episode 2 ϟ happy birthday to me

Jeudi 28 avril. Svetlana sauta d'un bond hors de son lit dès la première sonnerie de son réveil. Elle était en forme et de bonne humeur : ce jour là était spécial, c'était SON jour. Son anniversaire. Elle avait vingt-deux ans. Son père lui avait offert un jour de congé pour la peine - et quand bien même il ne l'aurait pas fait, elle ne serait pas allée travailler, faut pas pousser hein. Depuis toujours, notre princesse russe avait l'habitude d'avoir toute l'attention sur elle le jour de son anniversaire. Cette année, ça serait différent pour la simple et bonne raison qu'elle n'était pas chez elle. Elle était arrivée à New-York il y a quelques mois seulement, et elle était toute seule. Son père était à Paris pour affaires et n'avait pas pu déplacer sa réunion, et sa mère était restée à St Petersbourg. Elle n'avait pas pu faire le déplacement non plus, devant s'occuper de sa mère malade. Mais bon, cette solitude forcée ne l'avait pas démontée, et elle était prête à profiter de cette journée comme il se devait.

Après avoir pris sa douche, s'être habillé, pomponnée pour être la plus belle pour cette journée spéciale - pour faire changement - elle fila droit à la cuisine où elle déjeuna. Jus de mangue, toasts au beurre et confiture de fraise, énorme bol de chocapics et gâteaux Petit Prince, elle ne se privait pas. Le petit déjeuner était le repas le plus important pour elle ; c'était le seul repas où elle avait le temps de prendre son temps justement, et où elle mangeait autant. Généralement, elle ne mangeait presque pas le midi, et guère plus le soir. Entre deux cuillères de chocapics, elle fouilla machinalement dans les papiers posés sur la table. Une petite carte retint son attention : une carte professionnelle. C'était celle de Lynch. Ils s'étaient vus au début de la semaine, et elle n'avait pas fait attention à cette petite carte. Elle avait dû la poser là en vidant les poches de la jupe qu'elle portait au moment de la dite rencontre sans s'en soucier par la suite. Elle avait même eu de la chance que ça n'aille pas à la poubelle. Enfin. Elle examina la carte et la relut encore et encore le temps de finir son bol. Alors comme ça, elle avait vu juste. Lynch n'avait pas eu envie de tenter le sort et voir s'il allait la revoir par hasard ou non... Il avait eu tellement peur de ne pas la revoir qu'il avait apparemment décidé de forcer le destin. Svetlana se sentit très, très flattée. C'était sympa comme façon de débuter sa journée d'anniversaire.

L'autre jour avait été la première fois qu'elle parlait à Lynch. Mais elle le connaissait depuis pas mal de temps. En fait, la première fois que son nom lui avait été mentionné, c'était quand elle avait commencé à travailler avec son père. Greenwalt étant la principale marque concurrente à la sienne, Aleksei avait bien évidemment tout expliqué à sa fille. Et c'est quelques semaines plus tôt, alors qu'elle venait d'arriver à New York, que son 'plan espionnage' était apparu comme une évidence. Lynch était un jeune homme puissant et donc habitué à avoir pas mal de filles qui lui trainaient autour. Sûre de son pouvoir de séduction, Sveta avait dès le départ su que ce serait facile de l'attirer dans ses filets. Et le fait qu'il lui ait laissé son numéro discrètement, comme ça, n'avait fait que la rassurer. Un sourire victorieux et satisfait étira ses lèvres et elle alla illico chercher son téléphone portable. Maintenant que son plan était en marche, il fallait passer à l'action. Elle lui envoya un sms, lui disant franco que c'était son anniversaire et qu'elle voulait un cadeau. Il accepta, naturellement, et voilà qu'ils avaient rendez-vous l'après-midi même pour une petite séance shopping.

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Svetlana posa son sac sur la table du salon, exténuée, et fila tout droit dans sa chambre. Elle venait de courir comme une dératée pour pouvoir être prête à temps. En effet, après s'être quitté de leur après-midi shopping - où Lynch avait racheté un chemisier tout beau, tout neuf, et hors de prix à Sveta - ils avaient continué à parler via statut facebook, et il était question que le jeune homme vienne passer la soirée chez elle. Ce n'était au départ pas prévu, mais elle s'était dit pourquoi pas. Après ça ne pourrait être que bénéfique. Et la vérité était qu'elle se prenait plutôt bien au jeu et appréciait de passer du temps avec son rival. Elle se changea à toute vitesse et revint au salon juste à temps pour répondre à l'interphone, qui venait de sonner. Lynch était là, et elle était prête. Toute en beauté. Elle lui ouvrit la porte du bas, et attendit qu'il monte les quatre étages. Quand il frappa à la porte, elle lui ouvrit et l'accueillit avec un grand sourire. « Entre je t'en prie. » Ah oui, et ils avaient commencé à se tutoyer aussi.

C'était plus ou moins par obligation que Lynch se retrouvait devant ce bâtiment. Le bâtiment ? Lequel ? Celui où habitait Svetlana. Enfin, par 'obligation'... disons qu'elle l'avait gentiment supplié de venir au secours de sa solitude, le jour de son anniversaire. Pourtant, ils ne se connaissaient pas. Ils s'étaient rencontrés au Starbucks. Un rencontre peu banale à vrai dire. Ils s'étaient déshabillés sans s'être passés l'un sur l'autre. Damn. Ce n'était pas dans les habitudes de Lynch de faire ça. Cependant, quelques jours plus tard, elle lui avait demandé de la rejoindre pour son anniversaire afin de faire du shopping. Le jeune homme aimait bien en faire. C'était toujours plaisant de s'acheter des choses luxueuses. Aujourd'hui, il n'avait fait qu'un achat, et ce n'était pas pour lui, mais la demoiselle. Pour ses vingt deux ans. Un chemisier de qualité. Une petite merveille. Bref, suite à leur journée, Lynch était rentré chez lui pour prendre son bain et mettre son pyjama. Oui, ça l'avait fatigué. Vous ne le savez peut être pas, mais la jeune femme était le genre dynamique au shopping, et le jeune PDG avait eu un peu de mal à la suivre. Il avait donc prévu de se faire une soirée devant un paquet de pop corn et un bon film. Jusqu'à ce qu'il n'atterrisse sur Facebook. De là, il avait commencé une discussion avec la russe. Et maintenant, le voilà devant chez elle. Le jeune blond appuya sur l'interrupteur afin de prévenir la brunette de sa venue. Le portier et la réception le laissèrent passer sans problème. Il faut dire qu'avec son costume, c'était tout à fait normal. Il se dirigea vers l'ascenseur et y entra. Il regarda autour de lui. C'était plutôt luxueux. C'était bien, elle et Lynch venaient du même monde. Ils pouvaient se comprendre. Il était déjà sorti avec une fille qui n'avait pas le même niveau de richesse que lui. Horrible. Elle lui avait fait des remarques tout le long de leur relation. Combien de temps ? Trois semaines. Le blondinet n'avait pas pu continuer ainsi. Il voulait bien offrir des cadeaux chers, mais si c'était pour avoir des remarques à chacun, non merci. Il appuya sur le numéro 4. C'était patiemment qu'il attendait que la boîte magique s'arrête au bon étage. Une fois que ce fut fait, le destin le conduisit jusqu'à l'entrée de son appartement. Ah, le destin, le destin, le destin … Que dalle. Si il n'avait pas laissé sa carte, ils ne se seraient surement jamais revu. Du moins, c'est ce qu'il pensait. Il frappa à la porte. Elle ne perdit pas de temps à lui ouvrir, un grand sourire plaqué sur ses lèvres. Il lui en fit un bref suivit un geste de la main pour la saluer. Il entra dans l'appartement, mains dans les poches laissant Svetlana fermer la porte derrière lui. « Bon, je suppose … Bon anniversaire. Pour la combientième fois ? Troisième ? Quatrième ? Je ne me souviens plus. Je m'y perds. » Il avança tout en regardant autour de lui. C'était sympathique. Il retrouvait un certain style moderne qu'il avait également chez lui. « Alors ? Elle est où cette voisine canon ? » demanda t-il en la fixant dans les yeux sans oublier de cligner ses cils, un sourire amusé se dessinant.

