It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞

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MessageSujet: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 16 Sep - 17:34

❝ lynn and. rafaël ❞


    Depuis le début de sa carrière d’espionne, Lynn s’était toujours dit qu’être déprimé ne correspondait pas aux différents attraits du métier. On ne peut pas être triste et défendre correctement son pays, c’est impossible. Il faut savoir compartimenter les aspects de son existence afin de ne surtout pas perdre de vue l’essentiel, ni même perdre la tête. Jusqu’ici, la jolie brune s’était très bien débrouillée. Elle n’avait quasiment aucune vie privée, enchaînait les missions comme si elle n’était bonne qu’à ça et jusqu’ici, ce rythme lui allait parfaitement… elle ne s’était même jamais posé de questions. Mais ce soir là, Lynn sentait son cœur se tordre en autant de battements ratés et douloureux. La détresse s’emparait de son âme toute entière, et la torture suprême résidait dans le fait qu’elle s’empêchait de verser la moindre larme. Personne à appeler, personne pour la soutenir. Lynn s’était particulièrement appliquée à faire le vide autour d’elle-même… et si elle avait toujours pu compter sur son père, qu’elle avait récemment sauvé lors d’une mission suicide en Birmanie, il était encore à l’hôpital et recouvrait ses forces. Il ne valait mieux pas l’emmerder avec des états d’âme dont même la jeune femme ne comprenait pas l’origine exacte. C’est sans réfléchir qu’elle s’empara de son téléphone portable, à vrai dire. Machinalement, elle tapa un message et l’envoya à quelqu’un qui ne savait pas grand-chose d’elle, mais qui constituait une sorte de paix qu’elle peinait à trouver lors de ses grands moments de solitude. Pas le moindre sentiment amoureux à l’horizon, et ce bien que n’importe quelle autre femme censée trouverait Rafaël hautement séduisant, elle appréciait simplement sa compagnie pour ce qu’elle était et, pour la première fois depuis des lustres, ne cherchait pas midi à quatorze heures. Sans quoi jamais elle n’aurait été en mesure de taper le message qu’elle venait tout juste de lui envoyer… ‘Mauvaise soirée, besoin de parler. Juste parler… si tu as du temps pour moi. Lynn.’ Après quoi, la jolie brune s’était affalée sur son canapé comme un véritable sac et avait attendu. Il n’avait pas fallut longtemps au jeune homme pour sonner à sa porte, la faisant sursauter d’un même coup, et la poussant donc à se relever pour aller lui ouvrir. Lynn n’était vêtue que d’un grand t-shirt cachant son mini short, les cheveux relativement en bataille et détachés. Elle ne faisait pas nécessairement honneur à la beauté étant la sienne, mais qu’importe : ce n’était pas le moment pour lui demander d’être sur son trente et un, fraîche et dispose comme une rose à peine éclose.

    « Bonsoir… entre. » Pas de fioriture, pas même de grande embrassade, à vrai dire Lynn était aussi sentimentale qu’une pierre volcanique après éruption. Elle n’était pas habituée à être démonstrative, même lorsqu’elle appréciait énormément quelqu’un. Sans doute tenait-elle ce côté de sa personnalité de sa mère, semblable à un iceberg en pleine Sibérie. Mais ce soir, et ce soir seulement, Lynn attendit simplement que la porte ne se referme derrière Rafaël pour lui sauter au cou, l’entourant de ses bras avec toute la fougue dont elle était également capable et qui pour l’instant l’empêchait de s’effondrer littéralement. Le pire, c’est qu’elle ne saurait réellement expliquer l’origine de son mal être. La jeune femme était incroyable triste, à la dérive, et tous les mots du monde ne sauraient décrire l’étendue de sa détresse. « Je sais que je t’en demande beaucoup, mais merci d’être venu… j’avais juste besoin de quelqu’un ce soir. » Oh Lynn n’aurait jamais fait une connerie. Mais avoir quelqu’un à ses côtés, ne serait-ce que pour discuter, l’empêcherait de prendre sa moto ce soir et de rouler comme dératée. « Aouch… » Lynn s’écarta légèrement, massant sa poitrine douloureuse avant d’esquisser un léger sourire gêné : avec un peu de chance, Rafaël ne l’interrogerait pas sur cet important pansement peuplant justement sa poitrine. Le sauvetage de son père lui avait fait prendre trois balles à cet endroit précis, et c’était un miracle qu’elle soit encore là pour fixer le jeune homme en face d’elle. Sans quoi, elle ne serait restée qu’une simple connaissance du supermarché… rencontre survenue peu avant son départ pour la Birmanie.
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 16 Sep - 18:40


    « La tristesse vient de la solitude du coeur. » Montesquieu.


    C'était un dimanche pourri. Mais vraiment pourri. Le ciel était chargé d'électricité, le tonnerre grondait et la pluie n'allait pas tarder à s'abattre sur New-York. Il était quatre heures de l'après-midi et pourtant, une étrange obscurité baignait l'atmosphère de la Grosse Pomme ; on se croyait presque au début de la nuit. L'air était lourd, chaud et poisseux. Il avait plut toute la journée de la veille, et Rafaël rageait de ne pas avoir pu profiter de son seul week-end de libre pour tout le mois de septembre. L'assistant vétérinaire connaissait les exigences de son boulot, cela ne l'empêchait pas d'adorer son travail, mais il y avait des jours comme celui-là, des jours sans. Il n'avait pas la pêche, il n'avait envie de rien faire. Il ne fit rien, d'ailleurs.
    Il s'était réveillé tard, aux alentours de 12h, avait grignoté les restes de la pizza commandée la veille et il avait passé le reste de l'après-midi enfermé dans son appartement, à regarder des chaînes de télévision qui diffusaient des navets ou bien des émissions detélé-réalités à dormir debout. Rafaël détestait cet état de transe dans lequel il était plongé. Cela ne lui arrivait pas souvent, mais quand c'était le cas, il avait l’impression d'être une véritable loque incapable de faire autre chose que de satisfaire ses besoins les plus primitifs.

    Le jeune homme somnolait, ses paupières lui paraissaient de plus en plus lourdes au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient. Vautré sur son canapé, en boxer et sweat usé, ce fut le vibreur de son portable qui attira son attention. Lorsqu'il vit le nom de l'expéditeur sur l'écran, il fronça les sourcils.
    " Mauvaise soirée, besoin de parler. Juste parler… si tu as du temps pour moi. Lynn. "
    Enfin un peu d'animation ! Plus ou moins motivé, Raf se changea rapidement -un jean et un sweat noir- avant d'éteindre la télévision. Il quitta l'appartement sans un mot, ferma à clef et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il était déjà dans un taxi en direction de Washington Heights.

    Durant le trajet, Rafaël se remémora les circonstances de sa rencontre avec Lynn. Très anodine, d'ailleurs. Un chariot qui en bouscule un autre, dans une petite supérette du centre de Manhattan. Raf ne faisait même pas les courses pour lui, mais pour Jay-Neil, un de ses meilleurs potes trop arraché par la soirée de la veille pour pouvoir se remplir le frigo. La belle brune responsable de "l'accident" n'arrêtait pas de s'excuser, à tel point que Rafaël ne put s'empêcher de rire. Pour se faire pardonner, elle insista pour lui payer un verre. Tout homme qui se respecte n'aurait pas décemment pu refuser une telle proposition de la part d'une jeune femme. D'autant plus que son physique était loin d'être désagréable. Ils auraient pu ne jamais se recroiser, mais le destin est souvent bien fait. Rafaël devait l'admettre, il avait été ravi de la croiser quelques jours seulement après leur première rencontre dans l'une des nombreuses boîtes de nuit de la ville. Et après une longue discussion à propos de tout et de rien, ils avaient fini au lit. Torride était un mot qui convenait et pourtant Rafaël trouvait ce terme encore bien éloigné de la réalité ... Toujours est-il que contrairement à ses habitudes, le jeune New-Yorkais avait gardé contact avec Lynn Maryweather.

    L'arrivée du taxi au pied de l'immeuble de Lynn stoppa net ses pensées. Il remercia le chauffeur, tendit la monnaie et rejoignit l'immeuble en courant, puisque l'orage avait éclaté entre temps et que les rues de Manhattan se vidaient sous la violence de la pluie. Il n'avait pas plus de 20 mètres à parcourir, pourtant lorsqu'il fut enfin à l'abri dans le hall, il était trempé jusqu'aux os. Rafaël appela l’ascenseur, et durant la montée, il se demandait ce qu'il faisait là. En fin de compte, il ne connaissait quasiment pas Lynn. Ils ne s'étaient pas vus plus de dix fois, et au moins trois d'entre elles ne consistaient qu'en une histoire de fesses. Mais mystérieusement, il se passait quelque chose entre eux. Le courant passait extrêmement bien et malgré l'ambiguïté de leur relation, ils savaient très bien où ils en étaient. Bons copains, peut-être même amis, et sex friends occasionnels.
    Les portes s'ouvrirent et il prit instinctivement le chemin menant à l'appartement 19. C'est comme s'il avait toujours vécu ici, ou qu'il avait régulièrement rendu visite à un vieil ami durant plusieurs années. Et même si ce n'était pas le cas, Rafaël avait quand même ce sentiment de familiarité et d'habitude. Il n'était pourtant pas souvent venu chez Lynn. Peu importait.
    Quelques secondes seulement après avoir déclenché la sonnette, la porte s'ouvrit. Même s'il la considérait juste comme une amie, il ne pouvait s'empêcher de l'admirer à chaque fois qu'il la voyait. Elle était absolument magnifique. Ses cheveux bruns, en bataille, tombaient en cascade sur ses épaules, et ce simple t-shirt relevait le bleu luisant de ses yeux. Son short mettait clairement en valeur la longueur de ses jambes et intérieurement, Rafaël se vanta d'avoir réussi à s'approcher d'une bombe pareille.

    Là n'était pas la question. Il n'était pas là pour ça, de toute évidence -en tout cas pas ce soir. Le prouvait d'ailleurs l'élan d'affection que lui démontra Lynn lorsqu'elle se jeta à son cou et ne sembla ne plus vouloir le lâcher. Lui aussi resserra son étreinte autour de sa taille, plongea son visage dans son cou, respirant la bonne odeur de ses cheveux. C'était vraiment étrange, Rafaël se l'accordait. Une telle proximité avec une quasi-étrangère. Mais il aimait ça, il aimait ne la connaître qu'à moitié. C'était plus ... intéressant.
    « Je sais que je t’en demande beaucoup, mais merci d’être venu… j’avais juste besoin de quelqu’un ce soir. »

    Il lui adressa un petit sourire, avant de répondre :

      « Pas de soucis. Je ne faisais rien de particulier, de toute façon. »


    Dès que Lynn relâcha leur étreinte, elle poussa un soupir de douleur. Rafaël fronça les sourcils, l'air interrogateur. Il vit que la douleur émanait de sa poitrine. Autrement, ce n'était pas un endroit anodin. Impossible qu'elle se soit cognée dans un meuble ou coincée dans un entrebâillement de porte. Il ne put s'empêcher de demander :

      « Tu vas bien ? Ce n'est pas moi au moins ? »


    Il interrompit quelques secondes le contact visuel, juste le temps de se débarrasser de son sweat trempé, qu'il balança sur le porte manteau à côté de la porte et de quitter ses chaussures mouillées. Rafaël avança alors dans l'appartement, sûr de lui comme toujours. Il s'assit sur l'accoudoir du canapé, les jambes et les bras croisés, et fixa son regard dans les pupilles de son interlocutrice.

      « Tu es sortie un peu, aujourd'hui ? »


    Question absolument inutile et dénuée d'intérêt, bien sûr, il en était conscient. Mais qu'aurait-il pu dire d'autre ? Il n'avait pas envie d'entrer directement dans le vif du sujet en appuyant sur les points douloureux de Lynn, sur ce qui avait poussé la jeune femme à lui demander de venir. Il savait qu'elle était assez grande pour aborder le sujet sensible d'elle même, quand elle sentirait le moment venu. En aucun cas il n'était là pour la brusquer.


Dernière édition par E. Rafaël Hastings le Dim 16 Sep - 22:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 16 Sep - 19:52

❝ lynn and. rafaël ❞


    « Tu ne veux pas une serviette pour t’éponger ? Non parce que tu vas choper la crève tel que tu es parti… » Non, Lynn n’était pas en train de devenir maternelle, ou de prendre soin de son prochain. Enfin, pas réellement. Mais il s’agissait d’une question de bon sens, au final : Rafaël était trempé parce qu’elle l’avait demandé à son appartement, la moindre des choses était donc de lui proposer de quoi se sécher, voire même l’opportunité de prendre une douche s’il le souhaitait. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la jolie brune avait de nombreux vêtements masculins dans l’un des tiroirs de sa chambre, et il pouvait donc emprunter ce dont il avait besoin le temps que ses propres affaires ne sèchent. Surtout qu’il risquait de rester là un moment s’il fallait que Lynn crache le morceau sur son mal être… « Je peux même t’offrir de quoi te changer. Je suis trop bonne, hein ? » Une matrice à plans b serait plus exact, à vrai dire. Sans savoir pourquoi, elle était mal à l’aise rien qu’à l’idée que Rafaël se ne tape un rhume carabiné le lendemain parce qu’elle avait joué les pleurnichardes juste pour une fois. Inconcevable, même, pour quelqu’un d’aussi fier qu’elle pouvait l’être. Elle n’avait donc pas cessé de le regarder, cherchant à voir s’il était gêné par ses fringues trempées ou bien s’il préférait tout d’abord qu’elle ne réponde à ses deux questions. La réponse était évidente pour les deux, du reste : non. Non elle n’était pas sortie aujourd’hui, trop préoccupée à broyer du noir dans le fond de son lit pour penser à prendre une douche, enfiler quelque chose d’un peu plus seyant que ce vieux t-shirt et côtoyer le monde extérieur, qu’elle voyait bien assez en temps normal, à force de courir le monde pour ses missions. Lynn ne savait pas ce que cela voulait dire, avoir une vie. Elle était formatée pour un certain type d’action, et non pour un autre. On aurait presque dit que l’on décrivait un robot, mais ce n’était hélas pas si éloigné de la vérité… sa mère sifflait et elle accourait ventre à terre à Washington pour mieux se rendre dans quelque pays que ce soit, là où sa présence était requise et ses talents nécessaires. Autrement dit, non, ce n’était pas Rafaël le responsable de sa douleur physique mais plutôt sa haute stupidité : penser qu’elle pourrait sauver son père en se rendant en Birmanie sans avoir quelques égratignures dont elle parlerait encore pendant de très nombreuses années, c’était faire preuve de naïveté. Elle connaissait ce pays pourtant, et se doutait bien que si son père, soldat surentraîné, avait pu y être prisonnier pendant près de dix ans, elle ne pouvait pas juste arriver, refaire les tronches des soldats environnant façon puzzle et repartir comme si de rien n’était. Nécessairement, sa vie avait été sur la sellette et elle revenait de loin. Mais sa douleur physique n’était pas la seule explication à sa peine mentale, bien au contraire. Il fallait remonter bien plus loin et s’occuper d’anciens fantômes pour comprendre. Et ça, cela ne risquait pas d’arriver… pas alors qu’elle s’était juré qu’aucun civil ne la connaîtrait jamais. Jusqu’à preuve du contraire, c’est ce qu’était Rafaël justement. « Tu n’as rien fait de mal. D’habitude je ne saute pas au cou des inconnus, ça m’apprendra ! Même si tu n’es pas totalement un inconnu, ce n’est pas du tout mon genre de faire ça. Ce n’est même pas un réflexe, au final. Enfin bref, on s’en tamponne ! » Lynn haussa délicatement les épaules avant de se décider à se lever pour donner une serviette à son invité. A tout le moins, à la lui mettre négligemment sur la tête avant d’esquisser un petit sourire amusé : au moins, cela lui évitait de penser à tout ce qui la blessait dans la seconde. Dieu sait qu’elle redoutait la fameuse conversation de confession avec lui… il n’en n’avait sûrement pas la moindre idée.

    « Je ne sors pas sans raison, au fait. Et aujourd’hui, j’en n’avais aucune. Il flotte, et j’avais juste envie de rester dans mon lit pour une fois. Toute la journée. Du pur farniente, quoi ! » On ne pouvait pas dire que cela lui avait réussi, au final, mais c’était la pure vérité. Comme quoi, il lui arrivait de côtoyer cette donnée de temps en temps. « Alors quoi, tu as besoin de quelqu’un pour te sécher la nuque maintenant ? » D’ordinaire, la jolie brune ne provoquait Rafaël que rarement, même gentiment. Leurs conversations n’étaient pas toujours très éloquentes, parce qu’ils se comprenaient même sans se parler. C’est ce qu’elle appréciait le plus chez lui et qui la poussait à continuer à le voir sur la durée… sinon, il y a belle lurette qu’elle aurait cessé tout contact et soigneusement évité de lui montrer son appartement personnel, où personne ne rentrait jamais d’ailleurs. Il n’y avait que quelques photographies pour décoration, d’ailleurs. De son père, de sa mère et d’un jeune homme dont elle n’avait jamais parlé à personne. Jeune homme plus ou moins responsable de son désarroi d’aujourd’hui. Comme quoi, même la plus glaciale des demoiselles peut avoir eu une faiblesse, un jour. Mais loin d’elle l’envie de rentrer dans les détails ou même d’en parler ne serait-ce qu’une seconde en présence de Rafaël… ce n’était pas prêt d’arriver. Pas plus que l’explication sur son imposant pansement, d’ailleurs. « Je ne pensais pas que tu viendrais, en fait. Merci de l’avoir fait. Au moins, je ne risque pas de broyer du noir parce que tu seras là. Tout trempé certes, mais il n’empêche. » Le sourire de Lynn illuminait ses traits de porcelaine pour la première fois depuis des jours. Belle victoire.
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 16 Sep - 22:40

lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ Tumblr_lqdfjvKJ2M1qmq1i8

Musique ♪ : What if - Coldplay.

