Fake bad girl & real dealer

Je n’avais pas du tout envie … Mais je le devais ! Je devais me préparer pour aller bosser. Je devais remplir mes poches de ces conneries de drogues, pour aller les vendre aux drogués de New-York. C’était un boulot comme un autre, certes. C’était un peu comme les prostitués en fait. Boulot illégal mais qui rapportait beaucoup d’argent. La différence était … Le genre de marchandise. Plutôt mourir que de vendre mon corps. Rien que l’idée suffisait à me filer des frissons de dégoût. Sans compter que mon corps était totalement réservé à une certaines jeune femme. Celle dont j’étais fou amoureux, même si nous avions décidé d’avancer à pas lents, dans notre relation. Parce qu’elle avait une fille et que je ne voulais vraiment pas prendre le risque que nous fassions une erreur, en nous mettant en couple de façon officielle, trop rapidement. En plus de ça, elle avait un emploi qui ne nous permettrait pas un anonymat éternel. Quelle idée aussi, d’être une mannequin connue et reconnue ? Non franchement, c’était vraiment mal tombé. Mais nous allions faire avec. J’allais faire avec. Parce que c’était l’amour avant tout. Et puis je ne doutais pas de mes capacités à me faire passer totalement inaperçu, dans les rues de New-York. Ainsi, il ne me serait pas bien difficile d’échapper aux paparazzis, s’ils venaient à tout faire pour me suivre. Même si dans le fond, j’avais tout de même assez peur qu’une photo ne soit tout de même divulguée dans les magazines et que, par conséquent, ma famille ou même la mafia, puissent me retrouver. Que ferais-je dans un tel cas de figure ? Rien du tout. Je serais déjà cuis, avant même d’avoir eus le temps de dire ouf, j’en étais certain. Sans doute étais-je trop pessimiste là-dessus. Mais la peur me tenaillait depuis des années. Et ce n’était tout simplement pas possible de m’en défaire, alors qu’elle avait eut tout le temps de grandir et s’amplifier de façon impressionnante, en moi. Mais je devais chasser toutes ces pensées de mon esprit, pour ne plus penser qu’à la soirée à venir. C’était le genre de choses qui méritaient toute mon attention et j’allais donc bien ne plus penser qu’à ça ! Ainsi, alors que Nastazià était partie depuis un petit moment pour rentrer chez elle, je pris un diner rapide. Une douche rafraichissante suivie, avant que je n’enfile un pantalon noir près du corps et un tee shirt à encolure en V, bleue marine. Je me coiffai pour ramener mes cheveux en piques désordonnées, comme à ma bonne habitude. Après quoi, j’enfilai une paire de rangers et ma veste en cuir cloutée. Je remplis les poches internes de sachets drogues. Je n’éprouvais plus la moindre pointe de culpabilité ou de dégoût à présent. Ca faisait bien trop longtemps –onze ans pour être précis-, que je faisais ça tous les soirs, pour que je puisse encore éprouver ce genre de sentiments. Je ne culpabilisais que lorsque je constatais les dégâts que cela avait sur certains drogués. Mais je ne pouvais rien faire pour eux. C’était leur choix après tout. Et qu’y pouvais-je ? Je n’étais que celui qui était payé pour leur vendre ça. Une fois dans les rues de la grande ville, j’entrepris de marcher et passer par mes rues habituelles où mes clients savaient que je me trouvais à telle ou telle heure. Alors que j’étais en train de vendre un énième sachet de poudre blanche, j’aperçu une jeune femme qui ne m’était pas tout à fait inconnue. Leikshey. Que faisait-elle là ? Sourcils froncés, je baissai les yeux vers sa main qui semblait être refermée sur … Un soupir mécontentement s’échappa d’entre mes lèvres. Je mis rapidement fin à la vente que j’étais en train de faire avec l’un de mes clients habituels et rejoignis la jeune femme, à grands pas, sans la quitter du regard. « Leikshey Grey !» Tonnais-je d’une voix forte, avant de m’arrêter juste devant elle. Je fermai mes poings, que je posai sur mes hanches, sans la quitter du regard. Si je faisais peur ? Non, tout de même pas. Quoi que …

