QUOI ?

Cela fut l’exclamation de la mère, la sœur, le frère et la belle-famille de Magnus. Oui, il était arrivé seul au repas de famille. Il aurait dû être accompagné par Lynn, mais il ne l’avait pas revu depuis qu’il avait fait la connaissance de sa mère. Il avait depuis ce jour, dû écouter le remplaçant de Lynn. Ce dernier l’avait encore plus à l’œil et d’ailleurs, il n’avait pas voulu que Magnus aille dans sa famille pour le repas. Mais là-dessus l’islandais lui avait promit de repartir loin de sa protection s’il le fallait. Du coup il devait se tenir à carreau toute la semaine pour pouvoir aller voir sa famille le week-end suivant. Alors, comme il n’avait rien de bien passionnant à faire, il s’était concentré sur la musculation. Après tout, les conseils de la brunette étaient bons à prendre et il avait donc décidé de faire en sorte que tous ses muscles soient durs. Elle lui avait tout expliqué et même s’il ne s’était battu contre personne, il se trouvait plus musclé, mais il n’en était pas certain. Assit à table, il voyait les regards noirs des membres de sa famille et il ne disait préférant ne pas aggraver la situation. Il avait dit que la jeune femme avait été mutée loin et que du coup, ils avaient préférés en rester là. Même s’il savait que c’était en partie vrai, il n’allait pas mieux pour autant. Enfin en partie vraie, il n’en savait rien. La dernière fois, elle parlait avec l’agent qui devait l’aider à sauver son père, mais il n’avait pas pû lui parler, du coup, il ne savait pas si elle avait eu la possibilité de sauver son père. Le repas avança tranquillement jusqu’à ce que quelqu’un arrive. Magnus vit alors un homme grand et très carré et il fronça les sourcils. Sur le coup, il regardait plutôt la carrure de l’homme, avant de l’écouter parler et donc de regarder son visage. C’est alors qu’il comprit qui était cet homme. Se redressant brusquement sur sa chaise, il écouta alors l’homme avec attention.

Un service ? Que pouvait-il bien faire pour aider cet homme ? Entendant alors que la brunette avait été touchée, il fixa l’homme. Mais il fut soulagé quand il expliqua que ça allait. Cependant, il fut extrêmement surprit par ce qu’il était en train de dire. Fronçant les sourcils, il se mit à balbutier, avant que toute sa famille lui dise de se bouger et d’aller suivre Adam pour voir Lynn. Son frère le leva de sa chaise, sa sœur lui donna sa veste et sa mère lui interdit de revenir tant qu’il n’aurait pas convaincu Lynn de prendre du temps pour se reposer et d’être sous sa garde. Il se retrouva devant la porte de chez lui et il regarda Adam. Suivant l’homme, il se retrouva dans une voiture conduit par un homme qu’il ne connaissait absolument pas. Assit dans la voiture, il ne savait pas vraiment quoi dire. A vrai dire, il était impressionné par la carrure de l’homme.

Pourquoi moi ?

Tournant la tête vers le militaire, il devait avouer que c’était la première question qui lui était arrivé à l’esprit tout à l’heure, mais il n’avait pas osé la poser.

Je ne suis personne pour Lynn. Elle a dû s’occuper de ma protection, mais c’est tout.

Même si pour lui ça n’était clairement pas tout. Seulement, il ne pouvait pas dire ça au père de la jeune femme.

Vous lui avez manqué.

Fixant son aîné, il n’avait pas pû s’empêcher de le dire tout haut. Il avait bien vu que son père était une grand part d’elle et qu’elle avait souffert de ne pas l’avoir à ses côtés.

Je préfère quand même vous prévenir que je ne suis sûrement pas la meilleure personne pour faire en sorte qu’elle aille mieux. A son travail, ils doivent bien avoir des gens pour s’occuper des personnes blessées, non ?

Il devait bien y avoir des centres spécialisés pour les agents blessés.

Vous n’êtes pas un inconnu pour moi. En plus Lynn a confiance en vous, alors pourquoi devrais-je penser le contraire ?

Il haussa les sourcils. Il la jouait détendu, mais il ne l’était pas du tout. A vrai dire, il se demandait pourquoi Adam était venu le chercher. Ce qu’il lui répondit, lui fit vite comprendre qu’il avait bien comprit. Pour l’islandais Lynn n’était pas juste celle qui lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises. Le militaire était très bien renseigné et Magnus resta attentif. Il fut par contre surprit par le fait qu’il n’ait pas confiance en son ex femme. Ca, il ne s’y était clairement pas attendu et il se demandait pourquoi.

