « Si aucun médecin ne passe cette porte dans les dix minutes qui viennent, c’est moi qu’irait faire une scène et je t’assure qu’ils regretteront d’être venu ici aujourd’hui à ce moment-là. »

Après l’avoir remercié, Shanice en profita pour se moquer un peu de son frère. Elle pouvait bien faire ça, elle était tendue à cause de Zola et tout ça alors s’il fallait qu’elle passe par là pour se sentir un peu mieux, Anthony devait juste vivre avec. « Hey ! Sur toutes les fois où je l’ai gardée ce n’est arrivé qu’une fois ! » La jeune femme eut un petit sourire et hocha la tête. « Mais je sais va, ne le prends pas comme ça. » Elle haussa les épaules, elle plaisantait juste après tout, il ne fallait pas se sentir vexé pour si peu. « Tu t’occupes bien d’elle. » dit-elle alors lorsqu’elle reprit la parole. Elle espérait qu’il préférait ça à ce qu’elle avait dit avant. Parce que ça, c’était l’entière vérité. N’empêche, Shanice sentait sa patience s’envoler. Elle n’avait jamais été très patiente du reste. Mais en plus comme Zola était en train de s’agiter dans ses bras, elle se sentait encore plus à bout de patience. Elle fit de son mieux pour empêcher que la petite ne se remette à pleurer et prit le parti de demander à Anthony s’il pensait que la vieille était partie lui chercher un médecin. Elle était presque sûre que non mais bon. Elle aurait peut-être du être un peu plus gentille avec la madame. D’ailleurs, Anthony en profita pour remettre en cause le fait qu’elle était toujours si aimable. Enfin, il le fit sans avoir l’air de le faire mais Shanice sentait bien qu’il était ironique. Tss, il était nul sur ce coup. Enfin soit, Shanice fit le choix de faire semblant de le croire. « Je pense tout ce que je dis et je dis tout ce que je pense alors tu le saurais si je ne le pensais pas. » La jeune femme le regarda un moment, pas bien sûre d’avoir tout compris à ce qu’il venait de dire. Elle était certaine que c’était ce qu’il cherchait. « Hey ! Ne m’embrouille pas exprès comme ça ! » s’exclama-t-elle alors. C’était pas très franc jeu comme manière de faire ça. Soit pour se rattraper peut-être, le jeune homme proposa d’aller faire une scène pour faire venir un médecin et là encore, la jamaïcaine se permit de douter de lui, ne le cachant pas vraiment. « Ne doute pas de moi comme ça ! Si je te dis que je peux le faire c’est que je peux le faire. » N’empêche, il se vexait facilement le petit. Enfin plus maintenant, maintenant il avait un air fier et Shanice haussa les épaules. « Je ne doute pas de toi ! Je sais que tu peux le faire, je suis juste meilleure que toi dans ce domaine-là. » Et une chose était certaine, il ne pouvait vraiment pas la contredire. Pour faire des scènes, elle était la championne. D’ailleurs, elle jura d’en faire une si aucun médecin ne se pointait ici dans les dix minutes qui venaient. Elle voulait qu’aucun médecin ne vienne tiens, elle aurait une bonne excuse pour aller passer ses nerfs sur eux comme ça. « Si tu fais ça je t’en supplie épargne moi. » La jeune femme leva les yeux au ciel. « Pauvre chérie. Je vois pas pourquoi je m’énerverais contre toi de toute façon alors. A moins que t’essaies de m’en empêcher… » Oui, s’il faisait ça, elle pourrait très facilement le lui faire regretter. Enfin de toute manière, elle n’eut pas l’occasion de faire ça parce qu’un médecin poussa alors la porte de la pièce. Il était accompagné d’une infirmière, pas celle de tout à l’heure bien sûr. « Ah bah enfin ! » s’exclama alors la jeune femme.

