◤Les Del Toro◥ Non les belles-mères sont pas toutes comme celle de Cendrillon

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C’était un vendredi soir comme nous en avions pris l’habitude de passer ensemble. Un père et sa fille. Un masochiste et sa terreur. Il était à peu près dix-heure heure, une pizza était en train de cuir dans le four. Une de celle que l’on fait soi-même qui n’a pas le goût d’une qu’on se fait livrer mais étant faite avec amour, elle vous ravie le palais. Depuis que Katniss était entrée dans ma vie, je m’étais mis à la cuisine. En temps normal, je passais mon temps dans les restaurants n’ayant pas le courage de me faire à manger. Toutefois, c’était de l’histoire ancienne à présent. Ma fille me donnait l’envie à chaque instant de me lever, de faire des choses auxquelles je n’étais plus habitué à penser depuis l’accident qui avait plongé Grace dans le coma. Dire que cela faisait à peine un mois qu’elle était morte au bout de trois ans de coma. Je me sentais à la fois soulagé et meurtri car j’aurais tellement aimé lui présenter Katniss. Grace aurait fait une mère idéale tant elle aimait les enfants. D’ailleurs, c’était peut-être mon seul regret : ne pas avoir eu un enfant avec la femme que j’ai aimé durant huit années. Cinq ans de bonheur et trois ans d’attente. Est-ce que Grace avait attendu que Katniss entre dans ma vie pour pouvoir partir l’esprit en paix ? J’aimais cette idée-là, de me dire qu’elle avait veillé sur moi jusqu’au dernier moment avant de prendre ce repos qu’elle méritait tant. Un bref sourire étira mes lèvres et je fermais les yeux, laissant ma tête s’affaisser sur le haut du canapé. J’en avais fait du chemin depuis trois ans. Je délaissais de plus en plus mon boulot de garde du corps pour celui de chef d’entreprise afin de passer plus de temps avec ma fille, j’avais rencontré une jeune femme délicieuse, que demander de mieux ? Je ne sais pas, peut-être que ma fille soit heureuse et qu’elle accepte Savannah pour cela, il me fallait lui en parler. « Katniss, tu peux venir cinq minutes terreur ? » l’appelais-je alors qu’elle se trouvait dans sa chambre à hacker je ne savais quel site. J’avais beau lui interdire, elle arrivait à me faire plier et puis j’en avais marre de me retrouver avec des toasts cramés parce que mademoiselle avait une nouvelle fois démonté le grille-pain pour soi-disant l’améliorer. Elle était beaucoup moins dangereuse avec un PC entre les mains qu’avec un tournevis. « Viens ici little monster » comme j’avais l’habitude de l’appeler. Avec tendresse, je la soulevais pour l’installer à côté de moi sur le canapé beaucoup moins convaincu de faire la meilleure des choses. « Il faut que nous parlions de quelque chose Katniss et j’aimerai que tu écoutes ce que j’ai à te dire. D’accord ? » L’heure de vérité était arrivée et je savais que cela revenait à dire : ça passe ou ça casse.

