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N°14- Dernière soirée

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MessageSujet: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyVen 2 Juil - 21:05

La rencontre de Pedro et Kate avait été des plus banales. Cela s’était passé le 26 septembre 2009 dans un bar quelconque de Manhattan. La jeune femme y était venue pour fêter son anniversaire avec ses amis et y avait remarqué une autre jeune femme du nom de Felicity qui était là pour le même évènement, elle aussi avec des amis. Elles avaient été amusées de constater que la première était du vingt-et-un, l’autre du vingt-deux septembre. Tout naturellement, les deux bandes d’amis s’étaient rejointes et l’entente entre Pedro et Kate avait été inévitable. Ils avaient le même sens de l’humour, avec une pointe de cynisme, un franc parlé et une aisance qui les avait aidés à briser la glace en quelques minutes seulement. Ils avaient ainsi pu découvrir qu’ils avaient beaucoup de points communs. Ils étaient tous les deux enfant unique, avaient beaucoup voyagé, aimaient faire les mêmes sorties, les mêmes sports, bref, ils s’étaient échangés leur numéro et c’est ainsi qu’ils étaient devenus amis.

Une ou trois fois par mois, Pedro venait passer la soirée chez Kate. Lui ramenait la bière et les pizzas, elle s’occupait de la location du film et de la glace Häagen-Dazs. C’était devenu une sorte de tradition. D’habitude, la jeune femme n’invitait pas d’hommes chez elle mais avec l’argentin, c’était différent. Il n’y avait aucune ambiguïté. Il y avait quelque chose de spécial entre eux et cela n’impliquait aucune attirance sexuelle. Bien que Pedro soit un homme très séduisant, Kate n’attendait rien de plus de lui qu’il soit un ami et c’était réciproque. Ce qu’il y avait de spécial dans leur relation, c’est qu’ils ne connaissaient presque rien l’un de l’autre. Au début, tout ce que la jeune Evans savait de son ami, c’était qu’il était argentin, qu’il était fils unique, la durée depuis laquelle il était à New York et le fait qu’il avait un goût prononcé pour les aventures d’un soir. De son coté, tout ce qu’il savait de Kate, c’était qu’elle aussi était enfant unique, qu’elle était arrivée en mars 2009 et qu’elle était architecte.
Si l’un comme l’autre n’était pas curieux d’en savoir un peu plus, c’était parce qu’ils avaient assez d’intuition pour comprendre que l’autre ne voulait pas parler de son passé. Cependant, ils avaient bien vite deviné qu’ils appartenaient tous les deux à de riches familles. Ils y avaient des attitudes, des anecdotes qui ne trompaient pas. Par exemple, comment auraient-ils pu autant voyager, avoir séjourné dans autant de palaces? Ils avaient recomposé leur enfance avec ce genre d’éléments. Au final, Pedro et Kate semblaient avoir eu une enfance ordinaire.

Il en avait été de même avec leur adolescence. Bien que Kate ait été beaucoup plus… intrépide que Pedro, le goût de l’aventure s’était aussi manifesté chez lui, mais d’une manière bien différente: en vivant le grand amour avec Clara. Il avait dit qu’elle était morte et cela n’avait suscité aucune question chez l’architecte. Quand il mettait les pieds chez elle, il mettait de coté la pitié, le jugement et les questions auxquelles il n’avait jamais eu envie de répondre, et il le savait. Ils savaient que lorsqu’ils étaient tous les deux, cela ne virait jamais au mélodrame, peu importe ce qu’ils se disaient.
Sur une note plus légère, Kate avait parlé de William, de sa vie sur l’île, prétextant comme toujours qu’elle y était allée de son plein gré. Elle n’avait pas pu faire l’impasse sur Mark et avait même eu un sourire ironique en expliquant que c’était son seul vrai amour. A présent Pedro connaissait leur histoire dans les grandes lignes. Il était au courant du flirt qui avait tourné au vinaigre et qu’ils avaient du garder secret parce que Mark était avec Brooke, à l’époque la meilleure amie de Kate. Pedro savait aussi pour Alyssa, pour les mensonges de Kate, sur sa réconciliation avec Mark et sur son départ. La brune avait alors conclu en disant que dès lors, elle avait voulu changer de vie et qu’elle avait fait ouvrir deux dispensaires avec l’argent que son père avait placé sur son compte. La réaction de Pedro avait été parfaite. Il s’était contenté de balancer une vanne sur le fait que ce n’était pas une raison pour avoir un canapé pourri.

Plus tard, Pedro avait arrêté de parler de ses conquêtes pour commencer de parler de ses enfants. Kate n’était pas du tout au courant de l’enfer dans lequel il s’était plongé après la mort de sa femme. A vrai dire, elle ne savait rien sur Clara hormis le fait qu’elle était morte. Alors elle avait un peu de mal à comprendre la façon dont l’homme arrivait à gérer sa soudaine et multiple paternité. Quoi qu’il en soit, il était enthousiaste et avait les yeux brillants de fierté quand il parlait de ses bambins.

En début d’année, il s’était passé plus d’un mois de silence radio. Pendant les deux semaines où Mark était dans le coma, Kate ne pensait à rien d’autre et avait complètement oublié deux rendez-vous avec Pedro et ne s’était donc pas étonnée de ne pas le voir arriver. Puis, lorsqu’il s’était réveillé, elle avait repris une vie sociale et elle avait commencé à s’inquiéter que Pedro ne réponde pas au téléphone. C’est en appelant Felicity qu’elle avait appris que lui aussi était tombé dans le coma. Jusqu’au treize mars, elle s’était fait un sang d’encre mais n’avait pu se résoudre à remettre les pieds au Lenox hospital.

Depuis, ils ne s’étaient revus qu’une seule fois. Kate avait fait son possible pour ne pas sembler affectée quand il lui avait dit qu’il avait rencontré Mark mais elle était vraiment contrariée. Jamais elle n’aurait osé parler à Pedro de l’homme qu’elle aimait si elle avait su que les deux hommes allaient se rencontrer. Maintenant, son ami était en mesure de constater par lui-même ce qu’elle avait stupidement laissé derrière elle.