« Mais je sais va, ne le prends pas comme ça. » Il avait le droit d’être vexé et de bouder un peu s’il le voulait, il était encore un bébé aux yeux des deux ainés après tout, et c’était ce que les bébés faisaient donc pourquoi pas lui ? Puis il cherchait un peu à se faire complimenter aussi même s’il ne l’admettrait pas ouvertement. Il faisait juste tellement d’efforts pour y arriver et pour soulager Shanice et Malyck qu’il voulait être sûr que ses efforts payaient. « Tu t’occupes bien d’elle. » Bingo ! Anthony n’était pas peu fier de lui, il avait réussi à se faire complimenter par sa sœur. Il l’avait mérité quand même. Le jeune homme fit une petite révérence et se pencha donc légèrement en avant, le sourire aux lèvres. « Je sais. Je voulais juste que tu l’admettes. »Ils pouvaient passer à autre chose à présent. Ils pouvaient s’embrouiller pour autre chose par exemple. Shanice lui demanda s’il pensait que l’infirmière était partie chercher un médecin mais il en doutait fortement, vu la manière dont sa sœur venait de la traiter et surtout vu la manière qu’avaient les hôpitaux de traiter leurs urgences. Mais bon il se garda bien de lui dire, elle était déjà bien assez sur les nerfs comme ça. A la place, il tenta de « rassurer » sa sœur en affirmant qu’elle était très aimable tout le temps et avec tout le monde. Il espérait juste qu’elle ne remarque pas l’ironie. Et malheureusement ce fut le cas… Il essaya donc en second ressort de l’embrouiller pour qu’elle n’aille pas chercher plus loin. « Hey ! Ne m’embrouille pas exprès comme ça ! » Anthony secoua alors la tête avec un air innocent tout en avançant ses pour signifier qu’il n’avait rien voulu faire de tel. « Ce n’était absolument pas mon intention. » Il proposa ensuite d’aller faire une scène dans les couleurs pour attirer l’attention sur eux et qu’on s’occupe enfin de Zola. Shanice douta immédiatement qu’il en soit capable ce qui le vexa quelque peu une nouvelle fois. Pourquoi personne ne lui faisait jamais confiance, il était presque un homme quand même ! « Je ne doute pas de toi ! Je sais que tu peux le faire, je suis juste meilleure que toi dans ce domaine-là. » Il leva les yeux au ciel avant de soupirer. « Oui ça c’est sûr hein. » Il n’allait pas la contredire et il n’avait pas envie d’entrer dans un nouveau débat puisqu’il savait qu’il n’obtiendrait pas gain de cause, de n’importe quelle manière. Shanice menaça d’ailleurs d’aller faire la scène elle-même si un médecin n’arrivait pas bientôt. Anthony la supplia alors de l’épargner. « Pauvre chérie. Je vois pas pourquoi je m’énerverais contre toi de toute façon alors. A moins que t’essaies de m’en empêcher… » « Oh là, non, je ne suis pas fou. Va donc la faire ta scène, je t’attends ici. Je tenais juste à te rappeler que je suis de ton côté et que je n’y suis pour rien s’ils sont incapables, c’est tout. » Il n’était jamais trop prudent, il connaissait sa sœur quand même. « Ah bah enfin ! » Le jeune homme se retourna et vit un médecin entrer dans la pièce. Il émit un soupir soulagé de ne plus être seul avec la cocotte-minute qu’était devenue sa sœur, salua l’homme poliment et se mit en retrait histoire de le laisser faire son travail.

