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« Get your heart on ! »

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MessageSujet: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyMar 17 Juil - 16:56


Un mois. Cela faisait un mois que Capucine se repassait naïvement en boucle sa rencontre avec Edwin. C’était une belle journée où les rayons du soleil illuminaient le vert de l’Inwood Hill Park. Profitant de cette météo clémente pour prendre quelques clichés à l’aide de son polaroid fétiche, Capucine avait eu la bonne surprise d’être interpellée par un inconnu, qui se trouvait être aussi passionné qu’elle. De là s’était développé quelque chose de fabuleux, à la vitesse de la lumière. Et tandis qu’une douce folie s’emparait d’eux, une certaine Elisabeth qui semblait être la sœur du jeune homme l’appela à l’aide. Puis, à la suite de cet élément perturbateur qui avait fait fuir ce bel homme, elle lui avait envoyé un court message : « Surréaliste, mais sympathique. » Message auquel aucune réponse n’avait été reçue. Loin d’être une de ces filles qui courent après les hommes, Capucine ne se rabaisserait pas à le harceler. Non ce serait trop facile. Et depuis cette rencontre, plusieurs émotions l’avaient traversé : la sensation d’être sur un nuage lors de leur baiser, la cruelle déception de le voir soudainement partir, l’impatience de le revoir, la lassitude d’attendre et puis la lucidité. Elle s’était rendue compte que cet irréel instant ne se renouvellerait certainement pas, et qu’elle en garderait un merveilleux souvenir. Le destin avait fait qu’ils ne se retrouveraient sûrement pas, selon la britannique qui ne s’apitoyait jamais (ou presque). C’était la vie, et elle continuait à croquer la vie à pleines dents, à l’image de cette soirée. Effectivement, après avoir trouvé une sublime petite robe noire lors d’une séance shopping avec sa meilleure amie Moïra, les deux amies décidèrent que cette soirée serait leur soirée ! Au programme : préparation vestimentaire, coupe de champagne à la main, potins et rires assurés avant de foncer à un concert à deux minutes de chez Capucine. Habitant la section de Broadway située au niveau de Times Square où se trouve le quartier des théâtres et bien sûr, des bars et autres lieux où règne une excellente ambiance, les deux amies se dirigèrent vers l’Awesome. Vêtue d’une légère robe mais élégante, Capucine sentit de nombreux regards sur elle. Loin de lui déplaire, elle se sentit pour le moins … canon ! Typiquement féminin, messieurs.

Motivée comme jamais, la demoiselle entra donc dans ce lieu bondé de monde, où le rock qu’offrait la voix du chanteur et les faisceaux de lumières rythmaient le déhanché des danseurs. Les amies, habituées, se dirigèrent vers une forme de paradis, le bar. C’est ainsi, qu’agrippée au comptoir et compressée entre plusieurs personnes, Capucine commanda un cocktail : mélange d’alcool, de menthe et de sucre de canne. Cela annonçait la soirée ! Puis, se frayant un passage parmi la foule, elle se retrouva au premier rang, face à la scène. Déchaînée, la jolie brune se déhanchait, profitant à fond les ballons de la musique. Elle avait déjà entendu cette chanson, mais elle ne savait plus où ; et à raison de trois ou quatre sorties par semaine, c’était compréhensible. Toujours est-il que (pour l’instant..) le son des guitares et la voix du chanteur la portaient bien plus loin que le mojito ! Passant sa main dans les cheveux, elle débordait de sensualité. Toutefois, quelque chose la stoppa net. « C’est pas vrai … » se chuchota-t-elle. Oui, c’était bel et bien lui, le chanteur qui mettait le feu. Edwin.
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyMer 18 Juil - 1:43



CAPUCINE & EDWIN
❝ get your heart on ! ❞

Un mois, cela pouvait sembler long, très long. Particulièrement quand on se voit chamboulé par une rencontre qui n'a rien d'anodin et qui a le don de remuer de profonds sentiments enfouis au fond de soi. Edwin avait passé un moment magique -oui, c'était le mot- avec Capucine et il ne regrettait pas d'avoir eu le culot de l'aborder au milieu du parc de Hinwood Hill. Il n'avait, en réalité, absolument rien à reprocher à cette partie d'après-midi qu'ils avaient passé ensemble. Alors pourquoi n'avoir rien répondu quand elle lui avait envoyé un sms ? Ce n'était pourtant pas sorcier de répondre à une fille qui nous plait, particulièrement quand c'est celle-ci qui s'est lancée la première dans un baiser timide. Mais Edwin avait une bonne raison : il avait la frousse. La peur de s'attacher à nouveau à une jeune femme et de souffrir comme il avait souffert après la mort d'Aly un an et demi auparavant. Tout le monde a peur de quelque chose, eh bien pour l'étudiant, c'était les sentiments amoureux qu'il pouvait ressentir à l'égard d'une fille. Et pas n'importe quelle fille : Capucine. Cette rencontre avait été un électrochoc, un véritable coup de foudre. Mais plutôt que de suivre son coeur, il avait pris peur en repensant à ce qu'il s'était passé et à ce qu'il pourrait éventuellement se passer s'il répondait à son sms. Il avait donc effacé son message sans y répondre, espérant que la photographe l'oublierait aussi vite qu'ils s'étaient rencontrés. « I'm a loser if I lose her », les paroles d'une chanson qu'Edwin avait composée et qu'il jouait avec son groupe à chaque concert. Loser of the year reflétait tout à fait ce qu'il avait ressenti durant ce mois passé depuis sa rencontre avec Capucine. Cette sensation que, quoi qu'il fasse, la jeune femme lui collait à la peau. Il avait tout tenté : la musique, sortir avec des amis, faire la fête, la photographie, il avait même usé de ses charmes avec une autre demoiselle. Mais cela n'avait abouti à rien, car ses pensées restaient hantées par la brunette qui l'avait embrassé sans crier garde, à l'ombre d'un saule pleureur. Alors pourquoi ne pas l'avoir rappelée ? La peur, encore et toujours. Cette crainte maladive, presque phobique de s'attacher à nouveau d'amour pour quelqu'un.

Cela faisait déjà près d'une demi heure qu'Edwin et son groupe faisait le show sur la scène aménagée de l'Awesome. Cette soirée battait son plein dans la salle bondée de Broadway et, accroché à sa guitare, les lèvres suspendues à son micro, le britannique donnait tout ce qu'il avait en lui pour faire vivre au public un concert phénoménal. Cela aurait pu être une soirée comme une autre, ça aurait dû être un concert comme il avait l'habitude d'en faire. Mais le destin est un farceur et en avait décidé autrement ce soir là. Grattant des accords à la guitare et laissant sa magnifique voix chanter les paroles qu'il avait écrite, Edwin se laissait porter par la clameur de la foule et entamait le premier refrain de Loser of the year. Les fans chantaient en coeur, à tue-tête, faisant sourire le leader. « Because it's all so clear, now without you here I'm the loser of the year. » Et au moment d'entamer une courte coupure uniquement musicale avant de se lancer dans le second couplet, les yeux du jeune homme s'attardèrent sur une silhouette qui se déhanchait fiévreusement au rythme rock de la musique. Le peu de secondes qui s'écoula leurs donnèrent le temps pour que leurs regards se croisent et se reconnaissent. Branle-bas de combat intérieur, le chanteur sentit son coeur raté un battement. Capucine se tenait là, aux premières loges, et semblait aussi stupéfaite que lui quand leurs pupilles dilatées à la faible lumière de la salle se croisèrent. Edwin fut déstabilisé, si bien qu'il en oublia d'entament le second couplet. Il fut heureusement relayé par le guitariste qui l'accompagnait en coeur dans les refrains alors que le bassiste se rapprochait de lui pour lui administrer un coup de coude qui eut le don de le faire redescendre sur terre. « Edwin, qu'est-ce que tu fous bordel ? » lui lança-t-il discrètement, ce qui eu le don de le remettre sur le droit chemin. Il se remit donc à chanter, comme il se devait de le faire, mais son attention resta accaparée par Capucine. D'ailleurs, au moment de chanter les paroles « I thought this things would make me forget about you and me but you're stuck in my head. I'm a loser if I lose her... », son regard ne quitta pas le sien, comme pour lui faire comprendre que le perdant, c'était lui, s'il la perdait.

