Ca avait été plus facile qu’il ne l’avait imaginé. Son remplaçant ne pensait pas qu’il était une menace et il avait réussit à filer tranquillement. Après tout le remplaçant de Lynn avait dû partir en ville pour récupérer quelque chose dont Magnus ne savait plus le nom et il avait eu le temps d’attraper son sac et de rassembler toutes les armes qui était dans le QG. Il avait passé le sac en bandoulière contre son épaule et il avait filé au plus vite. Sortant du bâtiment où il était censé être protégé, il fila en ville et il héla un taxi avant de lui demander de l’amener à l’aéroport. Une fois là-bas, il alla vers le guichet demandant à la jeune femme en face de lui un billet pour la Birmanie. Le prochain vol était dans moins d’une heure, ça serait donc parfait. Une fois le billet en main, il alla vers les panneaux d’affichages et il regarda où il devait aller. Cherchant l’allée, il y marcha tranquillement. Après tout, il avait un paquet d’armes dans son sac, donc autant resté discret et ne pas faire de vague. Seulement, voyant qu’il devait passer aux détecteurs de métaux, il grogna. Comment allait—il faire ça ? Il n’eut pas le temps d’y réfléchir qu’on l’attrapait par le col. Il ne pû voir de qui il s’agissait et il se souvint qu’on tentait de le tuer. Se retrouvant à côté d’une table à langer, il fronça les sourcils et il vit Lynn face à lui. Oh elle allait le tuer ! Mais il n’aurait pas imaginé qu’elle serait venue jusque là. Il ne pû alors s’empêcher de sourire avant de reprendre son sérieux quand elle commença à parler.

Je ne connais personne là-bas, j’aurai pû passer inaperçu.

Il était convaincu par ce qu’il disait, mais il fut encore plus surprit quand elle leva son arme vers lui. Haussant les sourcils, il l’écouta parler et il posa le sac au sol, le poussant de son pied vers la jeune femme.

Je ne vais pas les utiliser contre toi.

Lynn n’était pas une méchante pour lui, donc il n’irait pas lui tirer dessus.

Ceux qui me veulent morts ne seraient pas venu me chercher jusqu’en Birmanie. Ils ont d’autres choses à faire que ça. Mais que tu sois là où pas j’irai là-bas. Si ça n’est pas aujourd’hui, je trouverai un moyen d’y aller.

Il était sérieux, mais au regard de la jeune femme, il comprenait qu’il valait mieux qu’il n’en dise pas plus.

Quoi ? Je t’avais dit que ne laisserai pas ton remplaçant jouer les baby-sitters avec moi.

Il avait l’impression de voir une femme totalement différente. Il ne l’avait jamais vu comme ça et il n’aurait pas pensé qu’elle pourrait lui tirer dessus. Mais plus il parlait et plus il se posait la question. En même temps, elle n’était plus celle qui devait se charger de sa protection. Elle n’était plus là pour ça et il comprit qu’il avait intérêt à coopérer. Seulement, il avait déjà donné le sac pour qu’elle puisse s’en occuper. Mais quand elle commença compter, il la fixa ne comprenait pas pourquoi elle faisait ça. Devait-il le lui dire ? Il n’en savait rien, seulement quand il entendit « un » retentir, il leva les mains.

Je suis tombé amoureux de toi.

Oh quel idiot ! C’est clair qu’elle allait le tuer tout de suite. Fermant les yeux, il attendait qu’elle le gifle à nouveau comme elle l’avait fait un peu plus tôt, mais rien ne vint. Il ouvrit alors un œil et il la regarda. Elle le fixait et elle semblait vraiment surprise. Ah bah comme ça ils seraient deux. Il commença alors à baisser les bras tout doucement, mais laissant ses mains visibles au cas où, pour qu’elle ne lui tire pas dessus.

Je me suis dis que comme tu ne pouvais pas aller toi-même en Birmanie vu que sinon tu serais considérée comme déserteur. Enfin ça c’est toi qui me l’a dit, du coup je pensais pouvoir y aller et vu que j’avais prit un billet avec mon vrai nom, on t’aurait envoyé là-bas pour me retrouver et du coup tu aurais pû aussi chercher ton père.

C’était une idée totalement stupide et inconsciente, mais il en avait eu marre du remplaçant et il avait voulu tenter quelque chose aussi bête que ça pourrait être. Continuant de regarder la jeune femme, il commençait sérieusement à avoir peur de sa future réaction. Elle continua de le fixer et elle n’avait toujours pas dit un seul mot.

Tu vas toujours me tuer ?

Oui, il était beaucoup moins fier que quelques minutes avant. Elle avait toujours son arme pointée sur lui et comme elle savait maitriser ses émotions, forcément il ne voyait rien et ça commençait clairement à le faire flipper.