Pedro ne le savait pas encore, mais ce soir était leur dernière soirée tous les deux. Elle allait devoir lui annoncer son départ imminent pour Seattle. Au moins, elle était sûre qu’il comprendrait. Il était bientôt vingt heures et Pedro arriverait donc d’une minute à l’autre. La jeune femme était sur la terrasse du salon, à guetter son arrivée. Elle était en train de se dire qu’elle ferait mieux de lui annoncer la nouvelle dès le début de la soirée pour ne pas la garder sur le cœur lorsqu’elle l’aperçut.
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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyDim 4 Juil - 18:17

    Pedro sifflotait, il y a des choses qui ne changeaient pas, des habitudes quoi. Ça venait, ça restait et au fil du temps, on s’engageait à la respecter. C’était pour cela que ça devenait vite courant une habitude. Et le brun avait beaucoup d’habitude, tout d’abord, il avait cette manie typique de ne jamais s’habiller avant midi, il se promenait donc en short et torse nu jusque midi et il s’en fichait à présent de vivre avec Ambre et Fee, cette habitude était revenue. A chaque fois qu’il était triste, il jouait un morceau de musique et à la place de parler, il jouait pendant de longues heures, évacuant par la musique sa tristesse ou autre. Et une autre de ses habitudes était de se rendre chez Kate plusieurs fois par mois pour passer des soirées à regarder des films tout en mangeant de la pizza. C’était tranquille, pas prise de tête et il n’y avait pas d’attente d’une part comme de l’autre hormis celle de passer un bon moment.

    Kate et Pedro étaient amis. C’était dur à croire pour l’Argentin quand on savait qu’il avait couché avec presque toutes ses « amies », mais pourtant, avec Kate, il n’y avait aucune attirance sexuelle. Elle était jolie évidemment, belle même, mais ça n’avait même pas traversé l’esprit du brun. Pourquoi ? Pedro ne savait pas vraiment le dire, sans doute parce qu’ils se ressemblaient. Pedro était cassé en arrivant en Amérique… Kate aussi mais d’une façon différente… et deux personnes cassés ensemble, ça ne pouvait définitivement pas marché, ils se seraient rendus encore plus malheureux. Mais par contre, ils pouvaient facilement se comprendre, et c’était pour ça qu’ils étaient rapidement devenus des amis sincères.

    Pedro n’avait pas besoin de parler ou que Kate lui révèle tous ses secrets, pour certaines personnes, il fallait à tout prix parler et connaître plein de choses sur l’autre pour lui prouver notre amitié. Pour Pedro, il préférait garder ses pensées pour lui, parler, ce n’était pas vraiment son fort… lui il préférait prouver par les gestes son amitié. Et le fait de se déplacer jusque chez Kate, rigoler, lui révéler des événements de sa vie actuelle plutôt que son passé, c’était plus important. Mais il lui avait quand même un peu parlé de son passé, parce qu’il savait qu’il pouvait le dire à Kate, qu’elle n’aurait pas pitié pour lui, que son regard ne changerait pas quand elle le regarderait. En échange de cela, elle lui avait aussi quelque peu raconté les grandes lignes de son histoire. Histoires différentes, mais racontées sur un ton détaché qui leur permettait d’être ironique sur leur propre existence. L’ironie était un moyen de montrer que ça les avait blessé, changé sans pour autant le dire à voix haute. L’autre pouvait cela dit le deviner.

    Cette habitude de se voir régulièrement, ils l’avaient quelque peu perdue après le coma de Pedro. Le brun savait que Kate n’était pas venu le voir, parce que c’était au-dessus de ses forces, mais il savait qu’elle s’était inquiétée pour lui, il la connaissait bien, parce qu’il comprenait sa façon de fonctionner, comment aurait-il pu l’ignorer, il était pareil après tout… enfin, tout le temps où il resta à l’hôpital, il fit la connaissance de Mark… le « fameux Mark », celui de Kate en somme. Pedro ne lui dit pas qui il était par rapport à Kate. De toute façon, son amitié avec Kate ne regardait personne, c’était la leur… comme l’amitié qu’il avait débuté avec Mark ne les regardait qu’eux deux, il n’allait pas changer son opinion sur l’un ou sur l’autre… c’était des gens biens… et c’était vraiment dommage que parfois l’amour ne suffisait pas à unir des gens… enfin, après son réveil, beaucoup de choses s’étaient une nouvelle fois dans sa vie, la naissance des bébés, la découverte de l’existence de Diego et le sexe de sa petite crevette qu’était James devançant tous les autres événements. Ses enfants étaient sa fierté, c’était clair et sûr.

    Il arriva finalement devant chez Kate à Greenwich Village, il aimait ce coin fort familial de la ville. Il vit Kate l’attendre sur sa terrasse à l’attendre, le sourire de l’argentin se fit éclatant, il lui fit un signe de main et alla sonner à sa porte qui s’ouvrit presque immédiatement.

    Dans un geste amical, il la serra aussi tôt dans ses bras.

      Pedro : Tu m’as manquée, ça fait longtemps… trop longtemps Kate ! Comment tu vas ?

    Il s’éloigna d’elle et la regarda avec son sourire communicatif, il aimait les habitudes aussi parce que c’était quelque chose de stable, et la vie de Pedro était tellement changeante qu’un peu de stabilité lui faisait le plus grand bien. Il en avait besoin, il avait besoin de personnes comme Kate dans sa vie. Sans drama, une relation simple et amicale, sans que l’amour, le sexe, le fric ou peut importe quoi interfère entre eux.

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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyDim 4 Juil - 19:33

Accoudée à la rambarde de sa terrasse, Kate eut un franc sourire lorsque Pedro leva les yeux vers elle. S’il avait eu un bouquet de roses à la main, on aurait pu croire qu’ils étaient ensemble mais non, c’était un pack de bière qu’il avait et ce détail changeait tout. Il était annonciateur d’une soirée détendue entre deux amis.
Impatiente de voir le sud américain après plusieurs semaines, Kate s’empressa d’aller lui ouvrir la porte avec un petit pincement au cœur. Elle se sentait déjà nostalgique. Le jeune homme la serra dans ses bras et elle passa naturellement ses bras autour de son cou. Les étreintes à tout-va n’étaient pourtant pas dans ses habitudes et elle n’avait jamais été très à l’aise avec ce genre de démonstrations d’affection mais Pedro avait en quelque sorte un traitement de faveur. C’était sûrement du au fait que lorsqu’ils étaient tous les deux, il n’y avait personne d’autre et la jeune femme avait en quelque sorte le sentiment de pouvoir être différente d’avec le reste du monde.
La brune fut à la fois surprise et enchantée que Pedro lui dise qu’il lui avait manqué et que cela faisait trop longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus. Elle songea un instant qu’ils allaient passer les prochains mois sans se voir et que si elle devait y penser à chaque phrase prononcée, elle n’arriverait pas à tenir longtemps sans lui annoncer son départ.
Une fois libérée de l’étreinte, face au sourire de Pedro elle ne put répondre que par un autre. Tout était toujours si simple avec lui. Comment faisait-il pour être constamment heureux? D’ailleurs faisait-il parfois semblant? Si oui, il la battait de loin à ce jeu là.

- Un peu débordée en ce moment mais ça va? Et toi? Attends je vais te débarrasser.