Svetlana portait bien évidemment le chemisier que lui avait offert Lynch plus tôt dans l'après midi. Il ressemblait presque à l'ancien, celui qu'il avait foutu en l'air. Sauf que celui-ci était plus cher. On ne pouvait pas reprocher au PDG d'être avare ou radin. En même temps, il pouvait se permettre de ne pas l'être. Elle avait assorti son chemisier blanc avec un petit short noir en soie, ce qui lui donnait une allure très sobre. Enfin, elle ne portait rien aux pieds ; son appartement étant quasiment entièrement recouvert de moquette, elle appréciait de se promener pieds nus dedans. C'était agréable. « Bah dis donc, t'as l'air content d'être là. Tu pourrais au moins faire semblant, pour me faire plaisir. T'auras juste à tenir jusqu'à minuit quoi. » Taquinerie, encore. Il n'avait pas l'air particulièrement mécontent d'être là, mais pas super enthousiaste non plus. C'est pour ça qu'elle avait voulu exagérer. Elle était contente, naturellement. C'était un pas de plus vers la consécration - entendez simplement par là que son projet avançait bien et à bonne allure. Svet le laissa passer, puis referma la porte. « Troisième. T'aurais pu venir avec un cadeau, ça se fait pas de venir les mains vides. » Ahah. Elle ne perdait pas le nord. Son naturel de gamine pourrie gâtée revenait souvent à la charge, sans qu'elle ne fasse vraiment attention. Elle le guida dans le salon - pas qu'elle l'ait cru assez stupide pour se perdre dans son appartement, hein. « Tu veux boire quelque chose? Champagne? » Et sans attendre sa réponse, elle fila dans la cuisine, le laissant seul sur le canapé. Son père lui avait fait parvenir une caisse de champagne de Paris, le matin même. C'était un cadeau en attendant qu'elle ne puisse avoir le vrai, qu'il avait dit. Barf, pour l'instant ça lui allait quand même bien. Elle aimait beaucoup le champagne, c'était sa boisson favorite - gouts de luxe, ouais. Elle revint au salon, toute enjouée - elle sautillait presque, vous savez comme la petite maison dans la prairie là? - deux coupes remplies de champagne dans une main, la bouteille dans l'autre. Elle pris place à côté de Lynch sur le canapé, très, très près de lui, le frôlant ainsi. Oui, elle l'avait fait exprès. « A ma santé. » La russe fit alors teinter sa coupe avec sa celle de l'américain, avant de boire une gorgée du précieux liquide. « Au bout de quelques verres, tu verras, ce sera moi la voisine canon. En attendant... » Une idée lui vint à l'esprit, et celle-ci fit apparaitre un sourire sur ses lèvres et un air malicieux dans ses yeux. « On a qu'à jouer à un jeu. Si tu gagnes, je te présente ma voisine la plus canon. Si JE gagne, tu m'emmènes au resto. Deal? » Ce serait une bonne occasion de se rapprocher encore plus de lui.

« Joli chemisier. » Lynch faisait bien entendu référence à celui qu'il venait de lui acheter et leur après midi shopping. Quand à lui, il s'était vêtu d'un de ses costumes sombres. Chemise noire, jean de qualité gris foncé, et veste de la même couleur. A la remarque de la jeune fille sur son enthousiasme, le jeune PDG la fixa avec une expression neutre. Ah, encore une interprétation ! Il lui fit un sourire pincé puis les bras légèrement pour les bouger comme si il tenait des marra-casses « Youhouhou ! ». Il étira un sourire amusé. « Minuit ? Tu t'appelles Cendrillon ? » Il marqua une pause. « Ou alors, c'est papa qui impose le couvre feu ? » Il avança un peu plus profondément dans l'appartement. « Ton but, c'est de ma déplumer en une journée ? » lança t-il. En vrai, ça ne lui aurait pas dérangé de lui racheter un cadeau. Il n'était pas le genre égoïste, avare. Bien au contraire. Il aimait faire plaisir aux gens, et si acheter des cadeaux faisait plaisir, alors, pourquoi pas ? C'est juste que là, il n'avait pas réellement eu le temps. Elle n'habitait pas très loin de chez lui, dans Park Avenue. Alors le temps de marche était réduit, donc, pas le temps de trouver un magasin sur le chemin. Au pire, si elle en voulait vraiment un, pouvait toujours descendre pour lui en acheter. Il continua de marcher jusqu'à arriver dans le salon. Sans gêne. Il alla s'asseoir, tranquillement, sans demander d'autorisation. De toute façon, leur relation avait commencé par détruire les affaires de l'un et de l'autre, ils n'étaient pas à ça près. Elle lui demanda si il voulait une boisson, en particulier du champagne. Il n'eut pas le temps de répondre. Elle s'était déjà précipité dans la cuisine. Bon, ce n'était pas grave car de toute façon, il aimait ça. Après tout, il en buvait souvent lorsqu'il se retrouvait en compagnie de son ami, Nicholas. C'était le genre de soirée, un peu stéréotype dans les films des boss. Mais il aimait ça. C'était cool comme genre de soirée. C'était le genre où tu étais sûr de t'amuser. Il patienta, le temps qu'elle aille cherche leur collation. Il leva la tête lorsqu'elle revint, enjouée, les coupes remplies dans la main avec la bouteille dans l'autre. Oula, elle allait tout renverser si elle sautillait un peu plus haut. Elle prit place juste à côté de lui. Elle le frôlait. Mais ce n'était pas quelque chose qu'il remarquait. Les garçons ne remarquait pas tellement ce genre de détail, surtout lui. Après tout, ils étaient juste assis dans un canapé, et avec leur poids, ils étaient presque obligés de se rapprocher. Elle lui passa son verra. Lynch l'accepta avec un sourire et trinqua avec elle. « A ta santé ... » et il commença à boire quelques gorgées. Il fut arrêté par la brunette qu'il lui proposa soudainement un jeu. Mmh, cela pouvait s'avérer intéressant. Ils avaient de quoi s'amuser. Et que ce serait une soirée d'anniversaire sans jeux ? Ah, rien. Il plissa les yeux, malicieusement. « Deal. » Un resto, pourquoi pas ? Il sentait que la jeune femme allait tourner le jeu en sa faveur. Sinon, elle ne l'aurait pas proposer. « Et tu proposes quoi comme jeu ? » Il espérait que ce ne soit pas un monopolie. God, que ce serait ennuyant. Si ça se trouvait, c'était le genre de fille old school. Si c'était le cas, il aurait vraiment pas de chance et la soirée allait s'annoncer longue. « Je préviens, j'ai le droit d'imposer mon veto. » Il rebut une gorgée, en regardant dans les yeux la russe.