    « Les dents ont beau rire, le cœur sait la blessure qu’il porte. ». » Proverbe berbère.


    La réaction de Lynn était fort sympathique. Elle se chargeait de le sécher alors qu'il n'avait pas été assez intelligent pour prendre une veste ou tout simplement un parapluie. Mais le temps de chercher l'un ou l'autre, il ne serait toujours pas arrivé à l'heure qu'il était. Dans son minuscule appartement de Brooklyn, Rafaël se sentait un peu à l'étroit. Depuis qu'il avait quitté le domicile familial, c'était peut-être ce qui le changeait le plus : le manque d'espace. Toujours habitué à vivre dans un duplex plus que confortable aux derniers étages d'un haut building de Manhattan durant toute son enfance et son adolescence, le changement avait été rude au début. D'ailleurs, Rafaël s'arrangeait pour passer le moins de temps possible dans son studio, qu'il ne considérait pas vraiment comme son "chez lui". L'appart ne lui servait qu'à entreposer ses affaires et à dormir. Cela faisait pourtant une paire d'années qu'il y habitait mais il ne parvenait pas à s'y faire. De plus, à chaque fois qu'il restait trop inactif dans son 20 m², ses pensées se tournaient irrémédiablement vers ses parents, et il refusait à trop y penser. Raf aurait aimé que cela se passe autrement avec eux, qu'ils comprennent sa volonté d'entrer directement dans la vie professionnelle sans s'embêter avec des années de dur labeur en université. Mais ses darons n'avaient pas compris sa démarche et leur réaction avait été terrible ; épuisé par les constantes disputes qui les opposaient, Rafaël avait préféré faire ses affaires, et partir. Tout simplement. Ce qui lui faisait le plus, dans tout ça, ce n'était pas tellement le manque de ses parents. Ses relations avec eux avaient toujours été conflictuelles depuis son enfance. Non, ce qui lui manquait le plus, c'était le reste de ses frères et sœurs. C'était pour eux qu'il avait choisi de rester si longtemps ; mais c'était aussi pour leur épargner une ambiance familiale plus qu'atroce qu'il s'était éclipsé de leurs vies. Depuis son départ, il n'avait de leur nouvelle que par des amis plus ou moins proches qui étaient toujours en contact avec le beau monde de New-York et qui avaient donc des nouvelles régulières des siens.
    Rafaël posa son regard autour de lui. L'appart de Lynn était tout à fait charmant. Pas très personnalisé, se contenta-t-il de remarquer, mais relativement chouette. Elle avait beaucoup d'espace, suffisamment pour une seule personne. Enfin, peut-être avait-elle un petit ami, en fin de compte. Rafaël n'avait même pas cherché à le savoir avant leurs rapports. Sa vie amoureuse ne concernait qu'elle après tout. Comme la sienne ne la concernait pas non plus.


    Avant qu'il n'ait le temps de répondre à la proposition de Lynn, Raf avait déjà une serviette sur la tête. Il l'enleva de devant ses yeux, un grand sourire aux lèvres. Alors qu'il s'essuyait les cheveux, il pensa à ce que la brunette venait de dire. Elle n'avait pas franchement expliqué l'origine de sa douleur, mais Rafaël n'insista pas. Il n'aimait pas qu'on lui pose des questions trop personnelles et si Lynn ne jugeait pas utile de le mettre au courant, alors il n'irait tout simplement pas chercher plus loin. Ce n'était pas de la négligence ... juste du respect. Peut-être que s'il l'avait mieux connu, il aurait été chercher plus loin, mais pour l'instant, il préférait en rester là. C'était une grande fille, après tout.

    « Je ne sors pas sans raison, au fait. Et aujourd’hui, j’en n’avais aucune. Il flotte, et j’avais juste envie de rester dans mon lit pour une fois. Toute la journée. Du pur farniente, quoi ! »

    Rafaël rit à ces propos, à la façon qu'elle avait eu de les prononcer.

      « Je ne peux te blâmer en rien, j'ai fait exactement pareil aujourd'hui. Pas franchement motivante, cette météo ... »


    Il la regardait toujours, et elle semblait occuper tout l'espace. Lynn était très charismatique et malgré sa tenue dominicale, elle attirait toute l'attention ; toute son attention. Même si elle était sûrement de mauvais poil et broyait du noir en cette journée pluvieuse, elle ne laissait pas grand chose paraître.

    « Alors quoi, tu as besoin de quelqu’un pour te sécher la nuque maintenant ? »

    Du tac au tac, il ne put s'empêcher de répondre, espiègle et malicieux :

      « Hmh, eh bien tout dépend de qui le fait. Je suis sûr que cela pourrait devenir très intéressant ... »


    Il s'amusait à la taquiner et à jouer sur cet aspect de leur relation. Elle ne semblait pas prendre ses réflexions au premier degré, ce qui l'encourageait à continuer. Rien de tel pour détendre l'atmosphère !
    Rafaël réalisa qu'aucun de ses amis n'était au courant de l'existence de Lynn dans sa vie. Elle ne tenait pas une place très importante -pour l'instant Laughing-, il fallait être sincère, mais il n'empêchait qu'elle arrivait quand même à améliorer son humeur ; la preuve en était cette fin d'après-midi chez elle. Au final, ils s'étaient rendu compte qu'à deux, leur humeur était sensiblement en hausse. Donc autant en profiter. Raf se demandait d'ailleurs ce qu'il leur raconterait s'il était vu en sa présence ou s'il était obligé de repousser une sortie pour être avec Lynn. Peut-être qu'il mentirait. Il n'en savait rien. Mais ce n'était évidemment pas une préoccupation du moment.

    « Je ne pensais pas que tu viendrais, en fait. Merci de l’avoir fait. Au moins, je ne risque pas de broyer du noir parce que tu seras là. Tout trempé certes, mais il n’empêche. »

    Il réfléchit quelques minutes à ses paroles, avant de reprendre.

      « Pourquoi m'avoir contacté, dans ce cas ? Tu ne te doutais pas que je viendrais ? Puis peu importe que je sois trempé ou non. Je suis parfait, de toute façon. Tu le sais bien d'ailleurs, puisque je te suis devenu indispensable. »


    Bien sûr, il ne put s'empêcher d'éclater de rire. Même lui ne se prenait pas au sérieux. En revanche, les deux premières phrases avaient été prononcées sur un ton sincère et inquisiteur. Si elle doutait tant de lui, s'il lui était si étranger, pourquoi l'avoir contacter lui, et pas un ami plus proche ? Est-ce qu'il l'intriguait ? Est-ce qu'il lui plaisait ? Sûrement un peu des deux, sinon il ne voyait pas du tout ce qui justifierait sa présence dans son appartement.
    Dans les propos de la jeune femme, Raf s'attarda cependant sur l'expression " broyer du noir ".

      « Qu'est-ce qui pourrait pousser une jeune femme aussi ravissante que toi à broyer du noir ? Je ne vois vraiment aucune raison valable ... »


    T'as la classe ou tu l'as pas.
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 16 Sep - 23:06

❝ lynn and. rafaël ❞


    « Normal, tu as quelqu’un de passionnant en face de toi ! » Air faussement sérieux, mais du second degré pur et dur derrière. Lynn préférait ne pas mettre un pied devant au risque de le regretter, à vrai dire. Elle ne se connaissait que trop bien, et face au manque cruel d’affection dont elle souffrait à tout moment de sa vie, elle avait conscience que la moindre attention pouvait rapidement prendre une importance capitale dans un instant comme celui-ci. Évidemment, le mot ‘capital’ pouvait sembler de trop alors qu’il ne savait rien sur elle alors qu’elle pouvait aisément enquêter sur lui et tout savoir d’un simple appel à un collègue agent… mais tout est question de point de vue. La jolie brune ne serait sûrement jamais de celles qui sont en couple, qui se marient ou ont des enfants, son métier l’empêchant de penser même à tomber dans ce marasme de conneries qu’est l’amour… mais elle avait besoin d’un brin d’attention de temps en temps, comme tout être humain qui se respecte. Cela lui rappelle sans doute qu’elle n’est pas qu’une machine taillade et corvéable à merci par ses supérieurs ; qu’elle respire, pense et a des sentiments, bien que ceux-ci soient enfouis sous des tonnes de graviers la submergeant littéralement de part en part la plupart du temps. Un simple moment avec Rafaël était mille fois plus agréable que le fait d’attendre d’être guérie pour être envoyée à l’autre bout du monde pour une mission. Une chance que le jeune homme ne sache pas de quoi il retourne, et ne s’inquiète donc de rien la concernant. Cela lui déchirerait son petit palpitant d’ordinaire si froid si elle savait que quelqu’un se faisait du mouron pour elle… son père, ce n’est pas pareil. Il restait un soldat et connaissait donc les moindres attraits du métier. S’il s’en faisait pour elle, sa raison finirait forcément par reprendre le dessus et réussir à lui dire qu’au final, elle était entraînée, extrêmement douée et qu’elle ne laisserait aucun pépin lui arriver impunément. Tout du moins pouvait-il l’espérer, tout en attendant avec patience qu’elle ne rentre et ne donne à nouveau signe de vie. C’était le même processus quand elle rentrait et donnait de ses nouvelles au jeune homme, en fait… mais il ne savait pas pourquoi, durant de longues semaines parfois, elle restait aux abonnés absents. Leur relation était très libre, et s’ils s’appréciaient suffisamment pour laisser leur quotidien se réchauffer dans la présence de l’autre, ils ne se devaient rien. C’était la raison pour laquelle Lynn ne s’attendait pas à ce qu’il vienne forcément… ce n’était pas un manque de confiance, mais de la simple jugeote, n’en déplaise à ce charmant jeune homme se targuant d’être parfait sans forcément en penser un mot. Ou pas tout à fait un mot. « Indispensable et parfait… va falloir me faire un cours de vocabulaire parce que soudainement, en te voyant, j’ai complètement oublié ce qu’ils voulaient dire ! C’est fou comme tu provoques une folle amnésie chez moi… » Lynn éclata de rire avant de lui frotter la tête pendant quelques secondes, comme pour le décoiffer alors que ce n’était pas la peine : il ne l’était pas à la base. Et qui le serait par un temps pareil ? Pas la jolie brune en tout cas !

    « Je ne savais pas si tu viendrais, en fait » se défendit-elle tandis que ses traits redevenaient marqués par ce sérieux dont elle faisait habituellement preuve pour être prise au sérieux en toute circonstance. « Je ne connais pas ton emploi du temps et tu aurais pu être occupé. C’est ce qui arrivent aux êtres humains qui ont une vie sociale… tu as une vie sociale d’ailleurs non ? » Aussitôt, elle avait changé son fusil d’épaule et reprit un second degré nettement marqué tout en souriant doucement. La question qui vint ensuite la mit nettement plus mal à l’aise, et elle posa machinalement une main contre sa poitrine douloureuse. Il y avait tellement de raisons qu’elle en peinait à respirer, tout d’un coup. Rafaël ne pouvait pas recevoir de véritables confessions de sa part, mais lui mentir sur les raisons de sa tristesse n’était pas plus une bonne idée. Lynn ne savait que faire, dans la seconde. Rester honnête pour la première fois de sa vie ou tourner le dos à cette amitié naissante lui faisant un bien fou et la rendant plus humaine ? Choix cornélien que celui-ci. « Bien tenté, Casanova des bacs à sable » commença-t-elle avant de toussoter légèrement et de reprendre, d’une seule traite : « Que ferais-tu si quelqu’un que tu connais, à qui tu ne dois rien mais pour qui tu as fais quand même un bout de chemin sous la flotte, s’était fait tirer dessus ? Tu prendrais peur ou tu serais juste intrigué sans savoir forcément réagir ? » Lynn ne le lâchait pas des yeux, prête à boire ses paroles s’il comptait lui en donner ou à éviter les foudres d’une potentielle réaction vive. De toute évidence, expliquer pourquoi elle s’était fait tirer dessus n’était pas possible… mais partager au moins sa peine physique la soulagerait d’une moitié de sa peine, ce qui n’était pas négligeable. « Ce n’était pas toi tout à l’heure. Sans faire de jeu de mots, j’en chie fortement et ça me lance continuellement. Je vais survivre, ce n’est pas le problème. Disons que c’est simplement l’une de ces journées de sans… tu sais, la fameuse journée de merde qui te fait te demander pourquoi tu n’es pas resté couché ! » Lynn esquissa un mince sourire, sans forcément baisser les yeux. Au moins, ce morceau là était craché. Bel effort, tout de même…
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyLun 17 Sep - 0:02

lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ Tumblr_lqdfjvKJ2M1qmq1i8

Musique ♪ : Breezeblocks - ALT-J

    « Un peu de sincérité est chose dangereuse ; beaucoup de sincérité est absolument fatal. » Oscar Wilde.



    Passionnante, elle semblait l'être, effectivement. Lynn lui paraissait être une jeune femme pleine de ressources. C'était aussi l'une des raisons pour lesquelles il était venu d'instinct la rencontrer chez elle. Elle ne devait vraiment pas être dans son assiette pour avoir fait appel à lui. En attendant, elle avait un excellent sens de la répartie, et il adorait ça. Rafaël ne prétendait pas être quelqu'un de particulière drôle, mais plaisanter sur tous les sujets était sa marque de fabrique. Il trouvait que le monde avait bien assez d'aspects négatifs sans devoir être sérieux sur tout. Certains le prenaient pour un rigolo, et sûrement qu'il en était un. Mais c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour affronter les aléas de la vie plus sereinement, et jusqu'à preuve du contraire, cela lui avait plutôt bien réussi jusqu'à présent. Raf prenait garde cependant à ne pas devenir cynique ou trop incisif avec ses blagues à deux balles. Tout ce qu'il voulait, lui, c'était rire. Rire, rire et encore rire, rire jusqu'à en avoir mal aux tripes, rires jusqu'aux larmes, rire plus de cinq minutes par jour pour avoir des abdos d'enfer ; bref, rire, c'était son trip à lui.

    Lynn s'approcha de lui et commença à lui décoiffer les cheveux, encore plus qu'ils ne l'étaient déjà.
    « Je ne savais pas si tu viendrais, en fait. Je ne connais pas ton emploi du temps et tu aurais pu être occupé. C’est ce qui arrivent aux êtres humains qui ont une vie sociale… tu as une vie sociale d’ailleurs non ? »

    Nouveau sourire, nouveau regard.

      « Hmh, c'est une bonne question ! J'imagine que oui. Mais méfie-toi. Mes principaux amis ont des poils et marchent, pour la plupart, à quatre pattes. Tu crois toujours que je suis un type normal ? »


    Et elle, en avait-elle une, de vie sociale ? Rafaël se le demandait de plus en plus. Car si elle était la seule personne vers qui elle pouvait se tourner, alors elle ne devait pas avoir beaucoup de noms dans sa liste de contacts. Et bien qu'il se reconnaissait quelques qualités, il se doutait bien qu'elle ne l'avait pas appelé parce qu'il était incroyablement extraordinaire et indispensable à son bien-être personnel. Raf ne pouvait peut-être pas se permettre ce genre de jugements, mais d'après lui, Lynn était une femme très indépendante, voir quasi seule. Sûrement l'avait-elle choisi car sinon, il ne comprenait pas comment une fille comme elle pouvait se retrouver dans un tel état de solitude. De plus, ses absences souvent prolongées à l'étranger ou aux quatre coins du pays ne devaient pas l'aider à créer des liens à New-York. Il ignorait d'ailleurs les raisons de ces absences mais il était bien trop poli pour se permettre une telle indiscrétion. Pour le coup, c'était généralement elle qui entrait en contact avec lui, Raf ne sachant jamais à quel moment la joindre. Il ne se souvenait plus vraiment de son job et il avait même un peu honte de ne pas s'en rappeler ; bien trop fier et connaissant bien les demoiselles pour savoir qu'il valait mieux éviter de souligner un tel oubli, il préféra se taire. Il n'eut pas à attendre longtemps avec que Lynn ne reprenne la parole.