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KATNISS & JAVIER

❝ Non les belles-mères sont pas toutes comme celle de Cendrillon ❞

Katniss était tranquillement dans sa chambre à lire un jolie livre illustré, sage comme une image, faisant une activité tout à fait normal pour son âge. Vous avez du mal à y croire n’est-ce pas ? J’vous comprends ! Pourtant c’était bel et bien vrai ! Le livre qu’elle était en train de feuilleter était une magnifique livre comprenant plusieurs contes. Pas un banal livre comme en trouve des centaines dans les centres commerciaux, non. C’était un livre hyper épais avec des pages qui faisait penser à du parchemin. Il était neuf mais il donnait une impression de vieillesse. C’était le genre de bouquin que vous vous attendez à trouver dans une grande malle au fin fond d’un vieux grenier poussiéreux. Le genre de livre qui fait grimoire, recueil de sorcière. Le genre de livre que vous aimez toute de suite, que vous gardez avec affection. Allonger sur le lit, sur le ventre, les coudes posait sur la couette Katniss tournait avec attention les pages, des petites étoiles dans les yeux. Elle l’adorait ! Ce livre c’était Kénan qui lui avait offert. Il avait utilisé tout l’argent qu’il avait économisé de son argent poche pour lui offrir. La Del Toro était arrivé à obtenir l’impensable pour lui, le nom de sa mère qui l’avait abandonné. Elle c’était donné beaucoup de mal pour récupéré l’information et le petit garçon qui était son meilleur ami lui avait fait ce cadeau pour la remercier. Mais ce n’était pas la seule façon qu’il avait trouvé pour lui dire merci… Le garçon de douze ans lui avait donné son premier baiser… Il était bref, rapide, sur la bouche et sans la langue mais c’était bel et bien un baiser ! Mais contrairement à la plupart des filles de son âge amoureuses de princesse, fée, Barbie et autre joyeuseté du genre, Katniss se passionné plus pour les ordinateur que pour le prince charmant. Aussi elle avait été des plus surprises mais elle avait tout de même accepté son cadeau ( le livre ) et elle l’avait ouvert le paquet il y a de cela trente minute dans sa chambre. Le livre était vraiment très beau. Elle l’adorait….

« Katniss, tu peux venir cinq minutes terreur ? » Katniss sursauta. C’était la voix de son père. Si elle avait eut 16 ans au lieu de 12, l’enfant se serait sans doute permise de répondre « non » comme elle le pensait mais elle n’était pas assez insolente pour ça. C’était une chipie mais elle écoutait son père. Enfin… Dans la limite du possible. Pour les choses importantes en tout cas. Quoiqu’il en soit elle n’avait aucune envie de descendre mais elle savait qu’elle allait y être obligé alors elle accéléra sa lecture pour finir le conte qu’elle lisait. « Viens ici little monster » Katniss poussa un soupir. Bon bin tant pis. Elle se révéla prête à rejoindre son père mais lorsqu’elle fût arrivé jusqu’à la porte elle fit demi tour et attrapa son livre pour le descendre avec elle. On ne sait jamais des gnomes pouvaient toujours le lui voler ! « Il faut que nous parlions de quelque chose Katniss et j’aimerai que tu écoutes ce que j’ai à te dire. D’accord ? » « Je suis désolé d’avoir sécher les cours mais c’était super important que j’aille voir le prince du Luxembourg lui seul pouvait… » Devant l’air surpris de son père, Katniss comprit vite qu’il ne s’agissait pas de cela. Elle se tût et laissa échapper un « oups » avant d’émettre une légère grimace. « Tu voulais dire quoi papa ? Je t’écoute. » dit-elle finalement comme si de rien n’était, innocente, un sourire sur le visage.