Je dois vous dire que je ne suis pas non plus un grand fan de votre ex femme. Surtout que je coirs qu’elle ne m’aime pas depuis qu’elle m’a entendue l’appeler Madame Glaçon.

Faisant une grimace, il devait avouer qu’il n’aurait pas dû le dire tout haut. Mais bon, il était au moins content qu’elle ait laissé Lynn aller sauver son père. C’était important pour la brunette et il devait avouer qu’elle avait dû apprécier de revoir son père et de pouvoir l’aider à s’en sortir. Magnus fut soudainement surprit par le fait que l’agent Coulson qui avait aidé Lynn lui ait parlé de lui. Ils ne s’étaient aperçu de loin qu’une seule fois. Mais, il l’avait bien cerné et l’islandais ne pû que hocher la tête positivement.

Vous savez de ce côté-là, il va falloir que vous m’aidiez aussi. Elle m’a dit que si elle arrivait à vous sauver, s’ouvrir aux autres serait plus facile pour elle.

Il savait qu’il aurait besoin d’un coup de main et celui du père de la jeune femme ne serait pas de trop. Laissant l’homme donner des indications au chauffeur, Magnus écouta ensuite le militaire reprendre la parole.

Non. Je vais aller la voir, mais vous devrez m’aider.

Tendant la main vers l’homme il attendait une poignée de main pour qu’il accepte de l’aider quand il en aurait besoin. Puis, il finit par lui demander de faire un léger détour avant d’aller voir Lynn. Une fois ce détour fait, il suivit Adam qui sortait du véhicule pour aller voir Lynn dans sa chambre. Le personnel médical ne voulait pas le laisser entrer et Adam fut de son côté ce qui l’aida. Une fois devant la chambre de la jeune femme, il soupira doucement, jetant un regard à l’homme et il entra dans la pièce.

Hey !

Avançant vers le lit, il vit Lynn qui le regardait.

Je pense que la nourriture ici ne doit pas être top, du coup je t’ai prit un petit quelque chose.

Il y avait des fruits et tout ce qu’elle avait bien pû lui faire à manger quand elle le protégeait. Un signe de paix et du fait qu’il voulait faire un pas vers elle.

J’ai rencontré ton père. Un chic type.

Il tourna la tête vers Adam qui était en dehors de la chambre et qui gardait un œil sur eux. Puis, il regarda à nouveau la jeune femme.

Je suis content que tu ais pû le sauver. Il le mérite et je suis content que tu sois encore en vie.

Fixant la jeune femme et sourit. Il était même ravi qu’elle soit toujours vivante et qu’elle n’ait pas laissé sa vie s’éteindre en Birmanie. Seulement, il savait aussi que maintenant ça serait à lui d’assurer et pour l’instant, il ne savait pas du tout comment s’y prendre.

Ton père m’a également dit que tu allais devoir être un peu surveillé le temps que tu t’en remettes et du coup tu vas venir chez moi. Même si je suis encore sous protection, j’ai un nouvel appartement assez sympa. Des armes cachées dans les murs et une salle de sport qui se montre à nos yeux d’un seul coup.

Il se mit à sourire à la jeune femme. Il préférait parler de ça avec le sourire plutôt que d’être tendu et mal à l’aise.

Ca s’était fait. Elle venait clairement de lui faire comprendre qu’il n’était pas le mieux placé pour prendre soin d’elle. Il prenait ça dans les dents, mais il ne comptait pas partir pour si peu.

Je t’ai amené des choses que tu aimes bien manger, c’est un début.

Il haussa les épaules. C’était très faible comme argument, mais il fronça les sourcils en l’écoutant parler. Apparemment son père ne lui avait pas parlé. Merci Adam.

Il m’a dit qu’il n’avait pas confiance en la CIA et en ta mère.

Autant qu’il soit franc jusqu’au bout. Il avait apparemment de la rancune envers son ex femme et il n’aimait pas du tout la CIA. Donc, il valait mieux qu’elle le sache. Puis en l’écoutant parler d’interrogatoire, il hocha la tête négativement.

Non, pas d’interrogatoire. A vrai dire, j’étais chez ma mère pour le repas et je venais de dire à tout le monde que tu avais été mutée. Mais ton père a débarqué, alors du coup je ne sais pas ce qu’ils pensent, vu que je suis tout de suite venu ici.

