❝ le passé nous rattrape toujours. ❞
jamie & cléa.

« Jamie, où tu vas comme ça ? » lui demandait son frère en remarquant son cadet mettre son blouson et sur le point de franchir la porte. « Prendre un peu l'air. Je reviens. » Conrad lui répondait alors d'un simple hochement de la tête et retourna à son occupation. Lorsqu'il avait besoin de vider un peu sa tête, soit il appelait Phoenix pour skater avec lui ou alors il se réfugiait dans sa chambre en compagnie de sa guitare. Il faisait bien trop beau pour rester enfermer dans sa chambre, et Phoenix ne répondait pas au téléphone... il avait donc conclu par lui même qu'il n'était pas disponible. James décide finalement d'aller au célèbre Central Park. Sur place, il cherchait un endroit où il pourrait être tranquille et ce fut quelques minutes plus tard, un peu plus loin dans le parc, qu'il trouva. Le brun était contre un arbre, sur l'herbe, en face d'un espace enfants où disposait balançoires, et tout ce qu'il en est. Il contemplait les petits en train de jouer sans dire un mot. Cela lui rappelait un peu son enfance. Lorsqu'il était jeune, il lui arrivait de se rendre au parc avec son père et ses deux frères pour s'entraîner à la balle. La tête en l'air, c'est un ballon qui lui avait toucher la jambe qui le refit revenir sur Terre. « Pardon. » Le petit garçon à chevelure blonde qui venait de s'excuser avait une bouille à croquer. Vous savez, le genre d'enfants à qui on ne refuserait rien ? « Ne t'en fais pas bonhomme, c'est pas grave. » Jamie lui tendait alors le ballon. « Tu ne tomberas peut-être pas sur une personne gentil comme moi la prochaine fois, alors fais attention d'accord ? » avertit James en souriant. Le bambin hochait la tête en signe d'approbation. « Comment tu t'appelles ? » Avant même que le petit garçon puisse répondre à sa question, qu'une personne s'accroupit aux côtés de l'enfant afin d'être à sa taille et lui répliquer. « Matthéo, ne fais plus jamais ça, et s'il t'était arriver quelque chose, hein ? » Cette personne finit par se redresser et d'enfin prêter attention au brun qui se tenait devant elle. « Cléa ? » James pensait qu'il était en train de rêver à cet instant précis, mais non, cela était bien la réalité. Après tout ce temps, il l'avait enfin revu... « Euh... comment tu vas depuis ? Le petit est à toi ? » lâchait-il difficilement.

Cléa avait profité du faite qu’elle ait un peu de temps pour amener Mattéo au parc. Elle ne prenait pas assez le temps de le faire à son goût et ça la désolait un peu parfois. Enfin, il ne semblait pas trop lui en tenir rigueur. Dès qu’ils eurent franchi les grilles de Central Park, le petit se mit à courir et Cléa retint un soupir avant de se mettre à le suivre. Voilà exactement une des raisons pour laquelle elle ne l’amenait pas tellement souvent ici, c’est toujours la même chose et c’était crevant. En plus, elle faisait rarement de bonnes rencontres à Central Park. Une des dernières fois où elle y avait mis les pieds, elle s’était retrouvée nez à nez avec Victor alors qu’elle cherchait désespérément à l’éviter depuis leur baiser. Elle avait décidé néanmoins qu’aujourd’hui, elle ne croiserait personne d’indésirable. C’était dit et il en serait ainsi.

Assise sur un banc, la jeune femme observait son fils qui jouait au ballon tout en pensant qu’il était vraiment parfait et qu’elle l’aimait plus que tout. Elle aurait pu passer des heures à l’observer comme ça. Quelqu’un s’approcha d’elle pour lui demander l’heure et Cléa leva la tête agacée. Pourquoi venait-on la dérangé de la sorte ? Elle répondit rapidement à la personne qui venait de l’importuner et reporta son attention sur son fils… qui n’était plus là où elle l’avait vu la dernière fois. La jeune femme sentit une bouffée de panique l’envahir et tenta au mieux de se clamer. Il ne devait pas être bien loin. En effet, elle le repéra un peu plus loin près d’un homme inconnu. Elle fronça les sourcils et se dirigea alors vers eux. « Matthéo, ne fais plus jamais ça, et s'il t'était arriver quelque chose, hein ? » Et puis, elle leva la tête et se retrouva nez à nez avec quelqu’un qu’elle aurait souhaité ne jamais revoir de sa vie. « Cléa ? » La jeune femme se redressa et attrapa la main de son fils avant d’hocher la tête. C’était fou qu’en trois ans et demi, James ait aussi peu changé. Et c’était surtout fou qu’il soit… là. New-York était une grande ville, les probabilités qu’elle tombe nez à nez avec lui était presque nulle et pourtant… « Euh... comment tu vas depuis ? Le petit est à toi ? » La jeune femme déglutit avant de se passer la main dans les cheveux. « Je… ça va et euh… oui. » Oui. C’était ce qu’elle aurait aimé éviter de dire. Il y avait de multiples raisons pour lesquelles elle voulait éviter James et pour lesquelles ils avaient cessés de se voir. Mais la plus importante, c’était bien sûr sa grossesse et Mattéo. La jeune femme resserra davantage sa main sur celle de son fils. Elle n’avait jamais rien dis à James et ne comptait pas que ça arrive maintenant. « Mais... qu'est-ce que tu fais là ? » demanda-t-elle alors.