Après s’être moqué un peu de son frère, Shanice finit quand même par lui dire qu’il s’occupait bien de Zola, parce que c’était l’entière vérité et qu’il méritait bien de l’entendre ne serait-ce qu’une fois. « Je sais. Je voulais juste que tu l’admettes. » La jamaïcaine poussa un soupir et roula des yeux, il était grave quand même. « Profite parce que je ne vais pas te le redire de sitôt. » décréta-t-elle alors. Elle ne pouvait pas dire des choses gentilles comme ça tous les jours. Surtout qu’il ne le méritait pas forcément tout le temps. La preuve, juste après il tourna avec ironie ce qu’elle avait dit comme quoi elle était toujours très aimable. Il n’avait peut-être pas tout à fait tord mais il ne se rendait pas compte, la jeune femme faisait de gros efforts. Mais comme elle était très impulsive ce n’était pas toujours facile. Il essaya ensuite de l’embrouiller pour lui faire oublier ce qu’il venait de dire. C’était bas ça comme manière de faire ! « Ce n’était absolument pas mon intention. » Bah oui bien sûr, elle allait y croire peut-être. « Menteur ! » Elle n’était pas stupide non plus, elle voyait bien ce qu’il essayait de faire là. « Ne me prends pas pour une imbécile. » ajouta-t-elle en croisant les bras. Non parce qu’il savait très bien comment elle était quand elle s’énervait alors ce n’était peut-être pas la bonne chose à faire. Finalement il déclara pouvoir aller faire une crise dans le couloir pour avoir un médecin et Shanice décréta qu’elle serait plus efficace que lui, au passage elle l’avait encore vexé en doutant de sa faculté à faire une crise convaincante (pourtant, elle savait bien qu’il pouvait faire la gueule comme personne lui aussi). « Oui ça c’est sûr hein. » La jeune femme lui adressa un sourire avant de décider qu’elle allait effectivement faire une crise sous peu si quelqu’un n’arrivait pas très vite. Mais là encore, ça n’avait pas l’air de plaire à Anthony qui avait visiblement peur qu’elle ne s’en prenne à lui au passage. Shanice dut donc le rassurer en lui disant qu’à moins qu’il ne tente de l’en empêcher, il s’en sortirait très bien. « Oh là, non, je ne suis pas fou. Va donc la faire ta scène, je t’attends ici. Je tenais juste à te rappeler que je suis de ton côté et que je n’y suis pour rien s’ils sont incapables, c’est tout. » « Mais je sais bien que t’es de mon côté. » Elle roula des yeux, encore une fois. Elle avait l’impression d’être vraiment terrible pour le coup, ce n’était pas non plus comme si elle passait sa vie à s’en prendre à lui. Elle n’eut néanmoins pas l’occasion d’aller piquer sa crise parce qu’un médecin eut la sagesse d’arriver à ce moment-là. Il avait peut-être pressenti la tempête qui s’annonçait, c’était bien mieux pour lui pour le coup. Enfin c’était aussi mieux pour tout le reste d’hôpital en fait. Il commença ensuite à ausculter sa fille posant quelques questions de temps en temps. Finalement, le médecin se tourna vers Shanice avant de lui tendre sa fille. « A ce que j’ai vu, elle n’a rien de grave. » dit-il visiblement pressé. Il griffonna ensuite sur son bloc d’ordonnance et tendit ça à Shanice. « Ca devrait faire l’affaire. Si ça ne passe pas, revenez là. Maintenant, si vous voulez bien m’excusez. » C’était un médecin très pressé, qui disparut très vite. « Well… Ca valait bien le coup d’attendre quarante-cinq minutes. » commenta-t-elle après qu’il fut parti. « Rentrons. »