Il n’avait pas eu le temps de voir la tête de sa famille pour juger ce qu’ils pouvaient penser de tout ça.

Ton père est déjà physique impressionnant. C’est surtout ça que j’ai vu en premier chez lui.

C’est vrai qu’il avait de sacrés muscles et il n’allait clairement pas dire non.

Mais si je suis venu c’est surtout pour te voir. Je n’ai jamais sû si tu étais partit le sauver ou pas, du coup je suis content de savoir que ça va pour vous et pour toi surtout.

Il sourit à la jeune femme, avant de soupirer doucement. Il allait devoir vraiment faire comprendre à la jeune femme que ce que son père lui avait dit était non négociable.

Mais pour ce qui est de ton rétablissement, tu n’auras pas le choix. C’est moi qui vais m’occuper de toi jusqu’à ce que tu ailles mieux. Tu pourras me dire que c’est non et que je ne parviendrais pas à te faire changer d’avis, tu n’auras pas le choix.

Il était posé et sérieux en le disant. Il ne voulait pas non plus être trop dur, mais il voulait juste qu’elle comprenne la chose, même s’il savait qu’il devrait se montrer sans doute plus autoritaire.

Il ne dit rien, laissant la jeune femme parler. Pourtant, à plusieurs reprises il avait eu envie de lui dire d’écouter pour une fois, mais il s’était retenu. Parce que même si elle semblait mal en point, elle serait encore capable de le tuer avec son pouce. Du coup, il préférait simplement la laisser tout ce qu’elle avait à dire. Seulement sa dernière phrase fut tellement surprenante qu’il fronça les sourcils et qu’il haussa le ton d’un seul coup.

Alors maintenant tu vas m’écouter très attentivement.

Fixant la jeune femme, il savait qu’elle pouvait clairement se moquer de lui, mais autant qu’il prenne son courage à deux mains et qu’il lui dise tout d’un seul coup.

Si j’ai suivi ton père, c’est parce que oui il est impressionnant, mais la première raison de ma venue ici, c’est toi. Je ne t’ai pas revue après que l’agent Coulson soit venu te parler. Je ne savais pas ce que tu étais devenue. Est-ce que tu avais été mise à pied ? Est-ce que tu avais eu la possibilité de sauver ton père ? Est-ce que tu devais aller sur une nouvelle mission ? J’en n’en avais aucune idée et je devais faire avec. Mais ce que j’ai dis surtout faire, c’est de me dire que je ne pourrai jamais te revoir. Alors avoir l’opportunité de voir ton père débarquer d’un seul coup était ma seule chance de pouvoir te revoir.

Il avait dit tout d’un seul coup et il tenta de reprendre sa respiration.

Maintenant que tu veuilles me faire la tête au carré et que tu veuilles vivre seule, tu peux le penser, mais ça ne sera pas le cas. Je ne suis pas espion à la solde du gouvernement, mais quand on me demande de faire quelque chose, je vais jusqu’au bout. Donc dès que le médecin dira que tu pourras sortir, je serai là et tu n’auras pas le choix que de m’avoir comme chaperon.

Il dormirait même là tous les soirs s’il le fallait.

Maintenant pour le lieu je m’en contrefiche, tu choisis ce que tu veux.

C’est vrai que ça n’était pas un détail qui était vraiment important à ces yeux pour l’instant.

Ton père m’a clairement fait comprendre que j’étais là pour t’aider au niveau de ta santé, mais également pour autre chose et c’est autre chose ne va pas être simple, parce que je sais que tu vas directement te braquer, mais je ne compte pas te laisser te défiler. Il veut que tu sois une personne normale. Pas seulement une espionne, mais une personne qui a une vie, des amis, des personnes sur qui elle peut compter et je suis ce genre de personne, même si tu penses le contraire.

Ca risquait en effet d’être le point le plus compliqué. Faire comprendre à la jeune femme qu’elle pouvait lui parler, même si c’était de détails au premier abord inutile.

Donc mets-toi bien en tête que je ne te lâcherai pas, encore depuis que tu sais ce que je ressens pour toi et visiblement ton père est au courant et ça ne doit pas être l’agent Coulson qui lui en a parlé.

Le désespoir ? Oui c’était le sentiment qu’il avait à cet instant précis. Elle était une tête de mule comme il n’en avait jamais vu avant. Soupirant, il ferma les yeux quelques secondes. Les ouvrant à nouveau, il fixa la jeune femme qui semblait ne pas vouloir le regarder.

