« Cela fera 18$ m’dame » m’annonça le loueur de DVD avec un air lubrique. La tête haute, je réglais la somme, embarquant les deux locations que j’avais faite. Un Disney, le roi lion 2 que j’avais prévu de regarder le lendemain en compagnie de mon Jay et un film dont je tairais le nom tant il me faisait honte. Néanmoins, je ne pus m’empêcher de frissonner de dégout quand celui-ci retint au dernier moment les deux DVD pour caresser ma main « Recommence ça et je te brise les deux mains » lui balançais-je froidement avant de prendre mes locations et cette fois-ci de quitter les lieux sans plus me préoccuper de ce pauvre type. Depuis une semaine, c’était le même refrain, dès qu’un homme m’approchait, je devenais violente, c’était pire qu’avant. A l’hôpital, un ami et collègue interne avait eu simplement le malheur de poser une main sur l’épaule pour me retenir que je l’avais déjà collé au mur. J’avais si honte de réagir comme ça mais depuis mon viol, il ne se passait pas un seul jour sans que je sursaute quand un homme m’approchait et moi étant moi, ben je répondais par les coups que par la peur. Non, il était hors de question que je me transforme en chiffe-molle surtout pas maintenant que j’avais THE petit-ami. Mon Jay, mon homme ! Un sourire niais m’attrapa mais je déchantais rapidement en me mangeant un poteau « Outch désolée m’dame » marmonnais-je en me frottant le front.

Oui, une semaine que nous étions en couple et une semaine où mon courage oscillait avec ma lâcheté. Qu’on se le dise, je fantasmais toujours autant sur lui, ça avait même empiré depuis que j’étais sa petite-amie. Non mais, un dieu sur patte sous la main et moi, je restais pétrifiée de par mon inexpérience et par mon viol. En fait, je n’avais aucune idée de comment ça fonctionne un mec à part cliniquement parlant. 26a et totalement inexpérimentée mais comme si c’était ma faute si dans les films Disney, on ne parle pas de sexualité !!! C’est pourquoi, pensant que Summer dormait, je me levais en catimini de ma chambre pour le salon, armée d’un bloc note, d’un stylo, du fameux dvd et… d’un concombre que j’avais acheté plutôt dans la journée. Vingt minutes après, je poussais un soupire d’énervement. « Concombre Jay, tiens-toi bien droit, je n’arrive pas à l’enfiler !! » râlais-je en essayant de mettre un préservatif au concombre de la manière la plus sexy possible. Seulement, décoiffée, les joues rouges d’énervement, j’étais à cent mille lieux de la nana qui s’envoyait en l’air depuis dix minutes à l’écran. « Merde, il se démerdera avec ! Moi j’abandonne ! » Grognais-je en balançant concombre Jay sur le canapé. « Bon phase 2 : observation ! » citais-je en attrapant le bloc note, mâchouillant le bout de mon stylo, concentrée sur le film… porno !

Il n’est pas dit que Blodwyn Harper se laisserait intimider par quelqu’un même si pour cela, je devais regarder des heures et des heures des acteurs se donner en spectacle dans un simulacre de rendez-vous entre un plombier et une femme au foyer. Non mais sérieusement, si avoir du sexe avec un homme était aussi ennuyeux que cela, Jayden pouvait directement faire une croix dessus même si dans mes rêves les plus fous, je prenais mon pied comme personne. Le problème c’était que justement, ce n’était qu’un rêve et non la réalité. Or, dans la réalité, je bloquais pour plusieurs raisons : la première ? C’était qu’évidement Jayden avait de l’expérience dans ce domaine et que je ne voulais pas être un mauvais coup (je tenais à mon amour propre déjà rudement mis à mal). La seconde ? C’est que je ne savais pas si je serais en mesure de passer le cap car dès que mon petit-ami commençait à me caresser même gentiment, je me braquais envahie de flashback sans queue ni tête de mon viol. Je ne l’avais avoué à personne mais je commençais doucement à me rappeler de certaines choses et le moins que je puisse dire, c’est que j’aurais finalement préféré ne rien savoir, ni rien me rappelait. « Bordel, tu t’allonges, tu écartes les jambes et il fera le reste ! Position étoile de mers ce n’est pas compliqué » marmonnais-je pour me convaincre qu’il fallait simplement se lancer. Toutefois, c’était plus facile à dire qu’à faire car rester bras et jambes écartés, c’était assurément le meilleur moyen pour être un mauvais coup. Ah la troisième raison ? Jayden ne tentait rien. R-I-E-N, enfin rien de concret ! Seulement, je me crevais de désir pour lui mais c’était à croire qu’il voulait prendre tout son temps. « Méchant concombre Jay » repris-je en baragouinant plus que je ne pensais à voix haute. Du coup, j’étais toujours au même point : le point de départ. Comment faire comprendre à son petit-ami qu’on veut tout oublier dans ses bras et connaître l’extase au moins une fois dans sa vie tout en dépassant ses peurs et en se montrant convaincante dans le rôle de la maitresse. Cela me tuerait de ne pas réussir à le satisfaire dans ce domaine. Alors, j’avais répété avec tout ce que je pouvais : une sucette, des esquimaux, même une banane ! De côté-là, je pensais pouvoir assurer sans problème. Non, le problème était DANS TOUT LE RESTE ! « Mais qu’est-ce que tu fais ? » fit la voix curieuse de ma meilleure amie et colocataire. Sursautant, je me vautrais aux pieds du canapé, braquant sur elle, le premier objet me passant sous la main : le concombre Jay. « Tu.. Tu m’as fait peur bordel ! Recommence jamais ça, j’ai cru mourir d’angoisse » râlais-je avant de me rencontre compte que j’étais prise en flag devant un film porno. « Ce n’est pas ce que tu crois enfin si mais non ! Raaaah… Je vais passer pour une conne si je te dis que j’étudie comment on passe à la casserole avant de violer Jayden ? »