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La tête renversée contre le dossier du sofa, je tenais à faire le point sur ma vie en attendant ma fille. Depuis l’accident je me posais beaucoup de question. Bien sûr, il était sans gravité –j’étais loin de me douter qu’au contraire, il avait causé bien des dégâts ; mais il se posait la question de l’avenir de ma fille. S’il m’arrivait quelque chose, qu’adviendra-t-il d’elle ? Cette interrogation me tenaillait depuis lors. Je n’avais pas de femme et j’ignorais si la mère de Katniss lui avait donné un parrain et une marraine. Il serait peut-être temps d’ailleurs que je me renseigne à ce sujet également. Quoi qu’il en soit, les premiers tuteurs de ma fille semblaient être ses grands-parents maternels. Je les avais rencontré une seule fois depuis que Katniss était apparue dans ma vie et disons que je n’en gardais pas un très bon souvenir. Non, s’il m’arrivait quelque chose, je préférais de loin que Katniss soit confiée à mes mères mais là encore, ce serait compliqué. Bien que le mariage gay soit désormais autorisé, il restait des organismes frileux à l’idée que des parents homosexuels puissent élever un enfant ensemble. Je me rappelais suffisamment des ragots et autres amabilités de mon enfance pour me douter qu’il ne serait pas évident pour elles de récupérer Katniss. En réalité, il ne me restait plus beaucoup de choix : si je voulais assurer l’avenir de ma fille, il était grand temps que je lui donne cette mère dont elle rêvait tant. Or, actuellement, je sortais avec Savannah. Tout se passait bien entre nous malgré un départ des plus délicats mais ma fille ne la supportait pas. Pourtant, elle ne l’avait vu que quelques instants sans savoir que nous nous fréquentions alors qu’est-ce que cela serait maintenant ? Je n’osais même pas l’imaginer et pourtant j’allais devoir y faire face surtout que mon petit monstre venait vers moi, un livre serré contre elle. Tiens, je ne le connaissais pas. L’attrapant, je la posais à mes côtés sur le canapé et entamais les hostilités. « Je suis désolé d’avoir sécher les cours mais c’était super important que j’aille voir le prince du Luxembourg lui seul pouvait… » me prit-elle de court. Je clignais des yeux à la fois pour chasser ma migraine mais aussi d’incrédulité. Un prince ? Du Luxembourg ? Dans quoi s’était-elle encore fourrée ??! Un petit oups m’informa qu’elle avait lâché ça comme si elle pensait que je le savais. Dommage pour elle, elle venait de mettre les pieds dans le plat. « Bon. On reviendra sur ce sujet plus tard tout comme sur cette histoire que tu es en couple mais c’est compliqué sur Facebook. Quand je pense que tu as réussi à m’y faire inscrire… Remarque au moins je peux suivre tes conneries en direct désormais » marmonnais-je la fin de mes propos comme si je me parlais plus à moi-même qu’à elle. Lorsque j’avais vu son statut, j’ai bien cru que la terre s’ouvrait sous mes pieds. Ma fille, un petit-ami. Au secours ! « En fait.. voilà, je pensais que nous pourrions aller voir tes grands-mères à Mexico pour des petites vacances improvisées…Qu’en penses-tu ? » me défilais-je à la dernière minute. Allez Del Toro, tu dois lui parler de Savannah ! Courage.

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« Bon. On reviendra sur ce sujet plus tard » Argh. Cela ne présagé rien de bon… Elle envisageait déjà de demander à Kénan de lui prêter son ordinateur portable en douce pour éviter toute crise de manque. Son meilleur ami accepterait sûrement volontiers puisque grâce à elle il avait retrouvé sa mère. « Comme sur cette histoire que tu es en couple mais c’est compliqué sur Facebook. » « C’est un truc de fille ! » répliqua la Del Toro comme si c’était l’argument imparable, un peu comme les adultes avec leurs « C’est pas pour les enfants » dès qu’ils parlent de sexe. « Quand je pense que tu as réussi à m’y faire inscrire… ». Pour Katniss qui avait dût apprendre à taper à l’ordinateur avant de savoir parler, il était tout simplement impensable que son père n’ait pas de compte facebook. « Maintenant t’es un papa du vingt et unième siècle » affirma-t-elle ravis. « Remarque au moins je peux suivre tes conneries en direct désormais » A la réflexion elle aurait peut-être dut s’abstenir…

« En fait.. Voilà, je pensais que nous pourrions aller voir tes grands-mères à Mexico pour des petites vacances improvisées…Qu’en penses-tu ? » « Elles vont mourir ? » Demanda Katniss inquiète. Si tout les enfants de son âge éviter avec soin le sujet, la surdouée elle, avait conscience que c’était l’équilibre naturel. On né, on vit, on meurt c’était comme ça ! Contrairement à ses camarades de classes elle n’était pas assez stupide pour penser que ses grand-mères vivraient éternellement. Bien sûr elle serait triste, là n’était pas la question, elles les aimaient du fond du cœur, mais elle n’excluait pas l’idée qu’elles pouvaient mourir d’un jour à l’autre. Elle était très très vieille. Ou du moins pour la gamine de douze ans qu’elle était. « A moins que ce soit toi qui va mourir ?! » dit-elle avec une lucidité des plus inquiétantes pour son âge. Katniss était au courant de l’accident de son père et elle s’estimait en droit de savoir si elle allait devoir du jour au lendemain retourner à l’orphelinat, histoire de pouvoir s’y préparait psychologiquement. « Alors ? C’est quoi la vérité ? » Elle n’était pas idiote. Elle devinait dans son regard que la conversation était plus sérieuse que « On va à Mexico ! » S’il ne s’était agit que de ça il l’aurait mis dans la voiture et il lui aurait fait la surprise, car ça lui aurait fait plaisir. Non là il s’agissait d’une chose qui n’allait pas lui plaire, Katniss en était certaine…