« Profite parce que je ne vais pas te le redire de sitôt. » Anthony fit une moue boudeuse. Il aimait être complimenté ! Mais bon il ne devait sans doute pas pouvoir en demander trop, c’était déjà bien ce que Shanice avait dit de lui et il allait s’en contenter parfaitement. Et il n’était pas prêt d’oublier, il lui rappellerait la prochaine fois qu’elle serait en colère contre lui ou qu’elle jugerait qu’il ne faisait pas assez d’efforts. Il se mit ensuite à l’embrouiller volontairement pour ne pas qu’elle lui en veuille trop et qu’elle oublie pourquoi il devait lui en vouloir. Parce que sinon, elle n’allait pas être contente, il n’avait pas spécialement été sympa avec elle après ce qu’elle avait pourtant dit de lui. Mais bon, il n’avait fait que signaler quelque chose qui était vrai, on ne devrait pas en vouloir aux gens pour ça… Il n’y a que la vérité qui blesse de toute façon. « Menteur ! Ne me prends pas pour une imbécile. » Le jeune homme prit alors un air outré, ouvrant la bouche et écarquillant les yeux. « Jamais je n’oserais. » Et malgré son ton qui ne se voulait pas forcément sérieux, il le pensait vraiment. Il ne pensait pas que sa sœur était une imbécile, au contraire. Elle était l’un de ses deux modèles et il ne prendrait jamais pour modèle quelqu’un de stupide quoi, ce serait vraiment… stupide pour le coup. Comme elle semblait de son côté, Anthony jugea bon de préciser qu’il n’y était pour rien et qu’elle devait absolument l’épargner si tout cela devait se terminer en bain de sang. « Mais je sais bien que t’es de mon côté. » Mouais, il n’était pas vraiment rassuré, il connaissait sa sœur. Enfin… Il n’eut pas le temps de s’inquiéter trop pour son triste sort parce qu’un médecin fit son entrée dans la pièce juste après qu’elle ait prononcé ces mots, comme s’il avait su que quelque chose de pas beau allait lui arriver. Anthony resta à l’écart et silencieux tandis que le médecin examinait Zola. Cela ne dura pas bien longtemps. « A ce que j’ai vu, elle n’a rien de grave. » Uh, tout ça pour ça quoi, génial. Mais bon il était soulagé que la petite n’ait rien. « Ca devrait faire l’affaire. Si ça ne passe pas, revenez là. Maintenant, si vous voulez bien m’excusez. » Le jamaïcain salua l’homme d’un signe de tête tandis qu’il sortait puis se rapprocha de sa sœur et de sa bébé nièce. « Well… Ça valait bien le coup d’attendre quarante-cinq minutes. » Il se mordit la lèvre… Il se sentait un peu coupable pour le coup. « Désolé de l’avoir emmenée ici pour rien et de t’avoir fait perdre du temps. » Mieux valait prévenir que guérir mais bon… « Rentrons. » le coupa ensuite Shanice dans ses pensées. « Tu veux qu’on aille faire un tour ? Manger une glace ? Profiter du temps… Je sais pas, ça pourrait peut-être faire du bien à Zola. Et à toi aussi. » Il proposait juste ça comme ça, si elle refusait parce qu’elle devait retourner au travail rapidement, tant pis, il rentrerait à la maison s’occuper du bébé.

Shanice était trop gentille avec son frère. Vraiment. Elle lui faisait des compliments et lui, en retour, il lui disait des choses méchantes. La preuve là ! Même si en fait, elle ne savait plus ce qu’il avait dit de méchant puisqu’il avait ensuite cherché à l’embrouiller et il y avait très bien réussi. Elle avait oublié. Soit, elle pouvait toujours lui reproché de l’avoir embrouillé, c’était déjà ça. Même s’il niait ça aussi. Il la prenait vraiment pour une imbécile en fait ! (et ça c’était une raison de plus pour le blâmer). « Jamais je n’oserais. » La jeune femme le dévisagea légèrement sceptique à ce sujet. Enfin pas légèrement en fait, elle était vraiment plus que sceptique en fait. « Si tu le dis. » Elle voulait bien au moins lui accordait ne serait-ce que le bénéfice du doute. Encore une fois, elle se montrait bien trop gentille.