À la fin du concert, les musiciens quittèrent la scène après avoir remercié le public. Edwin, qui prenait généralement le temps de se remettre des effets du show avec son groupe, s'était empressé de sortir de scène et de se débarrasser de sa guitare ainsi que de son oreillette, s'excusant auprès de ses acolites avant de s'engouffrer parmi la foule de l'Awesome qui bougeait déjà sur le rythme de la musique house qui s'échappait des haut-parleurs avec puissance. Edwin parcourut la salle du regard, à la recherche de cette chevelure brune aux reflets roux qui l'avait fait chavirer un mois auparavant. Sans prendre en compte les groupies qui tentaient de l'accoster, il se fraya un chemin dans la masse, le regard furtif, le coeur battant la chamade. Et quand il la vit assise au bar, à discuter avec ce qu'il devinait être une de ses amies, son sang ne fit qu'un tour. Il accéléra le pas, bousculant les gens en s'excusant. « Capucine ! » s'époumona-t-il quand il se jugea suffisamment près d'elle pour qu'elle l'entende, malgré le fond musical bruyant. Elle se retourna, leurs regards se croisèrent à nouveau. Montée d'adrénaline soudaine.
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyMer 18 Juil - 17:05


Il n’y avait pas de mot pour décrire l’étonnement de Capucine. Etonnement qui semblait amplement partagé, au vue de la réaction du jeune chanteur, qui perdit tous ses moyens. Devant tant de décontenance, la demoiselle n’allait certainement pas manifester un seul sentiment de détresse, non, elle allait même profiter de la situation. Après tout, il était majoritairement fautif dans l’histoire. Ironie du sort ; leurs regards se croisèrent au moment où résonnait la chanson « Loser of the year ». Capucine sentit là un petit coup de pouce du destin, qui lui permit de s’estimer vengée. « Attention les filles, c’est lui, le loser of the year ! » aurait-elle pu annoncer à la foule de groupies en chaleur. Mais non, elle n’oserait jamais hurler ça, jamais. Pour la simple et bonne raison que derrière cette carapace qui arborait une certaine rancune se cachait un véritable coup de cœur. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, tant son cœur battait la chamade. Et bien qu’elle soit profondément heureuse de retrouver l’être si cher à ses pensées, son visage resta de marbre. Pire, elle se joua de la situation pour entamer un corps à corps avec un bel homme, sous les yeux de celui qu’elle chérissait pourtant.
Dans l’esprit de contradiction de l’anglaise, tout se chambouler : d’un côté, elle voulait lui faire regretter de l’avoir ainsi oubliée et d’un autre côté, elle mourrait cruellement d’envie de sauter sur la scène et de l’enlacer.

Aussi, après quelques pas avec l’inconnu du public, elle ne prit même pas la peine de s’excuser et le laissa en plan. Alarmée, son amie la rejoint, assise au bar et lui demanda si quelque chose n’allait pas. D’un ton joyeux et ironique, Capucine lui répondit : « Oh si si tout va bien : tu vois le chanteur du groupe là-bas ? C’est Edwin. » Moïra, qui était évidemment au courant de toute l’histoire, écoutait bouche bée son amie. « Oui, c’est hallucinant. Et le pire, c’est que dès que nos regards se sont croisés, j’ai eu des papillons dans le ventre. Ouais, fous-toi de moi ! » Capucine se mit à rire aux éclats, c’était absolument fou ce qui lui arrivait avec cet homme, c’était digne d’un grand synopsis américain. « Il a été con, mais avoue qu’il est canon ! » prit-elle le temps de rajouter avant d’entamer un deuxième fou rire, partiellement dû aux vapeurs d’alcool, avouons-le. Sur le point de commander un énième mojito, elle entendit une voix familière prononcer son prénom. C’est avec un grand sourire qu’elle se tourna vers son interlocuteur : Edwin. Evidemment ! Capucine afficha alors un sourire un peu gênée vers son amie, en levant les sourcils : la situation était cocasse, et Moïra l’avait si bien compris qu’elle s’éclipsa, toute enchantée de voir qu’il ne semblait pas avoir lâché l’affaire.

« Edwin. Je suis surprise .. » Surprise, c’était peu dire. Une banale soirée à l’Awesome comme les autres, accompagnée de sa meilleure amie, avait prit une toute autre tournure. Capucine n’osait pas imaginer si cela tournerait au règlement de compte où à un très bon moment entre adultes responsables et amis. La deuxième option serait préférable et puis, Capucine n’avait certainement pas le cœur à être méchante. Et Dieu qu’il était sexy.
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyJeu 19 Juil - 0:32

Sillonnant parmi la foule pour tenter d'atteindre le bar, Edwin ne faisait même pas attention aux regards qui le suivaient, aux voix qui l'interpellaient. Son groupe était loin d'être célèbre, très loin de là même, ils avaient cependant une petite renommée dans les bars et clubs par lesquels ils étaient déjà passés pour des concerts -comme l'Awesome- ainsi qu'une poignée de quelques fans, dont certaines étaient particulièrement hystériques lorsque l'un des membres du quintette qu'ils formaient passait près d'elles. Soit. Ayant appelé le prénom de Capucine, le chanteur s'en approchait finalement mais fut intercepté au dernier moment par une jeune femme blonde platine qui ne se gêna pas pour se planter face à lui et bien lui faire comprendre qu'elle avait flashé sur lui. Edwin roula ses yeux dans ses orbites et contourna la demoiselle sans y prêter attention, la laissant complètement ébahie au constat que son charme n'agissait pas sur le brun. Puis il finit par finalement arriver près de la photographe qui avait visiblement été abandonnée par son amie suite à un échange de regards significatifs. Edwin regarda cette fille qu'il ne connaissait pas s'éloigner en adressant un ultime regard à son amie, puis, glissant ses mains dans les poches de son jean, il reporta son attention sur la brunette. « Edwin. Je suis surprise ... » lui lança-t-elle en passant par-dessus le rythme effréné de la musique qui faisait trembler les murs du club. Sa voix sonnait pourtant gênée, en harmonie avec le regard qu'elle lui lançait. De son côté, il sentait également la gêne naître en lui. Intérieurement, il se maudissait de ne pas l'avoir rappelée, ou même de ne pas avoir simplement répondu à son sms. Mais la peur peut parfois vous freiner même dans le plus grand élan du coeur.

Plutôt sûr de lui en temps normal, l'anglais perdait ses moyens. Il ne savait pas quoi dire à la jeune femme, il se sentait bien trop nul face à elle pour prendre la parole. S'excuser d'office ? Cela faisait peut-être un peu trop rentre-dedans. Lui offrir un verre ? Il constata qu'elle en tenait déjà un en main. Soufflant discrètement, il finit par lui demander simplement d'une voix forte, de sorte qu'elle l'entende « Je suis surpris de te recroiser ici aussi... Comment tu vas ? » Imbécile. Cela faisait un mois qu'il rêvait de la revoir, qu'il se giflait mentalement de rester les bras ballant à ne rien faire et maintenant qu'elle était face à lui, tout ce qu'il trouvait à dire était de lui demander comme elle allait. Imbécile, imbécile, imbécile. Levant les yeux au ciel, exaspéré par son propre comportement, Edwin se donna du courage comme il le pouvait : se penchant vers le bar, il héla un serveur pour lui commander une bière. Tout en s'approchant du comptoir, son corps effleurait celui de Capucine, ce qui eut le don de lui électriser l'épiderme, douce torpeur au milieu d'une vague de chaleur corporelle qui s'agitait au son de la musique house. Baissant légèrement la tête, il tenta de ne pas y prêter attention et remercia le serveur lorsque celui-ci lui amena sa bouteille de bière décapsulée. Il en avala immédiatement une gorgée puis s'accouda au bar pour faire face à la photographe. L'éclat émeraude de ses yeux l'illumina, même au milieu des éclairages multicolors qui tournoyaient autour d'eux. Elle était toujours aussi belle, avec son teint de porcelaine encadré par des mèches brunes ondulées et éclairées de reflets roux. Il ne manqua évidemment pas de remarquer la tenue qu'elle portait et qui la mettait plus qu'en valeur. Totalement séduit, il prit cependant sur lui, conscient que ce n'était pas le moment de la détailler de la tête aux pieds. Plantant son regard dans le sien, il inspira lentement et finit par se lancer. « Je crois que je te dois des excuses... » Je crois ? Non mais, il n'avait pas mieux ? Il avait fait une connerie, c'était indéniable, et il sortait une phrase toute faite comme ça ? Imbécile, encore et toujours. Se rendant aussitôt compte de la boulette qu'il venait de commettre, il hocha négativement la tête, la baissant légèrement en s'humidifiant les lèvres, montrant ainsi qu'il peinait à trouver les mots justes. Puis finalement, il la regarda à nouveau et lui demanda simplement « Est-ce qu'on pourrait aller discuter loin du bruit ? » À l'extérieur, ou même dans les coulisses, cela lui était égal. Mais il voulait avoir le temps de s'excuser, de réfléchir aux mots qu'il allait employer. Et ceci était tout bonnement impossible au milieu de cette masse humaine avec, comme fond ambiant, des basses poussées à leur maximum pour faire trembler les haut-parleurs de la salle.
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyJeu 19 Juil - 14:39