Effectivement, en ce moment elle avait beaucoup de boulot. Elle voulait être sûre de laisser son entreprise dans les meilleures conditions pour que tout se passe bien pendant son absence qui était encore d’une durée indéterminée. Elle avait même pris rendez-vous avec son avocat pour être sûre de ne négliger aucun détail.
Kate prit le pack de bières et se dirigea vers la cuisine pour le mettre au réfrigérateur. Elle sortit tout de même deux canettes et alla au salon, suivie de Pedro. George, son berger australien, faisait la fête au jeune homme et ne cessait de gigoter autour de ses jambes. Sa maîtresse lui demanda d’une voix autoritaire de le laisser tranquille, ordre auquel le chien n’obéit qu’à moitié, reculant de quelques mètres, visiblement déterminé à revenir à la charge une fois que l’argentin serait assis sur le canapé.
A vrai dire, Pedro était la seule personne, hormis Kate, auquel l’animal voulait bien obéir. A chaque fois qu’il venait, George était tout fou et suivait l’homme partout à tel point que même sa maîtresse semblait ne plus exister à ses yeux. C’était très étrange car même quand Kate vivait avec Mark, ce dernier n’arrivait pas à se faire obéir. L’architecte riait à chaque fois que son chien faisait la sourde oreille et regardait l’avocat d’un air indifférent. Lorsque Mark voulait qu’il se pousse, il était obligé de le porter et de le mettre ailleurs.
En revanche, avec les enfants, George avait une attitude exemplaire et il adorait Alyssa. Cela ne faisait aucun doute que s’il rencontrait Diego, il l’aimerait aussi. Cela aurait pu être agréable de faire une promenade à Central Park avec les De la Vega père et fils mais Kate n’avait jamais proposé une telle sortie à Pedro, jugeant que c’était un aspect de sa vie qu’il ne voulait peut-être pas partager. Il y avait une différence entre lui parler de ses enfants et les lui présenter.
Quoi qu’il en soit, cela ne se risquait pas de se faire dans les mois qui allaient suivre puisque Kate allait être à l’autre bout du pays. Elle n’avait pas du tout préparé la façon dont elle allait dire à Pedro qu’elle partait. Elle ne voulait pas lui dire que c’était à cause de Mark mais elle était certaine qu’il le comprendrait par lui-même. Il était d’ailleurs fort possible qu’il soit déjà au courant des fiançailles avec Elisabeth, soit en tenant la nouvelle de Mark, soit en ayant lu, comme la jeune Evans, l’article dans le magazine qui annonçait un mariage en grandes pompes. Ce mariage était l’un des évènements mondains les plus importants de l’automne à venir et Kate ce serait bien passée de cette annonce publique.


Dernière édition par Kate Evans le Dim 29 Aoû - 0:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyLun 5 Juil - 19:56

    Pedro retrouvait avec beaucoup de soulagement la maison de Kate, Kate était égale à elle-même, elle était accueillante, elle était présente, c’était une femme qui avait des rêves et qui les avaient réalisés. Il l’admirait d’avoir réussi dans sa carrière. Evidemment, en amour c’était une autre histoire, mais l’amour était un combat beaucoup plus difficile à gagner aussi… avec tellement plus d’embûches. Mais cela ne changeait pas l’opinion de Pedro sur Kate, c’était une femme forte, il en avait vu rarement des femmes avec un aussi fort caractère qu’elle.

    Quand elle lui demanda comment il allait, Pedro eut un autre sourire, comment allait-il ? Mal sans aucun doute, il avait perdu son grand-père et sa meilleure amie en 5 jours… une partie de son passé, de son histoire, était morte avec eux… les souvenirs étaient toujours là évidemment, mais la douleur de se dire qu’il n’y aurait plus de « présent » avec son abuelo et Rosa c’était… très dur. Mais il tenait, il le devait, pour Diego, Sirius, Sofia et James, il le devait pour ses bébés. Il ne pouvait se permettre une autre dépression comme à la mort de sa femme, cette fois-ci, il était responsable de vie. Diego n’avait plus que lui, il avait perdu sa maman lui… Rosa était morte, et parfois, Pedro se demandait si le fait qu’ils se soient retrouvés tous les deux n’avait pas poussé sa meilleure amie à se laisser partir, elle n’avait plus à lutter après tout, elle savait que Pedro prendrait bien soin de Diego, leur fils… alors elle avait simplement laissé la maladie l’emporter en arrêtant de combattre. Cette pensée était très douloureuse, alors il la mettait aussi tôt de côté dès qu’il y pensait… porter le poids de la mort de Rosa sur ses épaules était trop éprouvant, il n’en aurait pas la force…

      Pedro : ça va, ça pourrait être mieux, l’Argentine m’a… fait du bien et du mal à la fois… mais je suis toujours là et j’ai mes enfants sur qui veiller. Qu’est-ce qui te déborde autant ?

    Pedro avait enlevé sa veste en même temps qu’il avait répondu pour que Kate puisse le débarrasser. Elle était ensuite parti à la cuisine pour mettre le pack de bières au frais mais était revenu avec deux bouteilles et Kate lui avait tendu sa bouteille quand ils étaient arrivés au salon, Pedro prit la sienne et il trinqua rapidement avec Kate avant de boire une longue gorgée rafraîchissante, il faisait vraiment trop chaud en cette période de l’été et boire faisait toujours le plus grand bien à Pedro. Cela dit, il faillit bien recracher une gorgée quand George arriva auprès de lui. L’argentin essaya sa bouche d’un revers de main et il éclata de rire avant de se mettre à genoux afin de caresser les flancs du berger australien. Kate ordonna alors que George recule et Pedro se releva alors à se moment-là, il adorait les animaux, et les animaux le sentaient sans doute puisqu’ils étaient toujours adorables et affectueux avec lui.

      Pedro : Ce n’est pas grave tu sais, il n’est pas méchant, j’ai dû lui manquer ! Puis j’ai l’habitude, les animaux m’adorent, c’est sans doute dans les gênes, si tu avais vu Elvis avec Diego !

    Elvis, son chien, enfin, le chien de sa colloc’ Ambre à la base, il s’en était tellement occupé, ce petit chien ça avait été son « entraînement » à devenir papa et responsable. Dans sa tête, s’il s’occupait bien d’Elvis, il était apte à devenir un bon papa. Il était naïf à ce moment-là, être père demandait beaucoup plus de temps que d’éduquer un chien. Enfin, ça avait fait sourire Pedro de voir Diego et Elvis ensemble, le petit garçon n’était pas au mieux de sa forme depuis la mort de sa maman, c’était normal dans un sens… mais avoir Elvis ou même Presley rendait le sourire à son fils aîné et ça, c’était vital pour Pedro de voir son fils sourire.