    « Que ferais-tu si quelqu’un que tu connais, à qui tu ne dois rien mais pour qui tu as fais quand même un bout de chemin sous la flotte, s’était fait tirer dessus ? Tu prendrais peur ou tu serais juste intrigué sans savoir forcément réagir ? »

    Rafaël fronça les sourcils, perplexe. Elle était où, la blague ? Visiblement, à en croire le visage sérieux de Lynn, il n'y en avait pas. Elle avait tenté de faire passer l'info sur un ton plus délicat, mais Raf avait tout de même du mal à analyser ce qu'il venait d'apprendre. S'il comprenait bien, la femme qui se tenait juste devant lui venait de recevoir des balles. Des vraies balles, tirées avec des vraies armes et des vraies blessures. Un véritable danger, en somme. Le truc, c'est que ce venait de sortir Lynn changeait toute la donne. Alors, quoi ? Il devait partir, c'était ça le message ? Peut-être qu'elle était en danger mais il écarta rapidement cette possibilité ; elle ne l'aurait pas jeté dans la gueule du loup si cela avait été le cas -enfin tout du moins l'espérait-il.

      « Dois-je en conclure que tu es une mafieuse russe en mission aux Etats-Unis pour détourner une importante cargaison d'armes, ou de drogues ? Ou bien appartiens-tu au camp adverse, travailles-tu pour les services secrets américains ? »


    Bien sûr, le côté extravagant et exagéré sous lequel il avait présenté les choses montraient la légère boutade qui se cachait la-dessous. Si seulement il savait ...
    Redevenant sérieux -après tout, il lui était réellement arrivé quelque chose de grave-, il reprit sa réflexion là où il l'avait laissé. Elle avait sûrement du se faire agresser dans la rue. Des délinquants armés avaient sans doute profiter d'une femme seule pour pouvoir lui soutirer de l'argent, ou encore les clefs de sa voiture. Lorsque Rafaël réalisa l'importance de la situation, toute trace d'amusement disparue complètement de son visage, son visage se ferma, son regard devint dur et les muscles de sa mâchoire, de même que le reste de son corps, se tendit ostensiblement. L'idée que quelqu'un, n'importe qui que ce soit, qui plus est plus fort et/ou armé s'en prenne à une femme seule, sans rien pour se défendre lui était absolument insoutenable. Il était en colère ; pas contre elle, mais contre celui qui avait osé s'en prendre à elle. Les gens n'avaient-ils donc aucune morale, de nos jours ?

      « La première idée qui me vient, c'est casser la tête à l'abruti qui a pu osé faire une chose pareille à une femme sans défense ! La seconde, c'est de savoir comment tu as réussi à surmonter tout ça. Si cela n'a pas été trop difficile pour toi. »


    Il se pencha en avant, décroisa ses bras et saisit la main droite de Lynn. Avec toute la douceur et la délicatesse dont il était capable, Rafaël l'attira à lui et la fit s'asseoir sur ses genoux. Alors, avec une lenteur délibérée, la retenant par la taille, il bascula le plus doucement possible dans le canapé. Sa tête atterrit alors sur l'accoudoir opposé du sofa. Celle de Lynn était posée sur son torse et cela ne le dérangeait aucunement. Il avait besoin de la sentir contre lui, de la réconforter. Il ne savait s'il la réconfortait ou s'il se rassurait plutôt lui-même.

      « Je comprends ... Enfin, non, je ne comprends pas. Cela ne m'est jamais arrivé. Mais je suis là, tu sais. Je sais que cela peut te paraître étrange. Ça l'est. Tu ne me connais presque pas, je ne vois pas pourquoi tu me ferrais confiance. Mais en cas de besoin, je suis là. Tu peux me croire, Lynn. »


    Il posa son menton mal rasé sur le sommet de son crâne. Sa main et son bras droits restaient sagement enlacés à sa taille tandis que sa main gauche caressait lentement sa chevelure d'ébène de façon continue.
    Au final, ce n'était peut-être pas une journée aussi pourrie que ça.
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyLun 17 Sep - 21:07

❝ lynn and. rafaël ❞


    Rien que le terme de mafieux lui arracha machinalement un toussotement. N’importe quel humain normalement constitué y verrait là une réaction de choc, alors que ce n’en n’était nullement une. Lynn n’avait pas été marquée par le fait qu’il ait visé juste au niveau de son véritable métier sans le savoir, mais parce qu’il avait surtout fait le rapprochement avec la raison principale de sa déprime de la journée : son premier amour. Le rapport avec la mafia n’était ni clair ni forcément évident, en l’occurrence. Mais le jeune homme dont elle était tombée amoureuse à en perdre l’esprit était hélas fils de mafieux. La jolie canadienne en avait eu conscience dès le départ, puisqu’il avait toujours été d’une honnêteté à couper le souffle avec elle… l’une de ses plus extraordinaires qualités, d’ailleurs. Et pour quelqu’un n’ayant jamais réellement connu l’amour dans sa vie, malgré son lien évident avec son père souvent absent, elle s’était complètement laissée aller à une sentimentalité qui jamais ne lui aurait ressemblé en temps normal. Les deux tourtereaux avaient vécu une idylle sans nuage pendant plusieurs années, malgré leur jeune âge et le danger que représentait les activités illicites du géniteur du jouvenceau. Lynn pensait pouvoir continuer à vivre à ses côtés jusqu’à ce que la mort ne les séparent, quitte à devoir traverser les deux rives du Styx pour lui prouver que son amour jamais ne cesserait… hélas, on en décida autrement à leur place. Il avait voulu épouser Lynn. Ou à tout le moins, lui demander sa main. Le dîner était prévu, il suivait son plan à la lettre et au moment où elle entrerait dans cette grande salle de restaurant qu’il avait réservée uniquement pour elle, sans compter sur les quatre violonistes qui étaient présents pour le clou du spectacle, et il avait revêtu son plus beau smoking… mais au moment même où la somptueuse demoiselle avait mis un pied dans la salle, merveilleuse dans sa robe d’un rouge sang, la chevelure détachée lui donnant une allure sauvage, le père de sa tendre moitié avait fait son apparition et descendu son fils de sang froid sous les yeux de la jeune fille, d’une balle dans la tête. En voulant l’épouser, il avait voulu abandonner sa place future au sein des affaires de son géniteur, et ça, cela ne se pouvait concevoir… la jolie brune était restée toute la soirée durant le corps de son bien aimé entre ses bras, inerte et froid, à pleurer toutes les larmes de son corps tandis qu’elle refusait d’y croire. Évidemment, elle ne put pas assister officiellement à ses funérailles, les hommes de main du mafieux lui avaient interdit l’accès. Elle avait dû se contenter d’être au loin, cachée par un arbre malgré la pluie torrentielle qui tombait ce jour là, à l’image de toutes les larmes qui jamais ne cesseraient de couler dans l’âme de la demoiselle. Mais depuis ce jour, elle avait refusé de pleurer à nouveau et comme fermé les vannes de l’eau de ses yeux. Nul être au monde ne méritait ses précieuses goutte de tristesse et aujourd’hui encore, alors que la détresse s’emparait de son être comme tous les ans à cette même date, Lynn restait forte devant l’adversité. Même si cela ne manquait jamais de lui rappeler tout ce qu’elle avait perdu des ans plus tôt.

    « C’est sûr que j’ai une tête à avoir un flingue entre les mains ! » ironisa-t-elle pour dédramatiser la situation mais surtout cacher son trouble, malgré sa voix tremblotante qu’elle ne pouvait contrôler. Lynn ne perdait que rarement le contrôle de ses nerfs, et pour tout avouer, elle ne savait guère pourquoi elle avait dit la vérité à Rafaël. Il devait avoir une espèce d’importance particulière à ses yeux sans qu’elle ne se l’avoue, ou bien était-ce ce petit faux air qu’il possédait en commun avec James… mais il valait mieux qu’elle ne s’étende surtout pas sur ce détail : ce n’était bon pour personne, et le passé devait rester à sa place. « Tu sais que tu es mignon en prince charmant sur son valeureux destrier ? » Lynn se laissa glisser contre le jeune homme, sa tête rejoignant bientôt son torse tandis qu’elle s’emparait de toute la chaleur qu’il était en mesure de lui offrir à cet instant précis. Mais lorsqu’elle prononça ses propres paroles, elle le gratifia d’un sourire, afin qu’il ne se torture pas trop malgré non aveu et soit en mesure de comprendre la gratitude qu’elle ressentait : il l’avait écoutée et n’était pas parti en vrille… elle ne pourrait pas en dire autant de tout le monde si cela venait à se savoir. « Mais je ne crois pas que tu pourrais vraiment refaire la tronche façon puzzle à quelqu’un qui a une arme à la main… quant à moi, et bien je suis une fille solitaire de nature donc extrêmement débrouillarde. Je n’avais pas le choix, je devais m’en sortir toute seule, alors j’ai fais en sorte que ça marche. Je ne dis pas que c’était une promenade de santé, parce que j’ai quand même manqué d’y passer et je sais que les dommages sur mon corps sont importants, mais je crois que je suis surtout contente d’être en vie. Je pourrais me dire que j’ai suffisamment vu de choses, mais tu vas bondir donc je vais m’abstenir ! » Il s’agissait pourtant de la triste vérité. Tout ce qu’avait vu Lynn dans sa vie se résumait à souffrance, mort, violence. Il n’y avait pas la moindre paix dans son existence. Et c’est pourquoi elle appréciait autant Rafaël : il représentait, d’une certaine façon, cette paix qu’elle ne faisait jamais que frôler de l’extrême bout de ses doigts.

    Bientôt, la jeune femme se permit de se relever légèrement, douloureusement certes, mais tout de même, afin de déposer un baiser léger comme une brise contre les lèvres de son invité. Ou de son sauveur spirituel, il y avait un peu des deux. Autant il ne pourrait jamais la protéger en ces termes puisqu’elle était bien mieux formée que lui en la matière, autant il savait la réconforter de sa simple présence et de ses mots. « Je suis peut-être qu’une cinglée… mais je te fais confiance. Suffisamment pour te confier ça. Et j’aime mieux te dire que je ne suis ni quelqu’un qui se plaint facilement, ni une pleurnicharde. » Autrement dit : elle ne savait pas elle-même pourquoi elle s’était confié à lui. Mais elle l’avait fait. Et aussi troublant que cela puisse paraître, elle s’en sentait bien mieux. « Merci d’être ce moment de paix que je ne trouve jamais. Surtout aujourd’hui. »
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyVen 21 Sep - 20:22


    «L'éternelle erreur consiste à prendre le libertinage pour la liberté. » Gerard Kornelis Van Het Reve.



    Il se sentit mal tout à coup. Un léger frisson le parcourut tout entier tandis que la jeune femme relatait les circonstances de son agression. Rafaël avait du mal à tenir en place. Il était en colère, furieux contre l'abruti qui avait pu faire une chose pareille, hors de lui face à la lâcheté d'un tel acte. Pour quoi, en plus ? Quelques billets ou des clefs de voiture ? Rafaël n'était pas candide au point d'ignorer tout le mal qui rongeait le monde, et sur toute la population de New-York, il savait qu'il était impossible de ne pas avoir un seul malade en ville. Le problème, c'était la rencontre avec l'un d'entre eux. Et plus Raf y réfléchissait, plus il réalisait qu'elle avait failli y rester. Certes, il ne la connaissait pas par cœur, ils n'étaient pas des grands bavards l'un envers l'autre, mais ils se connaissaient assez pour s'apprécier et se permettre de se revoir des jours comme celui-ci. Le jeune homme resserra alors son étreinte autour de Lynn, la pressant alors délicatement tout contre lui, le plus près possible. Comme s'il pouvait la protéger, comme s'il pouvait lui éviter, ne serait-ce que l'espace d'un instant, d'être blessée par le monde extérieur. Son cœur battait anormalement fort, lorsqu'il imaginait la scène se dérouler sous ses yeux. L'horreur qui s'en dégageait le dégoûtait ; il admirait Lynn, cependant, car lui-même ignorait totalement comment il aurait pu réagir dans une telle situation. Dans un murmure plein de désespoir, Raf s'adressa à elle.

      « Je suis désolé qu'un truc pareil te soit arrivé. Si seulement j'avais pu éviter ça ... »


    La confiance qu'elle lui accordait dans cet aveu le touchait beaucoup. Cela les rapprochait, et il n'y avait en cela rien de déplaisant. Il aurait préféré qu'elle se confie sur quelque chose de moins dramatique ; ou plutôt, il aurait préféré qu'elle ait à se confier sur quelque chose de moins dramatique. Rafaël saisissait un peu plus désormais la détresse qu'elle pouvait ressentir. Effectivement, il avait bien fait de venir.

      « Je ne te prends pas pour une trouillarde ou une pleurnicharde. Jamais. La preuve en est le fait que j'apprenne cet incident uniquement aujourd'hui, alors que je me doute qu'il remonte déjà à plusieurs jours ... »


    Rafaël réalisa alors la monotonie de sa propre vie. Métro, boulot, dodo ; cette fameuse rengaine s'adaptait parfaitement à son mode de vie. Certes, son boulot lui plaisait beaucoup ; énormément, même. Mais il en avait souvent ras-le-bol. Les horaires, la fatigue, la répétition quotidienne des mêmes gestes, les papiers. Il y avait certains aspects contraignants à être assistant vétérinaire mais il ne se considérait pas comme le plus à plaindre. Sur l'aspect privé, en revanche, Rafaël s'éclatait. Une vie sociale bien remplie, des sorties à tout va, des rencontres constantes et une vie sexuelle épanouie. Autrement dit, la vie parfaite pour un homme. Combien de fois, cependant, cette vie sans soucis aurait-elle pu être troublée ? Traverser la rue une seconde plus tard pour heurter un taxi à pleine vitesse ; monter dans le mauvais wagon et succomber dans un déraillement de métro ; aller aux toilettes avec une casserole sur le feu et finir en cendres. Ou se faire agresser dans la rue. Autant de causes qui pouvaient bouleverser ou anéantir une vie entière. Manifestement, c'était la triste expérience de Lynn.

    Le baiser qu'elle déposa sur ses lèvres se confondit en un délicat pétale tombé là par hasard. Une douce chaleur l'irradia tout entier à partir de cet instant, et la journée sembla s'éclaircir sensiblement. Alors qu'elle détachait sa bouche de la sienne, il se redressa légèrement pour en redemander, et s'accrocha de nouveau à elle. Son baiser était plus avide d'affection, plus quémandeur, moins délicat. Il voulait la sentir contre lui, il voulait qu'elle ne pense à rien d'autre l'espace d'un instant, de cet instant. Il souhaitait lui faire oublier une partie de sa douleur, la faire sienne pour quelques secondes encore. Rafaël restait doux, et malgré son irrésistible envie de la sentir tout contre lui, il ménageait ses baisers. Les yeux fermés, une main dans les cheveux de la belle brune, Rafaël s'emparait de ses lèvres avec lenteur et précaution, ne voulant en rien la brusquer. C'était follement ce dont il avait besoin ; juste un baiser, juste de la tendresse, de la tendresse à l'état pur. Cela suffisait à le ravir.

    Se décollant d'elle un instant, il posa son front contre le sien, pour reprendre son souffle. Un sourire magnifique scotché sur le visage, Rafaël lui caressa le menton, avant de lui demander.

      « Tu veux boire, ou manger quelque chose ? J'ai oublié d'amener le café en venant. Je suis un méchant garçon. »
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyVen 21 Sep - 21:18

❝ lynn and. rafaël ❞


    Les vies humaines ne tiennent jamais qu’à un fil, c’est bien connu. En une seconde, elles peuvent sombrer de l’autre côté de la balance et ne plus être qu’histoires anciennes. Comme si elles n’avaient jamais été. D’aucun se ruent ainsi sur le premier venu afin de l’épouser et obtenir de cette façon un témoin à leurs existences. Il s’agit d’une manière comme une autre de ne pas crever de solitude et d’éviter que cette pensée ne germe telle une mauvaise graine. Jusqu’ici, Lynn n’avait jamais réellement souhaité un témoin à sa vie, du moins avant que James ne croise sa route, ou après que leur histoire commune n’éclate en mille morceaux. Jour maudit, s’il en est. Sa passion première était désormais de se fournir suffisamment d’adrénaline pour ne surtout pas être atteinte par l’ennui. On la pensait suicidaire, du moins, les rares personnes connaissant effectivement son véritable métier. Il ne faut pas être saint d’esprit pour aimer mener à bien des missions si dangereuses et si peu faites pour une femme. Mais la jolie canadienne n’a jamais été exactement une pauvre petite chose que l’on peut protéger. Ce n’est pas à une fille de soldat que l’on n’apprend non plus ce que le danger signifie ou implique. C’est la raison pour laquelle elle est à la fois troublée par sa blessure et habituée à ce genre de douleur. A ses yeux, c’est exactement la même que celle que la solitude provoque au bout d’années passées sans personne à ses côtés, ou celle provoquée par la perte. Mais Lynn n’est pas capable de dire si Rafaël a oui ou non vécu une perte dans sa vie, ou ressentit une douleur telle qu’il a l’impression de perdre complètement l’esprit. A en juger par son baiser, elle peut se poser la question… mais finalement, il ne faisait qu’exprimer ce que son propre cœur éprouvait : la crainte, le besoin de chaleur, d’humanité, de délicatesse. La simple présence de quelqu’un. Elle se fit un plaisir de le lui rendre, n’hésitant pas d’un même temps à passer légèrement sa main contre le visage du jeune homme pour mieux s’imprégner de la particularité de ses traits. Il lui est finalement de plus en plus étrange de savoir qu’elle ne connait pratiquement rien de lui. A ses yeux, dans cette seconde particulière et alors qu’il lui apporte toute la chaleur dont elle a maladivement besoin, elle a l’impression que c’est l’être qu’elle connait le mieux au monde. Comme quoi, il ne lui en fallait pas beaucoup pour ce retrouver à nouveau dans la peau de cette demoiselle à la fois farouche et fragile, avide de connaissance et curieuse de découvrir le monde en ouvrant grand les bras. Une demoiselle qu’elle a voulut enfuir il y a de nombreuses années et qui n’est pourtant qu’en sommeil au jour d’aujourd’hui.