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« Un truc de fille ? répétais-je bêtement comme si le sol s’ouvrait sous mes pieds. Mon bébé, mon petit trésor qui avait un chéri à douze ans ?! C’était impensable, improbable et pourtant on me l’avait déjà volé. J’allais devoir demander à Kennedy de faire des recherches sur ce fichu petit copain, j’allais lui dire ma façon de penser ! Un petit pervers ouais… il était hors de question qu’on fasse du mal à ma petite fille, ce n’était encore qu’un bébé… Il manquerait plus qu’elle me demande d’aller lui acheter des serviettes hygiéniques. Misère. Il me fallait un fusil à pompe, peut-être que Tristan accepterait de me céder le sien. « Il.. euh.. il t’a déjà demandé de jouer au docteur avec toi ? Si c’est pas le cas, TU REFUSES NET ! m’écriais soudainement pris d’une crise de panique. Mon pauvre bébé aux prises d’un être cruel, vil et pervers. Non, j’allais devoir lui acheter une ceinture de chasteté sait-on jamais. Quoi qu’il en soit, cela ne m’avançait pas dans mon problème actuel à savoir présenter Savannah comme ma petite-amie et à la lui faire accepter. Néanmoins, je n’arrivais plus à me concentrer, imaginant divers scénarios tous plus catastrophiques où ma fille souffrait le martyr entre les mains d’un homme à femme. Enfin d’un gamin coureur de hackeuse surdouée. « Il a quel âge ?? lui demandais-je d’un coup. Si ça se trouve, c’était un délinquant sexuel. Non, d’urgence, il fallait que Kennedy se renseigne sur mon ennemi juré. Foi de Javier Del Toro, il ne l’emporterait pas au paradis ! Quoiqu’il en soit, je décidais de ne plus m’attarder sur la question au risque de faire un infarctus. A la place j’orientais le sujet vers des vacances à Mexico. Le problème, c’est que je ne m’attendais pas du tout à une telle réaction de ma fille. « Tes grands-mères vont très bien puce et non, je ne vais pas mourir ! » soupirais-je en lui ébouriffant les cheveux. « Je pensais simplement leur rendre visite comme ça tu pourrais découvrir le pays où je suis né et où j’ai passé toute mon enfance » tentais-je de l’amadouer mais elle ne fut pas dupe une seule minute. Elle voulait la vérité et je la lui devais. Elle était suffisamment intelligente pour comprendre que je lui cachais quelque chose bien que j’avais fait en sorte d’être prudent et discret. Je ne voulais pas lui présenter des femmes différentes toutes les semaines mais Savannah avait besoin d’être rassurée. Alors, je décidais de me lancer : « Et bien pour tout t’avouer, j’ai rencontré quelqu’un. Elle s’appelle Savannah et je voulais profiter de ces vacances pour te la présenter ma chérie » . Maintenant, je n’avais plus qu’à attendre les cris de ma fille qui ne tarderaient sûrement pas à arriver.