    En observant Kate, Pedro la trouva fort perdue dans ses pensées, quelque chose semblait la tracasser, et l’argentin détourna le regard en surprenant son regard se faire préoccuper… le brun se passa la main dans les cheveux. Il savait qu’un sujet devait particulièrement la tracasser… les fiançailles de Mark avec Elisabeth… et comment lui dire qu’il était au courant de cet événement, non pas grâce aux journaux ou grâce à Mark, mais plutôt à cause de sa rencontre avec la future promise elle-même…

    Elisabeth Walton lui avait fait bonne impression, réellement, elle semblait être une femme honorable, pleine de convictions et de principes louables… elle était bien, mais elle n’était pas Kate… et Pedro, s’il devait choisir un « camp », il choisirait toujours Kate. L’amitié avant tout, c’était un principe important pour l’argentin, et ça n’allait pas changer d’aussi tôt.

    Pedro s’assit alors dans le canapé, et regarda Kate avec un sourire à la fois inquiet et rassurant.

      Pedro : Si tu veux parler de quoique se soit, sache que je suis là et que je ne te jugerais pas et que je serais ton plus fidèle soutien.

    Parfois, il était dur de se confier à une personne quand on ne savait pas si l’autre voulait entendre un discours intime. Au début de leur rencontre, Pedro aurait eu du mal à supporter les confessions de Kate, mais maintenant, les choses avaient changé, il avait changé. Alors il était prêt à écouter tout ce que son amie avait sur le cœur.

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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyMar 6 Juil - 17:08

Toujours parce qu’elle n’était pas très à l’aise avec les sentiments et les déballages d’émotions, elle n’avait jamais dit à Pedro qu’elle trouvait qu’il faisait un père extraordinaire. Bien sûr, lorsqu’il lui avait annoncé la grossesse de Felicity puis celle de Juliet, elle lui avait dit qu’elle était certaine qu’il ferait un bon père mais il semblait si confiant en l’avenir, si serein à l’approche de si grands bouleversement dans sa vie qu’elle n’avait pas jugé nécessaire de le rassurer. Il avait l’air d’avoir beaucoup moins d’appréhensions qu’elle n’en avait eues pour lui.
Sans qu’il le sache, c’était en grande partie pour son sérénité et sa simplicité que Kate aimait être avec lui et qu’il avait si rapidement fait partie de ceux qu’elle considérait comme ses amis, groupe qui en tout, ne représentait même pas dix personnes. Avec lui, rien ne semblait grave au point de ne plus aller de l’avant. La vie avait toujours quelque chose de merveilleux en réserve et cela pouvait nous tomber dans les bras à un moment où on ne s’y attendait pas. Pour Pedro, c’était sa paternité. Après le décès de sa femme, il aurait pu tomber dans plus d’un vice et y rester toute sa vie, n’étant plus que l’ombre de lui-même jusqu’à sa mort. Mais lui avait relevé la tête et se retrouvait aujourd’hui acteur d’une expérience que faisait de nouveau son bonheur.
Même si aujourd’hui il avait le moral bien bas à cause du décès de son grand-père et de celui de Rosa, il fallait qu’il se dise que ce n’était qu’une mauvaise passe. Kate était au courant que la santé de ces deux personnes était au plus mal mais Pedro ne lui avait pas encore annoncé les deux tristes nouvelles.

Le moment n’était pas propice à ce genre de discussion. Pour l’instant, ils allaient s’installer tous les deux dans le canapé et étaient près à discuter de choses légères. A commencer par ce qui occupait tant la jeune architecte ces derniers jours.

- Oh tu sais… le boulot, comme d’habitude.

Le tout ponctué d’un haussement d’épaules, Kate ne donnait pas l’impression d’éluder totalement un détail de taille: Si elle était si débordée par son travail, c’était justement parce qu’elle était sur le point de laisser les rênes à une de ses employés, une jeune architecte qu’elle jugeait apte à gérer la pression et l’énorme dose de boulot qui l’attendaient.
Elle observa un instant le visage de son ami pour y chercher du tracas. En disant qu’il pourrait aller mieux et que l’Argentine lui avait à la fois fait du bien et du mal, elle comprit que c’était un sujet qui méritait de s’y attarder mais puisque le jeune homme rebondit tout de suite sur l’ordre qu’elle donna à George, elle préféra attendre qu’il lui en parle d’elle-même.
Une fois posée sur le canapé, elle sentit que le moment de parler de son départ allait arriver. Elle dut avoir une ou deux secondes d’égarement puisque Pedro le remarqua tout de suite et lui dit qu’elle pouvait se confier à lui sans craindre d’être jugée et qu’il la soutiendrait. Sur le coup, la brune fut surprise et cela se lut sur son visage.
Le second degré en apparence étant la meilleure façon qu’elle connaissait de se sentir plus à l’aise, elle lui répondit:

- Wouha… Soit c’est moi qui perds la main, soit c’est toi qui es vachement fort à ce jeu là…

Par jeu elle entendait évidemment le fait de faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Elle avait toujours été très douée pour donner l’impression qu’elle était parfaitement heureuse et cacher tous ses tracas, grands comme insignifiants. Pedro devait avoir l’habitude de l’intériorisation puisqu’il remarqua que ça n’allait pas pour Kate.

- Bon, de toute façon j’allais t’en parler alors autant te l’annoncer maintenant. A la fin du mois... Je retourne à Seattle. J’y resterai aussi longtemps que je pourrai, peut-être même que je m’y installerai définitivement, je n’y ai pas encore vraiment pensé. Tout ce que je veux c’est partir de New York. J’ai prévu de laisser mon meilleur élément à la tête du cabinet, je gérerai au maximum à distance. Et j’ai déjà des locataires pour le duplex.

Kate laissait Pedro digérer la nouvelle avant de donner plus de détails. Elle se doutait déjà qu’il allait lui poser des questions sur sa soudaine envie de quitter la grosse pomme et même qu’il comprendrait vite que Mark n’y était pas pour rien.