Fake bad girl & real dealer

J’avais prévu que cette soirée serait comme toutes les autres. Longue, monotone et répétitive. Je pensais que je ne ferais rien d’autre que vendre des sachets et des pilules à des clients plus ou moins réguliers, à des toxicos ou des consommateurs occasionnels. Ce que je n’avais pas prévu en revanche, c’était le fait que j’allais rencontrer une personne que je ne connaissais que trop bien, dans les rues de New-York. Une personne que j’avais prise sous mon aile et que j’avais déjà pris l’habitude de protéger, contre vents et marais. Et ce, même lorsque j’avais découvert qu’elle était du genre à consommer des drogues. Occasionnellement ou de façon assidue, je l’ignorais encore. Mais j’en savais déjà trop. Elle consommait de la drogue et je ne pouvais pas laisser faire ça ! Parce que je ne savais que trop bien l’effet que ça faisait aux personnes qui sniffaient, avalaient, fumaient, se piquaient, toutes ces merdes. C’était bien pour ça d’ailleurs, que je n’étais moi-même pas tombé dans toutes ces merdes. Parce que j’étais parfaitement conscient des effets nocifs et destructeurs, de la drogue, sur l’organisme et que je ne tenais pas à voir l’une de mes amies, se détruire. Ce n’était pas pour rien, si je faisais en sorte d’inciter Nastazià, la femme de ma vie, à cesser de toucher à ces conneries. Il était temps qu’elle y parvienne d’ailleurs. Et même s’il nous fallait bien du temps avant qu’elle ne cesse de totalement, j’étais prêt à attendre et à l’aider, aussi longtemps qu’elle aurait besoin de mon aide. Après tout, c’était moi qui lui avais vendu ces conneries, durant quelques années. Maintenant, c’était moi qui allais la faire cesser. Quoi de plus logique ? Et j’étais bien parti pour faire de même avec Leikshey. Je comptais bien tout faire pour qu’elle cesse ces cochonneries. Ainsi, quand je la vis sortir d’une ruelle sombre de la ville, je l’appelai par son prénom et son nom, avec force, histoire de lui faire de suite entendre mon mécontentement. « Je… » Je soupirai doucement et lui lançai un regard irrité, alors que je me mettais en marche pour la rejoindre sans tarder. « Rafaello Viscenti ! Que fais-tu ici en pleine nuit ? »Quelle question idiote ! Je m’arrêtai à quelques pas d’elle, levai les yeux puis posai un nouveau regard vers sa main qui semblait toujours refermée sur un sachet de drogue qu’elle venait tout juste d’acheter. Je pinçai les lèvres en relevant le regard vers le sien. « Rien de spécial. Je me promène. Et toi ? » Demandais-je sur un ton narquois, bien conscient qu’elle ne se promenait en aucun cas pour sa part et que de mon côté, j’étais aussi totalement loin de faire cela. « Il fait chaud, tu ne trouves pas ? » Je grinçai les dents de plus bel et croisai les bras sur mon torse, en la fusillant littéralement du regard. Pour qui me prenait-elle donc ? Un gars totalement naïf qui ne voyait pas pour quelle raison elle pouvait bien être là ? Arf, à d’autres ! « Tu continues de vendre ta merde ? Ah bah. Bravo. » Je fronçai les sourcils et lui lançai un regard agacé. C’était à se demander qui était en train de gronder qui. Mais bien vite, je repris le rôle du protecteur, que j’étais censé avoir. Sans répondre, je m’approchai d’elle et me penchai pour attraper doucement mais fermement son bras, pour le lui faire sortir de derrière son dos. « Et toi tu continues de consommer cette merde ! » Je soupirai et relâchai son bras, sans pour autant la quitter du regard. « Combien de fois je t’ai dis qu’il fallait que tu arrêtes ces conneries ? »