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« Un truc de fille ? » « Oui un truc de fille » répéta Katniss avec une certaine malice, se rendant à peine compte de la panique qui s’emparé de son père. Eh oui ! Elle grandissait ! Elle avait déjà douze ans et depuis un mois déjà ses premières règles. Mais elle n’en avait pas parlé à son père parce que c’était un truc de fille. Elle s’était adressé à Kennedy qui avait su la conseiller à merveille. « Il.. euh.. il t’a déjà demandé de jouer au docteur avec toi ? Si c’est pas le cas, TU REFUSES NET ! » Katniss leva un sourcil, cette phrase était étrange. « Je suis trop grande pour jouer à ça. Nous on joue au gendarme et au voleur. C’est plus drôle. » Ces mots développerait sans doute l’imagination du père de famille qui penserait à sa fille menotter à un lit mais il ne s’agissait pas de ça. Pour dire vrai, c’était souvent elle le gendarme et lui le voleur. Quand on sait que Kénan avait des tendances cleptomanes, ce n’était pas étonnant. « Il a quel âge ?? » « Le mien pourquoi ? » répondit-elle ne comprenant pas où il voulait en venir. Son père décida ensuite de changer brutalement de sujet et lui parla d’un voyage à Mexico. Il prétexta une visite à ses grand-mères mais elle n’était pas dupe. « Et bien pour tout t’avouer, j’ai rencontré quelqu’un. Elle s’appelle Savannah et je voulais profiter de ces vacances pour te la présenter ma chérie » « Oh non pas elle ! » déclara Katniss qui aurait préféré tout sauf ça ! L’air renfrogné, la petite se rendit alors compte qu’elle s’était trahie. Elle n’était pas censée la connaitre… « Elle est venue une fois. Mais je ne lui aie pas ouvert. Tu m’as dit de ne jamais faire rentrer des étrangers. » Dit-elle pour justifier son geste, comme si elle n’avait fait qu’obéir bien gentiment à son papa adoré, alors qu’en fait son acte n’était dicté que par une certaine antipathie à son égard. Elle n’était pas drôle ! Ailéas elle n’était pas partir en chouinant, elle s’était prêter au jeu et avait bien voulu lui montrait sa carte d’identité. La Del Toro aurait cent fois préférés que son père épouse Ailéas à la place de cette Savannah ! Savannah ! Ce n’était même pas un prénom ça ! Elle avait qu’à s’appelait jungle, Coline ou fleuve tant qu’elle y était ! « J’m’en fiche j’irais pas ! » dit-elle en croisant contre son torse, bien décidé à ne pas changé d’avis !

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Il fallait absolument que je me sorte de la tête l’image de ma fille et de son petit copain. Non, ce n’était qu’une histoire de gamin, rien de sérieux mais je me promis de faire plus attention à ses fréquentations. D’ailleurs, j’allais commencer dès à présent : « Et bien je tiens à ce que tu me le présentes ! » . Tant que ce n’était pas ce petit morveux dont j’avais fait la connaissance en allant la chercher au poste de police, je pense que je pourrais y survivre. Dire qu’elle n’avait même pas seize ans et qu’elle m’en faisait voir des vertes et des pas mûres. Le pire, c’est que je ne pouvais même pas me plaindre auprès de mes mères car leur seule réponse était : tu étais pire à son âge. Je tenais quand même à leur rappeler qu’à son âge, je hackais pas tous les ordinateurs que je trouvais. Non, c’était plutôt le cœur des jeunes filles que je volais mais c’était une autre histoire. En fait, ce n’était pas une histoire du tout car ma fille n’était pas moi. Il suffisait juste que je montre l’exemple et tout devrait bien se passer. Pourtant, j’avais beau râler, j’avais beau me plaindre, je ne la changerai pour rien au monde. Elle était tellement attachante avec ses boulettes. Elle me rappelait Kennedy en plus jeune. D’ailleurs celle-ci m’avait fait une drôle de remarque à notre dernière rencontre. Quelque chose par rapport à l’humeur des demoiselles. Argh. Je m’en rappelais plus, j’avais tellement mal à la tête ce jour-là que je n’arrivais même plus à me rappeler notre conversation et pourtant, j’étais certain que c’était une information importante. Au pire, je lui redemanderai ! Quoi qu’il en soit, j’avais autre chose à penser comme Savannah. D’ailleurs, trouvant enfin le courage, je me lançais et dévoilais le tout à ma fille. La réponse fusa à la vitesse de l’éclair que je grimaçais. Dire que c’était ce fameux épisode qui m’avait valu d’être cocu avant même que notre histoire ne commence sérieusement. « Katniss » commençais-je avant de me passer une main dans les cheveux. Comment faire ? C’était la première fois depuis notre rencontre que je parlais d’une femme dans ma vie et j’ignorais totalement comment en discuter avec ma propre fille. « S’il te plait. Apprends à la connaître avant de la juger ? Savannah est très gentille et je l’aime bien. Et puis, j’étais sérieux quant au fait de voir tes grands-mères. Allez mon petit monstre, tu sais ce n’est pas facile pour moi d’être seul tout comme je sais que tu rêves d’une maman. » M’embrouillais-je plus que de raison. Comment expliquer à votre fille surdouée que vous êtes dans une relation avec une femme sans pour autant lui dire que vous allez l’épouser dans la seconde. « Savannah est juste ma petite amie, elle ne va pas devenir ta belle-mère alors… j’aimerai simplement que tu te montres gentille avec elle. Tu veux bien ? » La suppliais-je presque. « Je t’achèterai un ordinateur portable avec Windows 8 ? » tentais-je à présent de la soudoyer. Bel exemple d’intégrité Del Toro ! J’étais pathétique !