Dernière édition par Kate Evans le Jeu 8 Juil - 1:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyMer 7 Juil - 15:15

    Pedro était redevenu quelqu’un de confiant depuis l’annonce de sa future paternité, il était petit à petit redevenu l’homme qu’il aurait dû rester. Il était redevenu l’homme plein de principes qu’on l’avait éduqué à être, ses enfants l’avaient sauvé, il n’aurait pas réussi à le faire tout seul ou ça lui aurait encore pris plus de temps… ils avaient sauvé sa vie, il allait protéger la leur. Être père… Alejandro De le Vega, son père, lui avait dit qu’il y avait toute sorte d’amour sur Terre, et que la paternité était un amour plus fort que tout… et Pedro n’avait pas réalisé à quel point il avait raison avant de voir le visage de Sirius et Sofia le jour de leur naissance… avant de voir le sourire de Diego quand il l’avait aperçu pour la première fois… ce lien avait été instantané, un regard avait suffi à créer un lien puissant, un lien de protection et d’amour qui ne cessait de grandir. A l’instant où il était devenu père, le monde lui avait paru plus dangereux, plus inquiétant, quand il pensait au futur, il pensait au monde dans lequel ses bébés allaient évoluer… il souhaitait le meilleur pour eux évidemment, mais les scènes de combats, les scènes de catastrophes naturelles l’effrayaient, il refusait que ses bébés connaissent ça… mais il n’avait pas le pouvoir là-dessus, alors il se promit de leur créer un foyer accueillant, chaleureux, un endroit sûr dans lequel ils pourraient revenir au grès de leurs envies. Comme lui avec la maison de son grand-père… l’endroit le plus sûr du monde à ses yeux…

    L’Argentin sourit en voyant Kate éludé un sujet d’un haussement d’épaule désinvolte. Ils avaient toujours eu cette tendance à dédramatiser les choses importantes, à en parler comme s’il ne s’agissait que d’un problème banal, ils relativisaient le tout afin que les autres ne s’inquiètent pas trop. Ils se protégeaient ainsi que leur entourage.

    Quand il lui fit comprendre qu’il savait que quelque chose clochait, elle lui parla d’un jeu, le jeu des apparences, Pedro était doué à ça aussi, jouer, feindre, c’était dans ses cordes, c’était dans ses moyens. Sauf qu’il remarquait quand les gens mentaient, ses années en droit sans doute… il allait avoir une brillant carrière d’avocat quand Clara était morte… on lui avait enseigné à être un observateur, à bien regarder son client ainsi que l’autre client afin de déceler le mensonge de la vérité, afin de déceler les secrets et les mensonges. Le brun était doué pour observer les autres… sauf qu’il n’avait plus mis ne pratique ses observations après le décès tragique de Clara. Il avait préféré s’enfermer dans sa boule de tristesse tout simplement.

    Finalement, Kate lui avoua ce qui la taraudait, et Pedro se tendit aussi tôt. Elle allait partir ? Le temps que Pedro enregistre l’information, il ne savait pas quoi dire, il but juste alors une plus longue gorgée tentant de récupérer ses esprits. Il avait tellement de questions qu’il ne savait pas par laquelle commencer… « pourquoi » aurait été un bon début mais sans doute trop direct… il releva alors la tête et regarda Kate dans les yeux.

      Pedro : Tu vas y faire quoi ?

    Evidemment, il sous-entendait à Seattle. Il pleuvait souvent, l’intérêt de Seattle était que c’était à l’autre bout du pays… loin de New York et ses histoires en somme… loin des problèmes… loin du futur mariage de Mark… en somme, Kate fuyait. Il baissait le regard en réalisant cela. Mais pouvait-il la juger, n’avait-il lui même pas fui l’Argentine au bout de 4 ans ? Non, non, c’était différent, il était resté, il avait vécu avec le fantôme de sa femme pendant 4 ans, n’arrivant pas à s’en défaire et à évoluer… et au bout de 4 ans, il avait voulu se reconstruire… mais pas à Buenos Aires où sa présence se ferait trop sentir… alors il avait voulu recommencer ailleurs, là où son passé serait moins présent. Il avait choisi New York sur un coup de tête… et en voyant le chemin qu’il avait parcouru depuis qu’il était ici, on pouvait dire qu’il avait bien réussi à s’en sortir… il n’avait pas « fui », s’il avait voulu le faire, il aurait quitté sa ville natale à la fin de l’enterrement de Clara, il avait fait son deuil plus longtemps que la moyenne, et il était parti pour se reconstruire un avenir.

    Kate voulait juste fuir pour l’instant… s’éloigner au lieu d’affronter tout ça… mais se rendait-elle compte que si elle partait maintenant, elle ne serait plus une actrice de ce qui allait se dérouler, qu’elle n’aurait plus aucune influence sur tout ça… et que quand elle reviendrait, Elisabeth serait belle et bien la femme de Mark… si Kate restait… il y avait toujours de l’espoir, un fin espoir… mais l’espoir faisait vivre, aussi infime soit-il, il fallait se battre pour lui… et Pedro n’allait pas Kate s’enfuir sans l’avoir fait réfléchir à tout ce qu’elle pouvait perdre en restant… parce que si elle perdait sans se battre, sans tout essayer, elle allait regretter son geste pour toujours… elle construirait son avenir avec des « si », et si j’étais restée, et si je m’étais battue, et s’il m’avait choisie à la fin… si elle se battait… et même si elle perdait au final… oui, elle allait souffrir, mais elle saurait… et même si elle allait avoir dure de se reconstruire, elle ne vivrait pas avec des « si »…

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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyMer 7 Juil - 17:00

Kate était une battante dans l’âme, une revancharde qui adorait nager contre le courant qu’on lui imposait. Elle le prouvait chaque jour depuis qu’elle était petite pour des faits de plus ou moins grande importance. Quand elle était enfant, elle avait usé de plus d’un stratagème pour se libérer de ses gouvernantes, elle avait bravé l’autorité de son père en refusant d’aller en école privée, le menaçant de ne pas bouger de sa chaise et de ne pas écrire s’il la forçait à aller dans ce genre d’établissements. Son mot préféré avait longtemps été "non" et son sens de la négociation était particulièrement affuté. Difficile de la faire céder, voire impossible.
A l’école, elle était une élève banale avec son cercle d’amis, fondue dans la masse à ce détail près qu’elle obtenait d’excellentes notes sans fournir de réels efforts. En revanche, durant ses études supérieures, elle avait pris goût à l’esprit de compétition qu'avaient les étudiants pour être le meilleur et elle était parvenue à être la meilleure en sortant major de sa promotion à l’obtention de son diplôme d’architecte. Elle aurait pu s’arrêter là mais alors qu’elle avait pris sous son aile une Brooke enceinte et livrée à elle-même, elle avait ouvert leur cabinet d’architecture et la même année elle avait passé sa maîtrise d’œuvre pour prendre en charge la construction d'un aéroport.

Alors avec tous les efforts qu’elle avait toujours déployés pour être exactement ce qu’elle voulait être, une personne indépendante, libre d’exprimer ses convictions, ses valeurs et libre de ses choix, il fallait être vraiment culotté pour lui dire qu’elle n’avait pas de volonté et qu’elle n’était pas une battante.
En revanche, sur le plan émotionnel elle était une toute autre personne. Les sentiments étaient le seul aspect de sa vie pour lequel elle n’avait pas été formée, éduquée. Comme elle était tout de même un être humain, en rencontrant Mark elle n’avait pas pu continuer son habituelle inhibition de tout sentiment trop fort pour être vécu mais elle avait fait de leur histoire un vrai champ de bataille. C’était un véritable désastre et contrairement à Pedro, elle n’avait aucun espoir de recoller les morceaux avec Mark. Elle avait fait trop d’erreurs, l’avait déçu trop de fois, lui avait trop menti.