Je ne comptais pas te donner le moindre ordre quand on aurait été dans le lieu de ton choix. Je serai là juste pour te soigner si ça doit être fait. Je t’aiderai pour des choses que ne peux pas faire pour le moment. Mais je ne comptais pas être baby-sitter à plein temps. En tout cas, tu as été très clair et je te laisserai toute la liberté dont tu auras besoin. Prends-moi pour la roue de secours ça sera plus simple et encore ça serait trop t’en demander. Alors continues à jouer les femmes intrépides et sûres d’elle.

Se levant, il sortit directement de la chambre et partit à l’extérieur. Il avait besoin d’air, il avait besoin de respirer, de s’éloigner de la jeune femme. Il se mit alors à marcher sur le parking et sans réfléchir il frappa contre la première chose face à lui. La vitre arrière d’une ambulance. Magnifique. Non seulement, il saignait, mais en plus il allait devoir payer une nouvelle vitre pour l’ambulance. Entrant aux urgences, il regarda l’infirmière qui hocha la tête négativement. Il la suivit et la laissa s’occuper de sa main. Il avait mal, mais il serrait les dents pour ne rien dire. Quand elle eu termine de désinfecté sa main et de la recouvrir d’un bandage blanc comme neige, il sortit de la salle et alla directement vers l’accueil pour savoir à qui il devait faire un chèque. Il le fit rapidement, vu qu’apparemment les ambulanciers l’attendaient. Puis, il soupira. La journée était vraiment nulle et il avait juste envie de rentrer au QG et broyer du noir. Marchant alors dans les couloirs, il finit par arriver devant la chambre d’Adam et il frappa doucement avant d’entendre qu’il pouvait entrer. Voyant l’homme, il lui sourit poliment et apparemment, il avait vu l’état de sa main.

Une mauvaise rencontre, rien de grave.

Prenant place sur le fauteuil pas loin du lit, il se racla la gorge, cherchant comment expliquer la situation, mais sa bouche fut plus rapide que son esprit.

Votre fille est têtue et encore je reste poli. Elle accepte que je sois là pour l’aider au besoin, mais elle ne veut pas comprendre que malgré son métier, elle a besoin de personnes sur qui elle peut compter. Je peux comprendre si c’est pour les protéger, mais je ne sais pas du tout comment faire. Vous aviez raison, je suis amoureux d’elle, seulement elle m’a fait clairement comprendre que ça n’était pas réciproque et je ne peux pas la forcer à faire quelque chose ou à ressentir quelque chose, contre sa volonté. Alors, je suis désolé, mais il vaut mieux que vous trouviez quelqu’un d’autre. Avec moi, rien ne marchera.

Fronçant les sourcils, il se disait que finalement sa vie sentimentale était un véritable échec. Il avait aimé une femme pendant six mois et elle lui avait fait comprendre que ça n’était pas réciproque et maintenant il était amoureux d’une femme qui en valait la peine, mais elle n’était pas intéressée. Alors maintenant, il était bien décidé à rester seul, au moins ça serait beaucoup plus simple.

Content d’avoir fait votre connaissance en tout cas.

Se levant, il fallait qu’il parte et c’était décidé, il irait broyer du noir au QG.

L’ironie et le sarcasme était apparemment de famille. Seulement il ne pouvait pas se prendre un mur à chaque fois qu’il voulait avancer. Alors, il préférait que Lynn soit entouré par d’autres personnes en qui elle aura confiance. Allant vers la porte, il entendit alors le militaire parler et il baisa la tête. Il ne dit rien, le laissant parler. Il savait où toucher pour faire bouger les gens, mais il ne savait pas comment se comporter avec la brunette. A chaque fois qu’il faisait un pas vers elle, elle reculait de quatre.

Si elle m’appréciait vraiment, elle me l’aurait redit aujourd’hui, même par un moyen détourné, mais ça n’a pas été le cas.

Il avait écouté l’homme et se retournant vers lui, il soupira.

Je ne suis pas un perdant, mais pourquoi s’accrocher à quelqu’un qui ne veut pas de vous ?

Haussant les épaules, il ne savait vraiment pas quoi faire, puis, il eu un léger rire.

Qu’est-ce que je devrais faire ? Aller la voir et l’embrasser ?

Fronçant les sourcils, il devait avouer que ça serait sans doute la meilleure façon de faire comprendre à la jeune femme qu’elle a tort à propos de lui. Posant son regard sur Adam, il se mit à sourire.

Merci.