Après qu’ils aient attendus un moment, le médecin daigna enfin se montrer, il était grand temps parce que Shanice était vraiment à deux doigts de mettre le feu à l’hôpital. Ou au moins, sans aller jusqu’à de tels extrémités, elle était sur le point d’aller faire un scandale. Il fit une visite éclair et finit par dire que sa fille n’avait rien de grave. Shanice était rassurée sur le coup et un peu soulagée. Pas assez soulagée quand même pour trouver que le médecin prenait à peine le temps de faire son travail. C’est sûr qu’il devait avoir hâte d’aller faire elle ne savait pas trop quelle opération sanglante mais il aurait moins pu prendre la peine de se poser cinq minutes. Mais non, même si elle n’avait pas chronométré, Shanice était certaine que l’auscultation et la prescription des médicaments n’avaient pas du lui prendre plus de trois minutes (mais elle exagérait peut-être un peu, ce n’était pas exclu ça). Une fois que le médecin eut quitté la pièce, Shanice se tourna vers Anthony pour lui faire valoir le fait que tout ça valait bien les quarante-cinq minutes d’attente. Elle était ironique bien évidemment. « Désolé de l’avoir emmenée ici pour rien et de t’avoir fait perdre du temps. » Shanice secoua la tête. « Tu n’as pas à t’excuser, t’as bien fais je t’ai dis. Ce n’était pas toi que je remettais en cause. » Non c’était juste l’autre là, le médecin. Du coup, la jeune femme décida qu’il était temps de rentrer, elle n’avait pas l’intention de passer la nuit là quand même. « Tu veux qu’on aille faire un tour ? Manger une glace ? Profiter du temps… Je sais pas, ça pourrait peut-être faire du bien à Zola. Et à toi aussi. » Shanice réfléchit à la question avant de hocher la tête. « D’accord, ça me va. » dit-elle alors. Elle pourrait passer du temps avec son petit frère un peu comme ça, ça lui arrivait vraiment trop peu souvent. « Vas-y, je te suis. »

Après tout ce temps à attendre que quelqu’un daigne vouloir s’occuper d’eux. Anthony et Shanice avaient enfin vu un médecin entrer dans cette chambre où Zola avait été placée par une infirmière une bonne dizaine de minutes plus tôt. Anthony s’était mis de côté et était resté silencieux, laissant l’homme faire son travail. L’état de sa nièce l’avait inquiété alors il pensait qu’il en aurait pour un moment à l’ausculter. Mais non, même pas. A son grand étonnement, en quelques minutes à peine ce fut fini. Tout ça pour ça ! Ugh, s’il avait su, il n’aurait pas perdu son temps et son argent ici. Il se détestait un peu pour le coup, puis il avait quand même fait partir Shanice du boulot pour rien. Mieux vaut prévenir que guérir certes, mais les Seaga ne pouvait pas vraiment se le permettre. Anthony s’empressa donc de s’excuser auprès de sa sœur, une nouvelle fois. « Tu n’as pas à t’excuser, t’as bien fais je t’ai dit. Ce n’était pas toi que je remettais en cause. » Il la regarda quelques secondes dans les yeux afin d’essayer de sonder ce qu’elle pensait vraiment de tout ça. Elle devait être en colère et ce serait juste qu’elle fasse passer tout ça sur lui. Mais non, il n’en était rien apparemment. « Très bien si tu le dis alors. » Le jeune homme ouvrit la porte de la chambre et laissa passer sa sœur et sa nièce puis leur emboita le pas. Ils allaient enfin pouvoir sortir de cet hôpital de malheur qui ne leur avait été d’aucune utilité. Enfin, le jamaïcain eut une idée qui leur permettrait d’oublier tout ça rapidement et de leur remonter le moral : une glace ! C’était l’occasion de passer un peu de temps avec Shanice, il la voyait vraiment trop peu à son gout. « D’accord, ça me va. » Un sourire victorieux s’empara de son visage. « Vas-y, je te suis. » Il ouvrit la marche et conduit les deux femmes de sa vie – enfin, deux des trois – dehors. Il faisait beau en plus, c’était un régal ! Ils trouvèrent rapidement un marchand de glaces ambulant. « Commandez ce que vous voulez mesdames, c’est moi qui offre. » dit-il en faisant une révérence. De toute façon, l’argent qu’il possédait appartenait à toute la famille, mais c’était le geste qui comptait le plus. Lui, il commanda de la glace au chocolat avec de la chantilly. Dès que tout le monde fut servi, il alla trouver un banc et ils s’y installèrent tous les trois. « Alors, le boulot, comment ça va ? Tu t’en sors ? » dit-il essayant de faire la conversation. Puis, peut-être que Shanice accepterait plus facilement que Malyck qu’il les aide en trouvant un travail lui aussi, c’était un bon moyen d’amener le sujet.

