Je n’avais pas envie de rester au boulot et encore moins de rester à l’appartement à ne rien faire. J’avais besoin de me dégourdir les jambes, de penser à autre chose. Comme d’habitude le sommeil allait me fuir et c’était mieux ainsi. Pas envie de faire des cauchemars. Mes pas me menèrent dans un bar, j’y avais quelques habitudes. A peine la porte poussée que mon regard fut attiré par une femme. ELLE. The Woman ! Le diable en personne, la hantise de mes nuits et ma maitresse occasionnelle. Elle m’adressa un signe. Tsss. Comme si j’allais venir et lui manger dans la main. Elle pouvait toujours courir. Ce soir, je n’étais pas d’humeur à lui servir de sex toy. « Une bière stp » commandais-je au barman tout en m’asseyant au bar, tournant le dos à Madeline. Qu’elle aille au diable. Une fois ma bière en ma possession, je la savourais, les épaules tendues car je savais qu'elle ne lâcherait pas l'affaire. Elle ne lâche jamais l'affaire.

J’avais raison, elle était venue me retrouver. Cette femme était une plaie mais une plaie irrésistible. Avec elle, je me faisais l’office d’un papillon attiré par la lumière et qui se grille sur l’ampoule. Voilà pourquoi je n’aimais pas la voir. Elle était tout ce que je détestais chez une femme mais le fantôme de Catherine continuait de me hanter et à travers elle, c’était un peu comme si je la retrouvais elle. Ajouté à cela qu’elle était sexy en diable : cocktail déroutant et appétissant. « Je ne suis pas mal poli Hemsworth, je n’ai simplement pas envie de te voir ! Je pensais que sous ton crâne, il y avait un cerveau. Je me suis trompé apparemment » lâchais-je de mauvaise humeur. Elle venait de me gâcher ma soirée. « Retourne donc te trouver un autre sex-toy. Je ne suis pas d’humeur ce soir. » Après avoir lâché mes mots, j’appelais le barman pour avoir quelque chose de plus corsé qu’une bière. J’allais en avoir besoin.

« Il faut habiter une autre planète pour ne pas comprendre ton envie de sexe Hemsworth » marmonnais-je tout en sirotant le whiskey glaçon que j’avais commandé après ma bière. Cette femme me rendait dingue et le pire dans tout ça, c’est qu’elle en jouait. « Ton mari assure pas un caillou ou être nymphomane fait partie de ton quotidien ? » lui demandais-je toujours sans la regarder. Si je commençais à plonger mon regard dans le sien, j’allais craquer à coups sûrs et il en était hors de question. Au final, peut-être que mon paternel avait raison quand il m’accusait d’être un batard, un fils de satan. Madeline parlait crument et malgré moi, je me revoyais coucher avec elle. Oui, nos rapports étaient bestiaux et j’en sortais souvent avec des griffures et oui, j’en redemandais généralement. Elle m’electrisait et ça me dégoutait au plus haut point. Merde, elle était mariée, elle me prenait pour un sex-toy sur patte ! N’avais-je aucune dignité ?! « Seulement tu vois, contrairement à toi, je n’ai pas envie de baiser comme tu le dis si bien. Va dans la rue, dis au premier mec que tu veux baiser et crois-moi, pour du sexe gratos, il ne fera pas la fine bouche et tu auras une réponse positive Hemsworth ». Sur ses mots, je posais quelques billets pour payer mes consommations et sorti du bar. J’espérais deux choses contradictoires : qu’elle m’oublie et qu’elle me poursuive.