    Finalement, Lynn esquissa un sourire à ensoleiller la plus sombre âme tout en écoutant ce que Rafaël lui disait, bien qu’elle soit à des lieues de la planète terre avec la foule d’émotions qu’il lui avait soudainement fait ressentir. Il fallait qu’elle se reprenne… elle se racla donc la gorge, désireuse de s’écarter, mais profitant encore un instant du côté rassurant du fond de son regard. S’il n’avait pas proposé de boire ou manger quelque chose, elle serait volontiers restée blottie contre lui des heures durant, à parler ou à conserver le silence, juste pour le plaisir de sa présence. Le goût des choses simples… qu’elle pensait ne jamais retrouver. « Méchant garçon, quelle juste description… tu seras puni pour ton crime ! » énonça-t-elle d’une voix solennelle en plaçant –précautionneusement certes et sans la moindre brutalité– sa main contre son cœur ayant frôlé de peu la catastrophe avec sa blessure par balle. « Je crois qu’il va falloir encore une fois que je te répète que tu peux ne rien amener tant que tu t’amènes toi, ça me suffit » continua-t-elle d’une voix non moins sérieuse, ponctuée d’un léger sourire amusé ainsi que d’un clin d’œil entendu. « On va se faire un bon café pour nous réchauffer, et après tu me diras ce que tu voudrais manger. Je n’ai malheureusement pas grand-chose dans mon frigo vu que je viens de rentrer de voyage, mais il y a de très bons traiteurs dans le coin… on commandera ! C’est quoi ton dada ? Thaï ? Italien ? Libanais ? » L’enthousiasme de Lynn était toujours le même à chaque fois qu’ils prévoyaient une soirée ensemble, Rafaël avait dû s’en rendre compte… et ce bien que ce soit la première fois qu’elle ne lui donne un détail vis-à-vis de ses récentes activités. Sa blessure, c’était une chose… mais il apprenait désormais que celle-ci n’était pas survenue forcément sur le sol américain. Impossible pour la brunette de lui en dire plus, mais il pouvait la questionner, c’était malheureusement une probabilité à laquelle elle était en train de réfléchir pour pouvoir la parer. Réactivité d’esprit qu’elle appréciait particulièrement chez elle, d’ailleurs.

    Bientôt, la jolie canadienne se leva avant de lui tendre une main pour l’aider à faire de même : le café n’allait malheureusement pas se faire tout seul, et Lynn déplorait souvent de ne pas avoir de pouvoirs pour que les choses ne se fassent toutes seules. Mais elle reprit son air sérieux dès qu’elle se souvint de cette phrase qu’il avait eue juste avant de l’embrasser : l’implication dont il faisait preuve avec elle était à la fois très touchante et totalement injustifiée. Mais, plus que tout, elle la surprenait… Lynn n’était aucunement habituée à ce genre de réaction à son égard. « Je ne crois pas que tu t’appelles Kevlar, tu n’es donc pas à l’épreuve des balles. Si tu avais été là, tu aurais sûrement été blessé et ça aurait été pire. Tu sais, on ne peut pas changer le malheur des gens, on ne peut pas plus refaire le monde… tu n’es pas responsable. Ce n’est pas ta faute mais plutôt de la mienne : je me suis trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, et après, je n’avais personne pour m’éviter de supporter ça toute seule, c’est tout. Je suis responsable d’avoir mis une énergie folle à faire le vide autour de moi… avec brio, tu peux me croire ! C’est comme ça et limite, j’accepte le prix que je paye en quelque sorte aujourd’hui. Mais… ne te rends pas coupable. Tu n’as rien fait de mal… si ce n’est m’aider à remonter la pente savonneuse sur laquelle je suis. Et ça, ça vaut tout l’or du monde, tu peux me croire. » Lynn se passa machinalement une main dans ses cheveux détachés et en bataille, tout en pesant pleinement l’impact de ce qu’elle venait de dire : sa sincérité et sa chaleur humaine étaient totales, mais la sensation inhabituelle qu’elle ressentait par rapport à tout ça la mettait fichtrement mal à l’aise. Elle ne se serait jamais crue si franche, au final, et voilà bien quelque chose de dérangeant pour quelqu’un censé mentir à longueur de temps pour son boulot. « Je ne sais pas si tu mesures le discours inspiré que je viens de te faire mais ça vaut quand même son pesant de cacahuètes ! » Troublée par le baiser ou par toute la situation, allez savoir. Mais elle l’était, au final, c’était une certitude, et c’est bien ce qui la gênait.
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyVen 21 Sep - 23:21


    « De la musique avant toute chose. » Paul Verlaine.



    Rafaël préférait penser à autre chose pour le moment. Ce n'est pas qu'il ne s'inquiétait pas de la santé de sa camarade, mais il trouvait plus adapté d'aborder tout autre sujet permettant à Lynn de s'aérer un peu l'esprit. Si, comme elle le disait -et il n'avait aucun mal à la croire-, elle n'avait pas bougé du week-end, c'était à lui de la distraire du mieux qu'il le pouvait. C'était en priorité la raison de la proposition qu'il lui avait faite concernant le café et un encas. A moins que ce ne soit ce baiser chargé d'ivresse auquel il prenait soin de ne pas accorder attention.
    Le blondinet saisit la main qu'elle lui tendait et se dirigea avec elle vers la cuisine de son loft. Il la laissa progresser dans la cuisine tandis que lui restait sagement appuyé contre un plan de travail, tout près d'elle. Les bras croisés sur son torse simplement vêtu d'un t-shirt, Rafaël la regardait paresseusement faire du café.

      « Je n'ai pas faim pour l'instant, mais merci. Tu seras la première au courant lorsque je serais prêt à faire une crise d'hypoglycémie parce que tu ne me nourris pas assez, c'est promis ! »


    Le new-yorkais ponctua ces paroles d'un petit clin d’œil. Il ne donna pas suite à son monologue, si ce n'est un vague sourire. Rafaël préférait se concentrer sur l'instant présent au lieu de ressasser des évènements visiblement douloureux dans tous les sens du terme.
    Une fois la boisson prête, il saisit le verre qui lui était destiné et retourna dans la grande pièce pour s'asseoir à la table du séjour. Sans un mot, il tourna le sucre dans son café avant d'en avaler deux ou trois gorgées en silence. Sans plus de préambules, il demanda a brûle-pourpoint.

      « Lynn ... Pourquoi as-tu atterri aux Etats-Unis ? Je sais que tu es canadienne, mais j'ignore en revanche les causes de ta venue ici, et depuis quand tu venue renforcer les rangs des patriotes américains. »


    Tout en touillant machinalement son café qui n'en avait nullement besoin, il plongea son regard dans le sien. Qui était-elle ? D'où venait-elle ? Que faisait-elle ? Qu'est-ce qui la définissait ? De quoi était fait son passé ? Autant de questions sans réponses, auquel le jeune homme souhaitait pouvoir répondre au fur et à mesure. Il avait posé cette question du tact au tact, sans s'interroger sur l'éventuel mal l'aise qu'il pouvait provoquer chez une partie des personnes interrogées. Mais il ne s'encombrait pas de telles banalités avec Lynn. Il savait très bien que si elle n'avait aucune envie de réponse, elle n'avait pas à le faire. Soit elle esquiverait la question, soit elle lui en poserait une autre en échange. Il était assez grand pour comprendre quand il ne valait mieux pas insister.
    Si elle lui posait une question quant à son avenir, il ne saurait y répondre. Mais le plus triste, se pensa-t-il, était si elle lui demandait quelque chose sur son passé, car la réponse était la même. Son passé était aussi incertain que son avenir. Certes, il avait des souvenirs de son enfance et de son adolescence. Mais tout ceci avait été expédié au loin en un coup de balayette, cinq ans auparavant. Et maintenant, plus rien ne semblait le rattacher à son ancienne vie. Marley Rose ignorait sa véritable identité ; ses anciens potes ne savaient pas franchement de quoi lui parler, et la majorité de ses connaissances l'avaient lâchement abandonné lorsqu'il s'était insurgé contre son père. La fracture avait été radicale et définitive, car quelque chose s'était fêlé depuis bien trop longtemps déjà. Rafaël pensait à ses frères et sœurs qu'il avait laissé derrière lui ; en temps qu'aîné, il avait délaissé son rôle, trop submergé par la relation plus que toxique qu'il entretenait avec son propre géniteur. C'était pour les préserver qu'il était parti, pour les protéger d'une ambiance familiale atrocement étouffante et sur laquelle ils n'avaient aucune emprise, une ambiance qu'ils avaient déjà eu a subir depuis bien trop longtemps. Cette réflexion l'amena à amorcer une nouvelle question à l'intention de Lynn.

      « As-tu des frères et soeurs, Lynn ? Ou bien tes parents ont-ils décidé de s'arrêter là, sachant pertinemment qu'aucun autre ne pourrait rivaliser avec la merveille que tu es ? »


    Le charme, il n'en manquait pas. C'était ce qui plaisait chez lui, en général, en plus de sa belle gueule. Il savait en user juste ce qu'il fallait pour influencer les autres. Mais il doutait qu'avec Lynn, un tel artifice parvienne à fonctionner. Rafa l'observa plus en détail, et il remarqua les légèrement cernes au dessous de ses yeux d'un bleu océan dans lesquels il se perdait trop souvent. Ses cheveux mal coiffés s'emmêlaient, et des mèches lui tombaient sur le visage. Rafaël se pencha alors par dessus la table, s'approchant dangereusement de son visage, et replaça une mèche rebelle derrière son oreille. Il regarda longuement son visage, ne pouvant se lasser de ses traits délicats. C'était un regard profond, sans a priori. Raf l'observait juste dans le sens le plus brut du terme. Et plus il se complaisait à cette vue, plus il se demandait pourquoi il accordait une telle importance à la bonne humeur de la jeune femme. Mais une chose après l'autre. Pour l'instant, c'était à elle de répondre aux questions, et non à lui ...
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyVen 21 Sep - 23:52

❝ lynn and. rafaël ❞


    La famille. Cette image à la fois vitale et détestable qui colle à la peau de tout individu dès sa naissance… Lynn s’efforçait de ne pas en parler, ou même y penser, la plupart du temps. Elle bossait pourtant avec sa mère, général à la CIA, mais n’entretenait aucun rapport cordial avec celle-ci. L’image de la mère qui protège, qui aime et rassure était morte de même que beaucoup de rêves dans son esprit des années plus tôt. La jolie brune était instable émotionnellement en grande partie à cause de la froideur et de la distance que Marjorie avait laissé s’instaurer entre elles. Quant à son père… il était resté prisonnier des années en Birmanie, jusqu’à ce que Lynn ne vienne le délivrer il y a quelques semaines et ne se prenne trois balles en pleine poitrine se faisant. Mais son géniteur avait toujours gardé une place privilégiée dans son petit cœur froid, quand bien même ne l’avait-elle pas vu depuis ses dix-sept ans. Elle n’était plus la même femme, n’entretenait plus vraiment de rapports humains avec autrui mais il savait tirer ce qu’il y avait de meilleur en elle, exactement comme Rafaël, bien qu’il demeure une véritable énigme à ses yeux. Ils se ressemblaient beaucoup de ce point de vue là, tels de loups en cavale sur les routes de leurs existences. Lynn peinait à savoir s’il avait encore de la famille dans le coin, ou même s’il avait des frères et sœurs. Elle ne s’était jamais permis aucune curiosité, à l’image du respect qu’il avait toujours eu envers son propre passé. Mais l’heure du changement était venue, puisqu’il enchaînait désormais deux questions à l’allure simple et qui déclenchèrent pourtant chez Lynn une réaction de surprise : elle manqua de s’étrangler en avalant une gorgée de café, toussotant quelques secondes durant avant de se concentrer à nouveau sur le touillage du liquide dans le mug où il avait été servi. Difficile de répondre à ces deux fameuses questions sans trop en dévoiler ni soulever une intense curiosité qu’elle devinait déjà chez lui. Pourtant, elle savait de source sûre qu’il ne serait jamais indiscret ni ne pousserait la plaisanterie trop loin… peut-être était-il simplement intrigué, comme l’indiquait chacun des gestes tendres qu’il avait envers elle. Il la couvait du bout de ses doigts et arrachait à ses traits redevenus sérieux un sourire délicat, dont lui seul était le destinataire. Pour rien au monde elle n’aurait eu envie d’être ailleurs ; et, pour la première fois de sa vie, l’envie de tomber le masque était là, à croître telle la graine maudite qu’elle avait pris le soin de mettre de côté si longtemps. Mais personne ne peut dire adieu à son humanité à tout jamais… à moins de vouloir devenir fou et de commettre les pires actes par la suite en résultat de cette action.

    « C’est tellement compliqué… » commença-t-elle en regardant soudainement sa tasse, devenue la huitième merveille du monde d’un seul coup. Lynn n’était pourtant pas quelqu’un de timide, loin de là, mais parler d’elle la mettait à nu, dévoilait ses faiblesses ainsi que ses peurs les plus profondes. Normal qu’elle émette quelques réticences. « J’étais en médecine, ma mère m’a contrainte à la suivre aux USA et j’ai emboîté le pas. Je n’avais aucune raison valable d’y rester… plus de tendre moitié, pas vraiment de potes, du coup j’ai voulu recommencer à zéro. Et me voilà ! » C’était résumé mais sincère. Rafaël n’avait pas besoin de connaître davantage de données sur le sujet, du reste. Après tout, la mère de Lynn était incroyablement persuasive quand elle avait besoin de quelque chose… et machinalement, sa fille la suivait, comme un soldat suivrait son supérieur hiérarchique jusque dans la mort en fonction de ses ordres. C’était stupide et parfois annihilant, mais tellement vrai hélas… « C’est vrai, tu trouves que je suis une merveille ? Vil flatteur ! » reprit-elle en tournant soigneusement un autre détail délicat en dérision. C’était une force que nul ne pouvait lui ôter, et ce bien qu’elle ne soit pas du genre à se laisser bercer par de belles phrases comme celle-ci. Lynn était davantage une femme que l’on conquiert sur la durée, avec des millions de détails, insignifiants ou non. Mais en aucun cas elle n’était une femme d’instant… à moins que l’on ne veuille chez elle que de la passion dévorante et non plus du sentiment pur et simple. Ce genre de chose prend du temps, surtout lorsque l’on s’appelle Lynn Maryweather et que l’on est agent de la CIA. « Je n’ai pas de frère ni de sœur. Je voudrais bien protéger quelqu'un, pourtant. Me sentir utile et être importante pour cette personne. J’étais jeunette quand mon père a disparut lors d’une mission, pour être honnête. Mais de toute manière, ma mère n’est pas exactement quelqu’un de… maternel. Je sais d’où je tiens mon manque de côtés tactiles ou câlins. » Lynn ingurgita le reste de son café pour se rendre contenance. Quelque part, cette conversation lui faisait du bien… l’honnêteté lui faisait du bien. Elle n’avait jamais pris le temps d’être aussi franche avec quelqu’un depuis James, aussi douloureux soit ce souvenir lié à ce jeune homme.

    « Tu ne m’avais jamais posé de questions sur mon passé, c’est drôle… raison particulière ou c’est juste parce que j’ai manqué de passer l’arme à gauche ? » Cette phrase, dépourvue de tact, l’aidait à relativiser les choses et à ne surtout pas diaboliser ce qui aurait pu se passer. Il n’en demeurait pas moins qu’elle restait vivante, en pleine possession de ses moyens et même en train de respirer à pleins poumons, sensation merveilleuse dont elle n’aurait surtout pas voulu être privée. Mais Lynn reposa son mug et son visage changea soudainement, marquant une sorte de curiosité dont on ne la voyait jamais dotée en temps normal. Elle s’arrêta à quelques centimètres du jeune homme, ne créant pas de proximité trop gênante qui pourrait devenir hors de contrôle alors que ses propres sentiments faisaient déjà suffisamment de yoyo aujourd’hui. Elle passa délicatement une main dans les cheveux de Rafaël, puis frôla du bout de ses doigts sa joue. Un contact simple et qui pourtant pour Lynn signifiait énormément de choses. Elle ne touchait pas autrui sans raison… en vérité, elle ne faisait jamais de choses n’ayant aucun sens pour elle. La jolie brune voulait transmettre un message, ou simplement le comprendre lui… les deux possibilités n’étaient aucunement à exclure. « J’aimerais beaucoup te connaître. Savoir qui tu es, où tu as vécu, si tu as été amoureux un jour. Des choses importantes, puis des détails… mais je ne m’y risquerai pas. Le passé, c’est une plaie. Le futur aussi. Ils sont blessants et incertains… mais pire, je m’en fous. Ce n’est pas ce qui fait que je vais t’apprécier. Parce que je vais t’en apprendre une bonne : je t’apprécie déjà. Le reste… ce n’est que du blabla inutile. » La messe est dite. Lynn appréciait sa compagnie et c’était sa manière –maladroite certes, mais franche tout de même– de le lui faire comprendre. « Tu veux savoir autre chose ? »
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptySam 22 Sep - 12:43


    « New York est la ville où l'on se sent chez soi quand on est de nulle part. » Mélissa Bank.