Sans aucune prétention et bien qu'elle n'use pas de ses charmes pour obtenir ce qu'elle désire, Capucine savait qu’elle plaisait aux hommes. Depuis ses premières aventures, elle s’était rendue compte que son caractère bien trempé couplé de cette douceur naturelle en faisait chavirer plus d’un : si bien qu’elle n’avait jamais eu à subir une rupture non désirée. Que la décision soit mutuelle ou unilatérale, la légende voulait que ce soit elle qui fasse le premier pas. Ainsi, lorsque la mystérieuse jeune femme dût faire face à l’indifférence d’Edwin, elle ne savait comment réagir. Essayer de le rappeler une seconde fois ? Trop facile, elle ne s’y rabaisserait pas. Revenir sur les lieux de leur rencontre, à l'Inwood Park il y a de ça plusieurs semaines, dans l’espoir de le recroiser ? Certainement pas, elle n’était pas désespérée comme le sont les dames dans les films à l'eau de rose. Le retrouver, par hasard, lors d’un concert ? … Cela ne lui avait même pas traversé l’esprit. Et pourtant, les dés avaient été lancés, et le destin frappa de nouveau, à son grand bonheur.

« Je suis surprise … » : par cette remarquable figure de style qui consistait à dire moins pour suggérer davantage, Capucine guettait la réaction du jeune homme. Il semblait gêné, et avouons-le, elle en tira une certaine fierté. Loin d’elle l’idée de le mépriser mentalement, non, cela prétendait simplement que cette absence de nouvelles ne le dotait pas d’un certain orgueil, mais plutôt d’un regret. Mais alors pourquoi ressentait-il un tel sentiment ? Capucine s’imagina plusieurs scénarios : 1. Il voulait profiter d’une vie de débauche avec ses groupies – Vu comme il venait d’expédier la blonde hystérique, non. 2. Capucine n’était pas à goût, et il aurait préféré rester sur un souvenir – Non plus, il s’était littéralement précipité sur elle dès la fin du concert. 3. Il cachait quelque chose – Aucun argument à son avantage, oui, il avait sûrement un secret, qu’il lui confierait peut-être un jour. Qui sait ?

Toujours est-il que face à l’anglaise qui le fuyait légèrement du regard, il peinait à trouver ses mots. Paradoxalement, Edwin ne laissait pas suffisamment de temps à Capucine pour lui répondre. A peine eut-il articulé la fin de sa phrase qu’il leva les yeux au ciel, exaspéré d’être dépourvu de courage. Comme tout un chacun, il jugea nécessaire de boire un élixir lui apportant tout le courage qui lui manquait : une bière. Cela fit sourire Capucine de voir qu’il prenait les devants comme il le pouvait, qu’il avait envie de s’expliquer afin d’arrondir les angles, d’arranger les choses. Puis, sans s’en rendre compte, le rapprochement soudain de leurs corps dû à la masse de personnes agglutinée au bar fit exploser de vie la demoiselle. Un simple frôlement avait suffit pour lui faire relever la tête et le regardait de ses yeux émeraudes : elle l’admirait, comme si le temps s’arrêtait autour d’elle, comme s’il n’y avait plus qu’eux dans cette immense salle. Elle se ressaisit lorsqu’Edwin, sa bière à la main, revint vers elle. « Je crois que je te dois des excuses… » Effectivement, il lui devait des excuses. Mais dans le brouhaha permanent de l’Awesome, Capucine se mordit subtilement les lèvres, esquissa un petit sourire et se résigna à hocher la tête en guise d’acquiescement. Ce qui agaça peut-être un peu le jeune homme, qui lui proposa de suite d’aller discuter loin du bruit. C'était sûrement la meilleure idée que l'un d'entre eux aurait pu avoir, et qui permettrait de mettre calmement les choses à plat. « Suis-moi ! » lui rétroqua Capucine, en s’efforçant de parler assez fort, afin de surpasser ce bruit assourdissant. Sautant du tabouret sur lequel elle était assise, la jolie brune se fraya un chemin, tant bien que mal, jusqu’à la porte de sortie du bar. Elle allait enfin avoir les explications qu'elle persistait inconsciemment à chercher quotidiennement, depuis cette fameuse rencontre. Enfin à l’air libre, elle se dirigea sur le côté de l’Awesome, là où personne ne viendrait sûrement les déranger. Tout en se retournant vers lui, une main glissant dans ses cheveux ondulés, elle commença sa phrase : « Je … » , phrase qu'elle aurait voulu terminer par « t’écoute. » mais visiblement, Edwin en avait décidé autrement.

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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyJeu 19 Juil - 17:30

Qui aurait cru que les deux anglais se retrouveraient ici, après un concert du groupe d'Edwin ? Certainement pas ce dernier. Il s'était mis en tête que ne pas répondre à Capucine faciliterait les choses pour cette dernière, lui faisant rapidement oublié leur rencontre électrifiante. Ça avait dû être le cas, sauf qu'il n'avait pas prévu que des retrouvailles hasardeuses étaient possibles. Après tout, on n'appelait pas New York la Big Apple pour rien. Recroiser quelqu'un de presque inconnu par hasard au détour d'un concert dans un club de Broadway relevait d'un pourcentage de chances minime. Et pourtant... c'était ce qui était en train de se passer. Edwin se retrouvait bel et bien devant la photographe qui avait hanté ses esprits un mois durant et qu'il avait tenté d'oublier au mieux en espérant qu'elle ait fait de même de son côté. Une baffe en pleine figure ? Plutôt un coup de pouce du destin. Car, même s'il avait essayé de tirer un trait sur elle, une partie de lui avait espéré la revoir, pour s'excuser, pour lui expliquer les raisons de son comportement. Ce moment était arrivé sans qu'il ne cherche à le provoquer, il se retrouvait donc face à elle, une bière en main, presque incapable d'aligner deux mots. Malgré son regard fuyant, la jeune femme acquiesça d'un signe de tête quand il lui demanda s'ils pouvaient se rendre ailleurs, loin de la cohue de l'Awesome, dans le but de discuter. Puis, sans crier garde, elle prit les devants, sautant de son tabouret pour lui demander de la suivre. Edwin s'exécuta sans broncher et emboita le pas de cette fine silhouette qui se frayait un chemin parmi la masse dansante.

De l'air, enfin ! Inspirant plus fortement, le chanteur apprécia la légère brise qui berçait les rues nocturnes de New York et n'attendit pas pour suivre Capucine un peu plus loin, là où ils seraient sûrs de ne pas être dérangés. Elle glissa une main dans sa chevelure auburn, la faisant virevolter. L'image en fut tellement prenante qu'Edwin la capture mentalement, regrettant de ne pas avoir son réflex avec lui. La luminosité rouquine de ses mèches faisait ressortir ses lèvres, contrastée fastueusement par l'émeraude de ses iris. Il n'y avait pas à dire, le jeune était complètement hypnotisé par sa beauté. Il était d'ailleurs tellement subjugué qu'il fut parcouru par une vague de courage. Il ne fallait pas qu'il la laisse filer entre ses doigts, il devait se lancer, tout de suite. Il ne réfléchit donc pas et, au moment où elle entrouvrit ses lèvres prendre la parole, il l'interrompit. « Je … » fut le seul mot qu'elle put prononcer avant qu'il ne s'approche d'elle pour poser son indexe sur ses lèvres, lui ordonnant à sa manière de se taire pour le laisser parler. Le marron de ses yeux vint rencontrer le vert de son regard. Un courant électrique le secoua, l'encourageant en accélérant son rythme cardiaque. Il n'avait plus qu'à laisser parler son coeur. « Je suis vraiment désolé de ne pas t'avoir répondu, de ne pas t'avoir rappelée... » Bonne introduction, mais insuffisant, il en convenait. Dégageant son doigt de ses lèvres pour aller glisser tendrement une de ses mèches de cheveux derrière son oreille avant de passer, avec douceur, sa main dans sa chevelure. « Je n'ai pas arrêté de penser à toi... » avoua-t-il doucement, comme si ce simple murmure sincère pouvait suffire à l'excuser.
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyDim 22 Juil - 19:35