A la façon dont l’argentin but sa bière, son amie comprit qu’il était surpris par la nouvelle. En même temps il y avait de quoi. En quelques semaines, elle avait déjà tout planifié pour repartir dans sa ville natale, à plusieurs milliers de kilomètres. Elle n’avait même plus de logement à New York puisque d'ici trois semaines et pour un peu plus de deux mois, elle louait son appartement à un couple de touristes. Autant dire qu’elle était bien décidée à partir.
Quand Pedro lui demanda ce qu’elle allait faire à Seattle, elle réalisa que lui faire la liste des activités qu’elle y prévoyait n’allait pas être suffisant. Alors autant tout lui dire d’un coup. Comme les pansements, il valait mieux y aller d’un coup sec.

- Une ou deux cuites à la vodka pour commencer. Je vais revoir quelques amis que je n’ai pas vus depuis plusieurs mois et je pourrai aussi emprunter le voilier de mon père pour me changer les idées. Et je garderai le contrôle du cabinet, enfin autant que je pourrai. Tu sais, on a aussi le téléphone et internet là-bas.

Kate eut un petit sourire, comprenant bien que pour certaines personnes, surtout pour les américains qui considéraient que le monde n’allait pas plus loin que les frontières de leur pays, Seattle pouvait être synonyme de bout du monde.
Sans laisser le temps à Pedro de l’interrompre, elle décida d’expliquer pourquoi elle partait.

- Mark va se marier. Je ne veux pas être là le jour du mariage et il est hors de question que je le revois une fois qu’il se sera fait passer la corde au cou, c’est au dessus de mes forces... Au moins, il s’est trouvé une femme super. C’est une Walton, la petite fille de Sam Walton, le fondateur de Walmart. Son père, Robson, est le président du conseil d’administration. D'ailleurs mon père ne peut pas le sentir. J’ai cherché à en savoir un peu plus sur elle en regardant sur internet. C’est un peu la bonne conscience de l’empire Walmart. Elle s’occupe du service développement durable, un truc dans le genre. Elle est branchée humanitaire, œuvres caritatives et je crois qu’elle va à la messe. En fait, c’est un peu comme si Nicolas Hulot et Laura Ingalls se partageaient le corps d’Audrey Hepburn. Sans parler du fait qu’elle est milliardaire.

A son tour Kate but une longue gorgée de bière et ajouta avec ironie:

- Et dire que je considère faire une bonne action en ne me garant jamais sur les places handicapés et que je garde les bons de réduction…

La comparaison était peu flatteuse pour elle-même mais elle était parfaitement consciente que contrairement à la fiancée de l’homme qu’elle aimait, elle faisait partie du commun des mortels avec toute la banalité que cela impliquait.
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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyVen 9 Juil - 1:01

    Kate était une battante, une femme du 21ème siècle pétillante et énergique. Pedro était habitué à la voir parler de façon spontanée, à la voir répondre avec panache aux gens, il l’admirait et la respectait pour toutes les choses qui faisaient d’elle une femme forte. Mais il ne voulait pas qu’elle ait des regrets. Il comprenait ses raisons, sincèrement, mais en amour, on n’abandonnait pas, on ne pouvait pas se permettre de baisser les bras. Pour obtenir un être aimé, il fallait se battre sans cesse, d’abord pour garder la flamme, ensuite pour accepter les imperfections de l’autre, qui même si au départ ne dérangeaient pas trop, à la longue devenaient insupportables, ensuite il fallait lutter contre le temps, contre l’usure, contre les habitudes, mais aussi contre sois-même et ses pulsions.

    Et là, Kate déposait les armes au mauvais moment, ici, elle pouvait encore agir, être maître de son destin, jouer un rôle dans l’épisode de sa vie où elle donnait l’impression de n’être qu’une simple spectatrice plutôt qu’une actrice. Dans plusieurs mois… il serait marié, il serait lié à quelqu’un d’autre aux yeux de tous et le seul rôle qui lui était réservé à ce moment-là n’était pas flâteur… si elle devait agir, il fallait qu’elle le fasse vite. Parce que Pedro respectait le mariage plus que quiconque, c’était un engagement réel, et il ne supportait pas l’idée que quelqu’un d’autre puisse vouloir briser ça… c’était inconcevable et inconvenable pour lui, mais il pouvait admettre que parfois, on pouvait s’engager sur une mauvaise voie si on n’avait pas d’autres propositions… et si Mark ne pensait n’avoir qu’un seul choix à réaliser ? S’il pensait que Kate ne voulait pas d’un « eux » ? Alors oui, il finirait avec Elisabeth. Mais si Kate sortait de l’ombre dans laquelle elle se logeait et où elle ne mettait pas son cœur à nu, alors peut-être que Mark réaliserait qu’il avait un choix réel entre deux femmes exceptionnelles et différentes, qu’il devait réfléchir à son bonheur futur en connaissant tous ses choix.

    Oui, mettre son cœur à découvert était effrayant, c’était un combat très dur envers sois-même… mais Kate était une femme forte, en tout cas, c’était ce que Pedro pensait. Pour lui, la brune pouvait réussir l’épreuve avec brio. Mais uniquement si elle restait à New York, pas si elle prenait la fuite à Seattle…

      Pedro : D’accord, pour internet et le téléphone… mais ta vie est ici Kate, tu comptes la mettre de côté combien de temps exactement ? Parce que je ne sais pas si tu t’en rends compte, mais si tu n’agis pas, en effet Elisabeth aura sa bague au doigt, mais et toi ? Tu vas mettre ta vie entre parenthèse combien de temps ? Jusqu’à ce que t’avales le fait qu’il est trop tard pour lutter ? Jusqu’à ce que ça fasse moins mal ? Mais si tu le considères comme l’amour de ta vie, tu ne feras que passer à côté du bonheur et tu ne le digéreras jamais. Et quoi, tu vas quitter New York pour toujours dans ce cas-là ? T’aimes cette ville, t’aime ton boulot, c’est ta vie, t’as pas le droit d’être la spectatrice de ta vie quand on te donne la chance d’être actrice Kate. On s’en fou de qui elle est, il ne l’épouse pas pour son nom, il l’épouse pour sa personnalité. Elle pourrait même être la fille cachée du pape que ça ne changerait rien. S’il est sorti avec toi par le passé, c’est qu’il a aussi décelé en toi des qualités que tu sembles négligées Kate. Tu es belle, fougueuse, tu réussis ton métier, mais comme tout le monde, tu as des défauts, elle n’est pas mieux que toi, elle a aussi ses défauts. Il t’a aimé Kate… laisse-lui au moins le choix de choisir avec qui il veut terminer sa vie avant de tout décider, avant de baisser les bras avant la ligne d’arriver.