Après le départ du médecin et la remarque de Shanice comme quoi ça valait bien les quarante-cinq minutes d’attente. Anthony s’excusa d’avoir amené Zola ici. Il fallait toujours qu’il s’excuse pour tout, à croire qu’il avait vraiment peur de Shanice et de ses réactions. La jeune femme le rassura en lui disant que ce n’était absolument pas lui qu’elle remettait en cause mais ces stupides médecins. Après tout, elle en aurait peut-être fait autant qu’Anthony elle (en vérifiant la température de sa fille exactement) mais soit, elle ne lui en voulait absolument pas pour ça. « Très bien si tu le dis alors. » La jeune femme hocha la tête. Elle le disait oui, il faudrait qu’il apprenne à se fier un peu plus à ce qu’elle lui disait une fois de temps en temps. Après ça, le jeune homme proposa qu’ils aillent manger une glace ou autre chose du genre. La jamaïcaine ne réfléchit pas longtemps avant d’accepter et décida de suivre son frère. Vu le sourire qu’il fit à ce moment-là, elle ne le regretta pas. Ils ne mirent pas longtemps avant de trouver un marchand de glace ambulant. « Commandez ce que vous voulez mesdames, c’est moi qui offre. » Shanice eut un petit sourire et hocha vaguement la tête. En vérité, ce n’était pas vraiment Anthony qui offrait car l’argent qu’il avait était celui que Shanice et Malyck gagnait mais soit, Shanice eut la gentillesse de ne pas lui faire remarquer. « Ce sera des glaces à la vanille. » décida-t-elle avant de laisser Anthony commander à son tour et régler (comme c’était lui qui offrait). Ils allèrent ensuite prendre place sur un banc avec leurs glaces. « Alors, le boulot, comment ça va ? Tu t’en sors ? » Shanice ne répondit pas tout de suite, trop passionnée qu’elle était par la dégustation de sa glace et par sa fille à côté. La vérité, c’était qu’elle n’aimait pas vraiment aborder le sujet du travail avec les petits dont Anthony faisait parti, qu’il la veuille ou non. Il n’avait pas à se soucier de tout ça, il devait juste se concentrer sur ses études et les réussir, c’est bien tout ce que Shanice lui demandait. « Oui oui ça va, je gère. » éluda-t-elle alors en haussant les épaules. « Et toi les cours ? Ca se passe bien ? » Ca, ça comptait sûrement beaucoup plus que le fait de savoir si ça allait à son boulot.

Anthony avait vraiment eu peur pour Zola. Et il avait fait peur à Shanice aussi du coup, et pour rien en plus. Il fallait donc qu’il rattrape un peu la mise et qu’il réconforte deux des femmes les plus importantes dans sa vie. Elles méritaient bien ça et puis même s’il se servait de l’argent de la famille – personne n’avait son propre argent, ils devaient tout partager – c’était le geste qui comptait le plus selon lui. Leur offrir des glaces était la première solution qu’il avait trouvée. Tout le monde aimait les glaces non ? Puis avec la chaleur qui commençait à revenir à New York, c’était parfait. « Ce sera des glaces à la vanille. » Il hocha la tête avec un sourire puis se tourna vers le marchand de glaces qui avait pris les devants et lui présentait déjà leurs cornets. Il ne perdit pas de temps à payer et ils allèrent s’installer tous les trois sur un banc à l’ombre. Il y avait un parc pas loin et des enfants jouaient. Ils semblaient si joyeux et étaient si insouciants… Ils en avaient de la chance ! Anthony aurait revenir à l’époque où il n’avait à se soucier de rien… Parce que peu importe ce qu’en disaient Malyck et Shanice, il était adulte à présent et il n’était plus l’enfant qu’ils croyaient qu’il était. Il se souciait de ses autres frères et sœurs, il se souciait des choses dont se souciaient ses ainés. Et il voulait les aider pour les soulager un peu ! Mais ils ne l’entendaient pas de cette oreille. En tout cas, Kovu n’avait pas voulu l’écouter quand il avait essayé d’en parler avec lui donc il voulait essayer d’en parler avec sa sœur maintenant. « Oui oui ça va, je gère. » Elle n’entrait pas dans les