Svetlana éclata de rire en voyant Lynch faire semblant de danser avec des maracas. Elle avait un peu surjoué, comme lui l'avait fait. Un peu plus et elle serait passée pour une de ses pétasses riant à tout et n'importe quoi sur commande. Sauf que sur elle, ce n'était pas ridicule. Il la compara ensuite à Cendrillon. La comparaison n'était quand même pas des plus évidentes. Son genre c'était plus Anastasia. Enfin, elle ne releva pas. En revanche, sa deuxième question la fit sourire. Son père. Ahah, si son père avait été là, il l'aurait laissée faire. Au contraire, il aurait encouragé sa fille à reste auprès de Lynch. Si ça avait été un autre homme, là, oui, il aurait montré les dents. « Papa est en France là, donc il ne pourra rien t'arriver, t'en fais pas. » Elle faisait ici référence à l'image du père au fusil, accueillant le petit ami de sa fille adolescente. « Mais de toute façon, il n'a plus rien à dire sur mes fréquentations, je suis majeure et vaccinée. » Lynch embraya ensuite sur une autre question. Oh ça oui, elle voulait le déplumer. C'était indirectement le but de son plan. Mais elle allait bien se garder de le lui dire. Avec un air charmeur, elle ajouta : « Je m'étais donné une semaine, en fait. »
Svetlana fit un peu la moue, quand elle vit que Lynch n'avait pas remarqué le lèger contact qu'ils avaient eu. Elle qui espérait une réaction... Tant pis. Elle avait eu l'occasion de remarquer qu'il n'était pas très réceptif. Il allait dont falloir qu'elle force un peu plus. Un sourire victorieux apparut sur son visage lorsqu'il accepta sa proposition. Elle allait bien entendu tout faire pour gagner. De toute façon, il allait être déçu : elle ne lui avait pas menti, seules des personnages âgées, ou au moins la cinquantaine passée vivaient dans cet immeuble. Alors à moins que Lynch ne soit porté sur les cougars... « Action ou vérité? Je sais ça fait un peu trop high school... mais c'est très rarement. J'ai passé d'excellentes soirées en jouant à ce jeu. » Et c'était vrai. Elle y jouait très souvent avec ses amis en Russie, et remplissait tous les défis. Chose qui surprenait les autres d'ailleurs, étant donné son apparence de petite fille sage, très propre sur elle. Elle avait aussi fait faire pas mal de trucs bien dégoutants à certaines personnes... Ah , c'était le bon temps. « Naaan, tu peux pas. C'est MA journée, on fait ce que je veux. Je commence à te cerner, tu vas dire non à tout ce que je proposerai. » La russe ne plaisantait pas vraiment. Elle aimait avoir les choses sous contrôle. Puis ajoutez à ça son caractère d'enfant pourrie-gâtée. Pauvre Lynch. Svetlana n'avait pas que des qualités, et quand elle essayait de cacher ses petits-défauts, ils réapparaissaient d'autant plus. « Je choisis vérité. »

« Oh, c'est un rencart ? » Pour qu'elle fasse ce genre de référence, celle du père anti-petits amis, c'est que ça devait être le cas. Ou alors qu'elle était intéressée par lui. Car bon, tout de même, son père l'autorisait surement d'avoir des amis masculins. Il sourit, impatient d'entendre sa réponse. Après tout, lui même ne savait pas quel genre était cette soirée. « Une semaine ? Mmh, ça ne sera pas assez, à moins que tu y mettes réellement le paquet. » Il prit un air songeur. Il est vrai qu'il était complètement impossible de le rendre pauvre en une semaine. Il avait beaucoup trop d'argent pour ça. Et tant mieux pour lui d'ailleurs. C'était un peu comme un roi à New York City. Il en était fier. Surtout fier d'avoir réussi à garder l'entreprise Greenwalt en forme, car mine de rien, c'était un challenge. Okay, il avait eu cette entreprise par héritage. Mais c'était tout de même du boulot. Il avait même réussi à l'agrandir. D'ailleurs, il devait penser à contacter Ambre, sa meilleure amie, pour devenir l'égérie du parfum qu'il allait bientôt promouvoir. Elle proposa son jeu. Action ou vérité, hein ? Ça faisait tellement qu'il n'y avait pas joué. Ouais, ça devait être depuis le lycée en faite. A Harvard, ce n'était pas vraiment ce genre de jeux auxquels les étudiants jouaient. Non, ils passaient directement à l'action, sans y aller dans le soft. Mais bon, pourquoi pas ? Et puis, ils pouvaient rendre le jeu tout à fait intéressant, avec le champagne. Il n'eut pas le temps de répondre qu'elle l'agressait à moitié sur le fait qu'il serait de mauvaise foi. « Calm down, Princesse ! » Il marqua une pause et regardait les bulles qui se trouvait dans sa coupe et reprit une gorgée. « J'ai jamais dit que j'allais dire non à tout, d'ailleurs … » Mais elle le coupa. Il soupira. Puisque c'était sa journée, il pouvait bien se laisser faire, un petit peu. Et apparemment, c'était à lui de commencer. Elle choisit vérité. Mmmh. Que pouvait il bien lui poser. Pourquoi ne s'était il pas imposé ? Il n'avait pratiquement aucune idée comme question. Surtout qu'il ne la connait pas. Mais tomber dans les questions basiques serait d'un ennui. Il se décala d'elle afin de se mettre dans une position plus confortable et en face d'elle. « Alors, vérité... Qu'est ce qui t'attire le plus chez le sexe opposé ? » Nul, certes, mais le jeu ne faisait que commencer.