    Sa confession sur sa famille toucha Rafaël en plein cœur, plus que ce à quoi il ne s'était attendu. Lynn aussi avait connu des débauches avec sa famille et son histoire familial faisait familièrement écho à la sienne. Douloureusement écho, d'ailleus. Après tout, peut-être quand dans une autre vie, dans une autre ville, Rafaël aurait entretenu avec ses géniteurs des relations d'égal à égal, des relations dont on ne pouvait se défaire sans en souffrir tellement elles étaient confortables et agréables. Dans une autre vie, avec des parents différents, il n'aurait certainement pas été le même. Fallait-il donc systématiquement souffrir pour devenir une personne respectable ? Fallait-il être cabossé par la vie pour daigner espérer accéder à une parcelle de bonheur temporaire ?
    La famille, c'était le seul bémol de l'existence de Rafaël, mais c'en était un gros. Plus il y pensait, plus il souhaitait renouer avec sa fratrie. Mais hors de question de passer par l'intermédiaire de ses parents. Rafaël n'avait plus rien à le dire, et ce pour le reste de sa vie. Ils n'avaient pas su être à son écoute, ils n'avaient pas su l'entendre et respecter ses ambitions. L'égoïsme de son père et l'excentrisme de sa mère s'étaient retournés contre lui, malheureusement, et il avait été obligé de fuir de sa propre maison.
    « Je n’ai pas de frère ni de sœur. Je voudrais bien protéger quelqu'un, pourtant. Me sentir utile et être importante pour cette personne. J’étais jeunette quand mon père a disparut lors d’une mission, pour être honnête. Mais de toute manière, ma mère n’est pas exactement quelqu’un de… maternel. Je sais d’où je tiens mon manque de côtés tactiles ou câlins. Tu ne m’avais jamais posé de questions sur mon passé, c’est drôle… raison particulière ou c’est juste parce que j’ai manqué de passer l’arme à gauche ? »

    Raf se raidit sur la dernière phrase de la canadienne. Peut-être tentait-elle de détendre l'atmosphère, mais il n'était pas encore prêt à ce qu'elle plaisante sur la chance qu'elle avait d'être encore en vie. Il ne voulait pas qu'elle s'amuse sur ce sujet, alors qu'elle avait failli disparaître de son existence. Certes, ils ne se voyaient que peu, mais les rares fois où c'était le cas, leurs rencontres le ressourçaient, et il n'imaginait pas de ne plus la revoir. Alors que même en voyage autour de la planète, elle ne lui manquait pas outre mesure. Il aurait préféré savoir qu'elle ne voulait plus le revoir, jamais, que de la croire disparue pour l'éternité. Le jeune homme fronça les sourcils et grogna légèrement, montrant son mal-aise. Et comme d'habitude, dans ce genre de situations, il s'extirpait de sa gêne par son humour.

      « Disons que je commence à me demander si tu ne ferrais pas un bon parti. » dit-il, un sourire taquin illuminant, comme toujours, ses traits.


    Son contact délicat l'apaisait réellement, et il ne s'en serrait échappé pour rien au monde. Lui-même trouvait tout ceci relativement étrange. Rafaël n'était pas quelqu'un de forcément expressif, ni quelqu'un de très tactile. Pourtant, il ressentait toujours le besoin, en présence de Lynn, de la toucher, de la frôler, de l'embrasser. Et ce sentiment était renforcé par sa récente révélation, qui lui donnait encore plus l'envie de la protéger.

      « C'est compliqué pour moi aussi, soupira-t-il. Après tout, elle avait répondu à ses questions, il lui devait donc une réponse puisqu'elle cherchait également à le connaître davantage. Je n'ai pas parlé à ma famille depuis un peu moins de cinq ans. Mon père a toujours été un de ces hommes absolument brillants dans les affaires mais incapable de réussir au sein de sa propre famille. Je suis l'aîné d'une assez grande fratrie, et mon père m'a toujours considéré comme le successeur de Hastings World Finances, qui a fait sa fortune. Ma mère a toujours été une femme excentrique, très peu intéressée par son rôle de mère. »


    Il s'interrompit un instant, finit sa tasse de café et replongea son regard dans les yeux brillants de Lynn, pour se ressourcer et trouver la force de continuer à raconter le désastre de son adolescence. Rafaël saisit la main qu'elle passa dans ses cheveux et sur son visage ; il lui baisa la main, avant d'entrelacer ses doigts aux siens et de poser leurs mains nouées sur la table. Frottant mécaniquement la main de Lynn de ses doigts, il poursuivit.

      « Je n'ai jamais accroché avec ce monde d'opulence et de luxe dans lequel mes parents avaient décidé de nous faire grandir. Au lycée, je profitais de ma notoriété, mais sans pour autant me sentir à ma place. Après ma remise de diplôme, je suis parti un an de la Grosse Pomme qui m'avait vu naître pour découvrir les autres continents. Et c'est là que j'ai réalisé que la vie de mes géniteurs ne correspondaient à rien à l'homme que je voulais devenir, aux choix que je voulais faire. A mon retour à New-York, mes parents étaient certains que l'université était mon but ultime. Or je refusai. Et après un nombre incalculable de cris et de disputes, je suis parti.
      Mon seul regret consiste à ne plus voir mes frères et sœurs. Mais en quittant le domicile familial, j'espère leur avoir évité des disputes constantes et insoutenables pour eux.
      »


    Son regard se fit lointain, alors qu'il semblait obnubilé par le mouvement des nuages dans le ciel, visible par la grande fenêtre de l'appartement. Plusieurs fois, il avait suivi ses frères à la sortie de l'école ou ses sœurs à leur cours de danse. Mais jamais il n'avait osé s'approcher, craignant trop la présence d'un de leurs parents.

      « Comme tu peux le voir, je ne me suis jamais fait brisé le cœur par quelqu'un d'autre que ma propre famille. Je n'ai jamais eu quelqu'un d'assez important dans ma vie pour souffrir de son absence. Pas pour le moment. »


    Lui n'avait pas songé à l'interroger sur cet aspect là de sa vie personnelle. Lynn était une femme mystérieuse qu'il devinait aussi méfiante. Pourquoi lui demandait-elle une chose pareille ? Souhaitait-elle savoir s'il était capable de véritables sentiments ? Bien sûr, il l'était. Ce n'était pas une mauviette, mais il restait une personne sensible ; tout dépendait des sujets.
    Rafaël regardait autour de lui. Il 'y avait rien de très personnel dans l'appartement de la jeune femme, mis à part quelques photos, qu'il examina de loin. Il remarquait une petite fille en photo avec un homme costumé, sûrement son père. Il y avait aussi des photos d'elle adolescente, avec d'autres jeunes gens. Mais une photo en particulier attira son attention. Elle semblait remonter à quelques années déjà, mais c'était sans doute la pus récente. Elle posait, tout sourire, dans une robe de soirée, aux côtés d'un homme bien vêtu tout aussi radieux qu'elle. A en croire leur posture, nul doute qu'ils avaient été amants. Sans toutefois se montrer indiscret, Rafaël osa une remarque.

      « Visiblement, il semble qu'en revanche tu aies connu une relation sérieuse. »


    Elle n'était pas obligé d'en dire plus. Lui non plus n'avait pas forcément envie de connaître leur histoire dans les moindres détails, d'ailleurs. Fierté de mâle, sans doute. Mais il n'était pas contre quelques petites explications.

      « Tu me dis que ton père était en mission et je vois sur tes photos un homme en habit militaire. Ton père était soldat ? »
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptySam 22 Sep - 13:24

❝ lynn and. rafaël ❞


    Certes, le visage de Lynn ne laissait rien entrevoir de précis sur ses traits, ni de la joie, ni de la peine, ni de la curiosité, mais un léger pincement au cœur se fit sentir tout de même. Elle sympathisait avec sa tristesse et ce bien que leurs deux scenarii n’aient pas grand-chose en commun. Ils avaient souffert chacun de leur côté, pour diverses raisons, et Lynn ne se souvenait pas la dernière fois qu’elle avait été honnête envers quelqu’un à ce sujet. Au départ, elle n’attendait aucune réciprocité particulière, comme si elle sentait que Rafaël n’était pas du genre à ouvrir son cœur et encore moins les portes de son passé à quelqu’un, mais elle était touchée qu’il l’ait incluse, ne serait-ce que quelques secondes, dans son existence si douloureuse soit-elle. Cela lui donnait l’impression de ne pas être la seule à avoir vécu des choses atroces et à éprouver des regrets par la suite. Mais elle n’émit pas le moindre son pour éviter de l’interrompre, ceci étant : elle caressait légèrement le dos de sa main à l’aide de son pouce, ne rompant jamais le contact visuel au cas où il voudrait reprendre contenance en la regardant, et lui souriait de temps à autre pour le soutenir. Il n’était rien d’autre qu’elle puisse faire, malheureusement… elle ne connaissait pas sa famille et n’était personne pour porter un quelconque jugement, si infime soit-il. Ce n’est qu’au fond d’elle-même et dans le silence de son tempérament qu’elle s’exprimait, à l’abri des yeux de Rafaël. Elle trouvait le comportement de ses parents irresponsable et égoïste, tout en mettant soigneusement de côté celui de sa mère au passage. Ce n’était pas faute que Marjorie l’ait envoyée au casse pipe tout au long de sa carrière d’espionne, pourtant. Lynn n’attendait rien de précis de la part de sa génitrice, pas même de la reconnaissance… elle avait conscience que l’instinct maternel de celle-ci était mort il y a bien longtemps, même avant la disparition de son mari, pour qui, elle en était sûre, sa mère ressentait toujours un amour profond et indestructible. Elle ne cherchait plus dans la foule le regard d’une protectrice prête à l’entourer de ses bras… elle cherchait sa propre chaleur de son côté, en solitaire, la tête haute et digne, quitte à en souffrir atrocement au passage. « On devait se marier. Le soir de la photo, il avait réservé une salle de restaurant entière juste pour moi, pour me demander en mariage. J’avais dix-sept ans, j’étais romantique et un peu stupide à l’époque, mais il faisait toujours ressortir ce qu’il y avait de meilleur en moi. Mais ça ne s’est pas fait. C’est comme ça, ce sont des choses qui arrivent. » Inutile d’enfoncer le clou en mettant en avant que cette fameuse soirée s’était transformée en cauchemar et marquait au fer rouge le cœur de la demoiselle. Lynn préférait en sourire, sans lâcher une seconde la main de Rafaël, bien consciente que ce n’était pas une course à celui qui avait la vie la plus merdique, bien au contraire, mais plutôt la manifestation d’une confiance qu’elle n’aurait jamais crue véridique entre eux.

    « Tu savais que mon père voulait un garçon à la base ? Il aurait rêvé lui apprendre à se battre, à bricoler, à parler comme un homme. Quand j’étais petite, j’étais un vrai garçon manqué, je voulais à tout prix lui ressembler. C’était mon modèle. Quelque part, ça l’est toujours… il était soldat, effectivement. Il dirigeait un commando d’élite pour la NSA. Je ne le voyais que rarement, mais il était toujours présent pour moi. Il avait cette prestance, ce charisme… ma mère a toujours été le contraire avec moi. Comme si elle avait peur de me perdre comme mon père et que donc cela justifiait de me traiter comme un pion. » Lynn esquissa un petit rire amusé, tout à fait sincère : elle dédramatisait toujours sa relation avec sa mère ainsi, pour ne pas devenir folle ou la couvrir de reproches. Mais là-dessus, elle rejoignait totalement Rafaël et ne condamnait surtout pas sa façon d’agir, bien au contraire. Tout ce qu’elle regrettait, c’est qu’il ait à souffrir encore aujourd’hui de la folie de deux personnes, et que ses frères et sœurs lui manquent probablement de manière atroce. « Tu n’es pas vioque au point d’avoir eu des dizaines d’histoires ultra importantes… je suis la doyenne des deux je te rappelle ! Mais tes frères et sœurs sont très jeunes ou tu peux espérer les approcher sans avoir à te coltiner tes parents ? En tout cas, je suis très bien placée pour savoir que rien n’est jamais fini tant que tu ne l’as pas décidé. Même quand on est à terre on peut toujours se relever… et ne prends pas cela comme de la philosophie carambar, j’en suis la preuve vivante : à première vue je n’ai pas grand-chose à perdre ni de raison objective de me relever, mais je l’ai fais quand même. Parce qu’on ne sait jamais… » Quelque part, elle voulait lui faire comprendre que sa fratrie ne lui en voudrait sûrement pas et qu’il pouvait tout à fait décider d’en être proche sans que cela n’implique ses deux parents. Il n’y avait aucune loi dictant qu’ils devaient forcément être mêlés à la relation privilégiée qu’il souhaitait sûrement entretenir avec ses frères et sœurs. Pour Lynn, c’était un peu particulier… « Moi, je ne peux pas m’éloigner de ma mère, même si je le voulais. C’est ma patronne… »

    Sans raison apparente, la jolie brune avait resserré son étreinte contre la main de Rafaël. Elle prenait un grand risque à être aussi honnête envers lui, mais d’un autre côté, elle finissait par avoir maladivement besoin que quelqu’un qui ne soit pas du métier soit au courant. Il ne s’inquièterait pas, du moins le pensait-elle, car ils ne se devaient rien et qu’ils entretenaient une relation assez étrange. Quand ils se trouvaient ensemble physiquement, le reste du monde pouvait bien s’écrouler, Lynn n’en n’avait cure. Elle aimait sa présence pour cette paix qu’elle lui apportait et pourtant, jamais elle n’aurait osé lui demander le moindre service avant aujourd’hui. « C’est mon général, elle qui m’envoie en mission aux quatre coins du monde, en vérité. » Le couperet de la guillotine était tombé brutalement, et si la jeune femme esquissait un petit rictus navré pour cette énième confidence, elle finit par combler le peu de distance qui perdurait entre eux pour le serrer contre elle avec une extrême délicatesse. Une façon de prendre un peu de sa peine quelques secondes durant, et d’oublier également la sienne.
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 23 Sep - 11:32

( MISE EN PAGE. )

    Et Bam ! Rafaël venait de se prendre une énorme claque dans la tête. Le choc de la révélation lui fit l'effet d'une bombe, et en l'espace de quelques secondes, il avait déjà eu l'impression de passer sous un train, de se faire percuter par une voiture, d'avoir chuté du haut d'une falaise et de s'être lamentablement ramassé sur les rochers en contrebas. La NSA ... Son père ... Missions ... Mère général ... Voyages ... Il lui fallut un long moment pour tout assimiler. Et maintenant, il saisissait tout. Son père, son héros et le seul qui ait compté, était un agent d'État. Visiblement, il avait transmis sa "passion" à sa famille. Sa disparition ... C'était surement le moteur majeur qui avait poussé Lynn a intégré ces forces armées. Et son agresssion. Quel imbécile ! Lui qui avait crut à un simple vol de porte monnaie ! Tout s'éclairait à présent.
    Raf en eut même le souffle coupé. Il lui fallut une autre paire de minutes pour respirer normalement et entendre battre son coeur à nouveau. Au total, il dut rester une dizaine de minutes silencieux. Lynn, patientemment, restait blottie contre lui. Dans un premier temps incapable de faire le moindre mouvement, de prononcer le moindre mot, il resta absolument stoïque. Puis lorsque son encéphale réussit enfin à commander à nouveau le reste de son corps, le jeune homme se dégagea de l'étreinte de Lynn, avant de se lever avec lenteur.

      " Les services secrets américains... se contenta-t-il de murmurer. Mais quel abruti ! jura-t-il contre lui même. "


    Paniqué par sa propre bêtise, il fit quelques pas dans l'appartement, laissant Lynn derrière lui. Désabusé, il passa ses mains dans les cheveux, avant de se frotter le visage. Le jeune new-yorkais peinait encore à réaliser. Toujours dos à la bombe brune, il réfléchissait à haute voix.