détails… Anthony n’était pas étonné. Et il ne fut pas plus étonné lorsqu’elle changea tout de suite de sujet. « Et toi les cours ? Ça se passe bien ? » Le jamaïcain soupira. « Ca va très bien. » Il haussa les épaules. C’était vrai en plus, il s’en sortait très bien et avait d’excellentes notes même en ayant à s’occuper de ses frères et sœurs. Du coup cela l’amenait à penser qu’il s’en sortirait même très bien avec un job. « Je vais être honnête avec toi. » dit-il soudainement en se tournant vers sa sœur. « Je pense chercher un travail à côté. J’ai envie de vous aider et je sais que j’en serais capable. »

Ils étaient maintenant tous les trois en train de manger une glace tranquillement sur un banc. A choisir, c’était quand même bien mieux que l’hôpital et Shanice ne regretta pas d’avoir accepté de suivre son frère là. Ils allaient pouvoir passer un peu de temps ensemble comme ça, ça n’arrivait pas souvent et Shanice le regrettait un peu parfois. Il fallut que son frère commence par parler de son boulot, il voulait savoir comment la jeune femme se débrouillait et celle-ci lui répondit très brièvement. Elle ne voulait pas parler de ça, ça ne le concernait pas déjà et en plus, elle voulait penser un peu à autre chose là. Comme elle le voyait venir (parce qu’elle le connaissait un peu quand même), la jamaïcaine se débrouilla pour rebondir en parlant des études du jeune homme. Elle voulait savoir comment elles se passaient. « Ca va très bien. » La jeune femme eut un sourire satisfait. Elle était fière de son petit frère. Il allait réussir ses études, avoir un diplôme et pouvoir avoir la meilleure vie possible. C’était tellement bien. « C’est tout ce qui compte alors. » conclut-elle, désireuse de mettre fin à cette conversation qui n’avait absolument pas lieu d’être. Mais Anthony ne semblait pas aussi décider qu’elle à ce propos. Il reprit d’ailleurs bientôt la parole. « Je vais être honnête avec toi. » Shanice soupira, elle n’aimait vraiment pas qu’il commence à lui parler comme ça, ça n’annonçait rien de bon à son avis. « Je pense chercher un travail à côté. J’ai envie de vous aider et je sais que j’en serais capable. » Finalement, elle regrettait d’avoir accepté de venir manger cette glace avec lui. Si c’était pour parler de ça, il était certain qu’ils ne pourraient pas passer un bon moment ensemble. Parce que clairement, elle ne voyait pas du tout les choses de cette manière-là. « Tu nous aide déjà Anthony. » Et il faisait déjà bien assez, ils n’avaient pas besoin en plus qu’il se mette à chercher un travail. « Si tu n’étais pas là pour garder les petits, ce ne serait pas si facile pour nous. » Enfin pas que ce soit facile en fait mais ce qu’elle avait voulu dire ce que ce serait encore plus compliqué. « Tu vois, tu fais déjà beaucoup. T’as pas besoin de bosser en plus. » Elle haussa les épaules. Il n’y avait vraiment rien de plus à dire à ce sujet pour elle.

Anthony appréciait vraiment tout ce que faisaient Malyck et Shanice pour lui et ses autres frères et sœurs. Il les admirait aussi, ils sacrifiaient tellement pour qu’eux puissent avoir une bonne vie. Mais qui s’occupaient d’eux ? Anthony les aidait du mieux qu’il pouvait, il s’occupait des plus petits mais il était toujours considéré comme un enfant du coup ses ainés ne le laissaient pas les aider encore plus. Il voulait vraiment faire plus pour les soulager un peu, ils le méritaient. Mais bon à chaque fois qu’il essayait d’aborder le sujet, ils trouvaient le moyen de le changer immédiatement et le jeune homme n’arrivait pas à insister. Soit, il comptait bien essayer d’en parler à Shanice aujourd’hui même s’il était conscient qu’il allait sans doute gâcher un bon moment frère/sœur. Mais bon, Shanice lui tendait une perche là, enfin c’était comme ça qu’il ressentait le fait qu’elle lui demande comment ça se passait en cours. « C’est tout ce qui compte alors. » Il haussa les épaules. C’était tout ce