Ce soir là, le programme avait été entièrement chamboulé. A l’origine, Capucine et sa meilleure amie avaient eu l’idée de passer des heures à l’Awesome, à picoler des cocktails de filles et à se déhancher au milieu de la piste. Une aubaine pour les deux amies, qui pensaient rattraper le temps perdu. Ce fameux laps de temps, de plusieurs années, s’était écoulé à vitesse grand V. Elles s’étaient rencontrées à Paris, et avaient très rapidement noué une solide amitié. Mais l’envie d’évasion de Capucine l’avait amené dans la grosse pomme. S’en suivirent plusieurs mois, années, durant lesquels la belle anglaise n’avait cessé de donner des nouvelles à sa rousse préférée. Elle avait été un soutien extraordinaire, avec Ivan bien évidemment, mais à des milliers de kilomètres. Malgré l’océan Atlantique, leur amitié était restée la même : si bien que son amie lui fit la surprise de la rejoindre, ici, à New York. Cela avait sûrement été un des meilleurs jours de sa vie. C’est donc suite à cette surprise que Capucine avait prit les devants et organisé des retrouvailles dignes du nom. Tout aurait été parfait si seulement un individu ne s’était pas interposé. Edwin, le chanteur de la soirée, évidemment. Il venait contrecarrer tous les plans de la demoiselle, qui au fond, n’était pas si déçue que ça. Bien sûr, elle rêvait d’une grosse soirée avec Moïra, mais recroiser le regard du jeune homme suffisait à le mettre au même niveau. Et puis, son amie ne lui en voudrait pas, elle comptait bien rester avec elle, dans la ville américaine où tout est possible.

Ainsi, par la force des choses, Capucine et Edwin se retrouvèrent dehors, non loin du bar. Alors même qu’elle allait prononcer une parole, le jeune homme la devança en lui mettant son index sur les lèvres. L’espace d’une seconde, cela fit intérieurement rire Capucine, qui avait en tête des scènes comiques où l’acteur faisait déraper son doigt dans le nez de l’autre. Complètement idiot.
Toujours est-il que face à lui, Capucine ne faisait pas la fière : elle attendait ses explications, oui, il avait intérêt à avoir de bonnes excuses pour lui avoir fait subir toute cette vaine attente. Il était « désolé » mais « n’avait pas arrêté de penser à elle ». Un frisson parcourra soudain la jolie brune, son cœur battait à cent à l’heure et elle sentait même ses paumettes rosir. C’était comme si un médecin venait de lui administrer une dose d’adrénaline ; elle se sentait aussi bien surexcitée que fabuleusement détendue. C’était magique, encore une fois. « Je ne comprends pas Edwin, tu te contredis.. Je pensais que je te plaisais, enfin, c’était vraiment magique. J’ai attendu ta réponse tout le mois, j’ai même du mal à trouver l’inspiration.. » Peut-être était-ce les vapeurs de l’alcool qui lui faisait avouer ces pensées, mais une chose était certaine : le fait qu’elle ait du mal à prendre des photos voulait tout dire. Photographier était sa première préoccupation, avant sa rencontre avec Edwin. Il l’avait complètement changé : elle en était littéralement tombée amoureuse.

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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyDim 22 Juil - 20:12

« Je ne comprends pas Edwin, tu te contredis.. » Elle avait raison, totalement raison. Il n'y avait aucune logique entre les actes et la paroles du brun. Il n'avait eu de cesse de penser à elle et pourtant, il n'avait pas donné signe de vie un mois durant. Explications ? Il y en avait. Mais elles étaient tellement difficiles à fournir. Depuis son arrivée à New York, Edwin n'avait vécu qu'une fois les douloureuses déclarations quant à ce qu'il avait traversé avec la mort d'Aly. En janvier dernier, alors que cela faisait un an qu'il avait traversé ce terrible accident de voiture, l'anglais avait perdu pieds et, après avoir avalé une dose phénoménale d'alcool, était rentré chez lui en fin de soirée pour s'enfiler des médicaments. Il avait pourtant eu la lucidité d'appeler Aladiah, une amie, au secours et elle avait passé la soirée à l'écouter lui raconter son histoire et à lui déverser toute la culpabilité qui le rongeait, avant de le forcer à avaler un horrible mélange d'eau et de sel afin de faire sortir ce qu'il avait avalé. Une soirée destructrice qui avait bien failli lui coûter la vie pour la troisième fois. Mais depuis, il s'était relevé, revenant plus fort pour lutter contre sa douleur. Capucine était pourtant venue tout chambouler, laissant les démons du passé d'Edwin le prendre de nouveau d'assaut. « Je pensais que je te plaisais, enfin, c’était vraiment magique. J’ai attendu ta réponse tout le mois, j’ai même du mal à trouver l’inspiration.. » lui avoua-t-elle, visiblement gênée. Le chanteur baissa la tête, honteux. Il avait été idiot, complètement, et ce qu'il avait jugé comme étant la meilleure solution pour Capucine avait en réalité eu l'effet contraire, allant jusqu'à la déstabiliser dans son somptueux travail de photographe. À présent, il n'avait plus le choix : il devait lui expliquer, lui donner de vraies raisons et arrêter de se défiler. Elle méritait la vérité.

Sentant l'angoisse ronronner dans son ventre, Edwin détourna son visage et fixa la rue en soufflant bruyamment. En parler était encore dur. Il avait fait son deuil, mais il n'avais pas oublié Aly, ni la douleur qui l'avait suivi des mois durant à la suite de son décès. Sa chute n'avait pas été des moindres et il avait failli y perdre la vie. Alors oui, c'était dur d'en parler. Mais il devait le faire. Le regard toujours fixé au fond de la rue, il glissa ses mains dans les poches de son jean et passa le bout de sa langue sur ses lèvres. Quand il finit tout de même par regarder Capucine, son coeur bondit. Il ne pouvait pas la laisser s'échapper, il devait agir, maintenant. « Tu me plais Capucine, vraiment. Tu as réussi à tout chambouler en moi avec un simple regard. » admit-il, se préparant mentalement à lui avouer la suite. Sa gorge se serra subitement, comme pour l'empêcher d'en dire plus. Alors il inspira profondément, soufflant ensuite avec lenteur pour essayer de calmer l'angoisse qui le rongeait. « C'est juste que... j'ai vraiment peur. » Pour une déclaration, s'en était une. La sincérité de sa phrase, qui pouvait sembler absurde au premier abord, se transmit jusqu'à son regard. Fuyant, hésitant, il regardait tantôt la brunette tantôt la rue sans réellement savoir quoi fixer. « Peur de perdre encore une fois quelqu'un d'important... » murmura-t-il. Sa voix s'était montrée tremblant, si bien qu'il se pinça l'arrête du nez en fermant les yeux, inspirant une fois de plus pour calmer sa peur. C'était dur, mais il devait tout lui dire, sinon, il la perdrait. Et c'était de loin ce qu'il souhaitait. Quand il se sentit enfin capable d'en dire plus, il glissa à nouveau ses mains dans ses poches et planta ses yeux dans le regard de la photographe « J'ai perdu mon ex petite amie dans un accident de voiture il y a un an et demi... et depuis, je vis avec la peur d'éprouver à nouveau de l'amour pour quelqu'un. » Préférant ne pas entrer dans les détails, il se tut et détourna subitement son regard. Si Capucine voulait en savoir plus et le questionnait, il lui répondrait sans autre. Le plus dur était fait : il venait de lui expliquer la raison de son comportement. S'il ne l'avait pas rappelée, c'était par peur de trop s'accrocher à elle, d'en tomber amoureux, par peur de la perdre comme il avait perdu Aly.
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyLun 23 Juil - 18:20


Après avoir ouvert son cœur au jeune homme, Capucine se sentait chamboulée. Jamais elle n’avait ressenti quelque chose d’aussi fort envers quelqu’un, en si peu de temps. Il fallait qu’elle lui fasse comprendre que la situation était absurde, qu’ils louperaient sûrement une belle histoire en se fuyant comme ça. Et étonnamment avec une grande aisance, Capucine enchaîna les mots qui lui restaient dans le ventre depuis des semaines. Et cela avait eu l’effet d’un électrochoc : le bel anglais lui avoua que malgré son absence, il n’avait eut que cesse de penser à son sourire, à son regard. Elle lui plaisait c’était indéniable. Mais ce n’était pas tout, et ce fut difficilement qu’il se recentra sur lui-même afin d’ouvrir un peu plus son cœur. Et de tous les scénarios, celui que présentait Edwin n’avait même pas traversé l’esprit de Capucine. Jamais elle n’aurait pu imaginer que ce grand gaillard ait peur. Peur de renouer avec des sentiments amoureux, peur de s’engager, c’est ce qu’il avançait.