      " Ça veut dire que ta blessure, ce n'était pas ... "


    Il n'eut pas le courage d'achever sa phrase. De nouveau, il passa ses mains sur son visage, les bloquant sur ses yeux. Tout ce qu'elle venait de dire changeait considérablement la donne. Cela signifiait que ses voyages rimaient avec missions, donc avec danger. Cela signifiait qu'elle était constamment engagée dans des situations à risques. Cela impliquait qu'elle était toujours en danger de mort, ou d'emprisonnement. Cela voulait dire que, quoiqu'il ait eu l'intention de faire, en aucun cas il n'était capable de la protéger de qui que ce soit.
    Il avait besoin d'une ou deux minutes encore, pour réfléchir seul, pour avaler l'ensemble. Sans rien dire de plus, Rafaël se dirigea vers la chambre de Lynn, qu'il savait à l'écart. Il entra dans la pièce éclairée d'une grande baie vitrée à hauteur de taille. C'était fou, il irradiait de chaleur, désormais. N'y tenant plus, il se debarassa de son t-shirt avec frénésie et s'approcha de la fenêtre. Il posa son coude gauche sur la vitre et son front vint à la rencontre de son bras. Il observa de là l'ensemble du quartier ; dehors, l'obscurité empiétait de plus en plus sur la lueur diurne. C'était un de ces moments de la journée que l'on nomme "entre chien et loup", et où le soleil couchant offrait à la toison céleste des teintes rosâtres et orangées. Les immeubles de New-York brillaient à perte de vue et cette vision qui le ramenait à quelque chose de réel, de cohérent, qu'il pouvait comprendre et appréhender sereinement. Rafaël n'avait pas voulu laisser Lynn seule dans le séjour, mais il refusait qu'elle le voit dans un tel état. Car oui, il l'avait, il était très perturbé. Maintenant, il savait qu'il penserait constamment à elle lorsqu'elle partirait en voyage -enfin, en mission devait-il dire maintenant- et qu'il ne pourrait s'empêcher de s'inquiéter un minimum pour elle. De plus, cela lui paraissait étrange d'avoir été mis au courant seulement maintenant, comme si les moments qu'ils avaient passé ensemble précédemment n'avaient plus vraiment de signification et qu'ils n'existaient plus vraiment. Le blondinet ne lui en voulait pas de lui avoir dissimulé la vérité, surement qu'elle n'avait pas eu d'autres choix et il imaginait déjà le courage qu'il lui avait sans doute fallut pour lui avouer son véritable métier. Mais est-ce une bonne nouvelle pour autant ? Pouvaient-ils continuer à se voir, à se parler, à s'apprécier ? Certes, cette révélation prouvait la confiance qu'elle avait en Rafaël mais il refusait que leur relation s'arrête d'un claquement de doigts. Cela n'impliquait pas forcément que Lynn allait disparaître de sa vie ; mais si elle le voulait, en une seconde, elle pouvait décider de tout laisser tomber et de partir sans se retourner. Elle aurait un nouveau nom, une nouvelle vie et jamais plus elle ne songerait à nouveau à lui. Et c'était injuste car jamais il n'aurait le temps de se défendre si elle en avait décidé autrement. Ils n'étaient pourtant pas dans une relation de profond attachement. D'ailleurs, Rafaël avait bien du mal à définir ce qu'ils étaient l'un pour l'autre: amis, amants, confidents, connaissances ?

    Rafaël retrouvait peu à peu ses esprits. Il restait là, accoudé à la paroi vitrée qu'il lui offrait une vue panoramique à couper le souffle.
    Il avait saisit une chose importante, cependant. Une chose primordiale, un peu effrayante et assez embarassante. Rafaël réalisait à cet instant même que Lynn lui devenait de plus en plus indispensable. Et ce n'était pas dans ses plans ...
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 23 Sep - 13:35

❝ lynn and. rafaël ❞


    Lynn ne s’attendait certes pas à ce qu’il s’insulte après sa confidence inattendue, mais elle imaginait encore moins qu’il irait se réfugier dans sa chambre en la laissant plantée là, droite comme un i. A aucun moment elle n’aurait pu penser qu’il prendrait aussi « mal » la chose. Certes, ce n’était pas quelque chose que l’on apprenait tous les jours, ni même un métier anodin, mais il fallait garder à l’esprit que la jolie brune ne l’avait pas choisi. C’était à un moment où elle se sentait abandonnée, inutile, et où il ne lui restait plus que sa mère. Celle-ci avait insisté pour qu’elle rejoigne les rangs de la CIA… jusqu’à ce que la canadienne ne cède à sa proposition et ne démarre le processus d’entraînement. A partir de cet instant, elle n’avait plus été que l’ombre d’elle-même. Cette jeune femme sensible, croquant la vie à pleines dents et ayant une foule de passions semblait avoir été enterrée six pieds sous terre, après avoir passé la seconde rive du Styx sans même chercher à se retourner ni revenir en arrière une seule fois. Il arrivait pourtant à Lynn de regretter son passé et de chercher à le retrouver. Parfois, elle se recroquevillait dans son lit, malmenée par ses propres souvenirs qu’elle ne parvenait pas à laisser de côté. Mais comme souvent, ses nerfs d’acier reprenaient machinalement le dessus et elle finissait par trouver la paix dans cette sorte de manque d’intéressement total. En théorie, jamais elle ne se serait laissée aller à la confidence, et Rafaël aurait pu ne jamais apprendre ce qu’elle faisait en vérité. Il aurait continué à ne pas se préoccuper de sa petite personne à chacune de ses absences et l’aurait retrouvée jusqu’à ce qu’une mission dérape et qu’elle ne revienne tout bonnement pas. Il s’agissait d’une hypothèse tout à fait probable et si Lynn n’y pensait jamais, le jeune homme pourrait s’en charger malheureusement. Elle n’avait pas voulu cela. Tout ce qu’elle avait cherché à faire, c’était faire preuve d’un brin d’honnêteté pour une fois, en lui rendant la pareille et afin qu’il ne se sente pas tout seul à faire un pas vers elle. Grand mal lui avait pris ! Si elle pouvait rembobiner la scène, probablement n’agirait-elle pas du tout de la même façon. Lynn se contenterait de lui offrir une oreille attentive, prête à accueillir chaque détail de son existence qu’il souhaitait lui confier. Mais en retour, elle agirait avec légèreté et mettrait en place toutes les pirouettes possibles pour qu’il n’ait jamais conscience de sa véritable vie… sans doute cela aurait-il été plus facile. Mais il est bien connu que la facilité n’était pas son fort, et qu’elle ne supportait le silence de quelqu’un que jusqu’à un certain point. Elle quitta donc subitement la cuisine, partant frapper doucement à la porte de cette chambre qui était pourtant la sienne et dans laquelle Rafaël semblait s’être barricadé soigneusement. Elle le retrouva bientôt dans son t-shirt, et alors qu’il ne l’avait même pas invitée à entrer, elle ferma délicatement la porte comme pour les protéger de l’extérieur. Il n’y avait qu’eux deux, dans une pièce dont la grandeur n’était pas impressionnante et qui leur offrait un semblant de protection, dans une certaine mesure. Mais pour éviter de perturber davantage Rafaël, elle s’adossa à la porte et le regarda, tout simplement. Sans s’imposer ni même créer une proximité qu’il n’aurait ni voulu ni supporté.

    « Je suis désolée. Je ne sais pas réellement ce que je suis censée dire d’autre… » commença-t-elle d’une voix semblable à un murmure, mesurant désormais l’étendue détestable que sa confidence avait prise. « Te perturber n’était pas réellement le but de la manœuvre à vrai dire. En théorie je n’étais même pas censée en parler. Je prends un gros risque en le faisant, mais tout ce que je voulais c’était te faire comprendre que tu n’étais pas le seul à vouloir faire un pas en avant. Tu aurais préféré être le seul à te confier, ne rien savoir ? Ca aurait été plus simple, c’est vrai. Mais peut-être avais-je simplement envie que quelqu’un soit au courant, juste une fois. De n’être pas juste un pion dont tout le monde se fout. C’est égoïste, c’est vrai, et tu ne peux pas savoir à quel point j’aimerais revenir en arrière et me mettre une baffe pour m’empêcher de parler. Mais tu n’es pas obligé d’en avoir quelque chose à cirer, Rafaël… tu ne me dois rien et avant mes voyages ne te touchaient pas particulièrement, même quand je partais plusieurs mois d’à filée. Pourquoi ne pas agir de même maintenant ? Ce n’est qu’un métier. Métier que je n’ai pas choisi, qui plus est. » Lynn aurait très bien pu lui confier d’autres détails à ce sujet, lui faire comprendre qu’elle avait perdu beaucoup et que son âme était en mille morceaux au moment où on avait cherché à la recruter. Qu’avait-elle à perdre ? Son père était disparu, elle avait vu sa moitié se faire descendre sous ses yeux… si elle disparaissait, ça n’aurait pas fait de différence, et ça n’en faisait toujours pas maintenant vu que sa situation n’avait guère évolué. En sachant cela, la jolie brune finit par s’avancer vers le jeune homme et poser simplement une main contre son épaule. Elle ne l’obligea pas à la regarder, mais elle voulait qu’il sente sa présente et le fait qu’elle ne comptait pas disparaître. Ce n’était peut-être qu’une maigre consolation, mais Lynn était quelqu’un pour qui le mot « promesse » signifiait beaucoup. « Je ne vais pas disparaître comme dans un tour de passe-passe… je suis une battante. A moins que tu ne veuilles que je le fasse. J’aimerais juste que tu dises quelque chose parce que tu commences à me faire flipper ! » Lynn ne savait plus quoi dire ou faire pour éviter de se heurter à ce silence de mort. Silence qu’elle avait du mal à supporter quand il se heurtait à sa personne, d’ailleurs.
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 23 Sep - 16:41

( MISE EN PAGE. )

    Il ferma les yeux quand elle entra dans la pièce. Il aimait entendre sa voix, il aimait la savoir là, tout près de lui. Rafaël savait qu'elle ne l'avait pas trahi, mais il se sentait idiot ; parce qu'à chaque fois qu'ils s'étaient vus, les fois précédentes, il lui avait parlé de lui, de sa vie. Mais que représentait-elle en comparaison à tout ce qu'elle devait voir au sein de son boulot ? Sa petite vie d'assistant vétérinaire ne faisait absolument pas le poids face au travail acharné qu'effectuait Lynn pour défendre son pays. Toute sa vie devait être mise en parenthèse. Ce que Rafaël ne saisissait pas, en revanche, c'était la raison pour laquelle elle l'avait mis dans la confidence. N'existait-il pas une sorte de secret, un pacte signé qui interdisait aux agents secrets américains de divulguer à n'importe quel civil leur véritable identité ? C'était en ça que Rafaël lui était reconnaissant ; elle l'incluait dans son secret, et il n'aurait pu espérer une plus grande marque de confiance. D'autre part, cela l'effrayait beaucoup aussi. Cette peur qu'il avait soudainement ressenti juste après sa révélation. Ce n'était pas la peur pour sa vie à lui, mais pour la sienne. Cette terreur qui lui avait nouée les tripes, cette angoisse qui lui avait opprimée la poitrine ; il savait que c'était pour elle qu'il s'était senti si mal. Pas parce que cela perturbait son petit quotidien et qu'il entendait quelque chose de plus original que d'habitude. Rafaël avait été effrayé, parce qu'il venait de réaliser qu'elle risquait sa vie chaque jour, et que la blessure qu'elle avait subi résultait directement de sa profession. Et il ne pouvait supporter d'avoir peur pour elle. Il ne supportait pas de s'inquiéter, de se demander à chaque instant, lors de son prochain départ, comment elle allait, où elle était. Lynn incarnait l'une de ses fragilités. Il avait eu peur, parce qu'il n'envisageait pas qu'elle disparaisse lors d'une de ses missions. Parce qu'étrangement, il avait besoin d'elle et que leur relation ambiguë lui apportait un réconfort qu'il ne trouvait nulle part ailleurs.
    Les yeux toujours clos, il se décida enfin à briser son silence.

      « Je ne t'en veux pas de t'être confiée, Lynn, loin de là. Tu n'as pas à regretter, au contraire. »


    Le jeune homme s'était calmé, certes, mais il avait du mal à se retrouver dans la même pièce qu'elle. Elle l'attirait, irrémédiablement, mais en même temps, il craignait de la faire fuir. Que se passerait-il, après tout, s'ils s'attachaient trop l'un à l'autre ? Risquait-il de la perdre ? Risquait-il qu'elle s'éloigne de lui pour être moins vulnérable ? Il craignait de ne pas avoir le choix, de devoir subir son absence si tel était son devoir. Or, si elle devenait trop importante pour lui, il n'était pas sûr d'en sortir indemne.
    « Mais tu n’es pas obligé d’en avoir quelque chose à cirer, Rafaël… tu ne me dois rien et avant mes voyages ne te touchaient pas particulièrement, même quand je partais plusieurs mois d’à filée. Pourquoi ne pas agir de même maintenant ? Ce n’est qu’un métier. »

    Mais qu'en savait-elle ? Le connaissait-elle si bien ? A chacune de ses absences, Rafaël se disait qu'elle n'avait pas pris la peine de l'en informer parce que ce n'était pas d'une importance primordiale. En attendant, ces moments de recueillement qu'il ne connaissait qu'en sa présence lui manquaient cruellement lorsqu'elle partait en vadrouille. Il se disait qu'elle s'éclatait là où elle était, que son job la passionnait au point de bouger sur tous les continents pour des durées indéterminées. Mais maintenant qu'il savait qu'elle n'y allait pas de son propre chef, qu'il comprenait qu'elle devait obéir à des ordres stricts et précis pour défendre son pays au péril de sa vie et, qu'en plus de ça, elle n'avait visiblement pas choisi son métier par pure volonté, il trouvait ces absences encore plus cruelles.
    Lorsqu'elle eut fini de parler et le toucha délicatement, il se redressa soudainement, comme piqué au vif par ses dernières paroles. Évitant toujours son regard, le jeune homme haussa la voix.

      « Mais bien sûr que si, Lynn ! s'emporta-t-il. Bien sûr que si j'en ai quelque chose à faire. Tu ne comprends pas que ... »


    Il s'interrompit puis se décida enfin à affronter son regard. Ses yeux bleus étaient pleins d’incompréhension et d'inquiétude. Des yeux poignants, qui lui serrèrent le cœur. Alors, n'y tenant plus, Rafaël lui saisit la main, l'attira à lui et la poussa doucement contre le mur avant de s'emparer sauvagement de ses lèvres. Ce goût fruité, si familier, qui n'appartenait qu'à Lynn, lui fit perdre tous ses moyens. Il la plaqua contre son torse, incapable de résister à l'envie de la sentir contre lui, dans ses bras. Un bras passé autour de sa taille, l'autre emmêlée dans ses cheveux bruns, il fit descendre ses lèvres le long du cou de Lynn, embrassant sensuellement chaque partie de sa peau. A l'inverse de son baiser, qui se faisant pressant et possessif, sa main, glissée sous ce t-shirt trop grand pour elle, parcourait lentement et délicatement la peau nue de son dos. Rafaël s'écarta légèrement pendant une ou deux secondes pour reprendre son souffle, les yeux remplis de désespoir. Il se précipita à nouveau sur les lèvres de sa compagne, ivre d'elle, ivre de son odeur, de son parfum, du goût délicieux de sa bouche. Jamais plus il ne bougerait. Il voulait rester figé là pour l'éternité, à lui délivrer tous les baisers dont il était capable. C'était dans un élan de désespoir et de manque cruel d'affection qu'il lui offrait toute la fougue et toute la tendresse dont il était capable et qu'il n'arrivait à exprimer autrement. Lui était capable de s'arrêter. Mais si Lynn l'interrompait, il se le promit, il tenterait de retrouver son calme, et de l'écouter.