qui comptait pour elle peut-être, mais pour lui c’était différent. Ses études avaient été une priorité pour lui pendant un long moment et cela l’avait un peu éloigné de sa famille mais il avait pu mûrir et maintenant c’était tout le contraire. Puis il savait qu’il pourrait s’en sortir, il aimait se voir comme un Superman. « Tu nous aide déjà Anthony. » répondit Shanice quand il lui annonça qu’il voulait les aider encore plus. Il leva les yeux au ciel. « Je sais. Mais je veux faire plus. » Mais Shanice ne semblait pas tellement vouloir l’écouter, elle continuait à argumenter contre son idée. « Si tu n’étais pas là pour garder les petits, ce ne serait pas si facile pour nous. » Comme si c’était facile quand même pour eux. Il voyait bien que c’était compliqué, il le comprenait, il était loin d’être stupide. « Tu vois, tu fais déjà beaucoup. T’as pas besoin de bosser en plus. » Il soupira et fit basculer sa tête en arrière. Il ne voulait vraiment pas énerver sa sœur mais il fallait qu’elle comprenne son point de vue. « Mais j’en ai envie Shanice. J’ai envie de vous soulager un peu et de participer encore plus. Je suis un adulte tu sais, je sais que je pourrais gérer. » Il se mit à la regarder dans les yeux avec beaucoup d’assurance. « De toute façon ma décision est déjà prise, je vais chercher un emploi à temps partiel dès demain. » Qui avait besoin de dormir après tout ?

Shanice avait tout fait pour l’éviter mais Anthony avait quand même finit par le dire. Il voulait aider plus, il voulait travailler. La jeune femme ne pouvait s’empêcher de soupirer en entendant ça. Même si quelque part, c’était bien la preuve qu’il avait changé. Le gamin qui lui en voulait pour Zola parce qu’il avait peur qu’on lui demande de faire à son tour un sacrifice avait disparut et Anthony voulait maintenant bosser de lui-même et sans aucunes raisons. Shanice lui assura qu’il faisait déjà beaucoup. C’était la vérité, sans Anthony la garde des petits serait un souci en plus à gérer. Là, il n’y aurait aucun problème. « Je sais. Mais je veux faire plus. » Shanice le dévisagea un moment mais ne répondit rien et continua d’expliquer pourquoi il ne devrait pas bosser. Il y avait tellement de bonnes raisons à ça ! Anthony avait tout pour lui, il avait la chance de s’en sortir et de réussir ses études et la jamaïcaine refusait qu’il risque de gâcher tout ça pour les aider. « Mais j’en ai envie Shanice. J’ai envie de vous soulager un peu et de participer encore plus. Je suis un adulte tu sais, je sais que je pourrais gérer. » « On ne fait pas toujours ce qu’on a envie de faire dans la vie Anthony. » rétorqua-t-elle d’abord sèchement. Et pour le coup, elle savait bien de quoi elle parlait. Mais elle ne s’inquiétait pas trop pour son frère, il pourrait se remettre d’avoir été privé de travail. « Et la question n’est pas de savoir si tu es un adulte ou non. » Bien que de son point de vue, il n’en était pas un, c’était juste un bébé et elle voulait qu’il le reste en fait. C’était mieux pour lui. « Tu ne peux pas tout faire, tu n’es pas superman. Désolé de t’apprendre ça. » Mais le jeune homme ne sembla pas écouter beaucoup ce qu’elle lui disait et il la regarda dans les yeux avant de prendre la parole. « De toute façon ma décision est déjà prise, je vais chercher un emploi à temps partiel dès demain. » Chouette, elle aimait parler dans le vide comme ça. Pourquoi elle se fatiguait à lui parler depuis tout à l’heure s’il était déjà décider comme ça hein ? « C’est gentil de m’en avertir alors. » fit-elle sur un ton cynique. Elle aurait pu s’énerver après lui, elle savait très bien faire ça mais là, elle était juste lasse. Elle porta son attention sur sa fille qui mangeait sa glace, elle avait l’air un peu mieux maintenant au moins elle. « Tu n’y arriveras pas Anthony. On ne tient pas à l’écart de gaieté de cœur, on veut juste ton bien et ton bien, ce n’est pas que tu te tues à la tâche. »