« Bah, appelle ça comme tu veux... Visite de courtoisie, cadeau d'anniversaire, rencart... Quel que soit le nom que ça a, c'est la même chose. » Svetlana aurait été tentée de qualifier ça de rencart... C'était un peu ça après tout. Ils étaient tous deux bien habillés, ils buvaient du champagne et elle essayait volontairement de séduire Lynch. C'était bien la définition d'un rencart. Mais étant donné les circonstances, qu'elle avait pratiquement forcé le jeune homme à venir la rejoindre, ça ressemblait plus à un cadeau d'anniversaire forcé. Enfin, il était là et c'était le principal. Svetlana battit des cils, comme il l'avait fait plus tôt, suite à sa remarque. Il la sous-estimait vraiment. Elle avait eu l'occasion de beaucoup... s'entrainer, si on peut dire ça comme ça, enfin. Elle était la championne pour ce qui était de faire des caprices et de ruiner ses parents en jouets. Et ce en moins d'une semaine. Si ça avait été une discipline olympique, elle aurait eu la médaille d'or. Elle jouait dans la plus haute division. Pauvre Lynch, il ne savait vraiment pas dans quoi il s'aventurait, bien malgré lui. « Ne me sous-estimes pas. Je suis très forte à ce jeu là. T'auras qu'à demander à mon père quand tu le verras. » Ce n'était pas un quelconque sous-entendu. Il était HORS DE QUESTION que Lynch ne rencontre Aleksei. Ca ficherait tout simplement leur plan en l'air. Aleksei, contrairement à sa fille, a toujours été très exposé dans les médias. Et en tant que concurrent direct, il est normal que l'américain sache qui il est. Svetlana était un peu la femme de l'ombre de la boite, même si elle commençait à être reconnue. Enfin, elle était surtout assez connue en Russie, là où la marque explosait des records de vente. La russe le regarda ensuite, intéressée. Alors comme ça, il n'allait pas dire non à tout ce qu'elle proposerait? C'était... intéressant justement, oui. Mais il fallait quand même qu'elle fasse attention à ne pas tout 'envoyer' tout de suite et trop vite. Il fallait laisser faire les choses progressivement. « Hmmm. » Elle arqua un sourcil. Elle ne s'était jamais vraiment posé la question en fait. Elle aurait pu simplement donner une réponse type, toute faite. Mais elle voulait creuser un peu, que ça semble moins pré-fabriqué, plus réel. Il fallait que Lynch ait vraiment l'impression qu'elle se confiait à lui. « Je sais pas tellement comment expliquer ça mais... c'est ce sentiment de sécurité que me procurent les hommes en général. Leur carure, leurs grands bras réconfortants, le fait qu'ils soient près à tout pour protéger l'élue de leur cœur. » Elle éclata de rire. Ca sonnait tellement niais et faux dans sa bouche. Elle aurait peut-être dû se résoudre à répondre banalement finalement. Elle rectifia alors le tir. « En fait oublie ça, je voulais faire genre la fille qui réponds pas comme les autres, mais en fait, c'est tellement guimauve que ça me donne presque envie de vomir... Alors, je vais dire, je sais pas, le fait qu'ils ne se prennent pas autant la tête que nous, les femmes? Les hommes sont beaucoup plus faciles à vivre que nous en général. » Elle se rapprocha ensuite un peu plus de Lynch, qui s'était quelque peu éloigné en changeant de position. Il allait bientôt penser qu'elle était très envahissante, mais tant pis. « Bon à ton tour... Action ou vérité? »

Il fut déçu par sa réponse. Il aurait aimé avoir son avis sur leur soirée. Sur ce que c'était. Pour Lynch, pour le moment ce n'était qu'une échappatoire pour sortir d'une soirée film, mais aussi un léger caprice de la jeune fille. Mais bon, si il n'y avait pas son père, tant mieux, car si c'était le genre à sortir les crocs des qu'il y a un garçon dans la même pièce que sa fille, Lynch n'aurait donc pas été le bienvenue. Il ne répondit rien cependant. Au cas où qu'il offenserait la jeune demoiselle. Quelques secondes après, il était question qu'il voit son père. Uh. Ça allait un peu trop vite pour lui. Lynch espérait sincèrement qu'elle plaisantait. Le jeune homme avait du mal à décrypter ce que voulaient dire les filles, mais là, Svetlana, c'était pire que du chinois. Cependant, il était curieux de voir la relation qu'elle entretenait avec lui. Elle semblait être une jeune fille pourrie gâtée. Il portait certes un jugement, mais à ses yeux c'est tout ce qu'elle semblait être. Il la regardait réfléchir. Il fut surpris par sa réponse. A vrai dire, lorsqu'il l'avait posé, il pensait plus à un aspect physique, mais ce n'était pas grave. Alors comme ça elle était le genre romantique qui aimait se faire protéger ? Tout en écoutant il acquiesçait de la tête. Enfin, ça ne servait à rien, mais juste pour montrer qu'il était à l'écoute. Puis elle se lança dans un rire. Ah, c'était de l'humour … Il rit, doucement. C'est dommage d'un côté, car ca lui donnait un côté mignon. Mais Lynch n'était pas vraiment ce genre de garçon. Enfin, pour le moment il n'avait jamais eu besoin de le faire. Il n'avait jamais été amoureux. Son autre réponse l'amusa « Ah ça, pour être moins chiant, on l'est. » Lynch lui adressa un large sourire qui en disait long. C'était peut être macho ou quoi, mais il n'en pensait pas moins. Quand elles s'y mettaient, elles était vraiment insupportables. Même sa mère était dans ce genre là. A son tour. Mh. « Action. » Il n'allait tout de même pas rester sur le canapé toute la soirée tout de même ? Et puis avec les actions il savait qu'il n'allait pas perdre.

« Sinon pour l'aspect physique... Hmmm, je dirais leur sourire. C'est ce que je regarde en premier, juste avant les fesses. » Ahah C'était très cliché ce genre de réponse, encore plus que l'image de la fille qui attend son prince charmant qui viendra la kidnapper sur cheval blanc. Svetlana aimait les princesses, comme presque toutes les petites filles (elle n'en était d'ailleurs pas une pour rien!) sauf que son prince ne se promènerait pas en cheval, mais en grosse cylindrée décapotable. Elle avait des gouts de luxe (depuis le temps qu'on le répète) et n'aimait pas tellement les chevaux. Elle regarda Lynch, d'un air faussement sérieux, comme si elle se fichait de la réaction qu'allait provoquer sa remarque. « En tout cas toi t'as déjà marqué pas mal de points. »
Elle n'eut pas le temps de s'attarder dans ses pensée que Lynch donna déjà sa réponse. « Alors, action... » Elle se concentra et surjoua sa réflexion. Elle avait bien une ou deux petites idées... mais c'était peut-être trop tôt les proposer. Bah, au pire des cas, il sourirait, gêné, et elle ferait mine de plaisanter, avant de proposer une action un peu moins difficile. Cependant, le jeune homme avait l'air joueur, et ce n'était peut-être pas trop, finalement. Svetlana se leva d'un bond, sans prévenir, et retourna à la cuisine. Elle revint s'asseoir à l'autre bout du canapé (un grand canapé, hein), une cerise à la main. « Tu vois cette cerise? » Elle la tenait entre son pouce et son index, la tenant bien haut pour que Lynch puisse voir. « Je vais la coincer entre mes dents, et tu vas devoir venir la récupérer. » Elle avait bien évidemment choisi l'une des plus petites cerises du panier. Ca allait être trop facile sinon. La russe coinca ensuite le fruit entre ses dents. Puis, elle l'enleva : elle s'était rendue compte qu'elle avait oublié un détail. Le plus important. « Avec la bouche. » Elle le toisa avec un air de défi. Bien sûr, elle voulait qu'il relève le défi. S'il ne le faisait pas, il allait certainement baisser dans son estime. Mais bon, estime ou pas, ce n'était pas si peu qui allait lui faire renoncer à son plan. Avant de remettre le fruit dans sa bouche, elle ajouta. « Tu t'en sens capable? » Et elle remit la cerise en place. Elle était bien calée au fond du canapé, attendant qu'il ne s'approche. Allez Lynch, c'est pas vraiment le moment de la décevoir.