Dernière édition par E. Rafaël Hastings le Dim 23 Sep - 19:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 23 Sep - 17:11

❝ lynn and. rafaël ❞


    Demander à Lynn de comprendre un être humain relevait du miracle. Il était de notoriété publique qu’elle soit incapable de comprendre réellement la façon de penser ou d’agir des gens. A chaque fois qu’elle se frottait ne serait-ce qu’à la mafia pour le bien d’une mission, elle s’interrogeait sur ce qui poussait la race humaine à utiliser autrui, en prendre tout ce qui était intéressant pour mieux le rejeter dans un caniveau… quand on ne le torturait pas au passage car les informations ne venaient pas assez vite. Alors non, la brunette ne comprenait strictement rien à ce qui était en train de se passer, de même à son propre élan d’honnêteté ne lui ressemblant franchement pas le moins du monde. D’ordinaire, elle aurait menti pour protéger autrui, se gargarisant d’être experte en la matière et ce pour le bien du monde, à commencer par celui de Rafaël. Mais comment aurait-elle pu savoir qu’il s’en souciait ? Ils ne s’étaient jamais mis à découvert de cette manière, ouvrant littéralement leurs âmes quitte à ce que celles-ci soient mises en charpie au passage. C’était là un sentiment bien grisant… et Lynn était dans l’attente de cette réponse insupportable, de cette pomme d’Adam pour laquelle elle n’avait eu aucun croyance jusqu’à lors. Un peu comme si Rafaël détenait la vérité et qu’elle devait rester dans l’expectative jusqu’à ce qu’il ne daigne lui accorder un regard, ou un mot. Au final, elle obtint les deux. Il s’indigna et la jolie canadienne recula d’un pas, pour le laisser respirer mais aussi pour éviter de se prendre des paroles qu’elle n’aurait pas pu supporter dans l’état de faiblesse étant le sien aujourd’hui. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même… ses nerfs d’acier étaient réduit à néant, quant à son courage habituel, il semblait avoir été contraint au silence. Mais au fond de son être, elle savait qu’elle n’avait pas appelé Rafaël pour rien. De toutes les personnes qu’elle connaissait, c’était à lui qu’elle avait fait appel, lui qui avait reçu sa complainte et y avait répondu en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Lui qui avait également affronté la pluie juste pour lui offrir cette compagnie simple et chaleureuse dont elle avait tant besoin… il lui apportait non plus seulement la paix, mais la simplicité d’un échange auquel elle n’avait jamais accès en temps normal. « Rafaël… » murmura-t-elle avant qu’il ne comble la distance les séparant encore et s’empare de ses lèvres avec une fougue qu’elle ne lui connaissait pas. Lynn aurait pu chercher à le tempérer ou même le repousser, mais elle n’en fit rien. Bien au contraire, elle s’enivrait de sa chaleur de toute sa force, ses mains s’accrochant à ses cheveux et à sa peau comme si elle était prête à s’effondrer. Il n’y avait rien de plus vrai que ces minutes qu’ils partageaient tous deux sans reprendre leur souffle ou presque. La brunette s’y perdait complètement et rien n’était plus délicieux, plus salvateur. Pire, elle aurait voulu que ce moment ne s’arrête jamais. Tandis que ses lèvres s’adonnaient à un ballet furieux contre celles de Rafaël, elle mémorisait sa fragrance, ses gestes, les traits de son visage dont elle s’imprégnait en ouvrant les yeux quelques secondes. Tout ce qui le caractérisait, elle voulait le garder pour elle seule tandis qu’elle se trouvait dans la parfaite incapacité de se stopper elle-même.

    Ses mains se firent bientôt plus entreprenantes, son dos heurtant bientôt sans violence le mur d’en face, tandis que son t-shirt trop grand semblait prêt à rendre les armes de son côté. Lynn redessinait chaque contour de son corps avec le brio d’un artiste, s’emparant bientôt de la peau de son cou sans trêve ni repos. Ses lèvres étaient délaissées quelques secondes pour être mieux reprises ensuite… et cet échange incontrôlable dura de longues minutes jusqu’à ce que son souffle soit bientôt réduit au néant et qu’elle ne doive s’arrêter par obligation. Mais elle conserva la proximité de leurs deux corps, l’un de ses bras entourant toujours son cou tandis que l’autre lui permettait de redessiner la forme parfaite de ses lèvres qu’elle avait complètement redécouverte. Le langage du corps avait parlé, et tandis que les battements de son cœur tonnaient contre ses tempes, elle déglutit avec difficulté : elle ne comprenait pas pour autant ce qu’un tel élan de passion avait signifié. Ne voulait-il plus la voir partir ? Ou était-ce simplement sa manière de lui faire comprendre qu’il était juste touché par sa sincérité privilégiée ? « Aide-moi à comprendre. Aide-moi à comprendre mais reste avec moi. » S’il s’éloignait, Lynn savait que malgré tout ce qu’elle souhaitait éviter, elle en serait marquée. Malgré tout ce qu’elle avait pu se promettre par le passé, elle en souffrirait… parce qu’elle aussi se sentait concernée par tout ceci, y compris ce qu’il pensait et ressentait de son côté. « Ne t’éloigne pas. » Une supplication qu’elle ponctua en prenant sa main fortement dans la sienne. Leurs deux visages n’étaient qu’à quelques millimètres l’un de l’autre et si son souffle n’était pas aussi irrégulier, probablement aurait-elle fait mieux que de déposer un énième baiser contre ses lèvres, léger comme une brise, comme une promesse silencieuse.
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 23 Sep - 17:53

( MISE EN PAGE. )

    Et il perdit tout bonnement la raison. Encore une fois, en sa présence, il se laissa submerger par des sentiments incontrôlables qui secouaient tous les recoins de son âme. Lynn parvenait à l'attendre d'une façon si mystérieuse que même lui s'en étonnait. Il ne savait pourquoi ni comment, mais Rafaël était extrêmement sensible à ses humeurs, à ses paroles, et encore plus à ses gestes. L'entendre murmurer son nom lui arracha un frisson. Un instant, le jeune homme crut qu'elle allait le stopper, qu'elle allait tenter de l'arrêter pour obtenir des explications. Mais lorsqu'elle aussi prit part à leur étreinte, alors il s'enflamma tout entier. Il était urgent qu'il redevienne rationnel, et vite, s'il souhaitait garder encore un peu de contrôle. Mais pour l'instant, il en était tout bonnement incapable. Ce fut Lynn qui fut raisonnable pour deux. Elle aussi avait le souffle court, mais elle voulait comprendre. Comprendre sa réaction, comprendre ses pensées, comprendre ce qu'il ressentait. Mais il était incapable de lui expliquer tout ceci de façon cohérente. Parce que lui même était paumé. Certes, il aimait les filles et il ne cachait pas que ses aventures étaient nombreuses. Mais avec Lynn, c'était différent. Tout était différent. Elle l'écoutait, il l'écoutait ; ils se confiaient l'un à l'autre, et il en avait besoin. Ils n'étaient pas dans une sorte de relation mielleuse, à se coller toujours l'un à l'autre, à s'appeler pour se donner des nouvelles. C'était pas leur truc. Rafaël ne savait pas vraiment expliquer leur relation, et cette révélation ne faisait qu'amplifier son incertitude. Étaient-ils amants, confidents, ou bien autre chose ? Quelque chose de plus profond, de plus intense, de plus fusionnel se passait, il ne pouvait le nier. Enfin, c'était le cas de son côté. Peut-être avait-il tort, en fin de compte. Peut-être ferrait-il mieux de partir, si Lynn ne le considérait que comme le type qui la distrayait de temps à autre et avec qui elle pouvait coucher sans encombres. Après tout, c'était un peu ce qu'ils étaient devenus au fil du temps, des amants temporaires qui cherchaient à se connaître un peu plus. Mais, à force de confidences, n'étaient-ils pas en train de s'engager sur une pente glissante ? Leurs vies ne semblaient compatibles en rien. Pourquoi l'auraient-elles été ? Ils n'avaient pas besoin qu'elles le soient. Enfin, c'est ce qu'il croyait.
    Le dernier baiser de Lynn, tout juste déposé sur ses lèvres, le firent redescendre doucement vers la réalité Que lui avait-elle dit, déjà ?
    « Aide-moi à comprendre. Aide-moi à comprendre mais reste avec moi. Ne t’éloigne pas. »

      « Je suis là. murmura-t-il simplement pour la rassurer. »


    Avant d'en dire plus, il lui accorda une nouvelle caresse. Rafaël décrocha ses lèvres des siennes, puis posa son front contre celui de Lynn, avant de soupirer.

      « Je ne pourrais pas, Lynn. J'ai besoin de te savoir en sécurité. J'ai besoin de toi, je ... »


    Il se tut, préférant en rester là avant d'aller trop loin et de dire des choses qu'il ne soupçonnait qu'à moitié. Rafaël prit à nouveau possession de ses lèvres. C'était féroce, absolu, brut et sauvage, mais il n'y tenait plus. Il avait besoin de sentir son contact, il avait besoin de la toucher, encore. Il prit alors l'initiative ; tirant sur le bord de son t-shirt, il interrompit leur baiser pour faire passer le t-shirt gris par dessus la tête de Lynn. Elle ne portait pas de soutien-gorge, et malgré la vue ravissante qu'elle offrait, il grimaça à la vue du pansement qui bandait une large partie de sa poitrine. Il se promit de faire attention à ne pas la blesser, d'aucune façon que ce soit. Il reprit alors leur étreinte, mêlant sa langue à la sienne avec une fougue qu'il ne se connaissait pas lui-même. Rafaël la saisit par la taille avant de la soulever pour la tenir dans ses bras ; le mouvement eut pour effet de mettre en contact leurs peaux nues et une décharge électrique parcourut le jeune homme tout entier. Se dirigeant vers le lit, il la fit basculer avec une lenteur délibérée, faisant particulièrement attention à sa poitrine blessé. Cette précaution était en totale contradiction avec son désir pressant, mais le bien-être de Lynn passait avant le sien. Une fois la jeune femme allongée sur le dos, Rafaël n'interrompit pas pour autant le contact de leurs bouches. Il voulait l'aimer, encore une fois, l'aimer comme il ne l'avait jamais fait. Il voulait la posséder ne serait-ce qu'un instant, juste le temps de se dire qu'il pouvait encore avoir un quelconque effet sur elle.


    Hot, hot, hot ! :love:
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 23 Sep - 18:20

❝ lynn and. rafaël ❞


    Besoin d’elle. A vrai dire, inutile de se perdre dans un long discours, Rafaël avait dit l’essentiel. Il avait besoin d’elle autant qu’elle avait besoin de lui. Alors certes, Lynn aurait pu pousser la confidence plus loin et lui avouer d’autres choses, mais sans doute était-il suffisamment troublé pour la semaine. Elle sourit délicatement avant que la fougue du jeune homme ne s’exprime à sa place. Finalement, le discours allait devoir attendre… car elle-même eut le réflexe de clore ses lèvres en les attachant aux siennes, d’une façon si vitale qu’elle en fut toute retournée de longues secondes. Elle n’émit aucun recul et se laissa littéralement domptée, oubliant même jusqu’à son pansement et sa blessure, qui jusqu’ici l’avaient pourtant hautement dérangée. La vérité, c’est que Lynn ne laissait pas n’importe qui entrer dans son environnement privé. Son métier faisait qu’elle sortait peu, séduisait mais n’allait que rarement au bout de ses pensées, trop craintive vis-à-vis de ses petits secrets. Rafaël était pour ainsi dire un privilégié… loin d’elle l’envie de lui faire comprendre en prime, mais il s’agissait pourtant de la vérité. Sans le savoir, elle s’était attachée à leurs moments, au moins au point de franchir la ligne interdite de tout agent qui se respecte. Fallait-il que son attachement soit profond et sincère pour qu’elle en arrive à se moquer éperdument des conséquences de cette confidence. Le jeune homme n’était sûrement pas quelqu’un capable de la trahir, mais elle ne pouvait pas lire dans ses pensées ni prédire ses actes… la preuve, elle fut bientôt soulevée par sa personne puis renversée sans brutalité sur le lit, le contact de leurs peaux respectives s’électrisant comme autant de volts présents dans l’air après un orage d’anthologie. Lynn ne réfléchissait plus, elle n’en n’était plus capable. Tout ce qu’elle voulait, c’est ne surtout pas laisser s’éloigner cette chaleur qui lui offrait un bien-être véritable et indescriptible. Ses mains le ramenaient à elle à chaque fois qu’il s’éloignait, exprimant un désir ardent et inéluctable. Elle le voulait lui. Lynn ne put que faire fi de sa blessure pour se coller plus encore au jeune homme, ôtant tout masque et toute précaution pourtant de bonne augure dans un moment pareil. Elle fit taire également sa raison et se moqua de son souffle haletant traduisant la douleur présente dans tout son corps. Son désir outrepassait allègrement tout cela… elle en devenait presque fébrile et s’offrait sans retenue, leurs deux pensées soudainement liées par un même but : s’offrir l’un à l’autre comme jamais. Sa révélation avait-elle entraîné un tel élan de passion, nul ne saurait le dire. Mais Lynn n’aurait pas voulu être ailleurs. Et tandis que ses bras entouraient le corps de Rafaël pour maîtriser un tant soit peu ses ardeurs, ses hanches se soulevaient traîtreusement pour lui permettre d’exprimer toute sa fougue à sa façon sans qu’il n’éprouve le besoin de se retenir. En somme, juste pour cet instant, leurs cœurs battaient littéralement à l’unisson.

    Lynn avait vécu un empressement et une passion qu’elle ne se connaissait pas. Elle avait l’impression que le temps avait été comme suspendu et que plus rien d’autre n’avait d’importance. D’ailleurs, son râle s’était mêlé à celui de Rafaël en mettant de côté le reste du monde, devenu vide et dépourvu d’intérêt. Ils avaient besoin l’un de l’autre, tant et si bien que la brunette l’avait gardé longuement contre elle, la tête posée contre sa poitrine, tout près de son cou, tandis qu’elle caressait doucement ses cheveux. Dès qu’il menaçait de bouger, elle répétait, comme une ritournelle : « je ne suis pas en sucre, tu ne me feras pas mal. » Sa blessure avait été passée sous silence, et Lynn ne voulait d’ailleurs pas y penser. Si seulement elle ne pouvait rien avoir d’autre à l’esprit, alors ce moment pouvait perdurer sur de longues heures sans que personne n’en soit dérangé, et surtout pas les deux jeunes gens dont les deux corps restaient pleins de sueur, haletants et complètement électrisés. « Je suis en sécurité. Justement, avec toi je me sens en sécurité. Ca veut dire malheureusement que j’ai besoin de toi… » Le malheureusement était peut-être de trop… mais il signifiait avant tout que Lynn ne voulait pas s’imposer et qu’elle n’avait jamais eu l’habitude de dépendre de quelqu’un. Rafaël avait sa vie, existence dont finalement elle ne connaissait pas grand-chose, et dans laquelle elle avait peur de s’imposer… n’était-elle pas un danger en soi ? Inutile de gâcher ce moment fabuleux avec ce genre de pensée, mais cela lui trottait dans la tête, elle devait le reconnaître. Sans doute fut-ce pour cela qu’elle resserra grandement son étreinte contre le corps du jeune homme et qu’elle s’empara à nouveau de ses lèvres, sa fougue quant à elle n’étant pas fatiguée pour trois sous. Du moins jusqu’à ce qu’elle n’eut basculé Rafaël sur le dos et blottie contre lui, tout simplement. Ce n’est que maintenant que la douleur se réveillait, une fois que toute l’adrénaline s’en allait progressivement de ses veines. « Si cela peut te rassurer, je suis mise à pied pour trois mois. Ca signifie aussi que demain je vais devoir rendre mon appart’ et que je suis un peu dans l’inconnu pour la suite, mais ça veut dire également que je vais avoir le temps de me remettre. Et que donc je suis en sécurité. » Lynn s’éloigna légèrement pour se mettre sur le ventre, complètement nue et les cheveux plus en bataille que jamais, tandis qu’elle le regardait d’un air malicieux. « Ne t’inquiètes donc pas pour moi. »


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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 23 Sep - 19:50

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    C'était doux, délicat, plein de tendresse et à la fois brutal, violent et excessif. Jamais Rafaël n'avait ressenti un tel maelström de sentiments si différents en même temps. Et apparemment, d'après ce qu'il pouvait voir et entendre, Lynn n'était pas loin de devenir folle de désir, elle non plus. Ils se donnèrent l'un à l'autre avec une générosité désarmante, prenant et donnant à leur partenaire à tour de rôle. Ils étaient en transe et semblaient comprendre l'autre sans avoir besoin de prononcer le moindre mot. Ce fut un moment de pure extase, et Rafaël en fut d'ailleurs tout retourné.
    Quelques minutes après leur passage à l'acte, Lynn se trouvait déjà blottie contre lui et il n'en éprouvait que du plaisir. Il avait craint de lui faire mal, mais elle n'avait pas du tout semblé préoccuper par sa blessure, plutôt occupée à lui rendre tous les baisers qu'il lui offrait.
    « Je suis en sécurité. Justement, avec toi je me sens en sécurité. Ca veut dire malheureusement que j’ai besoin de toi… »

    Il eut un petit rire désabusé qui remit en cause ce qu'elle venait de dire.

      « Tu te sens peut-être en sécurité, mais cela ne veut pas forcément dire que tu l'es. Ne nous voilons pas la face, Lynn, tu es capable de te défendre seule comme je ne parviendrais jamais à le faire, malgré toute la volonté du monde que j'aurais à te protéger. »


    Et il s'en voulait. Simplement pour ne pas être comme elle, pour ne pas avoir reçu la même formation et pour ne pas être aussi bien taillé pour le combat qu'elle ne l'était déjà. Il le savait, jamais il ne parviendrait à son niveau ; et en plus de défier profondément sa propre virilité, cet état de fait n'avait rien pour le rassurer. Bien que plus forte que lui, elle n'était pas indestructible et son agression en était bien la douloureuse preuve. Elle justifia que, pour l'instant, elle était en sécurité de façon temporaire. Bien que toujours inquiet quant à la suite, il se sentait légèrement rassuré pour le moment. Rafa apprit aussi qu'elle allait devoir quitter son appartement le lendemain, mais il fit mine de ne pas avoir entendu. Avait-il le droit d'hésiter à l'inviter chez lui ? Oui, il le pensait fortement. Ils se découvraient à peine et ignoraient encore où ils en étaient vraiment. Ce n'était pas le moment de perversifier encore plus leur relation en les rapprochant de façon quotidienne. Rafaël ne lui proposa donc pas de s'installer chez lui. Il avait un peu honte de se conduire de façon aussi égoïste, mais il avait besoin de temps pour prendre la situation de façon calme et posé, et Lynn aussi devait réfléchir de son côté.