Je retins de justesse les mots qui me vinrent à l’esprit face à ses paroles. Je ne concevais pas qu’on puisse tromper l’être aimé. Décidément, l’amour était quelque chose de beaucoup moins romantique que je l’espérais. Dire que j’encourageais Sephora à continuer d’y croire. Qui avait tort, qui avait raison, Quoi qu’il en soit, Madeline me confortait dans mon opinion : l’amour n’était pas fait pour moi. Que je le veuille ou non. A la place, je préférais quitter le bar, m’éloigner d’elle mais déjà, je sentais ce besoin irrépressible de revenir vers elle, d’assouvir le feu qu’elle avait allumé en moi. Je la détestais non pire, je la haïssais. Alors, lorsqu’elle me força à la regarder, je perdis contrôle et la poussa contre le mur d’une ruelle déserte. « Si tu as le feu au cul, c’est ton problème ! » lui assénais-je tout en la couvant d’un regard où le désir s’y lisait clairement. Puis sans que je comprenne ce qui m’arrivait mes lèvres écrasaient les siennes tandis que je pressais mon corps contre le sien. « Je te hais, tu me dégoutes ! » murmurais-je front contre front alors que nous reprenions notre respiration « Je te hais » murmurais-je encore le regard voilé. En mon âme et conscience, je savais que ces mots n’étaient pas destinés à Madeline mais à une autre femme.

« J’arriverais à ne pas vomir c’est tout ce que je peux te promettre » avouais-je avant de l’embrasser à nouveau. Ma réponse avait été mi-figue mi-raison. Il nous arrivait de temps à autre de nous lancer des piques mais plus pour le plaisir que par réelle méchanceté. Toutefois, je ne me faisais pas d’idées, Madeline et moi ne serions jamais sur la même longueur d’onde autre part que concernant le sexe. Alors, je préférais ne plus penser juste ressentir, m’abandonner aux fantômes du passé dans une étreinte passionnée avec cette belle tentatrice. Fille de satan, fils de satan, nous allions bien ensemble pas vrai ?! Les états d’âmes viendront après. L’homme était faible face à la femme et j’en étais la preuve par excellence. Demain, oui demain, je m’en voudrais. Pour l’instant, il n’y avait plus que Madeline qui comptait tandis que je glissais une main derrière son autre cuisse pour la forcer à m’entourer complétement de ses jambes. Plus aucun espace entre nous, seul le mur nous permettait de ne pas nous affaler contre l’asphalte. Mes lèvres parcouraient son cou alors que mes mains redessinaient les courbes de son corps mainte fois éprouvé. Seulement… Non, je ne pouvais pas le faire en pleine rue. « Pas ici ! » dis-je en me reculant, la faisant redescendre sur terre pour mieux l’entrainer de l’autre côté de la rue où un motel sordide nous tendait les bras.

A peine étions-nous dans le motel que j’avais réservé une chambre pour la nuit. Je savais que nous l’aurions quitté d’ici là. Ni elle, ni moi ne restions après nos ébats. Nous n’avions pas que ça à faire et puis rester pour faire quoi ? Une tendre embrassade ? Se câliner tout en conversant ? Très peu pour nous. Il n’y avait qu’un seul lien entre nous : le sexe. Une fois nos envies assouvies, nous redevenions des étrangers l’un pour l’autre. La chambre 26 nous fut accordé et tout en la tenant par la main, j’attrapais les clés et me dépêcha de rejoindre l’antre de luxure. Comment qualifier un endroit où deux personnes allaient avoir du sexe et rien que du sexe ?! La porte fermée, je la poussais contre cette dernière, et repris furieusement ses lèvres alors que mes mains remontaient son haut que je lui enlevais entre deux baisers. Puis, la soulevant dans mes bras de façon à ce qu’elle enroule ses jambes autour de ma taille, je nous rapprochais du lit jusqu’à nous y faire tomber. La surplombant, je me détachais légèrement d’elle, l’observant quelques secondes puis l’embrassa à nouveau. Mes lèvres glissèrent rapidement sur sa joue, puis dans son cou avant de doucement partir explorer le reste de son corps. J’avais faim d’elle, une faim vorace mais je devais clarifier quelque chose. « La dernière fois… Cela sera la dernière fois ! » Murmurais-je tandis que je la déshabillais avec passion teintée d’une douceur inhabituelle.