    Pedro se tut et il regarda Kate les yeux pétillants, il allait peut-être s’en prendre une, peu importe, si elle devait se défouler, qu’elle le fasse sur lui, du moment qu’après elle se reprenait, c’était le principal pour lui, il ne pouvait pas accepter qu’elle laisse tomber, qu’elle abandonne, parce que Kate ne rimait définitivement pas avec ce mot.

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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyVen 9 Juil - 13:40

La première personne à qui la jeune femme avait annoncé son départ pour Seattle était sa tante Maggie. Cette dernière avait connaissance de toute l’histoire entre sa nièce et Mark et si elle désapprouvait sa décision, elle ne l’avait pas montré. En effet, sans se montrer enthousiaste, elle ne s’était pas montrée réticente non plus. Elle n’avait émis aucun avis et lui avait juste demandé si elle était sûre de ce qu’elle faisait. Comme Kate lui avait répondu que oui, la discussion avait tourné sur la façon dont elle organisait son départ.
Quant à ses amis, dont aucun n’était au courant de son histoire compliquée avec l’avocat, ils n’avaient soupçonné aucun problème. En fait, ils pensaient qu’elle avait fait un tour du monde pendant cinq ans, profitant des deux premières années pour terminer ses études à l’étranger. Du coup, ils s’accordaient tous à dire que le fait d’avoir tout de suite emménagé à New York lui faisait avoir le mal du pays et qu’il était normal qu’elle veuille se ressourcer dans sa ville natale, même pour une durée indéterminée.

Pedro était donc le premier à manifester une vive réaction. Il l’interrogea d’abord sur le fait qu’elle allait mettre sa vie entre parenthèse mais Kate n’eut pas le temps de répondre puisqu’il enchaîna, allant de la vie qu’elle menait dans big apple jusqu’à ses qualités en passant par ce qui avait poussé Mark à demander Elisabeth en mariage. Elle préférait d’ailleurs le laisser terminer pour éviter que le dialogue ne tourne au capharnaüm.
Contrairement à ce que l’argentin pensait, Kate n’était pas du tout énervée, elle était juste contrariée. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir franchement exprimé ce qu’il pensait. Les amis étaient là pour ça. Il y eut un petit moment de silence pendant lequel les deux jeunes gens restèrent sans bouger à se regarder dans les yeux. L’architecte soupira, posa sa bière sur la table basse pour prendre la main libre de Pedro dans les siennes.

- Il a déjà choisi. Il va jurer devant dieu et devant des centaines de personnes de l’aimer jusqu’à ce que la mort les sépare. Qu’est-ce que tu veux que je fasse contre ça? Avec moi il n’a jamais abordé le sujet. Bon, c’est vrai qu’il savait que je ne voulais pas me marier mais il aurait pu essayer de me faire changer d’avis! La dernière fois qu’on s’est vus il m’a dit qu’il aurait aimé qu’on se marie mais n’empêche qu’il ne me l’a jamais demandé! C’est bien la preuve qu’il a plus confiance en un avenir avec Elisabeth qu’avec moi. Je sais qu’il ne l’épouse pas pour son nom mais tu admettras quand même qu’avec elle, il s’assure toute la dévotion et la stabilité que je n’ai pas su lui donner. Et j’ai conscience que je suis sur le point de mettre ma vie entre parenthèse, que je risque des complications au niveau de mon boulot mais je ne peux pas rester, c’est impossible. Je préfère encore tout perdre plutôt que me forcer à rester là, près d’eux et de leur parfait petit bonheur. Et si ça implique que je ne revienne pas, alors je ne reviendrais pas, c’est aussi simple que ça.

Kate réalisait qu’elle risquait de couler son cabinet mais au jour d’aujourd’hui, c’était le mur porteur de sa vie alors elle était bien décidée à travailler d’arrache-pied à distance. Mais d’un autre coté, elle relativisait. Mark était la condition sinequanone à son bonheur alors si elle avait réussi à accepter sa perte, elle pourrait aussi accepter la perte de tout le reste.
En ce moment, elle était paumée alors elle n’avait rien planifié pour son séjour à Seattle. Elle prévoyait juste de réserver au minimum sept heures par jour à son entreprise mais elle n’avait qu’une vague idée de ce qu’elle allait faire du reste de ses journées. Le voilier était déjà une bonne idée. Se retrouver seule à naviguer dans le Puget Sound avec une vue imprenable sur le mont Rainier allait forcément l’aider à se sentir mieux.
Et puis la réputation de Seattle sur sa météo triste n’était pas vraiment justifiée. Kate avait même fini par apprendre les températures moyennes et les précipitations pour les comparer à celles de New York. Par exemple, dans la grosse pomme il faisait entre vingt et vingt-neuf degrés en juillet pour cent onze millimètres de précipitations. Le même mois, dans la ville verte il faisait entre treize et vingt quatre degrés avec seulement dix-neuf millimètres de précipitations. En réalité, c’était de novembre à février qu’il pleuvait vraiment beaucoup mais même avec une moyenne de cinquante cinq jours d’ensoleillement par an, c’était une ville sublime. D’ailleurs, elle connaissait beaucoup de new-yorkais qui détestait l’air irrespirable de leur ville durant l’été et qui aimeraient avoir plus d’air frais, quitte à avoir cinq ou six degrés en moins, comme c’était le cas à Seattle.
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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptySam 28 Aoû - 22:46

    Le silence, le silence entre deux personnes étaient parfois lourd, parfois encombrant, parfois rempli de malaise. Mais pas cette fois, ils digéraient des informations l'un comme l'autre. Ils ne se détestaient pas. Ce qui les avaient permis de parler si librement, c'était leur amitié. Et ça n'allait sans doute pas changer. Pedro tenait à la brune, il s'inquiétait pour elle, il n'aimait pas la voir abattue ou défaitiste. Il aurait voulu faire quelque chose pour elle, mais c'était son histoire de coeur après tout, il pouvait dire son avis mais pas l'obliger ou la pousser à prendre une décision aussi importante.

    Quand elle répondit, elle le fit avec beaucoup de calme, elle avait déjà réfléchit à tout ça, ce n'était clairement pas un coup de tête, apparemment, elle avait évalué ses chances... Pedro n'était pas fondamentalement d'accord avec sa décision. Mais il la respectait trop pour la secouer une nouvelle fois. Elle avait fait son choix, aussi dur soit-il pour lui. Il avait envie de la garder près de lui encore... c'était égoïste comme pensée, clairement, mais elle était pourtant bien réelle. Kate était son amie. L'imaginer aussi loin de sa vie et de son quotidien ça lui faisait mal. Il n'aimait pas tellement qu'on le bouscule dans ses habitudes, il aimait bien gardé les gens qu'il appréciait dans son entourage. Il avait perdue la femme de sa vie... et il ne se raccrochait plus tellement à l'amour mais plus à l'amitié... et il avait du mal à accepter de perdre une amie, ça lui faisait peur. Et s'il ne la revoyait plus ? Si c'était leur dernier moment ensemble ? Soudain, l'Argentin s'en voulu de ne pas avoir profité plus de son amie ces derniers temps, mais avec l'emploie du temps qu'il avait, ce n'était pas toujours facile pour lui.