Il fut surprit par les propos de la jeune femme, mais il fut soulagé quand elle rangea son arme. Il soupira doucement, n’ayant plus autant peur, même si elle pouvait lui briser la nuque en quelques secondes sans qu’il ne le voit venir. Il l’écouta alors avec attention. Au moins il savait qu’elle comptait aller retrouver son père ce qui était une bonne chose. Mais quand elle parla du meilleur agent, il fit une grimace. Il devait sans doute d’agir de Ken. Oui, il était à nouveau jaloux. Mais il n’en dit rien, seulement, il haussa les sourcils à ce qu’elle ajoutait.

Allez à Washington ?

Lui aussi devait y aller ? Pourquoi ? Bon d’accord, elle venait de dire pourquoi, mais … quoi qu’il préférait aller avec elle plutôt que de retourner au QG avec l’autre abruti. Alors, il suivit la jeune femme sans émettre un seul son. Ca risquait de lui retomber dessus. Du coup, il la regarda mettre le sac dans un endroit sûr. Puis, il la suivit pour embarquer dans l’avion qui les mènerait là où la jeune femme voulait se défendre auprès de ses supérieurs. Une fois dans l’avion, il enleva sa veste et il s’assit dans son fauteuil, écoutant la jeune femme lui expliquer certaines choses.

Comment ça elle va décider de mon sort ?

Il n’avait pas pensé à ça. Voir madame glaçon en face de lui n’était pas quelque chose qu’il voulait vraiment.

C’est vrai que je n’aurai pas pû aller bien loin et que j’aurai craqué face à la torture, seulement tu devais m’apprendre à me défendre face à ça et tu as préféré partir avant.

Préféré n’était sans doute pas le bon terme, mais il n’avait pas envie de se retrouver en face de la supérieur de la jeune femme.

Pour ce que je t’ai dit tout à l’heure, tu comptes rester sur le terme de fossile et faire comme si je ne t’avais rien dit ou tu m’en parleras un jour et quand je dis un jour, c’est maintenant.

Fixant la jeune femme, il savait qu’elle pouvait ne pas vouloir en parler, vu qu’elle ne s’était pas penchée sur le sujet avant, mais il savait aussi qu’il ne pourrait rien avoir en retour, vu que la jeune femme ne s’ouvrait pas vraiment.

Je m’en fiche de ton remplaçant. Ce n’est pas lui que je voulais.

Oh mon dieu, remarque plus gamine tu meurs. Mais il disait vrai. Il ne voulait pas du remplaçant. Il voulait que Lynn soit celle qui le protègerait. Même si pendant les entraînements, elle lui avait collé des raclées, il savait qu’au moins avec elle, ça serait un bon apprentissage. Le remplaçant lui allait être moins dur avec lui et même pas sûr qu’il veuille l’entraîner vu qu’il n’était qu’un civil sous protection. Finalement l’islandais changea de sujet pour parler de ce qu’il avait dit un peu plus tôt et qui expliquait son comportement, en partie.

Donc tu veux dire que si je te l’avais dis avant j’aurai eu une chance ?

Pourquoi n’avait-il pas parlé avant ?

Tu me connais par tous les dossiers que tu as eus entre les mains. Tu sais que je ne me suis jamais attaché à personne à part Enorah qui finalement préfère en rester là. Pendant deux ans j’avais espéré pouvoir la revoir et avoir une nouvelle chance ce qui n’est jamais arrivé. Alors le fait que je te connaisse depuis quelques semaines, tu es fait une très bonne impression à ma famille et que tu ne me traite pas comme un gamin, m’as fait voir que oui je suis amoureux de toi.

Il n’avait pas du tout pensé qu’il avait la moindre chance. Ils se connaissaient à peine, il avait même pensé qu’elle allait lui dire qu’il n’était pas amoureux d’elle, mais de l’espionne et que de toute façon ils ne se reverraient plus, du coup il n’avait rien dit.

Tu m’as dit toi-même que tu savais maitriser tes sentiments. Rien ne m’a prouvé que ça pouvait être réciproque, d’où le fait que je n’en ai pas parlé avant. Tu m’as également dit que tu faisais passer ton travail avant tout le reste, alors excuse-moi si je n’ai rien dit avant aujourd’hui.

Se levant de son fauteuil, il partit alors dans les toilettes de l’appareil, pour tenter de se calmer et de faire en sorte de revenir à sa place plus calme. Mais il avait besoin de quelques minutes pour ça. Apparemment il prit trop de temps, car l’hôtesse de l’air frappa à la porte pour lui dire qu’ils allaient décoller. Sortant de là, il repartit à sa place et mit sa ceinture, attrapant un magasine qui était là et se mettant à la regarder.