Puis, il tourna les talons et il sortit de la chambre. Repartant vers la chambre de Lynn, il chercha son portable. Envoyant un message, il rangea le téléphone et il arriva devant la chambre de la jeune femme. Il y entra, heureusement pour lui elle était seule. Il se rapprocha du lit et ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit ou de bouger qu’il fondait déjà sur ses lèvres. Elle pourrait ensuite l’insulter, le faire partir ou même lui coller son poing en pleine poire, mais au moins, il aurait été plus clair. Il avait prit son temps pour l’embrasser et il se redressa pour la regarder.

Tu penses me protéger en m’éloignant, mais c’est tout le contraire. Ca me fait plus de mal.

Fixant la jeune femme, il ne savait pas vraiment comment elle allait réagir et il aurait pû tenir un long discours, mais ça n’en valait pas la peine si elle restait encore sur ses positions.

C’est vrai, mais qu’est-ce qui vaut le mieux ? Que je meurs tout de suite ou que je reste en vie en souffrant du fait que celle que j’aime me rejette ?

Regardant la jeune femme, il savait qu’elle pouvait le remballer, mais plus elle parlait et plus il comprenait ce qui se passait dans son esprit. Adam avait donc raison. La CIA avait fait d’elle une machine, faisant passer son humanité au second plan. Il ne dit rien, la laissant juste parler pour tenter de mieux voir et comprendre ce qu’elle pensait et ressentait. Puis, il esquissa un sourire.

Tu as déjà tout dit.

Se rapprochant d’elle, il attrapa le tabouret qui n’était pas loin et il vint vers la tête de lit pour être face à elle.

Si tout à l’heure j’ai abandonné, c’est parce que je ne sais rien de toi. Tu t’enfermes dans ta vie d’espionne, alors que tu es tellement plus. Mais ce plus, c’est ton père qui me l’a apprit. Il m’a dit plusieurs choses sur toi et maintenant je comprend mieux pourquoi tu ne te laisse pas aller avec les autres. Je comprend le fait que tu veuilles protéger les gens qui t’entourent, pour qu’ils ne soient pas des cibles potentielles qui pourraient finir tuées. Mais si j’ai bien compris, mes proches sont protégés, alors pourquoi est-ce que les familles des agents ne le seraient pas ?

Il se disait que forcément certains agents devaient bien tomber amoureux, avaient des parents, des frères et sœurs. Ces gens là devaient bien être sous protection. En tout cas, le courtier en assurance le pensant.

Pour ce qui est du vrai Magnus, tu penses que c’est qui ? Celui qui aujourd’hui a parlé avec ton père, celui que tu connais depuis quelques jours, celui que tu connais par les dossiers ou celui qui n’a jamais eu de petites amies, parce qu’il collectionnait les femmes, mais que quand il est tombé amoureux, il est resté fidèle, étant même un imbécile en pensant avoir une seconde chance avec son ex ?

Haussant les sourcils, il ne faisait pas vraiment un portrait très flatteur de sa personne, mais elle avait toutes les cartes en main. C’est à ce moment là que son portable sonna. L’attrapant, il se mit à sourire.

Tu sais, je ne suis pas la seule personne qui voudrait apprendre à te connaître et qui voudrais te voir t’ouvrir.

Il se leva du tabouret et il alla à la porte de la chambre faisant un signe de la main. Ouvrant mieux la porte, il laissa alors sa famille entrer dans la chambre. Sa mère en tête, suivit par sa sœur, son frère et toute la belle-famille. Magnus ferma ensuite la porte et il resta au fond de la pièce, regardant sa mère aller vers Lynn et lui demander si ça allait. Il se mit à sourire. Sa mère était bien islandaise et pas juive, mais parfois, elle y ressemblait beaucoup. Puis, la mère de famille ne pû s’empêcher de prendre la jeune femme dans ses bras et de s’excuser en lui ayant fait mal.

L’islandais ne s’était pas attendu à une telle réaction de la part de la jeune femme. Il s’était dit que du voir du monde qui est là pour elle, pour savoir comment elle va, prendre de ses nouvelles, ça serait une bonne chose. Alors, quand elle eu finit de faire comprendre son point de vue, il vit les regards surprit des membres de sa famille. Il leur fit signe de le suivre. Allant dans le couloir, sa mère le regardait fixement. Il expliqua que tout ça était de sa faute, du coup il les raccompagna à leurs voitures respectives. Se retrouvant sur le parking de l’hôpital, il se passa les mains sur le visage. Puis, au lieu d’aller voir la jeune femme, il prit la direction de la cafétéria. Un café ne lui ferait pas de mal. Il en prit un aussi pour Lynn au cas où et il attrapa de quoi manger. En passant dans un couloir, il repéra un journal et quelques magasines et il les attrapa également. Une fois tout en main et même sous le bras, il retourna dans la chambre de la brunette. Il alla vers la table à roulette qui permettait à la jeune femme d’avoir la nourriture face à elle. Y déposant tout ce qu’il avait prit, il ramena un peu le fauteuil vers le lit, mais pas trop près pour qu’elle ne le prenne pas mal.