Franchement, c’était la loose d’être surprise par sa meilleure amie en plein matage de film pornographique ! Sincèrement, je n’en menais pas large, abaissant simplement mon arme de service pour ne pas paraitre encore plus conne à cet instant. Je soupirais, me mordillant la lèvre avant d’ouvrir grand la bouche. Elle voulait croquer concombre Jay ? Mais elle était complétement dingue ?? Moi vivante, personne ne toucherait à ce concombre ! Il était hors de question qu’il aille dans l’estomac de quelqu’un d’autre, non non et non. « Hors de question, lis sur mes lèvres J-A-M-A-I-S ! C’est mon concombre, vas-t-en chercher un autre non mais oh ! » M’écriais-je, totalement révulsée à l’idée qu’elle puisse poser ses lèvres autour de mon concombre et qu’elle le croque. Si quelqu’un devait le croquer ce serait moi et moi seule. Par mesure de sécurité, je ramenais le légume contre ma poitrine en boudant. « C’est mon concombre Jay et même si je t’aime comme une sœur, tu peux oublier l’espoir même hypothétique, infirme, riquiqui de le goûter. Est-ce que je croque ta carotte moi ? Non alors tu oublies ! Never, never, never ! » Poursuivais-je avant de remonter sur le canapé, faisant une place à ma meilleure amie en débarrassant croquis, notes et autres ressources sur l’acte sexuel que j’avais pu trouver à la bibliothèque et sur internet. Côté théorie, je connaissais tout sur le bout des doigts.. La pratique c’était tout le contraire. C’est alors que Summer laissa sous-entendre que sans entrainement cela pouvait fonctionner. « T’es sûre ? Parce que tu as vu la bombe sexuelle que je me paie en petit-ami ? Tu l’as bien regardé ? Tu crois que je peux être nul au pieu sans que ça le choque ? » Demandais-je intimidée. Oui, je manquais cruellement de confiance en moi dans ce domaine et c’était pire depuis que j’avais été violée. « Sum’ et si j’arrive pas à me donner à lui ? Et si je continue de bloquer au dernier moment ? » Lui demandais-je sérieusement avant de froncer les sourcils puis de fouiner dans les papiers jusqu’à présenter un DVD « Pour ça, tu vas me dire si c’est une bonne idée ou pas mais qu’est-ce que tu penses de mater avec lui le Roi Lion 2 et de lui sauter dessus ? » Puis c’est à ce moment-là que je percutais « D’ailleurs, tu fais quoi debout à cette heure-là toi ? »