De retour à sa place, l’islandais ne dit rien. Il commença à regarder une revue qui était là, mais ça ne l’intéressait pas plus que ça. Le trajet fut plus long qu’il ne l’avait pensé. Soupirant à plusieurs reprises, il s’ennuyait ferme, mais il finit par regarder le film proposé par la compagnie aérienne. Pas un grand film, mais ça faisait passer le temps. Une fois arrivée à Washington, il suivit la jeune femme, ne disant toujours rien. Il monta dans la voiture où il était obligé d’aller et malheureusement pour lui les vitres étaient teintées. Du coup, ce fut à son tour de fermer les yeux. Arrivée à destination, il ouvrit les yeux et sortit du véhicule, suivant toujours la brunette. Regardant autour de lui, il restait attentif au peu de décoration et à tout ce qu’il pouvait voir, avant d’arriver dans une salle où lui n’hésita pas à s’asseoir. Tapotant sur la table, il entendit alors quelque chose qui le surprit au plus haut point. La mère de Lynn était la femme de l’écran ? Alors ça, il ne l’aurait pas deviné. A vrai dire, elles ne se ressemblaient physiquement. Quoi qu’il faudrait qu’il regarde de plus près, vu qu’il aurait la femme devant lui dans quelques minutes. Ecoutant la fin des propos de l’assistant, il regarda ensuite Lynn et il se mit à sourire à ses propos.

Je n’aurai pû imaginer ça je dois dire.

Il se mit à sourire encore plus. Il se mit à réfléchir alors sur le sort du père de la jeune femme. Sa mère aurait bien dû la laisser y aller, surtout si c’était pour retrouver son mari. A moins qu’ils ne soient divorcés. Mais, il n’en revenait toujours pas et il était amusé.

Madame Glaçon est ta mère ?

Effectivement Monsieur Arnarsson.

Et merde ! Soupirant, il regarda la femme qui lui faisait face et il préféra se taire sur ce coup là. Restant assit à sa place, il devait avouer que ça n’allait clairement pas l’aider. Déjà qu’il s’attendait à devoir rester à Washington le temps que l’affaire qui le concernait se tasse. Alors si en plus cette femme décidait de le mettre en prison, ça ne serait pas des plus amusants. Il ouvrit la bouche, mais il préféra la fermer à nouveau pour ne pas dire de bêtises. Du coup, il regarda Lynn, puis sa mère, attendant de savoir ce qui allait retourner de toute cette séance entre mère et fille et quel serait son sort.

Restant muet, l’islandais écouta l’aînée parler et il resta attentif. Cependant, il ne pû s’empêcher de froncer les sourcils quand Lynn expliqua qu’elle accepterait le blâme. D’ailleurs, en quoi le remplaçant pouvait-il émettre une telle suggestion ? Magnus devait avouer que le remplaçant ne manquait pas d’air. C’était de sa faute s’il ne restait pas attentif et qu’il avait pensé que l’islandais serait un petit chien attentif à ses ordres. Cependant, il ne dit rien, ne préférant pas aggraver son cas et surtout pour que Lynn puise parler de son père. Voyant la main de la plus âgée sur l’épaule de sa fille, il les regarda. Elles ne semblaient pas vraiment proches. Il ne savait pas si c’était lié à leur emploi ou pas. Une prison spécialisée ? Magnus blêmit d’un seul coup et il devait avouer qu’il n’en menait pas large. Restant assit sur sa chaise, il ne dit plus rien, cependant il écouta Lynn avec attention.

Attends, ça n’a pas à te retomber dessus !

Se levant, il soupira et passa les mains sur le visage.

Tu es partie tu n’avais donc plus rien à faire de moi vu que je n’étais plus ta mission. Ton remplaçant, c’est de sa faute à lui. Il a prit les armes dans le mur alors que j’étais dans la pièce, il est partit pensant que je ferai tout ce qu’il allait me dire. C’est lui qui n’a pas été à la hauteur. C’est de sa faute et uniquement la sienne.

Bon la sienne aussi d’accord, mais il voulait juste prouver qu’il n’avait pas voulu ou plutôt pensé que ça pourrait retomber sur elle.

Maintenant on tente de me tuer alors désolé si j’ai envie de changer d’air et la Birmanie semblait être un bon endroit.

Oh mais la ferme Magnus ! Ca n’était pas la meilleure chose à dire.

Bref, ce que je veux dire c’est que je ne pensais pas que ça allait te retomber dessus, vu que tu n’étais plus la personne en charge de ma protection. Maintenant si je dois aller leur expliquer ça je vais le faire.

Se retournant, il fila vers la porte, sachant qu’elle risquait de l’en empêcher, mais il ne comptait pas se laisser faire et faire entendre ce qu’il avait à dire.