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« Et bien je tiens à ce que tu me le présentes ! » « Oh mais tu le connais déjà. C’est le garçon qui était avec moi au poste de police » dit-elle comme si elle disait bonjour, étant bien loin de se douté que cette nouvelle allait tout sauf ravir son père. Pour elle Kénan n’était pas un dangereux criminel. C’était juste Kénan. Et puis comparé à cette Savannah le petit garçon était génial. Katniss ne voulait pas que la jeune femme devienne sa nouvelle maman ! Tout d’abord elle était trop jeune et ensuite… ensuite elle ne l’aimait pas ! C’était comme ça ! Son papa avait besoin d’une femme avec un minimum de caractère et pas d’une personne prête à partir face à la moindre difficulté. Si Savannah avait insisté un tant soit peu lorsque Katniss avait refusé de lui ouvrir la porte elle aurait gagné son respect, son attention. Elle lui aurait montré qu’elle avait les épaules pour être sa nouvelle maman. Là tout ce qu’elle avait prouvé c’est qu’elle n’était qu’une gamine qui profité de la gentillesse de son père pour être protéger et aimer. C’était pas elle son âme sœur, la surdouée en était certaine.

« Katniss… S’il te plait. Apprends à la connaître avant de la juger ? » « J’voudrais bien… Mais j’ai pas envie ! » Il y avait quelque chose que Javier n’avait sûrement pas encore réalisé. Sa fille avait eut 12 ans le 1er Décembre dernier. Douze ans ce n’était pas n’importe quel âge, c’était… Le début de l’adolescence !!! Si Javier pensait que sa petite terreur lui en faisait voir des vertes et des pas mure il était sans nul pas au bout de ses peines. Au contraire d’ailleurs… La petite adolescence allait petit à petit s’opposer à l’autorité comme tous les jeunes de son âge. Il aurait beau prier pour évité ça, tout son amour ni pourrait rien, c’était ainsi. « J’étais sérieux quant au fait de voir tes grands-mères. » « D’accord je serais avec elles et toi tu seras avec Savannah. » conclue-t-elle avec un grand sourire comme si c’était déjà décidé. « Allez mon petit monstre, tu sais ce n’est pas facile pour moi d’être seul tout comme je sais que tu rêves d’une maman. » « C’est pas parce qu’on a faim qui faut se jeté sur le premier fruit pourrie ! » Répondit-elle, n’en démordant pas, usant de métaphore, ce qu’elle n’aurait pas dût faire à son âge. « Savannah est juste ma petite amie, elle ne va pas devenir ta belle-mère alors… j’aimerai simplement que tu te montres gentille avec elle. Tu veux bien ? » Non elle ne voulait pas ! « Je t’achèterai un ordinateur portable avec Windows 8 ? » Alors là peut-être que… Katniss hésitait. « Mais c’est ça pas c’est que… Je veux PAS y aller !!! » dit-elle bien résolu à ne pas changer d’avis, croisant les bras contre son torse. Allez Javier c'est le moment de montré que tu a de l'autorité...