Un petit bout ? Elle osait me demander un petit bout de mon concombre ? Mais il y avait des choses même en amitié qu’on ne pouvait pas partager. C’était acté, c’était même dans le pacte d’amitié ! « NON ! » m’écriais-je complétement traumatisée par le ventre sur patte totalement percé que pouvait être Summer lorsqu’elle avait faim. De toute de manière qu’elle essaie de me piquer mon concombre et elle allait voir de quel poireau je me chauffe ! Moi vivante, aucune autre bouche n’entourerait le bout de mon concombre Jay, aucunes autres dents ne croqueraient dedans et aucun estomac n’avalerait même une infime partie de lui. J’étais ni prêteuse, ni quoique ce soit quand il était question de mon CJ (à savoir concombre Jay). Elle pouvait toujours essayer de m’amadouer, je ne céderai pas. Elle n’avait qu’à lire les petites lignes dans les contrats de super meilleures amies de tous les temps : au concombre de l’autre, tu ne toucheras. C’était une règle fondamentale, en remettant en cause l’existence même de celle-ci, j’avais l’impression qu’elle.. RAhh non, elle n’avait tout simplement pas le droit. « Ouais ben fais pas comme si tu ne voulais pas manger de la carotte mexicaine ! Y a pas marqué pois chiche sur mon front… Alors sois tu vas à la cueillette de carotte, sois tu te trouves autre chose à te mettre sur la dent que mon CJ ! » Énonçais-je d’un ton qui ne souffrait d’aucune réplique. Caressant doucement mon compagnon qui se trouvait toujours tout contre ma poitrine, je fusillais du regard ma traitresse de meilleure amie. Je lui en voulais pas, j’avais le plus beau et sexy de tous les concombres mais quand même, elle pouvait faire preuve d’un peu de respect en ne bavant pas dessus devant moi merde quand même. Il y avait des choses qui ne se faisaient pas entre presque-sœur. Et voilà qu’en plus, elle osait me critiquer sur mes choix ?! « Tu as pas le droit de ne plus être ma copine parce que je ne veux pas que tu lèches et croque mon concombre bordel ! C’est pas juste, je lorgne pas sur ta carotte et si tu es libertine c’est pas mon cas. C’est mon concombre alors si tu as faim, tu lèves ton cul du canapé et tu vas te chercher quelque chose à bouffer car tu vois celui-là ? C’est à moi ! A M-O-I !! » Râlais-je de mauvais poil avant de soupirer et de regagner mon calme.

J’avais trop besoin de ses conseils pour me vexer et puis, elle était incapable de me faire la tête plus de cinq minutes alors ce n’est pas comme si je craignais quelque chose à part une crise de nerf ou une crise cardiaque. « Jayden, puceau ??! Et moi je suis une prostituée portugaise me tapant toute l’armée russe du coin ! » M’écriais-je avant d’éclater de rire de la naïveté de ma Summer. Franchement, j’étais peut-être à l’ouest de temps en temps mais là, Jayden puceau, c’était franchement trop ! Le pire fut quand elle affirma qu’on pouvait très bien être en couple sans avoir de sexe. « MAIIIS moi je ne pourrais pas vivre sans ça !! Si je suis en couple, ce n’est pas pour jouer au scrabble ou au monopoly… Bon sang, c’est trop demander d’avoir un petit-ami qui ait juste envie quand il me voit, de me plaquer contre le capot de sa voiture et de me faire mon affaire ? Je lui demande pas les bougies ni de scène romantique et encore moins le mariage et des gosses. Je veux juste qu’il me fasse l’amour… Je vais me dessécher de l’intérieur, ça faiiiiit 26 ans que j’attennnnnds » m’écriais-je au bord du désespoir car même si j’avais été violée, il y avait un truc qui ne changeait pas : je fantasmais toujours sévèrement sur lui. « Sum’, tu penses toujours qu’à ton estomac ! » râlais-je pour la forme avant de m’allonger sur le canapé, la tête sur ses cuisses. « J’ai l’impression d’être une nympho, tu penses jamais au sexe et moi si » soupirais-je en boudant.