Quelqu’un a dit un jour : « Chaque personne qu’on s’autorise à aimer est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre », et cela semblait parfaitement coller au ressenti du jeune homme. Il avait visiblement perdu quelqu’un de cher à ses yeux, et avant même de lui poser une indiscrète question, Edwin développa d’un air désemparé. « J'ai perdu mon ex petite amie dans un accident de voiture il y a un an et demi... et depuis, je vis avec la peur d'éprouver à nouveau de l'amour pour quelqu'un. » Capucine s’en voulait de l’avoir amené à en parler, car bien qu’elle ne puisse deviner son passé, elle n’aurait pas dû s’immiscer dans sa vie privée. Baissant la tête, les yeux dans le vide, Capucine prit une grande respiration. Elle était atterrée. Atterrée mais admirative : il luttait contre cette idée angoissante de vivre avec le fantôme de son ex petite amie. Et lui en parler révélait qu’il tenait réellement à elle, que ce n’était pas qu’un beau moment parmi tant d’autres passé avec une inconnue. Relevant la tête, elle s’approcha d’Edwin, lui glissa doucement une main dans le cou et s’adonna à quelques caresses du bout des doigts. Quand il leva tristement la tête, Capucine plongea son regard dans le sien, espérant lui redonner un peu de confiance. Puis, dans un élan de tendresse, il le prit dans ses bras et lui chuchota : « Je ne partirai pas. » Il fallait qu’il la croit, car rien n’était plus sincère que les mots qu’elle s’apprêtait à lui dire. « Tu ne me perdras pas. » lui susurra-t-elle à l’oreille. Ces phrases clichées, certains diraient qu’elles sortent des films à l’eau de rose. Mais manque de chance, celles-ci sortaient tout droit du cœur car 1. Capucine trouver ce genre de film souvent pathétique (sauf cas d’extrême urgence) et 2. Elle était raide dingue de cet homme. Reculant son visage de quelques centimètres, la jolie brune souhaitait plonger dans la prunelle de ses yeux, histoire de voir si Edwin était un peu réconforté. « Je suis là pour toi Edwin. Enfin, si tu veux bien de moi.. » Cette dernière partie ironique de la phrase sonnait le glas du désespoir. Edwin devait lui sourire maintenant, c’était vital, elle avait besoin de le voir heureux.

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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyMar 24 Juil - 21:39

« Il luttait contre cette idée angoissante de vivre avec le fantôme de son ex petite amie. » C'était le cas de le dire. Depuis le décès d'Aly, l'anglais avait lutté, jours et nuits, premièrement pour l'effacer de son esprit. Cette mission n'était jamais arrivée à son terme. Il avait certes fait son deuil, mais la jeune défunte resterait son premier amour et jamais il ne pourrait tirer un trait sur leur histoire. La seconde étape de son combat acharné avait été de se défaire de cette culpabilité qui le rongeait intérieurement et qui l'avait tiré vers le bas durant des mois. Mais comment ne pouvait-il pas se sentir fautif ? Il avait pété les plombs, il avait pris le volant alors qu'elle l'avait suivi, il n'avait pas su maîtriser sa vitesse ni même la direction de la voiture quand celle-ci s'était mise à glisser sur la glace recouvrant la route. Les conditions météorologiques avaient été largement responsable dans l'accident, mais il était sûr d'une chose : s'il avait su maîtriser son comportement, Aly serait encore de ce monde. Et cette pensée l'avait suivi de tellement près, lui avait collé à la peau des semaines, des mois, une année entière, allant jusqu'à le plonger dans une terrible dépression qui avait failli lui coûter la vie. Dans un élan de désespoir, il s'était entaillés seize fois la peau, au niveau du bras et de la jambe, et si son frère n'avait pas fait son apparition dans la salle de bain, il reposerait aujourd'hui au fond d'une tombe à Londres. Mais il avait survécu, il s'était relevé, battu sans relâche, espérant que, quelques part dans le monde, il trouverait enfin une raison de lui faire croire que la vie valait la peine d'être vécue. Cette raison, il l'avait enfin trouvée et elle se tenait devant lui en ce moment même.

Tête baissée après ses confessions, Edwin sentit les larmes lui brouiller la vue. Se pinçant rapidement l'arrête du nez pour s'empêcher de craquer, il tentait vainement de cacher sa faiblesse à Capucine. Mais c'était ça : sous ses airs de gros durs avec ses tatouages et son esprit rock'n'roll, il cachait une incroyable sensibilité et une peur terrible de s'attacher à quelqu'un comme il avait pu le faire par le passé. D'ailleurs, ces révélations allaient-elles entacher cette magie qui le liait à Capucine ? En lui révélant la crainte qui le rongeait, il lui avouait indirectement qu'il avait peur de se laisser complètement aller aux sentiments qu'il avait commencé à ressentir pour elle, en plus de lui dévoiler le secret de sa vie, celui que seuls sa famille et ses amis les plus proches connaissaient. Mais la main qu'elle vint glisser dans sa nuque sembla témoigner qu'elle prenait la nouvelle plutôt positivement. Frissonnant à ce contact, Edwin ferma les yeux et sentit les larmes chatouiller ses cils. Quand Capucine le prit finalement contre elle, ses paupières se soulevèrent à nouveau et il leva ses yeux brillants vers le ciel. « Je ne partirai pas. » lui glissa-t-elle à l'oreille avant d'ajouter « Tu ne me perdras pas. » Des phrases qui, mine de rien, eurent le don de réchauffer son coeur tourmenté. Il se mordit la lèvre inférieure alors que la jeune femme s'écartait de quelques centimètre, sans le lâcher, afin de chercher son regard. Quand leurs yeux se croisèrent, un électrochoc déferla le long de l'échine du jeune homme alors que son coeur ronronnait doucement dans sa cage thoracique. « Je suis là pour toi Edwin. Enfin, si tu veux bien de moi.. » La fin de sa phrase réussit à tirer un ridicule sourire au brun, ce qui était un bon début déjà. S'il voulait d'elle ? Bien sûr. C'était simplement cette fichue angoisse qui l'habitait qui l'empêchait de se lancer. Et pourtant, la magie qui s'était remise à les environner, cette même magie qui les avait accompagné à l'ombre du saule pleureur de l'Inwood Hill Park le transporta. Sans contrôler ses gestes, une de ses mains agrippa doucement la taille de la demoiselle alors que son autre main allait se poser dans sa nuque. Rapprochant leurs visages, leurs lèvres finirent par se frôler, jusqu'à ce qu'Edwin effacent les derniers millimètres les séparant. Un nouveau baiser qui témoignait de tout et qui pouvait servir de réponse à Capucine : évidemment qu'il voulait d'elle. S'écartant finalement, le jeune homme resta silencieux quelques secondes, le temps de se délecter des sensations qui suivaient ce baiser. Puis il chercha son regard avant de lui murmurer avec douceur « Merci. » Un mot, un seul, mais qui, à lui seul, revêtait tout un tas de choses qu'il voulait exprimer : merci de m'avoir écouté, merci d'être là, merci d'être toi et de comprendre.
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyMer 25 Juil - 23:13


Le temps semblait se dérouler sous ses pieds. En effet, Capucine n’aurait jamais imaginé vivre autant de choses, autant de rebondissements en si peu de temps. Ce jeune homme ne lui avait pas uniquement tapé dans l’œil, il lui faisait voir la vie encore plus rose. D’un naturel enjoué quand on la connaît plus intimement, Capucine faisait de son art une façon de découvrir le monde avec des yeux naïfs, candides. Simplement, subtilement mais avec un grain (souvent gros) de folie et surtout de dérision.
Et c’est ce qu’elle voulait faire partager à cet instant même, à Edwin. Se remémorer d’affreux souvenirs n’avaient pas été chose facile. Et il lui avait fallu une dose considérable de courage pour se confesser, ces aveux sortant comme une torture. Le modeste geste de tendresse qu’avait souligné Capucine semblait lui avoir envoyé une flèche en plein cœur. Ce simple geste amena un simple « merci » de la part du jeune homme. Un unique mot qui toucha profondément la belle brune, car il se définissait comme une porte ouverte : elle avait la clé pour entrer dans son cœur, il lui permettait de tenter sa chance.