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Dieu m’en voulait. J’avais dû faire quelque chose qui ne fallait pas. Oh peut-être que tuer des dizaines et des dizaines de personnes était pour beaucoup dans la balance. C’est fou ce qu’il était rancunier quand même. Ma fille avec un repris de justice ! Mais ce n’était pas dieu que j’avais froissé mais la terre entière ! Un couvent, il fallait que je trouve un couvent ! Où était le bottin déjà ? Ah oui, j’avais dû le jeter à la poubelle après qu’elle ait appelé toutes les femmes de tout le quartier pour se trouver une maman sur mesure. Bon sang, il allait falloir que j’investisse dans des teintures si je ne voulais pas ressembler à un vieillard avant l’heure avec tous les cheveux blancs qu’elle allait me causer. « Dios ! » marmonnais-je avant de secouer la tête de droite à gauche pour oublier l’espace d’un instant l’image d’une Katniss tatouée, avec une tonne de piercings et menottée dans une voiture de police. Qu’avais-je raté dans son éducation pour en arriver là ? Une petite voix me souffla que j’avais raté douze ans de sa vie mais je la fis taire rapidement. Non, moi vivant, ma fille ne deviendrait pas une délinquante ! Si elle continuait, je l’envoyais un mois chez ses grands-mères, elle allait apprendre la discipline. Enfin, pour l’heure, j’avais le droit à une enfant de douze prête à en découdre ! Aussi têtue que moi, autant dire que nous n’étions pas dans la merde pour sortir de cette conversation. Comment amener le sujet avec douceur et tact ? Je n’allais tout de même pas imposer Savannah à ma fille ? Si, non ? Argh ! Je savais que j’aurais dû acheter ce fichu livre : être père pour les nuls. Dire que je m’étais moqué de Gabriel qui avait fait une razzia sur les livres pour parents et maintenant, je me trouvais dans de beaux draps. Néanmoins, j’allais m’en sortir. Il le fallait ! Par contre, il me fallut quelques secondes pour me remettre de sa répartie. Depuis quand elle parlait des relations comme ça ? « Katniss ! » m’écriais-je un brin choqué. Mais où est-ce qu’elle avait appris ça ? A l’école ? En prison ? Dans la famille de ce délinquant ? En désespoir de cause, je tentais donc de la soudoyer. Il y avait peut-être encore une chance mais elle résista ! Bougresse, comment allais-je m’y prendre maintenant ? « Et si je rajoute du débit à la connexion internet ? » marchandais-je en désespoir de cause. Et puis la situation me frappa de plein fouet. J’étais son père merde, je devais me faire obéir. « Ecoute, j’ai accepté tous tes caprices jusque-là mais tu vas trop loin jeune fille ! Nous irons à Mexico et tu feras sa connaissance quand je la présenterai à tes grands-mères ! Point final, la discussion est terminée ! » Lui dis-je en me montrant ferme mais déjà je fondais sous son regard. J’étais vulnérable face à mon petit ange. Non, je devais tenir bon ! « Va te laver les mains, la pizza est bientôt prête, nous allons passer à table ! »

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« Ecoute, j’ai accepté tous tes caprices jusque-là… » Depuis quand était-elle capricieuse ? Il disait cela comme si elle était la pire des emmerdeuses mais qu’il avait fait avec. Elle croyait qu’il adorait son petit côté casse pied. Elle se trompait ? Elle n’avait que lui pourrir la vie tout ce temps là ? Le doute s’immiscer en elle… « ….mais tu vas trop loin jeune fille ! Nous irons à Mexico et tu feras sa connaissance quand je la présenterai à tes grands-mères ! Point final, la discussion est terminée ! » Quoi ??? Alors c’était tout ? Il ordonnait et elle obéissait ? Comme un gentil petit toutou ? D’accord elle n’était qu’une enfant, mais la petite chipie avait toujours pensée que son avis intéressé son père. Tout ça c’était de sa faute à elle ! Savannah n’était pas encore sa belle mère que déjà elle lui pourrissait la vie ! « Va te laver les mains, la pizza est bientôt prête, nous allons passer à table ! » Katniss regarda son père avec colère. Jamais il n’avait pas aussi odieux avec elle. C’était son papounet d’amour et elle a été son petit monstre. Okays elle n’était pas toujours un petit ange, mais jamais il ne lui avait donné d’ordre ainsi. Elle se sentait trahit. Il n’essayait même pas de se mettre à sa place ou de comprendre son point de vue. Il ne réalisait pas que tout ce qu’elle voulait c’était le protéger. Elle était une enfant, elle voyait des choses que les adultes n’étaient plus capables de voir, comme notamment qui était leur âme-sœur. Savannah n’était celle de son papa ! Elle le savait ! Elle était blesser que son père lui parle ainsi, ne lui fasse pas confiance et la traite comme un bébé. Aussi elle se releva et lui fit face, le regard noir. « C’était mieux quand t’étais pas mon père !!! J’TE DETESTE !!!! » Lui dit-elle avant de monter les escaliers qui la mener jusqu’à sa chambre quatre à quatre et de claquer la porte avec violence. Elle poussa ensuite son lit contre la porte pour être certaine qu’il n’entrerait pas. Seule dans sa chambre, la colère s’évanouit et s’allongea sur son lit avant de se mettre à pleuré, regrettant déjà les mots qu’elle avait prononcé, mais c’était trop tard ils étaient dits…