Presque instinctivement, Lynch lui adressa son plus beau sourire. Un sourire charmeur. Celui dont les filles avaient du mal à résister en général. Mais était ce le plus sincère ? Peut être pas. Du moins, pas avec celles qui seraient ses futures conquête. Après tout, il ne cherchait pas spécialement leur sympathie. Lui, il voulait autre chose. Dans leur situation, il ne savait pas trop. Il supposait qu'il était à moitié sincère. C'était un sourire forcé après tout. Mais il aimait bien Lana. Puis elle rajouta qu'elle regardait ensuite les fesses. Le jeune homme fit mine de se lever mais se ravisa. « Non, je plaisante. » Un peu de tenue. A moins qu'elle voulait vraiment les voir. Dans ce cas, cela ne posait aucun problème à Lynch. Il pouvait les lui montrer quand elle le voulait. Mais apparemment, ce n'était pas nécessaire. Il en déduit qu'elle ne s'était pas privée de les regarder puisqu'il avait déjà 'marqué pas mal de points'. Oui, oui, c'était forcement ses belles fesses bien fermes. Mais il n'avait pas fait de remarque sur cette réponse, puisqu'il avait répondu trop vite son choix. Le jeune blond posa délicatement sa coupe de champagne afin de se préparer à ce qu'elle allait décider de lui faire faire. Il se demandait si il pouvait s'attendre à tout avec la demoiselle. Il ne savait pas quelles étaient ses limites -si elle en avait- et le degré de son imagination. Il espérait ne pas tomber sur une cinglée qui voudrait lui faire sauter tous les étages. Ça serait embêtant. Dans le pire des cas, il n'hésiterait pas à sortir de l'appartement en courant. Il l'observait réfléchir puis se déplacer jusqu'à la cuisine y revenir, une cerise entre ses doigts. Il acquiesça d'un signe de tête lorsqu'elle lui demanda si il voyait la cerise, automatiquement. Une fois son défi expliqué, Lynch plissa les yeux. Avec sa bouche … Ça aurait pu avoir l'air d'une invitation si ils n'étaient pas en train de jouer. Bon, eh bien, si c'était son désir, il allait s'y soumettre. Et puis, il ne voulait pas perdre. « Je m'en sens capable. » Lynch se rapprocha d'elle. Elle était bien enfoncé dans ce qui leur servait de sofa. Il approcha délicatement son visage du sien. La cerise était plutôt petite. Il avait décidé que leurs lèvres ne se toucheraient pas, car ça serait plus amusant. Si elle voulait qu'au final ils s'embrassent, eh bien, elle serait frustrée. Encore plus amusant. Il sourit à cette idée. Il ouvra délicatement ses dents et attrapa avec le fruit, le croqua et se dégagea. Il avait réussi. Sa façon de faire avait été plutôt bizarre. Il recracha la cerise dans sa main et lui tendit, victorieux. « Hé hé. Impressionnant, n'est ce pas ? » Se féliciter lui même, ça, il savait faire avec son égo démesuré. Il laissa un soupire, comme si la tache avait été dure et qu'il ressortait d'un parcours du combattant. « A toi ... »

En même temps que Lynch s'approchait d'elle, Lana se sentait plus victorieuse que jamais. Peut-être qu'il n'allait rien se passer de plus que lui délogeant le fruit d'entre ses dents, mais ce serait suffisant pour créer une espèce de... tension, d'envie, éventuellement. Ca devait se passer progressivement. Elle ne s'attendait pas à ce qu'ils s'embrassent tout de suite, mais c'était dans ses projets. Après tout, toute histoire d'amour qu'elle soit vraie ou fausse commence par un baiser. En tout cas c'est ce qu'ils disent dans les films et les séries. Elle ne put s'empêcher de sourire pendant que Lynch s'emparait de la cerise avec ses dents. Avouez que c'était assez drôle comme situation. En tout cas elle ça la faisait rire. Surement parce qu'elle avait cette sensation de victoire, encore une fois. « Et bien bravo, tu m'impressionnes. » dit-elle en regardant la cerise a moitié mâchouillée posée dans la main de l'américain. « Pour tout t'avouer je ne pensais pas que tu puisses en être capable. Enfin... Je vais dire action cette fois. » Qu'allait-il bien pouvoir lui proposer? Elle ne savait pas si Lynch avait beaucoup d'imagination ou non... Enfin logiquement, en tant que PDG d'une marque de cosmétique, il aurait été plus logique et plus pratique qu'il en ait. En tout cas elle avait pu constater qu'il avait le gout de risque. Elle espérait qu'il lui propose un truc impossible, qu'elle se fasse plaisir à proposer. Elle ne l'avait pas invité pour s'ennuyer. « Tu peux y aller, je suis prête. » Comme pour lui prouver, elle s'était redressée et avait avancé ses fesses de manière à ne plus être en appui contre le dossier. Comme si elle attendait le top départ, comme un sprinter qui s'apprêtait à courir le 100 mètres.

Il fit une grimace, satisfait. Il avait reçu les félicitation de la jeune femme, et ça ne semblait pas rien. Elle avait maintenant choisi action. Mmh. Que pouvait il bien donner à faire à cet instant ? Le jeune homme prit un air de réflexion. A vrai dire, il avait toutes sortes d'idées à lui faire faire. Et normalement, il lui était interdit de refuser. Normalement. Il pouvait lui lancer un défi sexy, un peu plus poussé que ce qu'elle lui avait donné. Histoire que quelque chose se passe entre eux. Mais c'était beaucoup trop attendu. Lynch eut un léger ricanement. Il croisa les bras. Il avait son idée. Une étincelle de malice pouvait se remarquer dans ses yeux. « Ton action sera ... » Le jeune homme plissa légèrement les yeux. « Va me faire un sandwich. » Il lui adressa un large sourire. C'est qu'il était sérieux. C'était le défi qu'il lui donnait, et si vous voulez son avis, c'était la meilleure action qu'il n'ai jamais trouvé. Pourtant il y avait joué à ce jeu. Il fallait dire que son adversaire semblait de taille et qu'elle l'inspirait. Voir Yelena lui faire un sandwich, répondre à cet ordre dissimulé était plutôt excitant. Il rigolait intérieurement. Si elle refusait, le jeune PDG arrêterait le jeu. Après tout, c'était elle qui avait lancé la partie, elle assumait. Et puis ce n'était pas drôle si il y en avait un qui ne jouait pas dans les règles. De plus, ce n'était pas très méchant. Ça allait juste affecter son égo de femme. On pouvait décidément attribuer la palme d'or de machisme à Lynch. Non, en vrai, si on le connaissait bien, qu'une fille était amie avec lui, il ne l'était pas. « Pain de mie de préférence, salade, tomates, poulet et fromage... ah oui, si tu pouvais rajouter du cornichon et de la sauce. » Il marqua une pause. « S'il te plaît, évidemment. »