« Je... ça va et euh... oui. » déglutit Cléa avant de passer la main dans les cheveux. Chose qu'elle faisait souvent, lorsqu'elle avait quelque chose qui la tracassait, ou tout simplement qu'elle était gênée. En trois ans, elle n'avait pas changer, pas du tout même. James était cependant toujours dans l'incompréhension. « T'as pas l'air d'être sûr de ta réponse. C'est moi qui te perturbe comme ça ? » L'américain esquissa un léger sourire sur son visage. Il avait toujours le don de se lancer des fleurs lorsqu'il en avait l'occasion. « Mais... qu'est-ce que tu fais là ? » Il haussait les épaules, l'air innocent. « Après que tu sois partie, je suis revenu à Seattle, avec mon père et ma belle-mère, mais tu me connais, je déteste l'inactivité et cette ville en manquait atrocement et je n'ai pas pu m'empêcher de rejoindre mes frères... ici. » Il marqua un court instant de pause, avant de reprendre. Le jeune homme jetait un coup d’œil au petit garçon qu'était aux côtés de Cléa et qui semblait s'impatienter. « Est-ce que tu es pressée ou je peux offrir une glace, à tout les deux ? » Le marchand de glace passait justement par là. Avant même d'attendre une quelque conque réponse de son ex-meilleure amie, il demandait à quels parfums ils voulaient leur glace et après avoir payer, il se mirent à marcher un peu, dans un rythme régulier. Matthéo, complètement absorber par sa glace ne prêtait plus attention à la conversation de sa mère et le jeune homme, dont il ignorait qui il était vraiment... Il en profita alors pour l'interpeller sur une question, qu'il se posait toujours, même après trois ans. « Est-ce que tu comptes m'expliquer un jour pourquoi tu es partie du jour au lendemain, comme ça ? »

De toutes les personnes qu’elle aurait voulu ne plus jamais avoir à croiser, James arrivait souvent en premier. Le voir ici la rendait donc très mal à l’aise, trop pour qu’elle arrive à cacher son malaise d’ailleurs. « T'as pas l'air d'être sûr de ta réponse. C'est moi qui te perturbe comme ça ? » La blonde secoua la tête. Evidemment que c’était lui qui la perturbait comme ça. Mais sûrement pas pour les raisons qu’il croyait, enfin elle ne savait même pas s‘il croyait quelque chose en particulier en fait mais soit. En tout cas, il n’avait pas besoin de savoir qu’il était la cause de tout ça. « C’est juste que je suis surprise de te trouver ici. » finit-elle par lui dire.

Elle lui demanda ensuite ce qu’il faisait là mais écouta à peine sa réponse. Ce qu’il avait fait pendant ses dernières années l’intéressait peu au final, elle regrettait juste que ça l’ait amenait là au bout du compte. Elle voulait aussi amené la conversation très très loin d’elle en le faisant parler de lui comme ça. Elle espérait que ça allait marcher. « Est-ce que tu es pressée ou je peux offrir une glace, à tout les deux ? » Il n’attendit pas qu’elle lui donne réellement une réponse et elle se retrouva presque de force avec une glace. Mattéo lui, n’avait pas l’air vraiment contre ça mais on ne pouvait pas dire que ça comptait, Mattéo était pire qu’elle là-dessus. Il disait encore moins souvent non qu’elle a une glace. C’était bien son fils. Enfin en tout cas, ça ne l’arrangeait pas tous ça, parce qu’elle avait justement prévu de s’éclipser. Elle devait le faire avant qu’une question gênante n’arrive. « Est-ce que tu comptes m'expliquer un jour pourquoi tu es partie du jour au lendemain, comme ça ? » Voilà, une question tout à fait de ce genre là. Cléa soupira, elle n’avait pas vraiment envie d’avoir à parler de tout ça maintenant. « Je ne suis pas vraiment partie déjà, j’avais juste plus envie de te voir, c’est des choses qu’arrivent je crois. Et j’avais d’autres choses à penser en plus. »