Je t’ai pris un café, un muffin et un brownie.

S’installant dans le fauteuil, il commença à boire de son café, attrapant le journal du jour et il se mit à le lire. Lynn voulait du silence, il allait lui en donner. Il attendrait jusqu’à ce que le médecin lui dise qu’il pouvait raccompagner la jeune femme. Après tout, ils seraient gagnant tout les deux. Elle aurait son silence et lui aurait les renseignements de sorties directement par le médecin. S’installant mieux dans le fauteuil, il savait qu’il en aurait un moment, voir plusieurs jours, du coup, il préférait être à l’aise.

Si jamais tu veux aller voir ton père, dis-moi et je t’amènerai jusqu’à sa chambre.

Il jeta un œil vers la jeune femme et il tourna à nouveau la tête vers son journal. Silence, il fallait qu’i se taise. Mais il savait aussi que ça risquait vite de l’énerver et qu’il finirait par sortir de la pièce. Regardant alors sa main, il soupira doucement en regardant le bandage. Il n’aurait jamais dû frapper cette vitre, mais le mal était fait. Reposant son regard sur le journal, il reprit une gorgée de café, avant de recevoir un message sur son portable. Le lisant, il fronça les sourcils. Posant le journal sur le fauteuil, il sortit de la chambre et se retrouva face à la personne qui lui avait envoyé un message, l’agent Coulson. Ce dernier était en meilleur état que Lynn et son père, mais il était quand même touché. Les deux hommes discutèrent de ce qui s’était approximativement passé en Birmanie. Oui, parce qu’il savait que l’homme ne lui dirait pas tout sur la mission. Mais au moins, il savait que Lynn avait vraiment tout donné pour sauver son père. Après avoir parlé avec l’agent, l’islandais rentra à nouveau dans la chambre. Il reprit sa place dans la fauteuil et quelques secondes s’écoulèrent avant qu’il ne regarde la jeune femme.

Je sais que tu veux du silence, mais ça te fais quoi d’avoir retrouvé ton père ?

Il aurait dû tourner les choses différemment, mais il devait avouer que sa conversation avec Adam et celle avec Coulson lui donnait envie d’en savoir plus.

Tu sais déjà ce que tu voudras faire avec lui en premier ?

Ca pouvait être tout et n’importe quoi. Faire un tour en ville, aller au restaurant, prendre le temps de se retrouver seul à seul. Bref, il y avait plein de possibilités et il espérait que la jeune femme lui en dirait plus.

Ca doit faire du bien de retrouver une personne à laquelle on tient.

Il devait avouer que cette dernière remarque était un peu pour lui aussi.

Tu crois qu’il en veut beaucoup à ta mère ?

Ca y est, la machine était lancée et il voulait tout savoir.

L’islandais devenait curieux. Tout le monde dit que c’est un vilain défaut, mais il avait envie de savoir. C’était des questions banales, mais il savait aussi que la jeune femme avait enfin retrouvé son père et qu’elle voudrait sans aucun doute passer tout son temps libre avec lui. Il grimaça aux premiers propos de la jeune femme. Elle ne voulait pas trop en dire sur elle, ce qu’il comprenait, vu qu’elle n’était clairement pas une adepte de l’ouverture. Mais, il resta attentif à ce qu’elle lui répondait malgré tout. Elle répondait à tout et il lui en était reconnaissant. Il écouta donc avec attention pour ne rien manquer et il ne pû s’empêcher de sourire. Elle était vraiment très proche de son père. C’était comme lui avec sa mère. Un amour inconditionnel et une confiance profonde. Ca il pouvait le comprendre, mais c’est vrai qu’une partie, ça n’était pas possible, au vu de son passé. Puis, quand elle parla de ses parents et de ce qu’ils avaient vécus sentimentalement, il hocha la tête et l’entendit lui demander en quoi ça l’intéressait.

Moi ça m’intéresse.

Il haussa les épaules et il jeta un œil aux magasines qu’il avait prit.