      « Je m'inquièterais toujours pour toi. C'est comme ça. Les hommes s'inquiètent toujours pour les femmes de leur existence. »


    Le jeune homme s'approcha d'elle, emprisonnant sa bouche avec une infinie minutie. Il était beaucoup plus calme et plus doux que précédemment. Et il suffit qu'ils soient à nouveau en accord, puisant leur force chez l'autre, pour que son désir ressurgisse immédiatement. Elle savait se faire désirer. Cette fois-ci, ils s'aimèrent sous les draps beaucoup plus lentement, et leurs corps en symbiose les propulsèrent vers le 7ième ciel.

* * *

    Rafaël se réveilla en douceur, blotti contre une source de chaleur très agréable. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il mit quelques secondes à se rappeler d'où il était. Le new-yorkais afficha un sourire radieux à la vue de la magnifique créature allongée et encore endormie allongée contre lui. Il profita quelques minutes de la présence de Lynn tout contre lui, avant de se détacher d'elle très doucement pour ne pas la réveiller. Au bord du lit, il enfila son caleçon, et à pas de loups, se dirigea vers le séjour. Il faisait nuit dehors et l'horloge de la cuisine indiquait 21 heures passées. Il bailla avant d'enfiler son sweat à capuche posé dans l'entrée, et qui était sec à présent. Il passa un rapide coup de fil pour commander du fish&chips, du crumble et des croissants pour le lendemain. Après quoi, il s'aspergea le visage d'eau dans la cuisine en attendant la venue du livreur. Moins d'un quart d'heure plus tard, il reçut sur le pas de la porte la commande -il avait ainsi évité de déranger la belle avec la sonnette d'entrée- qu'il déposa sur la table du séjour avant de rejoindre Lynn dans sa chambre. Elle n'avait pas bougé et respirait paisiblement. Rafaël reprit sa place à ses côtés et passa ses bras autour de sa taille, posa son menton sur l'épaule de Lynn. Il entreprit de l'arracher aux bras de Morphée le plus doucement possible. Il commença alors par lui embrasser l'épaule, avant de descendre dans son cou et de finir par lui mordiller le lobe de l'oreille.

      « Tu dors toujours, princesse ? »
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyDim 23 Sep - 21:52

❝ lynn and. rafaël ❞


    Tomber dans les bras de Morphée blottie contre quelqu’un et paisiblement en plus, voilà bien une chose qui ne lui était plus arrivée depuis un lustre. Lynn était toujours sur le qui vive, à ne jamais dormir plus de quatre heures par nuit et encore, d’un seul œil. Mais après s’être donnée sans retenue aucune à Rafaël, son épuisement physique était bien réel. Elle n’eut aucun mal à trouver le sommeil et ne s’attendait en aucune façon à être réveillée au bout de quelques heures plus tard par le jeune homme en personne. Sa voix résonnait dans son esprit mais elle était encore incapable de dire s’il s’agissait d’un rêve ou bien de la réalité. Ce n’est qu’une fois qu’il lui eut légèrement mordillé l’oreille qu’elle sursauta et s’écarta plutôt brusquement, tombant du lit au passage avant de se relever souplement et de passer une main contre son visage encore ensommeillé. Elle n’était plus l’habitude d’avoir quelqu’un dans son lit, et le simple fait d’avoir dormi dans un lit la surprenait plus encore. Elle émit un léger rire avant de reprendre son souffle, devenu haletant à cause de la chute plutôt vertigineuse qu’elle avait faite. Rafaël quant à lui devait avoir sursauté de son côté face à sa réaction inattendue… « Je suis désolée ! Je crois que je n’ai plus l’habitude de dormir avec quelqu’un. » Lynn éclata finalement de rire avant de remonter péniblement sur le lit, son esprit se remettant en place petit à petit tandis qu’elle sentait une bonne odeur s’échapper du salon. Elle avait l’impression que c’était le matin, mais en regardant sa montre, elle s’aperçut du décalage qu’elle était en train de subir : elle ne s’endormait jamais en pleine après-midi en temps normal, y compris après une blessure. Non pas qu’elle soit infatigable en soit, mais elle évitait de casser un rythme d’apparence militaire. « Tu as cuisiné quelque chose ? » demanda-t-elle avant de s’emparer de ses lèvres en un baiser léger comme une brise. Elle n’attrapa son t-shirt qu’ensuite, ayant subit les secousses de leur passion furieuse et demeurant à terre. Son short suivit et elle l’enfila non sans mal tant son corps ne lui répondait plus correctement. En somme, le manque de sommeil et leur moment intime avait eu raison du peu d’énergie lui restant après la mission en Birmanie. Mais ça, c’était son petit secret. Son orgueil en prendrait un coup si elle racontait comment elle s’était pris ces trois balles, justement. Et de toute manière, ce n’était aucunement le moment puisque quelqu’un sonnait à la porte… et dans l’esprit de Lynn, ce n’était pas réellement de bon augure, surtout à cette heure-ci. « Ne bouge pas, je reviens. » La jolie brune esquissa un léger clin d’œil tandis qu’elle se levait en tâchant de dompter sa chevelure plus en bataille que jamais. Il valait mieux… car ce visiteur impromptu n’était autre que sa mère.

    Le discours qu’elle lui balança dans les gencives après avoir forcé le passage pour pénétrer dans le salon fut dicté d’un ton autoritaire et qui n’aurait souffert aucune réponse. Lynn aurait pourtant pu répliquer, fidèle à son tempérament impossible et imprévisible, mais elle préférait laisser le venin couler sur elle plutôt que de le laisser la marquer de quelque manière que ce soit. D’après ce qu’elle avait compris, sa mère avait besoin de son appartement sous une heure. Lynn devrait donc être partie d’ici là, et ses affaires avec. Comme quoi, il ne faut jamais croire qu’un géniteur ne peut pas mettre à la porte son enfant… y compris si celui-ci est un agent très compétent aux résultats brillants et qu’il mérite sa place dans cet appartement appartenant à la CIA. « Tu ne t’attends tout de même pas à ce que je te présence des excuses, j’espère ? Tu sais pertinemment que si c’était à refaire, je le referais. Pardon d’avoir plus de couilles que toi, Mère. Pardon d’avoir sauvé ton ex-mari, qui est accessoirement mon père, alors que tout le monde l’avait abandonné… dix en Birmanie bordel de dieu !! Et il aurait fallut en plus que je reste les bras croisés à exécuter des missions comme un bon petit chien chien à sa mémère ? C’est bien mal me connaître. La voilà la vérité : tu me mets à pied parce que tu as peur que je puisse te nuire. Tu n’as vraiment rien compris, au bout du compte… il n’est rien que je ne crois pas capable de faire pour ma famille !! Tu le sais, tu as lu le rapport que j’ai fais sur mon voyage en Birmanie. Alors continue ta petite vendetta de bureaucrate si cela te chante… mets-moi à la porte en me retirant au passage ma paye et mes primes, laisse-moi sans un rond et sans job. Tu sais quoi ? Rien à cirer. Mais en attendant, c’est encore chez moi pendant une heure alors je te suggère de dégager. » Supérieur ou pas, Lynn serrait les poings et aboyait plus fort histoire d’avoir la paix. Elle savait que sa mère ne la laisserait pas emporter sa petite rébellion au paradis mais elle n’en n’avait cure. Tout ce qu’elle voulait, c’était en finir avec cette collaboration à laquelle elle rêvait de mettre un terme depuis des lustres. « A la fin de ma mise à pied, puisque je n’ai pas le choix d’attendre jusque là, je démissionne. Eh oui, tu sais très bien que la NSA me mange dans la main depuis des lustres… tu viens juste de me donner la énième raison pour me barrer à des années lumières de toi. DEHORS ! »

    Tout général qu’elle soit, Marjorie quitta l’appartement en claquant la porte, laissant une Lynn plus énervée que jamais. Oh elle aurait rêvé d’envoyer le moindre objet lui tombant sous la main, mais elle avait un sac à préparer. Son sac de voyage transportant les seules affaires lui appartenant, autrement dit un gigantesque pas grand-chose. Après avoir pris une grande inspiration, la jolie brune ouvrit la porte de la chambre, armée de son sourire des pires situations. « Désolée, je sais que tu as commandé à manger mais on va devoir le manger dans le petit parc d’en face… je dois libérer l’appart’ dans une heure. » Lynn s’empara de son sac de voyage et ouvrit grand son immense armoire ne contenant pas énormément de vêtements. Elle commença à tout replier et à empaqueter, ne souhaitant pas se faire jeter dehors : les hommes de main de sa mère n’avaient aucune pitié, elle en savait quelque chose. « Manger à la belle étoile, c’est super sympa. Bon ça implique de s’habiller de manière un peu plus chaude mais il n’empêche. » Elle mettait tellement d’efforts en avant pour éviter de parler de cette rage qui l’habitait que c’en était presque choquant, au final…
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyMar 6 Nov - 13:25


    Si Rafaël s'était attendu à plusieurs réactions de la part de la jeune femme qui dormait dans ses bras, celle-là ne faisait aucunement partie de ses plans ! Lynn, très surprise, tomba même du lit tandis que lui sursauta et bondit sur ses pieds, d'instinct. Lynn s'excusa, l’acquittant d'un baiser par la même occasion. Raf s'affala à nouveau sur le lit double, en profitant pour observer sa belle tandis qu'elle s'habillait.
    C'est alors qu'ils furent interrompus par la sonnerie de la porte. Rafaël plongea sa tête dans l'oreiller avant de maugréer :

      « Quel imbécile, ce livreur ! J'y avais pourtant dit de garder la monnaie ! A moins que tu n'attendes quelqu'un ... »
    s'inquiéta-t-il soudain en se redressa dans le lit.

    Elle le rassura puis partit ouvrir en refermant la porte de la chambre derrière elle. Mais si elle avait voulu paraître discrète, c'était raté ! Les nombreux éclats de voix à que Raf entendit à travers la porte lui apprirent que l'inconnue n'était pas forcément très attendue par la belle brune. Une chose était sûre : c'était une femme avec qui Lynn "discutait" -plutôt violemment, certes- et visiblement, elle ne semblait pas apprécier sa visite outre mesure. Rafaël se demandait tout de même qui pouvait mettre Lynn dans un état pareil. La jeune femme lui semblait pourtant être quelqu'un de calme et posé, quelqu'un de sage et réfléchie. Cette personne devait surement en avoir fait beaucoup pour que Lynn lui en veuille à ce point. Rafaël ne connaissait pas encore totalement bien la jeune femme, mais la douceur dont elle était capable contrastait lourdement avec sa colère. Rafaël ne savait pas vraiment quoi faire. Il se garda bien d'intervenir, cependant. Il n'aurait fait qu'envenimer les choses et ce n'était pas du tout son intention quand il s'était présenté à l'appartement de la Canadienne.

    La porte se ferma, et après quelques secondes, Lynn réapparut dans la chambre, sans un regard pour lui. Elle se saisit rapidement d'un sac qu'elle remplit de ses affaires, l'informant qu'ils devaient déguerpir d'ici une heure. Elle semblait pressé et s'excusant de cette visite inattendue. Sans un mot, Rafaël s'éclipsa de la chambre après avoir enfilé son jean et se dirigea vers la cuisine pour se préparer un café. Ils ne devaient pas traîner, certes, mais sans cela, il savait qu'il serait de mauvaise humeur pour le reste de la soirée. Il était un peu désorienté. Une fois sa tasse finie, il la posa sur le plan de travail. Inutile de faire la vaisselle, autant la laisser au prochain venu. Le jeune homme observa la pièce dans son ensemble et réalisa que Lynn n'avait pas grand chose à emporter, au final. Peut-être s'était-elle déjà attendu à être chassée de la sorte, à devoir partir d'un moment à l'autre.Il retourna auprès d'elle dans sa chambre ; elle était toujours plongée dans ses placards et il se demanda même si elle avait remarqué sa présence. Alors il s'approcha d'elle lentement avant de se coller à son dos et de passer ses bras autour de sa taille pour l'attirer contre lui. Tendrement, il l'embrassa dans le cou, respirant son parfum si féminin. Il ferma les yeux un instant, appréciant tout simplement d'être avec elle. Il voulait se souvenir de ce moment, de cet instant où rien encore n'était compliqué. Il posa son menton au sommet de son crâne, ne la lâchant pour rien au monde, puis murmura.

      « Tu veux qu'on en parle ? »


    Evidemment, il ne faisait pas référence au fait qu'elle pliait son linge. Il parlait de la conversation animée qu'elle avait eu avec cette femme qu'il ne connaissait pas et qui semblait avoir une grande influence sur l'existence de Lynn. Patiemment, il attendrait qu'elle lui réponde. Et si elle refusait de lui en toucher mot, alors il n'insisterait pas.
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MessageSujet: Re: lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ lynn&rafaël ❝ like two strangers turning into dust ❞ EmptyVen 16 Nov - 17:56

❝ lynn and. rafaël ❞


    La nervosité de Lynn était évidente. Sa mère avait toujours eu le chic pour la rendre tendue, mais cette fois était bien pire que toutes les précédentes réunies. Elle ne pliait pas ses affaires et les jetaient nonchalamment dans sa valise comme si rien n’avait plus d’importance, mais elle fut bien contrainte de se stopper dès lors qu’elle eut sentit la douce chaleur du corps de Rafaël se coller délicatement à elle. Vraiment, il était la paix qu’elle recherchait depuis si longtemps et n’avait pourtant jamais été en mesure de frôler même du bout de ses doigts. Sa tension redescendit légèrement, bien que sa respiration soit encore vive et saccadée. Si elle voulait en parler ? « Tout dépend du temps que tu possèdes… » Décrire la relation qu’elle menait avec sa mère lui aurait permis d’écrire un bouquin… que dis-je, un mémoire, et pas des moindres ! Mais d’un autre côté, elle avait l’impression de s’être suffisamment plainte pour les trois cent douze prochaines années. La première raison de sa complainte la rappela d’ailleurs à l’ordre, l’obligeant à se crisper légèrement de douleur, sans pour autant qu’elle ne repousse Rafaël de quelque manière que ce soit. Au contraire, sa présence l’apaisait, l’aidait à supporter cette nouvelle épreuve sans même avoir prononcé un mot pour la rassurer. C’était bien la toute première fois depuis la mort de James qu’elle permettait à un tel sentiment d’exister dans son être tout entier. Il n’était pas question d’en faire toute une histoire, ou même de le décrire précisément pour que le jeune homme en prenne conscience… mais lui faire comprendre en se retournant et en lovant son visage contre son épaule était déjà un début. Finalement, elle déposa un baiser léger comme une brise sur son cou avant de pousser un délicat soupir d’aise. « Ma mère n’a jamais été maternelle… mais j’ai toujours fait ce qu’elle attendait de moi. D’ailleurs, elle n’a jamais eu à se plaindre de mes « services » si je peux m’exprimer ainsi. Je pensais qu’avec les années, elle me laisserait au moins vivre le peu de vie personnelle que j’ai, mais même pour cela, elle souhaite manifestement tout régenter. Au point de vouloir me voir dormir à l’hôtel, ou ailleurs. C’est… je n’ai même pas de mot pour décrire la chose. Je crois que je ne la comprendrais jamais, mais je ne la déteste pas. La haïr reviendrait à lui donner une importance qu’elle n’a pas et n’aura jamais. »

    Délicatement, Lynn s’était écartée pour mieux finir sa minuscule valise contenant l’intégralité de ce qui composait sa vie personnelle… à savoir un gigantesque pas grand-chose. Hélas, sa vie allait devenir encore plus nomade que d’ordinaire à cause de cet évènement inattendu, et il n’était pas question d’y mêler Rafaël, pas après ce qu’elle estimait déjà lui avoir fait subit. Ce fut sans doute pourquoi elle conserva un silence de marbre jusqu’à ce qu’ils ne soient dans la rue et ne se mettent à se regarder en chien de faïence. La situation la mettait mal à l’aise : le fait qu’il ait été spectateur de son « expulsion » n’était pas le sentiment le plus agréable qu’il lui ait été donné de ressentir. « Écoute… je pense que ma vie va être un petit peu instable pendant quelques temps. Je veux dire, plus que d’habitude ! Et je n’ai pas envie que tu subisses tout ça, encore moins que tu m’aides face à tout ça. Tu as déjà fait beaucoup, et pour être honnête, comme je ne suis pas quelqu’un qui se lamente sur son sort d’ordinaire… je vais tâcher de repartir le plus vite possible pour la première destination que l’on m’offrira. » Lynn approcha sa main en vue de frôler la joue du jeune homme du bout des doigts, et esquissa un léger sourire avant de murmurer : « C’était un beau rêve. Merci… » Mais cela ne l’empêcha pas de tourner les talons et de partir, purement et simplement. La vie de Lynn n’était pas faite pour être partagée… on ne pouvait ni l’aider ni la protéger. C’était lamentable à constater, mais il fallait être naïf pour ne pas l’accepter.
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