« Un sandwich? Tu t'fous d'ma gueule? » Vraiment, il ne pouvait pas y avoir d'autre solution. Un sandwich? Il voulait se la jouer macho genre "femme fais moi un sandwich?". Montrer qui était le maitre? Lui faire payer ses caprices. En tant normal, Yelena n'aimait pas servir les autres. Mais là, le jour de son anniversaire? Lynch devait être en mission suicide. Enfin, le jeu était le jeu, et elle allait jouer, même si son petit plan s'était un peu retourné contre elle. Elle le regarda intensément avant de se lever et de se diriger dans la cuisine. « Ok. T'étonnes pas s'il est dégueulasse par contre, j'en ai jamais fait de ma vie. » Tout en marchant, elle pouvait l'entendre déclamer sa commande. Il allait tellement vite qu'elle oublierait certainement des trucs... Tant pis pour lui, elle n'était pas serveuse après tout. Elle se retint de lui faire un doigt d'honneur. Déjà que son langage laissait de plus en plus à désirer, elle allait casser son image de jeune fille parfaite et propre sur elle. Yelena se mit alors en quête de tous les éléments que Lynch venait d'énoncer. Pain de mie... Salade... C'était de la salade en boite qu'elle avait rapporté du bureau à midi et qu'elle n'avait pas eu le temps de finir. Ca ferait l'affaire. Ensuite, tomate... Elle jeta un oeil dans son frigo. Par chance, il en resta une! Ca suffirait. Elle commença donc à la couper et, à peine eut elle obtenu une tranche qu'elle se coupa. Très légèrement, mais assez pour que du sang apparaisse. « Et merde! » Elle pesta intérieurement contre Lynch. Ce n'était pas une blessure de guerre, et elle n'était pas non plus une chochotte, mais devoir porter un pansement affreux lui donnait presque la nausée... Enfin. Elle posa son couta et posa la tomate entière - moins une tranche - sur la tranche inférieure du pain de mie. Après tout, il n'avait pas précisé comment il la voulait, sa tomate. Ensuite, le fromage. Elle prit le premier fromage qui lui tomba sous la main, à savoir du camembert, et un coupa une tranche qu'elle positionna tant bien que mal sur la tomate. Il ne manquait plus que le poulet et les cornichons... Il lui restait un bocal de cornichons, que Weedle avait ramené quelques jours auparavant. Yelena avait ces aliments en horreur, et comme Weedle passait beaucoup de temps chez elle, il était plus logique que son pot de cornichons soit ici. Lena vida donc le pot de cornichons sur l'étrange composition, qui ressemblait presque à une sculpture d'art moderne. Le liquide dans lequel baignait les cornichons ferait office de sauce. Puis pour le poulet, elle se souvint qu'elle en avait mangé la veille, et qu'elle avait jeté les restes. Oui, elle avait fait du gaspillage, et oui c'est mal, elle le savait très bien. Heureusement, il restait un morceau de poulet sur le dessus du tas d'ordures, qui semblait intact. De toute façon il y avait une feuille d'essuie-tout à moitié usagée dessous, ça l'avait protéger. Fière d'elle, elle déposa la seconde tranche de mie. Ça avait été plutôt marrant à faire en fin de compte. Le sandwich avait quand même une drôle de tête. Il penchait un peu vers la droite - on aurait dit la tour de Pise - et peinait à tenir debout. Enfin, Lynch devrait s'en contenter. Elle prit l'assiette sur laquelle l’œuvre d'art était posée, délicatement, et revint dans la salon, puis la posa sur la petite table, avant de reprendre place aux côtés de l'américain, le sourire aux lèvres. « Voilà, n'oublie pas le merci, de me dire que c'est bon, et bon appétit. A ton tour maintenant. Ah et oui! Tu me dois un bisou magique, je me suis coupée à cause de toi. »

A sa première réaction, Lynch fit un mouvement de tête négatif. Bien sûr que non. Il ne plaisantait pas. Pas sur ce genre de chose. C'était tellement magique, dans sa tête. En plus il devinait que Yelena n'était pas ce genre de fille. Le genre qui met la main à la pâte. Un peu comme lui. Il avait d'ailleurs une femme de ménage, et se préparait rarement à manger. Il commandait tout le temps. Pourquoi s'embêter lorsqu'on a de l'argent et que ça peut donner du travail rémunéré ? Lynch n'hésitait pas. Tiens même là, si la jeune femme voulait un gâteau ou autre, il pouvait en commander un. Il suffisait qu'elle lui demande. Lynch était satisfait puisque la russe avait décidé de s'exécuter comme le jeu l'obligeait. Il avait eu raison. D'après ses dires, elle n'avait jamais préparé de sandwich de sa vie. Il n'avait pas trop peur de ce qu'elle pouvait préparer, après tout, c'était plutôt simple à réaliser et pour preuve, même Lynch savait s'en faire. Il l'observa se lever et se diriger vers la cuisine sans faire de remarque. Pendant qu'elle préparait sa commande, le jeune homme patientait tout en regardant tout autour de lui. C'était beau tout de même. Il avait eu de la chance de tomber sur ce genre de fille, le genre plutôt riche ayant une certaine classe et du goût. Il finit sa coupe de champagne pour ensuite s'en resservir et et boire la moitié de son verre. Mmmh, le champagne était un alcool doux. Peut être un peu trop pour Lynch. Il aimait ce qui était fort, dur et qui a tous les coups allait le mettre à terre. Il aurait du passer acheter quelques bouteilles. Ça aurait pu être plus amusant. Ou alors, il pouvait toujours emmener Yelena dans un bar. Ça pourrait être amusant. Encore faut il que ce soit le genre de fille à rentrer dans ce genre d'endroit. Évidemment, Lynch ne fréquentait que les plus hypes. Pas ceux où se trouvaient les gros loosers qui déprimaient sur leur misérable vie. Après quelques minutes, le jeune PDG entendit Yelena jurer. Il se demandait qu'est ce qui pouvait bien se passer dans la cuisine. Cependant, il ne bougea pas d'un poil et ne demandait pas ce qui s'était passé. Il ne voulait pas se faire renvoyer bouler. Greenwalt d'éclaircie légèrement la gorge, patientant et écoutant le bouquant qu'elle produisait. Puis elle revint, enfin, une assiette à la main. La demoiselle posa délicatement l'entremet sur la table. C'était sans surprise qu'on pouvait remarquer l'expression de dégoût qui s'était formée sur le joli minois de Lynch. Mais qu'avait elle foutu ? C'était impossible. Il n'allait jamais avaler ça. « Hum... Merci. C'est très gentil. » Il plissa les paupières et lui lança un regard de reproche. « Avoue que tu veux m'empoisonner. » Il cligna légèrement des yeux et repoussa avec la main l'assiette. Son sandwich ne ressemblait à rien. Il baignait dans un liquide que le blond n'osait imaginer être. Et puis la tomate. Qu'est ce qu'elle avait bien foutu ? « T'avais vraiment cru que j'allais avaler ça ? C'est mort, je ne le mange pas. » C'était un non catégorique. Il ne put s'empêcher de faire rouler ses yeux et lâcher un long soupire. Il laissa échapper un léger rire. Quelle connasse, pensait il. Il jeta un coup d'œil au doigt. Un bisou magique, voulait elle. Il lui prit délicatement la main et dirigea son doigt vers sa bouche. Il lui lécha, le suça, sensuellement. C'était plus qu'un bisou ça. Puis il lui lâcha la main. « Voilà, normalement, t'es guérie pour plusieurs années. » Il lui adressa un clin d'œil. Bon, c'était à lui de jouer. Action ou vérité. Lynch était tenté de redire action. Cependant, il posa son regard sur le sandwich. Ouais, non, il ne pouvait pas se risquer à ça. Elle aurait pu l'obliger à le manger. « Vérité. » Il sourit tout en lui montrant ses belles dents blanches. « Mais avant. » Il se leva, prit l'assiette et se dirigea vers une des fenêtres de l'appartement. Il l'ouvrit d'un geste et jeta le sandwich à travers elle. Il se retourna vers Yelena. « Tu comprends, je tiens à ma santé. » Il referma et retourna à sa place. Il avait maintenant l'esprit tranquille.