Plus que la vie des people.

Il esquissa un sourire, avant de fixer à nouveau la jeune femme.

Je sais que tu ne me parleras jamais ouvertement de ton passé, de ta famille ou même de toi, mais si je peux en savoir un peu plus et que tu acceptes de me le dire, alors je prendrai tout ce que tu me donneras.

Il sourit un peu plus et il se réinstalla mieux dans le fauteuil avant de soupirer doucement.

Oh j’ai vu l’agent Coulson, il a l’air très sympa.

Il devait avouer que cet homme était souriant malgré tout ce qu’il avait vécu et ça faisait plaisir à voir. Mais il devait avoir un mental blindé pour pouvoir faire ça, en tout cas c’était ce que lui pensait.

D’autres choses à partager avec moi où tu préfères que je la ferme ?

Il haussa les sourcils pour savoir si elle préférait qu’il se taise ou qu’elle accepte de parler un peu, que ça soit d’elle, de ses parents, d’amis, de la Birmanie. Peu importe le sujet, il écoutait avec intérêt.

Non, parce que l’agent Coulson semble quelqu’un de bien et pas prétentieux à sourire pour une pub Email Diamant.

Il haussa un sourcil. Oui, son côté jaloux était bien toujours présent. Mais Coulson semblait vraiment être quelqu’un d’agréable, en tout cas à première vue. Il ne pû s’empêcher de grimacer aux propos de la jeune femme.

Il va falloir que je t’apprenne la politesse aussi.

Haussant un sourcil, il se mit à sourire en coin, avant d’être surprit par ce qu’elle lui disait.

Pourquoi parler de moi ? Tu sais déjà tout.

En tout cas c’était ce qu’elle lui avait dit. Au vu des dossiers qu’elle avait sur lui et vu qu’elle avait pû répondre à des questions vraiment personnelles, que pourrait-il lui dire qu’elle ne sache pas. Mais ça ne le dérangeait pas de parler de lui. Non, il n’était pas imbu de lui-même à ce point là, mais si elle ne voulait pas parler d’elle, au moins ça ferait un semblant de conversation, parce que lui et le silence, ça allait un peu, mais ça finissait vite par l’ennuyer, sauf s’il avait de la musique. Ca c’était ce qui pouvait vraiment l’aider à rester silencieux. Puis, la regardant, tout en écoutant ce qu’elle disait, il fut surprit qu’elle veuille savoir ce genre de choses, mais il haussa les épaules.

C’est vrai que je devrais reprendre ma vie d’avant. Passer de femmes en femmes. Seulement, j’ai goûté à se plaisir d’être en couple. Même si Enorah et moi ont pas vraiment partagés beaucoup de choses, j’ai pû voir ce qu’étais être en couple et donner sa confiance à quelqu’un.

Fixant la jeune femme, il ne savait pas vraiment comment expliquer les choses.

Avoir des femmes différentes dans sa vie, c’est agréable, parce qu’on a aucune attache, on profite simplement d’une nuit avec une inconnue, mais je n’ai plus envie de ça. Evidemment, avec ce qui s’est passé avec la pianiste, j’aurai pû le faire, mais je n’en ai pas envie. En ce qui te concerne et le fait que j’ai des sentiments pour toi, ça ne viens pas du fait que tu sois une personne gentille avec moi. Chose qui est fausse d’ailleurs, parce que si ça c’est être gentil, on n’en a pas la même définition.

Haussant les sourcils, il lui faisait clairement comprendre que même si parfois elle avait été gentille, il restait un long chemin à faire pour qu’elle le soit vraiment.

Mais tu as raison, c’est tôt après ce que j’ai vécu avec la mère de ma fille. Seulement quand ça vous tombe dessus, c’est comme ça et on ne contrôle pas.

Il haussa les épaules, un léger sourire aux lèvres.

Tu veux savoir d’autres choses sur moi où on fait donnant donnant ? Tu me poses une question, j’y réponds et à moi de te poser une question pour que tu y répondes. Ca semble équitable même pout toi non ?

Après tout, pourquoi pas ne pas savoir certaines choses sur elle.

Enfin sauf si tu comptes me mentir à chaque réponse évidemment.

Même si c’est ton père qui décide du contraire ?

Il ne pû s’empêcher de sourire. Il savait que les deux étaient proches, du coup si son père décidait de lui inculquer quelque chose, il se disait qu’elle ne pourrait s’empêcher de l’écouter et de tenter de faire quelques efforts. Haussant les sourcils aux propos de la jeune femme, il pensait qu’elle aurait comprit qu’il rigolait en parlant de mensonge. Du coup, il se retrouva bête à l’entendre dire qu’il disait n’importe quoi et qu’il la jugeait mal. Il l’écouta, avant de faire une grimace.