« Je ressemble à un putain de camé à cause de toi ! » grognais-je tout en quémandant un baiser des plus fougueux et langoureux. Oui, Madeline était ma drogue, ce qui me rendait vivant l’espace d’un instant. Auprès d’elle, je retrouvais ma combativité, ma fougue mais aussi mes sentiments fussent-ils négatifs pour autant. Toutefois, nous ne pouvions pas continuer à nous sauter dessus comme des bêtes assoiffées de sexe à la moindre rencontre. Je ne pouvais plus continuer à fuir mes démons entre ses cuisses. Quoi qu’il en soit, je perdis rapidement toute faculté de pensée quand elle fut nue et totalement offerte à moi. La seule chose que je pouvais faire –et que je faisais ; était de nous satisfaire tous les deux. Aussi, je la couvrais de caresses, jouant de mes doigts, de mes lèvres, de tout mon corps pour faire monter son plaisir mais aussi sa frustration. Cette nuit serait la dernière fois et je comptais bien savourer ma cocaïne jusqu’au bout, jusqu’à me brûler les ailes. Après, Madeline disparaitrait de mon existence. C’est beau de rêver non ? Comme elle le disait, ce n’était pas la première fois que je le lui disais. Très vite, nous fûmes à égalité ayant perdu mes fringues au passage. Je prolongeais encore un peu nos préliminaires avant de succomber et de me glisser au plus profond de sa féminité, ayant toujours cette impression d’être pleinement vivant. Elle était la seule pour l’heure à réussir à me faire sentir ainsi. La haine était-elle moteur de vie ? Qui sait.

J’allais devenir fou à me perdre dans cette femme, cette diablesse. Depuis que je l’avais rencontré, j’ai su que cette femme aurait ma perte. Elle ressemblait tellement à l’image que je mettais faite de Catherine au fil des années. Une image négative nourrie par ma haine et mon désespoir. Madeline était une source de douleur et de plaisir comme si elle était à la fois une bénédiction et une malédiction. Pour l’heure, je n’étais plus en mesure de penser ni d’assumer autre chose que notre passionnelle étreinte. Quoi dire, quoi faire, quoi penser, je n’étais plus en mesure de répondre à ce genre d’interrogation. Je n’étais plus que sensation au creux de ses bras, jouissant du plaisir simple de l’acte charnel. Tout ce que je voyais se limitait à cette femme qui prenait autant de plaisir que j’en prenais. Tout ce que je ressentais était ce plaisir intense de me fondre en elle, de perdre mon âme dans cette diablesse. Oui, je devais mettre fin à ces rencontres, à nos échanges mais comment faire quand vous n’avez personne pour faire votre garde-fou ?! Pourtant, au fond de moi, je continuais à culpabiliser pour une raison inconnue. Bordel, j’étais majeur et vacciné, alors pourquoi je continuais à m’en vouloir de coucher avec elle ?! Un visage flou se glissa dans mon esprit mais j’étais trop prit par Madeline pour ne serait-ce que réfléchir. Durant de longues minutes, je continuais d’aller et venir au plus profond de sa féminité, l’embrassant, la caressant jusqu’à ce que cette vague déferlante de plaisir ne me touche en plein vol, me faisant retomber sur le côté, repu et comblé. Un silence s’instaura dans la pièce entrecoupé de nos respirations hachées. Je n’étais jamais à l’aise avec elle après le sexe. Il faut dire que nous ne parlions que très peu dans ces moments-là et je ne savais pas si cette fois-ci, la donne changerait. Quoiqu’il en soit, je me redressais déjà sur le lit, prêt à me rhabiller et à quitter ce motel de seconde zone. « Tu devrais te rhabiller. » lâchais-je sans un regard pour mon amante.

Hj : Désolée pour le retard T___T promis, ça n’arrivera plus !