Étonnamment, Lynch refusa de manger le sandwich. Lana fit celle qui ne comprenait pas où il voulait en venir, et pris un air offusqué. Déjà qu'elle avait dû fouiller dans son frigo pour lui - elle n'y mettait que rarement le nez, préférant commander des plats ou sortir dîner au restaurant, et trouvant aussi que l'odeur de tout ces aliments mélangés donnait la nausée. Un peu comme son sandwich en fait. Mais il n'était pas censé savoir comment elle l'avait préparé, ce fameux sandwich. Attendez qu'il dise action, elle le forcerait à le manger avec plaisir. « Tu déconnes? Tout ce cirque pour pas le bouffer? Tu sais que je n'ai jamais fait un truc avec autant d'amour, que je ne me suis jamais autant appliquée? J'ai même risqué ma vie pour toi, et là tu me sors ça. Tu viens de me briser le coeur, tu me déçois vraiment là. » Elle fit ensuite mine de bouder, et lui tourna le dos un instant. Instant qui s'arrêta quand Lynch lui attrapa la main pour soigner sa blessure au doigt. Il commença en douceur, puis finit par presque lui bouffer le doigt. Un peu mieux et il s'attaquait à la main. Apparemment, lui aussi la cherchait. Elle sourit. « Tu comptes me bouffer à la place du sandwich? » Guérie? Mon oeil oui, il venait plutôt d'aggraver la situation. Elle laissa échapper un rire à son tour, plutôt sarcastique.

Vérité. Hmm. Monsieur avait-il peur? On ne s'en prenait pas à Yelena Tchekhov sans en ressortir avec quelques égratignures. Il avait raison de la craindre. Elle sut tout de suite quoi demander, même si le connaissant un peu maintenant, elle savait qu'il n'allait pas jouer la carte de la franchise mais se cacher derrière ses habituels propos machistes et ironiques. « Alors vérité... Tu penses quoi de moi? Je sais qu'on ne se connait pas vraiment encore, mais c'est quoi ta première impression? Et dis moi la vérité hein, je saurais si tu te fous de ma gueule. » Lana ne tenait pas à ce que leur partie se transforme en une scène des Frères Scott ou la sincérité et l'émotion sont jouées à l'extrême de manière tirer quelques larmes aux téléspectateurs. Non, elle voulait de la sincérité mais que l'ambiance qui règnait depuis le début de la soirée reste la même. C'est alors qu'elle le vit se lever, l'assiette en mains, puis ouvrir le fenêtre. Sérieusement? Il allait balancer son œuvre d'art comme ça, sanas ménagement, sans même y avoir gouté? Elle eut à peine le temps d'ouvrir la bouffe que le sandwich avait déjà volé. Trop tard. « Si ce truc abîme ma voiture j'te bute. [...] N'empêche que t'aurais au moins pu le gouter... »

« Bouhou. Pauvre petite voiture. » Lynch imita une personne en pleure, de façon exagérée avec ses mains. Ça faisait plutôt clown. Évidemment, il était entrain de se foutre de sa gueule, surtout qu'il était peu probable que sa voiture se trouvait juste en dessous. Enfin, en tout cas, Lynch ne l'aurait pas garé là. Il avait un garage spéciale. « Tu laisses ta voiture dans la rue ? Comme ça ? » Il sentait les foudres que pouvait lui lancer Yelena. Après tout, il n'était pas à sa merci, alors que c'était le jour de son anniversaire. Cependant, lorsqu'il avait gagné sa place, Yelena attendait une réponse à la vérité qu'elle venait de lui imposer. Chose qui était plutôt troublante d'ailleurs. Lynch se questionnait sur la raison de cette question. Ce n'était pas à chaque rencontre qu'il faisait qu'il était confronté à ça. Cependant, elle semblait sérieuse, et elle attendait une réponse tout à fait franche. De toute façon, ce n'était pas dans les habitudes de Lynch de mentir. A vrai dire il mentait jamais ou alors que très rarement et c'est parce que c'est important -sans oublier de préciser qu'il mentait très mal-. En général, il tournait les sujets en sa faveur et déviait, mais jamais il ne mentait. Là, il n'avait pas trop le choix. Il devait répondre. Il l'analysa du regard. Bon, ce qu'il avait a dire n'avait rien de romantique. Ils venaient tout juste de se rencontrer, il avait juste à lister ses premières impressions, ce qui n'était pas bien compliqué. « Eh bien, soyons honnête... » Il marqua une pause. Il n'arrivait pas à croire qu'il allait avouer ça à une femme avec qui il n'avait encore jamais couché ou alors avait prévu de faire ce genre chose. « T'es bonne. » Il rigola. Il avait lâché ces mots comme ça. Peut être pour rendre plus humoristique la situation. Il se reprit. « Non, vraiment, t'es attirante. Surtout sans chemise. » Il ne put s'empêcher de hausser les sourcils rapidement ( ) pour accompagner cette phrase. Cependant, son avis sur elle n'était pas tout rose. Elle avait beau être jolie, être au goût du jeune homme, ça ne restait pas moins une femme caractérielle. « Bon, après, pour ce que tu es vraiment, c'est autre chose. Autant être franc, tu fais vraiment … fille à papa. Enfin je veux dire, propre sur toi, capricieuse … Mais j'aime bien ton côté joueur. Je ne sais pas si c'est une méthode de séduction, mais ça marche plutôt bien. » Il lui donna une tape sur l'épaule comme si c'était son pote. Vous savez les tapes un peu trop fortes, mais tout à fait amicales. « Allez, ne sois pas vexée. C'est à toi. Action … Vérité ? » Il passait vite sur le sujet. Il ne voulait pas trop qu'elle se défende et qu'elle réplique en lui faisant toute la liste de ses défauts à lui. C'était typiquement féminin.