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« C’était mieux quand t’étais pas mon père !!! J’TE DETESTE !!!! » cria Katniss avant d’aller s’enfermer dans sa chambre. « Katniss » murmurais-je le cœur brisé. J’avais tout raté avec elle en essayant de me montrer autoritaire mais n’en avais-je pas trop fait ? Je ne savais pas. Je ne savais plus. Comme j’aurais tout donné en cet instant pour avoir un père et savoir ce que c’était. Je n’avais eu aucune comparaison dans ma vie. Toujours assis sur le canapé du salon, je me pris la tête dans la tête, les épaules affaissées par la tristesse. J’avais tout raté avec elle, Katniss devait me haïr. Qu’avais-je fait ? Je ne souhaitais simplement que la protéger, l’aimer mais j’avais besoin qu’elle soit auprès de moi dans la vie, elle m’était devenue tellement précieuse. Un père n’était-il pas le dernier repère ? Une étoile qui éclaire les envies de son enfant ? Je ne savais plus. Je ne souhaitais vivre également ma vie d’adulte. Je pensais que ma fille comprendrait mais elle était omnibulée par son désir d’avoir une famille qu’elle oubliait qu’on en était déjà une tous les deux. Le minuteur de la cuisine me prévint que la pizza était prête. Je secouais la tête n’ayant plus faim. Savoir Katniss malheureuse me brisait le cœur plus assurément que tout. J’allais donc dans la cuisine, sortant la pizza du four et préparant un plateau repas pour mon petit monstre si jamais elle daignait sortir sa tête de sa chambre. Je n’osais pas aller la voir, je crèverais de l’entendre pleurer. Je me sentais si impuissant. Plus à reculons, j’éteignis les lumières de la cuisine puis du salon. J’étais terriblement fatigué d’un coup, comme épuisé après un long marathon. J’attrapais simplement au passage la boite d’aspirine afin de calmer cette migraine qui ne me quittait plus depuis l’accident. En passant devant la porte de ma fille, mon cœur se serra. Je posais ma main à plat sur la porte, et ouvrais la bouche pour dire quelque chose mais rien ne vient. C’était la première fois qu’elle réagissait ainsi avec moi que je me sentais totalement perdu. Qu’attendait-elle de moi ? Que devais-je faire ? Est-ce que cela lui passera ? Pensait-elle réellement ce qu’elle m’avait dit ? Je me passais une main lasse sur le visage avant de continuer jusqu’à ma marche, éteignant le couloir. Assis sur mon lit, dans la pénombre, je me sentais seul. Grace me manqua subitement, plus que tout. Qu’aurais-je donné pour l’avoir auprès de moi, pour qu’elle me rassure et qu’elle me dise que toutes les jeunes filles en passaient par là. Mais elle n’était pas là. Elle n’était plus là et je devrais faire face seul. « Je te déteste Grace, pourquoi m’as-tu abandonné ! » murmurais-je en me prenant la tête entre les mains. La douleur de mon cœur se joignant à celle de ma tête. Mon côté optimiste me réconforta en me disant que demain était un autre jour et que tout rentrait dans l’ordre mais mon instinct me souffla qu’un malheur allait bientôt arriver.

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