Se retrouvant assit en moins de deux, il soupira tout en écoutant la jeune femme. Il n’était pas d’accord que tout lui retombe dessus. Lynn n’avait rien fait de mal. C’était lui qui était partit et c’était le remplaçant qui n’avait pas fait correctement son boulot. Croisant les bras sur la table, il vint y poser sa tête, écoutant toujours la jeune femme. Seulement, il fut vraiment surprit par ce qu’elle lui disait et il se redressa d’un seul coup sur sa chaise en la fixant. Il avait pensé bien faire et si ce remplaçant à la noix avait fait son boulot correctement, il n’y aurait eu aucun problème. Cependant, il ne dit absolument rien. Il se leva et ce fut à son tour d’aller à la fenêtre. Croisant les bras sur son torse, il soupira. Il n’aurait imaginé que tous ces trucs de CIA et autres agences secrètes soient si nulles. Nulles ? Oui, parce qu’elle mettait la culpabilité sur le dos des personnes qui n’avaient rien fait comme Lynn.

Je me comporte peut-être comme un gosse, mais ton remplaçant aussi. C’est quoi de rapporter à la chef un problème et de dire que c’était une autre personne qui a fait l’erreur ? Ca n’a aucun sens, c’est à lui d’assumer sa connerie pas à toi.

Se passant les mains sur le visage, il soupira à nouveau. S’il voyait un jour le remplaçant, il lui en collerait une, même si ça devait le remettre face à la mère de Lynn.

Ne prend pas ma défense, même si c’est gentille de ta part, tu s mieux à faire. Tu dois retrouver ton père et prendre ma défense ne risque pas de t’aider.

Il n’avait pas envie que ça soit un argument supplémentaire pour qu’elle ne puisse pas partir en Birmanie. Se retournant, il repartit s’asseoir à table et il regarda alors la pièce où ils étaient. Il n’avait pas encore prit le temps de le faire et il regarda la porte qui ne laissait voir personne. Apparemment la réunion semblait longue et Magnus commença à tapoter ses doigts sur la table, cherchant à faire passer le temps. De très longues minutes plus tard, la porte s’ouvrit. Il resta assit et regarda la mère de Lynn prendre place avant de les regarder et de se décider à parler.

Si la mère de Lynn lui disait qu’à cause de lui elle ne pouvait pas partir en Birmanie, il savait qu’il trouverait cela injuste. Même si la brunette était en train de lui dire qu’il fallait qu’il se tienne à carreau, il ne pourrait pas laisser son avis dans un coin de sa tête. Elle n’avait pas à payer ses erreurs à lui. Il écoutait ce qu’elle lui disait et il comprenait qu’il devait se taire tout de suite, mais il n’était pas du genre à le faire. Mais, il allait tenter de le faire. Il ne devrait pas parler et il allait devoir faire en sorte de penser à autre chose ou faire quelque chose qui ne le ferait pas prendre la parole. Puis, s’asseyant mieux dans la chaise, il fut surprit par ce que disait la jeune femme. Il n’aurait jamais imaginé qu’elle lui dise qu’elle l’appréciait. Haussant les sourcils, ce fut sans doute la première fois qu’il était aussi attention à ce qu’elle lui disait et il la regarda alors marcher dans la pièce.

Tu m’apprécies vraiment ?

Il ne s’était pas attendu à de tels propos et il devait avouer qu’il était plutôt fier de le savoir. Surtout qu’elle n’avait jamais rien dit de plus à ce sujet.

Pour ma famille, tu sais ça n’est pas grave si la tienne n’a jamais été comme ça. Je suis même du genre à dire que ma famille on la prend au fur et à mesure. Toi qui connais mon meilleur ami Camille, il n’a pas eu une enfance facile et pourtant il est très proche de ma sœur et du reste de ma famille.

Alors qu’il n’avait pas non plus eu une famille simple. Il avait perdu ses parents jeunes et il avait dû faire sans eux.

Pour les informations te concernant, c’est vrai qu’un jour j’aurai forcément voulu en savoir plus, mais j’en sais déjà beaucoup.

Il essayait de capter le regard de la jeune femme, mais elle semblait toujours voulue marcher dans la pièce.

Si tu parviens à sauver ton père et à la ramener ici avec toi, tu accepterais de me revoir et de tenter quelque chose ?

Il haussa un sourcil, sachant qu’elle pourrait lui dire qu’il dit n’importe quoi.

Enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre dans ce que tu as dit.

Il espérait surtout que ça soit ça. Qu’elle accepte de s’ouvrir un peu. Pas forcément qu’elle en dise plus sur elle, mais plutôt qu’elle accepte de voir si elle ne pourrait pas venir à un repas de famille ou alors juste sortir à deux.