Cette opportunité, elle allait la saisir dès ce soir. Et pour se faire, elle comptait se changer les idées, et redonner un vrai sourire à Edwin. Aussi, elle lui fit un grand sourire, le prit par la main et l’emmena vivement au sein de l’Awesome. Après tout, elle s’était promise de faire la fête ce soir. Et c’est ce qu’elle allait faire, avec Edwin ! L’entraînant en courant à l’intérieur, ils entrèrent donc à nouveau dans l’endroit le plus bruyant de la Terre certes, mais où règne la meilleure ambiance. S’efforçant de se frayer un chemin au centre de la piste, elle bouscula bon nombre de personnes mais son culot avait pris le dessus, elle s’en contrefichait. Arrivée à destination, elle se retourna lentement (brisant le rythme que balançaient les enceintes), lança un regard malicieux à Edwin, fit un grand sourire et … se déchaina ! Ses cheveux virevoltaient partout, et sa joie de vivre remplissait la salle. Si bien que plusieurs hommes aux alentours l’avaient remarqué, et Edwin avait intérêt à faire preuve d’énormément de présence en cette époque d’officialisation de leur relation. Ces hommes la regardaient de la tête aux fesses, la tête remplie de pensées plus ou moins malsaines. Capucine ignorait tous ces hommes, depuis un soir de Novembre, à New York. Admiratrice d’un groupe pop-rock qui se produisait dans le coin, elle avait acquis un pass VIP pour la soirée, qu’elle comptait bien mettre à profit. C’est donc grâce à ce curieux avantage qu’elle put profiter pleinement des répétitions, des coulisses avec rencontres des artistes et bien sûr, durant le concert, des cocktails à volonté. Ayant un peu abusé de ce côté là, Capucine se trouvait dans un état secondaire, à sourire pour rien et démunie de toute force de défense. Un homme de cette sorte, qui l’avait reluqué toute la soirée, avait attendu que l’alcool fasse son effet pour agir. Le pervers l’avait attiré dans un recoin sombre de la salle, et avait tenté d’abuser d’elle. Il avait réussi à la déshabiller et à la toucher intimement pendant quelques minutes les plus longues de sa vie. Capucine se débattait de toutes ses forces et hurlait à se casser la voix, mais la musique était si forte que personne ne l’entendait. La jeune femme réussit enfin à trouver une faille, l’espace d’un quart de seconde, qui lui permit d’adresser à son agresseur un violent coup de genou, et de s’enfuir. Se sentant plus qu’humiliée et effrayée, elle n’en avait jamais parlé à personne. Et ce bourreau, qui hantait toujours ses nuits, était de retour. Et juste derrière elle. Faisant un simple tour sur elle-même, en dansant, elle se retrouva nez à nez avec cette pourriture.
Il était la seule peur de la jeune femme, si bien qu’elle eut le souffle coupé et se recula violemment pour se blottir dans les bras d’Edwin. Elle n’avait qu’une envie : pleurer de tout son être, mais elle ne pouvait pas lui montrer cette faiblesse. Trembler comme une feuille était suffisant pour qu’il la prenne pour une proie facile.. C’était hors de question.
Non, pas lui. C’était un véritable cauchemar : son sourire pervers et son regard sûr de lui annonçaient qu’il ferait tout pour aboutir à ses fins.
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyMer 25 Juil - 23:43

Le simple « merci » prononcé semblait toucher Capucine, ce qui rassura le chanteur qui, à nouveau souriant, se laissa guider par la brunette. Elle lui attrapa la main et l'entraîna à nouveau à l'intérieur. Sans rien dire, il se laissa faire, la suivant de près en entrelaçant leurs doigts. La salle était bondée, masse humaine qui remuait frénétiquement au rythme de la musique qui faisait trembler les murs de l'Awesome. Mais ils parvinrent à se frayer un chemin parmi la foule, jusqu'à arriver au centre même de la piste de danse. Edwin sentait les regards se poser sur lui, les sourires des demoiselles s'allumer à l'image qu'elle avait : le chanteur du groupe qui venait de faire le show était si proche d'elles. Mais qu'elles ne se fassent pas d'illusion, Edwin n'avait jamais été attiré par ce genre d'histoires mêlant musiciens et groupies. Et il comptait bien le montrer. Au moment où Capucine se retourna avec lenteur pour lui lancer un regard plein de malice, il lui répondit par un sourire et, alors qu'elle commençait à se déchaîner, il lui attrapa les mains et la tira vers lui. Il ne mit évidemment pas long pour remarquer que les regards masculins environnant se posaient un peu trop à son goût sur la jeune femme, alors, bien décidé à les renvoyer d'où ils venaient, il attira Capucine contre lui et glissa ses mains avec nonchalance le long de sa taille pour aller poser une main dans le creux de son dos, la tenant contre lui comme si elle lui appartenait. Comme si... il n'y avait pas de comme si. Elle lui appartenait, et les macho qui la fixaient avec envie pouvaient aller se rhabiller.

Mais soudainement, alors que tous les deux dansaient sensuellement au milieu de la piste de danse, la photographe finit par s'éloigner, défiant Edwin du regard. Elle se retourna, lui faisant dos, et le jeune homme la regardait, les yeux pétillants, prêt à la rattraper. Mais il eut à peine le temps de faire un pas dans sa direction que déjà elle se jetait dans ses bras, semblant se cacher de quelqu'un. Pris par surprise, Edwin l'enlaça et la sentit trembler contre lui. Inquiet, il passa une main dans ses cheveux, essayant de voir son visage qu'elle cachait contre son torse. « Y a quelque chose qui ne vas pas ? » demanda-t-il, soucieux, alors que sa main balayait doucement les cheveux de la jeune femme pour dégager son visage et la fixer d'un regard partagé entre tendresse et inquiétude. Elle semblait paniquée, en proie à une angoisse incontrôlable. Sans comprendre, Edwin redressa la tête et croisa immédiatement le regard d'un homme qui se tenait à quelques mètres d'eux. Ses yeux malicieux brillaient dans la pénombre et il arborait un sourire qui n'indiquait rien de bon. Fronçant les sourcils, Edwin serra un peu plus Capucine contre lui et la défendit directement, sans réellement savoir si c'était cet homme qui avait tant effrayé la demoiselle. « Qu'est-ce que tu la fixes comme ça ? T'as un problème ? » lança-t-il d'un ton agressif alors que ses bras se resserraient encore un peu contre le corps tremblant de la photographe.
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyJeu 2 Aoû - 14:35


Comme dans un véritable conte de fées, la soirée se déroulait parfaitement : elle fêtait ses retrouvailles avec sa meilleure amie, avait eu des explications avec le fameux garçon qui occupait constamment ses pensées et paroxysme du bonheur, ils tenté l’aventure ensemble. Et quelle aventure ! Entre une rencontre irréelle, des sentiments surdéveloppés et une complicité sans égal, l’aventure s’annonçait pleine de péripéties et de rebondissements. Malheureusement, le premier rebondissement de la soirée n’était pas à la hauteur, puisqu’il s’agissait ni plus ni moins du cauchemar de sa vie. Face à elle, l’enflure qui avait voulu abuser de Capucine ne semblait pas avoir changé d’objectif.
Tremblante, la photographe s’était blottie contre Edwin, priant pour qu’il la défende corps et âme malgré le fait qu’il ne connaisse encore rien à cette histoire. En l’espace d’une seconde, les souvenirs assaillaient Capucine, et la citation : « sans apprentissage de la douleur, le bonheur n’est pas solide » prenait toute son ampleur. Car ce soir, son vœu le plus cher serait de voir disparaître à jamais son bourreau et sentir un souffle de liberté intense, lui permettant de vivre sereinement son amour avec son musicien.
Capucine s’efforçait de garder la tête collée au torse d’Edwin, n’osant pas recroiser le regard pervers de cet homme. « Y a quelque chose qui ne vas pas ? » lui adressa son petit ami. Son désarroi était tel qu’elle n’eut pas la force de lui répondre. Seule, elle aurait dû lui faire face, et cela aurait été plus qu’éprouvant et terrifiant. Mais accompagnée d’Edwin, elle se sentait plus protégée, et ne sut faire plus que se cacher contre lui. Sentant qu’il y avait là un grand malaise, Edwin s’attaqua verbalement à l’intrus, lui demandant sèchement ce qu’il avait à la fixer. S’il savait … Mais Capucine ne pouvait se permettre de le distraire en lui racontant l’histoire. Non, il fallait qu’il garde l’œil vif, cet homme était plus dangereux qu’on pourrait le croire.