« Nan en fait j'ai pas de voiture. Pas encore du moins. J'attends que mon père m'en rachète une. Un connard est rentré dedans la semaine passée et elle est foutue. » Yelena avait bien conscience que ce qu'elle venait de dire ne faisait que cultiver son image de fille à papa pourrie gâtée. Comme venait justement de le signifier Lynch. Elle l'avait trouvé plutôt sincère dans sa réponse en fin de compte. Il l'avait d'abord qualifiée de bonne, ce qui ne se disait pas habituellement. S'il n'avait pas avoué le fond de sa pensée, il aurait atténué un peu. Elle ne répondit rien mais ne put s'empêcher de sourire à ça. C'était bon signe pour la suite. Ah, le coup de la chemise. Leur première rencontre avait été plutôt marquante, c'est vrai. Cela faisait du bien à son orgueil quand même. Lana hôcha ensuite la tête tout le long de la description de son caractère. Il ne pouvait pas être plus dans le vrai. Et elle l'admettait volontiers, elle n'essayait pas de se cacher derrière des facettes hypocrites comme le faisaient tous les gosses de riches. Non, elle, elle s'assumait entièrement. Et ça ne plaisait pas à tout le monde, bien évidemment. « Tu as raison sur toute la ligne, je suis vraiment chiante et invivable. Mais j'aime ça, j'aime faire chier les gens, ça me purifie. Les gens apprennent à vivre avec, de toute façon ils ont pas le choix. Puis si ils peuvent pas bah qu'ils dégagent... Les gens qui ne m'aiment comme je suis j'en ai rien à foutre. Ils peuvent pas avoir que le bon côté, entre parenthèses l'argent, ils doivent faire avec les mauvais. » Elle venait de déclamer un véritable monologue. Mais elle attachait une grande importance à ça. Les gens devaient savoir que Lana ne changerait pour rien au monde. Elle était très bien comme ça. Après certes, cela pouvait faire fuir, mais elle n'avait besoin de personne pour vivre, elle avait son travail, et son ambition. Ca l'occupait déjà pas mal. « En tout cas merci pour ta franchise. » Il lui donna ensuite une espèce de tape amicale dans le dos, qui la fit basculer en avant. Visiblement, il ne contrôlait pas bien sa force. Enfin, elle leva les yeux au ciel puis passa à la réflexion. Action ou vérité? Hmm. Vérité ce n'était pas vraiment son truc, mais elle craignait de prendre action de peur qu'il ne lui donne encore un truc de macho. Au bout de quelques secondes, elle s'y risqua quand même. « Action. Mais attention, j'te fais pas un autre sandwich si c'est pour que t'assommes un autre clodo avec. »

« Sache que je mens jamais. » Il prit soin de ne pas préciser qu'il était très mauvais menteur. Sait on jamais. Peut être qu'un jour il n'aura pas d'autres choix que de le faire avec elle, même si il en doutait grandement. Lynch patienta pendant qu'elle réfléchissait. A sa décision finale, le jeune homme ne put s'empêcher de sourire quand elle rajouta sa condition. En plus, il y pensait. Il aurait aimé l'envoyer lui chercher un verre. Mais bon, avec beaucoup de chances, Lana lui aurait rapporté un jus peu comestible, donc, ça ne servirait à rien. Mais bon, juste pour le principe, il trouvait ça amusant. Donc, pas d'action machiste … Dur pour lui. « Tu m'en demandes beaucoup là. » Bon, quand même pas. Il n'était pas vraiment comme ça. Si il l'était, c'était bien entendu juste pour s'amuser. Ou vraiment parce que qu'il se fout de la gueule de la fille. Mais ce n'était pas vraiment le cas pour Lana. Il n'oserait pas. Il sentait qu'il risquait de s'attirer les foudres en le faisant. Le jeune PDG jeta un coup d'œil au fond de sa coupe de champagne vide. Que pouvait il bien lui proposer ? Il fallait que ça bouge un peu, sinon ils allaient s'endormir sur place. Pas cool pour une soirée d'anniversaire. Pas cool pour une soirée tout court. C'est en laissant son regard fixé sur le fond liquide qu'une idée lui vint. « Tu dois me payer un verre. Genre, dans un bar. » C'était une proposition qui était censée les faire un peu sortir. Il commença à se lever et tendit la main à Lana afin de l'aider. « Tu vas voir, je connais des endroits sympas. » Ce qui était, encore une fois, vrai. Si elle le voulait, il pouvait lui faire découvrir tout New York. Du moins, tous les endroits fréquentables, et qui sont à leur hauteur. Tous les endroits cools en somme. Il est d'ailleurs étonnant de s'apercevoir que Lynch se rappelle de certaines adresses étant donné qu'ils ressort la plupart du temps complètement ivre de ces lieux divertissants. Mais là, il allait devoir se contrôler. Sauf si la jeune demoiselle voulait se lâcher.

Il était vrai que leur soirée commençait à tourner en rond. Lana n'aimait pas rester en place trop longtemps, il fallait que ça bouge. Surtout que là elle commençait à remuer dans tous les sens, incapable de se tenir dans la même position plus d'une minute. Pas que son appartement soit petit, c'était un des plus grands de l'immeuble. Mais leurs possibilités d'actions étaient un peu limitées. C'est pourquoi elle se montra très intéressée en entendant la proposition de Lynch. Enfin, l'action qu'il avait donnée à la jeune femme, déguisée en proposition. Elle arqua un sourcil, considérant cette option silencieusement. Dans un bar - ou plusieurs, qui pouvait savoir comment la soirée allait se dérouler? - les marges de défis étaient illimitées. Et ce serait bien plus drôle. Un sourire sur le visage, elle croisa le regard de l'américain puis lui répondit. « Ca marche . J'avais peur qu'on finisse par prendre racine. » Elle ne fit aucun commentaire sur le fait qu'elle devrait lui payer un verre. Le premier, qui plus est. Bonjour la galanterie! Mais ce n'était qu'un tout petit désagrément. La russe se leva alors d'un bond, et se dirigea vers sa chambre. Anticipant les questions de son nouvel ami, et sans se retourner, elle parla à Lynch, qui ne devait entendre qu'une voix au loin. « Si on sort par contre, je dois me changer. » Et elle refit son apparition une dizaine de minutes plus tard. Il ne lui vint même pas à l'esprit que son invité aurait pu profiter de son absence pour s'enfuir. Mais non, il était toujours là. Lana avait mis une jolie petite robe noire, tout simple, qui lui allait à ravir. C'était sa pièce de vêtement préférée, celle qu'elle mettait pour lui porter chance, entre autres. Elle ne s'était pas remaquillée. Elle n'était même pas vraiment maquillée avant non plus. Elle préférait rester au naturel, tout le monde lui disait que ça lui allait mieux. Puis elle ne supportait pas les produits cosmétiques de toute façon, elle finissait toujours par tout enlever au bout d'une demi-heure. Arrivée devant Lynch, elle fit un tour devant lui, les mains sur les hanches. « Comment tu me trouves? Tout le monde va être jaloux de toi, tout à l'heure. » Ah oui, elle aimait se lancer des fleurs tout le temps. Elle ne perdait jamais le nord quand il était question de sa personne. Ensuite, elle le prit par le bras et le tira jusqu'à la porte d'entrée, sans le laisser vraiment libre de ses mouvements. Là, elle prit son sac et une veste, et entraina Lynch jusqu'au pied de l'immeuble, où ils prirent un taxi. « Awesome sur Broadway. » dit-elle simplement au chauffeur. Quelques instants plus tard, elle porta son attention sur le PDG assis à ses côtés, en le regardant très sérieusement. « T'es prêt? » Et le taxi s'arrêta devant le fameux bar, sur ces mots. Comme si elle l'avait calculé.