    Mais il ne voulait pas qu'elle voit sa peine, alors il baissa les yeux, inspira un grand coup et il prit une longue gorgée de sa bière. Il regarda sérieusement Kate dans les yeux, un instant, plongeant ses yeux bleus scrutateurs dans ceux de la femme.

      Pedro : Promets-moi de ne pas avoir de regrets et de ne pas vivre avec des "si" alors ? S'il te plait...

    Il voulait lui éviter ça au moins. Il ne pouvait pas intervenir dans sa décision, mais il ne voulait pas qu'elle souffre trop non plus à fantasmer une vie différente si elle était restée... Pedro finit finalement sa bière et il écrasa la canette d'un mouvement brusque de main. Il regarda du coin de l'oeil Kate avant de lui sourire quelque peu. La tension était désormais tombée.

      Pedro : Tu m'enverras des e-mails hein ? Oh... et on passera encore des moments ensemble avant ton départ ? J'ai envie de te présenter à mes enfants... enfin, si t'as besoin d'aides pour les cartons... je suis là ok ?

    C'était en quelque sorte sa façon à lui d'approuver. Il voulait montrer que quoiqu'il arrive, il continuerait de la soutenir et de l'aider. C'était pour ça qu'il s'était permis de donner son avis... parce qu'il estimait qu'ils étaient assez proche pour se parler ouvertement sans prendre de pince.

      Pedro : Tu sais, tu vas me manquer. Et si tu reviens pas... faudra t'habituer à me voir de temps en temps débarquer à Seattle d'accord ? La taquina Pedro.


    Il hésita un instant, puis, parce que c'était un latino et qu'il était très tactile dans le fond, il la serra dans ses bras et l'embrassa ensuite sur le front dans un geste amicale. Il était comme ça. Protecteur et attaché à ses amis.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: N°14- Dernière soirée N°14- Dernière soirée EmptyDim 26 Sep - 17:20

Pedro avait très bien cerné son état d’esprit. Ce n’était pas du tout un coup de tête qui la poussait à partir, au contraire. Fidèle à son coté perfectionniste et à son besoin de tout contrôler, elle avait pensé à tous les aspects de la vie qu’elle laissait momentanément derrière elle, que ce soit au niveau de son travail, de son logement ou de son cercle social et mesurer les conséquences de ses actes. Elle n’avait négligé aucun détail.
En tout cas pour la jeune femme, il n’avait jamais été question de couper les ponts avec les amis qu’elle avait à New York. Même à l’autre bout du pays, elle les porterait toujours dans son cœur et Pedro avait une place toute réservée. Lorsqu’il lui demanda de lui promettre de ne pas avoir de regrets, elle eut quelques secondes d’hésitation qu’elle masqua par un sourire. En étant honnête avec elle-même, elle ne pouvait que s’admettre à elle-même qu’elle se demanderait sans cesse ce qui aurait pu se passer si elle était restée. Peut-être que si elle accédait à la demande de Meredith et qu’elle avouait ses sentiments à Mark avant de partir, elle pourrait espérer être un peu plus sereine en se disant que s’il y avait eu un moyen pour réparer ses erreurs, elle l’aurait trouvé et qu’en fait, il n’existait tout simplement pas. C’était encore une question en suspend et la réponse la plus sage, celle qui rassurerait Pedro était:

- Je te le promets.

Comme un enfant à la fin de l’année scolaire qui craint de perdre de vue son amie, le jeune homme lui demanda si elle lui enverrait des mails, ce qui eut le don de faire rire la demoiselle. Et bien sûr qu’ils passeraient d’autres moments ensemble avant son départ. Elle était d’ailleurs enchantée à l’idée de rencontrer ses enfants, réellement. Depuis longtemps et à force d’entendre parler d’eux, elle était curieuse de les connaître mais n’avait jamais osé demander à Pedro. Qu’il lui propose lui faisait énormément plaisir.

- Bien sûr qu’on s’enverra des mails et on s’appellera aussi. Tu auras même le droit à une carte postale! Et j’adorerais qu’on se voie avant que je parte, avec tes enfants. J’ai vraiment hâte de les voir... Et il n'y a pas de cartons. Vu que je loue le duplex meublé je n’ai que mes vêtements à prendre.

L’idée même que Pedro vienne lui rendre visite à Seattle lui faisait chaud au cœur. Il était le seul de ses amis à être au courant de ses péripéties sentimentales et il était tout à fait digne de rencontrer ses amis d’enfance restés dans sa ville natale. Et même plus, il fallait qu’il vienne, histoire de voir où elle avait grandi et sans doute comprendre un peu mieux qui elle était, non pas en constatant la fortune paternel car elle ne se considérait pas définie par cela mais en observant l’atmosphère dans laquelle elle avait évoluée et qui avait participé à forger son caractère.

- Toi aussi tu vas me manquer. Ma porte te sera grande ouverte, tu pourras venir quand tu voudras et c’est encore mieux si tu viens avec tes enfants ou du moins avec Diego. Il est assez grand et il n’y a pas meilleur terrain de jeu que cette maison.

Kate se souvenait encore des heures entières qu’elle passait à explorer les moindres coins et recoins de la propriété lorsqu’elle avait l’âge de Diego. Elle grimpait aux arbres, passait des heures dans la piscine, se cachait dans les placards, dans les bosquets et sous les lits pour échapper à ses gouvernantes et quand il pleuvait des cordes elle adorait se réfugier dans l’impressionnante bibliothèque et parcourait des livres centenaires auxquels elle ne comprenait pas grand-chose. Il y avait mille et une choses à faire dans cette maison pour un enfant.

Bien que n'étant pas une grande adepte des étreintes amicales, elle passa ses bras autour de Pedro quand il l'accueillit dans les siens. C'est à ce moment là qu'elle songea qu'il était le seul ami dont elle appréciait réellement ce genre de démonstration d'affection. Cela venait probablement du fait que lorsqu'ils se voyaient ils n'étaient que tous les deux et qu'ainsi, la jeune femme pouvait être quelque peu différente, plus douce.
Pedro l'embrassa sur le front et le geste parut naturel, presque fraternel. Alors elle le lui rendit par un énième sourire et saisit la télécommande afin de choisir un film à la carte sur le satellite:

-Tu as une idée pour le film?
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N°14- Dernière soirée

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