Capucine tressaillait mais elle se sentait trop inutile pour ne rien faire. Prenant son courage à deux mains, elle ouvrit discrètement la bouche près de l’oreille d’Edwin : « Il a voulu me violer un jour, j’ai réussi à m’échapper… fais attention, il est … très dangereux. » Les deux hommes se fixaient toujours, cherchant la provocation. Il y avait une raison pour laquelle le violeur était ici, il cherchait une proie : et il avait trouvé celle qu’il convoitait depuis longtemps. Capucine savait qu’il n’était sûrement pas venu les mains vides, non, il devait cacher sous sa veste une arme blanche. Un simple couteau par exemple, qui serait susceptible d’ôter la vie à son amant. Cette simple pensée dota la demoiselle d’un courage sans faille. Si bien qu’elle se retira de la carapace que formait Edwin sur elle, et fit face à son bourreau.
« Dégage. » Cette simple altercation orale avait suffit à donner un grand sourire à cet homme, ce qui décuplait en elle une indicible peur. Pour tout avouer, Capucine avait désormais plus peur qu’il s’attaque à Edwin qu’à elle, craignant que sa volonté de la protéger ne lui coûte la vie. Très observatrice de par sa passion pour la photographie, l’Anglaise vit que l’intrus glissait subtilement sa main dans sa veste. Ses craintes semblaient être fondées. Sans attendre de voir si oui ou non elle avait raison, elle glissa à son tour sa main dans celle d’Edwin et discrètement fit un pas en arrière, signe qu’il fallait déguerpir au plus vite. Mais l’intrus n’était pas dupe, il marqua un pas en avant, deux pas … et s’approcher dangereusement du couple. Impossible de fuir en courant dans la masse de personnes. Aucune alternative, il fallait faire face. « Viens là, ma belle, on n’a pas fini la dernière fois. » Un quart de seconde suffit à Capucine pour constater qu’Edwin s’était crispé, avait pris une brutale bouffée d’air, et poussa la demoiselle derrière lui. « Edwin ! » : prononcer son prénom en disait long, et tout se déroulait à une telle vitesse qu’elle n’eut le temps de le rattraper. Le bruit assourdissant des hauts parleurs et la violence des basses donnait d’autant plus d’ampleur à la scène qui se préparait.

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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyDim 5 Aoû - 21:52

Serrée contre le musicien, Capucine tremblait comme une feuille et gardait son front appuyé contre le torse du jeune homme, les yeux fermés. Edwin se montra désemparé face à cette réaction subite qu'il ne comprenait absolument pas, quand bien il supposait que cela venait de l'homme qui se tenait à peu de mètres du couple, le regard les fixant. Après lui avoir demandé pourquoi il fixait la brunette de la sorte, il ne reçut en guise de réponse qu'un sourire. Le sadisme qui s'en dégageait, la satisfaction menaçante lui donna froid dans le dos et il eut le réflexe de tenir un peu plus fermement Capucine contre lui. Comme si ses bras avaient, à eux seuls, la capacité de la protéger de cet homme qui semblait avoir une idée bien précise en tête. Sourcils froncés, Edwin le dévisageait pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas intérêt à se rapprocher. Mais quand la demoiselle rapprocha ses lèvres de son oreille pour y glisser son « Il a voulu me violer un jour, j’ai réussi à m’échapper… fais attention, il est … très dangereux. », son regard vira de la menace à la surprise. Cet homme avait essayé de la violer par le passé ? Sans réellement réussir à croire ces paroles, il chercha le regard de Capucine tout en la gardant contre lui. Mais au lieu d'y parvenir et de lui demander des précisions, la photographe fit subitement face à l'inconnu pour lui lancer un « Dégage. » débordant de courage, mais aussi de crainte. C'est là qu'Edwin la crut : elle était réellement terrifiée à la vue de cet homme, et elle n'avait sûrement pas inventer cette histoire de viol pour se donner prétexte.

Sans qu'il n'ait eu le temps de remarquer la main que l'agresseur avait glissé sous son veston, Edwin sentit la main de sa dulcinée se glisser dans la sienne avant d'essayer de l'entraîner plus loin avec hâte. Mais l'homme l'entendit autrement et se rapprocha dangereusement d'eux, la lueur de ce que le musicien devinait être la lame d'un couteau brillant à la faible lumière colorée qui balayait la salle bondée. Sentant son coeur bondir dans sa cage thoracique, l'anglais ne prit pas le temps de réfléchir. Capucine ne devait être blessée en aucun cas, il devait la défendre. « Viens là, ma belle, on n’a pas fini la dernière fois. » Cette voix lui hérissa le poil et il fut soudainement prit d'une haine incontrôlable. Ses muscles se crispèrent les uns après les autres avec rapidité, ses poings se serrèrent, et, sourcils froncés, il poussa la photographe derrière lui, faisant ainsi barrière humaine avec son corps entre elle et son ancien agresseur. « Edwin ! » Elle avait beau hurler son prénom, dans sa tête tout était clair : il allait tout faire pour la protéger.

Tout se passa à une vitesse incroyable. Les battements sourds de la musique étaient devenus écho à son ouïe, les gestes des personnes dansant autour d'eux s'étaient ralentis, le visage de l'homme en face de lui était devenu plus clair. Alors, quand l'inconnu tira son couteau en se jetant sur Edwin, ce dernier eu le temps de contourner Capucine, l'entourant de ses bras, pour sillonner au milieu de la foule. Il ne parvint cependant pas à atteindre son but, l'extérieur, et arrivait au niveau du bar quand il sentit un poids s'abattre dans son dos. Il eut le réflexe de pousser la brunette plus loin, lui hurlant « Vas-t-en ! » avant de trébucher, la foule s'écartant étonnamment vite à la vue de cet homme qui venait d'assener un immense coup de pied dans le dos du musicien. Grimaçant légèrement, Edwin s'empressa de se retourner pour se retrouver sur le dos, juste à temps : l'agresseur venait de se jeter sur lui et il eut le temps de s'emparer d'une de ses épaules pour le maintenir en arrière, son autre main agrippant son poignet pour l'empêcher de le poignardé. Il dut mettre toute la force qu'il possédait pour retenir l'inconnu et il se donna quelques secondes de répit en lui donnant un coup de genoux entre les côtes, le repoussant le temps de se relever, de se jeter vers le bar et d'attraper la première bouteille qu'il croisait. Se retournant, il constata que son adversaire s'était déjà relevé et le fixait d'un regard qui lui faisait bien comprendre qu'il n'aurait jamais dû agir ainsi. Le souffle court, Edwin jeta un rapide regard dans la foule pour trouver celui de Capucine et tenter de la rassurer par un simple échange visuel. Puis il frappa la bouteille contre le bar pour la brise, la transformant en arme plus redoutable.

Je sais pas comment tu comptais continuer, alors je me suis permise d'arrêter là *.*
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyJeu 23 Aoû - 15:48


Le temps semblait se dérouler sous les pieds de Capucine. Impuissante, elle était la simple spectatrice du délire malsain de cet inconnu. L’unique tentative de cet énergumène avait suffi à plonger l’Anglaise dans la panique la plus totale. Réfugiée dans les bras de son petit ami, elle tremblait comme une feuille avant de reprendre son courage à deux mains. L’affronter aussi bien physiquement que psychologiquement était assurément le point culminant de la hiérarchie des défis qu’elle pouvait se donner. Mais c’était sans compter sur la bienveillance d’Edwin ; dans la seconde qui suivit l’approche dangereuse de l’homme muni d’une arme blanche, le musicien sillonna la foule, protégeant vaillamment Capucine.
Mais ce qui était prévisible arriva : l’homme poursuivit sa quête en s’attaquant violemment à lui, ce jeunot qui formait un obstacle à son désir.

Capucine n’en croyait pas ses yeux. Depuis cette fameuse soirée durant laquelle elle avait fait cette horrible rencontre, elle n’avait cessé de s’imaginer le jour où les retrouvailles auraient lieu. Et des scénarios dignes des plus grands d’Hollywood lui avaient traversé lentement l’esprit. Une nuit, elle s’était surprise à en rêver : il pleuvait dans la grisaille des rues de New York, si bien que les semelles de Capucine quittèrent le droit chemin pour aller s’effondrer sur les dalles de pierre imbibées d’eau. Le choc étant assez violent, elle se trouvait dans l’incapacité la plus totale de se relever seule. C’est donc sans surprise que vous devinerez la personne qui viendrait voler à son secours. C’était lui, qui apparaissait soudainement dans cette ruelle sombre, lui volant une fois de plus intégrité et vertu. Profitant de la situation, il parvint à ses fins … Quand Capucine rouvrit promptement les yeux, le souffle saccadé, le cœur battant la chamade. Elle transpirait de peur, tant cet illustre inconnu prenait des allures de cauchemar récurrent. Mais ce réveil en fanfare n’était pas surprenant, il survenait de temps en temps, hantant les pensées les plus intimes de la jeune femme, démunie de toute vertu.