« T’es Portugaise ? » me demanda-t-elle et je l’observais me demandant si un jour, elle n’avait pas été bercée trop près du mur. Non sérieusement j’adorais ma meilleure amie mais des fois, elle me faisait peur. Souvent. Tout le temps. « Oh… C’était un sarcasme c’est ça ? » J’hochais la tête donnant par la mon assentiment « Tu sais on peut être puceau et beau gosse. Enfin… j’crois ! » Pitié, elle ne pensait quand même pas à cette connerie ? Bon ok, j’étais canon d’après certains de mes amis et j’étais toujours vierge –enfin plus tout à fait bref ; mais rien que d’imaginer Jayden toujours vierge, c’était comment dire, comme si je disais que mon concombre Jay était un navet. Non pas que cela me gênerait beaucoup qu’il le soit, je m’en fichais, je voulais bien lui faire perdre sa virginité quand il voulait et où il voulait mais en réalité, je me sentirais mal. Oui mal car je ne pouvais plus lui offrir ma première fois puisqu’on me l’avait volé. Enfin je crois. Je n’étais plus certaine de rien ces derniers temps surtout depuis que des brides me revenaient par flash. C’était perturbant, chiant et frustrant car du coup, je balisais deux fois plus à l’idée que Jayden et moi faisions ça ! C’est vrai, déjà que je n’avais aucune idée de comment ça se passerait mais si en prime, je ne savais même plus si j’étais vierge ou non, j’allais finir dingue. « Ouais, ça se trouve aussi que ton mexicain, c’est un cas désespéré au lit. Après tout, tous les beaux gosses ne sont pas de dieux dans un plumard » maugréais-je à son attention. Cela lui apprendra à dire que mon Jay pouvait être puceau. Quoiqu’il en soit la conversation continua sur le thème hautement philosophique du sexe dans un couple. Je maintenais que je ne pourrais pas vivre sans –après tout, j’avais pas fait vœu d’abstinence et puis soyons honnête, mon petit-ami ne donnait pas envie de me reconvertir en bonne sœur mais plutôt en stripteaseuse nymphomane totalement addict à lui. Summer proposa la wii comme activité et je lui donnais un coup de coussin dans la tête en souriant, amusée. « Quoique, j’ai lu dans un magazine qu’il y avait un jeu coquin, peut-être que je pourrais très sérieusement réfléchir à ta proposition… Faut que je m’achète une wii.. Dis à ton prochain cambriolage, tu veux pas me ramener une console wii ? » Demandais-je en toute innocence. Oui, j’étais une vilaine fille et alors ?! N’empêche, je me faisais vraiment l’effet d’être une grosse cochonne à fantasmer aussi souvent sur mon petit-ami. Non mais Summer était tellement à des lieues de penser comme moi que je me demandais si je n’avais pas un problème mental de ce côté-là à moins que l’attente de ma première fois m’ait grillé quelques neurones en chemin. Et si en fait, j’étais frigide et que je ne ressentirais aucun plaisir entre les bras de Jayden ? Merde, je n’avais jamais pensé à cette éventualité. Non, ce n’était pas possible ! Je regardais mon concombre Jay avec des yeux attristés, j’aimais le concombre, je pouvais qu’aimer le sexe.. C’était obligatoire. Le sexe avec Jayden ne pouvait qu’être une merveilleuse salade de concombre aussi délicieuse qu’irrésistible. Le tout était que je m’en persuade pour ne pas me rajouter un blocage supplémentaire. « Dis … Tu crois que les Mexicain se marie qu’avec des Mexicaine ? » me demanda Summer et j’avalais de travers ma salive, me faisant tousser bruyamment. « Bien sûr que non, ils épousent qui, ils veulent ! Pourquoi ? Non… Summer t’es quand même pas amoureuse de lui à ce point-là ? Tu ne te rêves quand même pas en madame carotte ??! » M’écriais-je. C’était quoi cette manie de vouloir se marier ?!

« Ah non, ça c’est un coup bas Summ’ ! Ce n’est pas ma faute si j’ai confondu ma gauche et ma droite, dans cet immeuble toutes les portes se ressemblent d’abord » boudais-je car ce n’était pas ma faute s’il y avait pas écrit voleuse professionnelle sur mon front. « En plus, leur espèce de nabot de clébard m’a mordu la fesse ! J’ai pas pu m’asseoir pendant trois jours et va expliquer ça aux totalies que non, ce n’est pas ton petit ami qui t’a mis cher… Et puis je te signale que grâce à moi, tu as une occasion en or de le revoir ta carotte alors viens pas me tailler le concombre en pointe » terminais-je un peu plus en colère que je ne l’étais réellement mais la honte cuisante du chien continuait de me hanter. Trois jouuuuurs ! C’est long ! Quoiqu’il en soit, elle avait intérêt à me ramener une console car il me tardait d’acheter ce jeu pour pouvoir m’amuser avec mon concombre grandeur nature. Il valait mieux pour moi que le jour J, je ne pense pas à un concombre sinon j’étais bonne pour me chopper le fou-rire de l’année et adieu la sensualité. Summer me tira de mes pensées en me posant une question absurde et je dois avouer que sur le coup, j’avais failli lui dire oui rien que pour l’emmerder mais mon âme charitable m’avait poussé à dire la vérité jusqu’à ce que je comprenne le pourquoi du comment de cette question. Ah non, elle n’allait pas se marier elle aussi ! Franchement, c’était ringard les mariages… « Pitié, t’es raide dingue de lui, tu parles en dormant ! » avouais-je avec un petit sourire malicieux. « La nuit dernière quand je suis rentrée de garde, tu étais en train de rêver de ta carotte alors excuse-moi, mais oui t’es complétement fana d’une carotte. Tu devrais avoir honte et la râper directe de ton existence » commençais-je avant de soupirer, un peu coupable de refuser ce bonheur à ma meilleure amie mais quand serait-il le jour où ce Javier Carotte Del Toro allait apprendre la vérité vraie sur elle ?! Je ne voulais pas ramasser son cœur brisé en mille et un morceaux. « Je ne dis pas que tu ferais une madame carotte toute moisie mais… Summ’ tu crois que ton fruit peut se mélanger à son légume ? » Lui demandais-je d’une petite voix. « Quand il apprendra que tu n’es pas une carotte mais une belle pomme voleuse, tu crois qu’il réagira comment ? »