Ca n’est pas le fait que tu t’énerves qui t’agaces, mais ça semble plutôt être moi qui t’agaces, ce que je peux comprendre.

En effet, ils ne s’étaient pas compris et il préférait être clair.

Je ne voulais pas être désagréable en te parlant de mensonges. Je sais que pour ton métier, tu dois le faire pour ne pas te mettre en danger. Mais je voulais juste rigoler, pas que tu le prennes mal.

Frottant sa nuque de sa main, c’est vrai que là, il aurait dû être plus clair.

Je suis désolé, je ne voulais pas être indélicat.

Se redressant dans son fauteuil, il attrapa son café, en buvant une gorgée.

Je voulais juste qu’on puisse se parler honnêtement quelques minutes, c’est tout. Mais apparemment il vaut mieux que je la ferme pour de bon.

Tournant la tête, il attrapa à nouveau le journal du jour et reprit sa lecture. Il aurait mieux fait de se taire dès le départ, ça n’aurait pas amené tout ce qui venait de se passer.

Face à son journal, il se disait clairement qu’il valait mieux qu’il se taise. Seulement, la question qu’elle lui posa le fit hausser les sourcils. Il resta face au journal, se demandant s’il avait bien entendu. Comment pouvait-elle dire ça ? Elle était vraiment virulente et il ne s’était pas du tout attendu à une telle agressivité de la part de la jeune femme. Seulement, plus elle parlait et moins il était surprit. Parce qu’elle touchait les points sensibles. Serrant le journal qu’il avait entre les mains, il préférait ne pas la regarder, parce qu’il ne voulait pas voir le visage de la jeune femme sans quoi il risquait de vouloir lui rentrer dedans et la blesser encore plus qu’elle ne l’était déjà. Mais, plus elle parlait et plus il sentait la colère l’emportait. Lui qu’on n’énervait pas facilement, là elle avait touché tous les points sensibles et il chiffonna le journal et le lança au sol en se levant d’un seul coup de son fauteuil.

La ferme !

Elle avait bien fait son boulot pour l’énerver. Se plaçant à côté du lit, il fixa la jeune femme, serrant les poings.

Tu veux que je réagisse, parfait ! Oui j’appelle ma mère tous les soirs parce qu’elle veut avoir de mes nouvelles. Elle est pareille avec ma sœur et mon frère. Mais nous, nous avons la chance d’avoir une famille. Toi tu as quoi ? Une mère qui n’en est pas une et qui te prend seulement pour un soldat et qui n’a sans doute jamais dû te faire un seul câlin de ta vie. Ton père ? C’est le seul que tu aimes, mais tu crois qu’il va aimer une fille qui n’a pas de vie sociale soit disant pour protéger son entourage ? La CIA est une agence gouvernemental avec des ressources énormes, alors ne me dis pas que les familles des agents ne sont pas sous protection permanentes.

Il desserra les poings, étirant ses doigts.

Tu crois me connaître, tu crois connaître tout le monde avec un dossier. Mais tu ne connais rien, sur personne. Regardes-toi ! Tu es une reclus qui soit disant aime sa vie. Comment tu peux aimer cette vie ? Tu n’as personne Lynn, personne. Pas de petit ami, pas un seul ami. Ah si tu as l’agent Coulson et heureusement parce que sinon tu es bien seule ma pauvre.

Il hocha la tête sur le côté pour appuyer ses propos.

Alors oui je me suis aplatit, juste parce que je ne voulais pas t’énerver. Tu es déjà blessée et tu n’as pas envie de parler, alors je me tais pour que tu puisses te reposer, reprendre des forces et te remettre pour pouvoir profiter du retour de ton père. Alors excuses-moi de ne pas penser qu’à ma gueule, mais à la tienne à la place !

Se retournant, il attrapa le journal et le déplia, pour se rasseoir dans le fauteuil, seulement, il se releva avant et il vint vers la jeune femme attrapant son visage entre ses mains pour venir l’embrasser. Cette fois-ci, il se fichait pas mal de ce qu’elle pourrait dire, il ne se laisserait plus faire face à elle. Ayant besoin d’air, il s’éloigna et il la fixa quelques minutes avant de se relever pour aller à nouveau dans le fauteuil, avec son journal.