Mais ce soir, le cauchemar était bien réel. Il était là, ce fou ! A s’en prendre à son petit ami, jusqu’à risquer de le tuer. « Vas t’en ! » avait hurlé Edwin à Capucine. Mais bien que son effroi soit à son paroxysme, c’était absolument hors de question. Non, elle n’allait certainement pas prendre le risque que l’homme qu’elle aime soit blessé, à cause d’une panique. Il fallait qu’elle agisse, maintenant. En une seconde, elle croisa inconsciemment sa meilleure amie du regard, qui avait reconnu l’homme et contacté la police. La seconde qui suivit, Capucine s’empara à son tour d’une bouteille d’alcool et lui frappa violemment la tête, avant de lui administrer un virulent coup dans les parties intimes. Quelques hommes de la foule terrifiée devant une scène d’une telle violence prirent part au combat en immobilisant l’homme, presque achevé. Capucine, les larmes aux yeux et les mains frémissantes, s’approcha lentement de lui et pleine de haine, lui administra un coup de poing dans le visage. « Ne m’approche plus jamais. Ni moi, ni lui. Plus jamais. » L’homme, malgré son haut degré de folie, semblait avoir compris qu’elle ne se laisserait jamais faire, et qu’elle était désormais accompagnée. Ce n’était pas la proie facile qu’il s’était imaginé. A bout de force, l’homme n’eut même pas le courage de se débattre. Que ce soit face aux hommes qui l’emprisonnaient de leurs bras, ou face aux forces de l’ordre qui venaient d’arriver, l’emmenant directement en maison d’arrêt.
Quelques minutes plus tard, un des fourgons l’emmenait. Dehors, alors que Capucine se réchauffait dans les bras d’Edwin, l’un des policiers vint vers Capucine : « Nous recherchons ce violeur depuis des mois, de nombreuses plaintes ont été déposées contre lui et suivra donc un jugement rapide et sans appel. Il est foutu, mademoiselle, n’ayez plus peur. » Non seulement la vie de ce malade mental était anéantie car il ne pourrait plus assouvir son vice, mais en plus, il serait condamné à perpétuité pour de nombreux viols ; le jugement n’était que formel.

Ainsi, sa vie s’annonçait plus apaisée que jamais. Et elle devait cela en grande partie à Edwin, qui l’avait protégé comme personne ne l’avait encore fait auparavant. Se retournant vers lui, elle lui avoua, un petit sourire en coin : « Nos instants partagés ont toujours un goût surréaliste.. » Elle baissa légèrement la tête avant de la remonter vers Edwin : « Je ne te serais jamais assez reconnaissante pour m’avoir protégé ainsi.. Tu as risqué ta vie. Et … malgré notre histoire naissante, je crois être en mesure de dire que ... » Elle perdit son regard dans le sol, comme si elle cherchait, par gêne, un point de repère, avant de replonger timidement dans ses yeux. « Je t’aime Edwin. »
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MessageSujet: Re: « Get your heart on ! » « Get your heart on ! » EmptyDim 2 Sep - 18:44

La soirée tournait au cauchemar. Alors qu'à la base, il n'était venu que pour faire un concert avec son groupe, voilà qu'Edwin, après avoir retrouvé celle qui hantait ses pensées, se trouvait avec une bouteille brisée en main, prêt à frapper l'agresseur de Capucine au moindre geste. Angoissé, il tâchait tout de même de ne montrer sa crainte à l'inconnu, sachant pertinemment que celui-ci pourrait en tirer profit. Il restait donc concentré, le poids de son corps parfaitement réparti sur ses deux james au cas où l'homme lui foncerait dessus, et son regard ne le lâchait plus. Maintenant qu'il savait Capucine un peu plus loin et presque en sécurité, il pouvait se focaliser sur l'agresseur sans craindre qu'il n'arrive quelque chose à la demoiselle. Et heureusement qu'il restait concentré, car son adversaire fit bien vite d'attaquer en lui fonçant dessus. Malheureusement pour Edwin, son arme improvisée ne lui fut pas d'une grande aide, il eut à peine le temps de bouger le bras qu'il dût déjà éviter de se prendre un coup dans le visage. Se redressant, il attrapa l'homme par les épaules et tenta de le faire tomber. Mais il était bien trop costaud pour lui et, bien qu'il y mettait toutes ses forces, il fut bien vite repoussé en arrière, l'agresseur l'assommant d'un simple coup de tête. Edwin recula de quelques pas, étourdi par le coup, et finit par trébucher. Il tomba en arrière, se cognant par ailleurs l'arrière de la tête au bar, et il eut un faux geste avec sa main qui tenait encore fermement la bouteille brisée, se coupant l'autre bras par inadvertence. Heureusement pour lui, un des serveurs du bar s'empressa de venir l'aider à se relever. Il était sonné, mais il tenait encore sur ses jambes, certes en se retenant au bar, mais tout de même. Et c'est là qu'en tournant la tête, il vit Capucine assener un immense coup de poing à son agresseur alors qu'il semblait déjà avoir été maîtrisé par la demoiselle. « Ne m’approche plus jamais. Ni moi, ni lui. Plus jamais. » Plissant les yeux, Edwin peinait à croire que Capucine, sa Capucine qui semblait pourtant si tétanisée à la vue de son agresseur, était parvenue à se défendre de la sorte. Et, malgré son état chamboulé, il était fier d'elle.

Plusieurs longues minutes plus tard, la police et les secours étaient arrivés. Alors que le fou était embarqué, Edwin fut soigné au niveau de son bras ensanglanté et de sa tête heurtée. Rien de très grave et il put rapidement retrouver la photographe pour la prendre dans ses bras et lui assurer que tout était fini, qu'elle n'avait plus rien à craindre. Paroles qui furent confirmées par le policier venu les trouver qui leur annonça que l'homme allait finir sa vie derrière les barreaux. L'officier parti, Capucine semblait soulagée, bien qu'encore secouée par la tournure des événements de cette soirée. « Nos instants partagés ont toujours un goût surréaliste... » Sa remarque tira un léger rire à Edwin qui, sans plus attendre, la reprit dans ses bras et alla embrasser son front avec tendresse. « Un vrai scénario de film. » répondit-il d'une voix légère en lui frictionnant les épaules doucement, un geste comme un autre pour la rassurer, en plus de lui tenir chaud. Puis, leurs regards finirent par se croiser et Edwin lut dans les pupilles de la jeune femme une sincérité qu'il avait rarement vue ailleurs. « Je ne te serais jamais assez reconnaissante pour m’avoir protégé ainsi.. Tu as risqué ta vie. Et … malgré notre histoire naissante, je crois être en mesure de dire que ... » Elle se coupa avant d'avoir terminer sa phrase, le temps de baisser son visage pour se donner du courage et de continuer : « Je t’aime Edwin. » Le coeur du concerné rata un battement. La dernière fois qu'il avait entendu ces mots, ils avaient été prononcés par Aly, le soir même de l'accident qui l'avait tuée. Légèrement perturbé, il resta donc premièrement silencieux des suites de la déclaration de la jeune femme. Tout allait très vite, un peu trop même à son goût. Mais il ne voulait certainement pas la perdre, conscient qu'il tenait à elle d'une toute autre manière qu'il pouvait tenir à ses soeurs ou à une simple amie. Alors, passant tendrement une main dans ses cheveux, il tâcha de le lui faire comprendre sans la froisser. « J'espère que tu ne m'en voudra pas si je préfère attendre avant de te dire que moi aussi... » Soufflant doucement, il se força à sourire légèrement, chassant immédiatement les souvenirs qui forçaient les portes de son esprit. Il devait arrêter d'y penser, arrêter de penser à Aly et aller de l'avant, avec Capucine. « Mais je tiens à toi, énormément... et je sais que toi et moi, c'est bien trop fort pour que cela en reste au stade d'une simple amitié. » Et, comme pour bien lui faire comprendre que, même s'il n'était pas encore prêt à lui dire qu'il l'aimait, il la voulait pour lui, il attrapa son visage entre ses mains et cella leurs lèvres dans un doux et tendre baiser.
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